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L’association célèbre ses 50 ans mais souffre toujours d’un manque de visibilité. Peut-être du fait que le sport adapté lui-même est encore mal connu.
"L’Azuréenne des sports adaptés" dont le siège social est à Cannes (4 avenue du Nord, 06.48.18.80.52.) accueille une centaine de sportifs provenant de tout le département. Son président, Jean-Georges Desens, répond à nos questions.
Handi sport et sport adapté, c’est la même chose?
Pas du tout! Le handi sport concerne les déficiences motrices et sensorielles; le sport adapté, lui, englobe le handicap psychique, mental et les troubles autistiques. Cette différence est encore très méconnue. Pourtant, notre fédération est la plus importante en nombre de licenciés (60.000 en France) pour ce qui concerne le handicap. Et nous venons de recevoir, de la part du ministère des Sports, la délégation pour 21 disciplines sportives.
L’actualité de l’association azuréenne?
Notre activité phare est l’aisance aquatique avec les séances "J’apprends à nager". Nous y accueillons, chaque samedi matin, une dizaine de personnes qui apprennent à apprécier et à se débrouiller dans l’eau. Ils sont encadrés par trois maîtres nageurs sauveteurs.
Vous souhaitez aussi développer le sport féminin.
Oui, car beaucoup de nos activités sont pratiquées par des hommes. Nous souhaitons mettre l’accent, cette année, sur la danse moderne.
Quelles activités proposez-vous?
Tennis, basket, futsal, judo, équitation, kayak, pétanque, natation, tennis de table et danse. J’insiste sur le fait que nous proposons deux types d’activités : de compétitions et de loisirs.
Et du coup, vous avez des champions?
Oui, trois champions de France en natation: Johan, Fannie et Nolwenn et des médaillés en judo.
Quelle est votre plus grosse difficulté aujourd’hui?
Les emplois… Le financement des emplois est compliqué…
Et votre premier besoin?
Nous avons un gros besoin de bénévoles. Nous recherchons des gens qui pratiquent un peu de sport et connaissent le handicap. Cela dit nous formons aussi nos bénévoles. Et puis, nous souffrons d’un grand manque de visibilité, donc si quelqu’un peut nous aider à ce niveau-là…
Votre fierté, pour finir?
Je suis particulièrement fier de la participation citoyenne de nos sportifs. Deux d’entre eux - Caroline et Romuald - siègent même au conseil d’administration et donnent leurs préconisations.
Un mardi matin dans les locaux de l’organisme de formation Isatis, spécialisé dans l’intégration des personnes souffrant de troubles psychiques à Nice. L’odeur du café imprègne la salle, au fond, un écran s’apprête à diffuser une vidéo. Douze participantes sont installées autour de trois tables.
Julie Barbe, 38 ans, les accueille. Cela fait deux ans que cette assistante sociale de profession dispense des formations de premiers secours en santé mentale.
"Dans le cadre de mon travail, j’ai affaire à des gens en détresse psychologique ou souffrant de troubles mentaux. Souvent, ils sont stigmatisés et ça ajoute à leur désarroi. La formation de premiers secours en santé mentale permet de déconstruire des préjugés."
Un premier pas pour prendre en charge les troubles mentaux.
Une prise en charge pas comme les autres
Né dans les années 2000 en Australie, ce programme a été inscrit parmi les 25 priorités du programme de santé publique adopté par le gouvernement le 26 mars 2018.
L’idée? Proposer à des citoyens de devenir secouristes en santé mentale, afin d’assister les personnes en difficulté. Une prise en charge qui présente certaines spécificités.
Un secouriste en santé mentale devra souvent intervenir à plusieurs reprises pour écouter, rassurer et accompagner la personne concernée vers le soin", écrit ainsi l’organisme Santé mentale France, qui coordonne le projet sur le territoire.
Une difficulté soulignée par les chercheurs et professionnels en santé mentale Jacques-Philippe Leyens et Nathalie Scaillet dans leur ouvrage phare "Sommes-nous tous des psychologues" : "Mieux sait-on ce qui se passe et comment fonctionnent les choses, mieux est-on à même de réagir".
Se forger une culture en santé mentale
Pendant deux jours, Julie Barbe propose, elle, la formation standard, réservée aux adultes.
Au programme, comprendre les troubles psychiques et les troubles anxieux, agir en cas de pensées et intentions suicidaires, distinguer une crise d’angoisse d’une attaque de panique. Une culture en santé mentale qui permet aux citoyens de se sensibiliser à des troubles souvent méconnus et stigmatisés.
"Les troubles psychiques? Ce sont de vrais problèmes de santé que les gens ne savent pas affronter. Chacun a sa sensibilité, ça dépend du parcours des personnes. Avec la formation PSSM, on est le premier maillon."
Apprendre à agir
Dans la salle d’Isatis, que des femmes. "Mais c’est la première fois que ça m’arrive", souligne Julie Barbe. Beaucoup ont fait la démarche, seules, de payer la formation au montant de 250 euros. Les motifs divergent.
"Je suis venue parce que je voulais apprendre les premiers gestes, explique Soizic, conseillère en insertion professionnelle. Un jour, j’ai assisté à une crise de panique et je ne savais pas du tout quoi faire."
Autour des tables, les participantes travaillent dans les Ressources Humaines, le milieu associatif. Certaines ont dû affronter la maladie de proches atteints de troubles psychiques.
Se glisser dans la peau de ceux qui souffrent en recréant des dialogues, commenter des témoignages de personnes atteintes de troubles, revenir sur les idées reçues, apprendre à amener le sujet sur la table, agir en cas de crise psychique, le problème est exploré sous toutes les coutures.
