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Portrait-robot Originaire d’extrême orient, la pyrale du buis est un beau et grand papillon blanc, qui évolue en pullulation. En hiver, on la retrouve sous forme d'œufs ou de chenilles. Mais c’est au printemps et en été qu’elle est le plus présente.
Comment elle est arrivée
L’espèce est présente dans les Alpes-Maritimes depuis une dizaine d'années. On la trouve aussi dans le Var. "Elle est entrée en France par l’Alsace, via l’importation de plantes dans les jardineries, et a gagné beaucoup de terrain", précise Frédéric Billi, président de l’association des naturalistes des Alpes-Maritimes, une structure centenaire focalisée sur l’étude de la biodiversité azuréenne, varoises et alentour, via notamment la réalisation d’inventaires.
L’état des lieux
"Pour la pyrale du buis, nous avons ici dépassé le stade de l’apparition. On est dans la phase où elle est très très active. L’espèce se voit d’ailleurs beaucoup dans le paysage.. Quand vous descendez les gorges de Daluis ou du Ciens, vous êtes environné à certains endroits par ces nuées qui virevoltent sur la route", détaille Frédéric Billi, précisant que les zones susceptibles de l’abriter sont déjà pratiquement "toutes infestées". Ses coins favoris? Le Moyen-pays, entre 600 et 900 m d’altitude, dans des zones plutôt sèches et riches en buis, son casse-croûte de prédilection. Peu pourvu de ces végétaux-là, le littoral reste pour l’heure plutôt épargné par sa présence.
La menace sur la biodiversité locale
Alerte sur les buis. Comme son nom l’indique, la pyrale est friande de ces arbustes à feuilles vert foncé. "Dans sa phase chenille, la pyrale les dévore et y laisse des fils de soie sur les branches. Elle est capable de détruire toutes les feuilles. Et même si le buis est un arbre résistant qui arrive à redémarrer, s’il est attaqué plusieurs fois de suite, cela devient compliqué pour la plante d’être résiliente. Qui plus est quand la menace se conjugue à d’autres facteurs comme la sécheresse", prévient le président de l’Association des naturalistes des Alpes-Maritimes.
Et il y a des dommages collatéraux à ceux causés par cette espèce envahissante sur ces végétaux… "Le buis abrite une riche biodiversité. Beaucoup d'espèces indigène s'en nourrissent. Cette plante couvre de grandes surfaces, dans des zones sèches bien exposées. Si ce couvert végétal disparaît, ce ne sont pas seulement les espèces du buis mais les espèces associées qui poussent en dessous et tout ce qui tourne autour qui en pâtissent. Privé de leur ombre, le sol est aussi plus accessible à l’érosion", ajoute Frédéric Billi.
Comment agir
Sur nos territoires, la pyrale du buis est si implantée que tout projet d’éradication totale par la main de l’homme est vain. Les citoyens peuvent cependant contribuer à son repérage, qui plus est sur des zones nouvellement colonisées. Pour cela, rendez-vous sur l’application mobile INPN espèces du Muséum national d’histoire naturelle disponible gratuitement sur Apple https://apps.apple.com/fr/app/inpn-especes/id1111609919?l=fr&ls=1 et Android
https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.mnhn.inpnespeces&pli=1
Du côté de la science, un espoir subsiste de voir l’espèce exotique envahissante se réguler d'elle-même. "On m’avait fait un retour en ce sens sur la zone de Puget-Théniers il y a 2-3 ans: il y avait eu une année terrible avec une surpopulation incroyable et l’année d’après avait été beaucoup plus calme", étaye, prudemment toutefois, Frédéric Billi.