Pour rendre nos villes plus agréables à vivre pour les piétons, vous ne manquez pas d’idées. Nous vous avons demandé quels points noirs vous suggérez de traiter en priorité. Vous avez été plusieurs centaines à prendre part, de Menton à Toulon, au sondage publié en ligne. Voici les principales mesures que vous préconisez.
Des trottoirs en meilleur état...
Vous êtes plus d’un tiers à suggérer que vos villes portent une attention accrue à la qualité de ces espaces publics. Vous demandez « une réfection d’urgence, ils nous mettent en grand danger de chute ». « Le revêtement des trottoirs carrelés est dangereusement glissant lorsqu’il pleut ! » De Nice à Toulon, vous soulignez les risques que représentent les trous, bosses. « Trop de trottoirs sont en dévers trop importants ou irréguliers à la suite de travaux, donc sont peu agréables à la marche, et il est difficile d’y pousser un fauteuil roulant. »
Aussi suggérez-vous de les rendre plus "plats", "il y a trop de déclivité entre le bord côté chaussée et le côté habitation."
La question de la propreté est aussi soulevée: "il faut verbaliser les propriétaires de chiens qui ne ramassent pas les excréments de leur animal", estime ce Cannois.
... plus larges et réservés aux piétons
"Ils doivent respecter partout 1,40 m de largeur sans obstacle". Pour libérer l’espace pour la marche vous appelez aussi de vos vœux une "verbalisation des voitures qui stationnent sur les trottoirs et passages protégés", mais aussi des "cyclistes et trottinettes qui empruntent les trottoirs réservés aux piétons". "Encore ce matin, j’ai failli être percuté par une trottinette qui descendait à contresens la rue que je traversais", témoigne ce lecteur. Et vous demandez qu’ils soient "désencombrés". En "empêchant les entraves (comme les containers poubelles) sur les trottoirs étroits". Vous estimez qu’il faut "réduire les terrasses des restaurateurs" et que les haies des particuliers soient "taillées." "Parfois l’amorce du passage piéton est cachée par des haies ou des végétaux trop hauts : le piéton sort ainsi brusquement sur la chaussée", pointe ainsi Gérard, de Menton.
Des trajets plus jolis, directs et ombragés
Des trajets plus jolis, directs et ombragés. "Le piéton ne devrait pas faire de détours pour être en sécurité. Il devrait avoir droit au chemin le plus direct." Et que les traversées et la signalisation soient améliorées. "Indiquer les temps de parcours comparés (auto/à pied)" proposez-vous encore. Sans oublier d’aménager des cheminements piétons en dehors de l’hyper centre, comme le propose Antonio, pour "mettre le piéton à l’abri de la circulation".
Vous pointez aussi l’importance des arbres en ville.
"Il faut intégrer plus d’espaces verts et de zones arborées pour rendre le milieu urbain plus agréable (baisse de la température l’été) afin d’inciter à marcher", mais aussi veiller à jalonner les rues de "lieux de pause" en "mettant des bancs", et sans oublier "les toilettes publiques." En nombre insuffisant.
Réduire et apaiser le trafic routier
"Ralentir la vitesse des véhicules", "dissuader les voitures d’entrer en ville car pour un piéton marcher au milieu des embouteillages est un cauchemar" sont autant de pistes qui reviennent dans vos propositions. Pour réduire le bruit et la pollution.
Impliquer les citoyens
"Les habitants, les commerçants et les artisans devraient être associés dans le processus de décision en organisant des consultations citoyennes pour recueillir leurs suggestions et préoccupations" propose cet habitant de Fréjus. Tandis que ce Grassois lui fait écho: "Il faudrait que des usagers fassent majoritairement partie des décideurs."
Piétonniser les abords d’écoles
"Ce serait bien d’habituer les enfants à se déplacer à pied, tout d’abord pour aller à l’école." Une lectrice Dracénoise estime ainsi que faire arriver "tous les élèves à pied 50 m minimum avant l’entrée de l’établissement, c’est revisiter totalement le déplacement quotidien des élèves (...) cela donnerait une nouvelle manière de vivre "l’urbain"."
"Prenez les cœurs historiques de villes qui sont devenus entièrement piétonniers, les gens sont plus calmes. Pour résoudre les difficultés des mauvais marcheurs, une petite navette peut ponctuellement intervenir." Elle invite les décideurs à s’inspirer "d’Aix-en-Provence, Vérone en Italie, Bayonne dans les Pynérées-Atlantiques, la vieille ville de Carcassonne…"
Le rapport pointe un paradoxe: l’agriculture est à la fois victime et coupable du réchauffement climatique...
Toutes les activités contribuent, à des degrés divers, au changement climatique et tous les individus et organisations vont devoir en subir les effets. L’agriculture est responsable de 18% des émissions de la France, et l’alimentation de 22% de son empreinte carbone.
"La problématique du revenu agricole est centrale"
Et les agriculteurs sont en première ligne: car le changement climatique cause sécheresses, baisses de rendement, stress thermique sur les animaux, pertes de récoltes, sans parler des zoonoses.
Les consommateurs, eux aussi, vont subir les effets de ces impacts sur le prix de l’alimentation qui va nécessairement augmenter.
Le secteur est le 2e plus émetteur en France. Cette donnée n’est pourtant pas au centre du débat. Une erreur?
Les difficultés du monde agricole sont de très grande ampleur et cela ne date pas d’aujourd’hui. Pour une grande partie, il est difficile de vivre de son activité et beaucoup d’exploitations agricoles sont dans une situation économique fragile. La problématique du revenu agricole est centrale. Mais penser qu’il suffit d’abandonner les politiques environnementales pour régler les difficultés est illusoire.
Les agriculteurs ont besoin de politiques de lutte contre le changement climatique et d’adaptation pour faire face aux risques qui pèsent sur eux. Celles-ci doivent les accompagner, les aider dans les transformations profondes des systèmes alimentaires.
Quels sont les verrous qui bloquent la transition vers un modèle plus vertueux et surtout plus résilient?
Quand on évoque la transition agricole, on renvoie dos à dos exploitants et consommateurs. Comme si la transition ne se faisait pas à cause de leur résistance au changement. C’est simpliste et faux. Les systèmes alimentaires sont des organisations complexes, avec des interdépendances entre les décisions aux différentes étapes de la filière.
Outre les agriculteurs et les consommateurs, ils engagent conseil agricole, banques, coopératives, transformateurs, distributeurs, restaurateurs et bien d’autres acteurs. Pour changer les choix des agriculteurs comme ceux des consommateurs, il faut que tous ces acteurs intermédiaires s’impliquent et intègrent les enjeux environnementaux.
Comment donner l’envie et la possibilité aux agriculteurs de se transformer?
Le monde agricole a tout à fait compris les enjeux de cette transition, il est faux de dire que les agriculteurs n’ont pas conscience de la question climatique. L’enjeu est vraiment l’accompagnement pour faire cette transition et le partage de son coût entre les différents opérateurs, de l’amont à l’aval.
Diminuer l’impact des transports dans le secteur agricole, c’est aussi réduire la part de nos importations et exportations. Donc les accords de libre-échange?
Le rapport met en avant la problématique cruciale des importations. Dans l’empreinte de l’alimentation, 46 % des émissions sont importées et ces importations sont pour plus de la moitié le fait de produits qui sont vendus directement par les industriels, les restaurateurs et la distribution.
Les systèmes alimentaires sont globalisés et il faut penser la question des émissions importées, ou de la déforestation importée, à tous les niveaux, y compris lors des discussions et négociations commerciales.
Le Haut conseil dit que ces changements incluent une "prise de risque". Est-ce à l’État, à l’Europe de les prendre quand les agriculteurs sont souvent précaires, épuisés?
Bien sûr. Les pouvoirs publics ont un rôle central à jouer, ainsi que les acteurs de l’aval, comme la transformation, la distribution et la restauration, mais aussi les banques et les assurances.
"Les discours qui polarisent sont au service de l'inaction"
En outre, le secteur agricole est très hétérogène, avec certains agriculteurs qui sont en plus grande difficulté que d’autres. Une transition juste doit tenir compte des situations de plus ou moins grande vulnérabilité économique et climatique, aux inégalités d’effort à consentir.
Le remembrement, entamé en 1968, a détricoté toutes les petites exploitations pour basculer vers une agriculture mécanisée, intensive, vers la monoculture. L’État doit-il dire qu’on a fait fausse route?
La modernisation agricole qui a été mise en œuvre dans l’après-guerre a jeté les bases d’un système qui montre aujourd’hui ses limites. Mais dans le même temps, cette expérience nous montre que des politiques volontaristes et qui accompagnent le secteur peuvent le transformer profondément.
Comment réconcilier défenseurs du climat et agriculteurs, débat très instrumentalisé notamment par l’extrême droite?
Encore une fois, penser que le monde agricole ne se soucie pas du climat ou que les défenseurs du climat n’ont pas conscience de leurs difficultés est faux. Ces discours qui polarisent sont au service de l’inaction, qui fait perdre du temps et accroît les menaces sur les plus vulnérables, agriculteurs comme consommateurs. Le statu quo n’est une option pour personne.
Les mesures-clés du rapport du Haut conseil pour le climat sur l'agriculture et l'alimentation
Pour lever les verrous qui freinent la transition:
Les pratiques à privilégier "une fois les verrous levés":
Pour consulter le rapport en intégralité, rendez-vous sur le site du Haut conseil
On en parle beaucoup, des expérimentations fleurissent, mais quel est le paysage? Dans la crise agricole actuelle, et alors que s’est ouvert le Salon de l’agriculture, l’agrivoltaïsme cherche à prendre son essor.
La perspective de compléter une activité agricole avec une structure produisant de l’électricité n’a rien d’évident. Le couple production électrique-travail de la terre a déjà connu des déboires.
À l’heure où l’agrivoltaïsme est en train de se structurer, regard dans le rétroviseur sur les premiers projets, ceux des pionniers.
Michel Bonnin en est. En 2008, il a eu envie non seulement d’essayer, mais "d’inciter, de montrer l’exemple". Opérationnelle en 2010, sa serre fut l’une des premières en France, croit-il. Sur une colline de Saint-Laurent-du-Var, face à la mer, la propriété familiale a toujours été nourricière - agrumes, oliviers, maraîchage.
"Au départ, j’avais l’idée d’une serre vraiment tropicale, se souvient Michel Bonnin. Mais ne pouvant pas utiliser l’électricité que je produisais, alors j’ai préféré une serre plus passive. Rafraîchie l’été, à 37 °C, et hors gel l’hiver." L’installation assez "rustique" a tenu la distance, "à part un onduleur qui lâche de temps en temps" et qu’on doit remplacer.
Cultures abandonnées
Financée par un emprunt, remboursée par le rachat de l’électricité, la serre est dotée de 450 m² de panneaux solaires. Ce sont "des capteurs ajourés, qui produisent moins d’électricité, mais permettent une bonne luminosité". Un calcul gagnant.
De hauts papayers croissent et fructifient, tandis que Michel Bonnin et sa fille, qui reprend l’exploitation familiale, font des expérimentations. Citronnelle, aloe vera, curcuma. Peut-être letchis et goyaves: "Je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est l’avenir."
Et l’avenir agricole passe-t-il par le photovoltaïque ? "On a aussi des expériences qui ne sont pas bonnes. S’il y a un potentiel de l’agrivoltaïsme, il existe aussi des dangers", répond Sandrine Candelier, référente agriculture à la direction régionale de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a été choisie, parmi cinq en France, pour tester une méthodologie. "L’ambition est d’arriver à y voir plus clair, d’enlever les freins, avoir du retour d’expérience." Le résultat est attendu pour la fin de l’année 2024.
De façon surprenante, il existe peu de statistiques sur les installations existantes. "La définition légale de l’agrivoltaïsme a été publiée en mai 2023. On attend le décret et l’arrêté, qui vont permettre d’identifier précisément ce qu’est l’agrivoltaïque", précise Céline Mehl, coordinatrice du pôle photovoltaïque à l’Ademe.
La première vague d’installations remonte aux années 2010 et 2011, quand il y a eu un tarif d’achat avantageux pour les modules intégrés en toiture. Tellement avantageux que l’opportunité a créé "une bulle spéculative. Beaucoup de serres se sont développées, notamment en Paca." Et pas que pour de bonnes raisons.
En 2019, l’État a identifié, dans notre région, "le problème de serres déclarées photovoltaïques, alors qu’elles ne présentent in fine aucune activité agricole" (1). En 2022, l’Ademe constate encore que "les effets de l’ombrage [des installations] ne semblent pas suffisamment connus". Dans le maraîchage ou l’horticulture, ces effets négatifs ont entraîné baisses de rendement et retards de croissance.
Trop de panneaux ou des panneaux trop occultant ont des conséquences directes sur les cultures. Bilan : des cultures abandonnées, sous des serres devenues exclusivement photovoltaïques.
Une nuance encore : certaines installations ont permis à l’agriculteur "de trouver un équilibre économique". Et de survivre.
Y a-t-il une vie après la neige pour les stations de montagne ? La Cour des comptes pointe, dans un rapport publié mardi, une vue à court terme et un manque d'anticipation. Les investissements liés au "tout ski" continuent et ne tiennent pas assez compte du réchauffement climatique.
Face au changement climatique, le "modèle économique du ski français s'essouffle" et "les politiques d'adaptation restent en deçà des enjeux", estime la Cour de Comptes dans un rapport rendu public mardi, à quelques jours des vacances d'hiver.
Toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050"
"À compter des années 2000, la diminution de l'activité ski et l'inadaptation croissante du patrimoine immobilier des stations ont commencé à fragiliser l'équilibre financier des remontées mécaniques et l'économie locale qui en découle pour partie", écrit la Cour des Comptes. "Un phénomène accentué par le changement climatique (...) avec une hausse des températures en accélération", selon la Cour.
"Les projections climatiques font état d'une accentuation à moyen terme" du phénomène, prévient-elle, "toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050" et seules "quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance".
Une vue à court terme sur l'usage de la neige et de l'eau
Or, déplore la Cour des Comptes, "les politiques d'adaptation menées par les acteurs de la montagne reposent essentiellement sur la production de neige" qui a "un effet à court terme" car "son coût est important et son efficacité tend à se réduire avec la hausse des températures".
Sans oublier "l'impact de la production de neige sur les ressources en eau" qui paraît "sous-estimé dans de nombreux territoires", souligne le rapport qui estime qu'"il serait nécessaire que les autorisations de prélèvement d'eau destinées à la production de neige tiennent davantage compte des prospectives climatiques".
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique"
Quant aux actions de diversifications d'activités, elles "sont rarement adossées à un véritable projet", juge la Cour des Comptes. "Réalisées au fil de l'eau, elles tendent souvent à reproduire le modèle du ski, fondé sur des investissements importants et une forte fréquentation sans plan d'affaires permettant d'établir leur pertinence économique" et "les initiatives des collectivités territoriales, sont peu coordonnées entre elles".
Le rapport épingle aussi "la planification écologique de l'Etat, peu opérationnelle pour le secteur touristique en Montagne", qui "ne permet pas d'impulser une réelle dynamique de changement" et estime qu'il en est de même pour les régions.
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique en fonction de la réalité climatique et économique de chaque territoire doit être envisagée", estime-t-elle. La Cour des Comptes propose aussi de mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal. Enfin, elle suggère de mettre en place un fonds d'adaptation au changement climatique destiné à financer des actions de diversification et de déconstruction des installations.
"Un rapport dogmatique" selon France Montagnes
C’est "un rapport dogmatique sans prise en compte des éléments des professionnels de la montagne", a dénoncé ce mardi sur franceinfo le président de l'association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne (Savoie) Jean-Luc Boch. Il déplore également qu'"aucun de ces documents" produits par l'ANMSM ne soit "ressorti dans ce rapport".
Dans ce document de 147 pages réalisé après un audit de quarante-deux stations de tous les massifs, la Cour examine entre autres l'impact de la neige artificielle. Présentée par les stations de ski comme pouvant constituer une solution face au changement climatique, la Cour dénonce une vision de "court terme". Pour Jean-Luc Boch "il n'y a pas d'impact, sinon de retarder le cycle de l'eau, ce qui est essentiel à la vie sur des territoires". "Avec la neige de culture, on peut irriguer beaucoup plus longtemps les territoires", assure le président de l'ANMSM, pour qui les canons à neige ne sont "absolument pas un problème".
Si la Cour s'alarme de l'obsession du "tout ski", les rapporteurs épinglent également le développement d'activités hors ski (VTT, tyrolienne, ou encore cure thermale), souvent déficitaires et pensées "sans stratégie". Un avis que "ne partage pas du tout" l'élu de La Plagne. "La destination montagne, c'est d'abord notre clientèle qui la plébiscite". "Si on propose tout ce qu'on veut, si la clientèle n'est pas au rendez-vous, il n'y a pas d'aspect économique", tranche Jean-Luc Boch. "Il faut travailler avec des professionnels qui connaissent la chose, sinon on n'est pas crédible", insiste-t-il.
Rapport détaillé de la Cour des comptes "Les stations de montagne face au changement climatique" (PDF)
Synthèse du rapport (14 pages)
Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article. À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.
faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.
Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).
Image d’en-tête produite par Bing AI (ou je sais)
L'abonnement Freebox Ultra comprend Canal+ en live, chaîne qui ne doit pas être confondue avec myCANAL. Quelle est la différence ?
Comme vous le savez certainement, Free a tenu une conférence de presse le mardi 30 janvier 2024 pour le lancement de la Freebox Ultra.
Pendant cette keynote, Xavier Niel a présenté les nombreux services de streaming inclus dans la nouvelle Freebox. Il y a notamment Netflix, Disney+, Prime Video, mais aussi la chaîne Canal+ en live.
Grâce à ce partenariat avec le groupe Canal, Free est devenu le premier opérateur à intégrer de base la chaîne premium de Canal+.
La chaîne « Canal+ en live » est une diffusion linéaire des programmes retransmis toute la journée sur le canal 4 de la Freebox. Avec la Freebox Ultra, les abonnés auront ainsi l’occasion de regarder « en clair » des films, des séries et du sport dont les contenus sont diffusés via un abonnement supplémentaire sur les autres Freebox.
Canal+ en live ne doit pas être confondue avec myCANAL qui est le service de contenus à la demande du groupe Canal. Frédéric Goyon, responsable audiovisuel de Free, a indiqué sur X (ex-Twitter) qu’il était possible d’upgrader vers une offre supérieure.
La neuvième génération de Freebox, dénommée Freebox Ultra, a été dévoilée au reste du monde ce mardi… et contre toute attente, elle s’éloigne de l’habituelle séparation en deux boîtiers, Server et Player, que l’opérateur avait lui-même popularisé dès 2006, avec sa Freebox HD. Un choix logique, et même nécessaire, mais qui mérite une petite analyse.
Depuis son annonce, le mardi 30 janvier lors d’une conférence en direct depuis le siège social de Free, la Freebox Ultra fait déjà l’objet de nombreux commentaires en ligne. Certains regrettent son orientation premium, dans la droite lignée de la Freebox Delta, avec un tarif à la hausse. D’autres apprécient au contraire l’intégration des dernières technologies comme le Wi-Fi 7 et de nombreux abonnements (Netflix, Disney+, Amazon Prime…), y voyant un moyen de réaliser de substantielles économies.
Mais plus encore que l’habituel tribunal du web, c’est l’absence d’un nouveau boîtier Player qui suscite débats et incompréhensions. Derrière la dénomination « Freebox Ultra » se cache une offre, se cache un boîtier Server… mais pas de nouveau Player. Et à Freenews, on se pose la question : l’heure de fin du mythique duo Server/Player a-t-elle sonné ?
La Freebox HD, diviser pour mieux régner
Pour répondre à cette question, regardons un peu en arrière. Nous sommes au milieu des années 2000. L’offre Freebox connaît un grand succès, et elle le doit notamment à la présence (incongrue, pour l’époque) d’une prise péritel, permettant de la brancher à une télévision et de bénéficier d’un service de TV sur IP sans aucun surcoût. Ajoutez à cela un port RJ11 permettant de brancher votre téléphone et de profiter des appels téléphoniques gratuits en France, et vous obtenez la recette du « triple play » : Internet, téléphone, télévision.
Cette petite révolution est rendue possible grâce au dégroupage, une innovation réglementaire et technologique qui permet aux opérateurs tels que Free de louer les lignes téléphoniques tout en contournant les services de l’opérateur historique, France Télécom.
Mais à mesure que la télévision sur IP gagne en popularité, ce qui faisait la force de Free devient une faiblesse : un boîtier unique, contenant « tout », n’est pas forcément adapté aux foyers modernes. La prise téléphonique murale n’est pas toujours à proximité du poste de télévision. Pour tenter de rapprocher la box de la télé familiale, l’utilisation de rallonges téléphoniques est déconseillée ; en effet, celles-ci dégradent grandement la qualité du signal ADSL. Autre solution, l’utilisation d’une rallonge péritel complique l’utilisation de la télécommande, puisque la Freebox se situe parfois bien loin du poste de TV… Bref, Free l’a compris, il est temps de s’éloigner du modèle tout-en-un.
En 2006, la Freebox de cinquième génération, ou Freebox HD, est lancée. Et si le boîtier s’occupant de la partie réseau et de la téléphonie conserve sa forme caractéristique de « coquille saint-Jacques », très proche des Freebox v3/v4, il est désormais dépouillé de ses fonctions audio et vidéo, déportées sur un nouveau boîtier TV séparé. Pour permettre la communication entre les deux, Free opte pour un système Wi-Fi, qui affuble les deux boîtiers d’un jeu d’antennes bien visible et caractéristique.
Au fil des années, Free conservera cette séparation en deux boîtiers distincts comme base pour toutes ses box, ne faisant que faire évoluer une formule qui marche (remplaçant le Wi-Fi par du CPL), accolant les termes « Server » et « Player » pour mieux opérer la distinction entre la partie réseau et la partie TV… Mais le temps passe et Free le sait, la situation doit évoluer à nouveau.
Apple, Google, Samsung, LG… et Free là-dedans ?
Xavier Niel en étant conscient dès 2010, lorsqu’il annonçait la fin du « concept de box » (dans les Cahiers de l’Arcep #2)) : Free doit réinventer son modèle pour ne pas se voir ringardisé par les Apple TV, Android TV et autres télévisions connectées qui commençaient alors à fleurir. De fait, les écosystèmes d’Apple et Google sont aujourd’hui tellement puissants que certains utilisateurs souhaitent y retrouver l’intégralité de leurs apps. Il convient de proposer une solution qui convienne à tout le monde.
Permettre un fonctionnement du Player de plus en plus indépendant du Server devient nécessaire au fil des générations, au fur et à mesure de la complexification des offres et des migrations, mais aussi pour permettre aux foyers de recevoir la TV sur plusieurs postes en même temps. C’est l’arrivée de l’option Dual TV qui a permis de se procurer un Player Mini 4K et de le connecter à un Server Révolution, par exemple.
Cela fait des années que Free prépare cette transition. Depuis le lancement de la Freebox Mini 4K, en 2015, Free s’efforce de proposer un boîtier Player disponible sous Android TV, sans pour autant abandonner son écosystème « maison ». Les deux systèmes évoluent alors chacun de leur côté, sur deux générations de box distinctes.
