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Près de Marseille, un discret centre de primatologie héberge et élève depuis des décennies des centaines de primates destinés à des expériences scientifiques en laboratoire.
Quelque 3.500 singes ont été utilisés en 2023 à des fins scientifiques en France, notamment en neurosciences, immunologie ou encore pour certaines phases précliniques de tests de vaccins et médicaments. La majorité d’entre eux ont fini euthanasiés pour leur éviter une souffrance trop importante.
Publié le 26 juin 2025
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Dans Le Cid, Pierre Corneille fait dire à Rodrigue cette phrase pour signifier que l’expérience et la maturité ne remplacent pas toujours le talent. Qu’en est-il en matière de placements ? L’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, aime à rappeler que les performances passées ne présagent pas des résultats futurs. Quant aux enveloppes d’épargne les plus détenues, comme l’assurance vie, elles font en général la part belle aux nouveaux contrats, qui concentrent les efforts d’innovation des compagnies. Par ailleurs, l’imagination des financiers étant prolifique, l’épargnant est confronté à une offre de produits foisonnante. Mais faut-il céder à l’attrait de la nouveauté ? Comment faire le tri entre simple effet de mode et solution d’avenir ? On vous aide à y voir plus clair.
SOMMAIRE
- On y va sans crainte
Alors que les fonds eurocroissance remplissent leur mission sans faire d’étincelles, les derniers-nés en euros s’avèrent prometteurs. PER et ETF, eux, sont plébiscités.
L’eurocroissance - Pour une prise de risque limitée
Les fonds croissance, ou eurocroissance, ont été lancés en 2014. Mais face à l’échec commercial du dispositif, ce dernier a été remanié par la loi Pacte de 2019. Le concept reste toutefois le même : ces supports visent à offrir une garantie, totale ou partielle, uniquement à l’échéance d’une durée fixe connue à la souscription, 8 à 10 ans la plupart du temps, en échange d’une rémunération plus élevée que sur un fonds en euros. Fin 2024, les encours de ces produits, défendus par une poignée d’assureurs, dont Generali, Axa et, récemment, Allianz, atteignaient 11 milliards d’euros. Malgré une forte progression depuis trois ans, cela ne représente qu’une goutte d’eau parmi les 2 000 milliards d’euros investis en assurance vie. « Ces produits n’ont jamais vraiment décollé et l’offre est limitée, mais ceux qui existent remplissent leur contrat », souligne Samuel Hellio, conseiller en gestion de patrimoine à Caen (14). Ainsi, le fonds eurocroissance d’Axa France, garanti à 100 % à une échéance définie par le client, a rapporté 2,84 % par an, en moyenne, sur les cinq dernières années. Chez Generali, le support G Croissance 2020, dont le capital est garanti à 80 %, affiche un rendement annuel moyen de 2,57 %. Ces supports permettent aux épargnants les plus frileux de diversifier leur contrat avec une dose de risque limitée et pilotée par l’assureur.
Notre conseil De tels supports présentent un intérêt si vous comptez utiliser votre assurance vie pour un projet précis. Dans ce cas, vous pourrez faire coïncider la garantie du fonds avec la date à laquelle vous envisagez de récupérer vos capitaux.
Les fonds en euros - Des produits prometteurs
Depuis deux ans, les taux d’intérêt ont fortement augmenté, ce qui a entraîné un renchérissement de la dette pour l’ensemble des acteurs économiques. Ce phénomène touche notamment les obligations, ces titres de dette cotés, émis par les États comme par les entreprises. Cette situation s’avère favorable aux épargnants, dans la mesure où les fonds en euros sont majoritairement composés d’obligations. Les assureurs peuvent désormais investir dans des titres mieux rémunérés. Une poignée d’acteurs a d’ailleurs tiré parti de ce contexte pour créer de nouveaux fonds en euros. « Ceux-ci n’ont pas d’historique, donc pas de stock d’obligations à taux réduit en portefeuille, ce qui leur assure un potentiel de performance intéressant pour les 8 à 10 prochaines années », estime Samuel Hellio. Les premiers résultats (lire le tableau ci-dessous) sont encourageants, mais avant de souscrire, il convient d’examiner attentivement certains éléments. D’abord, si on souhaite bénéficier de ces fonds, il faut ouvrir un contrat auprès d’un nouvel acteur. Or, la fiscalité de l’assurance vie étant allégée à partir de la huitième année, cela implique de repartir de zéro dans le décompte. Autre point de vigilance : les conditions d’accès à ces supports. Par exemple, chez Corum, il est impossible d’y engager plus de 25 % du contrat. Il est donc essentiel d’en étudier toutes les caractéristiques : frais, supports d’investissement, etc.
Notre conseil Si vous ne voulez pas souscrire une nouvelle enveloppe, intéressez-vous aux bonus de rémunération accordés par nombre d’assureurs. Certains les ajoutent au rendement annuel des contrats investis pour partie en unités de compte. Le surplus de taux est potentiellement très significatif. D’autres proposent un gain supplémentaire aux épargnants qui reversent de l’argent frais sur leur contrat. « Cela permet d’avoir une rémunération allant jusqu’à 4 % en ce moment », évalue François Louarn, directeur général délégué de La Financière d’Orion. Vérifiez bien les conditions afin de dénicher les bonnes affaires.
Le PER - Un succès solide
Né en octobre 2019, le plan d’épargne retraite (PER) s’est fait une place de choix. Plus de 11 millions de Français en détiennent au moins un, à titre individuel ou via leur entreprise. Il remplace tous les produits retraite existant auparavant (Perp, Madelin, Perco, etc.), afin de proposer une solution unique et simplifiée. La loi a apporté deux améliorations majeures à ce support. D’abord, les fonds sont récupérables sous la forme d’un capital lorsqu’on prend sa retraite, là où le Perp et le Madelin imposaient une sortie en rente viagère. Ensuite, les montants versés sont déductibles des revenus imposables. « De ce fait, il concerne uniquement ceux qui payent l’impôt sur le revenu », souligne Amandine Chaigne, présidente d’Ade-ci Family Office. D’autant que cet atout a ses contreparties : les sommes sont bloquées jusqu’à la fin de la vie active et les retraits seront, eux, imposés. Le PER intéressera donc plus particulièrement les épargnants avec une tranche marginale d’imposition d’au moins 30 %. Et il sera encore plus adapté aux professionnels, comme les libéraux, qui anticipent une forte baisse de revenus à la retraite, susceptible de les conduire à descendre d’une tranche dans le barème de l’impôt. Ceux-là feront coup double. Car en versant sur un PER l’économie d’impôt réalisée, ils pourront investir davantage et bénéficier à long terme de gains substantiels. « Pour que l’opération soit pertinente, il faut avoir au moins 10 ans devant soi, investir régulièrement et opter pour des placements performants », précise Samuel Hellio.
Notre conseil Listez vos vieux contrats retraite et, s’ils n’ont pas de clauses spécifiques, tel un rendement garanti, transférez-les sur un PER. Vous profiterez ainsi des atouts d’une enveloppe moderne, et notamment d’une gamme de supports bien plus riche.
Les ETF - Plébiscités (à juste titre) par les jeunes
Même s’ils existent depuis plus de 30 ans, les ETF ont émergé récemment, pour devenir la coqueluche des jeunes investisseurs. De quoi s’agit-il ? Les ETF, pour exchange-traded funds ou fonds indiciels cotés, sont des fonds reproduisant la performance d’un indice de marché, comme le CAC 40 pour la Bourse parisienne ou le S&P 500 pour les grandes valeurs américaines. Et ce à moindres frais. Ils se différencient des fonds classiques, dits actifs, qui visent, eux, à battre les indices grâce à une sélection de titres prometteurs, mais dont la gestion est bien plus onéreuse et sans garantie de succès. C’est ce que prouvent, année après année, les études qui comparent les résultats des deux approches. « Entre un ETF et un fonds actions de sa banque, il y a un différentiel de frais de gestion d’environ 1,5 %, ce qui entraîne une vraie différence de performance sur le long terme », justifie Samuel Hellio.
Cependant, les ETF ne constituent pas une martingale. Investissant sur les marchés financiers, notamment en actions, ils en supportent les mouvements à la hausse comme à la baisse. « À long terme, ces placements sont rentables. À court terme, il faut toutefois être en mesure de supporter la volatilité de la Bourse », souligne Thaïs Castang, du cabinet de gestion de patrimoine L&A Finance. D’autant qu’il n’existe aucun gérant aux commandes pour ajuster le portefeuille quand les marchés déraillent. Ces produits présentent en revanche l’avantage d’être simples à comprendre, et permettent de diversifier aisément un portefeuille boursier. Par exemple, les ETF reproduisant le MSCI World, l’indice représentatif des grands marchés développés, intègrent 1 350 titres de sociétés cotées dans le monde. « Mais attention, car les trois quarts sont des valeurs américaines. Donc, la diversification géographique n’est pas optimale », pointe Amandine Chaigne. De ce fait, mieux vaut combiner plusieurs supports.
Notre conseil Malgré les atouts des ETF, soyez sélectif et menez une analyse poussée pour comprendre ce que vous achetez et les risques inhérents. « Mieux vaut cibler des ETF avec un encours suffisamment important, d’au moins 300 millions d’euros, car c’est un gage de bonne santé », recommande Olivier Herbout, cofondateur de la plateforme d’investissement Ramify.
- On se montre prudent
Le private equity, les fonds obligataires datés et les nouvelles SCPI peuvent être très intéressants, mais ils restent des supports risqués.
Les fonds de private equity - Ils cherchent encore leur public
Autrefois réservé aux grandes fortunes, l’investissement dans le capital d’entreprises non cotées – le private equity – se démocratise peu à peu. Désireuses d’élargir leur clientèle, les sociétés de gestion spécialisées travaillent désormais à proposer des fonds adaptés aux particuliers, accessibles en direct ou via un contrat d’assurance vie. « L’offre va progressivement s’étoffer, mais la construction d’un produit et son référencement chez les assureurs prennent du temps », souligne Olivier Herbout. Ce type de fonds présente plusieurs atouts, à commencer par la perspective de rendements supérieurs à ceux des marchés cotés. Selon l’association professionnelle France Invest, le private equity a généré une performance moyenne de 13,3 % par an sur les 10 dernières années. « On oublie parfois de dire qu’il y a des écarts de performances énormes d’un produit à l’autre, rappelle cependant Samuel Hellio. Il est aussi possible de perdre beaucoup ! » De fait, le private equity demeure un investissement risqué, à manier avec précaution. La plupart des professionnels préconisent de ne pas y consacrer plus de 5 à 10 % de son patrimoine financier. « Il faut, en outre, redoubler de vigilance quant aux entreprises financées et à la qualité des sociétés de gestion, pour s’assurer de la viabilité de l’investissement, recommande Thaïs Castang, de L&A Finance. Pour cela, vérifiez l’ancienneté de la société de gestion et ses performances passées. Étudiez aussi l’orientation et la stratégie du fonds. » Prenez garde également aux frais, souvent élevés, qui peuvent peser sur le rendement final. Enfin, il est conseillé d’aborder ce type de placement avec un horizon de long terme, généralement de 8 à 10 ans. « Certains produits permettent de sortir plus rapidement, mais attention : si le marché se complique, il y aura un embouteillage à la sortie, et les retraits risquent d’être bloqués », prévient Samuel Hellio.
