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Quinze millions de Français ont souscrit des contrats d’électricité coupant leurs journées en deux, entre heures creuses et heures pleines, les premières étant marquées par des prix très bas du kWh et inversement. Jusqu’alors, ces heures creuses étaient le plus souvent placées la nuit. Il y en aura désormais dans l’après-midi.
Lancer son lave-linge ou recharger sa voiture la nuit pour faire des économies… c’est l’intérêt des contrats d’électricité en heures pleines/heures creuses (HP/HC). Ce dispositif fera peau neuve en 2025 pour mieux l’adapter au nouveau contexte de production d’énergie en France. Ainsi l’a confirmé Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’autorité en charge du bon fonctionnement des marchés du gaz et de l’électricité, au micro de RMC le 30 décembre dernier. Les modifications, toujours en cours d’élaboration, devraient entrer en vigueur à l’été prochain, a-t-elle précisé.
Faire en sorte que l’option « reste durablement attractive »
Lancée en 1965, cette option HP/HC coupe en deux la journée des 15 millions de Français qui y souscrivent aujourd’hui. Pendant les heures pleines – 16 au maximum, dont obligatoirement les plages 8 h-13 h et 17 h-20 h (forte demande) –, le prix du kilowattheure (kWh) est plus élevé que celui d’une offre de base, avec un seul tarif. À l’inverse, aux heures creuses – 8 au minimum, placées entre 12 h et 17 h et 20 h et 8 h (demande faible) –, le coût du kWh baisse. C’est Enedis, le gestionnaire du réseau, qui fixe les horaires dans chaque localité.
Emmanuelle Wargon dit tenir à ce que cette option HP/HC reste « durablement attractive », en faisant en sorte qu’elle devienne économiquement intéressante dès lors qu’on est en mesure de placer 25 % de ses consommations électriques en heures creuses. « Chose relativement facile lorsqu’on a un chauffe-eau électrique ou une voiture électrique », estime la présidente de la CRE.
S’adapter à l’essor de la production d’électricité solaire
Mais cette option rend-elle toujours autant service au réseau électrique ? C’est l’un de ses objectifs initiaux : lisser au maximum la demande d’électricité pour éviter au maximum les pics de consommation (lorsque la production peine à couvrir la consommation). La majorité des heures creuses des foyers en HP/HC sont encore aujourd’hui concentrées entre 20 h et 8 h. Logique à une époque où le dispositif visait à inciter les Français à décaler leurs consommations la nuit, lorsque nos centrales nucléaires continuent de produire mais que les usines sont à l’arrêt.
Depuis, le contexte a changé, avec l’essor des énergies renouvelables. Les jours ensoleillés notamment, la production d’électricité photovoltaïque est abondante aux heures méridiennes (11 h-16 h), soit des moments où justement on a peu de consommations à mettre en face, les Français étant le plus souvent au travail. Les cours du kWh sur les marchés chutent alors drastiquement, au point de basculer dans le négatif certains jours. Rien qu’au premier semestre 2024, la France avait connu 233 heures de prix négatifs, comptait Enedis. Un record.
Tout l’enjeu est de repenser l’option HP/HC, afin que les heures creuses collent mieux à ces pics de production solaire et inciter ainsi les particuliers à placer leurs consommations programmables sur ces plages horaires. C’est ainsi la principale évolution annoncée par Emmanuelle Wargon pour cet été. Le nombre d’heures creuses restera plafonné à 8 par jour. « On en gardera toujours de nuit, 5 ou 6 heures, ce n’est pas encore décidé », a-t-elle détaillé. Les 2 ou 3 heures restantes seront donc placées l’après-midi.
Ce nouveau découpage pourrait tout de même faire des mécontents. Notamment du côté des propriétaires de véhicules électriques qui profitaient, pour certains, de leurs 8 heures creuses de la nuit pour recharger leurs voitures à domicile. Emmanuelle Wargon assure que 5 ou 6 heures « permettent normalement de recharger une voiture électrique » via la plupart des wallbox (bornes de recharge domestiques dédiées). Pour des citadines avec des puissances de batteries autour des 40 kWh, oui peut-être. La recharge de 10 à 80 % se fait généralement en moins de 6 heures. En revanche, pour des modèles plus imposants avec des batteries plus puissantes (autour des 80 kWh), on approche bien plus les 8 heures minimum.
Interdire la distribution des publicités papier non adressées dans les boîtes aux lettres sauf dans celles avec un autocollant « Oui Pub ». Cette expérimentation, visant à réduire le gaspillage de papier, a été menée dans 14 territoires en France à partir de mai 2022.
C’est l’heure du bilan pour l’expérimentation « Oui Pub ». On connaît plus son contraire – « Stop Pub » ‒, cet autocollant à apposer sur sa boîte aux lettres lorsque l’on veut manifester son refus de recevoir des imprimés publicitaires non adressés. Lancé en 2004, Stop Pub visait à mettre fin à un gaspillage de papier de plus en plus décrié, alors que 760 000 tonnes de prospectus ont été distribuées en France en 2021. Une grande partie est jetée à la poubelle sans être consultée.
Mais Stop Pub a montré ses limites. Tout d’abord, son taux d’apposition sur les boîtes aux lettres est faible (autour de 17 % en 2020). Surtout, lorsqu’il est bien là, dans 57 % des cas, l’autocollant n’a pas permis une disparition totale des imprimés publicitaires, pointait un rapport de l’Agence de la transition écologique (Ademe) de février 2021.
Inverser l’approche avec Oui Pub
D’où cette volonté de revoir l’approche, quitte à l’inverser. C’est tout l’esprit de Oui Pub qui consiste à interdire la distribution de ces imprimés publicitaires non adressés, sauf dans les boîtes aux lettres sur lesquelles un autocollant Oui Pub a été collé. Ce dispositif n’existe pas encore à l’échelle nationale mais est testé depuis le 1er mai 2022 dans 14 collectivités qui se sont portées volontaires*. L’expérimentation prendra fin le 1er mai prochain, mais le gouvernement a déjà remis son rapport d’évaluation en octobre dernier au parlement et vient de le publier.
Premier constat : l’apposition de l’autocollant Oui Pub sur les boîtes aux lettres est très variable d’un territoire à l’autre. Les taux vont de 0,33 % à Bordeaux (Gironde) à 18,42 % pour la communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral (Nord). Est-ce dire qu’il y a si peu de Français attachés à recevoir des publicités non adressées ? Pas si vite. Une des limites du Oui Pub ‒ qui existe aussi avec Stop Pub ‒ est que l’existence de ces autocollants n’est pas toujours bien connue. La connaissance estimée de l’expérimentation Oui Pub par les habitants concernés variait ainsi de 25 % à 77 % selon les territoires avec une moyenne à 50 %, indique le rapport gouvernemental.
Des réductions importantes de déchets papier
Les 14 territoires pilotes disent également avoir constaté, dans l’ensemble, le respect des règles du dispositif Oui Pub. Les quelques manquements relevés sont des « imprimés concernant des petits commerces locaux non couverts par les dérogations », pointe le rapport. Résultat : ces territoires ont constaté des réductions importantes des tonnes de déchets papier collectés au cours de l’expérimentation. Entre 20 % et 70 % selon les endroits avec une baisse moyenne de 48 %. Et cette baisse s’explique bien, en partie du moins, par celle des imprimés publicitaires. Leur part dans le total des déchets papier collectés sur ces 14 territoires est passée d’une fourchette initiale comprise entre 17 % et 40 % à une fourchette entre 5 % et 19 % pendant l’expérimentation.
Mais faut-il attribuer tous les lauriers à Oui Pub ? Si la baisse des volumes d’imprimés publicitaires est plus marquée dans les territoires pilotes, cette diminution se vérifie partout en France et a commencé avant l’expérimentation Oui Pub. Le volume est ainsi passé de 900 000 tonnes en 2019, à 766 000 tonnes en 2021 puis à environ 400 000 tonnes en 2022 et 2023. Dès la crise sanitaire, marquée notamment par l’envolée des coûts du papier et de l’énergie, une grande partie des annonceurs ont commencé à transiter vers des modes de consommation numériques. Oui Pub n’a fait qu’accélérer un peu plus cette tendance.
