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"Il y a eu les JO paralympiques à Paris et tous les regards étaient braqués sur le handicap. Quinze jours plus tard le gouvernement oubliait de nommer un ministre délégué au handicap… avant de rétropédaler. Voilà qui résume à peu près la situation de l’accessibilité, et donc de l’inclusion dans notre société des personnes qui souffrent d’un handicap en France."
Olivier Khouberman est amer. Après trente années passées au sein de l’Association des paralysés de France – il occupe aujourd’hui le poste de directeur territorial sur les Alpes-Maritimes et le Var – il fait le constat: "La première loi française sur l’accessibilité date 1975… Près de 50 ans plus tard on est vraiment très loin du compte."
La moitié des ERP en France toujours pas accessibles
En théorie, en France, tous les établissements recevant du public (ERP) – administrations, commerces, établissements de santé, écoles, bibliothèques, cinémas, salles de spectacle, restaurants… – devraient pouvoir accueillir des personnes handicapées.
Or, selon l’APF, aujourd’hui, sur 1,8 million d’ERP en France, seule la moitié s’est engagée dans une démarche de mise en accessibilité. Alors qu’en 2015, seulement 50.000 bâtiments étaient accessibles.
S’il y a eu des progrès, l’objectif est encore loin d’être atteint. Un retard qui contrarie les associations françaises comme l’APF qui dénoncent l’absence d’inclusion en France "pour les 12 millions d’handicapés et leurs aidants familiaux".
Des lois et un agenda qui n’ont pas suffi
Pourtant, trois lois ont été votées en ce sens.
« Mais elles restent inappliquées, reprend Olivier Khouberman. La loi de 1975 prévoyait l’obligation d’accessibilité, mais elle n’imposait pas de délai, elle est donc restée sans effet. Celle de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées prévoyait que la France soit rendue accessible en 10 ans. 2015 est arrivé et ce délai n’a pas été respecté.
En 2014, conscient du retard, l’État a mis en place les Agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap) et a donné dix ans de plus aux ERP pour se mettre aux normes. L’idée c’était de planifier la mise en accessibilité du pays au-delà de la limite légale de février 2015. Le 26 septembre dernier, nous sommes arrivés à la date d’échéance de ces agendas. »
Selon les chiffres officiels, le dispositif des Ad’ap a incontestablement eu un effet boost: 50.000 ERP rendus conformes entre 2005 et 2015 contre 700.000 ERP dans le dispositif des Ad’AP entre 2015 et 2019, soit 14 fois plus en 2 fois moins de temps. Pour l’APF 06, "cela reste encore insuffisant pour rattraper le retard".
La situation dans les Alpes-Maritimes
Sollicitée sur ce sujet, la préfecture des Alpes-Maritimes indique qu’"à ce jour, 6193 Ad’ap ont été reçus dans le département. Et que 5917 attestations d’accessibilité papier (qui confirment la mise en conformité de leur établissement dans les deux mois qui suivent l’achèvement des travaux) ont été reçues."
Pour l’année 2023, poursuit la préfecture des Alpes-Maritimes "le nombre de dossiers présentés en SCDA (la sous-commission qui est compétent pour examiner le volet accessibilité des dossiers d’autorisation de travaux ou de permis de construire concernant les ERP, ndlr) est de 709: il y a eu 657 avis favorables pour 52 avis défavorables. Et 113 dossiers ont fait l’objet d’une demande de dérogation avec pour 90% d’entre eux une impossibilité technique."
Pas de contrôles sans recensement précis
Sur combien d’ERP qui n’étaient toujours pas accessibles? Difficile à dire, les services préfectoraux précisent que "la DDTM ne détient pas de base de données exhaustive listant tous les ERP existants, il y a en plusieurs milliers…"
Et c’est bien cette absence de recensement que regrettent les associations, comme APF 06 : "On nous répond systématiquement qu’obtenir des chiffres c’est très compliqué, notamment pour les établissements de cinquième catégorie, ce qui limite la possibilité de contrôles et de sanctions en cas de non-respect des obligations de conformité. Le constat a de quoi inquiéter, car 80% des ERP sont de catégorie 5, explique Olivier Khouberman. Ce que l’on voit nous sur le terrain c’est que c’est encore très compliqué pour les personnes à mobilité réduite de se rendre chez un coiffeur, un gynécologue, un médecin…"
Ce que confirme aussi la préfecture des Alpes-Maritimes: "Au niveau national, le constat a été fait que de nombreux commerces, cabinets médicaux et établissements du quotidien peinaient à se mettre en conformité avec les critères d’accessibilité. Près de la moitié d’entre eux ne serait pas adaptée à l’accueil de personnes handicapées et cette proportion augmente pour atteindre 7 établissements sur 10 lorsqu’il s’agit des ERP de 5e catégorie."
En 2022, l’APF avait d’ailleurs écrit aux 96 préfets de France garants de la mise en accessibilité des lieux publics et des transports et du respect des Ad’ap: " 65 ont répondu et seuls 4 ont ponctuellement établi des sanctions administratives, livre, amer, Olivier Khouberman. 49 ans après la première loi sur l’accessibilité en France, il y en a donc encore 63% qui déclarent préférer faire de la pédagogie…"
Où en est l’accessibilité sur la Côte d’Azur? On a suivi Benoît en fauteuil roulant dans les rues d’Antibes
https://www.nicematin.com/faits-de-societe/ou-en-est-l-accessibilite-sur-la-cote-d-azur-en-fauteuil-roulant-avec-benoit-dans-les-rues-d-antibes-960407
Ce matin, la journée de Benoît aurait commencé avec une vingtaine de minutes de retard s’il s’était rendu à notre rendez-vous en voiture. Devant la gare d’Antibes, deux places sont spécifiquement dédiées aux personnes en situation de handicap. Mais un camion livraison et une voiture sans macaron s’y sont garés. L’ensemble des places PMR (personnes à mobilité réduite) sont inaccessibles. "Ces emplacements ne sont jamais respectés" peste le président d’association. Il ne concède qu’une chose, les marquages au sol sont usés et le panneau manque de visibilité. "Je répète souvent que la connerie n’est pas un handicap", ajoute-t-il.
Handicap auditif
Pour comprendre les problématiques liées aux personnes handicapées, Benoit Warnery, qui œuvre pour l’accessibilité sur la Côte d’Azur depuis près de 20 ans, veut absolument nous montrer les efforts faits par le CCAS (Centre communale d’action sociale d’Antibes-Juan-les-Pins). "Ici, il y a un point handicap. C’est la porte d’entrée de toute personne qui aurait besoin de renseignement ou d’aide."
Dès l’entrée, la prise en charge est complète. Les brochures sont accessibles pour les personnes en fauteuil et les agents d’accueil sont réactifs. Il y a même une boucle à induction magnétique, un outil essentiel à l’accueil d’une personne en situation de handicap auditif. "On a souvent tendance à considérer que le fauteuil est la majorité des handicaps. Pourtant, en France, la première cause de handicap c’est le handicap auditif. Et on oublie qu’une personne qui entend mal, qui voit mal, qui a des difficultés de compréhension, c’est un véritable handicap, explique-t-il."
