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Sur une des restanques du "Jardin du petit Pessicart" à Nice, les enfants s'activent.
Ce matin, Annabelle, Eva, Mathieu, Sandro et les autres préparent le potager. Guidés par Pietro Zucchetti, spécialiste de permaculture et Olivier Ciais. Professeur des écoles, ce dernier s'est mis en disponibilité pour développer un projet d'école de la forêt. Pour l'heure, ce lieu est un centre de ressources pour ces enfants qui sont scolarisés à la maison.
"Ils viennent 2 à 4 fois par semaine, ça permet de les sociabiliser," note Olivier Ciais. Et tout au long de l'année, des classes de primaire sont aussi accueillies dans ce jardin, situé sur une colline niçoise.
Immersion dans la nature
"Dans la nature, on peut donner du sens aux apprentissages scolaires, souligne Olivier Ciais. Toutes les tâches qu'ils font ici dans ce jardin en permaculture correspondent aux vrais besoins de la terre. Les matières scolaires trouvent un terrain d'application qui fait comprendre aux enfants à quoi servent les grandeurs et mesures, la science, la capacité à nommer et raconter précisément les choses pour pouvoir coopérer… Et en plus, ce projet concret permet de régénérer la terre."
"Ici, ils peuvent éprouver les notions manuellement, de façon appliquée."
Olivier Ciais
Du concret, comme le potager où les enfants délimitent l'espace des plantations, et appréhendent le périmètre: "il faut mesurer la tuile", suggère Mathieu, 7 ans, avant de la poser sur le sol pour construire la jardinière.
Diane, maman d'Ariya, assiste à la création du potager. Les enfants déplacent la terre, la tamisent, puis plantent au pied du troène, avocatier, sauge, salades… Ils sont incollables sur les différentes essences.
En moins d'une heure, la petite troupe a commencé à donner forme au potager, sur une restanque à la terre labourée par les sangliers.
Comment en mesurer les bénéfices?
"La nature développe l'endorphine et la sérotonine, là où tous nos modes de vie avec les écrans et pas mal de sucre développent l'adrénaline et la dopamine, poursuit Olivier Ciais. Donc, on a des enfants assez excités et tendus. Quand ils viennent dans un cadre naturel, ils se détendent."
Le professeur des écoles souligne aussi les atouts en termes de motivation. Ici, chaque tâche est accueillie avec enthousiasme.
Ça construit des enfants qui ont de la ressource car ils savent faire des choses de leurs mains.
"Le cerveau de l'enfant se développe en parallèle de sa motricité, l'enfant est stimulé et ça soutient l'ouverture de ses capacités cognitives. Il a un terrain de jeu pour faire des liens entre les choses. Et puis, ça construit des enfants qui ont de la ressource car ils savent faire des choses de leurs mains."
Ce matin, ils manient rateau, pelle et brouette, avec plus ou moins d'aisance, puis petit à petit, trouvent les gestes.
Et demain?
"Ce qu'on souhaite, c'est faire un site pilote d'école de la forêt, en lien direct avec l'Académie, où l'on cherche les meilleures façons d'accueillir les enfants et les générations futures. Pour que les écoles puissent s'en inspirer, développer des projets en ville avec des jardins de quartier, afin de reconnecter l'éducation avec la nature."
Face aux enjeux du réchauffement climatique, Olivier Ciais en est persuadé, l'école de la nature permettra aux enfants "d'éviter la stupeur, et d'avoir un coussin émotionnel pour appréhender la situation et la confiance qu'ils peuvent régénérer un écosystème."
Dans la Vésubie, un groupe de citoyens motivés veut faire germer des idées neuves dans la vallée. Retenez son nom, car il compte bien faire parler de lui: Collectif de la transition en Vésubie Valdeblore.
"Tout découle d’Alex. Après la catastrophe, il fallait tout reconstruire. On s’est dit: pourquoi ne pas le faire différemment, en expérimentant", souligne Hélène Martin, de l'association Les Potagers de la Vésubie.
Pour fédérer, le collectif a agrégé une partie du tissu associatif enraciné dans ce territoire de montagne, très vulnérable aux aléas climatiques, comme l’a confirmé le passage cet automne de la tempête Aline. "Après cette deuxième épreuve, il y a eu un ras le bol dans la population", relate cette habitante de Saint-Martin-Vésubie.