Une transition vers la pub numérique pas toujours gagnante
Mais cette transition ne se traduit pas forcément par une baisse des impacts environnementaux. Car le numérique n’en est pas exempt, et génère notamment des émissions de gaz à effet de serre. Elles sont principalement liées à la fabrication des appareils numériques (ordinateurs, smartphones, tablettes…) et donc à la fréquence à laquelle on les renouvelle. Elles sont liées également aux consommations d’énergie qu’impliquent nos activités numériques (lire une vidéo, consulter une page web…) et toute l’infrastructure nécessaire derrière (serveurs, data centers…). Entre la communication papier et la communication numérique, les impacts sont ainsi différemment répartis, note le rapport gouvernemental qui estime les paramètres trop variables pour pouvoir conclure qu’un support est toujours plus vertueux que l’autre. Qu’elles soient numériques ou papier, le rapport appelle les annonceurs à une nécessaire recherche de sobriété et à l’écoconception des campagnes commerciales.
Des déçus du Oui Pub ?
L’autre biais de cette transition de la publicité du papier vers le numérique est qu’elle laisse de côté toute une partie des consommateurs éloignés du numérique. Si, dans les territoires pilotes, les habitants se disent à 44 % satisfaits de l’expérimentation et à 63 % pour son extension à toute la France, Oui Pub a tout de même fait des mécontents. Notamment parmi ceux à avoir mis l’autocollant sur leur boîte aux lettres. Certains ont malgré tout regretté une baisse des imprimés publicitaires alors qu’ils considèrent ces prospectus importants pour faire des économies dans un contexte inflationniste, pointe le rapport du gouvernement.
- Ville de Bordeaux, Smicval (Syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation) Libournais Haute Gironde, agglomération d’Agen, Communauté de communes Leff Armor, Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral, ville de Sartrouville, Troyes Champagne Métropole, Métropole du Grand Nancy, Grenoble Alpes Métropole, Sytrad (Syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme), Sictoba (Syndicat intercommunal de collecte et traitement des ordures ménagères de la Basse Ardèche), Communauté de communes Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon, Univalom (Syndicat mixte de traitement et de valorisation des déchets), Syvadec (Syndicat de valorisation des déchets de la Corse).
Lors d’un achat en ligne, l’option CB est souvent proposée comme alternative à Visa ou Mastercard. Un choix qui peut s’avérer judicieux.
« Le made in France, c’est mieux si on paye in France. » La campagne, siglée CB, déployée ces derniers mois par affichage et dans la presse, a de quoi interpeller. D’abord parce qu’on ne sait pas forcément qu’un choix s’offre à nous au moment de faire un achat en ligne par carte bancaire. Ensuite parce que le slogan laisse penser qu’on pourrait, à cette occasion, faire preuve de patriotisme économique. Qu’en est-il exactement ?
Sur les quelque 110 millions de cartes bancaires qui circulent en France, 77 millions portent le logo CB, elles sont dites « cobadgées » avec Visa ou Mastercard. Ce pictogramme est la marque du groupement d’intérêt économique (GIE) Cartes bancaires, mis sur pied en 1984 par les principales banques françaises. Lorsqu’on procède à un paiement en ligne, on ne remarque pas toujours ce logo alors qu’il est fréquemment présent. Ceux de Visa ou MasterCard nous étant plus familiers, nous avons généralement tendance à cliquer dessus. Alors qu’il est possible d’opter pour le réseau national dès lors que l’on possède une carte cobadgée.
Si le GIE Cartes bancaires attire aujourd’hui l’attention sur ce point, c’est qu’il se sent menacé par la concurrence. Pendant longtemps, les paiements passant par son réseau sont restés ultradominants en France. Mais ces derniers temps, plusieurs banques, notamment les néobanques, ont renoncé au cobadging, ne permettant que les paiements via le réseau Visa ou celui de Mastercard. Un virage que n’apprécient guère les commerçants, car les commissions exigées par ces derniers sur chaque achat sont beaucoup plus élevées que celles imposées par le réseau CB. Selon notre confrère Les Échos, la différence pourrait aller de 1 à 10 !
Coûts répercutés sur les prix
En novembre dernier, Ecommerce Europe, organisme représentant les intérêts des commerçants en ligne dans l’Union européenne, a publié un communiqué déplorant qu’au vu de leur position dominante, Visa et Mastercard se permettent d’imposer des augmentations « substantielles et régulières des commissions, certains commerçants importants pointant une hausse supérieure à 75 % entre 2016 et 2021, sans que cela reflète une augmentation des coûts ou des risques » pour les réseaux. L’association réclame une transparence sur les prix et une justification des augmentations, remarquant que la France est un des seuls pays en Europe à pouvoir échapper à cette hégémonie des deux mastodontes, grâce à l’existence du réseau CB. Pour les consommateurs, circonscrire le montant des commissions dans des limites raisonnables est également impératif. Car ces coûts supplémentaires imposés aux commerçants sont inévitablement répercutés sur les prix des marchandises ou services. C’est en cela que choisir le logo CB peut s’avérer pertinent, sachant que si certaines assurances sont liées à une carte bancaire (en cas de voyage en particulier), le fait d’opter pour un réseau ou l’autre ne change rien.
Téléviseurs - L’indice de durabilité remplace l’indice de réparabilité - Actualité - UFC-Que Choisir
Dès aujourd’hui, les téléviseurs doivent afficher leur indice de durabilité, qui renseigne sur leur réparabilité et sur leur fiabilité. Cet indicateur remplacera progressivement l’indice de réparabilité, déployé depuis 2021.
2025 marque l’entrée en scène de l’indice de durabilité. Instauré par la loi Agec (loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire), il remplacera progressivement l’indice de réparabilité pour mieux informer le consommateur lors des achats de produits électroménagers et électroniques. Les téléviseurs ouvrent le bal ce 8 janvier, puis suivront les lave-linge, le 8 avril prochain, avant une probable extension à d’autres produits, comme les ordinateurs portables ou les tondeuses à gazon. Smartphones et tablettes ont été exclus du dispositif, car la réglementation européenne leur imposera prochainement une étiquette énergie qui comprendra un volet réparabilité (lire l’encadré).
Plus complet que l’indice de réparabilité
L’indice de durabilité tient compte de différents critères qui concernent la réparabilité du produit, mais aussi son aptitude à durer dans le temps. Ainsi, en plus de la disponibilité des pièces détachées ou bien de la documentation technique fournie, l’indicateur tiendra compte de la solidité, de la facilité de la maintenance ou encore d’une éventuelle garantie commerciale complémentaire de la garantie légale de conformité.
L’indice de durabilité tiendra aussi compte, quand c’est possible, de la possibilité d’améliorer le produit par le biais de mises à jour logicielles ou matérielles. Pour les téléviseurs, une dalle démontable en moins de 7 étapes rapportera 3 points, et s’il suffit d’un outil courant et non propriétaire, 2 points seront ajoutés. Si les fixations des modules wi-fi et Bluetooth sont amovibles et réutilisables, le téléviseur gagnera 2 points de plus.
Ces différents critères retranscrits en points pondérés permettent d’aboutir à une note sur 10, et à une couleur correspondante, du vert au rouge foncé. Et pas question de dissimuler l’indice : il devra apparaître dans les magasins comme sur les sites marchands, et être au moins aussi visible que le prix de l’appareil.
Smartphone et tablettes - Une étiquette énergie pour juin 2025
L’indice de durabilité est une initiative française. Or, pour les smartphones et les tablettes tactiles, un règlement européen prévoit l’entrée en vigueur d’une étiquette énergie à partir de juin 2025. Pas d’indice de durabilité pour ces produits, donc. À la place, cette étiquette énergie, similaire à celle apposée sur les appareils électroménagers ou les climatiseurs, renseignera sur différents critères :
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Marque et modèle
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Classe énergétique Elle est déterminée sur la base de l’indice d’efficacité énergétique (IEE), calculé à partir de scénarios d’utilisation de l’appareil.
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Autonomie de la batterie À partir d’une charge complète, en heure et en minutes.
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Résistance aux chutes Un smartphone doit résister à plus de 270 chutes, une tablette à 208 chutes. Un smartphone pliable doit résister à 210 chutes s’il est fermé, 45 s’il est ouvert. Pour une tablette pliable, le cap est fixé à 182 ou 20 chutes.
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Réparabilité Elle reflète la réparabilité, calculée à partir de différents critères (documentation, accès aux pièces détachées, etc.). Notez que contrairement au précédent indice de réparabilité, le prix des pièces détachées n’est pas pris en compte.
