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Des sacs griffés. Des escarpins coutures et des baskets tendance. De longues robes de soirées et de petites robes noires. De jolies vestes en cuir. Des lunettes de soleil de marque posées dans une vitrine. Et des logos emblématiques.
Les vêtements et accessoires de luxe ou de prêt-à-porter ont longtemps été réservés aux vitrines des boutiques chics et à celles de créateurs.
Mais aujourd’hui, le luxe défile aussi sur un nouveau marché, celui de l’occasion.
Une tendance qui répond aussi bien aux préoccupations eco-friendly des consommateurs qu’à leurs propres impératifs économiques et environnementaux.
"J’avais peur de passer pour une radine!"
Gaëlle est une adepte de la seconde main depuis quelques années. "Pour moi et les enfants. J’achète et je vends aussi surtout des habits et quelques objets de déco. Mais jusqu’ici je n’avais encore jamais passé le cap d’offrir de l’occasion. Je pense que j’avais trop peur de passer pour une radine! Cette année, je m’y mets pour Noël. Pourquoi? Pour faire des économies, c’est une certitude. Pour faire plaisir aussi: car je n’aurais jamais pu offrir ce genre de pièces neuves, ce n’est pas dans mon budget. Et je me dis aussi qu’à ma petite échelle je m’inscris contre la surconsommation et je participe à ma manière à protéger la planète."
Ce qui est loin d’être anodin. En effet, le secteur de l’habillement se trouve au deuxième rang mondial en termes d’impact sur l’environnement: plus 4 millions de tonnes de textiles sont jetées en Europe chaque année, l’industrie du textile génère aussi 21 fois plus de gaz à effet de serre que l’ensemble des vols internationaux et du transport maritime combinés et enfin, 20% de la pollution industrielle de l’eau dans le monde est attribuable à la teinture et au traitement des textiles (1).
Une expérience client qui devait durer trois mois
Quand Nathalie Daviet a ouvert Re-Shop au cœur du centre commercial Nicetoile, c’était au départ pour proposer "une expérience client".
"La seconde main, c’est une passion pour moi, je suis une passionnée de chiffon et ça fait quarante que je ne m’habille que comme ça. Juste après le covid j’ai proposé au centre commercial Nicetoile que j’accompagne dans leur communication de monter une petite boutique éphémère. Ça devait durer trois mois… On ne s’est jamais arrêté et aujourd’hui Re-Shop, c’est devenu une adresse de shopping."
La boutique de Nathalie s’étend sur 170m2. Elle est à l’image de son dressing. "Ce n’est pas une friperie, ni du dépôt-vente de luxe, même si la demande pour ce secteur ne cesse d’augmenter. Je voulais vraiment créer une boutique qui me ressemble, où je conseille et dans laquelle je priorise le beau produit. Alors oui j’ai beaucoup de luxe et de prêt à porter, mais je ne m’interdis rien et je peux prendre du H & M si c’est une pépite. Mais ce qui fonctionne beaucoup ce sont les marques premium comme Maje, Sandro, Bash. Ici les articles sont entre -20% et -90%."
Comme ce grand cabas Louis Vuitton porté deux fois. 1.800 euros en boutique, il est proposé ici à 1.380. "Il est neuf, une très belle pièce, il ne fera pas la semaine." Ou encore cet iconique Timeless de Chanel.
"Neuf, ce sac prend chaque année entre 20 et 30%, c’est incroyable! Aujoud’hui il s’affiche à 9.700 euros en boutique. Je le vends à 5800, c’est une super affaire. Je viens de le mettre en vitrine, je sais que demain, il n’y sera plus."
Jeanne a 28 ans. D’habitude on la croise plutôt dans les friperies. Elle vient pour la première fois à Re-Shop avec sa maman. Un petit tour de boutique et mère et fille repartent chacune avec leur pépite qu’elles déposeront l’une pour l’autre au pied du sapin comme cet incroyable manteau en laine de la marque Chacok, une pièce vintage aujourd’hui introuvable à 129 euros.
1: source: A New Textiles Economy: Redesigning Fashion’s Future.