Des pièges visibles dans la rue
En continuant notre périple à travers la ville, Benoît ne peut s’empêcher d’analyser les entrées de bâtiment. "Un ressaut de deux centimètres pour des gens en fauteuil roulant manuel, c’est déjà un obstacle à la route. Pour une personne malvoyante, c’est une butée du bout de chaussure. On se bat tous les jours pour que ça disparaisse."
Les doigts sur les freins de son fauteuil électrique, il scrute chaque piège visible dans la rue. Un cabinet d’avocat, un salon de manucure, une banque, une enseigne de grande distribution. Pas un seul ERP – établissement recevant du public –, n’échappe à son radar. "Ici, une banque a équipé son agence d’un élévateur pour personnes à mobilité réduite. Encore faut-il qu’il fonctionne", ironise-t-il. Quelques mètres plus loin: "Dans cette même rue, une autre agence bancaire qui a le même problème mais a choisi de ne rien faire. Elle est totalement inaccessible." Ce qui l’agace très régulièrement: "Je suis profondément déçu. Nous sommes dans la même rue, avec la même déclivité. Donc je vois que c’est possible, des gens l’ont fait. Pourquoi les magasins d’à côté ne l’ont pas fait?"
Sur la place du Général de Gaulle, d’autres embûches nous attendent. "Le chauffeur de taxi, ce “conn..."! Là, je vais avoir un problème pour monter », s’exclame Benoît lorsqu’un VTC, sorti de nulle part, stationne à cheval entre une place livraison et le passage piéton, l’empêchant de retourner sur le trottoir. Une centaine de mètres plus loin, malgré son fauteuil électrique "puissant derrière", il bute sur une autre bordure de quelques centimètres. "Un côté du passage clouté est abaissé pour descendre et de l’autre non. Le piège, c’est quand on s’engage et qu’on se trouve coincé au milieu de la rue, ajoute-t-il dépité."
Après une heure et demie de balade, les roues de son fauteuil traversent la médiathèque. Sûrement le bâtiment public qui accueille au mieux. "Ici, tout a été pensé pour le handicap. Les présentoirs sont tous à hauteur et les déplacements entre les étages peuvent être effectués avec un ascenseur ou au travers de passerelles à mobilité douce. Il y a des ouvrages faciles à lire et à comprendre, adaptés aux situations de handicap cognitif, et des ouvrages sonores pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes." Même l’éclairage a été pensé pour les personnes en situation de handicap psychique.
Pendant notre périple, Benoit a énuméré des incivilités quotidiennes. "J’en ai pour 5 minutes", "Je me gare sur une place PMR pour aller acheter mes cigarettes ou pour livrer". Des scooters qui gênent sur les rampes d’accessibilité à la gare à cause d’un véhicule de travaux, des terrasses qui débordent sur le trottoir, un piéton au téléphone qui bloque l’accès d’un commerce... "Il faut qu’on arrive d’abord à régler les problèmes d’accessibilité. Ce serait un doux euphémisme d’imaginer qu’on va résoudre l’incivisme en premier."
Le 23 septembre est la Journée Internationale DES langues des signes, créé par l'Assemblée générale des Nations Unies il y a sept ans ; une journée qui s'inscrit dans la semaine internationale des sourds célébrée depuis les années cinquante.
La journée vise à sensibiliser le public et les gouvernements aux droits des personnes sourdes.
C'est aussi l'occasion de tordre le coup à quelques clichés sur la LSF et les sourds.
Le point avec une entendante, Nathalie Audap, interprète Français-LSF avec l'association niçoise ARMILS.
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Il n'y pas UNE langue des signes mais DES langues des signes, car Non la langue des signes n'est pas universelle.
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On parle de LANGUE et pas de LANGAGE des signes. La Langue des Signes Française a ses propres signaires (vocabulaire), ce n'est pas ou outil ; la LSF a sa propre grammaire, sa propre syntaxe ; on l'apprend comme tout autre langue orale. (et c'est beaucoup plus difficile que ce qu'on peut penser !)
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Non le mime et la LSF ca n'est pas la même chose.
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Les sourds ne sont pas muets : ils ont des cordes vocales qui fonctionnent parfaitement. On pensait à tort que les sourds, puisqu'ils ne pouvaient pas entendre, ne pouvaient pas parler, c'est faux.
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La LSF Langue des Signes Française est une langue à part entière . Reconnue officiellement depuis février 2005.
Si depuis quelques années maintenant on voit fleurir des cours de "bébé signe" en revanche l'apprentissage de la LSF reste souvent bridé pour les enfants sourds.
Les choses bougent doucement ; sachez que le MAMAC de Nice et le musée Picasso d'Antibes proposent des visites signées à destination du public sourd.
Retrouvez notre échange avec Nathalie Audap de l'association ARMILS en cliquant sur le lecteur en haut de cette page.
Et pour sensibiliser le grand public à la LSF : rdv ce samedi 28 septembre sur la coulée verte au kiosque du Théâtre National de Nice.
15h00 "Loup y es-tu ?" spectacle Français-LSF : un conte signé suivi de surprises. C'est gratuit.
Suivi, à 19h00, d'un café signes au restaurant le Campo 6, place Garibaldi
Mais il fait réserver auprès de l'association SIGNES : en envoyant un message à signes@gmx.fr ou au 06 47 02 99 00
CONTACT :
-L'association niçoise d'interprètes français-LSF : ARMILS armils06.fr / 06 75 51 40 87
-Si apprendre la LSF vous intéresse : LSF Med propose des cours sur Nice prochainement ; parce que la seule structure qui existait a fermé il y a 4 ans maintenant.
-Pour en savoir plus sur les Langues des Signes .
Site de l'association Forêts Sauvages
L'ASPAS est une association reconnue d’utilité publique et 100 % indépendante. Une exception pour une association de protection de la nature.
Découvert par podcast de cause à effet https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/au-nom-de-jane-goodall-9211233
C’est le chiffre choc du rapport Planète vivante 2024, que publient, ce jeudi, les ONG de protection de la nature, WWF et la Société zoologique de Londres (SZL).
Au cours des 50 dernières années, "la taille moyenne des populations d’animaux sauvages a diminué de 73%", signe d’un déclin de la faune sauvage chez les vertébrés (1).
Les animaux terrestres sont 69% moins nombreux en 2020 qu’en 1970. Les animaux marins 56%, tandis que les populations d’espèces d’eau douce subissent "le plus fort déclin, avec une baisse de 85%".
Selon les régions du monde, le rythme n’est pas les mêmes. Les pressions contemporaines sont largement plus fortes dans l’espace géographique Amérique Latine-Caraïbes (abondance en chute de 95%), où la perte de forêts, prairies et zones humides s’ajoute à la surexploitation des espèces et aux effets du changement climatique.
"On continue de vivre, ce n’est pas visible"
L’Europe se situe à un niveau de déclin de 35% de ses populations de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens.
