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May 30, 2023

"Le comportement des usagers de l’avion change": Anne Rigail, directrice générale d’Air France, note une prise de conscience environnementale - Nice-Matin
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Démarche dynamique, poignée de main ferme, la directrice générale d’Air France nous rejoint au restaurant panoramique de l’aéroport de Nice en pleine effervescence en ce long week-end de Pentecôte, entre Grand Prix de Monaco et Festival de Cannes.

Aux commandes de la compagnie nationale depuis cinq ans, Anne Rigail pilote le redécollage délicat d’un géant de l’aviation qui reprend des couleurs.

Présente à Cannes samedi dans le cadre du partenariat entre Air France et le Festival du film, reconduit pour la 43e année, elle se félicite de la mise en place, à l’occasion de la quinzaine cannoise, de trois vols spéciaux depuis Los Angeles.

Un dispositif qui sera renouvelé en juin à l’occasion du Cannes Lions, le rendez-vous mondial de la publicité.

Un moyen de rapprocher davantage les États-Unis de la Côte d’Azur, et de renforcer encore les liens entre Air France et Nice.

Nice est le premier aéroport français après les plateformes parisiennes. Un enjeu fort pour Air France?

C’est un aéroport très important pour nous, et sur lequel nous avons une desserte significative: quinze vols quotidiens avec la Navette vers Orly, neuf vers Charles-de-Gaulle, trois vers le Hub lyonnais. En octobre, nous avons ouvert une liaison avec Londres, que nous renforçons à deux fréquences quotidiennes cet été. Nous lançons aussi beaucoup de destinations saisonnières, avec deux nouveautés à Nice: Santorin (Grèce) et Marrakech (Maroc).

"Avec la prise de conscience environnementale, les allers-retours sur la journée ont été quasiment divisés par deux"
Allez-vous accentuer l’ouverture de nouvelles lignes?

Nous conservons l’agilité que nous avions pendant la période Covid, en redéployant certains avions sur des destinations loisirs sur les périodes où la demande affaires est traditionnellement plus réduite, comme l’été. Nous avons ainsi 66 destinations saisonnières au total au départ de la France. L’agilité est vraiment devenue un maître mot. La crise sanitaire nous a appris à revoir notre programme de vols et à aller chercher toutes les opportunités.

La clientèle d’affaires est-elle revenue après la crise sanitaire?

Nous n’avons pas retrouvé le niveau de 2019. L’évolution à la baisse est beaucoup plus marquée sur le réseau domestique que sur les long-courriers. Avec le développement du télétravail et une prise de conscience environnementale de plus en plus forte, en particulier au niveau des entreprises, nous observons un changement des comportements. Les allers-retours sur la journée ont été quasiment divisés par deux. Même sur Nice, ville pour laquelle il n’y a pas d’alternative en train très facile, nous voyons un impact, en particulier ces derniers temps à la suite des recommandations de sobriété du gouvernement. Cela nous a conduits à ajuster les fréquences de la Navette, qui passeront cet été de 17 à 15 vols par jour.

"L’inflation a amené une hausse de 15 à 20% du prix des billets"
Avec l’inflation, les prix des billets ont flambé. Dans quelle proportion pour Air France?

De l’ordre de 15 à 20%. La raison principale réside dans la hausse des prix du pétrole. La part

du carburant dans les coûts du groupe Air France-KLM a doublé en un an, passant de 15 à 32%. Mais nous veillons à conserver des tarifs qui permettent au plus grand nombre d’accéder au trafic aérien.

Le décret concernant l’interdiction des vols intérieurs courts a été publié cette semaine au . Cette mesure est-elle pénalisante pour Air France?

L’impact a déjà eu lieu. Nous avons fermé les lignes Orly-Bordeaux, Orly-Nantes et Orly-Lyon en mai 2020. On ne peut pas considérer que cette mesure ne change rien. Nous avons restructuré en profondeur notre réseau domestique, avec un impact très fort pour nos personnels. Et nous assistons à une évolution des comportements qui impacte par exemple une ligne comme Orly-Marseille, en baisse significative.

Comment gérez-vous la montée en puissance de l’"avion bashing"?