Un "fab lab" rural
Boosté par un premier événement il y a un an, les Etats généraux de la transition écologique, le collectif, qui réunit 140 adhérents dont un noyau dur d’une vingtaine de motivés, s’est structuré par groupes thématiques pour passer à l’action: mobilités, énergie, low-tech…
"Ce qu’on veut, c’est devenir une vallée expérimentale, un fab lab pour essaimer nos expérimentations, notre savoir faire, nos résultats", explique Eric Comoglio, président depuis 2001 de l’association Vésubie découverte, et cheville ouvrière de l’initiative.
Co-stop, stérilisateurs de bocaux à l'énergie solaire, achats groupés...
Ensemble, les citoyens phosphorent. Ainsi, le groupe "achats groupés" planche sur l’acquisition de denrées alimentaires. "De la farine, dans un premier temps. Puis, pourquoi pas du vinaigre, du bicarbonate, voire du combustible pour se chauffer", détaille Hélène Martin.
Une commande de 30 tubes solaires pour stériliser des conserves est aussi dans les tuyaux, ou encore des tutos pour construire son four solaire.
"Chaque jour, 600 véhicules quittent la Vésubie pour aller vers Nice, avec seulement une personne à bord", constate par ailleurs Hélène Martin. Pour contrer ces chiffres, et ainsi limiter les émissions de gaz à effet de serre générées par ces trajets, le collectif réfléchit à relancer, via une application, le covoiturage mais aussi le "co-stop".
"Au bord de la route, cela pourrait prendre la forme de panneaux avec une marmotte devant lesquels il suffirait de se placer. Quand une voiture équipée du stickers marmotte passe, on sait alors qu’il s’agit d’un conducteur volontaire. L’idée, c’est aussi de sécuriser le stop pour les jeunes", détaillent Hélène et Eric.
Rendre la vallée résiliente aux crises
En filigrane, un enjeu de fond se dessine. Le même que celui qui a motivé les citoyens de l'association Remontons La Roya, autre vallée azuréenne éventrée par les catastrophes climatiques. "On pense aussi à des jardins partagés, par exemple. Faire de la transition écologique, d’accord. A condition d’aller vers la résilience. Comment consommer autrement, se préparer à des pénuries? Alex a montré qu’on n’avait aucune autonomie ni en nourriture ni en eau. Plus récemment, lors de la tempête Aline, il a fallu approvisionner Venanson en eau par hélicoptère", retrace Eric Comoglio.
Ici, on planche aussi sur comment remettre en circulation les canaux d’irrigation. "Seuls 30% sont aujourd’hui utilisés en Vésubie", relate Hélène Martin.
Animations et éducation au programme
Pour faire germer la dynamique, le Collectif de la transition en Vésubie Valdeblore compte bien occuper l’espace public. A son actif: déjà plusieurs ciné-débats.
"On réfléchit à comment intervenir dans les écoles, au collège de Roquebillière, au lycée de Valdeblore. Il y a une difficulté à séduire les jeunes, mais pour faire cette transition, on veut les embarquer", lance Eric.
Un groupe apolitique à disposition pour aider
Afin de "passer des mots à la mise en œuvre", ces citoyens motivés en appellent à toutes les bonnes volontés. "Ce territoire, c’est 6000 personnes, il y a du potentiel! Mais parfois, les gens préfèrent ne pas savoir, ils se détournent. Le défi, c’est de les ramener à adhérer de près ou de loin à l’importance de la transition", pose Eric. "Leur dire, que ce n’est ni un truc de bobos ni d’illuminés mais du pratico-pratique", rebondit Hélène.
Apolitique, le groupe, résolument constructif, espère "avoir l’oreille de tout le monde". "On aimerait juste dire aux maires, aux élus du coin : on a des experts avec nous, comment est-ce qu’on pourrait vous aider?", renchérit la fondatrice des Potagers de la Vésubie.
https://www.facebook.com/LespotagersdelaVesubie06/?locale=fr_FR
https://www.facebook.com/transitionvesubievaldeblore
contact.vesubie@gmail.com
Thierry, Patrick, Jérôme, Frédéric et les autres sont de jeunes retraités. Ingénieurs de formation, ils ont décidé de mettre leur temps libre et leur expertise au profit du maraîchage.