La création d’OQEE by Free est un élément-clé de cette transformation : une app pour accéder aux services TV de Free, en direct ou en replay, quel que soit votre appareil (Freebox, Chromecast, Apple TV, TV connectée, ordinateur, smartphone…). L’opérateur s’efforce de proposer un service TV de plus en plus agnostique, disponible quelque soit l’équipement préféré de l’utilisateur. Pas très loin du « vendeur de tuyaux » que décrivait Xavier Niel en 2010…
Enfin, véritable témoignage de la réflexion de Free à ce sujet, on peut aussi penser à la tentative, de courte durée, de proposer à nouveau une box « tout-en-un ». La Freebox One, lancée discrètement en 2018 aux côtés de la Freebox Delta, n’aura pas fait date dans son catalogue d’offres. Dont acte.
Faut-il attendre un nouveau Freebox Player ?
Aujourd’hui, avec la Freebox Ultra, Free fait un pas de plus vers un « agnosticisme » total de la partie TV de sa gamme. Ainsi, le boîtier Player proposé par défaut avec la Freebox Ultra est un Freebox Player Pop (rebaptisé « Player TV Free 4K » pour l’occasion). Mais la Freebox Ultra fonctionne tout aussi bien avec un Player Delta Devialet, pour les abonnés en migration. Ou avec un Apple TV, si vous le préférez. Peu importe.
Pour autant, il y a de nombreuses raison de penser que Free n’en a pas tout à fait fini avec ses Player faits maison. Déjà, parce que certains utilisateurs, notamment les moins technophiles, sont toujours demandeurs d’un boîtier clé-en-main, fourni par l’opérateur. Une sorte de solution « par défaut », ne nécessitant pas de connaissances techniques approfondies, ni de télévision Samsung dernier modèle. Il est donc important pour Free, comme pour tout opérateur, de continuer à proposer un boîtier TV de qualité avec chacune de ses offres.
Ensuite, on voit mal Free se limiter à l’écosystème Android TV. Même si le système de Google est désormais bien maîtrisé sur le Player de la Freebox Pop, il ne satisfait pas l’intégralité des Freenautes. Et, à l’heure actuelle, sur la gamme d’offres Freebox disponible pour les nouveaux abonnés, il n’est plus possible d’opter pour un boîtier TV avec un OS conçu par Free (exception faite de la vénérable, mais plus que vieillissante, Freebox Révolution).
Il y a donc une vraie carte à jouer sur un potentiel futur Player muni d’un système d’exploitation stable, fluide, 100% conçu par les ingénieurs de Free. Comme nous y ont habitués les Freebox v3/v4, HD, Révolution, et Delta auparavant. Free a toute latitude pour y travailler.
La nouvelle offre Freebox Ultra, présentée par Xavier Niel lors d’une conférence de presse, vous a-t-elle convaincu ? Cela tombe bien, puisque Free vient de donner le signal de départ aux abonnements ainsi qu’aux migrations. Ultra-complète, la Freebox Ultra a de quoi séduire. Et si vous faites partie des personnes convaincues par son pack de
son pack de contenus audiovisuels inclus ou par sa technologie impressionnante, il est désormais possible de vous abonner ! Si vous changez d’opérateur pour Free, rien de plus simple. L’offre est mise en évidence sur free.fr, et il vous suffira de quelques clics pour enclencher la procédure d’abonnement.
Rappelons qu’il vous en coûtera 49,99 €/mois la première année, puis 59,99 €/mois. L’offre Freebox Ultra Essentiel, dépouillée de ses services multimédia, est également disponible lors de la souscription (pour 39,99 €/mois la première année, puis 49,99 €/mois).
Des frais de migration de 49 € pour les abonnés existants
Si vous êtes déjà abonné Freebox et que vous souhaitez remplacer votre boîtier Server par la Freebox Ultra, c’est également possible : direction l’espace abonné sur free.fr, section « Mon abonnement », « Migrer vers le forfait Freebox Ultra ».
Vous pourrez opter pour l’abonnement Freebox Ultra ou Freebox Ultra Essentiel au choix. Dans les deux cas, prévoyez de débourser des frais de migration fixes de 49 €, conformes à ce que Free a pratiqué ces dernières années.
Free ne communique pas de délai de migration précis, mais les nouveaux abonnés seront servis en priorité ; en fonction du succès de l’offre et de la capacité de l’opérateur à répondre à la demande, les Freenautes en migration devront très probablement faire preuve de patience. Souvenons-nous que lors des dernières migrations Freebox Pop, ces délais ont pu se compter en mois.
Commentaire du même avis que moi
WOUALY on 31 JANVIER 2024 8 H 21 MIN
Pas de smart TV chez moi
Pas de player avec cette Ultra
10€ de plus
Pas d’avantage après 20 ans chez Free
Ma Révolution a encore de beaux jours devant elle…
partagé par Benoît sur LinkedIn https://www.linkedin.com/posts/benoit-duval-b8a11b10_ev-or-gas-what-pollutes-more-activity-7154093933403254784-yAjE?utm_source=share&utm_medium=member_desktop
https://www.nicematin.com/immobilier/louer-ou-acheter-qu-est-ce-qui-est-le-plus-rentable--893725
Cette société de conseil en immobilier d’origine suisse a passé en revue les deux options qui s’offrent aux Français: louer ou acquérir leur logement. En comparant les coûts relatifs des deux. Loyer et charges imputables d’un côté. Frais de notaire, assurance, taxe foncière...
Pour réaliser son comparatif, la société suisse s’est basée sur l’acquisition d’un appartement "type" de 65m2. En se référant aux statistiques de l’Insee, elle a estimé à 329.600 le prix moyen d’un tel bien dans la capitale azuréenne. Avec un apport de 30%, la charge de la dette que devront contracter les acheteurs s’élèvera à 5.743 euros par an pendant 20 ans. Pour un crédit à 4,6%. "Alors qu’il y a encore deux ou trois ans, les taux d’intérêt n’étaient que de 1,1%", rappelle Corinne Dubois.
Leur augmentation a changé la donne. Les intérêts pèsent en effet pour plus d’un quart sur le coût annuel d’une acquisition. Il s’établit à 20.716 euros. Alors que pour louer un logement du même type dans la capitale azuréenne, un foyer déboursera 17.183 euros. Soit un différentiel de 3.533 euros en faveur de la location.
Sauf que la valeur d’un bien immobilier évolue avec le temps. Une plus value peut donc, in fine, compenser le surcoût relatif d’une acquisition. Wüest Partner a donc calculé la plus value nécessaire pour que l’achat soit finalement plus rentable que la location: 22%, soit une évolution annuelle du prix du mètre carré d’environ 1% par an pendant 20 ans. Ce qui est largement le cas sur la Côte d’Azur. Mais qui peut garantir aujourd’hui que les prix vont continuer à grimper?
Sur la table, des chaussures s’alignent. Dans quelques minutes, chemises, robes et pantalons vont s’y étaler. Chaque vêtement sera scruté sous ce grand critère: est-il propre à être porté?
"Force est de constater qu’à ce premier tri, nous avons de plus en plus de vêtements souillés", regrette Marianne Cotillard, directrice d’ABI 06, chantier d’insertion spécialisé dans l’activité de collecte, tri et réemploi des textiles dans les Alpes-Maritimes.
Dans l’atelier de 1.000m² situé à Contes, les dons récoltés dans les 207 bornes du département sont traités. Un processus permettant de sélectionner les vêtements et accessoires de qualité qui seront mis en vente dans les cinq boutiques (rue Mimont à Cannes, Spitaliéri, Gorbella, Auguste-Gal et St-Augustin à Nice) de la structure.
"Moins de vêtements d’enfants qu’avant"
Le reste? "L’écrémage, comme nous l’appelons, part dans le circuit de recycleurs. Ce qui est impropre va à la déchetterie." Une logistique qui, depuis plusieurs mois, se retrouve impactée par une nouvelle réalité, insidieuse, mais présente: l’impact des plateformes de vente de prêt-à-porter de seconde main entre particuliers.
Parmi les 23 millions de Français inscrits sur la plateforme Vinted, on trouve Lucie V. Plusieurs fois par semaine, l’esthéticienne se rend à son relais-colis.
"Avant de chercher mon fils à l’école ou à ma pause déjeuner, je m’en occupe", indique cette Niçoise, qui garde boîtes à chaussures et cartons pour y vider son armoire et celle de son petit.
"C’est surtout sur les vêtements d’enfants qu’on perçoit cette tendance, on en a beaucoup moins qu’avant", relève Marianne Cotillard, au milieu d’une partie des 1.100 tonnes qui transitent chaque année chez ABI 06.
"Si tu ne le portes plus, vends-le": le fameux slogan du géant de la fripe en ligne semble avoir été suivi à la lettre.
Leader sur Vinted
Créé en 2008 à Vilnius (Lituanie), ce site de vente de seconde main entre particuliers axé sur le prêt-à-porter connaît un véritable essor depuis sept ans.
Avec une croissance de plus de 60% en un an (245 millions d’euros de chiffre d’affaires), l’entreprise s’est clairement imposée comme numéro un du secteur en France. La clé de ce succès? Un service 100% gratuit pour les vendeurs.
Ce sont les clients qui paient la note: en achetant (après parfois moult négociations) un article, ils assument une commission de 5% du prix du produit et 70 centimes à ajouter. Pour une chemise blanche Zara proposée à 8 euros, il faudra donc s’acquitter de 9,10 euros.
"En ce contexte d’inflation, on ne peut pas jeter la pierre aux gens", reconnaît Christiane Roussel, présidente d’Emmaüs 06, qui constate aussi la disparition des marques dans les sacs qui lui parviennent: "Et encore, nous bénéficions d’un contexte local favorable sur la Côte d’Azur. Dans d’autres antennes Emmaüs de France, cette perte est terrible."
"La moyenne gamme a disparu"
Malgré cette baisse qualitative, le volume des dons demeure stable chez les différentes associations caritatives du département. "C’est juste qu’aujourd’hui, il y a le pire et le meilleur.
On reçoit aussi bien des vêtements propres et pliés que des choses qui ne peuvent qu’être jetées", souligne François Chantrait, porte-parole des Restos du Cœur 06, qui doit composer avec ce grand écart.
"Nous n’avons plus de moyenne gamme", annonce Jean Stellitano, secrétaire général du Secours Populaire des Alpes-Maritimes qui explique l’effet de surprise: "On ne s’est pas rendu compte immédiatement de ce manque parce que nous avons reçu une vague de dons post-Covid. Mais depuis un an, c’est flagrant."
Exit Zara, Celio, Promod et compagnie. Des étiquettes que l’on retrouve à foison sur Vinted. Parce que du choix, il y en a. Le vide-dressing en ligne donne aussi bien dans la fast fashion (Shein, Topshop, Primark…) que dans le haut de gamme (Dior, Balenciaga, Prada) - quand certaines plateformes, comme Vestiaire Collective, se spécialisent dans le luxe. Bref: le public visé est large, et c’est pour cela que ça cartonne.
Mais si ça fait les affaires de la licorne (expression pour désigner une start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars) et des utilisateurs, le circuit de la générosité trinque.
"On recycle plus"
"Plus de 25% de nos recettes sont assurées par la vente de vêtements. On recycle davantage, ce n’est pas bon pour l’équilibre de nos budgets", alerte le représentant du Secours Populaire 06, qui rappelle que les équipes distribuent également gratuitement des habits aux sans-abri.
"C’est un réel problème pour les personnes qui n’ont d’autre choix que de s’habiller chez nous", déplore Marianne Cotillard d’ABI 06, qui doit penser aux conséquences de ces nouvelles habitudes sur le long terme: "Chez nous, ce sont des emplois d’insertion. Certes nous sommes une structure à but non lucratif, mais nous avons des frais fixes et 60% de notre budget à dégager nous-mêmes. Pour que notre modèle perdure, il faut explorer de nouvelles pistes pour ne pas rester dépendants des règles du marché."
Rester "vigilant"
Basé à Saint-André-de-la-Roche et Mouans-Sartoux, Emmaüs 06 reste "vigilant" face à ce phénomène déjà connu: "On a déjà vu certains produits quasiment s’évanouir. Comme la technologie, l’informatique ou encore les petits meubles en bon état bien pratiques."
Là aussi, le contrecoup des sites en ligne, mais aussi de nouvelles filières de reconditionnement ou de recyclage interne. Sans citer une célèbre marque de vêtements, Marianne Cotillard, d’ABI 06, indique: "On peut ramener en magasin ce qu’on y a acheté il y a plusieurs années. C’est une manne qui ne passera jamais par nous."
pourquoi, en matière d’urgence climatique, les gens s'arrangent avec la réalité et ne font rien pour changer. En voilà une question pertinente…
Nous l’avons soumise à François Gemenne. Politologue et président du conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH), ce spécialiste de la géopolitique de l’environnement est aussi co-auteur pour les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et voici ce qu’il en dit:
Face au danger planétaire que représente le réchauffement climatique, le scientifique rappelle qu’on distingue généralement trois grandes catégories d'acteurs: "l’Etat, les entreprises et les citoyens".
"L’enjeu, c’est que tous agissent ensemble, et que l’action des uns renforce celle des autres. Mais trop souvent, ces acteurs ont une fâcheuse tendance à se rejeter mutuellement les responsabilités, ce qui nous amène à l’inaction", pointe-t-il.
Cette inertie porte même un nom: le triangle de l’inaction. Un concept théorisé par Pierre Peyretou,
professeur affilié à l’École supérieure de commerce de Paris. Au trois sommets de celui-ci, on retrouve ces trois grandes familles d’acteurs... qui se renvoient la balle.
Des freins à lever… dans nos propres cerveaux
Mais l'inaction trouve aussi sa source dans le fonctionnement même de notre cerveau. D’abord, cela fait appelle à ce que les sciences cognitives nomment "le trou intention-action".
"Il s’agit du temps qui s’écoule entre le moment où je déclare mon intention de faire quelque chose et celui où je passe à l’action. C’est typiquement la procrastination. Avec le climat, on a plutôt un canyon intention-action. On déclare depuis des décennies que c’est un défi hyper important, on est à la Cop 75 000, on dit à chaque fois que c’est là que ça s’arrête... Et puis les actions ne sont pas à la hauteur de nos intentions", expliquait Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, dans Climat, tous biaisés, une conférence donnée pour la radio France culture.
Dans le documentaire Climat, mon cerveau fait l’autruche, Peggy Chekroun, professeure en psychologie sociale des comportements à l’université Paris Nanterre, montre aussi très bien comment un biais cognitif baptisé "l’effet spectateur" inhibe notre capacité à agir en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Ses expériences ont prouvé que plus on est nombreux à être impliqués dans un problème, moins on est certain que c’est à nous d’agir pour le régler. C’est valable à l’échelle des individus, mais aussi des entreprises ou encore des États, qui conditionnent souvent leur action à celle des autres. Par peur de perdre en compétitivité, par exemple.
Un potentiel d'actions à l'échelle individuelle "de 20 à 25%"
Or, comme l’étaye le climatologue Jean Jouzel dans une interview à Nice-Matin, tous les échelons doivent bel et bien être mobilisés pour que la société opère un changement massif capable de répondre à l'urgence climatique.
"L'accélération viendra par la concomitance de gens qui essaient d’inventer une société véritablement soutenable, du monde de l’entreprise, de gens qui engagent des rapports de force de façon beaucoup plus importante et tordent le bras des responsables politiques et des multinationales…", égraine quant à lui le réalisateur et militant de l’environnement Cyril Dion.
"Chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", François Gemenne
Et l'action individuelle, si elle ne représente pas la plus grande des marges de manœuvre, n'est pas insignifiante. "Il y a un potentiel d'action à l'échelle individuelle de l'ordre de 20 à 25% de l'action totale possible, avec des contraintes en fonction des revenus qui sont importantes. Plus on a de revenus élevés, plus on peut agir", éclaire la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, interrogée par Le Monde.
"Le changement climatique n’est pas un problème binaire, mais un problème graduel. Cela veut dire que ce n’est pas blanc ou noir: chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", conclut le politologue François Gemenne.
Le lien entre gaz à effet de serre et réchauffement climatique, c’est lui. Il y a plus de 35 ans, avec le glaciologue Claude Lorius, le paléoclimatologue Jean Jouzel révolutionnait la science du climat.
Depuis, l’ex-vice-président du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) n’a cessé d’alerter. Avant d’embarquer avec la délégation française pour la Cop 28, le pionnier livre son analyse, plutôt pessimiste, et incite à l’action, à tous les échelons.
Quel intérêt d’aller à cette Cop au pays du pétrole?
Le choix du pays hôte est un mécanisme transparent fixé par les Nations unies: il doit y avoir une rotation chaque année. Celui du président de la COP, en revanche, a été fait par les Émirats arabes unis qui ont opté pour le ministre de l’énergie, impliqué dans le pétrole…
Cela peut paraître regrettable, et je respecte ceux qui font le choix du boycott, mais je pense qu’il est illusoire de discuter de la fin du pétrole, du gaz, du charbon sans les producteurs fossiles.
Quel engagement faudrait-il obtenir pour ne pas hypothéquer nos futurs?
Il faudrait parler d’une date de fin du fossile, dire explicitement que la neutralité carbone ne peut se faire sans. Mais c’est un rêve... Au mieux, la fin du charbon sera évoquée à Dubaï. J’attends peu de cette COP.
Pourquoi êtes-vous pessimiste?
Collectivement, on est accroché aux combustibles fossiles. Ils représentent 80% de la production d’énergie mondiale, c’est un vrai problème. Pour arriver à la neutralité carbone en 2050, même en 2070, il faut un changement profond de nos sociétés et une vision à long terme.
__Or, il y a une sorte d’égoïsme collectif. Quand les scientifiques disent que les émissions produites d’ici à 2030 décideront du climat en 2050, il y a la tentation, notamment dans certaines entreprises, de se dire: ce n’est pas mon problème.
On n’a pas non plus de leader politique capable de donner du poids au long terme. Mais n’accusons pas que les gouvernements. La lutte contre le réchauffement se joue aussi dans les territoires, les villes, dans nos modes de vie...__
Quels sont les pièges dans lesquels cette Cop doit éviter de tomber?
Les pays pétroliers ne vont mettre en avant que des solutions technologiques, comme le piégeage du carbone. Là encore, c’est illusoire.
On émet 60 milliards de tonnes d’équivalent CO2. Au mieux, cette option en capterait 1 milliard. Alors qu’avec un développement ambitieux des énergies renouvelables, on en éviterait 10 milliards.
"La géo-ingénierie solaire est une épée de Damoclès"
Quant à la géo-ingénierie solaire, qui consiste à mettre des aérosols dans la haute atmosphère pour en bloquer les rayons, c’est une épée de Damoclès.
Si en 2050 on est obligé d’arrêter, les jeunes d’aujourd’hui prendront alors de plein fouet la hausse des températures. Par ailleurs, cette méthode ne répond pas à l’acidification des océans, à l’élévation du niveau de la mer…
En plus de 20 ans de participation à la Cop, voyez-vous un peu de positif?
Il y a 20 ans, les négociateurs avaient davantage de doutes, d’interrogations sur le réchauffement, ses impacts potentiels sur le futur... C’est nettement moins le cas aujourd’hui. Le diagnostic du Giec est clair, ils sont au courant.
Vous parliez de l’importance de l’échelon local. En Côte d’Azur, quelles mesures vous semblent essentielles?
Le tourisme doit être repensé: allonger la saison, encourager les gens à venir en train... Cela veut dire investir dans le ferroviaire.
"Il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050"
L’encouragement débridé à l’utilisation de l’avion pose question. Soyons clairs: je suis pour la taxation du kérosène. Car il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050.
L’énergie solaire doit aussi être plus agressive ici. Beaucoup de retard a été pris alors qu’il y a un potentiel énorme!
En France, quels exemples d’actions efficaces à engager rapidement?
Je regrette que des mesures simples proposées par la Convention citoyenne pour le climat n’aient pas été suivies.
"Nos émissions sont aussi très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV"
Limiter la vitesse à 110 km/h sur autoroute a un vrai impact (et diminue aussi la consommation de carburants). Nos émissions sont également très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV.
*Pour aller plus loin: Jean Jouzel - Climat: l’inlassable pionnier - Entretiens, éd. Ouest France.
Directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Nathalie Gontard étudie le plastique depuis plus de 30 ans. D’abord fascinée par "son côté fantastique", cette experte mondiale de la matière s’est vite alarmée de sa folle prolifération, remplaçant des emballages traditionnels plus vertueux. Autrice de l’enquête Plastique, le grand emballement (éd. Stock), la scientifique en décrypte les dangers et met en garde sur le mythe du sacro-saint recyclage.
Existe-t-il de "bons" plastiques?
Tous présentent des dangers importants, pour nous et pour les générations futures. On parle souvent "du" plastique. En réalité, il en existe des milliers de sortes, de polymères, d’additifs, d’usages... Nous avons accumulé 8 milliards de tonnes de plastiques sur Terre pour 9 milliards de tonnes produites. C’est colossal! En poids, il y a sur notre planète 150 fois plus de plastique que d’humains. Produire du plastique, c’est produire du danger sur plusieurs siècles.
Les plastiques ne polluent-il que quand ils deviennent déchets?
C’est une idée reçue. Le plastique pollue dès qu’il est produit. Lorsqu'on traque les micro plastiques présents dans les glaces de l'Arctique, on se rend compte qu’ils viennent des constructions de bâtiments. Ceux qu’on retrouve dans les eaux douces proviennent majoritairement des vêtements qui lâchent des micro-plastiques au lavage. Dans l’air, ce sont les pneus et leur usure sur la route. Oui, les déchets plastiques jetés dans la nature sont un problème mais il ne faut pas se focaliser uniquement là-dessus.
Quels sont les plastiques qui se recyclent?
Actuellement, à l’échelle de l’Union européenne, il n’y a que les bouteilles en PET qui bénéficient d’une filière de recyclage. Ceux-ci sont collectés, broyés, décontaminés dans de gros réacteurs. Mais pour en refaire des bouteilles, on les mélange tout de même à nouveau avec des polymères natifs car l'étape de décontamination dégrade la matière.
"En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement"
Les industriels jouent sur le côté cycle éternel de la bouteille et de son recyclage. En réalité, il leur faut 2 à 3 bouteilles pour en refaire une. Ces bouteilles en PET représentent moins de 1% de tous les plastiques qu’on utilise.
Que deviennent tous les autres plastiques?
Pour tout le reste, il ne s’agit pas de recyclage mais de "décyclage". C’est-à-dire qu’on va chercher de nouveaux débouchés pour cette matière plastique dégradée qui ne pourra pas ravoir le même usage. En le transformant, par exemple, en chaises et salons de jardin, en polymères recyclés pour des polaires... Oui, on lui donne une nouvelle utilité au lieu de le jeter, ça rassure. Mais cela ne contribue pas à réduire la pollution plastique.
En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement et de façon rapide en micro et nano particules. En plus de ça, on crée de nouvelles filières industrielles… qui vont avoir besoin de déchets pour fonctionner. Donc cela crée une dépendance aux déchets plastiques, qui pérennise la pollution plutôt que de la réduire.
Est-ce que l’extension des consignes de tri va dans le bon sens?
Cela brouille les pistes en donnant l’impression que tous les plastiques sont recyclés. Mieux vaut énoncer une solution simple : se passer des plastiques inutiles. On peut y arriver! Les gourdes sont rentrées dans les mœurs et personne ne regrette les sacs plastiques à la caisse des supermarchés. Mais pour cela, il faut des messages clairs des pouvoirs publics.
"Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique"
On ne peut pas en vouloir aux industriels de communiquer sur leur produit. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. C’est au gouvernement de légiférer, de faire pression et d’aider les industriels à prendre le virage. Par exemple: standardiser les pots en verre pour les yaourts, mettre en place une consigne… Il faut aussi permettre aux consommateurs d’y voir plus clair. Avec, notamment, un étiquetage de tous les biens et services contenant du plastique.
Vous dites qu’il faut aussi revoir nos mentalités…
Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique et se pencher d’urgence sur l’usage qu’on en fait. Car le plastique ne sert plus notre bien-être : on en respire, on en mange, on en boit... Notre société a investi massivement là-dedans, même dans des secteurs où on n'en avait pas besoin.
"Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?"
Il est presque impossible de sortir, de s'habiller sans avoir affaire au plastique. Or, on pourrait faire autrement. Il faut aussi se questionner plus largement sur notre façon de consommer. On est tous conditionnés pour accumuler le maximum de biens matériels. Et si le vrai luxe, aujourd’hui, c’était le temps, d'autres formes de bonheur? Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?
Son action pendant la sécheresse
"Pendant les mois écoulés, je me suis rendu disponible pour expliquer, vulgariser les enjeux climatiques associés à la sécheresse." Et ces sollicitations se sont multipliées.
La preuve, pour ce scientifique, que la perception de la société bouge: "Le phénomène s’est imposé comme un sujet plus transverse, qui touche à la ressource en eau disponible mais aussi à la biodiversité, à la lutte contre les incendies.."
"En 2022, quand la sécheresse a concerné tout le pays, j’ai perçu un léger déclic"
"Avant, c’était un phénomène météorologique qui arrivait de temps en temps, on ne se posait pas la question du lien avec les activités humaines et le changement climatique. Maintenant, c’est différent", observe-t-il.
Ce que cette sécheresse record lui a appris
Fouiller des notions d’hydrologie, documenter le lien entre manque d’eau et hausse des températures au fil des années… Les mois écoulés ont fait évoluer les connaissances de Gaétan Heymes.
"C'était intéressant! En tant que météorologue, on se préoccupe surtout de l'eau qui tombe et de celle qui va tomber. Moins d’enjeux transversaux, sociétaux liés au changement climatique", commente-t-il.
Sollicité comme d’autres de ses collègues pour participer à des comités sécheresse mis en place par les pouvoirs publics, il est désormais durablement en veille sur ce sujet.
A quoi être attentif à l’avenir
"Au plus fort de la sécheresse, en 2022, j’avais fait remarquer à des collègues que ce n'était pas une bonne idée d’écrire 'poursuite du beau temps' dans nos bulletins météo alors que tous les acteurs de terrain guettaient la moindre goutte d’eau."
"Écrire 'temps sec et ensoleillé', c’est un réflexe de prévisionniste"
Gaétan Heymes plaide pour gommer ces "raccourcis de langage".
Sa préconisation: "transformer le bulletin météo en quelque chose qui ne sert pas uniquement à savoir comment s’habiller demain. Faire le lien dès que c’est pertinent entre un événement météo et le changement climatique.
France 2 s’y est mis. Sur le site public de Météo France, une attention très importante est désormais portée aux mots employés, ça évolue."
Absentes sur nos routes, les keicars représentent la porte d’entrée idéale en matière d’électrification. Bourrées d’arguments, elles auraient toute leur place sur nos routes avec une motorisation électrique !
Au milieu de la quantité inépuisable de curiosités que renferme le Japon, on trouve de bien drôles de voitures. Petites, souvent plus hautes que larges, ces mini-citadines qui font partie des cartes postales locales répondent à une catégorie bien spécifique : celle des kei-cars, ou keijidosha pour les intimes. Si leur histoire remonte à près de 75 ans, elles constituent la porte d’entrée idéale pour les constructeurs nippons dans le monde des électriques. Sur le papier, elles ont tout des électriques parfaites pour l’immense majorité des conducteurs. Surfant sur le succès au Japon, on se prend souvent à fantasmer leur présence chez nous. Mais tout n’est pas si simple dans la réalité.
C’est quoi une kei-car ?
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Japon va mal. L’heure est à la reconstruction au propre comme au figuré. Toutefois, l’industrie automobile est au point mort et les Japonais n’ont pas les ressources nécessaires pour s’offrir une voiture. Afin de relancer l’économie du pays, le gouvernement et les fabricants ont alors décidé de créer la catégorie des keijidosha, littéralement les “véhicules légers”. Au départ, ce sont essentiellement des utilitaires qui sont entrés dans la catégorie afin de permettre aux entreprises de se développer à moindre coût. Seule exigence d’alors : disposer d’un moteur de 150 cm3 maximum. Avec un prix maîtrisé, ces voitures ont rapidement connus le succès jusqu’au début des années 70.
Alors que les ventes commençaient à s’essouffler, le gouvernement japonais, conscient des problématiques écologiques liées à l’expansion de la nation, a pris de nouvelles mesures en matière d’immatriculation. Dès lors, les kei-cars, reconnaissables à leurs plaques jaunes (voitures particulières) ou noires (voitures pros) pouvaient bénéficier de divers avantages fiscaux : taxe à l’achat moins importante, taxe annuelle réduite d’un peu plus de la moitié, péages plus abordables et la possibilité de s’affranchir d’un titre de propriété d’une place de parking lors de la signature dans certains cas. La stratégie est payante puisque les ventes repartent de plus belle.
Les limites actuelles de la catégorie ont été adoptées plus tard. A la fin des années 80, le gouvernement a décidé de considérer la puissance de la Suzuki Alto Works comme le maximum légal, soit 64 ch (47 kW). Il y a quelques exceptions, à l’image de la Caterham Seven 160 avec son K6A Suzuki de 80 ch, mais elles sont très rares. Dans tous les cas, le moteur thermique ne doit pas dépasser les 660 cm3, et ce, quelle que soit la configuration technique. Du côté des voitures électriques, seule la puissance de sortie en pic retenue ne doit pas dépasser les 47 kW.
Surtout, ce qui fait tout le sel des kei-cars, ce sont les dimensions maximales à respecter : 3,40 m de long, 1,48 m de large et 2,0 m de haut au maximum ! Pour mettre en perspective, pas même la Volkswagen e-Up! ne pourrait pas prétendre à la catégorie, c’est dire. Etonnamment, le gouvernement n’a imposé aucune limite de poids pour les keijidosha. Mais leur encombrement, l’aménagement intérieur et les faibles possibilités mécaniques (petits moteurs thermiques, petites batteries, …) limitent naturellement la masse : une Suzuki Alto ne dépasse pas les 680 kg, alors qu’un Wagon R Smile, plus haut, ne dépasse pas les 920 kg en version Full Time 4WD Hybrid.
Pourquoi est-ce une bonne idée ?
En raison de leur encombrement réduit, les fabricants ont imaginé toutes les solutions possibles pour bénéficier d’un maximum d’espace à bord sans dépasser les limites. Un savoir-faire bien japonais, où les différentes contraintes géographiques et démographiques du pays ont poussé les habitants à optimiser l’espace disponible. Voilà qui explique donc le profil de boîte à chaussure de la majorité des modèles proposés sur le marché. Plus hautes (en général 1,80 m) que larges, et dotées de portes arrières coulissantes, ces voitures offrent une habitabilité intérieure sans commune mesure au regard du gabarit ! Selon certains, ce profil a été retenu pour permettre à des enfants de tenir debout à l’arrière pour se changer après l’école ou avant une activité sportive.
Bien sûr, elles ne sont pas toutes configurées de la même manière et l’on distingue deux autres types de kei. En entrée de gamme, elles affichent souvent un profil assez commun, proche de nos citadines du segment A. C’est le cas par exemple des Suzuki Lapin et Alto, de la Daihatsu Mira Tocot ou de la Toyota Pixis. Entre cette dernière et la sous-catégorie reine se trouvent des voitures assez atypiques, avec une hauteur à peine surélevée (autour de 1,60/1,70 m de haut), avec des portes battantes. C’est là, au milieu des Honda N-WGN, Nissan DayZ, ou Daihatsu Taft, que l’on retrouve les rares kei-cars électriques à l’image des Nissan Sakura et Mitsubishi eK X EV. Et on se souviendra aussi de la « triplette » iOn/C-Zero-i-MiEV d’il y a quelques années.
Les voitures électriques parfaites ?
A vrai dire, les kei-cars reprennent toutes les caractéristiques des citadines que l’on connaît chez nous. Les roues aux quatre coins libèrent en général un empattement de 2,50 m, proche de ce que l’on retrouve sur le segment supérieur (2,54 m pour une Peugeot e-208). Dès lors, il peut être possible d’y installer une batterie d’une capacité très raisonnable. La Nissan Sakura dispose d’une unité de 20 kWh, alors que la Kia Ray EV « cube » 35,2 kWh. L’autonomie homologuée tourne alors autour des 200 km (180 km pour la Nissan et 210 km pour la Kia en fonction du protocole). On retrouve donc la même fiche technique, ou presque, avec une citadine su segment A.
Mais la catégorie permet donc de pousser encore plus loin le design et l’ingénierie, donnant ainsi naissance à des voitures peu encombrantes mais aussi habitable qu’un monospace bien de chez nous. Bien sûr, ce ne sont pas avec elles que les familles partiront en vacances, mais pour le quotidien, on a du mal à imaginer voitures plus adéquates. Et bien sûr, les principes de réduction emmènent aux réflexions habituelles : moins de tôle, moins de matériaux stratégiques, moins d’encombrement dans les villes, … Moins de tout, en fait, au plus grand bénéfice de l’environnement, même si, il faut l’avouer, une voiture reste une voiture, kei-cars ou non : leur dimension ne réduira pas les embouteillages et n’augmentera pas le nombre de places de parking disponibles. En tout cas, grâce à leur configuration technique et d’autres aspects, elles ont tout l’air des voitures électriques parfaites ! Si on y ajoute à cela les aides fiscales dont elles profitent au Japon, elles pourraient donc être redoutables chez nous
Pourquoi pas de kei-cars chez nous ?
Mais on se rend compte que, lorsque l’on soulève toutes les pierres, ces voitures n’auront pas de grandes chances de briller en dehors de leur marché domestique, où elles ont été pensées par et pour les Japonais. D’une part, les adaptations techniques pour mettre ces voitures aux normes (même si l’électrification simplifierait les choses) ou pour éviter un échec cuisant sur les rails de l’EuroNCAP, feront considérablement augmenter le prix final. Soit tout le contraire du cahier des charges initial qui mise sur l’accessibilité. Au niveau commercial, si les arguments sur le papier sont sans appel, l’accueil du public est très incertain. Comme dans les grandes villes au Japon, où les kei-cars ne sont paradoxalement pas majoritaires (c’est le cas dans les villes plus petites ou à la campagne), les acheteurs européens pourraient préférer des modèles plus gros, plus valorisants et/ou plus polyvalents. C’est ce qui a causé le déclin des segments A chez nous, même s’il faut reconnaître qu’elles n’ont pas les aspects pratiques des kei-cars pour les aider. Enfin, c’est beaucoup plus officieux, certains observateurs estiment que les fabricants japonais conservent précieusement leur spécialité, qui atteint 40 % de part de marché sur l’archipel. Des résultats qui pousseraient même les constructeurs étrangers à faire pression sur le gouvernement pour lever la règlementation des kei-cars en avançant une concurrence déloyale. En vain.
En revanche, il serait tout à fait possible, avec un zeste de volonté, d’importer le cadre légal pour donner naissance à ce genre de véhicules pratiques et parfaitement cohérents avec la fée électrique, le tout sans oublier d’y apporter de nombreuses mesures incitatives. Voilà ce qui manque aux petites voitures chez nous, logées à la même enseigne que des voitures plus grosses, encombrantes, pas forcément plus pratiques mais assurément moins sobres. Et on pense aussi au quadricycles lourds, injustement oubliées par les conducteurs car oubliées par l’administration : ces véhicules, limités à 400 kg sans la batterie, à 3,70 m de long et 20 ch, ne peuvent bénéficier que d’un bonus de 900 €, mais aussi d’autres contraintes comme l’interdiction de fouler les voies rapides.
Mais ces dernières pourraient bien devenir les prochaines kei-cars européennes, comme l’a souligné en filigrane Oliver Ouboter, confondateur de Microlino, au micro de nos confrères de Challenges. A ce titre, Microlino et cinq autres marques ont décidé de se réunir autour de la Coalition des Microvoitures. Le but : faire bouger la règlementation afin que les quadricycles lourds puissent bénéficier des mêmes avantages fiscaux et règlementaires que les voitures électriques conventionnelles, à la hauteur de leur impact écologique plus favorable qu’avec ces dernières. Encore faut-il que le prix de vente suive. Mais certains fabricants de quadricycles envisagent un prix d’appel autour des 15 000 €. Soit l’équivalent, au taux de change actuel, de la Nissan Sakura (15 830 €). La kei-cars européenne pourrait donc exister, mais elle n’aura pas la même forme que la célèbre keijidosha japonaise qui, visiblement, restera pour longtemps une curiosité bien locale.
Compenser ses rejets de gaz à effet de serre en créant des forêts : les entreprises abusent de cette promesse, qui figure en bonne place dans leurs engagements environnementaux et leur permet d’afficher une image vertueuse. En réalité, c’est au mieux largement insuffisant pour absorber tout le carbone émis. Et souvent, ces plantations s’avèrent même contre-productives. Explications.
Quelle quantité de carbone est stockée ? Un seul arbre stocke entre 20 et 30 kg de CO2 en moyenne chaque année, mais extrapoler cette production à l’échelle d’une forêt est délicat. Les spécialistes eux-mêmes ne savent pas le chiffre précis. Méfiez-vous donc d’une entreprise qui prétend à un « net zéro » grâce à des arbres. En effet, calculer le stock de carbone d’une forêt est un défi mésestimé – et périlleux : il implique de répertorier les plants jusque dans les zones les plus reculées, de la jungle équatoriale au Grand Nord sibérien ! Plusieurs milliers d’espèces s’y côtoient, de tailles, diamètres, longévité, densité et vitesse de croissance différents.
De nouvelles surfaces boisées sont-elles réellement créées ? Derrière le terme « reforestation » se cache souvent un autre scénario, celui de la « déforestation évitée », désignant des surfaces sauvées du déboisement. A priori, l’idée semble vertueuse : mieux vaut ne pas couper qu’essayer de réparer les dégâts. Mais les entreprises survalorisent leur action en la comparant à un scénario hypothétique, exagérément pessimiste, de déforestation d’ampleur si rien n’était fait… De plus, ces forêts sauvées ne le sont qu’en un lieu déterminé. Trop souvent, le défrichage évité à un endroit sera réalisé un peu plus loin.
De quelles forêts parle-t-on ? Là aussi, les promesses sont floues. La plupart des projets, en France comme à l’étranger, concernent des monocultures d’espèces à croissance rapide, et non des forêts naturelles. Ces plantations, destinées à être exploitées, se soldent par la coupe des arbres au bout de quelques années (7 ans pour des acacias, 20 ans pour des pins, etc.). Ainsi, les 40 000 hectares promis par TotalEnergies en RDC sont des acacias ; quand Michelin évoque 88 000 hectares de plantations, il s’agit d’hévéas, fort utiles pour fournir le caoutchouc des pneus de l’équipementier… Or, ce type de projets est très loin de fournir la même richesse qu’une forêt naturelle en termes de biodiversité, de réserve d’eau, etc. Au contraire, menés de façon intensive, ils sont source d’épuisement du sol et de pollution de l’eau par les pesticides et les engrais. Patrice Martin, technicien forestier à l’ONF et secrétaire général du syndicat Snupfen (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel), critique l’industrialisation croissante de la sylviculture, en France comme ailleurs dans le monde. Plutôt que des coupes rases, il prône de maintenir une « futaie irrégulière en couvert continu », mélange d’espèces et d’âges différents. Le hic : sa gestion est plus exigeante.
Un stockage pour combien de temps ? Tant qu’ils sont implantés, les arbres jouent leur rôle de puits de carbone. Une fois coupés, tout dépend de leur devenir : le bois d’œuvre, utilisé pour des charpentes, des parquets, des meubles, etc., continue à stocker le carbone. C’est nettement moins vrai pour le bois transformé en pâte à papier, plus éphémère. Quant au bois énergie, brûlé pour du chauffage ou de la cuisson, tout son carbone est immédiatement relargué dans l’atmosphère. Mais même les forêts pérennes ne sont plus garantes d’être des puits de carbone à long terme, car le réchauffement climatique fait peser des risques croissants d’incendies et de maladies – les mégafeux qui ont brûlé tout l’été au Canada l’illustrent tragiquement.
Qu’y avait-il avant ? Si les arbres remplacent une zone artificialisée ou désertique, le gain est évident. Mais si une forêt naturelle a été rasée pour être remplacée par une plantation, le bilan est catastrophique. « Il faut alors au moins 50 à 100 ans, voire davantage, pour que le bilan en termes de carbone redevienne positif, car ce sont les vieux arbres qui captent le plus de carbone », explique Patrice Martin. Et ce, sans même tenir compte des services écosystémiques disparus : biodiversité, protection contre l’érosion et la pollution, cycle de l’eau, etc.
À qui appartiennent les terres ? Trop souvent, les pays en développement sont confrontés au même scénario d’accaparement des terres : de grandes plantations s’implantent aux dépens des populations locales, expulsées de ces terrains. Méfiance donc concernant les grands projets en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, surtout s’ils sont aux mains d’entreprises privées ou d’États.
Pour compenser quoi, au juste ? Alain Karsenty, économiste au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), rappelle que « le CO2 est très stable ». Une fois dans l’atmosphère, il y reste. Pas 100 ans, comme on l’entend souvent dire, mais des milliers d’années. La seule façon de l’en extraire, c’est de le capter dans des puits de carbone (lire l’encadré « Définitions »). Mais les arbres poussent lentement, et stockent des quantités dérisoires de carbone les premières années, voire décennies. Or, les émissions de GES censées être compensées sont déjà présentes dans l’atmosphère, et de nouveaux rejets s’y accumulent de jour en jour. Pour être cohérentes, les entreprises devraient donc renouveler sans cesse leurs engagements, alors qu’elles se contentent en général de recycler un seul et même projet pendant des années.
Est-ce utile ? À voir… « Certains projets ne sont pas mauvais, mais d’autres sont inutiles, voire contre-productifs, à l’instar des plantations à croissance rapide (eucalyptus, acacia, pin) suivies d’une coupe rase, estime Alain Karsenty. Le consommateur peut-il s’y retrouver ? Non ! L’arbre est une image évocatrice, et le message est facile à faire passer : en reforestant, les entreprises compenseraient leurs émissions de GES, ce qui les autoriserait à continuer leurs activités, y compris les plus polluantes… L’effet le plus pervers de ces annonces ? Elles donnent bonne conscience à bon compte au consommateur, le poussant à continuer à acheter sans rien changer. » Les émissions de GES, elles, augmentent, pour atteindre désormais près de 60 milliards de tonnes annuelles – la déforestation y contribuant pour 12 %…
« Dire qu’on sauvera la planète en plantant des arbres est un leurre », affirme Patrice Martin. Pour lui comme pour la plupart des défenseurs de l’environnement, « on n’a pas le temps d’attendre que les arbres poussent ». Avant tout, nous devons réduire nos émissions de GES et préserver les écosystèmes existants – forêts naturelles, mangroves, tourbières, savanes, dont plus de 7 millions d’hectares disparaissent chaque année. Ensuite seulement, replanter, mais judicieusement.
C’est l’un des enseignements de notre enquête participative sur les transports en commun. Les quelque 600 participants ont placé leur prix dans le top 5 des points noirs à améliorer. Dans les Alpes-Maritimes, c’est un frein pour plus de 37% des répondants. Alors que le président de la métropole
Comment la petite ville de Vence a créé 3 navettes gratuites pour rejoindre le centre
Le réseau concerné. À Vence, commune d’environ 19.000 habitants, 3 lignes, reliant le centre ville à des quartiers périphériques, sont gratuites pour tous depuis 2021. Elles opèrent deux rotations par heure, de 6h45 à 19h, du lundi au samedi, et desservent "les 5 km autour du centre les plus énergivores en voiture", dixit la ville.
Comment ça s’est fait. C’était une promesse de campagne de l’actuel maire, Régis Lebigre, élu en juillet 2020. "L’idée, c’est de redonner du pouvoir d'achat à la population qui fait de petits trajets pour aller faire ses courses et éviter une deuxième voiture. En ralliant gratuitement le centre, on soutient aussi le petit commerce local. On évite aussi de la pollution", invoque ce dernier. Pour que la mesure se concrétise, l’élu a plaidé sa cause "auprès de la métropole [Nice Côte d’Azur], qui a la compétence transport". Côté montage: les services métropolitains ont apporté leur expertise pour l’élaboration des tracés. Les bus sont également ceux de la métropole. La ville finance le manque à gagner.
Le financement. Pour assumer cette gratuité, "la ville verse à la métropole entre 120.000 et 130.000€ de contribution annuelle. C’est absorbable dans notre budget", détaille le maire, pour qui "tous les équipements publics n’ont pas à être rentables". À Vence, le coût de ces navettes se chiffre donc à 9€ annuels par habitant. Trop, pour l'opposition qui parle de "quoi qu'il en coûte". "C’est infiniment moins que de construire des parkings, dont on sait qu’une place en souterrain représente pour la collectivité environ 20.000€. Ou que le coût en entretien et en carburant d’une voiture", dixit l’élu. Selon une étude réalisée par le site de covoiturage Mobicoop, le coût annuel moyen de détention d’une voiture individuelle représenterait 10% du budget d’un ménage, soit près de 6.000€ (entretien, carburants, assurance, stationnement, péages…).
Est-ce que ça fonctionne? "On est entre 5.000 et 6.000 passagers par semaine", invoque la ville, qui souligne le côté intergénérationnel de ces navettes, mixant "lycéens, personnes modestes ou encore assistantes maternelles…". Convaincue "de l'impact positif, tant environnemental que social", l’association environnementale vençoise V.I.E compte néanmoins évaluer les effets de ce service en menant une enquête auprès des usagers tout au long du mois de novembre. "La gratuité est peut-être plus facile à mettre en place à l'échelle de la commune que de l'intercommunalité, concède, quant à lui, le maire de Vence. Oui, c'est un gros travail à faire en amont à faire sur le ratio coût/utilisation. Mais chaque commune peut trouver sa solution, il faut essayer, il faut se lancer", conclut Régis Lebigre.
La gratuité, "à envisager avec précaution", selon des experts
Dunkerque, Châteauroux, Bourges… En France, une quarantaine de territoires disposent de transports gratuits, soit 464 communes desservies. Environ 2 millions d’habitants en bénéficient, selon l’Observatoire des villes du transport gratuit. Un organisme scientifique qui veut pallier le manque de données consolidées sur cette alternative.
Ainsi, une récente étude, financée par l’Agence pour la transition écologique (Ademe) et menée par une association de chercheurs à Dunkerque, montre l’effet incitatif de la gratuité sur des automobilistes peu habitués à emprunter le bus avant. Faire des économies est la première raison invoquée.
Dans son Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, l’association scientifique The Shift project, qui milite pour une économie bas carbone, conseille néanmoins d’envisager cette gratuité "avec précaution".
Pour cela, elle s’appuie sur un rapport "pour objectiver le débat", publié en 2019 par le Groupement des autorités responsables de transport.
