2048 liens privés
Violaine Vanoyeke, chercheuse aux multiples talents, régulièrement saluée pour son œuvre et ses découvertes dans le monde antique – elle a notamment identifié la momie de la reine pharaon Hatchepsout et est la seule à travailler sur la globalité de sa vie – est aussi spécialiste de l’Histoire du sport et des Jeux olympiques. Ses ouvrages sur le sujet sont régulièrement réédités et remis en bonne place dans les librairies au moment des JO. C’est aussi le cas de son thriller antique "Meurtre aux Jeux olympiques".
Alors que le pays vibre au rythme des Jeux de Paris 2024, quel regard porte l’historienne, qui partage sa vie entre la capitale et le Sud, Fayence et Saint-Raphaël notamment, sur la compétition?
"Ce que j’espère c’est qu’on va garder la communion et l’unité qu’il y avait autrefois lors des JO et qui pour l’instant, a été respectée, on va dire. J’espère que ça ne va pas dégénérer en fêtes spectaculaires qui ne tiennent pas forcément compte des valeurs de l’olympisme. C’est ce que je redoute un peu dans les années à venir. J’espère qu’on saura conserver tout ça."
Malgré le contexte international tendu, l’autrice – ses livres sont traduits dans le monde entier – reste positive: "J’aimerais bien que cette trêve sacrée soit respectée. Je le ressens et je le ressens à toutes les Olympiades. La réunion de tous les pays et de tous les athlètes entraîne un moment de communion essentiel. C’est un symbole important dans le monde entier."
Professionnalisation, dopage... dans l’Antiquité déjà
À quand remontent les Jeux ? "On peut remonter jusqu’à l’époque des Égyptiens, des pyramides, 3.000 avant Jésus-Christ... mais officiellement, les Jeux olympiques anciens ont été instaurés pour la première fois en 776 avant Jésus-Christ, c’est la première olympiade antique", résume la spécialiste des origines du sport et des JO.
"l’époque, il n’y avait qu’une course à pied, de la longueur du stade d’Olympie, qui faisait presque 200mètres, et puis au fur et à mesure des olympiades, les épreuves se sont multipliées. Les jeux ont duré, selon les périodes, jusqu’à une dizaine de jours, avec une cérémonie d’ouverture et une cérémonie de clôture, comme aujourd’hui."
Quelle différence entre ces jeux originels et ceux tels qu’on les suit aujourd’hui?
"En fait, on retrouve quasiment tous les éléments dans l’Antiquité que l’on a aujourd’hui, à quelques exceptions près, et ces jeux antiques ont duré jusqu’en 394 après Jésus-Christ. "
"Le dopage existait, le professionnalisme existait, poursuit la spécialiste. Il y avait déjà de la corruption, il y avait déjà la trêve sacrée, il y avait une réglementation qui était extrêmement pointue. Il y avait des jurés qui vérifiaient tout, si on avait le bon âge pour concourir, les tricheurs étaient éliminés, voire, dans certains cas, condamnés à mort. "
Certaines choses ont changé, heureusement!
"Meurtre aux Jeux olympiques"
Dans son roman "Meurtre aux JO", Violaine Vanoyeke raconte les Jeux olympiques dans l’Antiquité, sur fond de thriller. Si l’intrigue est inventée, elle est toutefois inspirée de ce qui pouvait se passer à l’époque: des rivalités entre les cités, entre les pays, pour avoir les couronnes, ainsi que la corruption.
Le pitch: À Olympie pendant les JO de l’Antiquité, au moment où les athlètes arrivent des différents pays pour concourir, une disparition énigmatique a lieu. Mystère... Se crée alors une atmosphère de crainte et de suspicion, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour.
"Meurtre aux Jeux olympiques". Éditions JC Lattes. 288 pages.
8,90 euros.