Notre conseil Selon la somme à placer, mieux vaut diversifier son investissement sur plusieurs fonds, dotés de stratégies distinctes et gérées par des sociétés différentes. En cas d’accident sur l’un d’entre eux, les autres permettront de limiter les pertes.
Les fonds à échéance - À bout de souffle
Ces deux dernières années, les fonds obligataires datés (ou à échéance) ont rencontré un franc succès. Ces supports investissent dans des titres de dette émis par des entreprises sur les marchés, appelés obligations, avec une particularité : ils ont une durée de vie qui est définie à l’avance (2029 ou 2031, par exemple) et acquièrent des obligations arrivant à échéance à cette même date. « Cela permet de figer un taux de rendement et, par conséquent, de donner de la visibilité aux investisseurs », explique le conseiller Samuel Hellio. Le principal risque ? La faillite d’une entreprise financée, qui ne serait alors plus en mesure de rembourser sa dette, ce qui viendrait réduire les performances promises. C’est pourquoi ces fonds sont habituellement très diversifiés, répartis sur une centaine de sociétés. Depuis la remontée des taux d’intérêt, les rendements affichés étaient particulièrement attractifs. Néanmoins, dans un contexte de baisse progressive de ces taux, le niveau de rémunération ne compense plus aussi bien le risque lié à une éventuelle faillite. Une fois les frais déduits – ceux du fonds et, le cas échéant, ceux du contrat d’assurance vie –, la performance nette pour l’investisseur devient moins compétitive. Il est donc essentiel de la comparer à celle de votre fonds en euros afin de juger de la pertinence de ce type de placement.
Notre conseil Si vous ciblez ce type de produits, privilégiez des sociétés de gestion expérimentées, à l’instar de La Française, Tikehau Capital ou encore Edmond de Rothschild Asset Management.
Les nouvelles SCPI - Une option séduisante
Par le passé, les Français ont largement plébiscité les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), ces fonds investis dans l’immobilier professionnel. Toutefois, en 2023, la crise immobilière a commencé à impacter la valeur de ces produits. Les plus affectées ? Les SCPI spécialisées dans l’immobilier de bureau, confrontées à une double peine : la hausse des taux d’intérêt et l’évolution des usages liés au télétravail. Certains véhicules historiques ont accumulé les problèmes, contraints de baisser le prix de leur part et d’annoncer de possibles réductions de leur distribution pour l’année en cours. Cerise sur le gâteau, les porteurs de parts rencontrent souvent des difficultés à sortir de ces fonds, faute de nouveaux souscripteurs. Pourtant, dans ce contexte, 19 SCPI ont été créées rien que l’an dernier… L’objectif ? Profiter d’un marché en repli pour acquérir des biens à des prix attractifs, potentiellement très rentables dans les prochaines années. D’ailleurs, ces nouvelles SCPI ont, pour la plupart, affiché des taux de distribution 2024 nettement supérieurs à la moyenne (4,72 %). Se précipiter sur ces nouveautés semble donc tentant, mais il faut faire preuve de prudence.
« Il faut regarder au cas par cas, car il y a sur le marché beaucoup de sociétés de gestion récentes avec de nouvelles équipes, analyse Amandine Chaigne, d’Ade-ci Family Office. Le problème, c’est la pérennité des performances annoncées, car un placement immobilier s’envisage sur au moins 15 ans. » En effet, tous ces nouveaux produits ne survivront pas, faute d’atteindre une taille critique. Il est par conséquent préférable de privilégier les SCPI lancées par des sociétés de gestion solides et bien établies. Un bon indicateur ? Leur taille après 12 mois d’existence : elles doivent avoir dépassé les 100 millions d’euros de capitalisation.
Notre conseil Avant de souscrire, prenez le temps de lire les derniers bulletins trimestriels de la ou des SPCI ciblée(s). Ces documents, relativement courts et faciles d’accès, regorgent d’informations pratiques sur le produit : son encours, ses dernières acquisitions, le nombre de locataires, etc.
Comment s’adapter au changement climatique? Le géographe Samuel Robert participera mercredi à Nice à l’assemblée générale de l’Agence d’Urbanisme Azuréenne. Il imagine la Côte d’Azur de demain.
Quels sont les principaux défis climatiques sur la Côte d’Azur?
Le réchauffement climatique se traduit dans les villes de la Côte d’Azur par le problème des îlots de chaleur urbains mais aussi des températures nocturnes élevées l’été. De plus, on observe une récurrence de précipitations violentes qui causent des inondations, des glissements de terrain et des éboulements comme le long des routes des vallées. Enfin, l’élévation lente du niveau de la mer et des événements météo extrêmes vont accroître l’érosion du littoral qui sera touché également par les submersions marines
Faut-il construire moins… ou autrement?
Le littoral de la Côte d’Azur est déjà très urbanisé. Est-ce dans l’intérêt des habitants de continuer de construire et pour faire quoi? Par exemple à Nice le taux de résidences secondaires est de 13,8% et le taux de logements vacants de 12,9%, ce qui signifie que plus d’un logement sur 4 n’est pas accessible aux Niçois. De plus les rares espaces disponibles qui pourraient être construits ne sont pas forcément épargnés par les risques, comme la plaine du Var exposée aux inondations.
Si on veut accueillir de nouveaux habitants alors que le territoire est saturé, on n’est pas dans une vision soutenable. Le modèle de la Côte d’Azur fondé sur l’économie de l’accueil est à repenser.
Comment repenser le modèle économique?
Une réorientation économique ne se décrète pas, elle se construit dans la durée. D’ailleurs la Côte d’Azur y a déjà réfléchi avec la création de la technopole de Sophia Antipolis. Mais le tourisme pèse lourd, et cette spécialisation est si forte que ça ne changera pas du jour au lendemain. Il est possible de diversifier avec les services à la personne, la Silver economy (ndlr: autour du 3e âge), l’informatique, la santé… A minima il faut réduire l’emprise de l’économie résidentielle, par exemple les Airbnb qui sont des logements soustraits à la population active. C’est une décision réglementaire qu’il faut faire accepter.
Comment verdir la ville pour lutter contre les îlots de chaleur?
Beaucoup de villes comme Lyon par exemple réintroduisent des arbres et désimperméabilisent les sols. Les végétaux filtrent la poussière, la pollution, créent de l’ombre et régulent la température. Quand ils sont bien conçus, les aménagements végétaux laissent pénétrer l’eau dans les sols. Mais, beaucoup de végétaux en ville sont sans connexion avec les sols car ils sont dans des fosses. Dans ce cas-là, la difficulté c’est que la végétation a besoin de beaucoup d’entretien. Les arbres, notamment, doivent être arrosés car ils ne peuvent pas puiser d’eau ni de nutriment dans les sols. Or l’eau sera un problème majeur dans le futur dans les Alpes-Maritimes et le Var. Avec la raréfaction des précipitations et la réduction de l’enneigement, si ces arbres nécessitent beaucoup d’eau, cela posera un problème d’adaptation. Il est donc important de se poser la question de quels arbres on choisit et de comment ils sont implantés et entretenus.
Quelles solutions pour mieux protéger les habitants face aux crues éclair?
Aujourd’hui on est encore trop dans une logique de réponse technique aux risques. On monte des digues et des murs, et on pense qu’on est à l’abri. Ce n’est pas vrai. Dans les années 1990, l’aéroport, le MIN, le Cadam, dans le lit majeur du Var ont été inondés. Pour répondre à ce risque on a reconstruit et surélevé les digues et on a bâti le nouveau quartier Nice-Méridia. On a choisi une réponse technique mais on a aussi augmenté la vulnérabilité du territoire.
Il faut arrêter de construire là où il y a un risque. Faut-il investir pour un super centre commercial (ndlr: Cap 3000) à l’embouchure du Var? Etait-il judicieux de construire au bord de mer, à Menton, le musée Jean Cocteau, aujourd’hui fermé à cause des inondations? La localisation de l’hôpital Lenval à Nice est-elle optimale? Des équipements d’une telle importance ne peuvent se situer dans des endroits exposés. C’est compliqué de décréter une relocalisation, mais sur les 20 ou 30 prochaines années, il faudra planifier des procédures pour réduire la vulnérabilité du territoire.
Quelles zones sont les plus vulnérables à la mer qui monte et comment s’y préparer?
La route du bord de mer entre Saint-Laurent-du-Var et Antibes, mais aussi l’aéroport de Nice. Il est évident qu’on ne peut pas fermer et relocaliser l’aéroport, ce serait la mort économique de la région. Mais on peut proposer une adaptation organisationnelle, c’est-à-dire qu’avec l’aide d’un système d’alerte efficace, on le ferme en cas d’événement extrême, puis on remet en état l’infrastructure quand il est passé. En matière de changement climatique on doit penser l’impensable. Par exemple, que fait-on si une tempête exceptionnelle projette un avion contre la verrière du Terminal 2?
En 2050, à quoi pourrait ressembler une Côte d’Azur qui aurait engagé sa transition écologique?
Une manière pour la Côte d’Azur d’avancer sur la transition écologique et sociale serait de réduire le logement vacant en diminuant les flux touristiques dont on pourrait se passer. Airbnb ne nourrit pas utilement l’économie régionale et génère de nombreux déplacements notamment en avion. De plus comme les actifs n’arrivent pas à se loger sur le littoral ils s’éloignent de leur lieu de travail, ils prennent la voiture et génèrent des bouchons. Résultat, la Côte d’Azur a un mauvais bilan carbone. En travaillant sur le logement, on pourrait améliorer un peu la situation.
De nombreuses solutions existent pour payer moins d’impôts, mais encore faut-il, pour profiter pleinement de l’avantage fiscal promis, en maîtriser le fonctionnement et en connaître les limites. Décryptage.