Celui-ci met en garde contre un impact en matière de fréquentation qui ne peut perdurer qu’à condition de mettre en place des "actions de développement de l’offre".
Il pointe la difficulté de mise en œuvre pour "les réseaux de grande taille" ainsi que "le danger potentiel d’une politique qui, privant les collectivités locales d’une partie de leurs ressources, limiterait ensuite la capacité financière de celles-ci de mettre en œuvre d’autres mesures en faveur des modes de transport bas carbone (pistes cyclables, service de covoiturage…".
La gratuité, une solution à consciencieusement peser.
Ou pas. Du moment que les nobles peuvent se gaver, c’est tout ce qui compte : (source)
Et voici la réaction de Geoffrey Dornes, que je partage : Je baisse, j’éteins, je décale. Et je lève le pied. https://jaffiche.fr/je-baisse-jeteins-je-decale-et-je-leve-le-pied-1933
Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.
Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.
Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.
Bilan carbone des avions ? Mais osef !
Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !
Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.
Avec ces gestes, on n’arrivera à rien. Non, être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries. Et pas dans cent ans, non, on aurait dû l’être y a 30 ans environ.
À titre d’exemple, pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison, et on bat non seulement tous les records sur ces deux métriques, mais on bat aussi le record du nombre de records battus ! Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ? Nah.
À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition Spéciale Climat tellement il sera gros !
Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète. Faites-le votre porte-feuille (on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps).
Et si on vous demande : mentez.
Mentez aux autres, personne n’ira vérifier.
Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.
Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
Mais je crois c’est interdit.
Too bad.
Du coup c’est comme je dis : une cause perdue
"Ils font partie du problème mais ils peuvent être la solution". Par ces mots, Amélie Deloche explique son combat. Co-fondatrice du collectif "Paye ton influence", elle alerte quotidiennement les influenceurs pour leurs pratiques souvent incompatibles avec le réchauffement climatique.
Ce sont les leaders d’opinion de demain, on va avoir besoin d’eux. Nous ne sommes qu’aux balbutiements de cette industrie, il y a encore beaucoup de flou juridique qu’il va falloir encadrer."
Une méthode que partage Thomas Wagner, alias Bon Pote. Sur les réseaux sociaux, il interpelle régulièrement les influenceurs pour leur faire prendre conscience de l’urgence climatique mais s’est récemment attiré la foudre des internautes.
Il y a quelques jours, une polémique a éclaté sur Twitter autour de la dernière vidéo de Lucas Hauchard, alias Squeezie. Le plus gros youtubeur français offrait "plus de 100 000€ de cadeaux" et des vacances à ses abonnés. "L’initiative est évidemment louable, c’est très bien venant de sa part", reconnaît Thomas Wagner. Seul hic, ces cadeaux comprenaient des voyages en avion à l’autre bout du monde et pour Thomas, ça ne passe pas :
Vu plus d’1,5 millions de fois, le tweet n’a pas manqué de faire réagir : "Tu nous casse les couilles avec ton réchauffement climatique de merde", peut-on lire en commentaire. "J’ai reçu des milliers d’insultes et des menaces de mort, ajoute-t-il, mais dans le lot, j’ai aussi des influenceurs à 250 000, 300 000 parfois même 2 millions d’abonnés qui m’ont soutenu. Il y a encore énormément de boulot mais je vois quand même du positif dans cette histoire."
Que se passerait-il si Squeezie ou Léna Situations devenaient écolo ?"
C’est une question que s’est posé le collectif Paye ton Influence. Dans une tribune publiée l’an dernier dans le média "Vert", le groupe avait interpellé les influenceurs pour une prise de conscience générale. Fondée en décembre 2021, l’association est désormais bien identifiée dans le milieu. "Il y a eu une vraie évolution là dessus. Les marques, le gouvernement et les agences d’influenceurs nous connaissent très bien et on travaille régulièrement ensemble", précise Amélie Deloche.
La loi visant à encadrer l’influence commerciale votée en juin dernier en est la preuve. "Avant, il y avait une liberté totale et une certaine impunité dans cette industrie. Aujourd’hui ça ne passe plus et leurs communautés leur font savoir. Leur audience et leur responsabilité sont immenses, ils ne doivent pas oublier ça."
Mais se former aux enjeux écologiques prend du temps, c'est un sujet complexe, et beaucoup ne savent pas comment s’y prendre. "Certains influenceurs sont curieux d’apprendre, ils veulent bien faire mais ne savent tout simplement pas comment communiquer dessus", reconnaît Charlotte Lemay. Mannequin et influenceuse, elle partage à ses 150 000 abonnés son éthique du slow travel, ses voyages en train, et ses astuces pour une mode plus éco-responsable. "Certains ne peuvent pas se passer de l’avion pour leur vie professionnelle. Je pense surtout qu’il faut pouvoir parler d’écologie sans devoir culpabiliser les autres, personne n’est parfait."
Obligés de privilégier le train à l'avion
Dans l’épisode n°4 de notre dossier, nous avions comparé les prix et émissions de CO² de plusieurs trajets à destination de Nice. L’avion est souvent, et de loin, le transport le plus néfaste pour l’environnement.
Pour Rémy Knafou, géographe, spécialiste du tourisme et membre du comité d’experts de notre dossier Destination 2050, la concurrence du secteur aérien ne pourra pas durer éternellement : "Le moyen de transport le plus polluant est celui qui bénéficie des avantages fiscaux les plus importants, c’est le monde à l’envers et c’est aberrant si l’on veut appliquer une politique environnementale globale", souligne-t-il.
Alors que le trafic aérien a pratiquement retrouvé ses chiffres d’avant Covid, les leviers économiques vont s’imposer naturellement : "Le pétrole a passé son pic de production et le kérosène sera taxé un jour. Il en résultera une augmentation du prix du billet et, à terme, une baisse potentielle du trafic, tant que des énergies de substitution n’auront pas pris le relais. Mais, en attendant, les prévisions de trafic aérien sont à la hausse”, conclut le géographe
Voilà le type de messages de prévention que l’on pourrait imaginer à l’avenir sous les publications d’influenceurs. "Ce serait une bonne chose", s’interroge Thomas Wagner, même si la responsabilité relèverait des plateformes. "Mais ce serait un peu hypocrite", ajoute Amélie Deloche. "Si on met cela en place pour les influenceurs, on doit aussi l’imposer pour le secteur de la publicité et indiquer l'empreinte carbone de chaque voyage. Pourquoi sanctionner l’un et pas l’autre ? Ce serait injuste." Alors peut-on faire autrement ?
Il faut dès maintenant mettre fin aux concours d’influenceurs qui font gagner des billets d’avion", insiste Thomas Wagner. Une mesure partagée par le collectif Paye ton Influence mais aussi par Charlotte Lemay. "Je ne vais pas mentir, je prends encore un peu l’avion quand je n’ai vraiment pas d’autres choix", précise la jeune femme, actuellement en voyage, en train, dans le nord de l’Europe. "Les influenceurs devraient montrer qu’une autre alternative est possible. Déjà, ne plus mettre en avant leur déplacement en avion serait un plus. Moi je ne le fais plus depuis longtemps."
Une niche qui ne doit pas le rester
Même si la prise de conscience des influenceurs progresse, "on ne va pas se mentir, ça reste marginal", reconnaît Amélie Deloche. Si Charlotte Lemay rassemble 150 000 followers, c’est peu, comparé aux 6,8 millions d’abonnés de Squeezie, 4,2 millions pour Lena Situations ou les 8,7 millions de personnes qui suivent Nabilla.
"Les influenceurs avec une démarche éco-responsable ont parfois du mal à sortir de leur cercle, à toucher d’autres communautés plus importantes. Ils prêchent des convaincus", explique Amélie Deloche. "Pour ma part, je suis un peu entre les deux", sourit Charlotte, qui a pu échanger avec des personnalités plus connues. "Certaines sont réceptives à ce discours, d’autres non, mais on va avoir besoin de tout le monde".
Vers une influence plus responsable ?
Comment intégrer l’écologie dans son quotidien de voyageur influenceur ? Certains ont déjà changé leurs habitudes : "Quand je pars dans les Pyrénées, j’ai toujours un sac plastique sur moi pour ramasser les déchets, explique Laetitia Palloure. Ce n’est pas grand chose, mais c’est déjà ça". A chaque découverte de lieu, la jeune femme réfléchit aussi à sa communication : "Est ce que j’en parle ? Comment je présente le lieu ? Qu’est ce que je montre ?", elle se pose toutes ces questions.
Car même à sa petite échelle, l’influence se fait ressentir. Laetitia s’est un jour retrouvée dans la grotte Notre-Dame-de-Vie dans les Pyrénées, un lieu insolite prisé par quelques instagrammeurs. "Un article d’un grand média pointait du doigt notre responsabilité sur la dégradation du lieu. A l’époque je n’avais que 1500 abonnés, mais je me suis sentie visée", regrette-t-elle. Désormais, elle ne communique plus les coordonnées GPS d’un lieu, pour éviter la surfréquentation et les potentielles dégradations.
Enfin, le collectif Paye ton Influence participe à des ateliers avec La Fresque du Climat pour former les influenceurs à l’urgence climatique. “Ce serait bien que les influenceurs fassent davantage la promotion de voyages en France, on aurait tout à y gagner", termine Amélie Deloche. En septembre, le gouvernement prévoit un plan national de lutte contre le surtourisme et souhaite collaborer avec les influenceurs pour sensibiliser leur audience qui devra, elle aussi, se responsabiliser.
Seriez-vous parti à Bali ou aux Maldives sans la publication de votre influenceur préféré ? Aujourd’hui, l’organisation des vacances passe essentiellement par les réseaux sociaux. 40% des millenials (les personnes nées entre 1980 et 2000) choisissent leur prochaine destination à l’aide d’Instagram,
selon une étude du cabinet Schofields.
Pour Rémy Knafou, géographe, spécialiste du tourisme et membre du comité d’experts de notre dossier "Destination 2050", le vacancier "s’est toujours documenté pour ses voyages", mais les pratiques ont changé : "Au XIXème siècle, les premiers touristes s'accompagnaient d’un Baedeker. Les célèbres Guides Bleus ont pris la relève, rédigés par des experts et des spécialistes. Puis le fameux Guide du Routard est arrivé. Les contributeurs n’étaient plus des experts reconnus dans leur discipline (l’histoire, l’archéologie, la géographie, etc.), mais des voyageurs professionnels souhaitant partager leurs découvertes et bons plans. La parole experte a progressivement disparu jusqu’à être complètement effacée par l’arrivée d’Instagram et des influenceurs dont la légitimité n’est plus fondée sur un savoir mais sur un nombre d’abonnés et un savoir-communiquer. C’est une transformation profonde du secteur qui s’est imposée d’elle-même."
Le globetrotter rattrapé par la prise de conscience
En pleine pandémie mondiale, difficile de partir à l’étranger. La crise du Covid a cassé cette image du voyage à l’autre bout du monde et certains influenceurs partagent leur déception avec leur communauté. Roxane et Yoann sont partis dans les Cyclades en Grèce durant l’été 2021. Sur leur compte instagram "Roxandyo", le jeune couple de voyageurs montre l’envers du décor et les effets du surtourisme sur cet archipel à leur petite communauté de 3 000 abonnés. "On se croyait dans un parc d’attractions", explique Yoann. "On voyait les gens faire la queue pour la photo Instagram qu’on a tous déjà vu", celle du coucher du soleil sur les toits bleus de Santorin.
Ce couple de voyageurs slow-travelers ont pris le dernier avion de leur vie en 2019, pour la Suède. "Ce voyage a été révélateur et a accéléré notre prise de conscience", témoigne Yoann. "Quand on voit la beauté du lieu, on se dit qu’on participe à sa dégradation en prenant l’avion, ça n’avait pas de sens", ajoute Roxane. Désormais, ces aventuriers ont fait une croix sur ce moyen de transport et ont même parcouru l’Europe sans avion, notamment l’Islande en bateau ou la Norvège en train et en ferry. "Il faut pouvoir se le permettre", reconnaît le couple.
Amanda et Camille ont fait le même constat. A travers leur compte "1duvetpour2", ils publient leurs photos de vacances et leur passion pour la randonnée auprès de 42 000 abonnés. Sensibles à leur impact écologique et à leur mode de vie, ils s’autorisent tout de même un voyage en avion par an. Cette année, leur choix s’est porté vers la Nouvelle-Zélande. Le dépaysement était présent, les paysages magnifiques, mais ils étaient "un peu déçus" de leur expérience. "Au final, on se rend compte qu’on est pas plus mal dans les Alpes ou en Europe là où l’on passe la majorité de nos vacances", se confie Amanda.
Enfin, Aurélie et Yann, connus comme les "amoureuxdumonde" sur Instagram ont partagé leurs voyages aux quatre coins du monde à plus de 150 000 abonnés. Aujourd’hui séparés, Aurélie se confie sur ses nombreux déplacements : "J’ai conscience de faire partie du problème, je ne peux pas l’ignorer. Quand une agence me propose un projet, je regarde toujours si le déplacement peut se faire en train. Je compense comme je peux avec d’autres actions : j’ai réduit la viande, je consomme responsable. J’essaye de faire le maximum."
Dubaï, le mirage du tourisme mondial
Zanzibar, Bali, le Mexique, les Caraïbes, Dubaï … Certaines destinations sont de véritables vitrines internationales du tourisme et la promotion des célébrités y est probablement pour quelque chose. "C’est difficile de quantifier le poids des influenceurs sur une destination comme Dubaï", estime Rémy Knafou, géographe. "Cette ville a été conçue et pensée pour le tourisme avec des moyens financiers colossaux. Dubaï, c’est quand même le comble de l’artificialisation et du conformisme. Si on est un amoureux de la planète, c’est presque une anti-destination".
Lorsqu’on pense aux influenceurs, on pense, entre autres, à certaines stars qui ont posé leurs valises aux Emirats Arabes Unis, mais aussi à Miami, Bali ou encore Hawaï, récemment frappé par des incendies. Ces comptes à plusieurs millions d’abonnés font souvent la promotion d’un mode de vie très polluant. "C’est un imaginaire inaccessible pour une écrasante majorité de la population qui perpétue une représentation délétère des voyages et des destinations touristiques", analyse le géographe.
Une influence qui se paye chère
Mais le tourisme d’influence a aussi, et surtout, un impact écologique. L’empreinte carbone d’un Français moyen est estimée à 9 tonnes de CO² par an. Pour respecter les accords de Paris et maintenir le réchauffement climatique à + 2°C par rapport à l'ère industrielle, nos émissions de CO² ne devraient pas dépasser 2 tonnes par personne et par an. Un simple aller-retour Paris-Dubaï rejette environ 1,7 tonnes de CO² dans l’atmosphère, selon ce calculateur. Ce vol représenterait donc 70 % du budget annuel d’émission de CO² d’un Français.
Un aller retour pour Bali et vous avez déjà atteint votre quota de l’année. Envie de découvrir Sydney ? Certes, mais vous aurez explosé votre empreinte carbone pour les 2 prochaines années. Autrement dit, le voyage au bout du monde, mais surtout le voyage en avion, n’ont pas d’autres choix que de devenir des exceptions.
Certains influenceurs font preuve de transparence dans leurs déplacements et montrent l’envers du décor, mais il y a encore énormément de boulot", estime le géographe. "Je suis malheureusement assez pessimiste sur leurs capacités à transformer leurs habitudes."
Pourtant, la tendance, encore minoritaire, du slow tourisme prend de l’ampleur. Le hastag #slowtravel rassemble plus de 920 000 publications sur Instagram. "Cette tendance devrait naturellement s’imposer car si on continue comme ça, on court à la catastrophe. On n'a pas d’autres choix", insiste Rémy Knafou. D’après lui, ces comportements excessifs et parfois déconnectés de la réalité devraient être "ringardisés d’ici 5 à 10 ans".
Un imaginaire très loin de la réalité
Pourtant, cette image ne représente pas la majorité du touriste lambda. Rappelons qu'environ 80% des Français qui partent en vacances restent en France. Et pour ceux qui partent à l’étranger, les destinations sont souvent tournées vers l’Europe ou l’Afrique du Nord. Les voyages en Thaïlande, aux Etats-Unis ou aux Caraïbes représentent "la minorité d’une minorité" précise Rémy Knafou, mais leur impact sur l’environnement reste colossal.
Une autre réalité, plus récente, est venue frapper le quotidien du touriste : celle du portefeuille. Un voyage de l’autre côté du globe coûte évidemment plus cher que des vacances en France. Certains font donc le choix d’un dépaysement proche de chez soi, pour sortir des circuits touristiques classiques.
Corinne Escaich entretient un blog et un compte Instagram "le boudu.monde" sur la région Occitanie. A 39 ans, cette ancienne institutrice partage ses bons plans et astuces pour montrer la richesse et la culture du sud-ouest à ses 4 000 followers : "Avant, je tenais un blog international de voyage. Je me suis rendu compte que je n'apportais rien de plus que les autres. J’avais donc une carte à jouer sur le tourisme local", explique t-elle, derrière son accent chantant du sud-ouest.
Et ça fonctionne, même si les touristes se montrent parfois plus exigeants : "Je suis une enfant du pays, je connais ma région par cœur, donc ils attendent une expertise de ma part et des connaissances qu’ils ne trouveraient pas ailleurs".
Même chose pour Laetitia Palloure, 33 ans, ou "kikimagtravel", qui montre la richesse des Pyrénées Orientales à son audience. "Je veux montrer qu’on a plein de choses à faire autour de chez soi. Depuis le Covid, j’ai vraiment ressenti un boost d’audience. Les gens veulent retrouver de l'authenticité, connaître leur territoire et je suis toujours très heureuse de leur montrer mes découvertes locales."
Melissa Tavares Gomes, rando.06 sur Instagram, partage les meilleures randonnées du Var et des Alpes-Maritimes à 2600 personnes : "J’ai vu qu’il n’y avait pas d’offre là-dessus. Je choisis toujours des randonnées accessibles en transport en commun. C’est dépaysant, pas cher et ça permet de se dépasser physiquement. Le Parc du Mercantour ou la Vallée des Merveilles sont des endroits magnifiques".
La jeune femme de 28 ans précise les difficultés rencontrées, la durée ou encore le dénivelé de chaque parcours pour s'adapter à tous les publics et ne s’ennuie pas. "Je ne pense pas avoir fait le tour, il y a encore pleins de randonnées à documenter et des sentiers sont ouverts régulièrement".
Enfin, des collectifs insufflent un nouvel imaginaire du voyage. "Itinéraire bis" https://www.itinerairebis.eco/ regroupe des professionnels des médias, du voyage et des influenceurs et met en place des initiatives comme les micro-aventures, les déplacements en train ou le cyclotourisme, pour que "le voyage retourne dans le droit chemin".
Faut-il pour autant faire une croix définitive sur un tour du monde ? Certains prouvent que non, comme Céline, ou "Iznowgood" sur les réseaux. Accompagnée de son van qui tourne à l’huile de friture recyclée, la jeune femme démontre, avec son compagnon, que le voyage peut sortir du continent tout en étant éco-responsable.
"Il va falloir former une nouvelle génération d’influenceurs, conscients de leur impact écologique, qui informent et sensibilisent leur communauté", termine le géographe, "faute de quoi l’avenir sera à la “désinfluence” (cf. hashtag "deinfluencing", sur Tiktok), ce récent et salutaire mouvement d’émancipation des followers".
Démarche dynamique, poignée de main ferme, la directrice générale d’Air France nous rejoint au restaurant panoramique de l’aéroport de Nice en pleine effervescence en ce long week-end de Pentecôte, entre Grand Prix de Monaco et Festival de Cannes.
Aux commandes de la compagnie nationale depuis cinq ans, Anne Rigail pilote le redécollage délicat d’un géant de l’aviation qui reprend des couleurs.
Présente à Cannes samedi dans le cadre du partenariat entre Air France et le Festival du film, reconduit pour la 43e année, elle se félicite de la mise en place, à l’occasion de la quinzaine cannoise, de trois vols spéciaux depuis Los Angeles.
Un dispositif qui sera renouvelé en juin à l’occasion du Cannes Lions, le rendez-vous mondial de la publicité.
Un moyen de rapprocher davantage les États-Unis de la Côte d’Azur, et de renforcer encore les liens entre Air France et Nice.
Nice est le premier aéroport français après les plateformes parisiennes. Un enjeu fort pour Air France?
C’est un aéroport très important pour nous, et sur lequel nous avons une desserte significative: quinze vols quotidiens avec la Navette vers Orly, neuf vers Charles-de-Gaulle, trois vers le Hub lyonnais. En octobre, nous avons ouvert une liaison avec Londres, que nous renforçons à deux fréquences quotidiennes cet été. Nous lançons aussi beaucoup de destinations saisonnières, avec deux nouveautés à Nice: Santorin (Grèce) et Marrakech (Maroc).
"Avec la prise de conscience environnementale, les allers-retours sur la journée ont été quasiment divisés par deux"
Allez-vous accentuer l’ouverture de nouvelles lignes?
Nous conservons l’agilité que nous avions pendant la période Covid, en redéployant certains avions sur des destinations loisirs sur les périodes où la demande affaires est traditionnellement plus réduite, comme l’été. Nous avons ainsi 66 destinations saisonnières au total au départ de la France. L’agilité est vraiment devenue un maître mot. La crise sanitaire nous a appris à revoir notre programme de vols et à aller chercher toutes les opportunités.
La clientèle d’affaires est-elle revenue après la crise sanitaire?
Nous n’avons pas retrouvé le niveau de 2019. L’évolution à la baisse est beaucoup plus marquée sur le réseau domestique que sur les long-courriers. Avec le développement du télétravail et une prise de conscience environnementale de plus en plus forte, en particulier au niveau des entreprises, nous observons un changement des comportements. Les allers-retours sur la journée ont été quasiment divisés par deux. Même sur Nice, ville pour laquelle il n’y a pas d’alternative en train très facile, nous voyons un impact, en particulier ces derniers temps à la suite des recommandations de sobriété du gouvernement. Cela nous a conduits à ajuster les fréquences de la Navette, qui passeront cet été de 17 à 15 vols par jour.
"L’inflation a amené une hausse de 15 à 20% du prix des billets"
Avec l’inflation, les prix des billets ont flambé. Dans quelle proportion pour Air France?
De l’ordre de 15 à 20%. La raison principale réside dans la hausse des prix du pétrole. La part
du carburant dans les coûts du groupe Air France-KLM a doublé en un an, passant de 15 à 32%. Mais nous veillons à conserver des tarifs qui permettent au plus grand nombre d’accéder au trafic aérien.
Le décret concernant l’interdiction des vols intérieurs courts a été publié cette semaine au . Cette mesure est-elle pénalisante pour Air France?
L’impact a déjà eu lieu. Nous avons fermé les lignes Orly-Bordeaux, Orly-Nantes et Orly-Lyon en mai 2020. On ne peut pas considérer que cette mesure ne change rien. Nous avons restructuré en profondeur notre réseau domestique, avec un impact très fort pour nos personnels. Et nous assistons à une évolution des comportements qui impacte par exemple une ligne comme Orly-Marseille, en baisse significative.
Comment gérez-vous la montée en puissance de l’"avion bashing"?
La meilleure réponse, c’est notre trajectoire de décarbonation. Entre 2005 et 2019, nous avons réduit nos émissions de 6% alors que le trafic croissait de 32%. Nous avons fixé des objectifs ambitieux consistant à réduire de 30% nos émissions entre 2019 et 2030 par passager/km. L’essentiel de nos investissements va dans cette direction.
