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En 2019, le Pays de Grasse se posait comme précurseur du covoiturage domicile-travail dans l’ouest du département en scellant son partenariat avec Klaxit, l’opérateur numéro un dans ce domaine. Rejoint plus tard par Cannes Pays de Lerins puis la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis.
Ils sont aujourd’hui 3.500 inscrits sur le Pays de Grasse dont 2.000 covoitureurs réguliers et 27.000 trajets réalisés au 1er trimestre 2023. Sur Cannes Pays de Lerins, il y a 5.000 covoitureurs inscrits sur Klaxit, dont 50% sont des utilisateurs réguliers. Enfin sur la Casa, qui a rejoint le dispositif au mois de juin, on dénombre déjà 8.000 inscrits et 22.000 trajets réalisés en cinq mois, soit entre 500 et 600 trajets par jour. Et un très fort potentiel à développer encore avec le bassin d’emplois de la technopole.
Alors comment relever ce challenge?
"Pour que ça marche, il faut créer très vite une masse critique d’utilisateurs qui permettent à la communauté de fonctionner", explique François Fantin, le directeur Régional du Développement chez BlaBlaCar Daily qui a racheté il y a peu Klaxit.
Gratuit pour le passager, le conducteur rémunéré
Et pour cela le levier le plus efficace, "c’est l’implication des collectivités territoriales à travers le subventionnement des trajets qui se font via l’application Klaxit", comme c’est le cas ici à l’ouest du département des Alpes-Maritimes.
Explications. Sur le Pays de Grasse, Cannes Pays de Lerins et la Casa, la course est gratuite pour le passager, indépendamment de la distance parcourue. Et le conducteur est subventionné: 1,5 euro pour un trajet entre 2 et 15km, 10 centimes de plus par km entre 15 et 30km et 3 euros pour les trajets de plus de 30km. Ainsi, le maximum journalier pour un conducteur est de 24 euros par jour s’il prend 4 passagers pour l’aller et le retour.
Quand on part par exemple de Nice Nord pour le Plan-de-Grasse, un trajet (47km pour un aller simple) c’est 8 euros en moyenne entre les péages et l’essence. En covoiturant, le conducteur divise donc ses frais par 2 ou 3. Le covoiturage devient alors un moyen pérenne, durable et écologique de maîtriser son budget automobile en réduisant son empreinte carbone.
L’appui des entreprises
À l’incitatif financier, s’ajoutent aussi la communication des collectivités mais aussi, et surtout même, un réseau d’entreprises du secteur qui peuvent elles aussi communiquer auprès de leurs salariés. "S’appuyer sur des entreprises c’est en effet se donner le plus de chances de développer le covoiturage, car au départ vous vous adressez à des salariés qui vont aller au même endroit et qui aiment covoiturer ensemble car ils appartiennent à la même boîte. On crée ainsi le socle plus facilement." Sur le Pays de Grasse, une dizaine d’entreprises jouent ce jeu-là, comme le centre hospitalier ou le groupe Robertet. Sur la Casa, Amadeus ou encore Air France ont aussi adhéré.
"La clé de la réussite, c’est bien une alliance entre les différentes collectivités et les gros employeurs du secteur, confirme François Fantin. Nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Le potentiel de développement du covoiturage de courte distance est énorme par rapport au nombre d’autosolistes, les 3/4 des conducteurs, sur les routes."
Et à l’avenir, il faudra aussi sans doute le combiner avec d’autres démarches comme les parkings dédiés au covoiturage et des voies de circulation réservées.