Ordre et limite d’imputation. Si vous engagez des dépenses ouvrant droit à des réductions d’impôt et à des crédits d’impôt, le fisc commencera par imputer les premières sur vos impôts de 2026, puis il imputera les seconds sur les impôts restants. Mais vos réductions d’impôt seront prises en compte uniquement dans la limite du montant de vos impôts et la fraction excédentaire sera perdue. Elle ne vous sera pas remboursée et vous ne pourrez pas l’imputer sur vos impôts des années suivantes. Au contraire, si vos crédits d’impôt dépassent vos impôts diminués de vos réductions d’impôt, le fisc vous remboursera l’excédent.
Un plafonnement à optimiser. Certains bonus fiscaux ne sont pas soumis au plafonnement global et ils augmentent d’autant vos capacités de défiscalisation. C’est le cas des réductions d’impôt pour don, investissement immobilier en Malraux, versement d’une prestation compensatoire ou de primes sur un contrat de rente-survie ou d’épargne handicap, frais de scolarité ou frais de séjour en Ehpad, ainsi que des crédits d’impôt pour équipement du logement ou versement de cotisations syndicales. Ces dispositifs sont avantageux si vous êtes lourdement imposé. Vous pouvez les utiliser pour alléger vos impôts au-delà de 10 000 € par an en les cumulant avec des avantages soumis au plafonnement.
Des plafonnements à cumuler. Depuis janvier 2024 et jusqu’à fin 2028, vous avez droit à une réduction d’impôt de 30 %, ou de 50 % si vous investissez dans le capital d’une PME ayant le statut de jeune entreprise innovante (JEI), en direct ou via un fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI). Ce bonus est soumis à un plafonnement spécifique fixé à 50 000 € par foyer sur la période 2024-2028. Vous pouvez aussi l’utiliser pour alléger vos impôts au-delà de 10 000 € par an en le cumulant avec des avantages soumis au plafonnement.
Bon à savoir : les réductions et crédits d’impôt sont généralement conditionnés au respect d’engagements stricts et les risques associés à certains outils de défiscalisation sont importants. Prenez-en connaissance avant de vous lancer, car défiscaliser ne vous aura servi à rien si le fisc remet en cause votre bonus ou si vos pertes dépassent vos économies d’impôts.
Le monde de la finance verte s’étoffe avec l’apparition, ces dernières années, de nouveaux organismes de paiement, comme Helios. Ces banques 100 % en ligne promettent transparence et prise en compte de l’environnement dans la gestion des fonds confiés par leurs clients. Promesses tenues ? Nous faisons le point.
Helios et Green-Got
Des engagements concrets
Les deux fintechs Helios et Green-Got offrent aux particuliers la possibilité d’ouvrir un compte courant, mais aussi de placer leur épargne dans une assurance vie. Dans les deux cas, elles jouent la transparence en indiquant la destination des sommes placées, sous l’une ou l’autre de ces formes.
L’épargne
S’agissant de l’argent épargné au sein de leur assurance vie, les prestataires de paiement affichent des engagements précis : 100 % des fonds disponibles via l’assurance vie ont une dominante verte, et une grande majorité affichent un label solidaire et responsable officiel (ISR, Greenfin ou Finansol). On trouve par exemple le fonds Mandarine Global Transition de Mandarine Gestion, le fonds BNP Paribas Funds Aqua de la BNP ou encore le fonds Novaxia FA (fonds privé spécialisé dans l’immobilier durable). Tous interdisent déjà les investissements dans les énergies fossiles et l’armement. En outre, Helios comme Green-Got affirment faire eux-mêmes un tri supplémentaire au sein des fonds labélisés, afin de déterminer (avec l’aide d’experts de la finance verte comme Carbon4) les plus vertueux en termes de transition énergétique.
Les dépôts bancaires
S’agissant des fonds déposés en compte courant, là aussi, l’information concernant l’utilisation est transparente. Comme ni Green-Got ni Helios ne possèdent pour l’instant d’agrément bancaire (ce ne sont que des prestataires de paiement), ils ne peuvent conserver les dépôts de leurs clients. Les sommes sont donc reversées à des banques d’adossement, le Crédit mutuel pour Green Got et le Crédit agricole pour Helios. L’argent est déposé sur un compte de cantonnement ou d’attente. « Depuis le lancement de nos comptes de paiement, il y a 3 ans, 85 millions d’euros de liquidités sont actuellement déposés chez Green-Got et ont donc été retirés des banques traditionnelles exposées aux énergies fossiles », affirme notamment la start-up Green-Got.
Quels effets ?
Première question que l’on se pose rapidement : existe-t-il un intérêt concret à mettre de l’argent sur un compte cantonné auprès du Crédit mutuel ou du Crédit agricole ? Car cet argent n’est pas réinvesti, il dort, en quelque sorte. De façon générale, les sommes en comptes courants ne sont pas utilisées par les banques de dépôt. Elles possèdent malgré tout un impact sur la capacité de financement de ces établissements. Leur montant est en effet pris en compte pour calculer le ratio de solvabilité à court terme de la banque. Ce ratio entre actifs et passif détermine la limite jusqu’à laquelle elle peut prêter. Donc, en retirant son argent des banques commerciales, on leur retire théoriquement une part de leur capacité d’investissement. « Dans les banques traditionnelles, votre argent ne dort pas, il pollue », résume à sa façon Helios sur son site.
Les néobanques vertes offrent une alternative intéressante aux consommateurs soucieux de l’impact de leur argent. Reste à savoir si leur montée en puissance suffira à peser réellement sur l’impact des grandes banques traditionnelles sur les énergies fossiles et les industries lourdes.
Festival de mouans La 38e édition s’est achevée ce dimanche sur un bouillonnement d’idées et d’intenses échanges autour de tous les thèmes d’actualité
« Mouans-Sartoux me fait penser à une île enchantée au milieu de la Terre. Il y a cette sublime Méditerranée, ces flux de touristes, et puis il y a Mouans-Sartoux. Et depuis toujours, on se demande : est-ce que cette fragilité, on va pouvoir la sauver ? Ce climat de bienveillance, où l’on est comme des frères, comme des marins sur des bateaux. Ici, c’est le bateau Terre en réduction, celui où l’on prend soin de la terre, sans se prendre au sérieux, tout en sonnant l’alerte. »
Volubile en évoquant ce festival où il se sent comme un poisson dans l’eau, Erik Orsenna, doublement honoré par l’inauguration de la médiathèque portant son nom à Châteauneuf de Grasse et l’attribution du Prix du livre engagé pour la planète pour Adopte ta rivière (éditions L’iconoclaste) est forcément inspiré par le thème de cette 38e édition : Quel monde demain.
« Je suis économiste des matières premières et, il y a 20 ans, j’ai réalisé que la première des matières premières, à savoir l’eau, on s’en foutait. Car j’avais écrit un livre intitulé L’avenir de l’eau, et on m’a dit : ‘‘ce que tu racontes est intéressant, mais ça ne nous concerne pas. Nous sommes un pays tempéré, jamais nous ne souffrirons de sécheresse ni d’inondations’’. J’ai donc décidé de m’occuper des fleuves et des rivières, parce que ce sont des êtres vivants, alors que l’eau est une matière. Et que cela pouvait davantage émouvoir. »
Les rivières après la grammaire
Dans la foulée, l’Académicien crée en 2017 l’ONG Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF). Eprouve l’envie de sensibiliser les grand-enfants : les CM2-6e.
De la même façon qu’il avait apprivoisé les plus revêches avec La grammaire est une chanson douce, il passe une année complète sur le terrain avec des classes de CM2, au bord de la rivière la plus proche de l’école. Pour y observer la faune, la flore, les méfaits de la pollution aussi.
C’est ainsi qu’est née l’idée de ce véritable conte qu’est Adopte ta rivière, dont la magie a si bien opéré que grâce à l’association du même nom, une centaine d’écoles en France sont en cours d’adoption d’une rivière.
Quant à son livre Ces fleuves qui coulent en nous (éditions Julliard) il est né de l’idée selon laquelle il y avait des similitudes entre le métier de son épouse, médecin vasculaire, et le sien : « Je m’occupais des fleuves, de la planète, et elle des artères, des veines qui régulent le corps, et selon une vieille philosophie du Moyen Âge, la planète et le corps, c’est la même chose. »
À partir de là, cet éternel explorateur nous embarque dans un fabuleux voyage, parfaitement sourcé auprès d’experts tels que le professeur de géologie Pierrick Graviou, où il est question de similitudes entre le réseau cosmique des galaxies et celui des cellules neuronales de notre cerveau.
D’Hildegarde Von Bingen, cette sainte musicienne et naturaliste, dont une miniature a inspiré Leonard de Vinci pour son Homme de Vitruve.
Du combat de Robert Hue pour sensibiliser le public à la maladie génétique de la drépanocytose.
Mais aussi et surtout de cette idée, qui traverse d’un bout à l’autre cet ouvrage : « Ces fleuves qui coulent en nous ne sont pas faits que d’eau, mais aussi d’émotions. Et le plus vital, c’est celui de l’amitié. » Dixit Erik Orsenna.
Une récente étude menée pour le compte de l’Agence de la transition écologique (Ademe) dévoile la quantité astronomique d’habits qui s’accumulent dans nos dressings.
172 ! C’est le nombre de vêtements et paires de chaussures que renfermerait en moyenne le placard d’un Français. L’Observatoire société et consommation (Obsoco) est parvenu à ce chiffre surprenant ‒ qui n’inclut pas les sous-vêtements ‒ en deux temps. Il a d’abord posé à 4 000 personnes (1) des questions portant sur leurs habitudes de consommation. Interrogées sur le nombre de pièces dont elles disposaient, qu’elles soient couramment portées ou dorment dans les penderies, elles ont répondu 78. Puis les enquêteurs se sont rendus au domicile de 40 personnes pour un inventaire poussé. Elles estimaient leur stock à 91 habits et paires de souliers contre… 195 en réalité ! Soit un facteur multiplicateur de 2,2 entre impression et faits qui permet d’aboutir à 172 pour l’ensemble. Et devinez quelle catégorie de personnes, parmi le sous-groupe de 40, avait les placards les plus surchargés ? Les adeptes de la seconde main, avec le record faramineux de 266 pièces en moyenne !
Parce que nous avons à cœur de rendre accessibles et compréhensibles pour toutes et tous les dispositifs d’épargne entreprise, nous vous invitons à découvrir le podcast de Corine Goldberger et Thierry Ohayon « Argent, parlons cash les filles ! », auquel nous avons participé.
Laure Rabelle, notre responsable marketing et digital pour nos clients entreprises, s’est prêtée au jeu de cette longue interview, pour éclairer les femmes (et les hommes) sur toutes les questions qu’elles pourraient se poser sur leur épargne salariale et retraite et ainsi leur (re)donner les clés et le pouvoir sur leur situation financière et leur patrimoine, actuel ou à venir.