Quels sont les leviers de cette décarbonation?
Tout d’abord le renouvellement de la flotte. En pleine crise Covid, alors que nous perdions plusieurs milliards d’euros, nous avons décidé d’investir un milliard par an dans des avions de nouvelle génération. Avant la crise, notre flotte n’en comportait que 4%. Fin 2023, nous serons à 30%, et à 70% en 2030. Ces appareils sont plus efficients et moins bruyants. Nous travaillons aussi sur l’écopilotage. Dans tous les aéroports équipés, comme à Nice par exemple, nous coupons le moteur auxiliaire dès que l’avion est au sol, pour passer à une source d’énergie électrique. L’autre levier important, c’est l’utilisation de carburants durables, qui représentent la moitié de la décarbonation. Nous sommes pionniers dans ce domaine, notamment à Nice où nous avons assuré une série de vols avec 10% de carburants durables dès 2014. L’an dernier, le groupe Air France-KLM a consommé 17% du carburant durable existant dans le monde. L’enjeu, c’est que le prix de ce type de carburant puisse diminuer. Il faut rapidement faire émerger une filière de production en France. Nous attendons prochainement des annonces du gouvernement sur le sujet.
Sur quelles technologies nouvelles misez-vous?
Celle dans laquelle nous mettons le plus d’espoir, c’est celle du fuel synthétique, ou e-fuel. Nous savons que les carburants durables produits à partir de biomasse ne seront plus suffisants à partir de 2030. Il y a peu de projets, mais nous devons accélérer dans ce domaine.
Et concernant les avions?
L’électrique et l’hydrogène sont des projets importants pour nous, mais qui ne pourront pas représenter une part majeure de la décarbonation, pour une raison simple: cela concernera des avions de taille réduite, mais en aucun cas, à ce stade, des long-courriers, qui représentent aujourd’hui 80% de nos émissions.
Depuis sa création, le Festival des jardins de la Côte d’Azur, organisé tous les deux ans, n’avait eu que des marraines: Julie Depardieu, Paloma Picasso et Audrey Fleurot. La quatrième édition, elle, a un parrain en la personne de Denis Brogniart, l’un des présentateurs vedette de TF1 ("Koh Lanta", "Ninja Warrior" ou de grandes compétitions sportives). Cette manifestation n’a cessé de "monter en puissance", comme l’a souligné Charles Ange Ginésy, président du conseil départemental 06, organisateur de l’événement: "Nous proposions onze jardins en 2017, nous en avons trente et un cette année!" Tous sont à découvrir au moins jusqu’au 1er mai, dans dix villes des Alpes-Maritimes et à Monaco.
S’il a avoué avoir été surpris au départ par la proposition, Denis Brogniart s’est laissé prendre au jeu ce week-end, visitant chacun des jardins avec beaucoup d’intérêt. Si la végétation méditerranéenne est très différente de celle qu’il côtoie dans "Koh Lanta", il l’adore! À tel point qu’il est en train de faire construire une maison au Rayol-Canadel. Et vous pourrez le croiser dès ce mardi à Cannes où il débute le tournage de la nouvelle saison de "Ninja Warrior".
Comment s’est passé votre festival?
Je me suis régalé. J’ai rencontré des professionnels, j’ai vraiment découvert un univers, c’était formidable! J’avais la conviction que, pour être paysagiste, jardinier de haut vol, il fallait être un artisan mais aussi un artiste, et j’en ai eu la confirmation ici. J’ai vu des tas de créations toutes plus belles, plus différentes les unes que les autres, avec un vrai souci écologique, avec une vraie constance dans la recherche et la création de quelque chose qui soit complètement en accord avec la région: avec des plantes méditerranéennes, des plantes qui résistent à la mer et à la montagne, et au soleil. J’ai passé un super moment.
Quel est votre rapport à la nature et aux jardins?
Je suis très attaché à la nature. J’ai toujours vécu en province, en maison, avec de grands jardins et j’ai toujours aimé les sports de pleine nature, j’ai toujours couru, beaucoup fait de VTT, j’aime le ski de randonnée pour aller un peu hors des sentiers battus. J’ai aujourd’hui une maison avec un grand jardin, je ne m’en occupe pas au quotidien mais j’aime y passer du temps. C’est, pour moi, un lieu de réconfort, de repos, de réflexion. J’ai la chance de voyager dans le monde entier et dans des zones souvent très peu habitées. Ça me permet de voir des végétations extraordinairement luxuriantes. Et de tirer la sonnette d’alarme parce que je vais aussi dans des endroits, je pense à la Malaisie notamment, où on coupe énormément d’arbres, où on laisse de grandes surfaces à la production d’huile de palme, etc. Je touche du doigt, depuis vingt ans, la dégradation de cette nature…
Un impact pris en compte dans les créations du festival...
J’ai été très agréablement surpris de voir à quel point tous les créateurs du festival avaient comme souci premier d’être en adéquation avec le monde dans lequel on est, avec une consommation la plus minime d’eau, l’utilisation de plantes locales… Ça m’a vraiment séduit, qu’on veuille non seulement faire les plus beaux jardins mais aussi des jardins avec une vraie conscience, une vraie réflexion pour qu’ils puissent être pérennes. Et, pour qu’ils le soient, je crois qu’il faut accepter de revenir à la vraie nature. Les jardins à la française ou à l’anglaise, c’est du passé. ça demande trop d’eau et d’entretien et, surtout, une régulation climatique que nous n’avons plus. Accepter ça, c’est faire partie de son temps et être capable de réagir.
Ça ne vous donne pas envie de faire une émission consacrée à la nature, aux jardins, à l’écologie?
À travers mes activités, et notamment "Koh Lanta", j’essaie de montrer la nature. Je mets mon grain de sel là-dedans avec les producteurs, qui sont du même avis que le mien. On aime ouvrir les yeux des gens, pas uniquement sur ce qui se passe entre les aventuriers ou sur les épreuves, mais aussi en leur permettant de voyager dans une nature différente de la nôtre, à travers l’écran de télévision. De là à me mettre à la tête et à la présentation d’une émission de jardinage, non… Peut-être un jour… En tout cas, pouvoir servir de caisse de résonance dans un monde en pleine évolution pour sensibiliser les gens à ce qu’il faut faire, ou plutôt ne plus faire, ça oui. Je le fais déjà. Sur la pollution que je peux voir dans la mer qui est considérable quels que soient les endroits où je vais, sur la déforestation ou l’utilisation du mercure par certains pêcheurs en Asie du Sud-Est qui détruisent totalement les coraux... Je suis sensibilisé, j’essaie de prendre des informations et de dire, avec mon porte-voix: "Oh! Il faut arrêter!".
Après ce week-end, est-ce qu’il y a des choses que vous allez changer dans votre propre jardin?
J’habite dans la banlieue parisienne et je n’ai pas encore de problèmes d’eau, mais j’ai arrêté le gazon parfait, j’ai des zones d’herbe et je trouve que c’est même plus beau. Il y a aussi des rocailles et des plantes adaptées à l’endroit. Mais surtout on est en train de faire construire une maison dans le Sud et on a pris des tas d’informations. Mettre un arrosage automatique, planter de l’herbe et penser qu’elle sera verte du 1er janvier au 31 décembre, on sait que ce n’est plus possible. Et, en plus, on ne le veut plus. C’est ça l’évolution. On veut adapter totalement notre jardin à ce qu’est la nature aujourd’hui et à ce qu’elle sera dans dix ou vingt ans.
Ce festival m’a encore plus sensibilisé et m’a permis de voir qu’un paysagiste aujourd’hui est là pour ça. Pour avoir une photographie très précise de l’endroit, de l’époque, et pour faire des propositions. Ce qui est marrant c’est qu’il y a encore cinq ou six ans, ce qui me faisait rêver c’était une pelouse verte et nickel chrome qui arrive juste en bordure du carrelage de la terrasse ou de la piscine. Ce n’est plus du tout le cas. Je trouve génial qu’aujourd’hui on puisse faire un jardin sans arrosage automatique, avec juste un petit goutte à goutte… Même si j’ai la chance d’avoir sur mon terrain, un forage et un puits, je ne sais pas combien de temps ça va durer. Où en seront les nappes phréatiques dans un an? Et dans dix ans? J’en avais déjà pris conscience mais, pendant ces deux jours, je me suis rendu compte que ce que j’imaginais être possible l’est totalement. Et c’est aujourd’hui le quotidien des pépiniéristes, des paysagistes, de ceux qui créent les jardins.
Ce 18 mars, c’est la Journée mondiale du recyclage. Mais derrière ce mot, quelles réalités pour nos déchets? De 2013 à 2020, Flore Berlingen a été directrice de l’association Zéro waste France qui promeut la réduction des déchets à la source. Autrice de plusieurs enquêtes sur le sujet, dont "Recyclage, le grand enfumage", elle alerte sur une économie circulaire trop souvent "alibi du jetable" et plaide pour des solutions plus durables.
Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr Publié le 18/03/2023 à 08:30, mis à jour le 18/03/2023 à 08:39
Pourquoi on en parle?
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, 29% des Français, et même 33% des plus de 55 ans, placent les déchets ménagers ou plastiques parmi les problèmes environnementaux "les plus préoccupants". Et nous en produisons beaucoup. En 2021, un Français jetait en moyenne 561 kg de déchets par an, selon Eurostat, l’organisme de statistique de l’Union européenne. Soit 31 kilos de plus que la moyenne européenne. Face à ces volumes importants, le recyclage est souvent présenté comme la solution providentielle. Une lecture qui "dissimule la réalité", met en garde Flore Berlingen, autrice de l’enquête Recyclage, le grand enfumage*. Elle livre son analyse:
"La réalité, c’est que nous sommes dans une surproduction du fait de l'omniprésence du jetable dans notre vie. Il y a les objets et emballages à usage unique mais aussi toute une partie de nos biens de consommation qui ne sont pas suffisamment durables: vêtements, mobilier, équipements électroménagers et électroniques... C’est du jetable élargi. Le recyclage est présenté comme une solution pour rendre tout ça soutenable et c'est là que réside l'illusion", analyse-t-elle.
La vérité sur les filières de recyclage
"Cela prend des années, voire des dizaines d'années, de mettre en place ces filières de recyclage. Il ne suffit pas que la technologie existe. Pour passer de recyclable à recycler, il faut cocher pas mal de cases. Il faut le geste de tri, un point de collecte, une logistique, un centre de tri, des technologies de recyclage à un stade mature, des usines pour prendre en charge les flux de matière. Il faut que celles-ci puissent être soutenables économiquement donc qu’il y a ait une demande de matière recyclée à des prix suffisamment élevés pour que ça rémunère correctement les acteurs de la chaîne. Bref, cela fait énormément de conditions à réunir pour que techniquement et économiquement et logistiquement ce soit possible. C'est pour ça que, très souvent, un objet ou un emballage qualifié de recyclable et n’est en fait pas recyclé."
"En France, le choix, par les producteurs ou conditionneurs, de matériaux non recyclables entraîne ainsi le gaspillage de 500.000 tonnes de matières plastiques chaque année, dont la seule destination possible est l’incinérateur ou la décharge".
Flore Berlingen
"Il y a eu une évolution car le recyclage a subi beaucoup de critiques, je n’ai pas été la seule à porter ce message. Depuis 2019-2020, il y a eu une multiplication des reportages, des enquêtes (Les Plastiqueurs, de Dorothée Moisan, Sur le front - La Face cachée du recyclage…). Cela a mis la pression sur les responsables des filières pour aller plus loin. Mais ce n’est pas suffisant."
Comment réduire l’utilisation du plastique?
"C’est d’abord du côté des fabricants et des producteurs qu’il faut agir. Ça ne suffira pas de sensibiliser le consommateur qui est exposé à une pression marketing et commerciale absolument écrasante! On le voit pour les produits suremballés de l’agroalimentaire mais aussi sur les vêtements avec la fast fashion. Comment enrayer la surconsommation si ces géants de la fast fashion continuent leur marketing. Ce qu’il faut, ce sont des leviers réglementaires, fiscaux, pour encadrer la production. Cela peut paraître radical mais je revendique le fait qu’on encadre plus la liberté d’entreprendre. Si elle se traduit par la mise sur le marché de produits absolument nocifs pour notre environnement, notre avenir, notre santé, cela n’a plus aucun sens.
Pour le consommateur, la première étape pour le faire, c’est de prendre conscience du côté hyper récent de tout ça et du fait que revenir à un niveau de consommation plus raisonnable, c'est pas revenir à l'âge des cavernes.
Les premières bouteilles en plastique apparaissent dans les années 1960. Les pots de yaourt en 1971. La bouteille d’eau petit format est apparue au début des années 1990, les gourdes de compote individuelles en 1998", Flore Berlingen, autrice de Recylage, le grand enfumage
"J’ai l’impression que cette réalité-là n’est pas vraiment perçue. On met souvent en cause les boomers et les Trente Glorieuses en disant que c’est à ce moment-là qu’on est passé dans l’air de la surconsommation. En vérité, ça s'est exacerbé depuis les années 90 et 2000."
La consigne des bouteilles en plastique, une bonne idée?
Le Ministère de la Transition écologique a lancé une concertation sur la mise en place éventuelle de la consigne de bouteilles en plastique. "Ce sujet-là me désespère un peu. On en est à se focaliser sur comment mettre la main sur ces fameuses bouteilles en plastique et quid du reste des déchets qui sont tout aussi polluants, qui ont moins de valeur économique? Et de la réduction du nombre de bouteilles en plastique qu’on utilise? La pertinence serait de parler de réemploi, et il n’y a pas que la consigne qui permet de se débarrasser des emballages! Le fait de réutiliser ses propres contenants, de plus facilement se faire servir dans sa bouteille réutilisable ou dans sa boîte est une solution qui est déjà à l'œuvre à certains endroits mais pour laquelle il n’y a pas d’incitation massive, même si c’est autorisé."
Contre le tout emballage, de multiples alternatives
Chaîne de lavage des bouteilles et bocaux, soutien au vrac, standardiser les emballages pour faciliter leur réemploi… De nombreuses alternatives existent ça et là. "C’est complètement des choses à faire avancer et certaines avancent. Il existe de nombreux projets dans le champ de la consigne clé en main avec lavage. Il faut viser une panoplie de solutions différentes et non pas une solution unique standardisée pour ne pas reproduire les logiques qui nous ont amené là où on en est. Favoriser des circuits de production et de consommation hyper locaux en est une."
Quand on a une vente directe entre un producteur et un consommateur, on utilise moins d‘emballage autour du produit, pour le transport, etc.", Flore Berlingen
"Et des mécanismes de réemploi peuvent très facilement s'appliquer dans ce cadre là: vous pouvez ramener votre boîte d'œufs, vos bocaux, vos cagettes au producteur. Chaque territoire peut d’ailleurs localement imaginer sa solution et sa propre boucle. On a tellement ce logiciel de l’industrie et de la grande échelle en tête qu’on veut forcément faire la même chose en réutilisable. Au contraire! Il faut essayer de déconstruire d’abord les choses et de voir quelles sont les solutions les plus simples."
*Recyclage, le grand enfumage - Comment l'économie circulaire est devenue l'alibi du jetable, Flore Berlingen, éd. Rue de l'Echiquier.
Il y a eu un gros déraillement d’un train de produits chimiques aux USA récemment, polluant une très large zone en Ohio.
Un des facteurs contributif à l’accident serait la levée d’une norme de sécurité par Trump. America First, hum ?
Je remets ici ce que j’ai répondu à Yves qui m’interpèle sur cet accident, car c’est très important.
On oublie souvent que les normes et tout ça ne sont pas là pour faire chier, mais sont nées par un besoin suite à un accident.
Les normes de sécurité, dans 90 % des cas, c’est du trial & error. Un accident donne naissance à une norme pour en éviter la reproduction.
Autant certains problèmes peuvent s’imaginer et on peut mettre en place des solutions préalables (un seau d’eau à côté d’un feu de camp par exemple), pour d’autres, beaucoup d’autres, les accidents arrivent sans qu’on ait su que ça pouvait arriver (loi de Murphy, bonjour !).
Oui, il faut un accident pour mettre en place des sécurités.
C’est peut-être encore plus notable dans l’aviation, et probablement le ferroviaire aussi.
Je bosse dans l’aéronautique, secteur contrôle qualité. Et même si les normes ne le mentionnent pas, il suffit de lire deux ou trois rapports d’accidents pour voir que ça fini toujours par des actions à mettre en place pour éviter que le problème ne revienne. À la fois que la formation des pilotes, que sur la conception d’un avion et les procédures de maintenance.
S’il y a une procédure détaillée pour faire le plein d’un avion, c’est pas pour rien. C’est parce qu’il y a eu des accidents parce que le plein n’avait pas été fait correctement. C’est con, mais c’est vrai.
Certains incidents et accidents sont impossibles à prévoir. Parfois même le constructeur d’un avion ne sait pas que quelque chose pouvait mal tourner à cet endroit là.
Mais on connaît la loi de Murphy (bis) : si quelque chose peut mal tourner, alors un jour, quelqu’un fera quelque chose qui fera que ça tourne mal.
D’où le plus de garde fou possibles et une nouvelle norme de sécurité après un nouvel accident.
Il ne faut jamais oublier pour quelle raison, à cause de quel accident, une norme de sécurité existe. Des personnes ont perdu leur vie pour que vous puissiez garder la votre. Ne jamais oublier ça quand vous râlez à cause d’un organe de sécurité qui vous semble superflu ou inutile.
Et surtout, surtout, soyez assuré que le problème reviendra si vous supprimez cette sécurité. C’est garanti.
En tant que programmeur, je sais qu’il est utile de commenter son code pour ce genre de chose : quand on corrige un bug très rare, il faut noter le bug et pourquoi on a remplacé un code simple et trivial par un code sale et compliqué (mais corrigeant le bug). C’est pas parce qu’on est con qu’on a changé un bon code pour un code pourri : c’est parce qu’on y a été forcé. Et le commentaire sert à alors à éviter que, cinq ans après, on ne soit tenté de revenir en arrière car le code est moche et sale et qu’on préfère la solution propre, en ayant oublié qu’il était bugué.
d’abord tenté un recours gracieux auprès de la Ville, qui l’a aussitôt rejeté.
"Non seulement la municipalité n’a pas fait machine arrière, mais elle a même annulé notre deuxième réunion de conciliation", déplore encore Charles Orso, qui serait bien passé d’une longue procédure en justice.
Révision du PLU annulée
Toutefois, celle-ci a fini par lui donner raison. En avril 2022, le tribunal administratif estimait que le secteur de la Levade n’était pas assez urbanisé pour autoriser un déclassement de sa zone naturelle. Son jugement ordonnait donc l’annulation de la délibération votée en 2018. Après avoir fait appel, la commune a finalement décidé de se désister en octobre. Au grand dam d’Algora.
"Pour nous, ça pouvait être une question de vie ou de mort de notre société, commente Charles Orso, sans bomber le torse pour autant. On n’était pas fondamentalement contre un déclassement de la zone, et il n’y avait aucune volonté de partir en guerre contre la mairie, mais on ne pouvait pas courir le risque de voir nos cultures polluées."
Autrement dit pas question de mettre de l’huile sur le feu. À condition qu’aucun déchet ne transforme ses champs en terres brûlées.
La famille Orso se réjouit, la Ville fait repli, mais Algora ne désarme pas…
Chat échaudé? Charles Orso estime qu’il est déjà assez difficile comme ça de lutter contre le réchauffement climatique, la tordeuse orientale du pêcher, l’anarsia ou encore la mouche méditerranéenne du fruit, sans devoir voisiner avec un centre de tri qui pourrait être vecteur d’insectes nuisibles pour ses 2.500 arbres aux 40 variétés de pêches, cultivés sur 17 hectares agricoles qui cernent La Campagne Orso.
D’autant plus qu’il a déjà connu un précédent!
"En 2007, un centre de compostage de déchets verts a fonctionné à côté du crématorium de Cannes. Nous avions alors constaté l’apparition de la mouche égyptienne du fruit, une bestiole que l’on n’avait jamais vue avant, se souvient avec angoisse l’agriculteur. Nous avions d’ailleurs perdu toute notre cueillette de juin, mais par chance, quand le centre a fermé, l’insecte n’est plus jamais revenu."
La pêche, ce n’est pas seulement 50 à 60 tonnes de fruits récoltés chaque été. À La Campagne Orso, c’est aussi un produit d’exception, une vitrine pour tout le magasin.
La Ville: "Dont acte…"
"Nous cultivons de vieilles variétés réputées pour leur goût, que l’on ne trouve pas dans la grande distribution, et nous attirons une clientèle fidèle pour ça, souligne Charles. Des pertes significatives de production à cause d’une prolifération d’insectes auraient eu un impact sur toute notre activité. »
Malgré nos multiples demandes pour obtenir un rendez-vous avec le maire Sébastien Leroy et connaître la position exacte de la Ville de Mandelieu, celle-ci s’est finalement fendue d’un communiqué succinct. Qui évoque "un projet d’intérêt général sur la problématique de la collecte du tri et du traitement des déchets… indispensable à nos territoires et parfaitement intégré au site par un traitement architectural très qualitatif".
Mais qui prend acte de la décision du tribunal administratif, "qui, en l’état, rend ce site inconstructible" pour expliquer son désistement en appel.
Algora: "Pas dit mon dernier mot!"
Une attitude qui est loin de satisfaire, en revanche, le directeur d’Algora Environnement (dont le siège social est basé à Mandelieu, tandis qu’un autre centre de tri existe à Contes). Lui défend toujours son projet Coccinelle: "Ce n’est pas un centre de tri, mais de valorisation de matières premières secondaires. Pour moi, il n’attire pas d’insectes, et j’ai dû faire face à un opposant qui s’arc-boute sur un principe idéologique, estime Laurent Guiglion. Aujourd’hui, je ne sais pas ce que je vais faire de ce terrain, mais s’agissant de Coccinelle, je n’ai pas dit mon dernier mot!"
Et l’exploitant de ne pas masquer sa colère vis-à-vis de Mandelieu: "Je ne comprends pas pourquoi la commune a cessé de se défendre. Même si elle pensait perdre en appel, la justice ne se préjuge pas. Quant à moi, des milliers d’euros ont été investis dans ce projet, alors je ne me laisserai pas faire…"
Jusqu’à réclamer de lourdes indemnités à la commune?
Dans un article publié dans Sciences Humaines, vous écrivez : “Notre modèle de consommation est à bout de souffle.“ Qu’entendez-vous par cela? Nous sommes à un tournant de l’histoire de la société de consommation qui produit trop de produits inutiles, de déchets mais aussi de souffrance, de ressentiment et d’injustices.
Beaucoup se sentent - à juste titre - exclus d’un système de consommation qui crée en permanence de nouvelles envies, de nouvelles addictions en projetant des modes de vie aspirationnels auxquels on enjoint d’adhérer.
"Il nous faut absolument casser le cercle vicieux qui associe le désir, la frustration et la fabrique de l’inutilité", Benoît Heilbrunn, professeur de marketing à l'ESCP
Le problème, c’est que nous sommes soumis à une logique marketing de fabrique du consentement qui nous rend dépendant de pratiques que nous ne remettons plus en question. Essayez, ne serait-ce que trois jours de vivre sans téléphone portable, sans réseaux sociaux, sans regarder la télévision ou sans aller dans un hypermarché et vous comprendrez ce que sont ces addictions sournoises.