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Nombre de cycles de la batterie Il s’agit du nombre de cycle que la batterie peut endurer jusqu’à atteindre 80 % de sa capacité initiale.
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Indice IP Il indique la résistance à la pénétration de l’eau et des poussières.
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Numéro du règlement européen de référence
Le smartphone est la nouvelle cible des hackeurs. Avec la généralisation de la double authentification via un code envoyé par SMS, ils ont tout intérêt à en prendre le contrôle. En piratant la carte SIM !
4 conseils de vigilance
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Si vous confiez votre mobile à un réparateur, ne laissez jamais la carte SIM à l’intérieur et ne le perdez pas de vue. Privilégiez les techniciens qui ont pignon sur rue.
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Installez des logiciels de contrôle parental. Sans en avoir conscience, vos enfants peuvent naviguer sur des sites dangereux ou livrer des données personnelles.
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Ne communiquez pas vos informations sensibles (numéro de téléphone, code secret…) à quelqu’un qui vous appelle pour vous les demander. Votre banquier, par exemple, ne le fera jamais !
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Portez plainte en cas de fraude. Cela permet de lancer une enquête et, peut-être, de remonter une filière.
Que Choisir Budgets. En quoi consiste l’arnaque à la carte SIM ?
Damien Bancal. Il existe plusieurs types de piratage à l’heure actuelle, et les hackeurs se montrent de plus en plus habiles. L’une des techniques est appelée le SIM swap ou SIM swapping. L’objectif du cyberescroc est de prendre le contrôle de votre numéro de téléphone portable en dupliquant votre carte SIM. Dans les cas les plus courants, il contacte votre opérateur mobile en se faisant passer pour vous (grâce à des informations personnelles qu’il s’est déjà procurées) et prétexte la perte ou le dysfonctionnement de la carte SIM afin d’en obtenir une nouvelle (ce qui entraînera la désactivation de la vôtre). Ou encore, il génère une e-SIM (une copie électronique de votre carte SIM) en piratant votre compte chez votre opérateur. Une fois qu’il dispose de cette carte frauduleuse, le malfaiteur peut intercepter tous vos SMS, vos appels, etc., mais aussi vos codes personnels d’accès à vos comptes en ligne.
QCB. Existe-t-il d’autres variantes de cette méthode ?
D. B. Malheureusement, oui. Les pirates ont plus d’un tour dans leur sac ! Vous recevez un SMS vous alertant que votre nouvelle carte SIM est disponible en boutique. Or, vous n’êtes pas à l’origine de cette demande… Et on vous indique que vous devez cliquer sur un lien pour annuler la commande. Mais attention ! Car c’est là que le piège se referme. Ce procédé permet au pirate de capter vos données personnelles. Autre exemple, le hackeur réussit à installer un logiciel espion sur votre mobile en vous incitant à télécharger un fichier piégé. Ensuite, il n’a plus qu’à se servir ! Il arrive également que le salarié d’un opérateur soit soudoyé et livre aux cybercriminels des listes de numéros, voire les informations confidentielles de clients. On est alors en présence d’un modèle de corruption dont la finalité est l’usurpation d’identité. Et il y a de plus en plus de personnes touchées !
QCB. Quelles conséquences pour les victimes ?
D. B. Après avoir détourné une carte SIM, l’arnaqueur peut se connecter à tous les services en ligne qui nécessitent un numéro de téléphone. En clair, il sera en mesure de contourner l’authentification à deux facteurs. Ce mécanisme de sécurité, largement implémenté par les entreprises de la tech, consiste à réclamer un code à l’utilisateur, en complément du traditionnel mot de passe. Bien souvent, il est envoyé sur le numéro de l’usager. Mais, une fois le smartphone hacké, cette donnée confidentielle devient transparente pour le pirate.
De prime abord, on pourrait penser que le sapin artificiel, utilisable plusieurs années, émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que le naturel. Mais quand on regarde en détail, rien n’est moins sûr…
C’est avec lui que commence Noël. Depuis fin novembre déjà, les sapins sont bien mis en évidence dans les échoppes, du petit fleuriste de quartier à l’hypermarché. Chaque année, il s’en écoule autour de 6 millions en France pour un prix moyen de 34 €. Autrement dit, un foyer sur cinq en achète un. Une tradition qui ne faiblit quasiment pas. Tout aussi stable est le ratio entre sapins naturels et sapins en plastique : les premiers accaparent chaque année autour de 85 % du marché.
D’un point de vue environnemental, lequel des deux présente la meilleure empreinte carbone ? On pourrait se dire que l’artificiel part avec un net avantage en pouvant être conservé d’une année sur l’autre. Mais c’est bien souvent son seul atout. Car il est très majoritairement fabriqué en plastique (un dérivé du pétrole, donc) et en Asie, ce qui pèse lourd sur son empreinte carbone.
8,1 kg de CO2 pour le sapin artificiel
En 2009, le cabinet de conseil québécois spécialisé en développement durable Ellipsos publiait l’analyse du cycle de vie d’un sapin naturel et d’un sapin artificiel. L’exercice consistait à calculer l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent tout au long de leur existence, de leur culture jusqu’à la gestion de leur fin de vie. Ellipsos prenait comme hypothèse que le naturel avait poussé dans un rayon de 150 km autour de Montréal où il avait été acheté. Bilan : 3,1 kg d’équivalent CO2 (eqCO2) par sapin, à racheter chaque année. Du côté de l’artificiel, produit en Chine et acheminé à Montréal par bateau puis train, le bilan était plus lourd : 48,3 kg eqCO2 par sapin, mais que l’on peut garder plusieurs années. En faisant l’hypothèse que le sapin était conservé 6 ans, le cabinet estimait alors 8,1 kg eqCO2/an pour l’artificiel.
Dans son guide pour organiser un Noël plus écolo (1), l’Agence de la transition écologique (Ademe) ne bannit pas le sapin en plastique, à condition seulement qu’il soit gardé longtemps pour compenser les impacts liés à sa fabrication et son acheminement. Or, en moyenne, les sapins artificiels sont gardés 8 ans, pointait déjà l’agence en décembre 2022. Il faudrait au moins le double pour qu’il devienne avantageux par rapport à un sapin naturel en termes de bilan carbone.
Privilégiez le sapin naturel local
Avantage donc au sapin naturel, avec ses 3,1 kg eqCO2. Pas si surprenant. « En moyenne, de la graine à son abattage, il s’écoule 10 ans, dont classiquement 5 à 6 ans passés en plein champ », explique Vincent Houis, ingénieur et conseiller technique à l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN). Or, pour grandir, comme n’importe quel arbre, le sapin absorbe du CO2‒ ingrédient clé de la photosynthèse ‒ et le garde captif même une fois abattu, à moins qu’on le brûle. »
Selon une étude danoise de décembre 2022, le Nordmann, espèce emblématique du pays, aurait même un bilan carbone négatif jusqu’à son arrivée en point de vente, où qu’il soit en Europe. Il aurait, sur cette première partie de sa vie, absorbé 0,6 kg de CO2. Ce n’est qu’ensuite que les émissions passeraient dans le positif, en particulier lors du transport du sapin de son point de vente jusqu’au foyer où il passera les fêtes. Si le consommateur parcourt 10 km dans une voiture à essence pour le récupérer, alors l’impact carbone du sapin, sur l’ensemble de sa vie, s’élèvera en moyenne à 2,6 kg de CO2, calcule l’étude danoise.
Précisons tout de même que cette dernière a été commandée par l’association de producteurs de Nordmann danois, très tournée vers l’export, et que ses conclusions l’arrangent bien. En France, 20 % en moyenne des sapins naturels achetés chaque année sont importés. Essentiellement, justement, des Nordmann venus du Danemark et de Belgique. Une espèce cultivée aussi en France. On allège alors forcément l’empreinte carbone de son sapin en l’achetant local, au plus près d’où il a été cultivé.