Pour préserver la planète, vaut-il mieux mettre des rondelles de banane ou des quartiers de pêche dans votre salade de fruits de l’été ? Pour le savoir, Que Choisir s’est penché sur l’empreinte carbone de ces fruits.
Banane
1kg de banane affiche une empreinte carbone de 909 g d’équivalent CO2 (eqCO2)
=> Transport par Bateau, impact limité
Pêche
1 kg de pêche affiche une empreinte carbone de 591 g d’équivalent CO2 (eqCO2)
Ces deux fruits sont donc relativement peu émetteurs de carbone, et dans tous les cas largement moins que la plupart des autres aliments, y compris le blé et le riz. Vous pouvez donc en consommer sans état d’âme climatique, d’autant qu’ils sont tous les deux bénéfiques pour la santé. Néanmoins, leur production peut soulever d’autres problèmes, environnementaux et sociaux (pesticides principalement et conditions de travail)
Pomme
410 g eqCO2/kg de fruit
Attention, ce chiffre moyen cache une fourchette beaucoup plus large en réalité. Une pomme cueillie dans votre jardin (avec un arbre non fertilisé et non traité) peut se targuer d’afficher… 0 g eqCO2 ! Si elle est locale et de saison (été-automne), son empreinte est de 32 g. Une pomme de saison mais importée (principalement d’Espagne ou d’Italie) passe à 80 g. Et si elle est hors saison, importée et conservée en chambre froide, alors le score grimpe à 290 g.
Mangue
11,7 kg eqCO2/kg de fruit, avec un poste « transport » (en avion) qui pèse 98 % du total
Grâce à ses atouts indéniables, le plastique s’est imposé à chaque étape de la fabrication de nos aliments, depuis le traitement des semences jusqu’aux emballages des produits. Alors que l’humanité est confrontée à la pollution environnementale induite par cette matière et à son impact néfaste pour la santé, il est très compliqué de s’en affranchir.
Alors que les voitures deviennent des services connectés sur roues, faut-il s’attendre à ce que certaines fonctions, autrefois incluses, deviennent payantes ou disparaissent ?
Imaginez. Vous êtes au volant, il fait 35 degrés, vous allumez la climatisation. Et là, une alerte sur l’écran, doublée d’un message vocal, vous indique que « L’option air conditionné a expiré et qu’elle est désormais disponible uniquement sur abonnement payant, souhaitez-vous prendre l’abonnement ? »
Ce scénario ubuesque, que l’on connait très bien dans le monde du logiciel et des plateformes numériques, pourrait-il se produire dans celui de l’automobile ? À moins que ce ne soit déjà le cas ? C’est fort possible. Retour sur le concept de « merdification ».
C’est un mot qui sonne mal, mais qui décrit malheureusement très bien une tendance bien réelle. Popularisé par l’auteur Cory Doctorow, le terme « merdification » – ou enshittification en anglais – s’applique d’abord au monde des services numériques. Il désigne le processus par lequel une plateforme auparavant simple, utile et attrayante devient peu à peu un cauchemar d’interface, de publicités et de restrictions, au fil de sa course à la rentabilité. Ainsi, la formation d’oligopoles ou de monopoles se fait souvent au détriment de la qualité. Quand une plateforme domine, elle n’a plus besoin de soigner l’expérience utilisateur.
Pour bien comprendre le phénomène, il faut le décomposer en trois phases :
Phase 1 : montée en qualité. La plateforme offre un service de très bonne qualité, généralement en subventionnant son coût (par exemple peu ou pas de publicité, interface simple, fonctionnalités gratuites) afin d’attirer massivement les utilisateurs.
Phase 2 : exploitation des données et publicités. Une fois la base d’utilisateurs installée, la plateforme commence à la monétiser. Les données personnelles sont exploitées, les publicités et les contenus sponsorisés se multiplient, et l’expérience utilisateur se détériore subtilement.
Phase 3 : position dominante. Enfin, forte d’un quasi-monopole, la plateforme abuse à la fois des utilisateurs et de ses partenaires commerciaux pour maximiser ses profits. Les tarifs augmentent, des fonctionnalités jadis gratuites passent en payant, l’interface devient plus complexe, et la qualité globale baisse brutalement.
On l’a vu avec Netflix, devenu plus cher, plus compliqué, et moins riche en contenu original. Spotify multiplie les hausses de prix et pousse des playlists produites à la chaîne. Amazon, YouTube, Facebook : tous ces services ont suivi la même trajectoire. Ils commencent en offrant beaucoup, puis, une fois qu’on est accros, ils dégradent progressivement l’expérience. Mais cela ne concerne pas que les plateformes. Certains éditeurs de logiciels sont également très forts dans ce domaine, avec des méthodes qui parfois confinent à l’escroquerie pure et simple. Pour comprendre, faites un tour des avis au sujet des méthodes de Wondershare et de son logiciel phare Filmora, vous ne serez pas déçus du voyage. Plus de pubs, moins de contrôle, et de plus en plus d’options payantes pour revenir à ce qui, auparavant, était juste… normal. Et inclus au moment de l’achat.
Les options désactivables à distance, l’arme ultime des constructeurs
Mais cette dynamique n’est plus réservée aux plateformes digitales et au monde du logiciel. Et l’on peut craindre qu’elle s’installe aussi dans un autre secteur en pleine mutation : celui de l’automobile. Et plus précisément, celui de la voiture électrique, par nature ultra-connectée. Alors certes, il n’y a pas vraiment de « monopoles » – ou pas encore – dans l’automobile, et aucune marque ne possède la puissance d’un Google ou d’un Netflix sur ce marché. Cette éventualité n’est pour autant pas à écarter quand on voit la prédominance de certaines marques et la consolidation du marché annoncée avec l’avènement de l’électrique, où l’on prédit la disparition de nombreux acteurs dans la décennie à venir.
Pourquoi cette éventualité ? Parce que la voiture est en train de devenir un service. Ce n’est plus juste un objet mécanique qu’on achète, entretient et revend. C’est un terminal numérique roulant, capable de se mettre à jour à distance, de proposer de nouvelles fonctions… ou d’en désactiver. C’est là que le parallèle devient intéressant. De plus en plus de constructeurs livrent leurs véhicules avec tous les équipements embarqués dès l’usine : sièges chauffants, conduite assistée, recharge bidirectionnelle, projecteurs adaptatifs. Mais toutes ces fonctions ne sont pas activées. Il faut payer pour les débloquer, parfois sous forme d’abonnement mensuel.
Vous voulez utiliser le V2L de votre SUV électrique ? Très bien, c’est 9,99 € par mois. Besoin du planificateur d’itinéraire ? 4,99 € si vous ne prenez pas le pack complet. Et ainsi de suite.
Même chose côté logiciel. La navigation connectée est souvent offerte les deux ou trois premières années, puis devient payante. Certaines mises à jour OTA (over-the-air) ne sont proposées qu’aux modèles récents ou à ceux qui ont souscrit une formule payante. L’interface tactile évolue… mais pas toujours pour le mieux. Certaines fonctions disparaissent, d’autres se retrouvent planquées derrière des couches de menus ou de notifications. Vous voulez un exemple concret et déjà en place depuis quelques années ? Il suffit de demander : quand vous achetez une Fiat 500e, les services de l’application Fiat qui permettent d’accéder et de piloter de nombreuses fonctions de la voiture à distance, sont « offerts » pendant 6 mois. Au-delà, soit vous perdez tout, soit vous payez 120 euros par an pour continuer à les utiliser. Un superbe exemple de dégradation de l’expérience utilisateur face à une clientèle captive.
La voiture devient une application
Au final, la voiture pourrait suivre la même logique qu’une application ou qu’un site de streaming. On y accède, on s’y attache, puis on découvre que pour conserver l’expérience qu’on pensait acquise, il va falloir passer à la caisse. Encore. Et encore. Cela pose d’ailleurs de vraies questions. D’abord sur la transparence : le client sait-il ce qu’il achète réellement ? Ensuite sur la pérennité du véhicule : que vaut une voiture d’occasion dont les principales fonctions sont désactivées ? Enfin, sur le modèle même de la propriété : est-ce qu’on achète encore une voiture, ou seulement un droit d’accès à ses fonctions ? Et que se passera-t-il si une marque devient ultra-dominante au point de se retrouver en situation de quasi-monopole ?
Alors certes, pour l’instant, la merdification du secteur automobile n’est pas aussi avancée que dans le numérique. Mais on en voit les prémices. Et dans un contexte économique où les revenus récurrents séduisent autant les investisseurs que les directions produits, il y a fort à parier que cette logique ne fasse que s’amplifier.
La voiture électrique connectée promet beaucoup. Elle peut évoluer, s’adapter, s’améliorer. Mais si cette capacité devient un prétexte pour verrouiller, fragmenter et monétiser chaque petit confort, alors elle risque aussi de nous faire regretter le temps où les options étaient juste des boutons physiques… qu’on appuyait, sans abonnement.
Allez, une dernière allégorie pour la route. Vous arrivez dans un virage… « Cher client, les freins sont désactivés car vous n’avez pas renouvelé votre abonnement Premium. Souhaitez-vous le renouveler ? »
À son épaule, un vrai sac de maison française, Lancel. Pourtant, cette Azuréenne vient d’acheter six modèles non officiels sur un stand du marché de Vintimille. Ce vendredi, elle emmène sa fille qui craque pour une pochette flanquée d’un grand H, rappelant la maison Hermès. "Il vaut mieux que tu en aies plusieurs à 20 euros, plutôt qu’un seul", lui conseille-t-elle, ravie de la qualité du cuir.
Plus loin, un couple fait le plein de parfums. "Vous avez L’Interdit?" Sur le stand on parle de "notes olfactives types", en ne s’embarrassant pas: à côté des flacons les noms des références s’affichent. "Ce sont des copies, mais c’est vraiment bien", abonde l’Azuréen, client qui ne jure que par ça: "On n’achète plus qu’ici." Près des foulards reprenant les imprimés du luxe, une jeune femme de 20 ans fait sa sélection: "Je ne prends que ceux qui ne copient pas de logo. Je veux des 'dupes'." Des "dupes" (un terme anglais qui signifie… duper)? La tendance cartonne bien au-delà du marché italien. Sur les réseaux, on les présente comme des alternatives: des articles de maquillage, mode textile, maroquinerie, bijouterie qui donnent l’impression d’être issus de la galaxie haut de gamme en refusant l’étiquette de contrefaçon. Un vrai phénomène de consommation avec des marques dédiées et des milliers de publications sur le sujet. Mais peut-on parler de bonnes affaires?