Il nous faut absolument casser le cercle vicieux qui associe le désir, la frustration et la fabrique de l’inutilité.
Une consommation efficiente n’a de sens que si elle nous rend plus heureux. Et pour ce faire, il faut changer tout le modèle de consommation, à savoir les modes de fabrication, de circularité, de distribution et d’usage.
Hausse des prix, crise environnementale en partie dûe à la surproduction et la surconsommation. Quels enseignements tirer de cette crise liée à la manière de consommer que nous traversons actuellement?
Je ne parlerais pas de crises mais de transformations souterraines. Il faut me semble-t-il distinguer les effets structurels et conjoncturels de comportements de consommation.
Ce que vous appelez crise est en fait l’apparition de nouvelles contraintes sur la gestion du budget des ménages. Beaucoup de gens découvrent (enfin !) que l’eau et l’électricité leur ont été fournies pendant des décennies à des prix modiques. Or le prix est - avec la marque - le premier critère de choix d’un produit.
Pour comprendre les problématiques de consommation, il est judicieux de regarder le temps long pour ne pas rester prisonnier du temps court et surtout des discours sociaux.
On parle aujourd’hui beaucoup d’énergie et d’alimentation. Mais n’oublions pas que la part de l’énergie dans le budget des ménages est stable depuis près de 50 ans (moins de 9%) et que la part de l’alimentation a considérablement chuté depuis un siècle.
Une famille pauvre consacrait au 19ème siècle près de 90% de ses ressources à l’alimentation. Aujourd’hui la moyenne est de l’ordre de 15%.
Ceci étant dit, il est vrai que le poids des dépenses alimentaires est beaucoup plus important pour les familles modestes, d’où des actions de redistribution de l’Etat pour ne pas exclure les plus modestes de ces biens absolument nécessaires.
Nous avons une lecture biaisée de l’évolution des prix et du pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat ne cesse en fait d’augmenter depuis 1945 et dans beaucoup de catégories, le prix réel des produits baisse de façon tendancielle, du fait de logique d’innovation des marques d’une part, et de la guerre des prix que se livrent les distributeurs d’autre part.
Mais il est vrai que de nouvelles dépenses contraintes sont apparues comme les dépenses numériques qui représentent une part significative du budget pour les ménages.
"Penser durable c’est d’abord acheter des produits qui sont de meilleure qualité, qui sont réparables et qui coûtent généralement plus cher."
Penser durable c’est d’abord acheter des produits qui sont de meilleure qualité, qui sont réparables et qui coûtent généralement plus cher. Il faut se battre contre le low cost qui est une arme de destruction massive des emplois et de la valeur économique.
Quand vous achetez une baguette de pain à 37 centimes, vous contribuez à détruire la planète et la valeur travail. Quand Michel Edouard Leclerc affirme qu’il est toujours possible de baisser le prix d’un produit, je dis STOP à ce discours cynique, populiste et finalement indécent.
La baisse graduelle des prix ne fait que détériorer les chaînages sociaux et économiques. Cela casse littéralement la valeur du travail et méprise la valeur de la matière. Or il nous faut justement réanoblir le travail et la matière.
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https://www.nicematin.com/conso-shopping/la-societe-de-consommation-produit-trop-de-produits-inutiles-de-dechets-mais-aussi-de-souffrance-ce-philosophe-appelle-a-consommer-autrement-827292
Flora Zanichelli
17 min read
“La société de consommation produit trop de produits inutiles, de déchets mais aussi de souffrance“ : ce philosophe appelle à consommer autrement
Pouvoir d’achat en berne, inflation… Aujourd’hui, tout nous invite à revoir notre manière de consommer. Oui, mais comment faire pour consommer mieux ? Professeur de marketing à l’ESCP business school, le philosophe Benoît Heilbrunn s’intéresse à la culture matérielle, aux marques et aux cultures de consommation. Pour lui, nous sommes à “un tournant de l’histoire de la société de consommation“ où repenser notre système de consommation est plus que nécessaire.
Publié le 13/02/2023 à 08:30, mis à jour le 13/02/2023 à 09:04
“La société de consommation produit trop de produits inutiles, de déchets mais aussi de souffrance“ : ce philosophe appelle à consommer autrement (Photo D.R.)
Dans un article publié dans Sciences Humaines, vous écrivez : “Notre modèle de consommation est à bout de souffle.“ Qu’entendez-vous par cela?
Nous sommes à un tournant de l’histoire de la société de consommation qui produit trop de produits inutiles, de déchets mais aussi de souffrance, de ressentiment et d’injustices.
Beaucoup se sentent - à juste titre - exclus d’un système de consommation qui crée en permanence de nouvelles envies, de nouvelles addictions en projetant des modes de vie aspirationnels auxquels on enjoint d’adhérer.
"Il nous faut absolument casser le cercle vicieux qui associe le désir, la frustration et la fabrique de l’inutilité", Benoît Heilbrunn, professeur de marketing à l'ESCP
Le problème, c’est que nous sommes soumis à une logique marketing de fabrique du consentement qui nous rend dépendant de pratiques que nous ne remettons plus en question. Essayez, ne serait-ce que trois jours de vivre sans téléphone portable, sans réseaux sociaux, sans regarder la télévision ou sans aller dans un hypermarché et vous comprendrez ce que sont ces addictions sournoises.
Il nous faut absolument casser le cercle vicieux qui associe le désir, la frustration et la fabrique de l’inutilité.
Une consommation efficiente n’a de sens que si elle nous rend plus heureux. Et pour ce faire, il faut changer tout le modèle de consommation, à savoir les modes de fabrication, de circularité, de distribution et d’usage.
Hausse des prix, crise environnementale en partie dûe à la surproduction et la surconsommation. Quels enseignements tirer de cette crise liée à la manière de consommer que nous traversons actuellement?
Je ne parlerais pas de crises mais de transformations souterraines. Il faut me semble-t-il distinguer les effets structurels et conjoncturels de comportements de consommation.
Ce que vous appelez crise est en fait l’apparition de nouvelles contraintes sur la gestion du budget des ménages. Beaucoup de gens découvrent (enfin !) que l’eau et l’électricité leur ont été fournies pendant des décennies à des prix modiques. Or le prix est - avec la marque - le premier critère de choix d’un produit.
Pour comprendre les problématiques de consommation, il est judicieux de regarder le temps long pour ne pas rester prisonnier du temps court et surtout des discours sociaux.
On parle aujourd’hui beaucoup d’énergie et d’alimentation. Mais n’oublions pas que la part de l’énergie dans le budget des ménages est stable depuis près de 50 ans (moins de 9%) et que la part de l’alimentation a considérablement chuté depuis un siècle.
Une famille pauvre consacrait au 19ème siècle près de 90% de ses ressources à l’alimentation. Aujourd’hui la moyenne est de l’ordre de 15%.
Ceci étant dit, il est vrai que le poids des dépenses alimentaires est beaucoup plus important pour les familles modestes, d’où des actions de redistribution de l’Etat pour ne pas exclure les plus modestes de ces biens absolument nécessaires.
Nous avons une lecture biaisée de l’évolution des prix et du pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat ne cesse en fait d’augmenter depuis 1945 et dans beaucoup de catégories, le prix réel des produits baisse de façon tendancielle, du fait de logique d’innovation des marques d’une part, et de la guerre des prix que se livrent les distributeurs d’autre part.
Mais il est vrai que de nouvelles dépenses contraintes sont apparues comme les dépenses numériques qui représentent une part significative du budget pour les ménages.
Benoît Heilbrunn est enseignant en marketing à l'ESCP. (Photo D.R.).
Qu’est-ce qui pousse les gens à consommer autrement?
Si l’on regarde les effets conjoncturels, il est vrai que pendant la pandémie les Français ont davantage acheté en ligne, ont redécouvert les charmes et vertus du commerce de proximité et du bricolage.
"La contrainte est une variable explicative des modes de consommation."
Mais les pratiques ‘prépandémiques’ ont repris de plus belle une fois la contrainte supprimée. Trois achats sur quatre se font dans les grandes surfaces, le commerce digital n’a pas connu la révolution qu’on annonçait et le black Friday a toujours plus de succès.
Le principal enseignement est que la contrainte est une variable explicative des modes de consommation.
Quand le prix de la viande et des produits frais augmente de façon conséquente, beaucoup réduisent les quantités achetés et la fréquence de consommation. Mais une fois que la contrainte disparaît, la plupart retournent à leur mode de consommation initial.
"Force est de constater qu’il n’y pas d’évolution significative des pratiques de consommation."
Donc tout change en apparence et dans les discours, mais force est de constater qu’il n’y pas d’évolution significative des pratiques de consommation.
L’inertie et le consentement restent les principaux facteurs explicatifs de notre modèle de consommation.
Existe-t-il une autre manière de consommer, justement, qui serait plus "durable"? En quoi cela consisterait-il?
Je pense qu’il faut respecter un certain nombre de principes en gardant en ligne de mire l’objectif fondamental la réduction de l’utilisation de matière et d’énergie.
"Penser durable c’est d’abord acheter des produits qui sont de meilleure qualité, qui sont réparables et qui coûtent généralement plus cher."
Penser durable c’est d’abord acheter des produits qui sont de meilleure qualité, qui sont réparables et qui coûtent généralement plus cher. Il faut se battre contre le low cost qui est une arme de destruction massive des emplois et de la valeur économique.
Quand vous achetez une baguette de pain à 37 centimes, vous contribuez à détruire la planète et la valeur travail. Quand Michel Edouard Leclerc affirme qu’il est toujours possible de baisser le prix d’un produit, je dis STOP à ce discours cynique, populiste et finalement indécent.
La baisse graduelle des prix ne fait que détériorer les chaînages sociaux et économiques. Cela casse littéralement la valeur du travail et méprise la valeur de la matière. Or il nous faut justement réanoblir le travail et la matière.
Le Black Friday pousse à la consommation en proposant des prix cassés. (Photo AFP).
A quoi faut-il être attentif?
Penser la consommation, c’est penser des relations efficaces et vertueuses entre les fabricants, les distributeurs, les consommateurs et les influenceurs. C’est pourquoi, il y a deux clés de lecture principales.
D’abord comment sont faits les produits, avec quels matériaux, dans quelle condition de travail. L’étiquetage joue à ce titre un rôle crucial.
Ensuite, comment se repartit la valeur au sein de la chaîne économique. Souhaite-t-on engraisser le patron de l’hypermarché ou rémunérer plus justement l’éleveur ou l’agriculteur comme c’est le cas avec les marques “C’est qui le patron ?“ ou les glaces “La Mémère“.
"Consommer mieux signifie donc que nous devons consentir des sacrifices liés à notre niveau de confort."
Mais pour cela il faut accepter de faire des sacrifices en payant notamment plus cher les produits.
Consommer mieux signifie donc que nous devons consentir des sacrifices liés à notre niveau de confort (on vit très bien dans un espace chauffé à 19°C) mais aussi monétaires (il faut accepter d’acheter moins).
Quels rôles ont finalement à tenir les consommateurs, les entreprises privées et les décideurs publics dans cette nouvelle manière de consommer?
Malheureusement, force est de constater que le rôle des consommateurs est minime.
"Nos habitudes nous rassurent et nous permettent de gagner du temps."
Je ne crois nullement à l’avènement spontané d’un consommateur vertueux. Nos comportements d’achat et de consommation sont routiniers car nos habitudes nous rassurent et nous permettent de gagner du temps. C’est pour cette raison que les clients sont généralement fidèles à une marque. Cela permet, comme le disent les économistes, de baisser les coûts de transaction en consacrant à ses achats moins de temps et d’énergie cognitive.
Et puis, comme l’avaient déjà pressenti les philosophes de l’Antiquité, notre désir apparent de changement se heurte à l’acrasie, c’est-à-dire l’idée que nous n’agissons pas forcément dans le sens de notre intérêt. Ce n’est pas parce que nous avons qu’un produit est nocif pour la santé que nous ne sommes pas pour autant accros au tabac, à l’alcool ou aux paris en ligne.
"Il faut changer tout un écosystème et toute la structure de notre modèle de consommation."
Ne nous voilons pas la face, la somme de nos petits gestes représente selon les experts au maximum 20% de l’effort qui nous incombe pour réduire l’empreinte carbone et limiter le réchauffement climatique. Cela ne signifie pas qu’il ne faille pas réduire sa consommation d’eau et d’énergie, éteindre les lumières inutiles et son moteur à l’arrêt et privilégier les produits issus de l’économie circulaire. Cela signifie qu’il faut changer tout un écosystème et toute la structure de notre modèle de consommation.
Le Plan de Mobilité de l’Agglomération Cannes Lérins est un outil de planification à 10 ans (2023-2032) de l’organisation de la mobilité, qui prend en compte l’ensemble des modes de déplacement et identifie les mesures à prendre pour répondre aux enjeux de mobilité et d’accessibilité du territoire.
Il implique une coordination entre tous les acteurs concernés pour répondre aux besoins de mobilité de l’ensemble de la population, tout en prenant en compte les enjeux de développement durable, d’attractivité et d’amélioration de la qualité de vie.
L’élaboration du Plan de Mobilité est un temps fort de concertation et de réflexions partagées sur la vision de la mobilité de demain pour l’agglomération, il permet d’associer les différentes parties prenantes et de co-construire le projet de territoire.
L’enquête publique permet de recueillir vos observations relatives au projet de Plan de Mobilité.
Elle se tient du 13 février au 14 mars 2023.
Vous pouvez prendre connaissance du dossier soumis à enquête publique unique, selon les modalités suivantes :
Sur la page internet dédiée ici.
Le dossier est également consultable au format papier et numérique sur un poste informatique en libre-service, pendant toute la durée de l’enquête publique, aux Services Techniques, 330 avenue de la Plaine, du lundi au vendredi de 8h à 16h30.
Permanences du commissaire enquêteur
Le Commissaire enquêteur se tiendra à la disposition du public lors de permanences aux Services techniques le mercredi 22 février de 14h à 16h et le vendredi 3 mars, de 10h à 12h.
Observations et propositions du public
Pendant la durée de l’enquête, le public peut émettre ses observations sur le registre d’enquête, tenu à sa disposition aux Services Techniques.
En outre, le public pourra faire part de ses observations au Commissaire enquêteur, lors de ses permanences.
Le public pourra également adresser ses observations et propositions par voie postale au Commissaire enquêteur, à l’adresse suivante :
Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins, A l’attention du Commissaire enquêteur du projet de Plan de Mobilité, CS 50044 – 06414 CANNES Cedex – France
Le public pourra également lui adresser ses observations et propositions par courrier électronique, à l’adresse suivante : plandemobilite@cannespaysdelerins.fr
Commentaire sur vidéo https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=U9jirFqex6g&list=WL&index=20
Intéressante analyse de l'ouverture du marché du rail en Europe, qui est globalement positif... sur le plan économique.
Je tique quand même sur deux choses :
Pour le premier point, je comprends qu'on ne puisse pas avoir le beurre et l'argent du beurre, mais dans mon cas je me rends à l'évidence : un service ferroviaire fiable (et je veux de la fiabilité) est un produit de luxe inabordable. Donc je ne serais pas client.
Pour le second, l'on dit que le train est une solution écologique pour voyager. Et c'est vrai. Si l'on compare à d'autres moyens.
Mais du coup, par rapport à quelqu'un qui ne voyage pas ?
Je ne nie absolument pas l'avantage d'un train abordable au plus grand nombre, sur le plan sociétal, mais justement : sur ce plan là seulement. Il faut bien différencier les champs d'études avant de pouvoir tirer une conclusion globale (qui elle même tiendra compte de la pondération de chaque champ d'études, et donc différera pour chacun, subjectivement).
Avec Ekoda, l’institut allemand Fraunhofer travaille sur une autre piste que le recyclage. Il s’agit du réemploi avec possible réaffectation des pièces.
Aujourd’hui, la voie privilégiée pour le traitement des pièces d’une voiture hors d’usage, par exemple à la suite d’un accident, c’est le recyclage. L’institut allemand Fraunhofer travaille sur une autre piste avec le projet Ekoda. Il s’agit du réemploi, éventuellement en retouchant les pièces pour une affectation différente.
Mobilité durable
Lutte contre le dérèglement climatique, hausse des prix de l’énergie, raréfaction de matières premières, difficulté à éliminer les déchets, perturbation de la chaîne d’approvisionnement : tous ces problèmes peuvent être aujourd’hui plus ou moins résolus par le recyclage. L’opération consiste à détruire pour refabriquer.
Dans le cas d’une batterie de véhicule électrique, par exemple, on va chercher à séparer et récupérer les éléments à la suite d’un ensemble de traitements mécaniques et/ou chimiques. Mais ceux-ci ne sont pas neutres sur l’environnement. Pour favoriser une économie circulaire et réduire l’empreinte carbone, d’autres pistes sont déjà suivies. Ainsi la seconde vie des packs lithium-ion pour des applications de stockage stationnaire de l’énergie. Le projet Ekoda dont il est question ici inclut d’ailleurs cette possibilité avec des cellules devenues trop faibles.
Il en ajoute deux autres. Première piste : le remontage sur un même modèle de voiture électrique. Ainsi, après vérification de son état et de la compatibilité, une batterie d’une BMW i3 de 2021 accidentée pourrait reprendre du service sur un exemplaire plus ancien dont l’autonomie serait devenue trop limitée. L’autre piste : récupérer les cellules pour animer un engin agricole, de taille relativement modeste.
Vérification de la batterie
Le gros du travail de l’institut Fraunhofer spécialisé en sciences appliquées est d’identifier des processus permettant de rendre viable le réemploi des pièces. Pour reprendre l’exemple d’une batterie de véhicule électrique endommagé, une première étape exploite une caméra qui va se déplacer lentement au-dessus du pack déposé de l’engin. Cette action va permettre de récolter et d’enregistrer diverses informations. Ainsi le type de la batterie, son modèle, son numéro de série, et sa classe de puissance.
Ces données vont être comparées à celles d’une base interne qui aura été préalablement constituée afin de trouver des pistes d’affectation. Elles vont aussi servir à lancer des procédures standardisées et semi-automatisées, par exemple pour retirer le couvercle du pack. L’état individuel des cellules, leur niveau de charge et ses fonctionnalités électroniques vont être ensuite vérifiés.
Pas besoin donc de détruire des éléments fonctionnels pour en reconstruire de nouveaux. Ce scénario pourrait intéresser des établissements comme les e-Garages Revolte pour dépanner les véhicules électriques immobilisés. A condition que les constructeurs ne verrouillent pas la distribution, comme c’est hélas le cas aujourd’hui.
Autres exemples
Financé par le ministère fédéral allemand de l’Education et de la Recherche, le projet Ekoda s’intéresse aussi à la carrosserie et aux éléments de transmission. Par exemple, pour ces derniers, les boîtes de vitesses. Après rectification en passant par des machines-outils, des pièces de pignonnerie de voitures essence ou diesel pourraient trouver une nouvelle affectation dans la propulsion de scooters électriques, ou dans des applications extérieures à l’industrie automobile.
Pas au hasard, bien sûr, mais en suivant les recommandations issues de procédures complexes de recherche et de vérification qui doivent respecter différents critères écologiques, technologiques et économiques. Ces derniers, en particulier, seront valorisés dynamiquement, et en temps réel. Ainsi concernant la fluctuation du prix de l’énergie.
Au final, une certaine roue d’engrenage sera par exemple identifiée pour former telle pièce de transmission pour une liste de véhicules, ou telle autre afin d’animer certains portiques automatisés. Sa durée de vie sera alors prolongée. Idem pour les éléments de carrosserie qui pourront être découpés et reformés au besoin, sans passer par une phase de réduction en poudre ou copeaux.
Une feuille de route sur trois ans
L’institut Fraunhofer et ses partenaires des mondes universitaire et industriel entendent parvenir avec la feuille de route Ekoda à une « mobilité durable par la création de valeur circulaire », en considérant les composants obsolètes ou défectueux, non pas comme des déchets éventuellement à recycler, mais comme de véritables ressources déjà formées ou en passe de l’être.
Lancé le 1er novembre 2022, le programme a été confié aux chercheurs du département des machines outils de l’institut Fraunhofer. Ils vont appuyer leur démarche sur un logiciel contenant des algorithmes d’intelligence artificielle développé en interne pour ces équipements automatisés. Occupant le site dédié de Chemnitz, entre Zwickau et Dresde, ils ont jusque fin septembre 2025 pour mener à bien leur mission avec un esprit de fauteurs de trouble pour le monde du recyclage.
En plus de limiter la mise au rebut prématurée de véhicules partiellement intacts, le projet devrait aussi réduire l’exportation de voitures d’occasion défectueuses vers les pays du Sud, une pratique bien connue qui dure depuis des dizaines d’années et qui est un véritable contresens sur le plan écologique. Des modèles commerciaux pour une mise en application devront également avoir été définis. Ils seraient créateurs de nouveaux emplois.
Message de Karine
Un autre truc, je me disais que ça serait bien d'ajouter un post avec nos valeurs et nos règles de modération, qu'on epinglerait en haut de notre page FB, ou alors dans le A propos. Comme ca c'est clair. Quelles sont selon vous nos valeurs ? Moi je dirais
Jessica, reprise et ajustement des idées de Karine
Commentaires sous publi FB Article dans Nice-Matin
Pour information au sujet des hérissons, nous avons reçu les recommendations du Hameau des hérissons et afin de les laisser circuler ils recommendent: "Pour qu'un hérisson soit à l'aise pour passer il faut une ouverture minimum de 12,5 cm x 12,5 cm.
Il ne faut pas qu'il y ait de marche à franchir.
Je serais pour en faire tous les 100 mètres.". Nous avons fait passer ces informations au service technique que nous avons rencontré samedi et qui s'est engagé à percer les trous nécessaires. A suivre.
Anne De Saint Etienne
@Initiatives MLH merci pour votre retour.
100 mètres me paraît une distance beaucoup trop grande pour assurer leur sécurité et j’aurais pensé qu’une disruption tous les 20 ou 30 mètres aurait été préférable.
Il est nécessaire aussi ,pour ma part, que l’on puisse échanger ensemble sur ce sujet et qu’il n’y ait pas de censure, ce serait préjudiciable pour la cause animale.
Emmanuelle Aguilera
@Initiatives MLH 100 mètres me paraît trop long comme distance
Remarques de Karine
Coucou les filles, hier soir on a discuté de l'histoire des hérissons avec Damien et on s'est dit que 100m c'était carrément grand comme distance (2 aller-retour dans la piscine de MLH, imaginez pour un hérisson en stress 😱). J'ai pas vérifié ce matin mais je pense qu'il y a déjà des ouvertures pour les écoulements à peu près tous les 100m, 150m à tout casser (le bout de piste cyclable ne doit pas faire bien plus de 900m et le muret et interrompu pas mal de fois)
Carole est-ce que tu pourrais vérifier avec le hameau des hérissons en expliquant que les hérissons ne peuvent pas vraiment se balader tranquillement le long du muret pour chercher une ouverture vu qu'ils risquent de se faire écraser dès qu'ils font un petit écart ?
Est-ce qu'ils voulaient dire 10m ??
Damien confirme, il a regardé aujourd'hui et il y a moins de 100m entre les ouvertures existantes
Juste une petite remarque sur la durée de vie des batteries EV, mais aussi de smarphones et autre.