Des cultures plus écoresponsables que d’autres
Mais la proximité est une chose. Les conditions de production influent aussi, pas seulement d’ailleurs sur l’impact carbone mais sur l’empreinte environnementale en général (biodiversité, pollution des sols, de l’eau, etc.). Sur ce point, Vincent Houis précise que, contrairement à une idée reçue, « les sapins de Noël ne sont pas prélevés en forêt, leur production n’est pas facteur de déforestation. Il s’agit d’une culture agricole, classée comme telle, et réalisée en plein champ, de la même façon que le blé, le maïs, la betterave… »
Entre 5 000 et 6 000 ha y sont consacrés, en France. À comparer aux 28 millions d’hectares de notre surface agricole utile (SAU), on ne peut pas dire que la culture du sapin soit expansive… En revanche, la majorité des 200 producteurs sont en agriculture conventionnelle, méthode autorisant l’utilisation d’herbicides. « Les trois premières années seulement », tempère Vincent Houis.
Tout de même, pour éviter toute exposition, on peut se tourner vers les producteurs de sapins bio français. Ils sont onze à s’être regroupés dans l’association Les Sapins bio de France, lancée après le Covid. Leur production labellisée AB est ainsi certifiée « sans aucuns traitements phytosanitaires, engrais chimiques, pesticides, hormones de croissance ». D’autres marques et labels existent (Plante bleue, MSP, Label rouge), mais ils sont moins ambitieux.
Neige artificielle et colorations à proscrire
Voilà côté producteur. Mais l’empreinte carbone de son sapin dépendra aussi de la façon dont on le traite chez soi. À éviter, par exemple, les colorations et le saupoudrage de neige artificielle. Ainsi recouvert de produits chimiques, le sapin n’aura d’autre choix que d’être incinéré avec les ordures ménagères, met en garde l’Ademe. La moins pertinente des fins de vie, à égalité avec celle de le brûler dans le jardin, interdite au passage (comme tout déchet vert, sous peine d’amende). À la rigueur, le sapin coupé en bûche pourra servir à alimenter son chauffage au bois. « Mais les résineux s’y prêtent mal, rappelle Vincent Houis. Ils brûlent vite et ont ainsi un faible pouvoir calorifique. »
Les fêtes finies, mieux vaut déposer son sapin en déchetterie ou dans un point de collecte dédié. Le plus souvent alors, il est composté ou broyé, les copeaux servant de paillage pour retenir l’eau au pied des arbustes ou les protéger du froid. La meilleure valorisation en fin de vie, notamment d’un point de vue carbone. Mais rien ne vous empêche de retarder le plus possible ce moment fatidique. Les sapins se trouvent désormais facilement vendus en pot, avec leurs racines. Si vous avez la main verte et que vous le cajolez bien (en le rempotant régulièrement), il pourrait très bien vous accompagner plusieurs Noëls. Son bilan carbone n’en sera que plus réduit.
Le fabriquer soi-même ?
Un sapin artificiel peut être fabriqué à partir d’autres matières moins carbonées que le plastique. On voit de plus en plus de sapins en bois dans les jardineries par exemple. Rien ne vous empêche non plus de fabriquer vous-même votre sapin artificiel à partir de matériaux récupérés. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos donnent ainsi quelques idées et conseils. On en trouve fabriqués avec des chutes de bois mais aussi des bouteilles, un escabeau, une pile de livres… Environnementalement, il n’y a pas mieux !
Ne pas faire du sapin écolo l’arbre qui cache la forêt
Enfin, s’il est louable de chercher à avoir le sapin de Noël avec la plus faible empreinte carbone possible, il faut tout de même garder en tête qu’il ne représente qu’une part infime des émissions de gaz à effet de serre générées par les fêtes de fin d’année. Dans un rapport paru en décembre 2022, l’Ademe les a passées en revue. Le sapin est rangé dans la catégorie décoration qui ne compte, elle-même, que pour 2 % dans le bilan carbone de ces fêtes. L’essentiel des émissions est généré par l’alimentation (15 %), les déplacements (25 %) et surtout les cadeaux (57 %). C’est bien sur ces postes qu’il faut agir en priorité.
Parfois impressionnant mais le plus souvent bénin, un saignement de nez se traite à l’aide d’une simple compression. Et, contrairement à une idée reçue, sans pencher la tête en arrière !
Le saignement de nez (épistaxis en langage médical) concerne, dans 90 % des cas, la « tache vasculaire », cette zone située sur la cloison nasale, en avant, où différentes petites artères se rejoignent entre elles. Le saignement est le plus souvent sans gravité et peut facilement être maîtrisé. Ne pas pencher la tête en arrière est une priorité, car l’écoulement de sang continuerait dans la gorge, avec une gêne, une impression de gorge sèche, un goût métallique, des nausées, voire des vomissements. On garde la tête droite, on peut aussi la pencher légèrement vers l’avant, avec un mouchoir à proximité pour éviter les taches.
Comprimer
Pour arrêter tout saignement, il faut comprimer la plaie. Pour le saignement du nez, c’est la même chose. On se mouche doucement une première fois au-dessus de l’évier ou du lavabo pour éliminer des caillots qui entretiennent le saignement, puis on comprime fermement la cloison nasale. Cela implique d’appuyer sur les deux narines jusqu’en haut du nez avec deux doigts, par exemple les deux index. Si on ne comprime que la narine qui saigne, la compression peut être insuffisante, car la cloison nasale, un cartilage souple, se déforme aisément. La compression doit durer dans l’idéal 10 minutes – et c’est long. Au bout de 5 minutes environ, un nouveau mouchage, qui ne sera pas trop énergique, est utile pour évacuer les caillots formés qui peuvent faire durer le saignement. Puis on effectue une nouvelle compression de 5 minutes. Le saignement est alors arrêté. On n’oubliera pas, évidemment, de respirer par la bouche durant tout ce temps ! En complément, on peut appliquer du froid qui permettra la constriction des vaisseaux. Cette application se fera en comprimant le nez avec un gant de toilette ou un linge mouillé en utilisant l’eau la plus froide possible.
Mèche ou pas mèche ?
Introduire une mèche dans les fosses nasales est efficace, mais il faut maîtriser la technique. Le méchage fait à la maison, qui consiste à introduire dans la narine du coton ou un mouchoir roulés en cône, est à éviter. En effet, il comporte deux risques : déclencher un nouveau saignement en retirant la croûte en même temps que la mèche ; être la cause d’une infection si la mèche est laissée trop longtemps. Devant un saignement qui ne s’arrête pas, un professionnel de santé pourra effectuer un méchage avec des mèches spéciales, résorbables ou enduites de vaseline. À noter : dans tous les cas, les pommades hémostatiques n’ont pas d’intérêt.
Et si c’est plus grave ?
Si vous prenez de l’aspirine ou un anticoagulant, le principe est le même à ce détail près : la compression doit être beaucoup plus longue, au moins 20 minutes, voire plus. Il faut savoir que l’aspirine augmente le temps de saignement jusqu’à 7 à 10 jours après la dernière prise.
Si le saignement persiste ou reprend malgré la manœuvre décrite ci-dessus, s’il coule dans la gorge malgré la tête en avant, s’il se produit des deux narines en même temps, s’il s’accompagne de douleurs de tête, de fièvre, de vertiges ou d’autres symptômes généraux, mieux vaut appeler le 15 pour avoir un avis en urgence.
Si les saignements récidivent régulièrement du même côté, au moindre traumatisme, voire spontanément (en cas de fortes chaleurs ou dans la nuit, par exemple), il est utile de consulter un médecin ORL. Il examinera les fosses nasales et pourra procéder à une cautérisation de la tache vasculaire, devenue trop fragile.
Nous avons examiné l’origine des produits de seconde vie proposés par plusieurs grandes enseignes. L’appellation s’avère être un fourre-tout, jetant le doute sur l’intérêt environnemental d’une partie de l’offre. Nombre de ces produits dits « de seconde vie » n’en ont, en réalité, jamais vécu de première.
Le concept de « seconde vie » se fait peu à peu une place en magasins. Dans ce Decathlon de banlieue parisienne, impossible de rater le rayon dédié, à droite après l’entrée : sous un panneau de couleur verte vantant du matériel « garanti et prêt pour une nouvelle vie », se trouvent ce jour-là une quinzaine de vélos pour enfants, autant de trottinettes électriques mais aussi quelques dizaines de vêtements et paires de chaussures, tous pas tout à fait neufs et à prix réduit. Dans le Darty voisin, des affiches, également sur fond vert et agrémentées d’un symbole évoquant l’économie circulaire, distinguent les modèles de seconde vie. Ils sont disséminés dans le magasin : une série de smartphones, mais aussi quelques fours ou cafetières expresso. Un nombre croissant d’enseignes commencent à proposer de telles offres à côté de leurs gammes de produits neufs. Une bonne nouvelle pour la planète ? À voir. Leur conception de la seconde vie est bien vaste. Au point que parfois, l’appellation semble usurpée, et leur intérêt environnemental surévalué.