A Bar-sur-Loup (06), sur plus de 6000 m2 de terre, ils expérimentent des pratiques innovantes pour cultiver en optimisant les ressources en eau et en énergie.
L'objectif: arriver à une agriculture urbaine décarbonée, capable de répondre aux enjeux du réchauffement climatique.
"Nous menons une expérimentation à petite échelle dont le but est d'être utile," pose modestement Thierry Dumontel.
Sur la parcelle des Petits Loups maraîchers, il a mis en oeuvre avec ses comparses plusieurs actions innovantes, portées par leur association Meeed.(1)
Un tracteur diesel transformé en électrique
L'ingénieur à la retraite commence le tour de l'exploitation par le tracteur bleu garé à l'entrée. Il soulève le capot.
"En mai, on a remplacé le moteur diesel par un électrique. Pour alimenter ce moteur, on a un pack de batteries.
On donne ainsi une seconde vie, et 20 ans d'utilisation de plus, à un matériel qui a eu une empreinte carbone initiale.
Combien coûte cette transformation? "En matériel, le coût s'élève à environ 6000 euros. Sachant qu'un tracteur électrique neuf à l'achat représente environ 42 000 euros. C'est donc compétitif. Le but, c'est de montrer qu'on peut travailler le sol avec un engin à propulsion électrique." Silencieux, non polluant, et "zéro carbone et autonome car nos batteries sont alimentées par nos panneaux solaires qui se trouvent sur l'exploitation."
Il propose de nous montrer l'installation, soutenue par des financements européens.
Une exploitation alimentée par l'énergie solaire
Pour arriver au local technique, Thierry, Frédéric, Jérôme et Isabel qui comptent parmi les 10 chevilles ouvrières de l'association, cheminent le long des rangées de poireaux, navets, fenouils, salades, cébettes, choux-fleurs…
"On produit l'équivalent de 40 paniers par semaine, pour les membres de l'association qui s'engagent à consacrer 64 heures par an au jardin," explique Jérôme Destors.
Cette cinquantaine de familles apprennent un savoir-faire.
Notre souhait, c'est de transmettre la volonté de se réapproprier une partie de l'agriculture locale.
Au fond de l'exploitation, sur le toit du local technique, l'association a installé 12 m2 de panneaux photovoltaïques. "On a fait valider l'installation par des étudiants de l'école des Mines Paris-PSL à Sophia, commente-t-il. L'énergie produite charge des batteries lithium. Elle sert à alimenter le tracteur, les lumières, les outils portatifs mais aussi notre système d'irrigation, puisqu'on pompe l'eau."
Un système d'arrosage innovant, pour économiser l'eau
Pour permettre à leur exploitation d'être la plus économe en eau, les ingénieurs ont développé un logiciel. "L'irrigation est informatisée depuis un an.
L'installation considère l'évapotranspiration du jour, grâce aux données de notre station météo, et calcule les besoins en eau, chaque jour, de chaque plante.
"On va, par exemple, faire un calcul pour la carotte, la salade…"
Pour connaître les besoins des différents légumes plantés et ainsi configurer le logiciel, ils se sont appuyés sur une étude d'une étudiante en agronomie.
Ce système nous permet d'ajuster précisément la distribution d'eau sur chaque ligne.
Si la technique de calcul est connue, les ingénieurs retraités l'ont mise en œuvre.
"Notre plus-value est là, pour l'instant ce type de système n'est pas disponible dans le commerce."
Une installation innovante doublée d'une application que Jérôme Destors affiche sur son smartphone.
"On l'a développée pour pouvoir contrôler à la fois les pompes qui gèrent l'alimentation en eau et les vannes qui arrosent chacune des lignes."
A distance, il peut ainsi ouvrir et couper l'arrosage.
Pour éviter de gaspiller l'eau, ils ont mis en place un goutte à goutte, au pied des plants. "On arrose ainsi le minimum avec le moins de perte en évaporation."
Pour quelle économie ?
"On a réduit notre consommation d'eau de 30 à 40%", répond Thierry Dumontel, avant de nous emmener vers le lieu de stockage des légumes.
Une chambre froide économe en énergie
"On s'est équipé d'une chambre fraîche adiabatique." Il nous explique le principe de ce système connu des anciens.
L'évaporation de l'eau est rafraîchissante.