La meilleure réponse, c’est notre trajectoire de décarbonation. Entre 2005 et 2019, nous avons réduit nos émissions de 6% alors que le trafic croissait de 32%. Nous avons fixé des objectifs ambitieux consistant à réduire de 30% nos émissions entre 2019 et 2030 par passager/km. L’essentiel de nos investissements va dans cette direction.

Quels sont les leviers de cette décarbonation?

Tout d’abord le renouvellement de la flotte. En pleine crise Covid, alors que nous perdions plusieurs milliards d’euros, nous avons décidé d’investir un milliard par an dans des avions de nouvelle génération. Avant la crise, notre flotte n’en comportait que 4%. Fin 2023, nous serons à 30%, et à 70% en 2030. Ces appareils sont plus efficients et moins bruyants. Nous travaillons aussi sur l’écopilotage. Dans tous les aéroports équipés, comme à Nice par exemple, nous coupons le moteur auxiliaire dès que l’avion est au sol, pour passer à une source d’énergie électrique. L’autre levier important, c’est l’utilisation de carburants durables, qui représentent la moitié de la décarbonation. Nous sommes pionniers dans ce domaine, notamment à Nice où nous avons assuré une série de vols avec 10% de carburants durables dès 2014. L’an dernier, le groupe Air France-KLM a consommé 17% du carburant durable existant dans le monde. L’enjeu, c’est que le prix de ce type de carburant puisse diminuer. Il faut rapidement faire émerger une filière de production en France. Nous attendons prochainement des annonces du gouvernement sur le sujet.

Sur quelles technologies nouvelles misez-vous?

Celle dans laquelle nous mettons le plus d’espoir, c’est celle du fuel synthétique, ou e-fuel. Nous savons que les carburants durables produits à partir de biomasse ne seront plus suffisants à partir de 2030. Il y a peu de projets, mais nous devons accélérer dans ce domaine.

Et concernant les avions?

L’électrique et l’hydrogène sont des projets importants pour nous, mais qui ne pourront pas représenter une part majeure de la décarbonation, pour une raison simple: cela concernera des avions de taille réduite, mais en aucun cas, à ce stade, des long-courriers, qui représentent aujourd’hui 80% de nos émissions.

Accueil - 1000 Cafés - Réinventons les café village

Le programme 1000 cafés souhaite contribuer à redynamiser les communes de moins de 3500 habitants en rouvrant des commerces de proximité sous forme de cafés

découvert par https://www.nicematin.com/faits-de-societe/comment-cette-association-entend-relancer-les-bars-et-bistrots-en-territoire-rural-850342

Comment cette association entend relancer les bars et bistrots en territoire rural - Nice-Matin
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Pourquoi on en parle?
En 1960, la France comptait 500 000 cafés. En 2023, on n’en recense plus que 38 800, décompte le Sénat dans les motifs d’une proposition de loi sur les “Lieux de convivialité en milieu rural” déposée en mars dernier.

Sept communes sur dix sont dépourvues de cafés, pourtant lieux essentiels de socialisation et de discussions.

"La fermeture massive des Cafés, Hôtels, Restaurants (CHR) est visible sur tout le territoire, mais surtout en ruralité", constate encore l’Institution.

Une absence créant une réelle difficulté pour les communes là où 90% des Français considèrent que la présence d’un café, hôtel, restaurant contribue à la vie économique et au lien social, à la capacité d'une commune à garder ses habitants, à l'attractivité touristique, à l'installation d'autres commerces, et à la création d'emplois (IFOP, 2018).

Oui mais comment tenir, notamment dans les petites communes qui peinent à rendre attractif un métier exigeant et soumis à toujours plus de contraintes? C’est pour y répondre justement que le groupe SOS accompagne les communes dans la mise en place de troquets. Un travail qui doit se faire également main dans la main avec les habitants.


Depuis plusieurs mois, Maé Coffre s’active à Saint-Pons, situé dans les Alpes-de-Hautes-Provence. C’est là, dans ce petit village de quelque 700 habitants, que la jeune femme travaille à l’ouverture d’un nouveau café, destiné à redynamiser le village et créer du lien social. Une démarche soutenue par l’association "1000 cafés", mise en place en 2019 et qui a, depuis, permis l’ouverture de quelque 200 cafés sur tout le territoire.

Objectif : désenclaver les territoires ruraux et permettre aux gens qui y vivent de trouver un endroit proposant des services mais aussi où échanger.