"Quand vous avez une vie normale, plein de subtilités vous échappent", poursuit Soizic.
Nice-Matin
RÉGION FRANCE VAR
Et si on se formait au brevet de premier secours en santé mentale?
Alors qu'un Français sur 5 est touché chaque année par un trouble psychique et que les syndromes dépressifs ont doublé après le 1er confinement chez les 15-24 ans si on misait sur la prévention? Il y a 3 ans, une formation aux premiers secours en santé mentale a été lancée en France, elle a été suivie par plus de 32.283 femmes et hommes. L'enjeu: comprendre les troubles pour assister les personnes en difficulté. On a participé à une session à Nice.
Flora Zanichelli
Publié le 13/10/2022 à 19:30, mis à jour le 13/10/2022 à 17:49
La formation permet de faire de la prévention en matière de souffrance psychique. Photo iStock
Un mardi matin dans les locaux de l’organisme de formation Isatis, spécialisé dans l’intégration des personnes souffrant de troubles psychiques à Nice. L’odeur du café imprègne la salle, au fond, un écran s’apprête à diffuser une vidéo.
Douze participantes sont installées autour de trois tables. Devant elles, des carnets déjà ouverts et un Manuel des premiers secours en santé mentale, distribué par Isatis.
Les gens en détresse psychologique sont souvent stigmatisés et ça ajoute à leur désarroi
Julie Barbe, 38 ans, les accueille. Cela fait deux ans que cette assistante sociale de profession dispense des formations de premiers secours en santé mentale.
"Dans le cadre de mon travail, j’ai affaire à des gens en détresse psychologique ou souffrant de troubles mentaux. Souvent, ils sont stigmatisés et ça ajoute à leur désarroi. La formation de premiers secours en santé mentale permet de déconstruire des préjugés."
Un premier pas pour prendre en charge les troubles mentaux.
La formation au Premiers secours en santé mental, qui a été suivie par plus de 32 000 personnes. Elle permet de faire de la prévention en matière de souffrance psychique. Cyril Dodergny.
Une prise en charge pas comme les autres
Né dans les années 2000 en Australie, ce programme a été inscrit parmi les 25 priorités du programme de santé publique adopté par le gouvernement le 26 mars 2018.
L’idée? Proposer à des citoyens de devenir secouristes en santé mentale, afin d’assister les personnes en difficulté. Une prise en charge qui présente certaines spécificités.
Mieux sait-on ce qui se passe et comment fonctionnent les choses, mieux est-on à même de réagir
"Un secouriste en santé mentale devra souvent intervenir à plusieurs reprises pour écouter, rassurer et accompagner la personne concernée vers le soin", écrit ainsi l’organisme Santé mentale France, qui coordonne le projet sur le territoire.
Une difficulté soulignée par les chercheurs et professionnels en santé mentale Jacques-Philippe Leyens et Nathalie Scaillet dans leur ouvrage phare "Sommes-nous tous des psychologues" : "Mieux sait-on ce qui se passe et comment fonctionnent les choses, mieux est-on à même de réagir".
Julie Barbe est formatrice au PSSM depuis 2020. Flora Zanichelli.
Se forger une culture en santé mentale
Pendant deux jours, Julie Barbe propose, elle, la formation standard, réservée aux adultes.
Au programme, comprendre les troubles psychiques et les troubles anxieux, agir en cas de pensées et intentions suicidaires, distinguer une crise d’angoisse d’une attaque de panique. Une culture en santé mentale qui permet aux citoyens de se sensibiliser à des troubles souvent méconnus et stigmatisés.
"Les troubles psychiques? Ce sont de vrais problèmes de santé que les gens ne savent pas affronter. Chacun a sa sensibilité, ça dépend du parcours des personnes. Avec la formation PSSM, on est le premier maillon."
Apprendre à agir
Dans la salle d’Isatis, que des femmes. "Mais c’est la première fois que ça m’arrive", souligne Julie Barbe. Beaucoup ont fait la démarche, seules, de payer la formation au montant de 250 euros. Les motifs divergent.
"Je suis venue parce que je voulais apprendre les premiers gestes, explique Soizic, conseillère en insertion professionnelle. Un jour, j’ai assisté à une crise de panique et je ne savais pas du tout quoi faire."
Autour des tables, les participantes travaillent dans les Ressources Humaines, le milieu associatif. Certaines ont dû affronter la maladie de proches atteints de troubles psychiques.
Se glisser dans la peau de ceux qui souffrent en recréant des dialogues, commenter des témoignages de personnes atteintes de troubles, revenir sur les idées reçues, apprendre à amener le sujet sur la table, agir en cas de crise psychique, le problème est exploré sous toutes les coutures.
"Quand vous avez une vie normale, plein de subtilités vous échappent", poursuit Soizic.
Pendant la formation, un manuel des Premiers secours en santé mentale est distribué. Flora Zanichelli.
Trouver les bons gestes et les bons mots
"Qu’est-ce qui te ferait du bien?", proposer son aide ou sa simple présence à une personne en crise, laisser place aux silences pour permettre à l’autre de se reprendre, l’orienter vers un professionnel, voilà quelques pistes abordées pendant le cours.
"Ce sont des pistes concrètes que nous explorons au cours des deux jours que durent la formation", poursuit Julie Barbe.
Offrir des pistes de réflexion, également, aux participants, afin de les orienter vers la méditation pleine conscience ou un professionnel adéquat.
Des spécificités que les publics peu avertis ne connaissent pas. Souvent.
Urgence d’agir auprès des jeunes
La formation a été déclinée pour un public jeune. "Un public qui présente ses propres spécificités, explique Mélanie Pasquer Miehe, responsable pédagogique et scientifique adaptation du module chez les jeunes.