Pour les Douanes, c’est non
Pour les Douanes, c’est un non catégorique. "Les dupes sont de la contrefaçon" affirme Samantha Verduron, cheffe du pôle d’orientation des contrôles à la direction régionale des douanes et droits indirects de Nice. Cette année, la tendance revient en force: "En termes de saisies, nous avons enregistré 240.000 articles en 2024. Mais 2025 va clairement s’approcher de 2023, avec sûrement 400.000 articles." Les canaux? Vastes. Bagages des voyageurs à l’aéroport, cargaisons des poids lourds - "où l’essentiel des volumes est réalisé sur l’A8" - et véhicules légers, marchés, brocantes mais aussi frets express et postal - "qui, avec l’explosion du e-commerce, sont importants". Pour lutter contre ce "fléau économique sanitaire et sécuritaire", les agents rappellent que ces achats de produits non officiels sont interdits et peuvent présenter des risques: "À partir du moment où l’on s’écarte trop du prix initial, où l’emballage n’est pas conforme… Le doute est présent. Imaginez utiliser un accessoire de voiture non homologué ou des lunettes de soleil qui ne protègent pas des UV… Les conséquences sont concrètes." Et pourtant, le marché reste fertile. D’autant qu’il se structure comme les "réseaux de stupéfiants": "Avec des lieux de stockage et des ateliers." Des articles qui se retrouvent notamment sur le Net. Ces vendeurs à la sauvette 2.0 touchent un large public via les réseaux, les mailings, WhatsApp… "On reçoit plein de messages automatiques. Mais c’est flagrant que ce ne sont pas des fournisseurs professionnels", indique Kenzo Tossem qui, entre Gap et Toulon, propose du streetwear à ses clients. Avec même un service de personal shopper au-delà de son secteur. "Il faut faire attention, il y a beaucoup de faux sur des sites ou des plateformes de revente. Le résultat visuel peut être satisfaisant, mais au bout de trois à six mois, la paire de sneakers est morte! La qualité n’est pas là. Alors oui, vous aurez payé moins cher, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup?"
"Demandez à Saint Laurent de refaire la robe de chez Dior!"
Des arguments qu’a déjà trop entendus Denis Durand. "Un produit de merde [sic], s’il est hyper bien médiatisé: il marche", regrette le fondateur de l’école éponyme de couture à Grasse. La majorité des articles ne sont plus des créations originales. Mais des consommables qui, par essence, s’avèrent périssables. "Avant, on prenait le temps de faire connaître le produit. Maintenant, si ça ne cartonne pas immédiatement, on arrête. S’habiller est un art de vivre complètement disparu. La haute couture fait vendre des parfums et des lunettes mais est complètement muséale." Une course vers l’avant qui, malgré tout, connaît ses détracteurs. Et c’est bien pour cela que le créateur forme la nouvelle génération. "Heureusement, il reste encore des clients, même des jeunes, qui ont envie de choses d’exception. On le sait: l’industrie du textile est le plus gros pollueur au monde. La démarche d’acheter moins mais de qualité commence à convaincre. Je le vois notamment avec les manteaux peu chers qui s’abîment très vite…" La résistance entre en action. Et si on lui demande de réaliser un « dupe » de luxe, sa réponse fuse: "Je suis couturier. Demandez donc à Saint Laurent de refaire la robe de chez Dior!"
Pour Nelly Mauvernay, le sujet est "délicat". Avec sa boîte Modely Textile, l’experte propose d’accompagner les entrepreneurs dans le développement de leur produit textile. Même si elle comprend l’ambition de "rendre la mode plus accessible" pour tous les budgets, elle refuse de créer des "dupes": "Quand on reçoit ce genre de demandes, on doit faire de la pédagogie en expliquant que l’on peut s’inspirer du produit mais qu’on ne pourra reprendre les codes de ce dernier. On essaie de comprendre ce qui plaît pour aller vers quelque chose d’autre." Amoureuse de son métier, elle plaide pour une meilleure compréhension des coulisses de la mode: "Il y a toujours une histoire derrière une pièce, des gens qui travaillent pour cela."
"Des marqueurs de société"
Et c’est justement ce que rappelle Carine Mamou. La spécialiste en stratégie de marque préfère voir dans le phénomène une opportunité: "Les maisons de luxe doivent reprendre la main et la parole. Et dire ce qui fait la valeur de leurs produits: héritage, innovation, savoir-faire, durabilité…" Un positionnement attendu par le grand public selon elle: "La génération Z est en attente de transparence au niveau des marques, notamment au niveau de leur engagement environnemental." Pour la faire courte: "Ils ne veulent plus être pris pour des pigeons." Et c’est en cela que les "dupes" sont qualifiés par Carine Mamou de "marqueurs de société". La rupture d’une économie et des habitudes de ses clients, née notamment d’une impressionnante augmentation des prix du luxe: "Avant, les classes moyennes pouvaient s’offrir de temps en temps un sac de marque. Maintenant, ce n’est plus du tout à leur portée. Cela a généré de la frustration." Ouvrant ainsi grand la porte à des produits qui reprennent l’allure des plus onéreux, sans coûter autant. Voilà comment se faire une place sur le marché. "L‘exemple le plus marquant c’est la copie du sac Birkin d’Hermès par le géant américain Walmart à 80 dollars*. Ça a légitimé la place de ce type de produits." Ce que recherche le consommateur? "Le juste prix. Alors, avoir l’impression de dénicher la petite pépite pas chère, ça donne la sensation d’être smart." Mais attention, ce n’est pas la même démarche: "Une marque peut créer une connexion émotionnelle via des expériences personnalisées, des ateliers en magasin, un cérémonial de vente." Bref, offrir tout ce que le "dupe" n’offre pas.
*Il n’est resté en vente qu’un mois mais a créé une émulation sur les réseaux sociaux.
"Chez nous, pas de 'dupe' mais plutôt des inspirations" des grandes marques mais à des petits prix
Les flacons sont identiques, rechargeables. Aux Senteurs de Lara, dans le village de La Colle-sur-Loup, on ne donne pas dans le bling-bling. On se concentre sur l’essentiel. En magasin, 150 références à porter sur la peau sont disponibles - mais près de 680 en catalogue. Chrystelle Chaquet y défend des créations originales dont la pyramide olfactive peut, selon les fragrances, évoquer l’esprit des grandes maisons. "Mais pas question de parler de 'dupe', ni d’évoquer une marque avec vous. Ce n’est que de l’inspiration des pyramides olfactives. D’ailleurs nous sommes contrôlés par la DGCCRF*", clarifie-t-elle d’emblée.
Sur les étagères, les produits répondent à un code: F129 ou encore D18. Avec, parfois, des petites étiquettes comme clin d’œil. "Nous sommes tous mi-ange et mi-démon" ou encore "Un homme qui a de l’allure et sportif"… Si les odeurs sont inspirées du luxe, les tarifs, quant à eux, visent plus bas. "Quand vous achetez une bouteille dans un grand magasin, vous payez la marque, le packaging, la publicité… Ici on fonctionne en bouche-à-oreille, du créateur au consommateur." Ainsi, on trouve du 10 ml à 8 euros. Développées par des nez en Espagne, les eaux de parfums à vaporiser sur soi proposent une large gamme de notes: immortelle, osmanthus, pivoine, ylang-ylang, musc… Bref, les habitués des grandes parfumeries ne se sentent pas dépaysés. Et pourtant, les clients ne viendraient pas avec l’idée d’obtenir une alternative à leur flacon standard. "C’est très rare que quelqu’un demande une équivalence. Les gens évoquent plutôt leurs goûts en matière de senteurs. Je les aide également à choisir pour un cadeau lorsqu’ils me décrivent la personne." Au-delà des parfums d’ambiance aux senteurs de Grasse, des lessives et autres bougies, Chrystelle Chaquet ambitionne d’inviter le plus grand nombre à des expériences olfactives. Notamment à travers des ateliers créatifs où, bien évidemment, il est question de repartir avec sa réalisation en tissu ou en papier… parfumé!
*Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Après avoir enrichi son arsenal avec de nouvelles fonctionnalités vidéos en avril dernier, WhatsApp continue d’étendre ses outils pour retenir ses utilisateurs dans un écosystème social de plus en plus concurrentiel. Cette fois, Meta mise sur quatre nouvelles fonctionnalités : musique, collage, stickers et interactions photo. Des ajouts qui semblent anodins, mais qui témoignent d’une stratégie plus large : transformer WhatsApp en rampe de lancement de Meta AI et maintenir son hégémonie face à Telegram et Signal.
Quatre nouvelles fonctionnalités WhatsApp à découvrir
Annoncées officiellement par Meta, ces nouveautés seront progressivement déployées dans les prochains mois. Objectif affiché : renforcer les interactions visuelles et expressives sur WhatsApp, mais aussi favoriser l’ancrage d’une intelligence artificielle intégrée à tous les niveaux.
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Layout : créer des collages photo directement dans l’app
Plus besoin d’exporter ses clichés vers une app tierce : WhatsApp intégrera bientôt un outil natif de collage. Jusqu’à six photos pourront être arrangées dans un même cadre, avec plusieurs options de mise en page. Une fonctionnalité simple, mais qui aligne l’expérience utilisateur sur celle d’Instagram ou Snapchat. -
More with Music : la bande-son de vos statuts
WhatsApp proposera de partager vos morceaux préférés via vos statuts. Il sera possible d’associer un titre musical à une publication, sous forme de sticker ou d’ambiance sonore. Meta ne précise pas encore s’il y aura intégration avec Spotify, Apple Music ou Deezer, mais tout indique que des passerelles sont envisagées. -
Photo Stickers : transformer une photo en sticker personnalisé
Un outil qui permet de détourer une image, de la redimensionner et de l’insérer comme sticker dans un statut. Une évolution attendue dans un contexte où l’usage du statut WhatsApp devient une vitrine sociale – presque un mini-Instagram parallèle. -
Add Yours : publier une réaction photo à une autre image
Inspirée d’Instagram Stories, cette fonctionnalité permet de répondre à une photo en postant une autre image. Une mécanique d’engagement pensée pour des publications événementielles, des challenges visuels ou des réponses en chaîne.
Meta AI en embuscade : WhatsApp devient un levier à haut potentiel de croissance
Derrière ces ajouts apparemment anecdotiques se cache un pivot plus profond : Meta souhaite faire de WhatsApp un vecteur majeur de diffusion de sa propre IA. Mark Zuckerberg a récemment annoncé avoir atteint un milliard d’utilisateurs mensuels de Meta AI, dont une large part via WhatsApp.