"Ainsi, dans quelques mois, quand il fera chaud, nous pourrons y stocker les paniers, on aura une température plus fraîche de 5 à 6° par rapport à l'extérieur et surtout une meilleure humidité. Ce modèle correspond à nos besoins où les paniers sont récupérés dans la journée."
Pour l'heure ce local est occupé par… des endives. "En hiver on avait de l'électricité disponible, mais pas de besoin, alors on en a créé, sourit Thierry Dumontel. La culture d'endives a besoin d'une température de 18°C et d'humidité. On chauffe les racines grâce à l'énergie de nos panneaux solaires."
Et demain?
Ces jardiniers ingénieurs veulent partager leurs expériences, montrer que des solutions alternatives sont viables et ainsi essaimer.
"Notre apport technologique peut aider les agriculteurs et maraîchers à prendre en compte la gestion de l'eau et la gestion de l'énergie. On collabore avec des maraîchers en installation: nous passons du temps pour les aider à définir leurs besoins et dans leurs choix."
Car le souci de ces ingénieux retraités est de faire œuvre utile.
On a 5 projets en gestation avec d'autres maraîchers en France qui sont attirés pour dupliquer cette expérience.
"Pour le tracteur électrique en rétrofit, ils s'adresseront à des entreprises qui commencent à s'y intéresser." Il espère que des sociétés industrielles niçoises et azuréennes y participeront.
"On vient d'apprendre que des aides sont possibles pour des solutions de retrofit, c'est une très bonne nouvelle".
Une initiative qui s'inscrit dans le cadre de l'association Meeed (Maraîchage Efficient en Eau et Énergie Décarbonée) qu'ils ont créée et présidée par Frédéric Charron.
Contact: Frédéric Charron. Tél : 06.24.39.57.67.
La tomate est une espèce majeure chez le jardinier amateur, notamment dans le Sud et c’est un légume composé à 95% d’eau. Donc elle en a besoin pour se développer. Pour autant, on peut continuer à en planter à condition d’adapter ses pratiques", pose Raphaël Tisiot, ingénieur d’expérimentation sur la tomate pour le CTIFL, basé à Nîmes. Voici les 7 informations à absolument connaître pour les faire pousser avec le moins d’eau possible.
#1 Transformer son sol en "éponge"
Avant de mettre ses tomates en terre, une bonne connaissance de son sol s’impose. "Certains retiennent moins l’eau que d’autres, comme les sols très sableux. Il suffit de jeter un seau d’eau sur du sable à la plage pour s’en rendre compte", note Raphaël Tisiot, qui préconise de faire une petite expertise de sa terre avant de planter.
Comment? Rien de plus simple: "On humidifie sa terre, on forme avec ses mains une motte puis on façonne un boudin, comme on le ferait avec de la pâte à modeler pour former un serpent. Si on peut faire ce boudin très fin pendant longtemps, c'est qu’il y a beaucoup d’argile dans le sol donc qu’il retient l’eau. Si, à l’inverse, il se brise tout de suite et part en poussière, c'est qu’il y a beaucoup de sable et donc que le sol retient moins l’eau."
Dans ce cas, il faut l'enrichir le sol: "en y apportant de la matière organique (du compost, des déchets de tontes…), on modifie sa structure pour un faire une éponge qui retiendra mieux l’eau", explique notre expert.
#2 Protéger sa terre
Une fois le sol prêt, il est temps de venir y mettre ses plants. Et, là encore, il y a un coup à prendre pour les rendre plus résistants aux aléas du climat, notamment au manque d’eau. "Quand on met sa motte en terre, il faut d’abord griffer la terre sur quelques centimètres autour, pour faire une sorte de “mini-labour“ afin que la pluie pénètre plus facilement dans le sol", conseille Raphaël Tisiot. Seconde étape, absolument "indispensable", dixit notre expert tomates: recouvrir son sol de paille.
"Un sol nu évapore l’eau beaucoup plus facilement. Avec un paillage, on divise par 3 la quantité d’eau à mettre dans le sol. Ça va aussi limiter l'apparition de mauvaises herbes qui entrent en concurrence avec la tomate en puisant, elles aussi, de l’eau."
