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Les gestes sont précis et très délicats. Pour ne pas abîmer les plumes de l’oisillon qui tient dans le creux de sa main, Manon Prazuc, munie de gants ouvre délicatement son bec. Puis, à l’aide d’une pipette, la soigneuse donne à manger au martinet une bouillie de grillons et de vers. Epaulée par Sandra et Mireille, des bénévoles. Elles se relaient de 8 heures à 19 heures.
"On les nourrit toutes les deux heures, et, pour les plus jeunes c’est toutes les heures. Car les martinets ne peuvent pas manger tout seuls. Ici on supplée les parents pour qu’ils ne dépérissent pas. Et dans la nourriture on rajoute des suppléments vitamines, calcium", explique Alice Brunet, vétérinaire et présidente de l’association Totem Paca.
Blottis les uns contre les autres
Dans le centre relais de Cuers (Var), ouvert en urgence il y a une dizaine de jours, les poussins, se requinquent. A l’intérieur de grandes boîtes, posées sur des étagères das une pièce au calme, des petites cabanes en carton ont été fabriquées par Manon. "Ils adorent," sourit Alice Brunet.
Blottis les uns contre les autres, ils se nichent dans ces minuscules abris. "On essaie de reproduire un peu les conditions de leurs nids, mais évidemment ils ne sont pas dans leur environnement naturel donc ils sont assez stressés."
Plus de 220 poussins ont déjà été accueillis, dans le centre, aménagé dans l’aile d’un mas provençal au milieu des pins et des vignes.
Jusqu'à 50°C sous les toits
"On reçoit encore des dizaines d’appel tous les jours, d’habitants qui trouvent des martinets au sol. Les oisillons se jettent du nid, avant d’être en capacité de voler, pour ne pas mourir de chaleur, explique Alice Brunet. C’est une situation inédite par son ampleur. Elle est due à une canicule précoce, avec des températures records enregistrées depuis le 25 juin. A Toulon on a dépassé 43°C, sous les toits où ils nichent ça dépasse les 50°C."
Alors, dans le Var, les Alpes-Maritimes… Partout ces oiseaux migrateurs "tombent du ciel".
Et les SOS affluent.
"Cette espèce a la particularité de ne se poser que pour nicher: elle possède de toutes petites pattes qui ne lui permettent pas de sautiller ou se poser comme les autres oiseaux. Ainsi, un martinet au sol est forcément en détresse", explique la Ligue pour la protection des Oiseaux Paca.
Un vaste élan de solidarité
Face à l’urgence, l’association Totem Paca a lancé un appel sur sa page facebook. Et les renforts n’ont pas tardé à arriver. "On a réussi à mobiliser une quarantaine de bénévoles, qui viennent nous aider à nourrir les 150 martinets."
Sandra fait partie de cette "task force" qui permet aux oisillons de reprendre des forces. "Je ne me suis jamais occupé d’oiseaux, mais je veux être utile", glisse la jeune femme qui suit attentivement les consignes de Manon, la soigneuse.
De son côté, la mairie de Toulon a débloqué des fonds. "On a alloué 3.600 euros pour aider l’association à faire face aux coûts de cette situation d’urgence", note Clémence Mounier, conseillère municipale à Toulon en charge de l’animal en ville.
Tandis que l’association "Martinets d’ici et d’ailleurs", a remis lundi un chèque de 3.000 euros à Totem Paca pour soutenir son action.
"On a besoin de 3 à 4kg de grillons et de vers par jour pour l’alimentation des oisillons" note encore Alice Brunet.
Une fois que les martinets sont en capacité de voler, ils sont relâchés dans la nature. "On attend qu’ils pèsent entre 40 et 50 grammes, ce qui correspond à leur poids de forme."
Une cinquantaine d’entre eux se sont ainsi élancé dans le ciel. Non loin du centre d’urgence, dans un champ situé en bordure de vignes, Alice Brunet les aide à prendre leur envol. "Une fois requinqués, les martinets sont autonomes. Ils savent instinctivement se nourrir d’insectes, donc ils sont sauvés."
Dons, bénévolat, comment aider?
Pour venir en aide aux martinets, vous pouvez devenir bénévole au sein de l’association, qui doit faire face à une situation de crise. L’inscription s’effectuer par mail à l’adresse suivante:
contact@assototem.com
L’association lance un appel aux dons. Elle a ouvert une cagnotte en ligne.
Pour soigner et nourrir un martinet jusqu’à ce qu’il soit relâché, il faut compter 15 euros. "Les dons sont défiscalisés à 66%, seul 5,10€ resteront à votre charge après déduction d’impôts", souligne encore Alice Brunet.