Cafés multiservices
Responsable de l’accompagnement en PACA et en Auvergne-Rhône-Alpes, Maé Coffre épaule notamment la mairie du village dans cette démarche.

Mais pas seulement. "Il est central que les habitants adhèrent aussi au projet."

Pour ce faire, ces derniers sont invités à répondre à un questionnaire au début de la démarche, afin d’esquisser, en quelque sorte, les contours de leur café idéal.

"A Saint-Pons par exemple, qui est près de Barcelonnette, on a décidé de se concentrer sur la création d’un lieu convivial pour les touristes, d’un coin épicerie au cœur du café qui permettrait aux gens d’avoir des services en plus."

Un vrai défi dans une ruralité française où le maintien de services de proximité relève toujours plus du casse-tête.

"Ce ne sont pas seulement des cafés bars qu’on ouvre, poursuit encore Maé Coffre. Ce sont des cafés multiservices avec dans l’idée de créer du flux, du passage, des dépôts de relais de colis ou de pain, par exemple."

Viabilité économique
Outre la consultation des habitants, concernant leurs attentes et leurs besoins, l’association "1000 cafés" scrute attentivement le cadre économique et les candidatures.

"Est-ce que ça va être viable? Comment accueillir le nouveau gérant, peut-on lui offrir un logement? Nous nous posons beaucoup de questions", explique Maé Coffre.

Plusieurs paramètres participent au succès de l’entreprise : le choix du lieu, sa fréquentation, la surface nécessaire à la réalisation du projet.

"Chaque commune a ses exigences, poursuit Maé Coffre. Certaines auront déjà les locaux réhabilités, d’autres doivent faire des travaux, d’autres, encore, doivent trouver un espace…"

Un accompagnement est prévu, aussi, pour l’aménagement des lieux, l’obtention de la licence 4, autorisant la vente de boissons alcoolisées et permettant d’obtenir des subventions.

Un investissement de taille au niveau financier pour les communes qui n’hésitent pas, parfois, à débourser des centaines de milliers d’euros.

Besoins des habitants
Une fois que le projet est bien avancé, l’association s’occupe du recrutement des gérants.

Des fiches de poste qui correspondent au projet sont diffusées sur Internet via le Bon Coin ou encore Pôle Emploi.

"On cherche des personnes qui ont de l’expérience dans l’hôtellerie restauration", explique Maé Coffre qui souligne la difficulté que peut représenter une telle prise de poste. Des horaires longs, des attentes fortes des habitants "qui ne comprennent pas que le lieu ne puisse être ouvert 7 jours sur 7".

Pour recruter au plus près des besoins, des entretiens sont menés, des rencontres avec l’équipe municipale aussi.

"Ce qui est important, c’est qu’on les accompagne aussi après l’ouverture du café, poursuit Maé Coffre. On fait des points assez réguliers entre le gérant et la gérante, on regarde quelles activités fonctionnent bien, quel service déployer et on les conseille sur les animations à mettre en place dans le café."

Travailler les relations
L’installation d’un café dans un village peut susciter des remous.

"Dans un village de l’Allier, se souvient Maé Coffre, un projet n’a pu aboutir faute d’entente avec l’opposition."

Les critères de sélection des candidats ont été affinés.

"Les personnes qui n’ont pas énormément d’expérience peuvent se laisser dépasser et arriver à un stade d’épuisement, constatent les membres de l’association. Gérer un café demande aussi de sérieuses compétences techniques, comme la comptabilité. Mais aussi des qualités humaines."

Pour préparer la population, l’association communique aussi sur les difficultés que peut rencontrer un gérant de café rural.

"Ces métiers doivent être revalorisés."

Créer un réseau
Prochainement, l’association compte créer un réseau pour valoriser le partage d’idées relatives à la gestion des cafés. Dans l’optique de créer du lien au-delà des villages.

Les gérants, qui bénéficient d’une formation de deux semaines, gardent généralement contact avec les autres participants. Ils sont encouragés à cultiver l’entraide, d’un village à l’autre.

Un réseau d’élus devrait également voir le jour, afin de leur permettre de partager les difficultés rencontrées.

Pour aller plus loin et joindre l'association "1000 cafés", vous pouvez vous rendre sur leur site https://www.1000cafes.org/