"L’effondrement de la biodiversité n’est pas toujours visible au début, développe Yann Laurans, directeur des programmes du WWF France. On continue de vivre, on ne se rend pas compte de ce qu’il se passe au niveau des équilibres naturels."
Cette perte d’abondance ne doit pas être confondue avec une disparition d’espèce, mais elle peut y mener. "L’extinction d’une espèce, c’est le clap de fin d’une histoire qui commence par la longue évolution d’une perte d’abondance."
D’abord les aires où les animaux sont présents diminuent, puis c’est la reproduction qui périclite. Si les écosystèmes "ont l’air d’encaisser, poursuit Yann Laurans, la science suggère que nous approchons de points de bascule".
Exemple mis en avant: "À partir du moment où l’Amazonie aura perdu 25% de sa surface, nous pensons qu’elle va basculer dans un autre régime de climat. Avec un écosystème de savane." Cela changerait le régime des pluies, avec des répercussions à l’échelle du climat mondial. Actuellement, "la déforestation a déjà atteint 17%".
Pour les auteurs du rapport, "c’est bien le drame, tant qu’on n’a pas atteint un seuil, cela ne se voit pas. Le point de bascule transformerait radicalement nos paysages et nos ressources naturelles."
- Les invertébrés, tels que crustacés, insectes, arachnides ou vers de terre, ne sont pas comptabilisés.
Qu'est-ce qu'on perd?
"Quand on pense à l’artificialisation, on voit ce qu’on gagne [en infrastructure, en logements…], mais moins bien ce qu’on perd. À WWF, nous mettons en avant ce qui est perdu, détaille Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France. Quand on bétonne une zone humide, on perd les services rendus par un écosystème qui fonctionne. En cas d’inondations ou de sécheresse, on perd de la protection des populations humaines qui seront davantage exposées."
De manière générale, la biodiversité permet "d’encaisser les manifestations extrêmes, tempêtes, pluies, sécheresse, houle. Plus le système [le milieu naturel] est diversifié, mieux il absorbe les amplitudes".
"En Méditerranée, les pélicans étaient devenus rarissimes"
Tous les ingrédients sont là. La présence humaine y est plus dense, le littoral plus artificiel, le changement climatique plus intense.
"Le bassin méditerranéen, ses rives nord et sud, est davantage sous pression que les autres, détaille Yann Laurans, directeur des programmes du WWF France. C’est un endroit où il y a, à la fois, beaucoup de richesse en biodiversité et beaucoup de pression de la part des activités humaines." Sur une assez petite superficie.
L’association dispose d’un indice d’abondance à l’échelle du bassin méditerranéen, avec deux décennies de recul.
"Nous avons une donnée précise: une baisse de 20% de l’abondance des vertébrés entre 1993 et 2016, ce qui est plutôt rapide."
Si la richesse de la biodiversité est un atout, "il y a une relation directe entre la résilience d’un écosystème et sa biodiversité", ici comme ailleurs, "l’écosystème se simplifie".
Pourtant, il y a aussi des "success story", preuve que l’action humaine permet d’enrayer le déclin.
Ainsi les populations de pélicans ont été multipliées par cinq, dans le sud-est de l’Europe, entre 1994 et 2018.
"Quand vous vous promenez en Méditerranée, surtout en Grèce, en Turquie, on voit des pélicans. C’était devenu rarissime, presque une attraction! Les mesures de conservation ont fonctionné."
WWF retient que "pour la biodiversité, quand on veut on peut! Quand on met en place de vraies mesures, avec de vrais engagements et des moyens, la nature reprend ses droits."
Ce type d’exemples de restauration n’est pas inédit, mais "reste minoritaire dans le tapis roulant des dégradations".
3 causes, 3 solutions
CAUSES
-Perte des sols et des habitats naturels: bétonisation, étalement urbain, infrastructures de transports... "fragmentent les milieux naturels". Mais aussi l’agriculture: "Partout dans le monde, on prend sur la forêt, pour nourrir le bétail."
-Surexploitation des ressources naturelles: principalement les ressources de la forêt et la surpêche. Au niveau mondial, c’est la 2e cause de perte de biodiversité.
-Le changement climatique: il s’ajoute aux deux premières causes et deviendra même la première, d’ici la fin du siècle.
SOLUTIONS
-Transition alimentaire: moins de protéines animales, plus de protéines végétales. "Moins d’eau pour l’alimentation du bétail et plus d’eau concentrée sur l’alimentation végétale à destination humaine."
-Transition agro-écologique: moins de pesticides, afin d’enrayer la perte des insectes dont les pollinisateurs et la perte des oiseaux de campagne. Avec des bénéfices sur la santé humaine. WWF demande "la réouverture en France du plan Ecophyto, pour réintroduire une trajectoire de réduction des pesticides".
-Protéger et restaurer: davantage d’espaces naturels doivent être protégés et ceux-ci devraient l’être mieux, souligne WWF. "Nous avons besoin d’une restauration des milieux. Toutes les solutions fondées sur la nature sont absolument clés, car elles font le lien entre écosystèmes et climat."
L’antibiorésistance, c’est-à-dire la capacité des bactéries à résister aux antibiotiques, est l’un des plus grands défis de santé publique du XXIe siècle. Devant l’ampleur du phénomène, une question se pose: la Terre, dans sa totalité, est-elle polluée? L’Antarctique – zone particulièrement hostile à toute forme de vie – est-il le dernier rempart face à la propagation mondiale des bactéries résistantes aux antibiotiques? En 2023, des scientifiques niçois ont tenté d’y répondre.
Sous la coordination de l’association "Des amis des moins de un millimètre" (ADEMUM) (1), le Dr Philippe Carenco, chef du service d’hygiène du CHU de Nice, le Dr Nicolas Degand, chef du laboratoire du CH Antibes et Patrick Brisou, biologiste chez Cerballiance ont embarqué à bord du Commandant Charcot, seul brise-glace de passagers équipé de laboratoires scientifiques (2).
Direction l’Antarctique, continent recouvert de glace, situé à l’extrême sud de la planète. " Il s’agit de la région la plus froide, la plus sèche et la plus isolée du monde, car des courants puissants d’eau très froide l’entourent, formant une barrière difficile à franchir. Ces conditions extrêmes expliquent la rareté et le haut niveau d’adaptation de la faune et de la flore. Cet isolement fait de l’Antarctique le meilleur candidat pour mesurer l’impact de l’antibiorésistance à l’échelle planétaire", détaille le Dr Carenco.
Ces dernières années, de nombreuses recherches ont déjà été menées dans l’Arctique, région entourant le pôle Nord de la Terre et moins hostile que l’Antarctique. Et le constat a été sans appel: la faune était colonisée par des bactéries porteuses de nombreux gènes de résistance. "En revanche, l’Antarctique n’avait pas encore été exploré et nous étions très curieux des résultats."
Durant deux semaines, les chercheurs ont collecté 130 échantillons issus de matières fécales d’animaux comme les manchots et les phoques, sur une zone de 300 kilomètres de côtes. Les prélèvements, soigneusement conservés à -80°C, ont ensuite été analysés à Nice, Antibes, au plateau des laboratoires Cerballiance et dans des centres de recherche parisiens.