Retours clients, modèles d’exposition… Les produits ont-ils vraiment eu une première vie ?
Si tous les produits vendus sous cette appellation sont vérifiés et au besoin remis en état, leur origine est plus variée qu’on pourrait le penser. Seule une partie ont réellement été utilisés pendant quelque temps par des consommateurs, à l’instar du matériel de camping ou de fitness issu du service de location Decathlon, revendu au rayon seconde vie. D’où viennent les autres ? Pour une part non négligeable, de retours clients. « Il peut s’agir d’un appareil ayant connu une panne à la mise en service, ou de clients qui changent d’avis dans les 15 jours suivant l’achat », explique Martin Aunos, directeur de la seconde vie du groupe Fnac Darty. Dans ce dernier cas, le produit n’est plus tout à fait neuf, sans pour autant avoir été véritablement utilisé. Le concept de seconde vie commence déjà à se troubler.
Plus surprenant, la mention est aussi utilisée pour écouler des articles n’ayant jamais quitté le magasin : les modèles d’exposition. Cela représente moins de 5 % de l’offre chez Fnac Darty mais chez Ikea, où les espaces seconde vie vendent 2 millions de produits par an, la proportion monte à un tiers, selon les chiffres transmis par les deux entreprises à Que Choisir. Enfin, des modèles incomplets ou ayant été abîmés, lors de la livraison par exemple, se retrouvent aussi dans ces rayons. C’est le cas de ce réfrigérateur à la porte cabossée chez Darty, ou de ces baskets avec un lacet manquant chez Decathlon. Si bien que l’appellation seconde vie sert aussi à vendre des produits… qui n’ont pas connu de véritable première vie !
La pratique agace certains observateurs. « Arrêtons de confondre "seconde main" ou "seconde vie" avec "produits défectueux" », implore Coline Laurent, experte du réemploi. Elle estime trompeur l’emploi de ces termes pour des produits jamais utilisés : « À mon sens, leur empreinte carbone est bien celle d’un produit neuf, car elle n’a pas pu être amortie par un utilisateur précédent. »
Attention à la confusion entre seconde vie et reconditionné
La réparation d’appareils, de vêtements ou de jouets pour permettre leur revente est un levier efficace de réduction des déchets. Mais par leur caractère fourre-tout, ces offres de seconde vie n’y participent que partiellement. Acteur historique du reconditionnement d’appareils électroménagers, le réseau d’entreprises d’insertion Envie s’inquiète de voir les grandes enseignes privilégier les modèles les plus faciles à remettre en état : « Les retours clients et les modèles d’exposition sont généralement des appareils fonctionnels, ou presque, relève Guillaume Balas, délégué général de la fédération Envie. Rien à voir avec le processus industriel de reconditionnement mené chez Envie, avec diagnostic des appareils, réparation et changement des pièces d’usure. »
Dès lors, faut-il rester à l’écart de ces offres ? Pas forcément. « Que vous achetiez un réfrigérateur ayant déjà servi 10 ans ou un modèle d’exposition, vous éviterez dans les deux cas qu’un appareil devienne un déchet », souligne Coline Laurent. Toutefois, la plus-value environnementale sera plus importante dans le premier cas. « L’enjeu du développement de l’offre seconde vie est de revaloriser des produits qui peuvent l’être, en les proposant à un prix accessible et en évitant de les jeter », argumente Anthony Le Mens, responsable seconde vie de Decathlon.
De simples bons plans avec un habillage écologique ?
Reste le choix des mots. L’expression « seconde vie » offre, dans certains cas, un habillage écologique bien pratique pour des rebuts du système de distribution – ils pourraient plus simplement être vendus comme « bons plans » ou produits « déclassés », sans connotation verte. Les enseignes assument l’appellation, qui a l’avantage d’être facile à comprendre et de s’appliquer à des produits d’origines différentes. « Ils ont connu une première vie, plus ou moins longue selon les cas », avance Anthony Le Mens – à l’exception des produits abîmés, reconnaît-il. « L’expression nous paraît adaptée pour désigner ces produits non neufs, qui ont connu une première vie soit chez un client, soit en magasin », ajoute Martin Aunos, pour Fnac Darty.
Faire le ménage dans l’emploi de l’appellation n’est pas si simple. Contrairement au terme « reconditionné », l’expression « seconde vie » ne dispose pas de définition spécifique dans la loi. « Elle désigne a priori des biens d’occasion », estime la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Or les biens d’occasion bénéficient, eux, d’une définition légale dans le Code du commerce : elle inclut aussi bien les produits ayant eu un premier utilisateur que ceux ayant « subi des altérations ne permettant pas leur mise en vente comme neufs ». Difficile d’écarter les produits abîmés et les modèles d’exposition, donc… En revanche, les fins de série que proposent certaines enseignes sous le nom de « seconde vie » (on en trouve parfois chez Ikea) sont clairement hors des clous : il s’agit de produits à l’état neuf.
Une chose est sûre : si différentes filières sont regroupées sous la bannière « seconde vie », l’acheteur ne doit pas être laissé dans le flou. « Le vendeur est tenu de délivrer une information claire au consommateur sur les caractéristiques essentielles du bien », rappelle-t-on à la DGCCRF. État d’un modèle d’exposition ou défauts éventuels d’un retour produit doivent donc être clairement indiqués.
: Les éponges lavables se piquent d’être hygiéniques, réutilisables, durables et même d’être une alternative aux classiques éponges jetables. Inga, WhatMatters, Greenweez… Les fabricants vantent des éponges composées de matériaux écologiques et lavables en machine. Mais sont-elles efficaces, et résistent-elles aux lavages ? Nous avons testé 11 références.
Avis du testeur
Que Choisir aime
Très bonnes capacités d’absorption
Efficacité sur les salissures grasses recuites
Durabilité au test de lavage
Que Choisir regrette
Prix élevé
Évaluation Que Choisir
Absorption 3 étoiles
Efficacité sur salissures 3 étoiles
Tenue au lavage 2 étoiles
Composition (confirmée par nos analyses en labo)
Microfibres de polyester, polyamide, mousse de polyuréthane
Alors que le nombre de pénuries et tensions d’approvisionnement de médicaments a explosé au cours des dernières années, l’UFC-Que Choisir dévoile aujourd’hui les résultats d’un test exclusif – dont les résultats complets sont à retrouver dans le numéro d’octobre du magazine Que Choisir actuellement en kiosque – montrant que l’écrasante majorité de médicaments à base de paracétamol ou d’ibuprofène testés conservent leur efficacité bien après la date de péremption affichée sur les boîtes. En conséquence, l’UFC-Que Choisir, promotrice d’une consommation responsable, saisit l’ANSM afin qu’elle mette en œuvre l’ensemble des mesures permettant d’éviter ce gaspillage de médicaments.
Des médicaments efficaces jusqu’à 30 ans après leur date de péremption !
Afin d’évaluer la pertinence des dates de péremption apposées sur les boîtes de médicaments par les laboratoires pharmaceutiques, nous avons fait mesurer par un laboratoire spécialisé la quantité de substances actives présentes dans 30 boîtes de comprimés, gélules ou sachets de paracétamol ou d’ibuprofène, qui, d’après les fabricants, sont périmés. Le résultat du test est sans appel : dans 80 % des cas les médicaments contiennent suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces (1) ! En outre, nos résultats suggèrent qu’il n’y a aucune relation entre l’année de péremption des médicaments et la quantité de substance active encore présente. Preuve en est du paracétamol censé être périmé depuis 1992 présente encore… 100 % de substance active !
Jeter des médicaments encore efficaces : des conséquences triplement néfastes
Des médicaments efficaces jusqu’à 30 ans après leur date de péremption !
Afin d’évaluer la pertinence des dates de péremption apposées sur les boîtes de médicaments par les laboratoires pharmaceutiques, nous avons fait mesurer par un laboratoire spécialisé la quantité de substances actives présentes dans 30 boîtes de comprimés, gélules ou sachets de paracétamol ou d’ibuprofène, qui, d’après les fabricants, sont périmés. Le résultat du test est sans appel : dans 80 % des cas les médicaments contiennent suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces (1) ! En outre, nos résultats suggèrent qu’il n’y a aucune relation entre l’année de péremption des médicaments et la quantité de substance active encore présente. Preuve en est du paracétamol censé être périmé depuis 1992 présente encore… 100 % de substance active !
