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Les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets du réchauffement climatique. En juin 2024, c’est la mise en garde que formulait le Haut conseil pour le climat (HCC), organisme indépendant chargé d'évaluer la politique climatique de la France.
En cause, la difficulté de leur organisme à réguler leur température. "En raison de vagues de chaleur pouvant courir du printemps à l’automne, c’est plus spécifiquement leur présence à l’école qui pose question", notait Corinne Le Quéré, climatologue, alors présidente du HCC.
Alors que les enfants français passent près de 850 heures par an sur les bancs de l’école, celles-ci ne sont, dans leur grande majorité, pas adaptées à la nouvelle donne climatique. C’est ce que synthétise un rapport parlementaire, publié en décembre 2023 par la mission d’information sur l’adaptation de l’école aux enjeux climatiques. Ainsi, 86% des établissements scolaires de l’Hexagone réclament une rénovation, 10% présentent "un état de vétusté important". Un enjeu de sobriété énergétique autant que de santé publique. Mais aussi de qualité d’apprentissage.
"Selon les travaux du chercheur Pawel Wargocki conduits en 2019 cités par le ministère [de l’Education nationale], les performances scolaires des élèves diminuent lorsque la température des salles de classe devient trop élevée, qu’il s’agisse d’opérations de calcul ou de tests basés sur le langage", indique le rapport parlementaire. Il y a donc urgence à revoir la copie.
OK, mais comment s’y prendre? On a demandé à des experts de nous livrer leur feuille de route adaptée à nos territoires, hotspot du réchauffement.
#1 Revoir l’isolation thermique des écoles
Le constat. D’ici à 2050, la fréquence des vagues de chaleur devrait doubler, selon Météo France. En 2019, l’une d’entre elles avait d’ailleurs contraint le gouvernement à décaler de quelques jours la date du brevet des collèges, pour garantir la sécurité des élèves.
Comment s’adapter
Alors que de nombreuses écoles sont des passoirs thermiques, "les rénover est tout à fait possible", souligne Caroline Bianco-Gazay, consultante éco-habitat pour l’association Ecobatissons, qui réunit plus de 50 professionnels de la construction vertueuses dans les Alpes-Maritimes, le Var et les Bouches-du-Rhône.
Elle préconise une isolation par l’extérieur, permettant de limiter les ponts thermiques qui favorisent les arrivées d’air. Parmi les matériaux les plus pertinents, exit le béton. "Il est étanche, c’est comme porter une combi de plongée en plein soleil", image Michel Regis, architecte bioclimatique à Nice. "Les bottes de paille, un déchet agricole aux multiples avantages", abonde Caroline Bianco-Gazay. Disponible localement, donc peu polluant, le matériau présente un déphasage important. Concrètement, la chaleur met plus d’une dizaine d’heures pour le traverser, et pénètre ainsi dans le bâtiment en fin de journée
"Pour garder la fraîcheur à l’intérieur, il s’agit aussi de jouer sur l’inertie en utilisant des matériaux lourds, de la pierre ou encore de la terre, qu’on peut obtenir localement, et qui, mélangée à de la chaux peut également faire office d’enduit de finition à l’intérieur du bâtiment", poursuit Caroline Bianco-Gazay.
#2 Se protéger des rayons du soleil
#3 Mieux ventiler et chauffer les écoles
#4 Des établissements autonomes en énergies renouvelables
#5 Remettre la nature au centre des cours de récré
#6 Mieux gérer l’eau, les déchets , les horaires…
#1 S’interdire d’être un serial-cueilleur
Jolies fleurs sauvages, baies, petits fruits, herbes aromatiques… Les balades dans la nature sont souvent l’occasion de faire son petit marché. Mais attention: en forêt, il existe des règles pour la cueillette, mettent en garde les experts de l’Office national des forêts (ONF).
D’abord, tout dépend d’où vous mettez les pieds. Car les consignes changent selon que vous foulez une forêt communale (régie par une municipalité), privée ou domaniale, c’est-à-dire propriété de l’Etat.