Et les résultats préliminaires ont été particulièrement surprenants: aucune trace de résistance élevée aux antibiotiques modernes n’a été détectée dans les échantillons. "Bien que certains résultats antérieurs montrent la présence de résistance bactérienne aux antibiotiques dans des prélèvements réalisés en Antarctique – mais souvent à proximité des bases scientifiques – ce travail semble montrer qu’il persiste des zones sanctuaires indemnes, épargnées par la diffusion mondiale des bactéries résistantes. C’est un résultat porteur d’espoir et très encourageant."
Cette étude pionnière, dont l’ensemble des résultats sera dévoilé début 2025, pourrait bien ouvrir la voie à des actions de protection spécifiques pour ces sanctuaires écologiques. "Il serait intéressant, à l’occasion d’une nouvelle expédition, de mener des recherches plus vastes afin de cartographier précisément ces territoires encore préservés de l’Antarctique."
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Cette association a pour objet l’hygiène et la prévention des infections associées aux soins mais aussi l’harmonie entre l’environnement, l’Homme et le microbiote qui lui est associé.
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La sélection des projets scientifiques étant assurée par une commission d’experts indépendants, dans le cadre de la structure "Ponant Science".
Dix minutes, c’est le temps d’utilisation d’une perceuse sur toute sa durée de vie, selon l’Agence pour la transition écologique (Ademe). Face à ce constat, la question est la suivante: a-t-on vraiment besoin d’investir pour en posséder une et d’utiliser toujours plus de ressources pour en fabriquer à foison?
C’est à cette problématique, tant environnementale, économique que philosophique, que l’économie de l’usage entend répondre. Objectif: mettre un peu plus de sobriété dans notre consommation quasi compulsive d’objets. En France, toujours selon l’Ademe, nous accumulons au sein de notre domicile la bagatelle de 2,5 tonnes d’objets. Derrière ce chiffre, il y a 45 tonnes de matières mobilisées pour les fabriquer, soit au total jusqu’à un quart des émissions de gaz à effet de serre du pays.
"Avec l’économie de l’usage, il s’agit de changer de vision. Prenons un marteau : vous n’avez pas le besoin absolu d’en posséder mais de planter un clou", pose Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. On parle aussi d’économie de la fonctionnalité.
Dans l’esprit du leasing automobile
Et ce virage-là a, en fait, déjà commencé à être négocié. "Certaines grandes entreprises ont adopté depuis un moment le principe du leasing. Ainsi, elles ne vont plus acheter une flotte de véhicules mais les louer avec entretien compris. Même chose pour les photocopieurs", détaille Emmanuelle Ledoux.
En 2023, selon Transport & environnement, fédération agrégeant des ONG du secteur, "près de 6 voitures neuves sur 10 (58 %) ont été louées (en location avec option d’achat ou de longue durée) et sont donc détenues par les sociétés de leasing." Le chiffre grimpe même à 63 % pour les voitures d’entreprises.
Reste à ce que les poids lourds du secteur ne dévoient pas la démarche en proposant à la location des véhicules lourds qui vont à l’encontre de la démarche de sobriété environnementale... "À elles seules, la Société Générale et la BNP Paribas ont acheté puis loué plus d’un cinquième (22 %) des mégas SUV immatriculés en France en 2023", pointe ainsi le rapport de mai 2024 de Transport & environnement.
Et si on empruntait nos outils?
Dans nos vies encombrées d’objets, l’économie de l’usage prend aussi la forme de micro-initiatives locales très concrètes. À l’instar de la bricothèque fraîchement créé par V.I.E. Initiatives environnement à Vence.
Dans un local mise à disposition par le Secours populaire, cette association engagée dans la réduction des déchets et la transition a garni ses rayonnages (de récup) de 130 outils, acquis à bas coût chez une grande enseigne du coin: meuleuse, perceuse, nettoyeur haute pression ou vapeur, ponceuse, aspirateur de chantier, mais aussi de simples mètres ou tournevis...
Moyennant une adhésion annuelle de 10€ à l’association (sauf pour les bénéficiaires du Secours populaires, des Restos du cœur et du CCAS), ceux-ci peuvent être empruntés pour 0,50 à 2€. "Plutôt que de posséder, l’idée, c’est de partager, partager, partager au maximum", martèle Laurence Thiébaut, cofondatrice de l’association.
À La Garde, dans le Var, l’association Lowbjethèque affiche, peu ou prou, les mêmes valeurs avec sa bibliothèque d’objets simples et utiles, allant à l’encontre de la high-tech et dépassant les frontières du bricolage.
À emprunter notamment, au tarif de 3€ à 30€ par semaine pour les adhérents : machine à laver... à pédales, tente, matériel de puériculture, yaourtière, appareil à crêpes et même un four solaire. "Dès que c’est facile, en vérité, le citoyen s’y met", abonde Emmanuelle Ledoux, directrice de l’Institut national de l’économie circulaire.
Acheter moins et mettre en commun, mode d’emploi
Depuis 1960, notre consommation d’objets a été multiplié par quatre. Pour limiter nos pulsions de surconsommation, un quiz en ligne est à disposition sur le site epargnonsnosressources.gouv.fr.
Vous souhaitez désencombrer vos placards? La bricothèque vençoise est preneuse de vos outils (en bon état) et la Lowbjethèque varoise étudie toutes les propositions de dons au cas par cas.
Infos: La Bricothèque, 8 avenue Rhin-et-Danube à Vence. Ouverte lundi et mardi de 17h à 19h, samedi de 10h à 12h - La Lowbjethèque est en quête d’un lieu. Contact, dons et réservation: bonjour@lowbjetheque.fr
Alors que le nombre de pénuries et tensions d’approvisionnement de médicaments a explosé au cours des dernières années, l’UFC-Que Choisir dévoile aujourd’hui les résultats d’un test exclusif – dont les résultats complets sont à retrouver dans le numéro d’octobre du magazine Que Choisir actuellement en kiosque – montrant que l’écrasante majorité de médicaments à base de paracétamol ou d’ibuprofène testés conservent leur efficacité bien après la date de péremption affichée sur les boîtes. En conséquence, l’UFC-Que Choisir, promotrice d’une consommation responsable, saisit l’ANSM afin qu’elle mette en œuvre l’ensemble des mesures permettant d’éviter ce gaspillage de médicaments.
Des médicaments efficaces jusqu’à 30 ans après leur date de péremption !
Afin d’évaluer la pertinence des dates de péremption apposées sur les boîtes de médicaments par les laboratoires pharmaceutiques, nous avons fait mesurer par un laboratoire spécialisé la quantité de substances actives présentes dans 30 boîtes de comprimés, gélules ou sachets de paracétamol ou d’ibuprofène, qui, d’après les fabricants, sont périmés. Le résultat du test est sans appel : dans 80 % des cas les médicaments contiennent suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces (1) ! En outre, nos résultats suggèrent qu’il n’y a aucune relation entre l’année de péremption des médicaments et la quantité de substance active encore présente. Preuve en est du paracétamol censé être périmé depuis 1992 présente encore… 100 % de substance active !
