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"Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends." Par ces mots, Nelson Mandela aurait pu inspirer les départements victimes d’une cyberattaque. Notamment celui des Alpes-Maritimes. La collectivité territoriale avait subi une retentissante fuite de données, dans la nuit des 9 au 10 novembre 2022. Trois mois après, les départements cherchent à en tirer les leçons.
Rendez-vous à Nice pour un débrief
C’est à Nice, justement, que l’Assemblée des Départements de France (ADF) vient d’organiser son séminaire sur la cybersécurité. Au sein même de ce conseil départemental pris pour cible par le collectif Play Ransomware. Ces hackers s’étaient approprié 282 Go de données, avant de les diffuser. Soit 0,1 % du volume total des données de la collectivité.
Consolation pour le Département 06, si l’on peut dire : il n’est pas le seul à avoir subi pareille mésaventure. Neuf départements, quatre régions et 81 communes sont passés par là.
Trois mois après, le Département de Seine-et-Marne ne tourne encore qu’à 75 % de ses capacités. En deux ans, les cyberattaques ont bondi en France de 400 %.
La crainte du "rideau noir"
Au moins, "chez nous, les dégâts sont relativement mineurs", assure Charles Ange Ginésy, le président de l’instance départementale. Quelques photocopies de documents d’identité, entre autres, ont tout de même eu le temps de fuiter. L’alerte rapide a permis de tout éteindre, redémarrer secteur par secteur, et revenir à la normale en quinze jours.
Partant de là, "nous avons voulu faire le point sur les solutions apportées par les départements victimes d’attaques, en lien avec l’État", explique François Sauvadet, président de l’ADF. Le retour d’expérience du Département 06 a été "précieux". "Nous avons élaboré un process qui doit engager chacun des usagers du service et les agents eux-mêmes." Objectif : éviter "le rideau noir".
Le maître-mot: «"Vigilance". Après la cyberattaque de novembre, le premier réflexe demandé aux agents départementaux a été de muscler leurs mots de passe. Et de soigner leur déconnexion. "Il faut respecter un code de fermeture. Quand vous ne fermez pas la porte de votre tablette, c’est comme si vous ouvriez la porte de votre maison alors que rôdent des cambrioleurs", met en garde François Sauvadet.
"Intervenir sitôt l’anomalie repérée"
Parmi les grands axes d’action ? "Renforcer les outils d’alerte." "Organiser les données en silo, pour éviter qu’elles ne soient toutes contaminées en cas d’attaque." "Analyser le risque pour hiérarchiser les données à conserver."
Et surtout, "intervenir tout de suite, dès que vous repérez l’anomalie". Chaque département dispose aujourd’hui d’un référent cybersécurité.
Le protocole azuréen sera transmis à l’ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), puis partagé aux départements, voire aux communes. Un outil utile pour des départements "au cœur de la révolution numérique", dixit François Sauvadet. Essentiel pour la qualité du "service offert aux Français". Et pour conserver leur confiance.