"En forêt domaniale, la cueillette est tolérée. Il est possible de ramasser 5 litres (1 panier) de baies, fruits, champignons… Concernant les fleurs, celles-ci doivent être saisies à la main, et la récolte est d’au maximum le contenu d’une main", rappelle l’ONF.
Au-delà de ces limites, tout cueilleur est passible d'une amende pouvant aller jusqu’à 45 000 euros et d’une peine d’emprisonnement.
Les sanctions sont plus lourdes dans certains espaces et pour les espèces protégées. Pour savoir où vous mettez les pieds, l’outil en ligne Géoportail vous permet d’y voir plus clair sur le type de forêt où vous comptez aller.
#2 Privilégier les sentiers balisés, surtout au printemps
"Sortir des chemins autorisés accélère l’érosion des terrains fragiles et dégrade la végétation du sous-bois", prévient l’Office national des forêts. Surtout au printemps, période où la végétation repart, mieux vaut donc s’en tenir aux sentiers balisés.
Interdiction, par ailleurs, de s’aventurer dans une réserve biologique intégrale, "des espaces laissés en libre évolution, sans intervention de l’homme pour favoriser la biodiversité", dixit l’ONF.
En région Paca, c’est le cas, par exemple, de la réserve biologique intégrale des Maures, 2.531 hectares sous haute protection situés à cheval sur les communes varoises de Collobrières, Bormes-les-Mimosas et Grimaud. Un espace reconnaissable à une signalétique rouge "ACCÈS INTERDIT" sans équivoque.
Plus vertueux pour la nature, les sentiers balisés sont aussi plus sûrs. "Les parcelles forestières abritent du bois mort et une végétation masquant les irrégularités du sol: ces facteurs rendent la marche difficile pour les promeneurs et constituent un risque pour leur sécurité", selon l’ONF.
#3 Garder son chien à l'œil… voire en laisse!
"Tout au long de l’année, les chiens doivent impérativement rester sous la surveillance de leur maître et ne pas s’éloigner à plus de 100 mètres", pose l’ONF. Toutefois, la règle est plus stricte à l’arrivée du printemps.
"Du 15 avril au 30 juin, un arrêté ministériel impose aux propriétaires canins de tenir leurs animaux en laisse en dehors des allées forestières. L’allée forestière se comprend au sens large comme les routes, chemins ou sentiers forestiers, notamment les GR, mais aussi tous les chemins de promenade. En revanche, les cloisonnements forestiers, les pare-feux et les limites de parcelles ne sont pas considérés comme des chemins. En cas de non-respect, le contrevenant encourt une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros", met en garde l’ONF. Vous voilà prévenus.
#4 Pédaler ou circuler sans sortir des sentiers battus
Avis aux amateurs de petite reine: il est possible de pédaler en forêt "à la condition de circuler exclusivement sur les routes et chemins forestiers", selon l’ONF.
À noter que, dans les sites très fréquentés, "les vélos et les cavaliers peuvent être autorisés uniquement sur les chemins larges (au moins 2,50 mètres) et les itinéraires balisés."
N’en déplaise aux aventuriers: circuler en dehors de ces espaces balisés, c’est prendre le risque d'abîmer la végétation, d’entraîner le tassement des sols, d’en accélérer l'érosion et de déranger les animaux de la forêt.
En voiture ou en deux roues, les axes autorisés à la circulation sont extrêmement réduits. "Les routes fermées à la circulation sont signalées par un panneau d’interdiction ou une barrière. Même ouverte, elle équivaut à une interdiction de circuler. [...] Ne pas respecter la réglementation est passible d’une amende maximale de 1.500 euros et d’une suspension du permis de conduire pouvant aller jusqu’à trois ans. Le véhicule peut être saisi", précise l’ONF.
#5 Laisser les briquets, allumettes et autre silex à la maison
Le sujet est très sérieux tant la forêt est menacée par les flammes. "En 2022, plus de 7.000 feux ont été déclarés en France, représentant 63.000 hectares de forêt brûlés, dont 17.000 hectares sur le seul bassin méditerranéen. 90% des feux sont d’origine humaine", martèle l’Office national des forêts.
En balade dans la nature, fumer est donc une très mauvaise idée. Allumer un feu de camp ou faire un barbecue est strictement déconseillé.