On lit ici concernant leur usure :
Elle n’est pas liée aux kilomètres parcourus, mais au nombre de cycles de charge/décharge effectués sur celle-ci. Un cycle correspond à une charge/décharge. Les batteries en supportent généralement 1 000 à 1 500 environ, selon les modèles et les usages. Un chiffre qui tend à s’allonger avec les évolutions technologiques.
Les constructeurs garantissent généralement les batteries sur une durée de 8 ans, lorsque celles-ci atteignent une autonomie inférieure à 70%.
Déjà, ici on peut calculer le kilométrage que ça permet de faire. Si on prend une batterie de 400 km par exemple, qui est une bonne référence aujourd’hui :
1500 cycles × 400 km = 600 000 km.
Je sais que c’est caricatural de le dire, mais j’ai envie de le dire quand-même parce que ça claque bien : ceci fait de la batterie d’une EV probablement le composant qui s’use le moins. Voilà.
Aussi, ça c’est typiquement pour une batterie Li-Ion. Les batteries LFP (lithium-fer-phosphate) qui équipent notamment les Tesla 3 standard, sont prévus pour tenir autour de 1,6 millions de km (source).
Et puis c’est comme la batterie de téléphone : on peut limiter l’usure en le rechargeant correctement.
Reste après l’usure dans le temps :
La durée de vie d’une batterie est de l’ordre de 8 à 10 ans. Il s’agit bien entendu d’une moyenne : certains modèles pourront tenir 12 à 15 ans, tandis que d’autres supporteront beaucoup moins bien l’usure. La taille de la batterie entre aussi en ligne de compte : plus sa capacité est petite, plus elle nécessite d’être rechargée souvent. Les cycles de recharge s’accumuleront donc plus rapidement.
Une batterie c’est chimiquement actif. Donc c’est comme une pomme qu’on laisse à l’air libre : ça finit par ne plus ressembler à une pomme après quelques temps.
Les pneus aussi d’ailleurs (réaction avec l’oxygène), tout comme les joints en caoutchouc ou encore la ferraille laissé à l’humidité et au sel.
Tout ça s’use avec le temps. Et là aussi, 8-10 ans c’est loin d’être mauvais. Un pneu c’est 5 ans, typiquement. Combien de pièces d’une voitures thermique doivent être changés bien avant 8-10 ans ? Pneus, tuyaux, filtres, plaquettes, huile, liquide de refroidissement, joints…
Franchement si y a que ça, je vois pas pourquoi tout le monde s’emballe. Même en devant changer une batterie après 10 ans, je pense (à calculer et à confirmer) qu’on reste rentable par rapport à une thermique qu’on entretient normalement aussi (vidanges, courroies, filtres, carburant, etc.).
Mais bon : c’est vrai que dépenser 15 000 € une fois en 10 ans, ça se voit davantage que dépenser 150 € par mois sur 10 ans.
Vincent Cobée estime aussi que la clientèle va avoir une prise de conscience, soulignant que les conducteurs d’un gros 4×4 en ville sont déjà mal vus de nos jours. Il donne aussi cet exemple : iriez-vous au bureau avec un sac-à-dos XXL que vous avez acheté pour faire une randonnée de plusieurs jours ? Avec une voiture électrique, c’est pareil : faut-il un modèle avec une batterie d’une tonne pour juste aller au travail ?
Qui est-ce ?
Raphaëlois depuis plusieurs générations, Christian Decugis est pêcheur de profession dans une région où les professionnels sont peu nombreux.
"En 1980, on comptait 46 pêcheurs inscrits à la Prud’homie, se souvient-il. Aujourd’hui, il n’y en a plus que 13."
Président de l’Apam (Association pour la Pêche et les Activités Maritimes) créée en 2009, Christian Decugis a à cœur la pêche durable.
Pourtant, rien ne le prédestinait à finir en mer. "J’étais passionné par les avions et j’avais entrepris une formation de mécanicien dans l’armée."
Un temps, ce Varois travaille à Strasbourg puis se lasse. "Le milieu militaire n’était pas pour moi."
Retour alors sur la côte varoise où il retrouve son frère et son grand-père, pêcheur de profession "que j’accompagnais déjà en mer quand j’étais petit."
Avec lui, il apprend "le respect du vivant et de la ressource en mer." De petites astuces de pêcheurs "comme cet endroit où le poisson prolifère, facile d’accès, que l’on va se mettre de côté pour les jours où il fait moche et où l’on ne peut pas naviguer trop loin."
Avec son frère, il monte une entreprise de pêche et prend la direction du large où il pêche au filet, avec des palangres et des casiers. Des langoustes, de l’espadon et d’autres espèces qui forment cet écosystème marin dont il faut prendre soin.
"J’aimais le large, travailler sur de grands fonds, sur des espèces différentes avec des techniques différentes." Avec en filigrane, ce questionnement permanent : comment agir durablement?
Sur son bateau, un gros pointu qui porte le nom de ses deux enfants, le Julia-Victor, il sillonne la Méditerranée, parfois accompagné d’amis aussi improvisés qu’improbables, comme ce cachalot de 12 mètres de long, venu se reposer aux côtés de son bateau, le temps d’une sortie en mer.
Le déclic ?
"Quand vous pêchez, vous voyez ce qui se passe", explique le pêcheur varois. Au gré des espèces et du comportement des poissons, le changement climatique se matérialise sous ses yeux. "Pendant des années, vous notez que personne n’a travaillé sur cette espèce et là, pourtant, vous en prenez moins… Ça interroge", poursuit encore Christian Decugis.
Il ajoute : "Le métier de pêcheur est un métier d’adaptation constant, à la nature, à la météo et il faut trouver un équilibre dans tout ça. Mon grand-père disait : “Il n’y a pas de mauvais outils mais juste de mauvais pêcheurs."
Trouver le point d’équilibre, connaître le territoire, bien pêcher, ne pas jeter, ne pas gâcher la ressource, ses idées font mouche chez les défenseurs de l’environnement, sensibles aux discours du pêcheur. Au début des années 2000, l'ONG WWF (Fonds mondial pour la nature) le contacte. Un nouveau chapitre s’ouvre.
L’action ?
Membre du comité départemental des pêches, Christian Decugis enchaîne les postes à responsabilités qui lui permettent d’entrer en relation avec les autorités.
Son respect de la nature, sa recherche de l’équilibre des ressources et sa présence dans de nombreux médias en font un interlocuteur privilégié des acteurs de l’environnement.
Au fil du temps, il collabore avec WWF, les institutions de l’Union européenne, mais aussi, ses nombreux collègues européens, en Italie, en Espagne, en Grèce et au-delà même, jusqu’en Afrique du Nord.
Croiser les regards et les compétences, comprendre les rouages d’administrations comme celle de l’Union Européenne, prompte à légiférer sur des réalités bien éloignées de ses bureaux feutrés, le travail ne manque pas.
Une fois, le voilà qui part à la rencontre des techniciens chargés d’écrire les textes régulant la taille des filets et des hameçons. "J’ai réussi à leur faire comprendre que la limite de taille qu’ils avaient imposée était insuffisante pour nous."
Comment valoriser les espèces et s’adapter au changement? Comme dans le cas des crabes bleus, présents en Languedoc Roussillon après avoir envahi les eaux tunisiennes et qui détruisent les filets de pêche.
"Il faut une approche territoriale de la pêche, faire travailler les différents acteurs entre eux, et dieu sait qu’ils sont de plus en plus nombreux", poursuit Christian Decugis.
D’abord engagé au sein de Medarnet, une plateforme méditerranéenne en faveur des pêcheurs artisanaux qui regroupe des pays comme l’Algérie, le Maroc, l’Espagne, il rejoint les rangs de Life (Low Impact Fishers of Europe) qui lutte, entre autres, contre la surpêche. En 2009 naît l’Apam (Association pour la Pêche et les Activités Maritimes) qui s’est donné pour objectif la préservation de l’environnement marin et la pêche durable.
Parmi les projets soutenus par l’association localement : la collecte et valorisation de filets de pêche usagés, transformés, grâce au concours d'une entreprise espagnole, en monture de lunettes de soleil, la protection du Cap roux contre la pression touristique et le braconnage, ou encore la sauvegarde du patrimoine littoral marin, notamment les fêtes et chants de pêche traditionnels.
"On crée du réseau, on regarde ce qui se passe ailleurs, on participe à des événements de la FAO et concernant les aires marines protégées."
S’inspirer les uns des autres en tenant compte des spécificités locales, comme après le lancement du pescatourisme, qui permet d'embarquer les touristes sur les bateaux de pêche. Une initiative partie d'Italie.
"Ici, nous on est 13 pêcheurs qui doivent faire face à la pêche sous-marine de plaisance, au tourisme en mer."
Les projets?
"On travaille avec l’institut océanographique Paul Ricard, le Cnrs, notamment autour de projets écolos pour nourrir les poissons d’aquaculture à base de farine d’insectes, plus respectueuse de l’environnement", poursuit Christian Decugis.
L’Apam a également soutenu le projet de petites plaques vissées au sol mentionnant "Ici commence la mer".
"Aujourd’hui il faut continuer sur l’environnement, améliorer la qualité du milieu, lutter contre la pollution, poursuit Christian Decugis. Là, j’essaie de faire équiper les affluents de récupérateur de macro déchets qui ressortent notamment après les grosses pluies, qui finissent à la mer, et sont ingurgités par les poissons que nous mangeons ensuite."
"Le changement climatique? Nous l’avons perçu il y a longtemps. Ce n’est pas pour rien que la méditerranée est le laboratoire de ce qui va se passer ailleurs disent les scientifiques", déclare l’homme qui s’apprête d’ailleurs à passer le relais en tant que pêcheur et cherche un repreneur pour son navire, le Julia-Victor.
Il sourit : "Pêcheur, ce n’est pas un métier que vous pouvez faire en dilettante. En tout cas, moi je ne peux pas."
Pour en savoir plus
Le site de l'APAM : https://www.apam-med.eu/
Le site de LIFE : https://lifeplatform.eu/fr/
Car Labelling Ademe : Graphique - Évolution de la consommation moyenne
le hollandais volant / December 10, 2022 at 07:10PM
De 1995 (début des données) à 2015, on note une baisse de la consommation en carburant (L/100 km) des voitures.
De 2015 à 2018, on note une stagnation de la consommation des voitures.
Est-ce parce qu’on atteint un plancher technologique ? Oui. Il y a de ça. Mais c’est pas tout…
Dès 2018, on note une explosion de la consommation moyenne des véhicules. On passe de 5,10 L/100 km à 6,80 L/km, soit une augmentation de 30 % environ.
Je ne veux pas accuser les SUV d’être trop gros, trop peu aérodynamiques et de consommer beaucoup trop, mais je le fais quand-même.
Y a peut-être aussi le fait qu’on utilise drastiquement plus la voiture pour des tout petits trajets (<2 km), mais c’est à confirmer.
Perso je vois que quand j’étais petit, personne n’allait à l’école [primaire] en voiture. Aujourd’hui, personne n’y va à pied. Les écoles sont devenus des drives.
L’augmentation de la taille des voitures est lui réel.
Le poids n’évoluant pas beaucoup entre 2010 et 2021 (source), je dirais que c’est surtout l’aéro merdique des SUV qui est responsable de ça.
Et ça tend à confirmer ce que je dis depuis longtemps : hormis en ville, le poids ne joue que peu sur la conso, contrairement à l’aérodynamisme (et sur une électrique conduite correctement, avec la régen, l’influence du poids est absolument négligeable : la régen est plus efficace avec le poids, en fait, donc l’influence positive au freinage compense l’influence négative à l’accélération).
Pour preuve de l’influence de l’aéro, on peut comparer deux véhicules avec exactement la même motorisation mais des aéro différentes. Je prends l’exemple de la Ioniq 5 et 6 de chez Hyundai : la première est un SUV tout carré. L’autre est taillée comme une Porsche. La même plateforme, la même batterie fait passer l’autonomie de 507 à 614 km (soit 20 % de différence). C’est suffisamment parlant, je pense, et encore, la Ioniq 5 (le SUV) est relativement petite et mieux taillée qu’une Peugeot 5008 ou une BMW x5/x7.
~
Aussi, on peut voir que garder une vieille voiture pré-2000 n’est pas forcément positif en terme de coûts et d’émissions non plus. D’autant que des progrès considérables ont été fait en termes de particules et autres polluants À un point où les particules issues de la combustion du carburant est abaissées au niveau de ceux des freins et des pneus.
Trains | Grise Bouille
le hollandais volant / December 19, 2022 at 10:36PM
Sauf que bien sûr, au moment où je me dis que je vais passer un week-end chez mes parents, je regarde un mois avant pour réserver… tous les trains sont complets. Un mois avant. Alors oui, c'était un « long » week-end avec un jour férié. M'enfin si les trains ne sont pas capables d'absorber le surplus inévitable (et attendu) de voyageuses et voyageurs en période de longs week-end ou de vacances, à quel moment on peut imaginer une seule seconde qu'ils constituent une alternative crédible à la bagnole individuelle ? Et puis merde, c'était pas complet 2 jours avant, mais UN MOIS avant : ça fait combien de gens laissés sur le carreau, à votre avis ?
Le Figaro doit être content : taux de remplissage à 100 %, tout va pour le mieux. Moi je pense au contraire que, en pratique, un train, ça devrait jamais être complet. Ça devrait être plein à 95 % dans les cas extrêmes, et à moitié vide en général. Oui, c'est pas optimal. Ça devrait pas l'être. Comme les lits dans les hôpitaux, quelque part : l'optimisation, elle se fait toujours au détriment des gens. Parce que si prendre le train implique une espèce de compétition à qui prendra ses places le premier, si on se dit que seuls les X premiers pourcents de gens qui voyagent pourront le prendre (quelle que soit la valeur de X) et que les autres devront se débrouiller autrement : la voiture restera le moyen de transport le plus simple. Ou même l'avion, parfois, un comble.
Découvert par LHV https://lehollandaisvolant.net/?id=20221219204811
"L’arbre fait partie de la beauté de la ville et permet aussi d’atténuer les conséquences des canicules urbaines", pointe Caroline Mollie est paysagiste et l’auteur du livre “Des arbres dans la ville“ (Actes Sud).
"Mais pas seulement", précise Pierre Sicard. Chercheur à Argans, une entreprise qui étudie la Terre par satellite, basée à Sophia Antipolis, ce docteur en chimie atmosphérique travaille sur le rôle de l’arbre en ville.
Il précise : "Si l’arbre permet de rafraîchir les villes, il permet aussi de lutter contre la pollution atmosphérique. Ce sont ces deux fonctionnalités qu’il faut prendre en compte pour planter efficacement en milieu urbain."
Stockage du carbone, élimination des polluants atmosphériques, consolidation des sols, préservation de la biodiversité, rafraîchissement, la liste des bienfaits des arbres en ville est longue comme le rappellent de nombreuses études publiées sur le sujet, notamment par l’ONU.
Prendre en compte la pollution
"Cependant, la végétalisation des villes peut accentuer certains phénomènes si elle est mal maîtrisée", constate Pierre Sicard.
"Tous les arbres sont bons pour l’homme mais certaines essences ne sont pas bonnes pour la qualité de l’air", poursuit le chercheur qui cite l’exemple de Madrid où de nombreux pins et chênes pubescents ont été plantés et une augmentation de l’ozone (gaz à effet de serre) constatée.
Si, jusqu’à maintenant, la plantation d’essences locales était majoritairement conseillée, ces dernières ne sont pas toujours les plus adaptées, juge Pierre Sicard.
"Rien d’étonnant, précise encore le chercheur, quand on sait que le chêne pubescent produit 120 grammes d’ozone par jour."
Même constat pour le platane. "Ces espèces peuvent émettre des composés organiques volatils nocifs pour la qualité de l’air", précise encore Pierre Sicard.
"Une étude publiée en 2017 dans ACS publication a démontré que 60 % du smog lors de la canicule de 2006 à Berlin pouvait être attribué aux rejets de composés végétaux", constatait encore le journal Reporterre. "Le même constat a été fait en périphérie de Madrid où la qualité de l’air était dégradée en raison de la plantation des mauvaises espèces", reprécise encore Pierre Sicard.
C’est pourquoi quand, en 2018, il a vu les promesses de planter des arbres se multiplier, il avoue : "J’ai tiré la sonnette d’alarme."
Résistance au changement climatique
Il ne s’agit donc pas de planter à tout va.
Une étude publiée en 2014 intitulée "La ville verte, les impacts du végétal en ville" concluait que si le nombre d’arbres plantés est important, le choix des espèces l’est tout autant.
Non seulement les essences doivent être qualitatives au regard de la pollution de l’air et du rafraîchissement qu’elles procurent, mais elles doivent également résister au changement climatique.
"En vue de l’augmentation des températures, il faudrait prendre des espèces subtropicales, peu gourmandes en eau", explique Pierre Sicard, qui constate que des villes comme Nice ou Antibes ont déjà fait cet effort.
Parmi ces espèces, le chercheur cite le ginkgo biloba, le tipuana tipu, le flamboyant bleu ou encore le brachychiton à feuilles d’érables appelé aussi arbre de flamme. Des espèces similaires à celles présentes à Valence, en Espagne, ville avec laquelle Pierre Sicard travaille et qui possède un climat similaire à celui qui attend la Côte d’Azur.
"Ces essences sont bonnes pour l’air et ne nécessitent pas beaucoup d’eau. Il en existe également de moins exotiques, comme les érables, le tilleul, l’orme résistant, qui a été planté à Grasse et qui sont également de très bonnes espèces."
Interrogé dans nos colonnes en mai 2021, Philippe Rossello, géographe et coordinateur du Groupe régional d’experts sur le climat en région Sud (GREC-SUD) commentait : "On doit se poser ces questions : le type d'arbre que je plante résiste-t-il au stress hydrique et provoque-t-il de l'évapotranspiration?"
Exit, donc, le pin d’Alep à la faible évapotranspiration ou encore le palmier, "décoratif mais peu efficace en ombre".
Contraintes de la ville
Étudier attentivement le milieu pour planter au plus proche des conditions climatiques d’un lieu, c’est le défi que s’est donné Bas Smets, architecte belge à succès. "L’arbre est un opportuniste", commentait-il lors de son passage à Nice le mois dernier pour un festival organisé autour du thème “La ville, nouveaux horizons“.
Lui qui a été chargé de reconstruire le parvis de Notre-Dame a travaillé dans de nombreux espaces minéraux, comme le site de la Défense ou encore le parc des ateliers de Luma à Arles.
Le jeune architecte s’entoure de paysagistes mais aussi de scientifiques. Pour lui, chaque lieu est comme un micro-climat dont il convient de comprendre les mécanismes.
"Quels arbres planter? Je pars des conditions présentes dans un secteur donné à un instant t", expliquait-il lors de sa venue à Nice, plans et photos à l’appui.
Comme pour le parc des ateliers Luma à Arles. "Dans cet ancien site industriel régnait un climat semi-désertique, poursuit l’architecte. Nous avons planté en adéquation avec le milieu et aujourd’hui, plus de 80 000 plantes de 140 espèces différentes peuplent les alentours du musée." A Londres, il a ainsi été capable de planter une forêt tropicale au cœur d’une petite cour, suffisamment humide pour accueillir une telle végétation.
"La difficulté, c’est qu’on ne sait pas à quoi va ressembler le climat dans 40 ou 50 ans" même s’il reconnaît que la sécheresse est désormais une contrainte incontournable.
Chaque ville dispose de contraintes, constate Pierre Sicard qui travaille sur un projet entre Aix-en-Provence et Florence.
"Si vous prenez une ville comme Florence, il n’y a pas d’arbres dans le centre-ville ancien. Et il est impossible d’entreprendre des travaux de plantation, pour des raisons de patrimoine. Il faut donc végétaliser aux abords de la ville, dans des forêts périurbaines."
Comprendre les arbres
"85% des plantations relèvent du domaine privé", constate Pierre Sicard. Copropriétés, jardins individuels, les citoyens ont leur part à jouer dans la bonne gestion des arbres en ville.
"Communiquer auprès du grand public sur les essences à privilégier est donc d’autant plus important", commente le chercheur.
"Il faut comprendre comment les arbres fonctionnent. Pour aller bien, il leur faut un maximum de terre et donc d’espace car les racines poussent dans un rayon de 30 mètres", explique Caroline Mollie qui note la nécessité de travailler avec les services de voirie et de réseaux souterrains, afin de contrôler l’espace qui peut être laissé à la plante.
Elle poursuit :"Planter l’arbre jeune aussi, quand il a entre 2 et 6 ans. Et puis savoir l’entretenir, évidemment… l’élagage à tout va fragilise les arbres."
Avertir le public, les villes s’y attèlent également.
Certaines associent directement les citoyens dans leurs politiques de revégétalisation.
D’autres, comme la ville de Metz ont travaillé en collaboration avec le Cerema (centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), au projet Sesame, "une étude et une analyse des services écosystémiques rendus par 85 espèces locales dans le contexte climatique actuel et à venir". Résultat, des fiches techniques présentant les espèces selon leur impact sur la qualité de l’air, la fixation de particules fines, la régulation du climat local… D’autres encore, comme la ville de Lyon, publie sa charte de l’arbre en ville.
Pierre Sicard, qui multiplie les initiatives et interventions auprès des villes, aimerait, quant à lui, produire une brochure. "Quelles essences recommander aux citoyens? Je pense qu’un petit guide sur la question serait pertinent… même s’il sera difficile de trouver des plantes qui satisfassent tout le monde à 100%."
B comme besoin : est-ce que j'en ai vraiment besoin ?
I comme immédiat : puis-je attendre quelques jours pour me décider ?
S comme semblable : ai-je déjà un objet qui a cette utilité ?
O comme origine : quelle est l'origine de ce produit ?
U comme utile : cet objet va-t-il m'apporter un confort primordial ?
Hierarchie des besoins d'achat
Note : lire en forme de pyramide, de bas en haut
acheter <= le moins possible
fabriquer
chiner
troquer
emprunter
utiliser ce que j'ai <= le plus possible
Les fournisseurs d’énergie (autre qu’EDF) ont donc obtenus auprès de l’Autorité de la concurrence — ie : la loi — qu’EDF leur transmette les données de ses clients dans un but purement commercial afin de vous prospecter.
En gros : la loi autorise le démarchage commercial ciblant les clients Tarif Bleu d’EDF et par des fournisseurs d’énergie tiers (Total Énergie, ENI, SueZ, etc.) grâce aux données que vous avez chez EDF.
on peut s’y opposer mais pour un truc aussi simple que dire oui / non, il y a encore des complications à la con :
Certaines données sont donc en opt-in et d’autres en opt-out.
C’est-à-dire que certaines données SONT transmises sauf si le client dit non, et d’autres NE SONT PAS transmises, sauf accord du client.
Vous commencez à être perdus ? C’est normal.
Car pour le même résultat « on ne veut pas être démarché », il faudra dire oui dans un cas et non dans l’autre. Ça s’appelle un dark-pattern, et c’est un procédé plus ou moins malhonnête destiné à obtenir le consentement pour un truc que vous ne voulez pas, mais dont la question est tournée de telle sorte que vous finissez par consentir à des trucs que vous ne voulez pas.
Un autre exemple de ces magouilles sont les questions à double ou triple négative, du style : « refusez-vous que j’arrête de ne pas vous spammer ? Oui / Non ».
Lisez donc bien le courrier et les intitulés des questions.
Si vous refusez tout et que ces enseignes vous démarchent, menacez-leur de déposer une plainte RGPD parce que vous avez activement refusé tout ça.