Jeter des médicaments encore efficaces : des conséquences triplement néfastes
Des médicaments efficaces jusqu’à 30 ans après leur date de péremption !
Afin d’évaluer la pertinence des dates de péremption apposées sur les boîtes de médicaments par les laboratoires pharmaceutiques, nous avons fait mesurer par un laboratoire spécialisé la quantité de substances actives présentes dans 30 boîtes de comprimés, gélules ou sachets de paracétamol ou d’ibuprofène, qui, d’après les fabricants, sont périmés. Le résultat du test est sans appel : dans 80 % des cas les médicaments contiennent suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces (1) ! En outre, nos résultats suggèrent qu’il n’y a aucune relation entre l’année de péremption des médicaments et la quantité de substance active encore présente. Preuve en est du paracétamol censé être périmé depuis 1992 présente encore… 100 % de substance active !
Jeter des médicaments encore efficaces : des conséquences triplement néfastes
Ces constats sont particulièrement inquiétants puisque jeter des médicaments efficaces alors qu’ils sont prétendument périmés a des impacts majeurs. Économiques tout d’abord, puisque cela engendre un renouvellement plus rapide des médicaments qui a un coût pour le système hospitalier et l’assurance maladie lorsqu’il s’agit de médicaments prescrits, et pour les malades (franchises médicales, achats dans le cadre de l’automédication). Environnementales ensuite, car cela génère un surcroît inutile de « déchets », en partie non traités dans le cadre du processus de collecte des médicaments (2). Sanitaire enfin, puisque cela est de nature à augmenter artificiellement la demande de médicaments et à participer aux pénuries ou aux tensions d’approvisionnement, comme on en a récemment constaté pour le paracétamol (3).
Un cadre réglementaire qui favorise le gâchis de médicaments
Cette situation de gâchis est d’autant plus problématique qu’elle est loin de paraître inéluctable. Au-delà d’une rationalisation de la distribution et de la consommation de médicaments (limiter les prescriptions, favoriser la délivrance à l’unité des médicaments), d’autres mesures pourraient vraisemblablement être prises pour limiter le gaspillage de médicaments si on se fie aux pratiques des acteurs du secteur. D’une part, on ne peut que s’interroger sur le fait que l’ANSM retienne une vision beaucoup plus restrictive que les autorités américaines pour déterminer si un médicament conserve ou non ses vertus thérapeutiques (4). D’autre part, il est curieux que dans ce cadre général les laboratoires puissent déterminer de manière purement discrétionnaire la date de péremption des médicaments (généralement de 3 ans pour ceux que nous avons testés) : rien ne les oblige à étendre cette date, quand bien même ils sauraient pertinemment garantir l’efficacité des médicaments au-delà ! De quoi se demander si de leur point de vue, les critères économiques prennent le pas sur les critères scientifiques…
Au vu de ces constats, l’UFC-Que Choisir saisit l’ANSM afin de l’alerter sur les résultats de son enquête et lui demander de faire évoluer en tant que de besoin le cadre réglementaire de telle sorte à éviter un gâchis de médicaments aux conséquences aussi bien économiques, qu’environnementales et sanitaires.
Des chèvres, des ânes, des poules. Mais aussi des stands de sensibilisation à l’importance des abeilles ou encore de prise de conscience du recyclage des déchets, en passant par des créations végétales et originales…
La journée "Cannes Champêtre", organisée, hier, dans la basse vallée de la Siagne a rencontré un succès légitime. De nombreuses familles ont en effet fait le déplacement et ont pu être sensibilisées aux différents enjeux environnementaux.
L’occasion parfaite de faire prendre d’ores et déjà conscience aux plus jeunes de la valeur et de l’importance de la nature. " Ce que nous souhaitons, c’est éveiller les enfants à tout ce qui les touchera plus tard, confirme Violette Pessi, de l’association Graines de Fermiers. Découvrir l’environnement leur permettra de l’aimer et de le protéger, c’est un enjeu non négligeable ".
Une éducation ludique
Et pour ce faire, les professionnels et bénévoles possèdent plusieurs cordes à leur arc. "Nous réalisons une éducation à l’environnement par des jeux, confie Coralie, du stand tenu par Cannes Pays de Lérins. En faisant en sorte que les enfants soient sensibilisés tôt aux enjeux environnementaux, ils seront dans l’affect et dans l’émotion, et pourront même inciter leurs parents à l’être aussi."
Tri des déchets, responsabilité en termes de gaspillage, connaissance des animaux et de la nature… C’est d’ailleurs dès l’école que l’enfant acquiert les gestes et les connaissances justes.
"De nombreuses écoles à Cannes réalisent d’ailleurs le tri des déchets, avec les déchets alimentaires, recyclables, etc., reprend l’animatrice. Les enfants comprennent que c’est important et leurs gestes deviennent une habitude."
Montrer l’exemple
Quid des parents? "La base de l’éducation à l’environnement est de le faire soi-même et de montrer l’exemple, insiste Cathy Cuby qui, depuis 25 ans, initie petits et grands aux enjeux naturels, réalisant des créations basées sur le recyclage d’éléments végétaux et de matières naturelles. Lorsque l’enfant grandit dans un environnement qu’il connaît, la suite est tout de suite plus facile."
Si, au fil du temps, de nombreux liens avec la nature ont été rompus, la tendance s’inverse enfin avec une prise de conscience politique et sociétale.
"Par exemple, nous ne marchons plus pieds nus, c’est un fait, reprend l’artiste. Mais il ne faut pas oublier que notre vraie nature est de vivre en symbiose avec la nature. Si l’on explique aux enfants l’importance des arbres, des petits insectes et de tout ce qui se trouve autour de nous, nous aurons fait un grand pas. Et, il faut le dire, les enfants s’émerveillent lorsqu’on leur explique tout cela! Nous devons éduquer les plus jeunes et les sensibiliser à la nature."
Ce dimanche, la mission de sensibilisation a été réalisée avec brio.
J'ai commencé les ateliers d'alphabétisation en septembre 2010 et, depuis, je n'ai jamais arrêté. » Elle s'en rappelle comme si c'était hier. Anne-Marie Lutz enseigne le français pour faciliter l’insertion des étrangers, les aider à communiquer au quotidien et dans leur travail.
L'association Apprendre Ensemble
"Avec mon smartphone, je sais envoyer un mail, un message ou tchatcher avec la famille sur Facebook… C’est avec ça que ça se complique!" Rieuse, Aïcha, 60 ans, montre du doigt l’ordinateur devant lequel elle est installée.
Association https://www.lehublot.net/
D’une richesse incroyable, la nouvelle application de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) permet à chacun de mieux appréhender les paysages qui l’entourent et d’observer leur évolution. Un service public gratuit qui propose une autre représentation de notre territoire que celle des géants du Web.
À compter du 7 juillet 2024, toutes les voitures neuves devront obligatoirement être équipées d’assistances électroniques visant à réduire les accidents de la route. Mais plus que le surcoût de 500 € environ engendré par véhicule, la maturité du limiteur de vitesse et son efficacité posent question.