Cette intégration passe par une interaction quotidienne, sans couture, entre usages sociaux et suggestions intelligentes : création automatique de stickers, tri de photos, recommandations musicales, ou encore réponses générées à des statuts.
La stratégie de Meta est claire : rendre son IA indispensable dans les petites interactions du quotidien, là où la messagerie est déjà omniprésente. WhatsApp devient ainsi non seulement une app de communication, mais une plateforme IA-compatible, nourrie par les données comportementales de ses utilisateurs.
Un WhatsApp « social » et dopé à l’IA : quel impact pour les utilisateurs ?
L’évolution de WhatsApp suit un schéma déjà observé sur Instagram : transformation progressive d’un outil simple en une interface hybride, mêlant statuts, réactions, contenus musicaux, IA intégrée et bientôt paiement.
Si ces fonctions peuvent sembler gadgets, elles marquent une nouvelle phase : celle d’un WhatsApp qui cherche à concurrencer TikTok et Instagram sur le terrain des contenus visuels et émotionnels, tout en nourrissant l’ambition de Meta de centraliser l’IA au cœur de toutes ses interfaces.
Cette évolution pose plusieurs questions :
Quel sera le respect de la vie privée avec une IA omniprésente dans une messagerie ?
Quelles données seront collectées pour générer ces contenus automatisés ?
L’app restera-t-elle aussi légère et fonctionnelle si elle devient surchargée ?
Une IA invisible, mais omniprésente
Sous couvert de fonctionnalités ludiques, Meta poursuit une ambition claire : transformer WhatsApp en hub social intelligent, où chaque clic, chaque photo, chaque statut alimente un système IA plus personnalisé. La bataille ne se joue plus seulement sur le chiffrement ou les stickers animés, mais sur l’intelligence qui pilote nos interactions.
WhatsApp reste aujourd’hui l’application de messagerie la plus utilisée au monde. Demain, elle pourrait devenir l’interface principale entre l’utilisateur et une IA omnisciente – invisible, mais omniprésente.
Alors que la France peine à avancer sur la mise en place d’un outil de vérification de l’âge en ligne, c’est l’Espagne qui s’impose comme laboratoire numérique de l’Europe. Sélectionné par la Commission européenne, le pays déploiera une solution pilote adossée à son portefeuille d’identité numérique. Une décision stratégique, à l’heure où la protection des mineurs en ligne devient un enjeu majeur et où l’Europe veut harmoniser ses standards d’authentification numérique.
L’Espagne choisie pour expérimenter la vérification de l’âge en ligne
C’est officiel : la Commission européenne a retenu l’Espagne pour mener un projet pilote de vérification de l’âge numérique. Cette expérimentation vise à tester une solution transposable à l’ensemble des États membres, dans un contexte où la protection des mineurs sur Internet est devenue une priorité politique.
Si l’Espagne a été préférée à d’autres pays candidats, c’est en raison de son avance technologique. Dès l’été 2024, elle avait lancé son « Digital Wallet » (portefeuille numérique) reposant sur les standards du règlement européen eIDAS2. Celui-ci prévoit que d’ici novembre 2026, tous les citoyens de l’Union disposeront d’une identité numérique interopérable pour accéder aux services publics et privés.
La solution espagnole permettra non seulement de prouver son âge en ligne, mais aussi de stocker ses diplômes, de réserver un hôtel ou un billet de train, ou encore de s’authentifier auprès de l’administration. C’est cette polyvalence et cette conformité anticipée aux exigences européennes qui ont séduit la Commission.
Un projet structurant pour l’identité numérique européenne
Ce choix stratégique en dit long sur les ambitions de l’Europe en matière de souveraineté numérique. La vérification de l’âge en ligne n’est pas un gadget : c’est un levier de régulation des contenus sensibles (pornographie, jeux en ligne, réseaux sociaux) et un marqueur de confiance numérique.
En France, les débats sur le contrôle de l’âge se sont intensifiés ces dernières années, sans déboucher sur une solution technique convaincante. Le Conseil d’État s’est prononcé en faveur de la régulation des plateformes, mais l’implémentation d’un système efficace reste à construire. Le projet espagnol pourrait donc faire école, à condition qu’il respecte les impératifs de protection des données personnelles.
Dans ce domaine, l’Europe veut imposer un équilibre subtil : garantir une vérification d’âge robuste, sans créer de fichier centralisé ni compromettre la vie privée. Le portefeuille d’identité numérique, fondé sur des principes de consentement explicite et de minimisation des données, semble offrir une voie viable.
L’application France Identité pourrait, à terme, intégrer une telle fonctionnalité. Déjà compatible avec les usages SNCF ou les démarches en ligne, elle constitue une base crédible pour répondre aux attentes du règlement eIDAS2. Mais l’agenda français semble encore timide comparé à la dynamique espagnole.
Une nouvelle norme de confiance en ligne ?
L’expérimentation espagnole, si elle est concluante, pourrait devenir la référence européenne. Pour les entreprises du numérique, c’est un enjeu crucial : comment garantir l’accès responsable aux contenus sans filtrage excessif ? Pour les citoyens, c’est la promesse d’un Internet plus sûr et plus respectueux.
La France a une carte à jouer, mais doit accélérer. L’adossement à un standard européen pourrait lui permettre de mutualiser les efforts, plutôt que de concevoir une solution isolée et coûteuse. Au-delà de la vérification de l’âge, c’est tout un pan de la régulation numérique européenne qui se joue ici.
Gmail : le résumé automatique des e-mails arrive grâce à l’IA Gemini
Gmail introduces automated email summaries
•Freenews / by Isabelle Deromas Lebocq / Jun 3, 2025 at 8:07 AM
balise alt = résumé automatique Gmail
Face à la saturation croissante des boîtes mail, Google cherche à repositionner Gmail au cœur de la productivité intelligente avec la mise en place du résumé automatique. Et c’est Gemini, son IA maison, qui prend désormais les commandes. Avec l’introduction prochaine de résumés automatiques des conversations par e-mail, Google tente une nouvelle incursion dans l’optimisation du temps de lecture et de traitement, au service des pros comme des particuliers. Un virage qui met l’intelligence artificielle au service du tri… et du confort cognitif.
Gmail passe à la vitesse supérieure avec le résumé automatique des e-mails
Annoncée en mai 2025 via un billet officiel de Google Workspace, cette fonctionnalité s’inscrit dans la stratégie continue d’intégration de Gemini, l’intelligence artificielle générative développée par Google. Objectif : offrir aux utilisateurs des summary cards, c’est-à-dire des condensés intelligents de conversations par e-mail, couvrant jusqu’à deux semaines d’échanges.
Un premier test de résumé avait été lancé manuellement en juin 2024, mais son usage était resté marginal. Cette fois, Google prend l’initiative : les résumés seront générés automatiquement et affichés par défaut, à commencer par les utilisateurs mobiles. La version desktop devrait suivre.
Par ailleurs, ces synthèses tiendront compte de la logique conversationnelle de Gmail, regroupant les messages par sujet ou fil de discussion. Un moyen pour Google de valoriser encore davantage sa force historique : le tri contextuel.
L’IA Gemini, cheval de Troie d’un Gmail nouvelle génération
Derrière ce résumé automatique se cache une intention bien plus large : installer Gemini comme le moteur cognitif de l’écosystème Google Workspace. Gmail, de par son ubiquité, devient le canal idéal pour faire entrer l’IA dans les usages quotidiens. Contrairement aux outils collaboratifs plus récents (Docs, Slides, Meet), la messagerie électronique reste le cœur de la relation client, professionnelle ou administrative.
Ce mouvement permet aussi à Google de contrer les percées d’OpenAI et de Microsoft Copilot, qui ont commencé à intégrer des fonctions similaires dans Outlook et Teams. La bataille ne porte plus uniquement sur les fonctionnalités, mais sur la capacité à rendre invisible l’usage de l’IA. À ce titre, les résumés automatiques sont moins un gadget qu’une brique stratégique : l’IA s’intègre sans que l’utilisateur ne s’en rende compte.
Côté vie privée, Google affirme que ces résumés peuvent être désactivés, et que les contenus générés restent localisés dans l’espace utilisateur. Mais la question du traitement des données, même anonymisé, reste en suspens.
Le résumé automatique Gmail : une économie de l’attention assistée ?
Le déploiement de cette fonctionnalité intervient à un moment où les utilisateurs croulent sous les sollicitations numériques. En moyenne, un cadre reçoit plus de 120 mails par jour. Or, lire un long échange de dix messages pour isoler une info clé est devenu un exercice coûteux cognitivement. L’IA promet ici une vraie valeur ajoutée : synthétiser, filtrer, contextualiser.
Mais cela pose aussi la question de la délégation du sens. En laissant une IA faire le tri pour nous, n’y a-t-il pas un risque d’aseptisation ou de perte de nuances ? D’autant plus si ces synthèses deviennent la norme, influençant la manière dont nous lisons – ou ne lisons plus – nos mails.
Pour les entreprises, ce peut être un gain de temps réel. Mais pour les utilisateurs non avertis, cela pourrait aussi introduire des biais, des erreurs d’interprétation ou des manques d’information. La qualité des résumés dépendra fortement de la transparence algorithmique de Gemini – encore peu documentée à ce jour.
Gmail, Gemini et le futur de la messagerie augmentée
Avec cette nouvelle étape, Gmail devient bien plus qu’une boîte de réception : un assistant de lecture, un filtre d’information, voire un agent décisionnel en arrière-plan. En automatisant la synthèse des messages, Google transforme son service phare en interface intelligente, pilotée par IA.
Reste à savoir si les utilisateurs adopteront cette fonction comme une aide bienvenue ou comme une interférence dans leur gestion personnelle de l’information. Dans un monde saturé de signaux, la promesse d’un e-mail qui « se lit tout seul » est séduisante. Mais elle implique aussi de repenser notre rapport à l’écrit, à l’attention, et à l’autonomie numérique.
Une fois n’est pas coutume, les Alpes-Maritimes s’illustrent dans le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités.
Publiée tous les deux ans, l’étude établit une photographie des inégalités en France en passant au crible des données sur les conditions de vie, l’emploi, l’éducation ou encore les revenus (1). Permettant ainsi de dresser un état des lieux du pays, mais aussi de manière plus locale.
"Avant impôts et redistribution, la France est l’un des pays les plus inégalitaires parmi les pays riches, juste après les États-Unis et le Royaume-Uni. Ce n’est que grâce à de puissants mécanismes de solidarité qu’après redistribution, il termine tout juste en milieu de peloton (2)", commente Louis Maurin, directeur de l’Observatoire, qui fait part de sa principale inquiétude: à savoir la fracture sociale.