Tldr : dans la condition où la batterie n'est pas trop énorme (max 60 kWh, soit autour de 400 km d'autonomie sur une charge).
Dans cette condition, les EV est 2 à 3 fois moins polluante (en CO2) qu'une voiture à pétrole.
Je nuancerai en disant qu'ils font cette comparaison en considérant une durée de vie "type" égale à celle des véhicules aujourd'hui (très faible). Notons qu'on parle de la durée de vie du véhicule, sur différents propriétaires. Une EV d'occasion que vous avez rentabilisé en CO2 et que vous vendez à quelqu'un qui jette son SUV au gazole, c'est encore plus positif.
Le truc c'est qu'une EV émet environ 20-30% de CO2 en plus lors de sa conception, mais environ 95% de CO2 en moins quand elle roule.
L'idée est de conserver la voiture assez longtemps en circulation pour qu'au final on aura émis moins qu'un véhicule thermique avec le même usage.
En effet, il arrive un point de basculement des émissions cumulées de CO2. Si on jette la voiture à la casse avant, ce n'est pas rentable. Si on la garde assez longtemps, c'est rentable.
Bien sûr, plus la voiture est petite, plus le point de basculement arrive vite, et plus l'énergie électrique est decarbonnée également.
En France grâce au nucléaire, c'est atteint dès 6 mois d'usage moyen pour une petite EV et jusqu'à 2-3 ans pour une grande.
En Allemagne ou dans certains états des USA, ça peut monter à 7 ans si l'électricité est particulièrement sale. Notons que ces calculs incluent le fait de devoir changer une fois de pack batterie complet après X années (ce qui est une surestimation grossière : ça ne sera pas plus commun que de changer un bloc moteur dans une thermique).
Dans tous les cas, si le véhicule est conservé assez longtemps, il n'y aucun scénario où l'EV est plus polluant, sauf à en acheter une sans en avoir l'usage.
Le problème n'est donc pas tellement la technologie, mais l'obsolescence du matériel (comme très souvent).
Are you an upholder, a questioner, an obliger or a rebel? Figuring out your cognitive house might be the key to changing your bad tech habits for good.
See more friends. Take more walks. Read more books. Get more sleep. Why don’t those intentions stick? You want to change. But it doesn’t seem to take. Maybe you just haven’t identified what house you’re in.
Gretchen Rubin, mega-bestselling author of The Happiness Project, says the key to long-term habit change is understanding how we respond to expectations. She names four broad categories of responders: the Ravenclaw, Gryffindor, Hufflepuff and Slytherin of habit-changing. Figuring out your cognitive house might be the key to changing your bad habits for good. Including one habit we hear about a lot: clinging to the phone right up until our eyes drop closed.
If you want to know which house you’re in, there’s a handy quiz. An online sorting hat, if you will. Manoush is a Questioner. Obviously.
There's been a lot of negative press lately about algorithms (Facebook, Snapchat, the prison system). But this week we're exploring ways that mathematical and scientific algorithms can actually help improve how we live.
Brian Christian co-wrote the book "Algorithms to Live By" with his friend, Tom Griffiths, a psychology and cognitive science professor at UC Berkeley. Brian is all about the intersection of technology and humanity, and figuring out how to use data to help people optimize their lives.
In their book, Brian and Tom offer really practical applications for scientific principles, which we'll get to in a minute. But first, here's the catch: There’s no formula for perfection. Even if you apply these algorithms to your life, things will go wrong. But by trying out these algorithms, you can statistically give it your best shot.
In part one of this two-part series about practical applications for algorithms, Brian tells Manoush about six small changes anyone can try.
This algorithm posits that the paper you're most likely to use next, is the last one you touched. So that pile of papers on your desk? You have a scientific reason to never organize them. The most relevant stuff will rise to the top.
=> natural reverse order for papers on desk
If you tag and file your emails, you might be wasting your time. Weigh the amount of time you spend organizing against the amount of time it takes to use the good ol' search function.
=> no point to sort e-mail thanks to search tool
The next time you try to plan a meeting, skip the classic line, "I'm totally free." Brian calls this "Passing the computational buck." Instead, ask a binary question like "Are you free for dinner at 5 p.m. on Thursday?" It may go against the rules of etiquette, but setting a specific window for availability should be more efficient.
=> Poser des questions binaires "computation kindness" rends plus facile la communication et la prise de décision
There's a fundamental trade-off between size and speed. The more we know — the more data we collect in our minds — the more likely we are to have a brain fart.
=> when getting older, we have more data when remembering sth, one way more positive to see it.
The more experiences you have, the less likely it is that something will blow your mind. That's why Manoush has such fond memories from a Squeeze concert she went to in ninth grade. It may not have actually been that incredible, but she had less to compare it to.
=> life is balanced between what you already love and new experience you will try
You might be compelled to sort your kid's Legos (or yours, this is a judgement-free zone) by color. But radix sort says efficiency trumps aesthetic. Try sorting by size instead.
Apprendre à distinguer zone d'apprentissage et zone de performance
Apprentissage
But s'améliorer
On se concentre sur des choses qu'on ne maîtrise pas encore
On s'attend à faire des erreurs
Performance
Le but est de faire de notre mieux
On exécute des actions qu'on maîtrise avec le plus d'efficacité possible
On minimise au maximum les erreurs
L'idée c'est de régulièrement se mettre dans un contexte d'apprentissage dans lequel les erreurs ne sont pas dommageables qui va nous faire progresser et qu'on pourra ensuite ajouter à nos compétences d'exécution dans la zone de performance.
Problème à l'école on nous place déjà dans un contexte de performance où on cherche à éviter les erreurs au lieu de les accepter et de les utiliser comme base de travail pour progresser.
Exemple de Beyoncé qui après chaque spectacle analyse sa performance et identifie des améliorations sur lesquels travailler pour les prochains
Ok, donc l’Allemagne est en train de démanteler prématurément un parc de 8 éoliennes pour pouvoir extraire le charbon qui se trouve en dessous. HAHAHA.
Qu’on ne vienne plus jamais me dire que l’éolienne n’est ni une vaste blague, ni une fumisterie.
~
D’ailleurs je reviens de long trajet là. J’ai traversé la moitié de la France (500 km). J’ai dû voir une trentaine d’éoliennes en tout.
Sur tout ça, environ la moitié étaient à l’arrêt. En fait, une éolienne est à l’arrêt environ 3/4 du temps (son facteur de charge est de 25 % environ). Cela signifie que pour produire 1 MW de puissance, il faut installer quatre éoliennes de 1 MW, pour qu’en moyenne sur l’année, on puisse dire que ces éoliennes aient tournées en produisant 1 MW de puissance.
Une seule éolienne, c’est typiquement 2 ou 5 MW. Soyons généreux, disons 5. Avec ceci donc, on peut diviser ça par 4, donc 1,25 MW « réel ».
Maintenant, une centrale nucléaire, c’est typiquement 2 à 6 réacteurs (disons 4) de 1 GW chacun. Soit 4 GW. Le facteur de charge du nucléaire est d’environ 75 %. Une installation de 4 GW produit donc en réalité 3 GW électrique.
Autrement dit, pour remplacer une seule centrale nucléaire il faut 2 400 éoliennes.
Les 30 éoliennes que j’ai vu, c’est donc 1,2 % d’une seule centrale nucléaire. Il en faudrait 100 fois plus pour la compenser.. Ah, et à chaque fois qu’il y avait une ferme d’éoliennes, les panneaux, pancartes, tags « non aux éoliennes » n’étaient jamais loin. Donc oui, l’éolienne est une blague.
C’est joli, c’est moderne, c’est en fibre de verre (une matière artificielle, non-recyclabe et non dégradable), mais en vrai ça ne sert à rien car ça produit presque rien 1/4 du temps et rien du tout les 3/4 restant du temps. Voilà.
Et le solaire ? Ça produit non pas 25 % du temps, mais 15 % du temps. Et on rase de forêts pour les installer. Je ne vois qu’un seul intérêt, c’est de recouvrir les toits des maisons avec et de consommer ça sur place avec des batteries style « power wall ». Mais des fermes solaires, c’est une grosse connerie.
PS : Oui, RACG est un compte parodique, mais l’info reste exacte. On la retrouve dans les médias allemands : https://taz.de/RWE-Aktion-im-Tagebau-Garzweiler/!5889893/
"Je suis désemparé par le développement du photovoltaïque dans notre territoire, ça part dans tous les sens", c’est le cri d’alarme que lance Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieurs MINES-Paris PSL, basé à Sophia-Antipolis. Cet expert en énergie solaire s’inquiète: "
"Dans le moyen et haut pays, on assiste à un développement de nombreux projets de grandes tailles sur des espaces naturels agricoles ou forestiers sans concertation et sans consistance pour le territoire. Tandis que la dynamique de développement sur le littoral reste bien faible“, Philippe Blanc, expert en énergie solaire
Au Nord ouest du département, aux frontières du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, un petit cercle concentrique autour de Valderoure est devenu l’épicentre de ce développement tout azimut. Et ça se voit. En longeant la route départementale en direction de cette commune, face au village d’Andon, la forêt a ainsi largement été grignotée par des panneaux photovoltaïques, transformant radicalement cette colline, située au cœur du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Installé sur des terrains privés à Andon, ce parc photovoltaïque affiche des mensurations XXL : 61 hectares de panneaux au sol (plus de 87 terrains de foot), auxquels s’ajoutent 30 hectares de débroussaillement. Une installation qui produit "environ 50 000 MWh par an et [peut] alimenter près de 30 000 foyers", peut-on lire sur l’arrêté préfectoral donnant feu vert au projet. Signé par le préfet le 29 octobre 2019, il donne aussi "dérogation à l’interdiction de destruction et de perturbation d’espèces animales protégées", actant le défrichement de la forêt.
Pour accueillir notamment l’électricité produite par ce parc, RTE et Enedis ont inauguré le 13 juillet 2022, un "poste source au service des énergies renouvelables" à Valderoure, un transformateur qui a pour but d’acheminer l’énergie sur tout le territoire. "Il permettra de raccorder, in fine, plus de 50 projets photovoltaïques", dixit le communiqué de presse de RTE et d’Enedis.
Une concentration qui inquiète
Et les panneaux fleurissent autour de cet équipement: il y a quelques jours, un parc d’une dizaine d’hectares a ainsi été inauguré par le Conseil départemental à Saint-Auban. Tandis que plusieurs projets sont en cours sur des espaces naturels des villages alentours : 20 hectares à Valderoure, 16 hectares à Séranon, une vingtaine à Peyroules…
"Autour du poste source, les porteurs de projets ne sont pas là par hasard. C’est une stratégie initiée par l’État. Les Alpes-Maritimes sont une péninsule énergétique qui ne produit qu’environ 11 % de l’énergie consommée. Les objectifs de production d’énergies renouvelables à l’échelle régionale pour atteindre le 0 carbone d’ici 2050 y sont donc importants", explique un entrepreneur du solaire, qui a travaillé sur plusieurs projets de centrales dans cette zone rurale.
C’est justement cette concentration qui interroge: "Monter des projets d’énergies renouvelables, pourquoi pas. Mais attention à ne pas transformer le haut pays en tout ce que le littoral ne veut pas", met en garde Sylvie Raffin Callot. Avec une quinzaine de citoyens, élus et spécialistes du solaire, elle vient de déposer les statuts de l’Association pour la préservation du cadre de vie des communes des parcs naturels régionaux des Pré-Alpes d’Azur et du Verdon.
Objectif: mieux comprendre les enjeux complexes du photovoltaïque, "sans être systématiquement contre", et se faire "l’interface entre les élus, les porteurs de projets et la population qui voit pousser ces panneaux sur son territoire et écarquille les yeux en se demandant ce qu’on est en train de faire aux paysages, sans oser nécessairement en parler", détaille-t-elle.
"Lors de l’enquête publique sur le projet de Seranon, seules 5 personnes ont laissé des contributions. Le dossier en consultation était très dense, technique. Il faut plus de vulgarisation, pourquoi pas des conférences", abondent Florence Dalmasso et Sarah Ghiglione, élues d’opposition de ce village.
Éleveur et brasseur bio à Valderoure, Stéphane Maillard est engagé depuis longtemps dans une démarche de sobriété énergétique. Chauffe eau solaire pour produire sa bière, panneaux en toiture financer sa consommation… Le paysan, locataire de son terrain détenu par le mouvement de préservation du foncier agricole Terre de liens, s’est équipé pour tendre vers l’autonomie. Mais il s’interroge sur la solidarité entre zones urbaine et rurale.
"On a assez de toitures en zones industrielles, urbaines et agricoles pour installer des panneaux là où il y a de la consommation. En ville, on éclaire des passages cloutés, des églises la nuit, il suffit de passer près de Cap 3000 le soir… On nous parle de led, d’énergies renouvelables, alors ça va? On se rue vers l’électricité comme on l’a fait avec le pétrole, en consommant trop", pointe Stéphane Maillard, pas opposé cependant à ce que la montagne prenne sa part. À condition que cela serve la collectivité et de vrais engagements écologiques.
En tant qu’adjoint au maire de Valderoure, il défend ainsi un projet de parc photovoltaïque de 20 hectares sur des terrains communaux. Une installation qui s’ajoute à celle de 5 hectares inaugurée dès 2012 par la municipalité dans l’une de ses clairières, au rendement équivalent à la consommation d’une commune de 1000 habitants.
"La société consomme de l’énergie donc il faut en produire mais pas n’importe comment. Le projet municipal, c’est que l’argent perçu grâce aux loyers [payés par les maîtres d’ouvrage] finance la rénovation du bâti vieillissant, de logements insalubres, le passage d’un système de chauffage au gaz vers le bois, avec une vraie stratégie de sobriété. Et à l’heure où l’État baisse ses dotations, comment faire?", questionne, pragmatique, Stéphane Maillard.
Une manne financière
À Valderoure, par exemple, la municipalité indique percevoir 50 000€ de loyer annuel pour son parc de 5 hectares, tandis que celui en projet devrait lui rapporter 175 000€ par an.
"Je fais énormément le distinguo lorsque le projet est sous la maîtrise d’une commune car il y a des instances de contrôle: un conseil municipal, des citoyens, du dialogue possible", rebondit Pierre Fabre, ex-agriculteur au Hameau de la Sagne qui fut l’un des pionniers, il y a 12 ans, à équiper sa ferme en panneaux et en tire aujourd’hui environ 700 € par mois, l’équivalent de sa retraite agricole.
"Au sein du conseil de développement du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur [une association d’usagers indépendante], on veut créer un espace de concertation. Car il aurait été préférable qu’il y ait une réflexion globale plutôt que des projets lancés commune par commune. Le photovoltaïque doit être un bien commun", met-il en garde, très inquiet que des centrales d’ampleur puissent voir le jour sur des terrains privés au cœur du PNR, à l’instar de celui d’Andon.
"Carence énergétique"
"Le projet d'Andon est un coup parti qui a été lancé il y a plus de 15 ans lorsque le parc naturel n’existait pas encore", tient à préciser Eric Mèle, président du PNR des Préalpes d’Azur. Mais comment expliquer que les parcs au sol se multiplient ici quand la charte du parc précise que "les installations doivent être envisagées en priorité sur les bâtiments agricoles ou industriels existants, ou sur un ensemble de toitures", notamment "pour la préservation des terres agricoles [et] le respect des milieux naturels"?
"Il faut savoir évoluer. Les équipements en toiture sont plutôt destinés à de l’autoconsommation. Or, aujourd’hui, le département, vue sa carence énergétique, se doit d’ouvrir ses espaces au photovoltaïque et nous essayons d’intégrer tout cela au paysage", assume le dirigeant. Quitte à faire grincer quelques dents...
Menace sur la forêt et la biodiversité
Élu maire d’Aiglun il y a 2 ans, Anthony Salomone est aussi référent patrimoine au sein du PNR. En novembre 2021, inquiet de la prolifération des projets sur ce parc naturel et du démarchage dont il faisait l’objet de la part de fournisseurs d’énergie lui proposant des projets clés en main sur sa commune en échange de loyers juteux, lui a choisi de proposer en conseil municipal un arrêté d’interdiction des parcs photovoltaïques au sol de grande ampleur, voté à l’unanimité.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
Dans ce contexte, plusieurs associatifs, scientifiques ou citoyens appellent à une vraie concertation à l’échelle des Alpes-Maritimes, à l’instar de Stéphane Amour, du GADESCA, un groupement de plusieurs associations engagées dans la défense de l’environnement à Menton, Contes ou encore Biot. "Les énergies renouvelables, c’est de l’écologie. Mais attention: si cela n’est pas fait de manière réfléchie, cela leur fera une mauvaise pub. Il ne faut pas tout le temps sacrifier la nature au profit des aménagements. Nous pensons qu’il faut rapprocher la production de la consommation, sur le littoral, et engager un vrai dialogue à l’échelle du département."
Multiplier les installations modestes
Membre de la Coopérative PEP2A, qui mène des projets photovoltaïques en toitures sur le territoire des Préalpes d’Azur en y associant les citoyens, René Perrier estime aussi qu’on pourrait accélérer en ville. "Les installations modestes sur toitures, si vous les multipliez par 1000, ne le seront plus du tout. Si on voulait être à la hauteur des enjeux vitaux pour notre société, il faudrait que dans la Plaine du Var une sorte de décret impose à tous les industriels de ne pas laisser un parking sans ombrière ni un toit sans panneaux. Pourquoi ne le fait-on pas?"
Une interrogation partagée par ces 3 Niçois croisés près de Saint-Auban en pleine pause pique-nique dans une journée cueillette de champignons: "On n’utilise pas assez nos toits en ville, on préfère plutôt détruire des hectares de forêts ici, c’est dommage!", lance l’un d’entre eux.
Le littoral à la traîne
Installer des panneaux photovoltaïques "sur toitures et ombrières de parking", c’est d’ailleurs la priorité affichée dans le "cadre régional" édité par la Direction régionale de l’environnement (Dreal).
"Le développement de l’énergie photovoltaïque en Paca [...] est amené à être accéléré dans les prochaines années. Les centrales photovoltaïques au sol, moins chères, pourraient sembler être la principale réponse à ces ambitions. Mais la consommation d’espace qui en résulterait (entre 1 et 2 ha par MW installé) ne saurait se faire au détriment de la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers, qui contribuent par ailleurs au stockage du carbone, à l’adaptation au changement climatique et au maintien de la biodiversité. [...] Pour ces raisons, le développement de l’énergie photovoltaïque doit être prioritairement axé sur les surfaces bâties ou anthropisées", peut-on lire noir sur blanc dans ce document.
Mais dans les faits, les sociétés du solaire se heurteraient à plus de difficultés en zone urbaine. "Friches, anciennes décharges, délaissés autoroutiers... En théorie, la liste des lieux propices pour faire du photovoltaïque est longue mais il y a la réalité du terrain: propriétaires qui gardent leur foncier pour un autre type d’urbanisation, terrains trop pollués, loi littoral, architectes des bâtiments de France restreignent énormément les projets. Et même si on les faisait tous, ce ne serait pas suffisant au regard des volumes de productions d’énergies renouvelables nécessaires pour assurer une transition", constate un entrepreneur du solaire.
"Aucune friche" apte au développement du solaire?
Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes indique que "le développement des projets [photovoltaïques] est particulièrement complexe dans les Alpes-Maritimes du fait notamment d’enjeux environnementaux prégnants, du relief du département mais aussi du coût d’accès au foncier", arguant qu'une étude de l'Agence pour la transition écologique et la Direction régionale de l'environnement souligne "qu’aucune friche n’était apte pour le développement d’un parc photovoltaïque".
"Il est important d’arriver à développer en parallèle des projets au sol et des projets sur toitures/ombrières qui pour ces derniers sont de plus en plus facilités, encouragés ou rendus obligatoires par la réglementation. Tout l’enjeu est d’arriver à identifier des secteurs de projets présentant un moindre impact environnemental, pour ce faire les collectivités territoriales ont toute leur place pour engager des études visant à planifier un développement des énergies renouvelables", abonde la préfecture.
Inextricable l’implantation du photovoltaïque sur le littoral? Des mairies, des entreprises font pourtant déjà preuve d’inventivité sur le sujet. À Mougins, depuis 2009, des panneaux s’invitent sur les toits d’un gymnase ou encore d’une école. À Valbonne, un projet de parc est en cours sur une ancienne décharge de 3 hectares pour produire une quantité d'électricité équivalente "à la consommation de 2 000 foyers", selon la municipalité.
Dans la Plaine du Var, l’immense toiture du stade Allianz riviera est doté d’une centrale de 7000 panneaux. Tandis que plusieurs supermarchés planchent sur des projets d’ombrières solaires pour leurs parkings. "Les zones urbanisées doivent être des terres d’expérimentation pour des projets futurs", lance Philippe Blanc, scientifique de l’école des MINES. Et si on passait (enfin) la seconde?
'Finalement, c’est hors de prix' - Où l’on comprend pourquoi il faut résister à l’envie. Racontée par Justine Delétang.
Berlin, 24 avril 2015. Sur la Alexanderplatz, traversée quotidiennement par 300 000 personnes, un distributeur attire les passants. La proposition est alléchante : s'offrir un t-shirt pour 2 euros seulement. Alors ils sont nombreux à céder et glisser une pièce dans la machine. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils sont filmés pour observer leurs réactions…
Un t-shirt pour 2 euros ?, capture d'écran, 2015, Alexanderplatz, Berlin
Car, une fois la pièce insérée, l'écran s'anime pour présenter Manisha, jeune femme travaillant dans une usine textile. Comme des millions d'ouvrières, elle nourrit l'industrie de la "fast fashion" qui a rendu nos vêtements si bon marché qu'ils sont devenus jetables après 2-3 utilisations.
La vidéo nous fait comprendre que malgré tout, nos vêtements ont un prix. Si ce n'est pas nous, consommateurs, qui le payons, c'est que d'autres l'ont déjà réglé. Manisha, par exemple, en ne touchant que 13 centimes par jour alors qu'elle travaille 16 heures de suite.
D'autres coûts sont "payés" en amont. Les ouvriers agricoles sont si peu rémunérés qu'ils ont offert malgré eux une partie du prix du coton. Et bien sûr, l'environnement a payé plus qu'il n'aurait dû : plus les matières premières sont bon marché, plus elles sont produites de façon polluante.
Fashion Revolution, l'association derrière cette expérience, laisse le bénéfice du doute au consommateur : il ne devait pas avoir conscience de ce que son achat impliquait. Et maintenant, après avoir découvert le sort de Manisha, souhaite-t-il toujours acheter le t-shirt ?
Non, disent les passants à 90%. Une réponse qui leur coûte leur pièce, car ils n'ont que deux choix possibles : acheter le t-shirt ou faire don de leurs 2 euros à l'association.
Au fait, la date du 24 avril ne vous dit peut-être pas grand chose, mais ce choix ne devait rien au hasard. Deux ans plus tôt, en 2013, une usine textile délabrée du Bangladesh s'effondrait, causant la mort de 1135 personnes. Dans leur immense majorité, les victimes étaient des ouvrières comme Manisha...
Vous pensez être propriétaire de votre voiture électrique ? Désolés, nous avons une mauvaise nouvelle pour vous.
Juste parce que j’en ai marre de rechercher tout le temps les mêmes liens et les mêmes chiffres, voici un récap de trois chiffres clés à à propos du charbon, soi-disant préférable au nucléaire en matière d’énergie. Vous verrez : même en ce qui co…
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