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Publié le 26 juin 2021 à 11h12 Par Alexandre Cariniacarini@nicematin.fr
L’établissement, dont les fruits d’été sont cultivés à cheval entre Cannes et Mandelieu, a ouvert ses portes le 12 juin 2011. Depuis, il est devenu un modèle de "bonne bouffe" à circuit court. La Campagne Orso invite ses clients à une cueillette de pêches ce samedi 26 juin de 10 à 17 h.
Il y a d’abord ces champs d’arbres fruitiers, dont les branches aux feuilles vertes sont garnies de petites boules blanches et rougeâtres, tel un ciel surréaliste constellé d’étoiles en feu.
Il y a des poules qui gambadent de la table de ping-pong jusque sous les glycines, avant de picorer sous les oliviers sans se faire plumer. Un peu plus loin, un dindon qui ne sera pas forcément celui de la farce, et quelques canards qui ont opposé leurs pattes sur leurs homologues de papier.
Ça se passe comme ça à La Campagne Orso. Avant même de poser un pied dans le magasin coopératif, aux allures de petite maison, le dépaysement et l’authenticité sont déjà dans l’air et le décor.
Les poules font partie du décor. Photo Alexandre Carini.
Ni pesticide, ni insecticide sur les pêches avant la fin d’été
Et puis, il y a Manu, allure débonnaire mais sacré gestionnaire. Qui furète çà et là et soupèse ses belles pêches d’été, tel Hercule et ses pommes d’or. Le jardin des Hespérides de Manu, ce sont ces six à dix hectares familiaux de la quatrième génération Orso (depuis l’immigration de Carlo, l’arrière-grand-père) sur lesquels Manu (et son père Charles) veille sur ses fruits comme sur un trésor de vie.
"On pratique une agriculture raisonnée avec aucun traitement préventif, ni insecticide ni pesticide sauf une bouillie bordelaise (cuivre) en janvier. Et vers la fin de l’été, quand les insectes se sont trop développés, on applique un petit traitement pour ne pas trop perdre en volume, confesse l’agri-entrepreneur. Je ne bouture que d’anciennes variétés de pêches, reconnues pour leurs qualités gustatives et de conservation."
Les pêches ne seront pas traitées avant la fin de l’été. Photo Alexandre Carini.
Éthique de production et qualité de consommation, une philosophie qui s’applique à tous les produits sélectionnés de la boutique ouverte il y a tout juste dix ans.
"Nous sommes intraitables sur la qualité, et nous préférons perdre un melon plutôt qu’un client."
Les fleurs courgettes de l’oncle Jean-Charles, les fromages de l’Establerie à Caillan, le canard de la ferme Allexandre, les radis, haricots verts et pommes de terre de Tourettes sur Loup, les petits pois, cébettes, et herbes aromatiques du Tanneron, les légumes à ratatouille de la Roquette, les huiles d’olive de la famille Frere à Châteauneuf de Grasse, le miel label rouge de Lautard, les raviolis des mille pattes au Capitou, sans oublier le poisson local de Kevin font notamment la réputation de la foisonnante Campagne.
Un espace coopératif pour els produits du terroir. Photo Alexandre Carini.
Les bons petits plats "traiteur" de Camille
Des produits que Camille, sœur discrète mais ô combien précieuse, magnifie de sa main d’ex-pâtissière dans de prestigieux établissements pour les convertir en délicieuses tartes aux fruits, soupes d’été, clafoutis, petits farcis, gâteaux et autres pissaladières. Dix ans que ça dure, en dépit du Covid et des alertes météo.
Ce samedi, Manu invite même sa clientèle à la cueillette ce samedi de 10 à 17h.
Des produits de qualité que Camille sait magnifier en plats et desserts à emporter... Photo Alexandre Carini.
"On fournit les paniers, on peut manger en cueillant, et à la fin on pèse la récolte de pêches, à seulement 3,50 euros€ le kilo."
Ça se passe comme ça, à la Campagne Orso...
Quinze employés sont désormais requis à La Campagne Orso
Bientôt un espace restauration sur place?
Il aurait pu devenir banquier, avec chemise-cravate derrière un bureau, et vacances de luxe dans un palace azuréen. Mais l’appel de la terre l’a conduit à s’investir corps et âme dans les plantations familiales, malgré son doctorat de commerce.
"On dit toujours, ne reviennent à la terre que ceux qui ne l’ont jamais quitté. Pour moi, l’évidence, c’était de trouver une solution pour valoriser ce patrimoine, sourit Manu. Je ressens tellement ça que j’ai du mal à l’exprimer. Certes, je suis toujours là, je ne pars pas en vacances, mais ici, j’ai trouvé mon équilibre".
Un équilibre qu’il a fallu réinventer, en faisant pencher la balance du bon côté.
"Avant d’ouvrir La Campagne, on faisait surtout de la vente en gros et demi-gros. Je me suis lancé dans la vente au détail, un peu comme une punition d’étudiant."
Tout le terroir local réuni en un même point de vente
Au départ, ce n’était qu’un rond-point, où Manu et les siens vendaient directement tomates et pêches sous un parasol estival.
"Ça a tellement marché que c’était dommage de perdre cette clientèle à l’année."
À la Maison du terroir au Rouret, Manu établit le contact avec tous ces producteurs locaux qui comptent aujourd’hui parmi les 60 partenaires de La Campagne, et ses 15 employés à temps plein.
"L’idée était de regrouper en un lieu l’ensemble de la production du terroir, et on a profité à plein du confinement car les gens ont compris qu’à force de manger de la m..., ils étaient malades."
Manu ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.Un terrain avec pierre de meule, pelouse, tables de pique-nique et barbecue ,est déjà aménagé derrière la boutique. Il pourrait servir d’espace restauration, où l’on dégusterait les produits locaux cuisinés, comme à La Campagne.
Avis aux partenaires intéressés...
Bientôt un espace restauration? Photo Alexandre Carini.