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Planter du paulownia, un arbre à la croissance ultrarapide, pour bénéficier de fabuleux rendements tout en luttant contre le réchauffement climatique, voilà la promesse de Treesition. Trop belle ?
Le soleil brille en cette fin juin à Clairac (Lot-et-Garonne). Avançant dans un champ, Daniel Dos Santos pointe du doigt les rangées d’arbres qui s’y enracinent. « Quand on les a plantés, ils faisaient 30 centimètres de haut », se réjouit-il. C’était au printemps 2023. Un an plus tard, certains mesurent plus de deux mètres ! Si cet entrepreneur au planning chargé prend (beaucoup) de temps pour recevoir des journalistes de Que Choisir dans sa forêt – son showroom, comme il l’appelle –, c’est pour communiquer sur la supposée imminence d’une révolution, celle de la culture du paulownia ; une essence d’arbre tropicale réputée pour sa capacité à grandir vite (lire aussi l’encadré).
Treesition, l’entreprise que cet ancien consultant du secteur pharmaceutique a fondée, compte en faire pousser des milliers dans le Lot-et-Garonne ainsi qu’ailleurs en Europe (Espagne, Belgique). Le patron a en effet une astuce permettant d’exploiter la vivacité des paulownias. « Nous les transformons en produits financiers », nous résume-t-il. Le montage est, sur le papier, assez simple. Les épargnants acquièrent des arbres auprès de la société, qui les plante sur ses terres ou sur des parcelles louées à des agriculteurs. Une fois qu’ils sont arrivés à maturité, 6 à 10 ans plus tard, Treesition organise leur coupe, les revend sous différentes formes (granulés, bois avivé, etc.) et partage avec les investisseurs le fruit de ce commerce. Un système où tout le monde serait gagnant : l’agriculteur qui loue ses terres, l’environnement grâce aux plantations captatrices de CO2 et, bien sûr, l’épargnant à qui l’on promet des rendements record.
En prime-time sur M6
Trop beau pour être vrai ? La question a dû venir à l’esprit des téléspectateurs ayant découvert Daniel Dos Santos dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6, le 7 février. Le chef d’entreprise y présente son projet devant un jury composé de personnalités du monde entrepreneurial comme Anthony Bourbon, Marc Simoncini ou Jean-Pierre Nadir. Malgré quelques échanges tendus, Daniel Dos Santos convainc, et Jean-Pierre Nadir annonce même qu’il investira dans sa société. Les clients affluent.
Treesition aurait alors, selon Daniel Dos Santos, vendu des arbres à « 200 à 300 Français ». Mais, quelques jours après la diffusion du programme, l’entreprise suspend la commercialisation de ses produits à destination des épargnants, notamment dans l’Hexagone. En cause, un imbroglio juridique. Treesition opère depuis une filiale installée en Belgique. Elle s’est, là-bas, signalée auprès du gendarme financier local (la FSMA). Pour exercer en France, il lui faut l’agrément de l’Autorité des marchés financiers (AMF)… qu’elle n’a pas. « C’est en cours, on est bien partis », assure Daniel Dos Santos à Que Choisir. Il affirme avoir déposé un dossier auprès de l’organisme.
Un investissement à risque…
Entrons un peu, maintenant, dans le détail de l’offre : Treesition propose deux sortes de placements. Le premier, baptisé SereniTree, serait « dérisqué ». En achetant des arbres 50 €, combien peut-on espérer empocher après plusieurs années ? Entre « 0 et 65 € », indique Treesition sur son site Internet. Bref, aucun capital n’est garanti. Rien de vraiment « dérisqué »… Le second produit, LiberTree, est facturé 130 € par arbre. Le bois est, ici, destiné à différents types d’acquéreurs, notamment des industriels. C’est un investissement risqué, dont les rendements annuels évoluent bizarrement. Interviewé par le média spécialisé Investisseur.TV, le 26 avril 2023, Daniel Dos Santos estimait que ceux-ci pouvaient « monter jusqu’à 40 % ».
Six mois plus tard, sur le site du magazine Forbes, l’entrepreneur vantait des taux « super élevés » de l’ordre de… « 20 % par an », équivalents à ceux « de la cryptomonnaie ». Enfin, à l’écrit, ce n’est plus la même limonade : dans une note communiquée au gendarme financier belge, il annonçait 12 % de rendement en novembre 2023, puis 11 % en février 2024 et 10 % en avril 2024… En un peu plus d’un an, la rentabilité a été divisée par quatre ! Elle reste, malgré tout, à un niveau cinq fois supérieur à celui généralement constaté dans le secteur forestier. Ce serait ça, « l’effet paulownia » : « Un arbre qui pousse plus vite avec des prix de vente plus importants, cela permet d’avoir des rendements deux à trois fois plus élevés que les autres investissements forestiers », soutient Daniel Dos Santos
… Ou une arnaque ?
Face à ce discours tortueux, posons la question : l’offre de Treesition est-elle une arnaque ? « Bien sûr que non, on répond à des obligations légales et notre modèle est revu par un expert forestier indépendant », certifie le dirigeant. Qui fournit à Que Choisir le rapport dudit spécialiste. S’il ne parle pas d’entourloupe, ce dernier pointe de gros risques. Tout d’abord, faute de recul sur cette culture originaire d’Asie, « personne n’est véritablement capable de savoir comment se comportent les paulownias sous nos latitudes ». Difficile, donc, de garantir qu’ils vont bien monter jusqu’au ciel, et encore moins quels volumes de bois l’entreprise pourra en tirer. Ensuite, Treesition table sur 34 à 176 m3 par hectare et par an. Des scénarios qualifiés de « très optimistes » par l’expert.