Et la région Sud n’est pas la mieux lotie. Selon les calculs, elle se situe en quatrième position des régions les plus inégalitaires, ex æquo avec la Corse. Derrière l’Île-de-France, La Réunion et la Martinique. Les rédacteurs se basent sur l’écart interdécile pour mener cette opération. Il s’agit de la différence entre le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches et le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres sur un territoire.
L’écart important entre les plus riches et pauvres dans le 06
Ici, il est de 2486 euros. Soit 57 euros de plus que la moyenne nationale. Une différence qui s’expliquerait par la répartition de la population: "Les régions du sud accueillent également à la fois des cadres et des professions libérales aux hauts revenus, comme des chômeurs et des travailleurs précaires aux faibles niveaux de vie."
Une tendance qui se confirme au niveau départemental. Les Alpes-Maritimes se classent dans le top 10 des départements les plus inégalitaires.
Il est nécessaire de toucher au moins 3.643 euros par mois pour faire partie des 10 % les plus riches dans le 06. Si Paris décroche le pompon en termes d’écart de revenus, le 06 se retrouve entre la Seine-Saint-Denis (93) et les Bouches-du-Rhône (13). L’écart de revenus est de 2.689 euros: soit 260 euros de différence avec la moyenne nationale. À titre de comparaison, c’est 806 euros de plus que la Sarthe (72), département jugé le moins inégalitaire de France.
Le Var, quant à lui, se situe en 24e position. Entre le Nord (59) et le Vaucluse (84). Les 10 % les plus riches y touchent au moins 3358 euros.
Un quartier de Saint-Tropez dans le top 20
Concernant les communes, les Alpes-Maritimes et le Var échappent au haut du classement national. Mais c’est en utilisant un microscope que le Var se distingue. Ainsi, les écarts se creusent comme l’indique l’Observatoire : « Le quartier le plus inégalitaire de notre pays en termes de revenus est Cadenelle dans l’ouest de Marseille, 8e arrondissement. » Après Paris, Neuilly ou encore Ferney-Voltaire on trouve... Saint-Tropez en neuvième place. Dans la zone est, faut gagner au moins 5 903 euros mensuels pour faire partie des 10 % les plus riches.
C’est donc sans surprise que la commune est, au niveau départemental, qualifiée de plus inégalitaire avec 5.260 euros minimum mensuels pour les plus riches contre 934 euros maximum pour les plus pauvres. Dans le top 3, on trouve Gassin (4966 euros contre 994 euros) et Grimaud (4763 euros contre 956 euros). En bas du classement se trouvent Puget-Ville, Forcalqueiret et Rocbaron qui oscillent entre 3204 euros pour les plus aisés contre 1151 euros pour les moins aisés.
De l’autre côté de l’Esterel, la première place des Alpes-Maritimes est occupée par Saint-Paul-de-Vence (avec 5788 euros par mois pour les plus riches contre 1028 euros maximum pour les plus pauvres), suivie de Villefranche-sur-Mer (5069 euros contre 1015 euros) et d’Èze (5055 euros contre 1042 euros).
Les écarts sont considérablement réduits à Tourrette-Levens, La Trinité et L’Escarène où l’on vit avec une fourchette qui va de 3498 euros à 1042 euros.
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Données Insee, Filosofi.
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Selon l’indice de Gini qui mesure la répartition des revenus à l’intérieur de chaque pays et la compare à une situation d’égalité parfaite.
La Nef lance un dispositif démocratique inédit pour penser, avec ses sociétaire, sa politique d'investissement pour la transition énergétique.
Mike Berners-Lee est physicien, professeur à l’université de Lancaster au Royaume-Uni, et chercheur spécialisé sur l’empreinte carbone des chaînes d’approvisionnement et du système alimentaire mondial. Il est également le fondateur de Small World Consulting, un cabinet de conseil en développement durable. Il est l’auteur des livres Il n'y a pas de planète B (éditions De Boeck Supérieur, 2020) et Peut-on encore manger des bananes ? (éditions L’arbre qui marche, 2024). Entretien.
Mike Berners-Lee Je suis de formation scientifique, mais je travaille comme consultant auprès d’entreprises. Je me suis rendu compte d’à quel point la prise en compte de la durabilité par le monde des affaires était insuffisante, alors même que j'étais de plus en plus préoccupé par les enjeux liés au climat. Je collaborais alors avec des entreprises sur la façon dont elles répondent à ces enjeux climatiques, mais je ne pensais pas que je devrais m’impliquer dans le calcul des chiffres du carbone ‒ je laissais les spécialistes du sujet faire ce travail, pour m’occuper seulement de la gestion du changement. Mais les entreprises n’arrivaient pas à obtenir les données dont elles avaient besoin, elles essayaient de comprendre à quels endroits de la chaîne de fabrication avaient lieu leurs émissions carbone, mais personne ne pouvait le leur indiquer clairement. J’ai donc commencé à tenter de le faire moi-même, et ça m'a entraîné dans cette histoire d'essayer d’évaluer l’empreinte carbone… de tout !
Si nous voulons lutter contre le changement climatique, nous devons comprendre, au moins grossièrement, ce que représente l’empreinte carbone de chaque objet, à tous les niveaux, et pour chaque décision que nous prenons. Sans cela, nous ne pouvons arbitrer. Il est impossible d’être très précis, mais nous pouvons quand même avoir une compréhension globale suffisante pour aborder ce problème. Et donc, c'est ce que j'ai commencé à faire pour les entreprises : rechercher l’empreinte carbone de tout ce qu’elles achètent et fabriquent, y compris jusqu’à la vente de leurs produits en supermarché.
QC : Vous parlez « d’instinct carbone »...
MBL Oui, ce serait comme un instinct quotidien. On ne met pas tout en pause pour calculer le coût financier de chaque chose ou de chaque action, par exemple le coût de l’électricité dès qu’on utilise un ordinateur ; on se dit juste que c’est approximativement quelques centimes à chaque fois. Il faut arriver à faire pareil avec le carbone. Pour cela, nous avons tous besoin d’acquérir un « instinct carbone ». Si nous voulons être conscient de notre impact, nous devons avoir une bonne compréhension des causes du changement climatique, concernant tout ce que nous pourrions acheter ou faire, en tant qu'individus, en tant qu’entreprises, en tant que pays. Cela n'a pas besoin d’être parfait, mais quand même assez fiable.
Nous avons besoin d’avoir le même instinct pour le carbone que pour l'argent, de pouvoir l’estimer pour chacune de nos décisions ou chacun de nos achats. Nous savons ainsi qu'une tasse de thé ou de café coûte moins cher qu'une coupe de champagne, qui elle-même coûte moins cher qu'une maison... Nous prenons un café dès que nous en avons envie, en nous promenant dans la rue, sans vraiment réfléchir à son prix car nous savons que c'est un petit montant ; nous réfléchissons un peu plus quand nous commandons une coupe de champagne, et nous soupesons soigneusement l’achat d’une maison, car nous savons que c'est une grosse dépense. Pour le carbone, personne n’en a la moindre idée, ni même si son impact est majeur ou mineur. C'est pour cela que j'ai écrit ce livre : pour essayer de donner du sens à ce qu'est l’empreinte carbone. Parce qu'à partir du moment où vous la comprenez, à travers les centaines d’exemples présentés dans ce livre, et que vous en comprenez les raisons, j’ai l’espoir que vous ayez une sorte « d’instinct carbone », une idée générale de l’empreinte carbone d’à peu près tout ce qui vous entoure.
QC : Cette empreinte ne peut-elle pas être vraiment précise ?
MBL Non, parce que l’empreinte carbone d’un objet dépend de sa chaîne de fabrication. Or, cette dernière est sans fin. Prenons un livre par exemple : sa fabrication a nécessité la fabrication du papier, mais aussi celle de l’encre, puis son impression dans des presses à imprimer, tout cela dans des usines équipées de machines, avec des gens qui y travaillent sur des ordinateurs, et toutes les autres fournitures nécessaires… Tout cela a une empreinte carbone. On peut calculer l’empreinte carbone de ce livre si on a celle de toutes les étapes de la chaîne. Mais si vous voulez un chiffre vraiment précis, il faut remonter chaque chemin pour chaque fourniture, pour chaque machine de l’usine, littéralement à l’infini. À un moment, il faut s’arrêter. Mais c’est très difficile. Il faut donc essayer de faire la meilleure estimation possible. Vous pourriez dire : « Eh bien, nous savons qu’il y a des étapes de fabrication du livre qui ont une grosse empreinte carbone : l'imprimerie, et l’usine de papeterie », donc vous pourriez décréter qu’il suffit d'agir sur ces gros morceaux, et ça sera bien suffisant ! Mais même ce processus est très difficile. Le problème est que, si on néglige tous les petits processus, on peut se dire qu’on ne néglige qu’un petit peu de l’empreinte carbone, or le souci, c’est qu’il s’agit d’un nombre infini de « petit peu ». C'est très difficile de savoir si les « petit peu » qui sont négligés sont plus importants que le gros morceau sur lequel on travaille, car les chaînes de fabrication sont tout simplement trop complexes !
QC : Vos estimations sont-elles alors sous-évaluées ? Surévaluées ?
MBL Il existe différents processus, différentes méthodes possibles – je les évoque dans le livre. On peut essayer d’identifier où ont lieu les principales sources d’émissions carbone, et essayer de les quantifier, sans en oublier. Il y a aussi une méthode de modélisation macroéconomique, qui consiste à chiffrer « l’intensité carbone » des dépenses dans les différentes industries. On suppose que l'empreinte carbone par euro dépensé est la même quel que soit le produit, et on va donc regarder ce que l’industrie du papier achète aux autres industries, qui elles-mêmes achètent à d’autres, etc. Cette modélisation est très générique, mais elle a l'avantage d’inclure absolument tout. Elle ne sous-estime pas forcément, mais cela reste très approximatif. J'utilise donc les deux méthodes conjointement.
QC : Comment avez-vous choisi vos exemples ?
MBL D'un côté, je devais choisir des choses pour lesquelles je pouvais calculer une empreinte carbone. De l’autre, je devais trouver des exemples intéressants, qui soient instructifs, mais aussi distrayants. J'essaie de trouver un équilibre délicat, en amusant sans pour autant donner l’impression que c’est futile. C'est donc un mélange de choses de la vie quotidienne et de choses surprenantes. Mais généralement, elles ne sont pas choisies juste pour le plaisir : même si parfois cela semble seulement drôle ou insignifiant, en réalité il y a toujours un message sérieux. J'essaie de dire la réalité sans déprimer les gens, et de montrer comment la vie pourra être meilleure en prenant ces enjeux climatiques à bras le corps.