Jeter des médicaments encore efficaces : des conséquences triplement néfastes
Ces constats sont particulièrement inquiétants puisque jeter des médicaments efficaces alors qu’ils sont prétendument périmés a des impacts majeurs. Économiques tout d’abord, puisque cela engendre un renouvellement plus rapide des médicaments qui a un coût pour le système hospitalier et l’assurance maladie lorsqu’il s’agit de médicaments prescrits, et pour les malades (franchises médicales, achats dans le cadre de l’automédication). Environnementales ensuite, car cela génère un surcroît inutile de « déchets », en partie non traités dans le cadre du processus de collecte des médicaments (2). Sanitaire enfin, puisque cela est de nature à augmenter artificiellement la demande de médicaments et à participer aux pénuries ou aux tensions d’approvisionnement, comme on en a récemment constaté pour le paracétamol (3).
Un cadre réglementaire qui favorise le gâchis de médicaments
Cette situation de gâchis est d’autant plus problématique qu’elle est loin de paraître inéluctable. Au-delà d’une rationalisation de la distribution et de la consommation de médicaments (limiter les prescriptions, favoriser la délivrance à l’unité des médicaments), d’autres mesures pourraient vraisemblablement être prises pour limiter le gaspillage de médicaments si on se fie aux pratiques des acteurs du secteur. D’une part, on ne peut que s’interroger sur le fait que l’ANSM retienne une vision beaucoup plus restrictive que les autorités américaines pour déterminer si un médicament conserve ou non ses vertus thérapeutiques (4). D’autre part, il est curieux que dans ce cadre général les laboratoires puissent déterminer de manière purement discrétionnaire la date de péremption des médicaments (généralement de 3 ans pour ceux que nous avons testés) : rien ne les oblige à étendre cette date, quand bien même ils sauraient pertinemment garantir l’efficacité des médicaments au-delà ! De quoi se demander si de leur point de vue, les critères économiques prennent le pas sur les critères scientifiques…
Au vu de ces constats, l’UFC-Que Choisir saisit l’ANSM afin de l’alerter sur les résultats de son enquête et lui demander de faire évoluer en tant que de besoin le cadre réglementaire de telle sorte à éviter un gâchis de médicaments aux conséquences aussi bien économiques, qu’environnementales et sanitaires.
Planter du paulownia, un arbre à la croissance ultrarapide, pour bénéficier de fabuleux rendements tout en luttant contre le réchauffement climatique, voilà la promesse de Treesition. Trop belle ?
Le soleil brille en cette fin juin à Clairac (Lot-et-Garonne). Avançant dans un champ, Daniel Dos Santos pointe du doigt les rangées d’arbres qui s’y enracinent. « Quand on les a plantés, ils faisaient 30 centimètres de haut », se réjouit-il. C’était au printemps 2023. Un an plus tard, certains mesurent plus de deux mètres ! Si cet entrepreneur au planning chargé prend (beaucoup) de temps pour recevoir des journalistes de Que Choisir dans sa forêt – son showroom, comme il l’appelle –, c’est pour communiquer sur la supposée imminence d’une révolution, celle de la culture du paulownia ; une essence d’arbre tropicale réputée pour sa capacité à grandir vite (lire aussi l’encadré).
Treesition, l’entreprise que cet ancien consultant du secteur pharmaceutique a fondée, compte en faire pousser des milliers dans le Lot-et-Garonne ainsi qu’ailleurs en Europe (Espagne, Belgique). Le patron a en effet une astuce permettant d’exploiter la vivacité des paulownias. « Nous les transformons en produits financiers », nous résume-t-il. Le montage est, sur le papier, assez simple. Les épargnants acquièrent des arbres auprès de la société, qui les plante sur ses terres ou sur des parcelles louées à des agriculteurs. Une fois qu’ils sont arrivés à maturité, 6 à 10 ans plus tard, Treesition organise leur coupe, les revend sous différentes formes (granulés, bois avivé, etc.) et partage avec les investisseurs le fruit de ce commerce. Un système où tout le monde serait gagnant : l’agriculteur qui loue ses terres, l’environnement grâce aux plantations captatrices de CO2 et, bien sûr, l’épargnant à qui l’on promet des rendements record.
En prime-time sur M6
Trop beau pour être vrai ? La question a dû venir à l’esprit des téléspectateurs ayant découvert Daniel Dos Santos dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6, le 7 février. Le chef d’entreprise y présente son projet devant un jury composé de personnalités du monde entrepreneurial comme Anthony Bourbon, Marc Simoncini ou Jean-Pierre Nadir. Malgré quelques échanges tendus, Daniel Dos Santos convainc, et Jean-Pierre Nadir annonce même qu’il investira dans sa société. Les clients affluent.
Treesition aurait alors, selon Daniel Dos Santos, vendu des arbres à « 200 à 300 Français ». Mais, quelques jours après la diffusion du programme, l’entreprise suspend la commercialisation de ses produits à destination des épargnants, notamment dans l’Hexagone. En cause, un imbroglio juridique. Treesition opère depuis une filiale installée en Belgique. Elle s’est, là-bas, signalée auprès du gendarme financier local (la FSMA). Pour exercer en France, il lui faut l’agrément de l’Autorité des marchés financiers (AMF)… qu’elle n’a pas. « C’est en cours, on est bien partis », assure Daniel Dos Santos à Que Choisir. Il affirme avoir déposé un dossier auprès de l’organisme.
Un investissement à risque…
Entrons un peu, maintenant, dans le détail de l’offre : Treesition propose deux sortes de placements. Le premier, baptisé SereniTree, serait « dérisqué ». En achetant des arbres 50 €, combien peut-on espérer empocher après plusieurs années ? Entre « 0 et 65 € », indique Treesition sur son site Internet. Bref, aucun capital n’est garanti. Rien de vraiment « dérisqué »… Le second produit, LiberTree, est facturé 130 € par arbre. Le bois est, ici, destiné à différents types d’acquéreurs, notamment des industriels. C’est un investissement risqué, dont les rendements annuels évoluent bizarrement. Interviewé par le média spécialisé Investisseur.TV, le 26 avril 2023, Daniel Dos Santos estimait que ceux-ci pouvaient « monter jusqu’à 40 % ».
Six mois plus tard, sur le site du magazine Forbes, l’entrepreneur vantait des taux « super élevés » de l’ordre de… « 20 % par an », équivalents à ceux « de la cryptomonnaie ». Enfin, à l’écrit, ce n’est plus la même limonade : dans une note communiquée au gendarme financier belge, il annonçait 12 % de rendement en novembre 2023, puis 11 % en février 2024 et 10 % en avril 2024… En un peu plus d’un an, la rentabilité a été divisée par quatre ! Elle reste, malgré tout, à un niveau cinq fois supérieur à celui généralement constaté dans le secteur forestier. Ce serait ça, « l’effet paulownia » : « Un arbre qui pousse plus vite avec des prix de vente plus importants, cela permet d’avoir des rendements deux à trois fois plus élevés que les autres investissements forestiers », soutient Daniel Dos Santos
… Ou une arnaque ?
Face à ce discours tortueux, posons la question : l’offre de Treesition est-elle une arnaque ? « Bien sûr que non, on répond à des obligations légales et notre modèle est revu par un expert forestier indépendant », certifie le dirigeant. Qui fournit à Que Choisir le rapport dudit spécialiste. S’il ne parle pas d’entourloupe, ce dernier pointe de gros risques. Tout d’abord, faute de recul sur cette culture originaire d’Asie, « personne n’est véritablement capable de savoir comment se comportent les paulownias sous nos latitudes ». Difficile, donc, de garantir qu’ils vont bien monter jusqu’au ciel, et encore moins quels volumes de bois l’entreprise pourra en tirer. Ensuite, Treesition table sur 34 à 176 m3 par hectare et par an. Des scénarios qualifiés de « très optimistes » par l’expert.