La Commission européenne a décidé de frapper fort en matière de sécurité routière. Avec la Global Safety Regulation 2 (GSR2), les voitures neuves devront disposer de pléthore d’aides à la conduite. Selon une vidéo mise en ligne par l’Utac, le laboratoire d’homologation des véhicules en France, il y a « une volonté forte d’ouvrir la voie à la conduite connectée et automatisée ». Mais aussi un désir « de prendre en compte tout ce qui est facteurs humains », selon Fabrice Herveleu, l’expert en sécurité active de l’organisme français. Pour ce faire, l’Union européenne (UE) impose donc le montage, de série, des systèmes suivants :
alerte et correction du franchissement de voie ;
freinage automatique en cas d’obstacle ;
alerte de somnolence ;
système de surveillance de la pression des pneumatiques ;
signal de coups de freins brusques ;
enregistreur de données d’accident ;
alerte de vitesse excessive, dite « ISA ».
Crash tests plus exigeants
Outre cette débauche de puces et de capteurs, la structure même des voitures va évoluer. Les chocs pratiqués dans les procédures d’homologation vont devenir plus nombreux et plus exigeants. Les autos seront soumises à un nouveau crash test frontal, mais aussi à une collision arrière.
Conséquence : les voitures vont se renforcer, ce qui a une incidence directe sur leur poids et donc leur agressivité en matière de sécurité routière. Car plus une voiture est lourde, plus elle préserve ses occupants en cas de choc, mais dans le cadre d’un choc entre deux voitures, ce paramètre physique s’exerce au détriment du véhicule le plus léger. Ce qui a suscité une première critique de la part de l’Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Celle-ci signale que les très à la mode SUV actuels « ont déjà un haut niveau de protection » et que leur renforcement structurel pourra mettre davantage en danger les occupants des petites citadines en cas de collision.
Répercussion sur les prix
L’introduction obligatoire d’une nouvelle panoplie d’électronique signifie aussi une fin de carrière pour certaines. La Renault Zoe, par exemple, ne franchira pas le cap de la GSR2, pas plus que la Twingo, la Suzuki Ignis et bien d’autres. Les modèles qui demeurent à la vente vont, pour leur part, connaître une lourde remise à jour. D’après un document émanant de l’Association européenne des équipementiers automobiles (Clepa), le passage à la GSR2 coûtera au minimum 474 € par véhicule, 617 € dans le pire des cas. Bien que ce calcul ait été effectué en 2018, il paraît toujours d’actualité : Dacia vient de renchérir de 500 € la version d’entrée de gamme de sa Sandero (11 990 € désormais), tandis que Peugeot a fait de même en avril. La 208 Like Puretech 75 s’affiche dorénavant à 19 550 €, soit 350 € de plus qu’il y a un an.
Remède pire que le mal ?
Mais si la louable volonté des pouvoirs publics européens est bien de réduire l’accidentalité routière, un équipement de sécurité laisse dubitatif. La GSR2 impose en effet le montage de l’alerte de vitesse excessive (ISA) de série. Le système émet un son, plus ou moins agaçant, dès que le conducteur dépasse la limitation de vitesse autorisée. Lorsque l’ISA est couplée au régulateur de vitesse, la voiture s’adapte donc seule aux limitations. Malheureusement, l’ISA ne semble pas encore fiable. L’ACEA déplore un système qui « déclenche trop de fausses alertes en raison d’une lecture incorrecte de la signalisation ou de la prise en compte d’informations périmées », tandis que l’European Transport Safety Council, organisation indépendante à but non lucratif œuvrant pour la sécurité routière au sein de l’UE, pointe « des avertissements acoustiques en cascade incompatibles » avec le but recherché.
Ce sont enfin les tests effectués par plusieurs journaux automobiles européens qui interpellent. Pour les Allemands d’Auto Motor und Sport, « l’ISA échoue aux essais » effectués voilà un mois en raison d’une lecture erronée des panneaux. En Belgique, les essayeurs du Moniteur Automobile racontent la scène suivante : « Et bien sûr, le régulateur intelligent a cru bon de piler sur autoroute à cause d’une limitation imaginaire aperçue sur une voie parallèle… » Même le laboratoire anglais de Thatcham Research, pourtant très proche des équipementiers automobiles, convient que l’ISA peut facilement être dans l’erreur en cas de panneaux illisibles, d’une zone de travaux, etc.
Toutes ces assistances électroniques demeurent possibles à déconnecter pour l’instant, sachant que l’auto se réinitialise à chaque démarrage.
Banque du numérique Un projet inédit de mise en lien des acteurs publics et privés des Alpes-Maritimes de tous secteurs pour lutter ensemble contre la fracture numérique et l’illectronisme Inspirée de la Banque Alimentaire et sous l’impulsion d’une gouvernance partagée, la Banque du Numérique s’engage...
Vente organisée par Enlainez-vous - Acheter les produits transformés par Enlainez-vous ! c'est soutenir l'agriculture paysanne locale, maintenir les savoirs faire en France et ainsi faire un achat éthique, écologique et durable. Dans la mesure du possible, nous préférons vous remettre votre commande en main propre, n'hésitez pas à nous contacter !
A Nice, des donneurs de voix enregistrent des livres pour compléter la collection de la bibliothèque sonore. Cette équipe d'une vingtaine de personnes cherche à s'étoffer afin d'offrir à celles et ceux dont la vue fait défaut, la découverte des nouvelles pépites littéraires.
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"C'est un plaisir mais ça prend du temps, enchaîne Catherine. Il faut compter environ 12 heures de travail pour un livre de 150 pages, qui correspond à 3 heures d'écoute."
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Cette année encore, après ce marathon de lecture, ils proposeront début septembre une liste de 20 à 30 livres aux donneurs de voix de la bibliothèque sonore. L'objectif est d'enregistrer les nouveautés avant début novembre et les prix littéraires.
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Créée en 1976 à Nice, la bibliothèque sonore, située 4, avenue Henri Barbusse, compte plus de 8.000 livres audio. "On complète ce fonds, grâce au travail des donneurs de voix qui enregistrent environ 80 oeuvres par an."
Elles sont ensuite téléchargées sur un serveur national et ainsi mise à disposition de celles et ceux qui ne peuvent plus lire. Dans toute la France.
"A Nice, nous avons 182 bénéficiaires, poursuit Pierre Grangier. Certains téléchargent les fichiers mp3, d'autres empruntent des CD que nous pouvons leur envoyer par courrier."
Quand ces CD reviennent à la bibliothèque, il n'est pas rare que les bénévoles retrouvent des petits mots, glissés dans la pochette.
"Merci à la donneuse de voix."
Vous souhaitez donner votre voix?
Pour proposer davantage d'ouvrages à l'écoute, l'association a besoin de donneurs et donneuses de voix.
Si vous souhaitez rejoindre les bénévoles, vous pouvez contacter l'association par mail.
06n@advbs.fr ou bibliothequesonore.nice@orange.fr
Le 5 avril 2019, A.R.B.R.E.S. adopte la déclaration des droits de l’arbre qu'elle a rédigée, lors d’un colloque à l’assemblée nationale.