Et à qui va-t-on vendre tout ce bois ? S’il y a un marché du paulownia en Chine, souligne le rapport, il est « quasi inexistant en France et en Europe ». À quel prix, d’ailleurs ? Voici une donnée clé. Pour pouvoir verser des revenus équivalents à 10 % par an à ses épargnants, la société doit tirer une belle somme de la revente (aux alentours de 840 €/m3 de bois transformé). Le hic, puisque ce marché ne s’est pas encore développé dans notre pays, c’est qu’il n’existe pas non plus de prix de vente officiel de cette essence… Les projections de revenus futurs ne sont donc fondées que sur des estimations et des extrapolations effectuées par Treesition. Touchons du bois pour qu’elles se réalisent.
Le paulownia, un arbre « magique » ?
Ceux qui en font commerce présentent le paulownia comme « magique » par sa croissance rapide et sa repousse facile après une coupe. Leur discours commence à séduire des exploitants, mais plusieurs chambres d’agriculture ont alerté sur le manque de recul concernant cette culture. Alors, que vaut-elle ? Selon Frédérique Santi, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), le paulownia croît réellement très vite… avec une sacrée nuance : « Il y a peu d’endroits en France qui lui conviennent bien. » En effet, cette essence originaire d’Asie requiert un sol profond et de la chaleur estivale. Elle a besoin d’être irriguée pendant quelques mois, tout en craignant la surabondance d’eau. Elle est également sensible aux vents violents et aux gelées tardives. Surtout, d’après la spécialiste – et à rebours de ce qu’avancent ses promoteurs –, ces arbres ne peuvent pas s’épanouir chez nous s’ils sont plantés très serrés (à moins de 5 m l’un de l’autre).
Plan d’épargne entreprise (PEE) - 3 nouveaux cas de déblocage anticipé - Actualité - UFC-Que Choisir
Les sommes versées sur un plan d’épargne entreprise (PEE) sont en principe bloquées durant 5 ans. Une douzaine de situations spécifiques permettent de les récupérer avant cette échéance, sans impôts à payer. Trois nouveaux cas viennent désormais les compléter.
Pour des travaux de rénovation énergétique
Pour l’achat d’un véhicule propre
Pour une activité de proche aidant
Les autres cas de déblocage anticipé
le mariage ou la conclusion d’un pacs ;
la naissance ou l’adoption d’un 3e enfant ;
le divorce, la séparation ou la dissolution d’un pacs avec la garde d’au moins un enfant ;
l’invalidité du salarié, de son conjoint, de son partenaire de pacs ou de l’un de ses enfants ;
le décès du salarié, de son conjoint ou de son partenaire de pacs ;
la rupture du contrat de travail (licenciement ou démission) ;
le surendettement ;
la création ou reprise d’une entreprise (par le salarié, son conjoint, son partenaire de pacs ou l’un de ses enfants) ;
l’installation en vue d’exercer une profession non salariée ;
l’acquisition de parts sociales d’une Scop (société coopérative de production) ;
l’acquisition, l’agrandissement ou les travaux de remise en état (suite à un arrêt de catastrophe naturelle) de la résidence principale ;
ou en cas de violences conjugales.
Selon les cas, la demande peut être formulée à tout moment (décès, violence conjugale par exemple) ou doit l’être dans les 6 mois maximum qui suivent certains événements (mariage ou naissance du 3e enfant par exemple). Dans tous les cas, les sommes récupérées sont totalement exonérées d’impôt sur le revenu. Seuls les gains sont soumis aux 17,20 % de prélèvements sociaux.
Dans le cadre de la loi « portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat », qui vient tout juste d’être adoptée au Parlement, les salariés qui détiennent actuellement un plan d’épargne salariale vont pouvoir débloquer leur argent dans des conditions fiscales avantageuses, mais cadrées.
UN DÉBLOCAGE FACILE
Concrètement, d’ici à la fin de l’année, sans formalisme spécifique, tout salarié va pouvoir récupérer tout ou partie de son épargne logée dans son PEE en précisant que sa demande s’inscrit dans le cadre de la loi pouvoir d’achat. Il lui suffira d’en faire la demande par courrier ou en ligne (via son espace sécurisé) auprès de l’organisme teneur de compte et d’attendre le virement sur son compte bancaire.
Seules limites imposées par le législateur : il ne sera pas possible de récupérer son épargne si celle-ci est logée dans des fonds investis dans des entreprises solidaires. Même chose si les sommes versées au titre de la participation ou de l’intéressement ont permis l’achat de titres de l’entreprise, sauf si un accord d’entreprise l’autorise.
SANS FRAIS, NI IMPÔT, NI MÊME PRÉLÈVEMENTS SOCIAUX
Il sera possible d’effectuer cette démarche en une ou plusieurs fois d’ici à la fin de l’année, dans la mesure où le total des sommes retirées par anticipation n’excède pas 10 000 € par personne, soit 20 000 € par foyer fiscal si chaque membre du couple est titulaire d’un PEE. Les sommes ainsi récupérées ne seront pas imposables, et mieux encore, elles ne seront pas non plus grevées des 17,20 % de prélèvements sociaux.
Seul impératif fixé par les parlementaires : ne pas les réinjecter au sein de quelque support d’épargne que ce soit (livret A, contrat d’assurance vie, PEA…). Enfin, pour que ce déblocage anticipé permette ‒ c’est son but ‒ de financer soit l’achat d’un ou de plusieurs biens, soit la fourniture d’une ou de plusieurs prestations de services, le bénéficiaire devra garder les preuves d’achat ou les factures durant 3 ans, durée qui correspond au délai de reprise imparti à l’administration fiscale pour effectuer un contrôle.
(1) Source : Dares, ministère du Travail.
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