1950 liens privés
Sur la plage Gazagnaire, à Cannes, les ambassadeurs de Méditerranée 2000 ont mené une opération de sensibilisation à la présence de la posidonie. On vous explique pourquoi elle doit être préservée.
Répugnant, désagréable, malodorant. Tant d’adjectifs pour décrire les larges cordons brunâtres sur le sable le long du rivage que locaux et touristes détestent. Si bien qu’ils voudraient tous les retirer. S’ils savaient…
La présence des banquettes de posidonie, qui s’échouent sur le sable avant de sécher au soleil, n’ont jamais été aussi importantes. "Indispensables", même.
C’est ce qu’ont expliqué les ambassadeurs de l’association Méditerranée 2.000 à ceux qui voulaient l’entendre sur la plage Gazagnaire, à Cannes, dans le cadre de la campagne Inf’Eau Mer. "C’est le poumon de la mer, affirmait Paul Ouvrard. Elle a beaucoup de vertus et joue plusieurs rôles. Tant dans l’eau que sur le sable."
Oui, mais lesquels?
Forêt de la mer
En termes de production d’oxygène, cette plante vivante (et non une algue!) ne pourrait faire mieux. Par jour et par mètre, la posidonie libère environ 14 litres d’oxygène grâce à la photosynthèse. Par an? 250 milliards de litres. Selon Paul Ouvrard, "elle absorbe plus de CO2 qu’une forêt".
Barrière naturelle
L’accumulation des feuilles mortes rejetées par la mer amortit les vagues. "Ce qui empêche l’érosion des plages." Leur présence fait office d’une barrière naturelle; la mer ne pas peut grignoter le sable, et évite la disparition des plages peu à peu. "Certaines communes, l’été, enlèvent la posidonie pour la stocker dans des hangars le temps de la période estivale. Comme c’est interdit, elles la remettent à la fin!"
Eau turquoise
La posidonie, se développant dès les premiers mètres, jusqu’à 40mètres de profondeur, piège les particules en suspension, qui vont sédimenter au cœur de l’herbier. Grâce à ce filtre, cela participe à l’éclaircissement de l’eau.
Pôle de biodiversité
Mollusques, crustacés et poissons ne pourraient s’en passer. C’est dans la plante vivace qu’ils trouvent refuge, s’y reproduisent et, parfois, s’alimentent en dégustant ses fruits (appelées "olives de mer"). La présence de multitudes de petits végétaux et animaux favorise, d’ailleurs, la chaîne alimentaire.