Avant de lister le matériel dont ils ont également besoin: congélateur pour conserver la nourriture, caisses plastique 40×60cm, lampes et tapis chauffants, balances de cuisine, serviettes, sopalins, journaux, désinfectant Virkon®, tréteaux, tables, éponges, petits contenants…
Que faire si on trouve un martinet au sol?
Le placer délicatement dans un carton tapissé de tissu.
Garder le carton au frais, au calme.
Ne pas nourrir ni abreuver l’oiseau: son bec est extrêmement fragile.
Contacter immédiatement SOS Faune Sauvage. Tél: 04 83 65 02 79. De préférence par message whastapp assorti d’une photo de l’oiseau, ou par appel téléphonique.
Soutenez le fonctionnement du Centre de Soins pour la Faune Sauvage des Alpes-Maritimes ! Bonne nouvelle : le centre de soins pour la faune sauvage des...
Tara nourrit les oiseaux d’une manière pratique et est en outre multifonctionnel. Des boules de suif sont ainsi parfaitement adaptées, mais vous pouvez les transformez en un rien de temps en un distributeur de graines de tournesol ou de graines pour les oiseaux avec la bouteille en verre fournie. Et tout cela sans polluer la terre, étant donné que Tara est un matériau entièrement recyclé, notamment l’intérieur d’anciens emballages de boissons.
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Suspension mangeoires à oiseaux sur rembarde de balcon
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Nom anglais : Common StarlingNom scientifique : Sturnus vulgarisFamille : Sturnidae
Dans les hautes Pyrénées, juin 2024 Il me semble que c'était cet oiseau qui faisait un chant très particulier
Gazouillis - bisou - gazouillis
La Ligue pour la Protection des Oiseaux Provence-Alpes-Côte d'Azur LPO PACA est une association de protection de l'environnement qui agit pour l’oiseau, la faune sauvage, la nature et l’homme, et lutte contre le déclin de la biodiversité, par la connaissance, l'expertise, la protection, la formation l’éducation et la mobilisation.
Le 24 septembre dernier, un agent du Parc National du Mercantour (06) a trouvé au bord d’une rivière un oiseau qu’il ne pouvait confondre avec aucun autre : un Vautour fauve. Ce dernier était prostré, très maigre, et sa tête tombait sans qu’il ne puisse la relever. Sans l'intervention de ce professionnel, le vautour n'aurait jamais pu voler de nouveau.
Le garde nature a rapidement contacté le Centre de sauvegarde qui l’a redirigé vers la Clinique Vétérinaire Lingostière à Nice, afin que le rapace reçoive les premiers soins. Arrivé à la clinique, le vautour a reçu un diagnostic complet et passé une radiographie qui a révélé qu’un plomb était logé à l’arrière de son crâne. Les dégâts engendrés et la présence de ce plomb l’empêchait de tenir sa tête correctement : une opération rapide était nécessaire.
Le Dr Martinez, vétérinaire à la Clinique Lingostière, s'est déplacé en urgence pour la chirurgie du vautour. Il s’agissait d’une intervention sous anesthésie générale dont les chances de réussite n'étaient pas totales. Mais grâce à la réactivité et à la mobilisation de toute l’équipe, le vautour a survécu à son opération.
Il a passé quelques jours sous surveillance à la clinique avant de rejoindre le Centre de sauvegarde pour entamer sa convalescence. Des antibiotiques, des anti-inflammatoires et des antalgiques ont été nécessaires pour empêcher l’infection et calmer la douleur. Après une dizaine de jours passés en salle de soins, le rapace se portait mieux et avait un poids correct, il était alors prêt à rejoindre une petite volière extérieure.
Malgré ses progrès, le vautour n’était pas encore tiré d’affaires. En effet, le plomb qui lui a été retiré avait causé des dommages et il ne parvenait pas encore à tenir sa tête totalement droite, ce qui l'empêchait de voler. Au fil des semaines, nous avons constaté une évolution positive, il a donc pu rejoindre une grande volière de 64m de long, où il a pu commencer à planer en s’élançant du haut de petites butes, puis à voleter sur des distances de plus en plus longues.
Après 3 mois de soins, le vautour a pu retrouver la liberté, accompagné de deux autres congénères, dans les Gorges du Verdon. Un site de choix pour les vautours fauves, qui nichent dans les falaises calcaires et profitent des courants d’air ascendants pour voler et repérer les cadavres d’animaux dont ils se nourrissent. Les trois vautours ont pu être équipés de bagues afin de permettre le suivi de leurs futurs déplacements.