Cette déclaration est destinée à sensibiliser les pouvoirs publics au respect des êtres vivants que sont les arbres et à leur protection. L'association propose aux municipalités de l'adopter symboliquement. Depuis 2019, de nombreuses municipalités y adhèrent chaque année.
LE TEXTE :
Pour accéder au document
https://www.arbres.org/docs/actualites/colloques_conferences/190321DECLA_DROITS-1.pdf
Aider les personnes dans le besoin. Lutter contre le gaspillage. Apporter la preuve par le concret de la solidarité naturelle du monde de la mer et celui de la terre.
Les Yachts du cœur de l’association Eco mer, rappellent souvent ce credo: "La mer est le reflet de la terre, le miroir du libéralisme économique, mais aussi et surtout le miroir de la solidarité."
Les Yachts du cœur. C’est cette association qui récupère tout au long de l’année des denrées et des objets en tout genre sur les yachts, de Marseille à Menton, au profit d’associations caritatives.
Beaucoup de dons matériels
Une vingtaine de bénévoles qui se sont récemment réunis pour faire le point de leurs actions et s’engager pour l’avenir. "Depuis 2018 et la crise du Covid, nous ne récupérons plus de dons en argent, mais nous recevons énormément de dons matériels…", a commencé à expliquer Jean-Luc Annone, président.
Dernièrement, se met à raconter une bénévole, "nous avons débarrassé une maison d’environ 1.000m2 à La Napoule. En quelques jours, il a fallu enlever, stocker et transférer tous les meubles… Un vrai challenge".
Toujours relevé, et c’est bien ce qui fait la force des Yachts du cœur: la disponibilité et la rapidité des bénévoles à collecter les denrées et objets en tout genre. "De toute façon, nous n’avons pas le choix. Lorsqu’un équipage nous appelle, il faut réagir vite, sinon tout finit à la poubelle. Il suffit qu’un nouveau propriétaire ait envie de changer la décoration ou la literie et vous vous retrouvez avec du volume à dégager…"
51 bateaux et 200m3 collectés
Et puis la problématique n’est pas la même selon le port où l’on se trouve: à La Ciotat, explique Stéphanie, une autre bénévole, "les dons se font sur une période plus courte mais avec des volumes plus importants car c’est un chantier naval."
Trois projets pour l’année sont établis. "L’an dernier, nous sommes intervenus sur 51 bateaux et avons collecté 200m3…"
Trois projets cette année
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Un volume qui devrait encore augmenter car les membres de l’association veulent ajouter trois ports à leur liste de sites de collectes en simultané: "La Rague, le Vieux-Port de Cannes et le port Camille-Rayon… Sachant que nous avions déjà Canto et Antibes."
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L’association va aussi se lancer dans la confection de sacs floqués Yachts du cœur permettant de récupérer les dons dans des contenants plus adaptés et qui feront parler d’elle.
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Enfin, elle cherche un moyen de recycler des uniformes d’équipages, parfois pas du tout portés mais qu’elle ne peut pas redistribuer éthiquement étant donné les logos.
Jean-Luc Annone: 06.84.76.84.53 et info@eco-mer.org
Dans la Vésubie, un groupe de citoyens motivés veut faire germer des idées neuves dans la vallée. Retenez son nom, car il compte bien faire parler de lui: Collectif de la transition en Vésubie Valdeblore.
"Tout découle d’Alex. Après la catastrophe, il fallait tout reconstruire. On s’est dit: pourquoi ne pas le faire différemment, en expérimentant", souligne Hélène Martin, de l'association Les Potagers de la Vésubie.
Pour fédérer, le collectif a agrégé une partie du tissu associatif enraciné dans ce territoire de montagne, très vulnérable aux aléas climatiques, comme l’a confirmé le passage cet automne de la tempête Aline. "Après cette deuxième épreuve, il y a eu un ras le bol dans la population", relate cette habitante de Saint-Martin-Vésubie.
Un "fab lab" rural
Boosté par un premier événement il y a un an, les Etats généraux de la transition écologique, le collectif, qui réunit 140 adhérents dont un noyau dur d’une vingtaine de motivés, s’est structuré par groupes thématiques pour passer à l’action: mobilités, énergie, low-tech…
"Ce qu’on veut, c’est devenir une vallée expérimentale, un fab lab pour essaimer nos expérimentations, notre savoir faire, nos résultats", explique Eric Comoglio, président depuis 2001 de l’association Vésubie découverte, et cheville ouvrière de l’initiative.
Co-stop, stérilisateurs de bocaux à l'énergie solaire, achats groupés...
Ensemble, les citoyens phosphorent. Ainsi, le groupe "achats groupés" planche sur l’acquisition de denrées alimentaires. "De la farine, dans un premier temps. Puis, pourquoi pas du vinaigre, du bicarbonate, voire du combustible pour se chauffer", détaille Hélène Martin.
Une commande de 30 tubes solaires pour stériliser des conserves est aussi dans les tuyaux, ou encore des tutos pour construire son four solaire.
"Chaque jour, 600 véhicules quittent la Vésubie pour aller vers Nice, avec seulement une personne à bord", constate par ailleurs Hélène Martin. Pour contrer ces chiffres, et ainsi limiter les émissions de gaz à effet de serre générées par ces trajets, le collectif réfléchit à relancer, via une application, le covoiturage mais aussi le "co-stop".
"Au bord de la route, cela pourrait prendre la forme de panneaux avec une marmotte devant lesquels il suffirait de se placer. Quand une voiture équipée du stickers marmotte passe, on sait alors qu’il s’agit d’un conducteur volontaire. L’idée, c’est aussi de sécuriser le stop pour les jeunes", détaillent Hélène et Eric.
Rendre la vallée résiliente aux crises
En filigrane, un enjeu de fond se dessine. Le même que celui qui a motivé les citoyens de l'association Remontons La Roya, autre vallée azuréenne éventrée par les catastrophes climatiques. "On pense aussi à des jardins partagés, par exemple. Faire de la transition écologique, d’accord. A condition d’aller vers la résilience. Comment consommer autrement, se préparer à des pénuries? Alex a montré qu’on n’avait aucune autonomie ni en nourriture ni en eau. Plus récemment, lors de la tempête Aline, il a fallu approvisionner Venanson en eau par hélicoptère", retrace Eric Comoglio.
Ici, on planche aussi sur comment remettre en circulation les canaux d’irrigation. "Seuls 30% sont aujourd’hui utilisés en Vésubie", relate Hélène Martin.
Animations et éducation au programme
Pour faire germer la dynamique, le Collectif de la transition en Vésubie Valdeblore compte bien occuper l’espace public. A son actif: déjà plusieurs ciné-débats.
"On réfléchit à comment intervenir dans les écoles, au collège de Roquebillière, au lycée de Valdeblore. Il y a une difficulté à séduire les jeunes, mais pour faire cette transition, on veut les embarquer", lance Eric.