Et à qui va-t-on vendre tout ce bois ? S’il y a un marché du paulownia en Chine, souligne le rapport, il est « quasi inexistant en France et en Europe ». À quel prix, d’ailleurs ? Voici une donnée clé. Pour pouvoir verser des revenus équivalents à 10 % par an à ses épargnants, la société doit tirer une belle somme de la revente (aux alentours de 840 €/m3 de bois transformé). Le hic, puisque ce marché ne s’est pas encore développé dans notre pays, c’est qu’il n’existe pas non plus de prix de vente officiel de cette essence… Les projections de revenus futurs ne sont donc fondées que sur des estimations et des extrapolations effectuées par Treesition. Touchons du bois pour qu’elles se réalisent.
Le paulownia, un arbre « magique » ?
Ceux qui en font commerce présentent le paulownia comme « magique » par sa croissance rapide et sa repousse facile après une coupe. Leur discours commence à séduire des exploitants, mais plusieurs chambres d’agriculture ont alerté sur le manque de recul concernant cette culture. Alors, que vaut-elle ? Selon Frédérique Santi, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), le paulownia croît réellement très vite… avec une sacrée nuance : « Il y a peu d’endroits en France qui lui conviennent bien. » En effet, cette essence originaire d’Asie requiert un sol profond et de la chaleur estivale. Elle a besoin d’être irriguée pendant quelques mois, tout en craignant la surabondance d’eau. Elle est également sensible aux vents violents et aux gelées tardives. Surtout, d’après la spécialiste – et à rebours de ce qu’avancent ses promoteurs –, ces arbres ne peuvent pas s’épanouir chez nous s’ils sont plantés très serrés (à moins de 5 m l’un de l’autre).
Plan d’épargne entreprise (PEE) - 3 nouveaux cas de déblocage anticipé - Actualité - UFC-Que Choisir
Les sommes versées sur un plan d’épargne entreprise (PEE) sont en principe bloquées durant 5 ans. Une douzaine de situations spécifiques permettent de les récupérer avant cette échéance, sans impôts à payer. Trois nouveaux cas viennent désormais les compléter.
Pour des travaux de rénovation énergétique
Pour l’achat d’un véhicule propre
Pour une activité de proche aidant
Les autres cas de déblocage anticipé
le mariage ou la conclusion d’un pacs ;
la naissance ou l’adoption d’un 3e enfant ;
le divorce, la séparation ou la dissolution d’un pacs avec la garde d’au moins un enfant ;
l’invalidité du salarié, de son conjoint, de son partenaire de pacs ou de l’un de ses enfants ;
le décès du salarié, de son conjoint ou de son partenaire de pacs ;
la rupture du contrat de travail (licenciement ou démission) ;
le surendettement ;
la création ou reprise d’une entreprise (par le salarié, son conjoint, son partenaire de pacs ou l’un de ses enfants) ;
l’installation en vue d’exercer une profession non salariée ;
l’acquisition de parts sociales d’une Scop (société coopérative de production) ;
l’acquisition, l’agrandissement ou les travaux de remise en état (suite à un arrêt de catastrophe naturelle) de la résidence principale ;
ou en cas de violences conjugales.
Selon les cas, la demande peut être formulée à tout moment (décès, violence conjugale par exemple) ou doit l’être dans les 6 mois maximum qui suivent certains événements (mariage ou naissance du 3e enfant par exemple). Dans tous les cas, les sommes récupérées sont totalement exonérées d’impôt sur le revenu. Seuls les gains sont soumis aux 17,20 % de prélèvements sociaux.
D’une richesse incroyable, la nouvelle application de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) permet à chacun de mieux appréhender les paysages qui l’entourent et d’observer leur évolution. Un service public gratuit qui propose une autre représentation de notre territoire que celle des géants du Web.
À compter du 7 juillet 2024, toutes les voitures neuves devront obligatoirement être équipées d’assistances électroniques visant à réduire les accidents de la route. Mais plus que le surcoût de 500 € environ engendré par véhicule, la maturité du limiteur de vitesse et son efficacité posent question.
La Commission européenne a décidé de frapper fort en matière de sécurité routière. Avec la Global Safety Regulation 2 (GSR2), les voitures neuves devront disposer de pléthore d’aides à la conduite. Selon une vidéo mise en ligne par l’Utac, le laboratoire d’homologation des véhicules en France, il y a « une volonté forte d’ouvrir la voie à la conduite connectée et automatisée ». Mais aussi un désir « de prendre en compte tout ce qui est facteurs humains », selon Fabrice Herveleu, l’expert en sécurité active de l’organisme français. Pour ce faire, l’Union européenne (UE) impose donc le montage, de série, des systèmes suivants :
alerte et correction du franchissement de voie ;
freinage automatique en cas d’obstacle ;
alerte de somnolence ;
système de surveillance de la pression des pneumatiques ;
signal de coups de freins brusques ;
enregistreur de données d’accident ;
alerte de vitesse excessive, dite « ISA ».
Crash tests plus exigeants
Outre cette débauche de puces et de capteurs, la structure même des voitures va évoluer. Les chocs pratiqués dans les procédures d’homologation vont devenir plus nombreux et plus exigeants. Les autos seront soumises à un nouveau crash test frontal, mais aussi à une collision arrière.
Conséquence : les voitures vont se renforcer, ce qui a une incidence directe sur leur poids et donc leur agressivité en matière de sécurité routière. Car plus une voiture est lourde, plus elle préserve ses occupants en cas de choc, mais dans le cadre d’un choc entre deux voitures, ce paramètre physique s’exerce au détriment du véhicule le plus léger. Ce qui a suscité une première critique de la part de l’Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Celle-ci signale que les très à la mode SUV actuels « ont déjà un haut niveau de protection » et que leur renforcement structurel pourra mettre davantage en danger les occupants des petites citadines en cas de collision.
Répercussion sur les prix
L’introduction obligatoire d’une nouvelle panoplie d’électronique signifie aussi une fin de carrière pour certaines. La Renault Zoe, par exemple, ne franchira pas le cap de la GSR2, pas plus que la Twingo, la Suzuki Ignis et bien d’autres. Les modèles qui demeurent à la vente vont, pour leur part, connaître une lourde remise à jour. D’après un document émanant de l’Association européenne des équipementiers automobiles (Clepa), le passage à la GSR2 coûtera au minimum 474 € par véhicule, 617 € dans le pire des cas. Bien que ce calcul ait été effectué en 2018, il paraît toujours d’actualité : Dacia vient de renchérir de 500 € la version d’entrée de gamme de sa Sandero (11 990 € désormais), tandis que Peugeot a fait de même en avril. La 208 Like Puretech 75 s’affiche dorénavant à 19 550 €, soit 350 € de plus qu’il y a un an.
Remède pire que le mal ?
Mais si la louable volonté des pouvoirs publics européens est bien de réduire l’accidentalité routière, un équipement de sécurité laisse dubitatif. La GSR2 impose en effet le montage de l’alerte de vitesse excessive (ISA) de série. Le système émet un son, plus ou moins agaçant, dès que le conducteur dépasse la limitation de vitesse autorisée. Lorsque l’ISA est couplée au régulateur de vitesse, la voiture s’adapte donc seule aux limitations. Malheureusement, l’ISA ne semble pas encore fiable. L’ACEA déplore un système qui « déclenche trop de fausses alertes en raison d’une lecture incorrecte de la signalisation ou de la prise en compte d’informations périmées », tandis que l’European Transport Safety Council, organisation indépendante à but non lucratif œuvrant pour la sécurité routière au sein de l’UE, pointe « des avertissements acoustiques en cascade incompatibles » avec le but recherché.
Ce sont enfin les tests effectués par plusieurs journaux automobiles européens qui interpellent. Pour les Allemands d’Auto Motor und Sport, « l’ISA échoue aux essais » effectués voilà un mois en raison d’une lecture erronée des panneaux. En Belgique, les essayeurs du Moniteur Automobile racontent la scène suivante : « Et bien sûr, le régulateur intelligent a cru bon de piler sur autoroute à cause d’une limitation imaginaire aperçue sur une voie parallèle… » Même le laboratoire anglais de Thatcham Research, pourtant très proche des équipementiers automobiles, convient que l’ISA peut facilement être dans l’erreur en cas de panneaux illisibles, d’une zone de travaux, etc.
Toutes ces assistances électroniques demeurent possibles à déconnecter pour l’instant, sachant que l’auto se réinitialise à chaque démarrage.
