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Fromagerie Métin.
- 13 Rue Pairolière, à Nice. Tel. 09.88.07.67.37. Fermé le lundi.
- 18 rue du marché, à Vence. Tel. 09.86.09.39.29. Fermé le lundi.
Article abonné Nice Matin
Vrai passionné, il est intarissable sur les fromages. Ce jeune papa ne compte pas ses heures pour nous régaler.
Au 13 de la rue Pairolière, à Nice, c’est un balèze de 1,94m qui accueille la clientèle. Le bonhomme impressionne mais il est sympa et totalement passionné par son métier. Après avoir effectué une petite carrière de basketteur et avoir bourlingué (lire par ailleurs), Thomas Métin, un Nissart pur jus, arrive à Auckland. Et aussi curieux que cela puisse paraître, c’est là, dans la capitale de Nouvelle-Zélande, qu’il va tomber dans le fromage, en travaillant chez un fromager qui importait ses produits de Rungis!
De retour en France, il va travailler à Paris pour de grandes maisons et... "Et puis j’ai eu un home seek [mal du pays] et j’ai décidé de rentrer dans les Alpes-Maritimes pour ouvrir ma propre fromagerie." Pas à Nice en raison du prix rédhibitoire de l’immobilier. Vence lui tend les bras. Il fonce. En 2016, c’est parti. L’année suivante, il se dote d’une cave d’affinage, car "c’est indispensable si tu veux bien faire ce métier: c’est comme si tu avais du vin et pas de tonneaux pour le mettre dedans". Il est comme ça le sportif, il tutoie direct. Et il est même très content d’être l’un des rares affineurs des Alpes-Maritimes et donc, forcément, il est en train de préparer une deuxième cave à Nice.
"Celui qui te fait voyager"
Évidemment quand on goûte son fromage, ce n’est pas le même voyage! Car, pour lui, "un bon fromage, c’est celui qui te fait voyager, une tomme que t’as pas goûtée depuis trente ans, quelque chose qui te transporte". Avec Métin Airlines vous ne serez donc pas déçu. Et quel que soit le fromage. "En France, 90% des fromages sont pasteurisés et 10% au lait cru. La pasteurisation tue les mauvaises bactéries mais aussi les bonnes. Avec des fromages au lait cru, on veut que le grand public reconnaisse le terroir français en développant le côté organoleptique du produit pour en sortir la quintessence."
Thomas Métin travaille d’abord avec des fermiers de la région. Avec sa camionnette, il va chercher lui-même les fromages et organise aussi des concours pour trouver de nouveaux (bons) producteurs. Ensuite, direction la cave d’affinage où trois points sont essentiels: la température, l’hygrométrie et l’ambiance de l’endroit. C’est du travail, beaucoup de travail. Mais "le plus important ce n’est pas l’argent, c’est la passion, c’est d’avoir la banane même si tu travailles 80 heures par semaine". Et la passion, vous l’aurez compris, il l’a. Il a même plus de 200 fromages aussi bien à Nice qu’à Vence. Outre ceux des producteurs locaux et même de Corse (il y en a trois terribles à Nice), Thomas propose de voyager en Italie, Grèce, Espagne, Grande-Bretagne, Autriche et les Pays-Bas. Cependant, "les fromages régionaux sont la marque de fabrique des deux magasins: Roya, Caussols, Verdon, Cipières, Queyras, Vésubie, Alpes-de-Haute-Provence et le Var où j’ai trouvé deux retraités de 85 ans qui font un fromage de chèvre de folie".
Ce fromager à l’ancienne propose également, comme autrefois, de la crémerie de tradition: yaourts, fromage blanc lisse et caillé, crème fraîche épaisse et du vrai beurre. La preuve que son fromage c’est de la crème, c’est qu’aujourd’hui, il travaille avec des tables étoilées (Le Martinez, Château Eza, l’Hôtel Métropole, La Chèvre d’or,...).