Dès l'accueil de ce Vautour fauve au Centre, nous avons effectué une déclaration auprès de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Comme tous les rapaces européens, le Vautour fauve est une espèce protégée : il est formellement interdit de lui nuire ou de le capturer, et les braconniers bravant ces interdictions sont passibles de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. En dépit des peines encourues, de nombreux oiseaux protégés sont régulièrement victimes de braconnage. En 2022, nous avons dénombré 24 individus d’espèces protégées victimes d’un tir illégal : 5 éperviers d’Europe, 4 buses variables, 4 faucons crécerelles, 3 faucons pèlerins, 2 aigles de Bonelli, 1 Héron cendré, 1 Héron garde-bœuf, 1 Faucon émerillon, 1 Milan noir, 1 Autour des palombes et le Vautour fauve que nous venons de vous présenter.
Découvert par article Nice Matin https://www.nicematin.com/animaux/comment-la-ligue-pour-la-protection-des-oiseaux-a-sauve-un-vautour-fauve-victime-dun-tir-a-la-tete-dans-le-mercantour-821459
Les oiseaux ont été aperçus à proximité de leur nid, sur une falaise, en train de couver et de protéger les oeufs à tour de rôle.
Avec les fortes chaleurs et les faibles précipitations, de nombreux animaux sauvages - notamment les oiseaux - peuvent se retrouver en difficulté. On vous donne des conseils pour les aider.
Non, nous ne sommes pas les seuls à souffrir de la chaleur et du manque d’eau. Cela n’aura échappé à personne, le mercure est monté ces dernières semaines et les alertes sécheresse ne cessent de se prolonger et de s’étendre. Mais ce ne sont pas seulement les hautes températures qui inquiètent, les faibles précipitations sont également dans les esprits.
Si la population a encore accès à l’eau, ce n’est pas toujours le cas de tout le monde. Certains animaux sauvages, eux, n’ont pas cette chance. "Ils ont du mal à trouver de l’eau, à se rafraîchir, explique Laura Diaz, de l’association UPA06. Beaucoup d’oiseaux sautent des nids ou des toits pour essayer de trouver un peu de fraîcheur. Il y a quelques jours, on nous a signalé une maman goéland qui a poussé ses petits d’un palmier parce qu’ils étaient en train de mourir de chaud."
"Une année particulière"
Un phénomène récurrent? Pas vraiment. "Cette année, c’est très tôt, poursuit Laura Diaz. On a beaucoup plus d’oiseaux pas encore plumés qui se retrouvent au sol. Là, c’est vraiment une année particulière. On a énormément de signalements de la part de particuliers."
Les oiseaux sont les principaux concernés, mais ils ne sont pas les seuls. "Des sangliers ont essayé de descendre dans le Paillon à Nice. Beaucoup de cours d’eau sont à sec. On a de l’eau stagnante dans certaines embouchures parce que l’eau n’est pas renouvelée."
Et cela entraîne des problèmes dus aux bactéries qu’on retrouve dans les eaux croupies. "Ils n’ont pas d’autre solution, ils sont obligés de s’hydrater dans ces points d’eau."
Difficile de lutter contre la sécheresse. En revanche, il est possible d’apporter un peu d’aide aux animaux en difficulté. Comment? "On conseille aux particuliers de mettre des coupelles d’eau chez eux. Il faut les remplir de pierres ou de branches pour éviter que les insectes - qui sont aussi en manque d’eau - ne se noient. Il faut renouveler l’eau tous les jours pour qu’elle soit fraîche et pour que cela évite la présence de moustiques."
Attention, il faut respecter scrupuleusement les consignes données lorsqu’un animal est recueilli.
Les gestes qui sauvent
Outre la sécheresse, de nombreux animaux sauvages sont régulièrement recueillis par des particuliers. Petit rappel du protocole strict à appliquer:
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Si vous voyez une blessure, que l’animal est en boule, amorphe ou qu’il n’est pas vif, il ne faut pas le laisser. Mettez-le dans un carton de type boîte à chaussure. Mettez du sopalin au fond du carton, faites des trous dans le couvercle, mettez-le au calme et dans le noir. Il ne faut pas lui donner à boire ou à manger.
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Ne mettez pas l’animal en cage car elle ne maintient pas la chaleur, contrairement à un carton, et cela stresse la faune sauvage.
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Vous pourriez rencontrer un jeune oiseau plumé au sol. S’il n’est pas blessé, il est seulement en émancipation et en apprentissage. Ce qui signifie que ses parents ne sont pas loin et s’occupent de lui. Il ne faut donc pas le prendre en pensant l’aider. S’il est dans un endroit dangereux il faut le remettre en hauteur dans un rayon de 30 mètres pour que ses parents puissent l’entendre et continuer de s’en occuper.
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Vous pouvez contacter la clinique vétérinaire référent faune sauvage, à Nice Lingostière au 04 93 29.84 11.