Un groupe apolitique à disposition pour aider
Afin de "passer des mots à la mise en œuvre", ces citoyens motivés en appellent à toutes les bonnes volontés. "Ce territoire, c’est 6000 personnes, il y a du potentiel! Mais parfois, les gens préfèrent ne pas savoir, ils se détournent. Le défi, c’est de les ramener à adhérer de près ou de loin à l’importance de la transition", pose Eric. "Leur dire, que ce n’est ni un truc de bobos ni d’illuminés mais du pratico-pratique", rebondit Hélène.
Apolitique, le groupe, résolument constructif, espère "avoir l’oreille de tout le monde". "On aimerait juste dire aux maires, aux élus du coin : on a des experts avec nous, comment est-ce qu’on pourrait vous aider?", renchérit la fondatrice des Potagers de la Vésubie.
https://www.facebook.com/LespotagersdelaVesubie06/?locale=fr_FR
https://www.facebook.com/transitionvesubievaldeblore
contact.vesubie@gmail.com
Thierry, Patrick, Jérôme, Frédéric et les autres sont de jeunes retraités. Ingénieurs de formation, ils ont décidé de mettre leur temps libre et leur expertise au profit du maraîchage.
A Bar-sur-Loup (06), sur plus de 6000 m2 de terre, ils expérimentent des pratiques innovantes pour cultiver en optimisant les ressources en eau et en énergie.
L'objectif: arriver à une agriculture urbaine décarbonée, capable de répondre aux enjeux du réchauffement climatique.
"Nous menons une expérimentation à petite échelle dont le but est d'être utile," pose modestement Thierry Dumontel.
Sur la parcelle des Petits Loups maraîchers, il a mis en oeuvre avec ses comparses plusieurs actions innovantes, portées par leur association Meeed.(1)
Un tracteur diesel transformé en électrique
L'ingénieur à la retraite commence le tour de l'exploitation par le tracteur bleu garé à l'entrée. Il soulève le capot.
"En mai, on a remplacé le moteur diesel par un électrique. Pour alimenter ce moteur, on a un pack de batteries.
On donne ainsi une seconde vie, et 20 ans d'utilisation de plus, à un matériel qui a eu une empreinte carbone initiale.
Combien coûte cette transformation? "En matériel, le coût s'élève à environ 6000 euros. Sachant qu'un tracteur électrique neuf à l'achat représente environ 42 000 euros. C'est donc compétitif. Le but, c'est de montrer qu'on peut travailler le sol avec un engin à propulsion électrique." Silencieux, non polluant, et "zéro carbone et autonome car nos batteries sont alimentées par nos panneaux solaires qui se trouvent sur l'exploitation."
Il propose de nous montrer l'installation, soutenue par des financements européens.
Une exploitation alimentée par l'énergie solaire
Pour arriver au local technique, Thierry, Frédéric, Jérôme et Isabel qui comptent parmi les 10 chevilles ouvrières de l'association, cheminent le long des rangées de poireaux, navets, fenouils, salades, cébettes, choux-fleurs…
"On produit l'équivalent de 40 paniers par semaine, pour les membres de l'association qui s'engagent à consacrer 64 heures par an au jardin," explique Jérôme Destors.
Cette cinquantaine de familles apprennent un savoir-faire.
Notre souhait, c'est de transmettre la volonté de se réapproprier une partie de l'agriculture locale.
Au fond de l'exploitation, sur le toit du local technique, l'association a installé 12 m2 de panneaux photovoltaïques. "On a fait valider l'installation par des étudiants de l'école des Mines Paris-PSL à Sophia, commente-t-il. L'énergie produite charge des batteries lithium. Elle sert à alimenter le tracteur, les lumières, les outils portatifs mais aussi notre système d'irrigation, puisqu'on pompe l'eau."
Un système d'arrosage innovant, pour économiser l'eau
Pour permettre à leur exploitation d'être la plus économe en eau, les ingénieurs ont développé un logiciel. "L'irrigation est informatisée depuis un an.
L'installation considère l'évapotranspiration du jour, grâce aux données de notre station météo, et calcule les besoins en eau, chaque jour, de chaque plante.
"On va, par exemple, faire un calcul pour la carotte, la salade…"
Pour connaître les besoins des différents légumes plantés et ainsi configurer le logiciel, ils se sont appuyés sur une étude d'une étudiante en agronomie.
Ce système nous permet d'ajuster précisément la distribution d'eau sur chaque ligne.
Si la technique de calcul est connue, les ingénieurs retraités l'ont mise en œuvre.
"Notre plus-value est là, pour l'instant ce type de système n'est pas disponible dans le commerce."
Une installation innovante doublée d'une application que Jérôme Destors affiche sur son smartphone.
"On l'a développée pour pouvoir contrôler à la fois les pompes qui gèrent l'alimentation en eau et les vannes qui arrosent chacune des lignes."
A distance, il peut ainsi ouvrir et couper l'arrosage.
Pour éviter de gaspiller l'eau, ils ont mis en place un goutte à goutte, au pied des plants. "On arrose ainsi le minimum avec le moins de perte en évaporation."
Pour quelle économie ?
"On a réduit notre consommation d'eau de 30 à 40%", répond Thierry Dumontel, avant de nous emmener vers le lieu de stockage des légumes.
Une chambre froide économe en énergie
"On s'est équipé d'une chambre fraîche adiabatique." Il nous explique le principe de ce système connu des anciens.
L'évaporation de l'eau est rafraîchissante.
"Ainsi, dans quelques mois, quand il fera chaud, nous pourrons y stocker les paniers, on aura une température plus fraîche de 5 à 6° par rapport à l'extérieur et surtout une meilleure humidité. Ce modèle correspond à nos besoins où les paniers sont récupérés dans la journée."
Pour l'heure ce local est occupé par… des endives. "En hiver on avait de l'électricité disponible, mais pas de besoin, alors on en a créé, sourit Thierry Dumontel. La culture d'endives a besoin d'une température de 18°C et d'humidité. On chauffe les racines grâce à l'énergie de nos panneaux solaires."
Et demain?
Ces jardiniers ingénieurs veulent partager leurs expériences, montrer que des solutions alternatives sont viables et ainsi essaimer.
"Notre apport technologique peut aider les agriculteurs et maraîchers à prendre en compte la gestion de l'eau et la gestion de l'énergie. On collabore avec des maraîchers en installation: nous passons du temps pour les aider à définir leurs besoins et dans leurs choix."
Car le souci de ces ingénieux retraités est de faire œuvre utile.
On a 5 projets en gestation avec d'autres maraîchers en France qui sont attirés pour dupliquer cette expérience.
"Pour le tracteur électrique en rétrofit, ils s'adresseront à des entreprises qui commencent à s'y intéresser." Il espère que des sociétés industrielles niçoises et azuréennes y participeront.
"On vient d'apprendre que des aides sont possibles pour des solutions de retrofit, c'est une très bonne nouvelle".
Une initiative qui s'inscrit dans le cadre de l'association Meeed (Maraîchage Efficient en Eau et Énergie Décarbonée) qu'ils ont créée et présidée par Frédéric Charron.
Contact: Frédéric Charron. Tél : 06.24.39.57.67.