"Le geste est passible d’amende et/ou de peine d’emprisonnement en cas d’incendie. Des réglementations plus strictes peuvent s’appliquer localement", met en garde l’ONF.
#6 Ne jamais jeter ses déchets verts ni ses restes alimentaires
En forêt, il va sans dire que jeter ses déchets est une hérésie. Mais il en va de même pour ses déchets verts, ce trognon de pomme ou encore ce morceau de jambon échappé du sandwich!
"Les uns favorisent le développement de plantes envahissantes, les autres sont un danger pour les animaux qui perdent leur instinct sauvage et risquent de s’empoisonner. Abandonner des déchets en forêt est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1.500 euros", précise l’ONF.
#7 Demander une autorisation pour y organiser un événement
Cours de sport, rassemblements, nettoyages, festivités... Il est possible d'organiser un événement en forêt domaniale, à condition d’en avoir l’autorisation.
"Toutes les demandes de manifestations doivent faire l’objet d’une sollicitation à l’ONF. Cela évite que des marcheurs, des cavaliers et des vététistes ou des associations se marchent sur les pieds", précise l’Office national des forêts.
Pour entrer en contact avec l’ONF, c’est par là. https://www.onf.fr/onf/+/249::contacter-lonf.html
Pour télécharger la charte du promeneur éditée par l’ONF, c’est ici. https://www.onf.fr/+/19c::charte-du-promeneur-jagis-pour-la-foret.html
La tomate est une espèce majeure chez le jardinier amateur, notamment dans le Sud et c’est un légume composé à 95% d’eau. Donc elle en a besoin pour se développer. Pour autant, on peut continuer à en planter à condition d’adapter ses pratiques", pose Raphaël Tisiot, ingénieur d’expérimentation sur la tomate pour le CTIFL, basé à Nîmes. Voici les 7 informations à absolument connaître pour les faire pousser avec le moins d’eau possible.
#1 Transformer son sol en "éponge"
Avant de mettre ses tomates en terre, une bonne connaissance de son sol s’impose. "Certains retiennent moins l’eau que d’autres, comme les sols très sableux. Il suffit de jeter un seau d’eau sur du sable à la plage pour s’en rendre compte", note Raphaël Tisiot, qui préconise de faire une petite expertise de sa terre avant de planter.
Comment? Rien de plus simple: "On humidifie sa terre, on forme avec ses mains une motte puis on façonne un boudin, comme on le ferait avec de la pâte à modeler pour former un serpent. Si on peut faire ce boudin très fin pendant longtemps, c'est qu’il y a beaucoup d’argile dans le sol donc qu’il retient l’eau. Si, à l’inverse, il se brise tout de suite et part en poussière, c'est qu’il y a beaucoup de sable et donc que le sol retient moins l’eau."
Dans ce cas, il faut l'enrichir le sol: "en y apportant de la matière organique (du compost, des déchets de tontes…), on modifie sa structure pour un faire une éponge qui retiendra mieux l’eau", explique notre expert.
#2 Protéger sa terre
Une fois le sol prêt, il est temps de venir y mettre ses plants. Et, là encore, il y a un coup à prendre pour les rendre plus résistants aux aléas du climat, notamment au manque d’eau. "Quand on met sa motte en terre, il faut d’abord griffer la terre sur quelques centimètres autour, pour faire une sorte de “mini-labour“ afin que la pluie pénètre plus facilement dans le sol", conseille Raphaël Tisiot. Seconde étape, absolument "indispensable", dixit notre expert tomates: recouvrir son sol de paille.
"Un sol nu évapore l’eau beaucoup plus facilement. Avec un paillage, on divise par 3 la quantité d’eau à mettre dans le sol. Ça va aussi limiter l'apparition de mauvaises herbes qui entrent en concurrence avec la tomate en puisant, elles aussi, de l’eau."
#3 Choisir les bonnes variétés
"Il n’y a pas de variétés de tomates spécifiquement adaptées à la sécheresse. Néanmoins, il y a des typologies de fruits à privilégier", prévient Raphaël Tisiot. Plus la tomate est grosse, plus elle sera gorgée en eau donc en aura besoin pour pousser. Notre expert conseille ainsi aux jardiniers amateurs de privilégier des tomates au calibre plutôt petits: tomates cerises, grappes, poires, plutôt que cœur de bœuf, par exemple.