#3 Choisir les bonnes variétés
"Il n’y a pas de variétés de tomates spécifiquement adaptées à la sécheresse. Néanmoins, il y a des typologies de fruits à privilégier", prévient Raphaël Tisiot. Plus la tomate est grosse, plus elle sera gorgée en eau donc en aura besoin pour pousser. Notre expert conseille ainsi aux jardiniers amateurs de privilégier des tomates au calibre plutôt petits: tomates cerises, grappes, poires, plutôt que cœur de bœuf, par exemple.
#4 Soigner son arrosage
"Toutes les tomates vont pouvoir résister à des apports d’eau moins fréquents, à condition de bien les y habituer", prévient notre spécialiste. Pour cela, il faut maîtriser sa stratégie d’arrosage dès la plantation. "Si on donne dès le début de l’eau à profusion et trop souvent à sa plante, elle va devenir feignante: sachant qu’elle aura toujours de l’eau en surface, elle va faire peu de racines et ne va pas les développer en profondeur", explique Raphaël Tisiot.
Il livre la bonne méthode d'arrosage à adopter: "à la plantation, on va faire un arrosage conséquent pour imbiber la terre, puis laisser passer une semaine à 10 jours avant d'arroser de nouveau la plante. Les racines vont ainsi suivre le trajet de l’eau dans la terre et s’habituer à la chercher en profondeur".
À savoir aussi: la plante consomme moins quand elle est petite que quand elle est grande. "Quand elle est encore une jeune pousse, on lui donne entre 1 et 2 litres, une fois tous les 5 jours. Entre 3 et 4 litres tous les 5 jours, quand elle est grande." Et on ne dégaine pas le tuyau à midi: "l’arrosage, c’est le soir ou le matin", précise Raphaël Tisiot.
#5 Entretenir ses plantes
Pour aider ses tomates à survivre en période de sécheresse extrême, le sécateur peut être un outil utile. "Les feuilles les plus basses de la plante sont aussi les plus vieilles, donc celles qui fonctionnent le moins. Mais elles continuent de transpirer. Si on les supprime ces feuilles, on supprime de l'évapotranspiration donc on préserve de l'eau", prévient Raphaël Tisiot du CTIFL.
Comment repérer à quel niveau couper? "Souvent, les feuilles qui sont sous le bouquet récolté ne sont plus utiles", précise-t-il. Un double avantage car ces feuilles, en prise avec le sol, sont aussi aux premières loges pour attraper des maladies (champignons, mildiou) qui menacent le développement de la plante.
#6 Abriter ses plants
"85% des tomates produites en France par les professionnels poussent sous serre en verre", éclaire Eric Brajeul, responsable du programme serres et abris au sein du CTIFL. Des équipements qui permettent de créer une situation optimale pour les plants en les mettant à l’abri des aléas climatiques mais aussi des ravageurs.
À l’échelle d’un particulier, l’option la plus pertinente est d’opter pour la pose d’un petit tunnel, dans un endroit bien exposé du potager. "Il s’agit d’une structure métallique recouverte d’un film plastique qui protégera la plante sans la priver néanmoins du soleil dont elle a absolument besoin pour se développer", détaille Raphaël Tisiot.
Quand le mercure grimpe trop, les amateurs dotés de ce type de structure ont une botte secrète pour éviter que leurs tomates ne dépérissent: "l’idéal est d’apposer sur le plastique une peinture blanche: un lait de chaux qui va avoir pour effet de limiter le rayonnement autour de l’abri", ajoute le spécialiste. Bon à savoir car, si les tomates aiment la chaleur, la formation des fruits se trouve perturbée dès qu’on commence à atteindre les 30 à 35°C.
#7 Sélectionner ses graines
Vous avez identifié dans votre potager un plant plus résistant qu’un autre, un warrior qui semble moins souffrir des chaleurs ou de la sécheresse? Gardez-en des graines en fin de saison.
"C’est ce qui est fait depuis des millénaires et a permis l'évolution des productions agricoles. Au paléolithique, quand les humains ont commencé à cultiver, on sait qu’ils gardaient les plus beaux épis de blé, les graines, pour les reproduire. C’est aussi possible au niveau amateur", conclut Raphaël Tisiot.
Au Nord de Montpellier, Pascal et Rachel Poot, agriculteurs professionnels, s’adonnent à ce travail de sélection sur la tomate depuis plus de 30 ans. "Il faut garder les semences des dernières tomates en fin de saison, conseillent-ils.