Le mélanome est un type de cancer de la peau qui peut ressembler à un grain de beauté. Certaines caractéristiques, de taille, de forme ou de couleur, permettent de discriminer l’un de l’autre
La règle ABCDE
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A pour asymétrie
Forme non symétrique, ni ronde ni ovale
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B pour bords irréguliers
Contours mal délimités, flous et difficiles à dessiner
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C pour couleur non uniforme
Présence de plusieurs couleurs (brun, noir, rose, bleuté, violet…)
D pour diamètre important
Supérieur à 6 mm
E pour évolution
Changement de taille, de couleur, d’aspect, de forme et/ou d’épaisseur
La règle du « vilain petit canard »
Encore plus facile à retenir, cette règle consiste à se dire que, le plus souvent, chez une personne donnée, tous les grains de beauté se ressemblent. On se méfiera donc du « vilain petit canard », celui qui ne ressemble pas aux autres, et on le montrera à un médecin.
Compenser ses rejets de gaz à effet de serre en créant des forêts : les entreprises abusent de cette promesse, qui figure en bonne place dans leurs engagements environnementaux et leur permet d’afficher une image vertueuse. En réalité, c’est au mieux largement insuffisant pour absorber tout le carbone émis. Et souvent, ces plantations s’avèrent même contre-productives. Explications.
Quelle quantité de carbone est stockée ? Un seul arbre stocke entre 20 et 30 kg de CO2 en moyenne chaque année, mais extrapoler cette production à l’échelle d’une forêt est délicat. Les spécialistes eux-mêmes ne savent pas le chiffre précis. Méfiez-vous donc d’une entreprise qui prétend à un « net zéro » grâce à des arbres. En effet, calculer le stock de carbone d’une forêt est un défi mésestimé – et périlleux : il implique de répertorier les plants jusque dans les zones les plus reculées, de la jungle équatoriale au Grand Nord sibérien ! Plusieurs milliers d’espèces s’y côtoient, de tailles, diamètres, longévité, densité et vitesse de croissance différents.
De nouvelles surfaces boisées sont-elles réellement créées ? Derrière le terme « reforestation » se cache souvent un autre scénario, celui de la « déforestation évitée », désignant des surfaces sauvées du déboisement. A priori, l’idée semble vertueuse : mieux vaut ne pas couper qu’essayer de réparer les dégâts. Mais les entreprises survalorisent leur action en la comparant à un scénario hypothétique, exagérément pessimiste, de déforestation d’ampleur si rien n’était fait… De plus, ces forêts sauvées ne le sont qu’en un lieu déterminé. Trop souvent, le défrichage évité à un endroit sera réalisé un peu plus loin.
De quelles forêts parle-t-on ? Là aussi, les promesses sont floues. La plupart des projets, en France comme à l’étranger, concernent des monocultures d’espèces à croissance rapide, et non des forêts naturelles. Ces plantations, destinées à être exploitées, se soldent par la coupe des arbres au bout de quelques années (7 ans pour des acacias, 20 ans pour des pins, etc.). Ainsi, les 40 000 hectares promis par TotalEnergies en RDC sont des acacias ; quand Michelin évoque 88 000 hectares de plantations, il s’agit d’hévéas, fort utiles pour fournir le caoutchouc des pneus de l’équipementier… Or, ce type de projets est très loin de fournir la même richesse qu’une forêt naturelle en termes de biodiversité, de réserve d’eau, etc. Au contraire, menés de façon intensive, ils sont source d’épuisement du sol et de pollution de l’eau par les pesticides et les engrais. Patrice Martin, technicien forestier à l’ONF et secrétaire général du syndicat Snupfen (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel), critique l’industrialisation croissante de la sylviculture, en France comme ailleurs dans le monde. Plutôt que des coupes rases, il prône de maintenir une « futaie irrégulière en couvert continu », mélange d’espèces et d’âges différents. Le hic : sa gestion est plus exigeante.
Un stockage pour combien de temps ? Tant qu’ils sont implantés, les arbres jouent leur rôle de puits de carbone. Une fois coupés, tout dépend de leur devenir : le bois d’œuvre, utilisé pour des charpentes, des parquets, des meubles, etc., continue à stocker le carbone. C’est nettement moins vrai pour le bois transformé en pâte à papier, plus éphémère. Quant au bois énergie, brûlé pour du chauffage ou de la cuisson, tout son carbone est immédiatement relargué dans l’atmosphère. Mais même les forêts pérennes ne sont plus garantes d’être des puits de carbone à long terme, car le réchauffement climatique fait peser des risques croissants d’incendies et de maladies – les mégafeux qui ont brûlé tout l’été au Canada l’illustrent tragiquement.
Qu’y avait-il avant ? Si les arbres remplacent une zone artificialisée ou désertique, le gain est évident. Mais si une forêt naturelle a été rasée pour être remplacée par une plantation, le bilan est catastrophique. « Il faut alors au moins 50 à 100 ans, voire davantage, pour que le bilan en termes de carbone redevienne positif, car ce sont les vieux arbres qui captent le plus de carbone », explique Patrice Martin. Et ce, sans même tenir compte des services écosystémiques disparus : biodiversité, protection contre l’érosion et la pollution, cycle de l’eau, etc.
À qui appartiennent les terres ? Trop souvent, les pays en développement sont confrontés au même scénario d’accaparement des terres : de grandes plantations s’implantent aux dépens des populations locales, expulsées de ces terrains. Méfiance donc concernant les grands projets en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, surtout s’ils sont aux mains d’entreprises privées ou d’États.
Pour compenser quoi, au juste ? Alain Karsenty, économiste au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), rappelle que « le CO2 est très stable ». Une fois dans l’atmosphère, il y reste. Pas 100 ans, comme on l’entend souvent dire, mais des milliers d’années. La seule façon de l’en extraire, c’est de le capter dans des puits de carbone (lire l’encadré « Définitions »). Mais les arbres poussent lentement, et stockent des quantités dérisoires de carbone les premières années, voire décennies. Or, les émissions de GES censées être compensées sont déjà présentes dans l’atmosphère, et de nouveaux rejets s’y accumulent de jour en jour. Pour être cohérentes, les entreprises devraient donc renouveler sans cesse leurs engagements, alors qu’elles se contentent en général de recycler un seul et même projet pendant des années.
Est-ce utile ? À voir… « Certains projets ne sont pas mauvais, mais d’autres sont inutiles, voire contre-productifs, à l’instar des plantations à croissance rapide (eucalyptus, acacia, pin) suivies d’une coupe rase, estime Alain Karsenty. Le consommateur peut-il s’y retrouver ? Non ! L’arbre est une image évocatrice, et le message est facile à faire passer : en reforestant, les entreprises compenseraient leurs émissions de GES, ce qui les autoriserait à continuer leurs activités, y compris les plus polluantes… L’effet le plus pervers de ces annonces ? Elles donnent bonne conscience à bon compte au consommateur, le poussant à continuer à acheter sans rien changer. » Les émissions de GES, elles, augmentent, pour atteindre désormais près de 60 milliards de tonnes annuelles – la déforestation y contribuant pour 12 %…
« Dire qu’on sauvera la planète en plantant des arbres est un leurre », affirme Patrice Martin. Pour lui comme pour la plupart des défenseurs de l’environnement, « on n’a pas le temps d’attendre que les arbres poussent ». Avant tout, nous devons réduire nos émissions de GES et préserver les écosystèmes existants – forêts naturelles, mangroves, tourbières, savanes, dont plus de 7 millions d’hectares disparaissent chaque année. Ensuite seulement, replanter, mais judicieusement.
La réforme de la fiscalité des plus-values sur cryptomonnaies votée il y a un an entre en vigueur le 1er janvier 2023. Rappel de ce qui va changer pour les investisseurs.…
INVESTISSEURS PARTICULIERS
Pour les gains réalisés à compter du 1er janvier 2023, en revanche, un nouveau régime fiscal s’appliquera. Il reposera sur la distinction entre vendeurs particuliers ou professionnels. Les plus-values encaissées par les contribuables qui vendent des cryptos dans le cadre de la gestion de leur patrimoine privé seront taxées à 12,8 % (hors prélèvements sociaux), quelle que soit la fréquence de leurs transactions (occasionnelles ou habituelles). Ils pourront toutefois renoncer à cette imposition forfaitaire et opter pour l’application du barème progressif de l’impôt s’ils y ont intérêt, comme c’est le cas pour l’imposition des plus-values de cession de valeurs mobilières.