#4 Soigner son arrosage
"Toutes les tomates vont pouvoir résister à des apports d’eau moins fréquents, à condition de bien les y habituer", prévient notre spécialiste. Pour cela, il faut maîtriser sa stratégie d’arrosage dès la plantation. "Si on donne dès le début de l’eau à profusion et trop souvent à sa plante, elle va devenir feignante: sachant qu’elle aura toujours de l’eau en surface, elle va faire peu de racines et ne va pas les développer en profondeur", explique Raphaël Tisiot.
Il livre la bonne méthode d'arrosage à adopter: "à la plantation, on va faire un arrosage conséquent pour imbiber la terre, puis laisser passer une semaine à 10 jours avant d'arroser de nouveau la plante. Les racines vont ainsi suivre le trajet de l’eau dans la terre et s’habituer à la chercher en profondeur".
À savoir aussi: la plante consomme moins quand elle est petite que quand elle est grande. "Quand elle est encore une jeune pousse, on lui donne entre 1 et 2 litres, une fois tous les 5 jours. Entre 3 et 4 litres tous les 5 jours, quand elle est grande." Et on ne dégaine pas le tuyau à midi: "l’arrosage, c’est le soir ou le matin", précise Raphaël Tisiot.
#5 Entretenir ses plantes
Pour aider ses tomates à survivre en période de sécheresse extrême, le sécateur peut être un outil utile. "Les feuilles les plus basses de la plante sont aussi les plus vieilles, donc celles qui fonctionnent le moins. Mais elles continuent de transpirer. Si on les supprime ces feuilles, on supprime de l'évapotranspiration donc on préserve de l'eau", prévient Raphaël Tisiot du CTIFL.
Comment repérer à quel niveau couper? "Souvent, les feuilles qui sont sous le bouquet récolté ne sont plus utiles", précise-t-il. Un double avantage car ces feuilles, en prise avec le sol, sont aussi aux premières loges pour attraper des maladies (champignons, mildiou) qui menacent le développement de la plante.
#6 Abriter ses plants
"85% des tomates produites en France par les professionnels poussent sous serre en verre", éclaire Eric Brajeul, responsable du programme serres et abris au sein du CTIFL. Des équipements qui permettent de créer une situation optimale pour les plants en les mettant à l’abri des aléas climatiques mais aussi des ravageurs.
À l’échelle d’un particulier, l’option la plus pertinente est d’opter pour la pose d’un petit tunnel, dans un endroit bien exposé du potager. "Il s’agit d’une structure métallique recouverte d’un film plastique qui protégera la plante sans la priver néanmoins du soleil dont elle a absolument besoin pour se développer", détaille Raphaël Tisiot.
Quand le mercure grimpe trop, les amateurs dotés de ce type de structure ont une botte secrète pour éviter que leurs tomates ne dépérissent: "l’idéal est d’apposer sur le plastique une peinture blanche: un lait de chaux qui va avoir pour effet de limiter le rayonnement autour de l’abri", ajoute le spécialiste. Bon à savoir car, si les tomates aiment la chaleur, la formation des fruits se trouve perturbée dès qu’on commence à atteindre les 30 à 35°C.
#7 Sélectionner ses graines
Vous avez identifié dans votre potager un plant plus résistant qu’un autre, un warrior qui semble moins souffrir des chaleurs ou de la sécheresse? Gardez-en des graines en fin de saison.
"C’est ce qui est fait depuis des millénaires et a permis l'évolution des productions agricoles. Au paléolithique, quand les humains ont commencé à cultiver, on sait qu’ils gardaient les plus beaux épis de blé, les graines, pour les reproduire. C’est aussi possible au niveau amateur", conclut Raphaël Tisiot.
Au Nord de Montpellier, Pascal et Rachel Poot, agriculteurs professionnels, s’adonnent à ce travail de sélection sur la tomate depuis plus de 30 ans. "Il faut garder les semences des dernières tomates en fin de saison, conseillent-ils.