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Publié le 18 juin 2021 à 16h21
Par Propos recueillis par V.G.
Les habitants de la région sont invités à faire connaître leurs attentes, dans le cadre d’une concertation organisée par la société d’aménagement foncier et d’établissement rural.
Que seront demain nos territoires? Quels paysages, quelles agricultures, quelle qualité de vie souhaitons-nous? Chargée d’observer et de réguler les usages et les prix sur le marché des terres agricoles et zones naturelles, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) de Provence Alpes Côte d’Azur va au-devant des citoyens pour connaître leurs attentes. Var-matin a demandé à Camille Gonzalez, chargée de la responsabilité sociétale des entreprises au sein de cet organisme (lire en encadré), d’en expliquer les tenants et les aboutissants.
Comment est née cette concertation?
Nous nous posons la question de l’impact de notre entreprise sur la société. C’est une première pour la Safer Paca et une première au niveau national. Nous sommes en train d’élaborer notre futur programme pluriannuel d’activité (PPAS) pour les années à venir (2022-2028) donc il est légitime d’aller à la rencontre des attentes des citoyens, de monsieur et madame Tout le monde, pas seulement les agriculteurs, et surtout tous ceux que nous n’avons pas l’habitude de côtoyer. Les citoyens dans leur plus grande diversité sont concernés car chacun dans sa vie quotidienne est touché par les décisions de la Safer. Paysages, agriculture, écologie, qualité de vie, consommation locale, emplois, logements… Les choix stratégiques arrêtés dans le PPAS sont déterminants pour l’avenir des territoires.
Pourquoi?
Nous assurons l’observation et la régulation des usages et des prix sur le marché des terres agricoles et des zones naturelles. La Safer est amenée à rendre des arbitrages au moment où ces terres sont en vente. Soit elle travaille à l’amiable sur des ventes, ce qui constitue 80% de notre activité en nombre de dossiers, soit elle peut intervenir en préemption en cas de compromis signé chez un notaire concernant des terres agricoles ou naturelles (lire en encadré). À l’heure où les pratiques agricoles et alimentaires évoluent, où l’écologie et la consommation sont au cœur des préoccupations, le débat sur l’usage des sols disponibles est plus que jamais d’actualité. Les actions de la Safer ont un impact dans la vie de tous donc il est important d’avoir cet avis des citoyens.
Quel est l’enjeu?
Notre mission est de faire en sorte que les terres agricoles restent accessibles aux agriculteurs, dans un contexte de pression foncière très appuyée, pression du résidentiel, pression de l’économie… Les terres agricoles sont celles où, par facilité, on s’étend car elles sont perçues comme des espaces vides d’activité. Nous devons aussi rendre des arbitrages entre des productions agricoles différentes. Ainsi, au travers de nos interventions, on participe au dessin du territoire. Il ne s’agit pas seulement d’assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs mais aussi de développer une agriculture dynamique et à taille humaine, de garantir le développement durable des territoires et la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers. L’agriculture est un élément structurant de ce territoire, elle a des conséquences sur l’alimentation, les paysages, le cadre de vie, la gestion des ressources naturelles (eau, biodiversité…) On veut donc demander aux habitants à quoi ils rêvent pour leur territoire, comment ils se projettent, et comment la Safer peut participer à rendre possible ce scénario désirable. Parce que le PPAS constitue la feuille de route de la Safer Paca pour gérer les arbitrages entre intérêt collectif et intérêts particuliers sur la question de l’occupation des sols et de la taille des exploitations, cette concertation portera notamment sur trois thématiques porteuses de tensions positives et fertiles: alimentation et agricultures, activité économique et cadre de vie.
Qu’allez-vous faire des réponses?
Le PPAS, qui fixe les orientations stratégiques de la Safer, va utiliser ces consultations, s’appuyer dessus. Elles vont se dérouler en deux temps avec, dans chaque département de la région, des tournées pour recevoir le public, une au début de l’été, une autre en septembre (1). À l’issue de la première tournée, une synthèse sera faite dans l’été. Puis, après celle de septembre, on organisera une restitution globale qui indiquera ce que la Safer a retenu et comment elle compte intégrer les contributions citoyennes dans son PPAS pour les six ans à venir. Les spécialistes (chambres d’agriculture, syndicats agricoles, etc.) on les verra dans l’établissement de notre stratégie. Cette consultation apporte plus de légitimité, on sera plus en cohérence avec les attentes du territoire.
Comment participer?
Les consultations se feront en public et via notre site internet (2). Ces réunions sont conçues comme des ateliers de travail. On a déjà des inscrits ainsi que des contributions alors qu’on commence à peine la communication. Cela démontre que cette consultation suscite de l’intérêt et c’est réconfortant. On sent depuis quelques années, et encore plus fortement depuis la crise sanitaire, qu’il y a des préoccupations sociétales concernant l’alimentation, notamment le circuit court, l’environnement. On espère avoir du monde.
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Dans le Var, la tournée s’arrêtera le 5 juillet à Draguignan (dans l’auditorium, 660 boulevard Kennedy) et reviendra le 30 septembre à Brignoles. Dans les Alpes-Maritimes, premier rendez-vous le 8 juillet à Valbonne (espace Antipolis, 300 route des crêtes).
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www.safer-paca.com.