J’ai essayé de faire en sorte que le livre soit amusant, parce que la vie doit être amusante. Nous sommes confrontés à une véritable urgence climatique, et nous allons devoir faire face à des réalités très difficiles, mais nous pouvons sourire en les affrontant. Et au bout du compte, nous pouvons avoir une vie plus agréable, et prendre plaisir à opérer ces changements.
QC : Comment prendre en compte la biodiversité, qui est souvent sous-estimée dans les calculs ?
MBL Les impacts du changement climatique sont très simples, car il est possible de les réduire à un seul chiffre [l’empreinte carbone, exprimée en quantité d’équivalent CO2 émis, ndlr]. Mais nous devons nous préoccuper de davantage que le climat. La bonne nouvelle, c’est que la plupart du temps, si vous vous préoccupez des impacts climatiques, vous tenez également compte des autres impacts environnementaux. Parce qu’en général, des objets qui exigent d’extraire de grandes quantités de matières premières, engendrent beaucoup de pollution, pour finalement aboutir à des produits souvent inutiles, sont simultanément mauvais pour la biodiversité, pour la pollution et pour le climat.
QC : Ce n'est pas le cas pour les voitures électriques, par exemple.
MBL C'est vrai. La plupart du temps, si vous considérez le carbone, vous considérez aussi les autres aspects, comme la biodiversité. Mais pas toujours. Dans le livre, je parle donc systématiquement des autres problèmes, s’il y en a. Par exemple, un sac de courses en plastique a une plus faible empreinte carbone qu’un sac en papier. Pour autant, je n'écris pas de préférer les sacs en plastique, car j’aborde les autres problèmes, comme la pollution par les microplastiques. C’est pareil pour les bananes : je parle de leur empreinte carbone faible, mais je mentionne qu'il y a aussi d'autres problèmes de durabilité, en particulier ceux liés aux pesticides. Je ne dis pas qu’il ne faut plus manger de banane, mais qu’il faudrait utiliser moins de produits chimiques.
QC : Comment les consommateurs peuvent-ils utiliser ces informations ? Comment agir, décider de ne pas consommer, ou de consommer autrement ?
MBL J'ai fait un guide pour cela, à la fin du livre. Une part importante du chemin à parcourir est d’évaluer votre propre empreinte carbone. Ce n'est pas tout, et ce n'est peut-être même pas le plus important. Mais pour savoir comment la réduire, la première chose à faire est d’essayer d’évaluer où vous, vous pensez que votre empreinte carbone est la plus élevée. Et c'est différent pour chacun de nous. Si vous prenez souvent l’avion, alors c'est probablement ce poste le plus impactant ; si vous ne prenez pas l’avion, mais que vous mangez beaucoup de viande, alors c’est peut-être ce poste-là le plus élevé ; et si vous ne mangez jamais de viande et ne prenez jamais l’avion, mais que vous vivez dans une grande maison que vous chauffez beaucoup alors qu’elle n’est pas isolée, alors c’est ça qui pourrait être le plus impactant. S'il y a une chose à bien évaluer, c'est l’empreinte de votre propre vie.
Vous devez ensuite regarder les changements que vous pourriez accomplir. Ne vous éparpillez pas, mais choisissez plutôt deux ou trois gros postes sur lesquels vous vous sentez capable de faire des efforts significatifs. Essayez de vous amuser, et ne soyez pas affecté par le fait que vous n’êtes pas parfait ‒ personne ne l’est. Faites mieux, sans culpabiliser.
Et si vous voulez vous investir encore plus dans la lutte contre la crise climatique, il y a encore beaucoup à faire. Vous pouvez agir à travers les discussions que vous avez avec votre famille, vos amis, vos collègues, par la façon dont vous éduquez vos enfants. Tout cela est important, mais il faut le faire sans vous aliéner les gens. S’ils nient la réalité du changement climatique, essayez de vaincre leur déni en montrant l’exemple, en faisant des choix intéressants. Ainsi, si vous passez des vacances durables avec un très faible impact carbone, et que vous revenez en ayant passé un excellent moment, alors les gens autour de vous se diront : « Ça a l’air d’être un mode de vie sympa ! » Si vous achetez des vêtements de seconde main et que votre look est original, les gens trouveront que vous vous habillez de façon sympa. Vous serez un modèle, vous montrerez ‒ vous démontrerez ‒ qu’un monde bas carbone, un monde durable, peut aussi être une meilleure façon de vivre.
QC : Mais nous sommes tous pleins de contradictions… Vous-même, y arrivez-vous ?
MBL Actuellement, j’essaie d'isoler ma maison, je continue de manger de la viande, mais de moins en moins – même quand je suis invité car mes amis savent généralement qu'il ne faut plus me cuisiner de bœuf ! Et quand je voyage, je passe beaucoup de temps dans les trains à sillonner l'Europe. Mais parfois, nous devons aussi décider ce qui se justifie. Par exemple, j'ai pris l'avion pour aller à Dubaï, pour passer dix minutes à discuter avec les Émirats sur ce à quoi pourrait ressembler la durabilité à Dubaï… Était-ce justifié ? Je me suis convaincu moi-même que ça l’était. Mais c’est une pente glissante, car c’est facile de dire : « Je suis moi-même si important que je peux justifier cela. » J'ai des clients qui estiment être si importants que cela justifie à leurs yeux de posséder un jet privé…
QC : Pour se lancer, quels sont vos trois conseils principaux ?
MBL Premièrement, essayer d’évaluer quels sont vos plus gros postes d’émissions carbone. Deuxièmement, sélectionner deux ou trois points sur lesquels faire porter vos efforts pour réduire votre impact – en essayant d’obtenir des baisses importantes sur quelques gros postes. Enfin, faire en sorte de s’amuser. Soyez créatif, pensez différemment, faites les choses autrement. Et voyez-le comme une opportunité pour améliorer votre vie.
Nous faisons et achetons des choses qui ne nous rendent pas plus heureux, dont nous n’avons pas besoin, mais qui ont pourtant un impact carbone important. Et souvent, elles ont aussi un impact financier important. La publicité nous persuade d’acheter des choses qui n’ont en réalité aucun intérêt. Énormément d’argent est investi pour nous faire croire que nous serons heureux seulement si nous possédons davantage, mais ce n’est pas vrai, il ne faut pas croire ces messages ! Donc, si vous éliminez les choses inutiles, vous améliorez votre qualité de vie tout en réduisant votre impact carbone.
QC : Faut-il une implication du monde politique ?
MBL Oui ! J’en parle dans le livre. Outre réduire son empreinte carbone, il y a beaucoup d’autres choses qu’on peut faire. On peut se dire d’une part : « Je vais réduire mon empreinte carbone et adopter un mode de vie plus durable » ; et d’autre part : « Je vais faire pression pour des changements systémiques, pour qu’on s’attaque non seulement au problème du climat, mais aussi à la situation globale de l’humanité sur une planète si fragile. » Donc, quand vous votez, essayez de ne pas voter pour quelqu'un qui ne se soucie pas réellement du changement climatique. Je vis au Royaume-Uni, où il y a beaucoup de malhonnêteté concernant le changement climatique, de la part des politiques. Si un politicien ment à propos du climat ou d’autre chose, comme la santé ou l’immigration, si vous savez que ce qu’il raconte est faux, alors on ne peut lui faire confiance sur rien. Votez pour des politiques qui se préoccupent réellement du climat. Il y a un problème de changement climatique, il y a un problème de biodiversité, il y a un lien entre ces deux problèmes et l’inégalité dans le monde. Nous allons avoir besoin de coopérer plus que jamais, donc cela pose des questions de relations internationales, sur ce qui se passe dans le monde en ce moment. Nous avons besoin d'honnêteté dans notre classe politique et dans les politiques internationales, nous allons avoir besoin de politiciens qui s’impliquent parce qu’on ne peut plus ignorer la crise climatique – mais il y a encore du chemin !
Vous achetez souvent en ligne ? Et si les articles ne vous conviennent pas, vous n’hésitez pas à les retourner ? Tous ces colis qui voyagent des lieux de fabrication aux entrepôts puis jusqu’à chez vous ne sont pas sans conséquences pour la planète. Grâce à notre simulateur, découvrez leur impact CO2.
découvert par UFC Que Choisir https://www.quechoisir.org/actualite-livraison-point-relais-magasin-un-simulateur-pour-calculer-l-impact-carbone-des-differents-modes-d-achat-n166212/
Traduction d'un Morning MusingChers amis,Vous avez peut-être besoin de résultats immédiats pour établir vos routines. En d'autres termes, si votre pièce est propre avant de commencer, vous serez en mesure de la maintenir en l'état. Attention, je n'aime pas particulièrement cette méthode, mais elle a fonctionné pour certains d'entre nous. Laissez-moi m'expliquer. Je n'aime pas ça parce que je crains que vous ne vous épuisiez. En 1999 pour Thanksgiving, notre famille venait chez nous. ...
Le fait que ce soit propre ne veut pas dire que vous pouvez vous asseoir et ne rien faire. C'est comme ça que c'est devenu sale au départ! Écrivez votre routine maintenant avant votre nettoyage de crise et vous saurez quoi faire le jour suivant. Votre routine devrait consister en :
- LEVEZ-VOUS ET RAYONNEZ
Faites votre lit dès que vous en sortez, sauf si votre moitié y est encore.
Allez dans la salle de bain.
Douchez-vous et nettoyez la salle de bain pendant que vous y êtes.
Occupez-vous de vos cheveux et de votre visage.
Effectuez un Swish & Swipe dans la salle de bain et les toilettes. C'est propre et prêt pour tout.
Quittez la chambre avec une brassée de lessive dans les mains ; chargez la machine.
- CUISINE
Si vous avez fait vos routines avant d'aller vous coucher, c'est propre, videz juste le lave-vaisselle.
Faites du café et préparez le petit déjeuner
Nourrissez les animaux
Nourrissez la famille
Annonce:
- PENSEZ À VOTRE JOURNÉE
Vérifiez votre calendrier
Faites votre To Do List
Décongelez quelque chose pour le dîner
Faites vos comptes
Étendez la lessive ou mettez-la au sèche-linge
Attaquez-vous aux hotspots. Si vous avez fait votre routine du soir, il n'y en aura pas beaucoup.
- MAINTENANT, PENSEZ À VOUS
Prenez vos vitamines et médicaments
Asseyez-vous
Prenez votre petit déjeuner
Faites une méditation matinale
Ensuite, récompensez-vous avec un temps sur l'ordinateur. Vérifiez vos mails.