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Résumé
L’économie est-elle au service de ceux qui font tourner la société « les 99% » ? Ou sert-elle « le 1% », une infime partie déjà riche ?
En partant à la rencontre des salariés d’une raffinerie, d’agriculteurs ou encore de la jeunesse engagée pour le climat, Thomas Porcher nous invite à réfléchir au fonctionnement de l’économie dans notre société et aux dérives du libéralisme. Y a-t-il d’autres modèles possibles ? Est-il utopique de vouloir plus de justice écologique et sociale ?
S’appuyant sur les épisodes marquants de l’histoire de l’économie et sur des exemples concrets, l’auteur donne des clés pour se réapproprier un débat trop souvent confisqué. Mieux encore, il partage dix principes d’autodéfense économique pour les 99 % d’entre nous.
Illustrée par Ludivine Stock et scénarisée par Raphaël Ruffier-Fossoul, cette bande dessinée rend l’économie concrète et accessible à toutes et tous.
"Quand on nous présente une réforme, posez-vous toujours la question “A qui va-t-elle profiter ?”" L’économiste Thomas Porcher signe un nouvel opus sous forme de bande dessinée, avec le journaliste Raphaël Ruffier-Fossoul au scénario et la dessinatrice et graphiste Ludivine Stock aux illustrations. Inflation, retraites, salaires, taux d’intérêt, crise de l’immobilier et du bâtiment, tous les sujets économiques sont traités, et argumentés. Pour que le plus grand nombre puisse se réapproprier un débat trop souvent confisqué.
"L’économie pour les 99%" est une BD qui met nos hautes sphères face à leurs contradictions. Les politiques successives profiteraient au 1 % de la population française la plus riche. L’ouvrage aborde différents sujets. En voici quelques-uns.
"L’arrêt, en 1983, de l’indexation des salaires sur l’inflation est une erreur."
Oui. En période de forte inflation comme on a pu le vivre récemment, il aurait fallu au moins indexer les plus bas salaires jusqu’aux salaires moyens pour protéger leur pouvoir d’achat. En France, seul le SMIC est indexé, tous les autres ont perdu en pouvoir d’achat. Ce qui est regrettable, c’est qu’il n’y ait pas eu de discussion sur la question. La Belgique indexe, Malte aussi, et ils n’ont pas eu plus d’inflation que nous. En revanche, ils ont protégé le pouvoir d’achat de leur population. Tandis que les Français ont été appauvris.
"Les réformes sur la loi travail ont permis des situations ubuesques."
Tout à fait. Aujourd’hui, avec les différentes lois en vigueur en France, on peut licencier, voire fermer des entreprises alors qu’elles réalisent des bénéfices importants. Dernier exemple en date: Michelin, parti dans produire là où les coûts de production sont plus faibles.
"La réforme de l’ISF n’a pas profité à l’économie française comme annoncé."
Tout à fait. Ça a surtout été une baisse de fiscalité ciblée sur les plus riches qui, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, ont vu leur imposition baissée de 4 milliards d’euros. Mais, selon France Stratégie, ces gains n’ont pas été réinvestis dans l’économie. On l’a vu avec le patron de Stellantis qui a perçu 66 ME de dividendes en 2022 et repousse le passage à l’électrique parce que le groupe n’a pas assez investi pour faire face aux nouveaux usages.
"Les règles économiques ne sont pas immuables."
Exactement. On le voit bien avec les États-Unis ou la Chine qui ne respectent plus les règles du commerce international. A contrario, en Europe, on apparaît comme les grands naïfs de la mondialisation. Il n’y a pas qu’une seule voie, c’est ce qu’il faut retenir.
"Travailler plus n’est pas un bon choix pour financer le régime des retraites"
Là aussi, il y a des alternatives! En faisant ce choix-là, on oublie juste l’essentiel: la population vieillit. En 1970, il y avait 3 retraités pour 10 salariés, aujourd’hui, il y a 6 retraités pour 10 salariés. Un choc démographique énorme absorbé en consacrant une plus grande partie des recettes créées aux retraites: de 7% du PIB en 1970 à 13% aujourd’hui. La société va vieillir oui, mais différemment. En 2030, on table sur 7 retraités pour 10 salariés. Pas énorme comme choc, non? En faisant travailler tout le monde plus longtemps, d’abord il y a une forme d’injustice car tous les boulots ne se valent pas, ensuite cela veut dire que l’État ne souhaite pas consacrer plus d’argent aux vieux, sachant que les pensions de retraite ont diminué, que ce sont les actifs qui vont le faire à sa place... En revanche, le gouvernement Bayrou essaie de faire peser sur les retraites le dérapage du déficit et l’augmentation de la dette de 1 000 milliards. C’est faux.
L’ouvrage met des images sur tous ces concepts au travers d’une histoire qui se tient, accessible à 100%.