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Non, la Covid n’a pas pris un aller simple pour une contrée exotique. Elle est peut-être discrète; mais le docteur Christophe Perrin souligne: "Elle est toujours là."
Si Santé Publique France dénombre 638 cas dans la région Sud entre le 31 juillet et le 4 août - ce qui est faible, le chef de service de pneumologie au Centre Hospitalier Princesse-Grace (CHPG) reste sur ses gardes: "J’ai toujours eu des cas. La forme particulière de la maladie depuis 2022 était une décompensation. C’est-à-dire que le virus aggravait leur état général. Or, depuis deux mois, et comme en 2021, des pneumonies virales reviennent et nécessitent une mise sous oxygène. Ces pneumonies virales surviennent chez des personnes non vaccinées alors que l’immunité collective existe. C’est intéressant donc de constater que la vaccination propose une immunité supérieure à l’immunité collective."
"Je reste sur mes gardes"
Heureusement, "la circulation reste à un niveau faible", même si Santé Publique France note "une augmentation du taux d’incidence, des passages aux urgences et des actes SOS Médecins au cours des trois dernières semaines".
Mais quid à la rentrée prochaine?
Est-ce qu’un nouveau variant pourrait émerger? "Personne n’en sait rien, souligne le pneumologue du CHPG. Je reste sur mes gardes. On saurait rapidement se remettre en place si c’était nécessaire."
Pour l’heure, le chef de service appelle à la prudence: "Je crois que mon service est le dernier des Alpes-Maritimes et de Monaco à avoir conservé le masque obligatoire pour tous. La semaine dernière, j’ai eu deux patients contaminés par des visiteurs qui ont retiré leur masque dans les chambres. Or, les deux malades ont fait une décompensation respiratoire et l’un d’eux a dû être transféré en réanimation."
Mais en ville, le temps est encore aux vacances.
Moins de formes graves
Le Docteur Élodie Cazaux, médecin généraliste à Colomars (Alpes-Maritimes), a la perception d’une période calme. "J’ai dû avoir trois Covid en six semaines et aucune forme grave. Les patients sont probablement sous-diagnostiqués car ils ne vont pas systématiquement chez le médecin pour un rhume ou un mal de gorge. Mais plus le temps passe et moins il y a de formes inquiétantes."
S’il y a eu quelques cas vers la mi-juillet, le Dr Anne Cohen-Billiemaz, biologiste médicale à Toulon et présidente du laboratoire Cerballiance Côte d’Azur, assure que "c’est retombé". Et impossible de savoir quel variant est-ce, puisque, rappelle la professionnelle, les laboratoires ne procèdent plus au criblage qui permettait de le déterminer.
Quant à la dangerosité potentielle de la Covid aujourd’hui, cette pharmacienne biologiste n’a certainement pas eu les cas rares et sévères de l’hôpital. "La maladie devient une épidémie virale classique, au même titre que la gastro-entérite", ajoute-t-elle.
Même perception de Michel Siffre, vice-président départemental du Var de l’Union des Syndicats des pharmaciens d’officine. Pour lui, installé à Bandol (Var), "Ça remonte un peu mais c’est extrêmement calme et les cas ne sont pas graves. La semaine dernière, j’ai eu trois ou quatre cas sur une dizaine de personnes testées. On constate quelques mini-clusters. Par exemple, il y a un mois, les joueurs de cartes d’une association locale ont tous été contaminés."