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Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. Car, comme Bertrand Piccard, David Lisnard ne croit pas que la transition écologique soit synonyme "de décroissance et de punition." Ni que l’on "sauvera la planète en mangeant du quinoa et en faisant du skate dans des rues où l’herbe pousse." Non, notre salut passera par "l’investissement et l’innovation."
Pour que ça fonctionne et qu’elle participe "à la protection de l’environnement", cette innovation doit être portée par des "solutions économiquement rentables", complète l’explorateur suisse, dans un message vidéo destiné au conseil municipal cannois.
"Fédérer écologie et économie"
"L’idée est de fédérer écologie et économie, au bénéfice des citoyens et d’une croissance qualitative, poursuit-il. On peut vivre mieux, en respectant l’environnement." Et les réalisations cannoises en la matière (réutilisation des eaux usées, protection de la mer, réseaux de chaleur, bus électriques, création de la Force locale décarbonée...) ont "convaincu" l’Helvète, pionnier des technologies propres et auteur du premier tour du monde en ballon (1999), puis en avion solaire (2016).
Dans cet esprit, il a créé, il y a huit ans, la fondation Solar Impulse (FSI), qui labellise et promeut auprès des décideurs, des solutions pour atténuer, ou s’adapter au changement climatique. "Dans l’agroalimentaire, les BTP, les transports, les procédés industriels et les services publics: eau, énergie, déchets", liste le maire.
Programme qui ressemble, toutes proportions gardées, à l’Accélérateur de solutions climat (ASC), créé en 2021 par la Ville, la CACPL et l’agence Creative Minds.
Ouverture sur le monde pour les start-up
Chaque année, il met en lumière des projets, locaux et nationaux, de start-up en lien avec la préservation de la mer, l’alimentation, l’énergie, les risques majeurs, la gestion des déchets, etc [lire plus loin]. Ça tombe bien, la fondation Solar Impulse viendra booster, au printemps 2025, la 4e édition. Premier axe d’une collaboration de quatre ans, actée jeudi 19 décembre par les élus.
"On va accompagner Cannes dans sa décarbonation, reprend Bertrand Piccard. Et mettre en évidence des solutions, issues du territoire, et d’autres, trouvées dans le monde entier." Une grande opportunité pour les participants, qui profiteront de "l’effet d’entraînement" généré par l’influence et le carnet d’adresses de la fondation. "L’évènement va changer de dimension, confirme David Lisnard. Pour s’ouvrir aux 1.595 solutions déjà labellisées par Solar Impulse, dont nombre sont de grandes entreprises internationales."
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En 2023, déjà vingt solutions retenues
L’ASC s’en sortait déjà bien tout seul. L’an passé, pour la 3e édition, 41 dossiers ont été présentés et 20 solutions retenues, permettant aux start-up "de présenter leur projet devant un panel de décideurs en vue d’une expérimentation, précise David Lisnard. Certains ont beaucoup mieux avancé que d’autres."
Ainsi, "la direction de la propreté urbaine et le port Canto sont en train de voir pour acquérir des vélos cargos."
Des triporteurs de la société girondine VUF Bikes, qui figure parmi les lauréates de l’ASC 2024; tout comme la start-up héraultaise Acqua Écologie et son système de recyclage intelligent de l’eau. Technologie qui intéresse "Escota, pour la réutilisation des eaux usées traitées sur les aires d’autoroute."
Autres boîtes dont les créations ont une application concrète: AxiBio (Puteaux, édition 2022) et ses bornes d’apport volontaire pour les déchets alimentaires, expérimentées par la CACPL dès 2022; ou les Parisiens de Vertuo (2023) qui, avec leur système d’arrosage autonome, ont dépassé la centaine de collaborations dans l’Hexagone.
On pense aussi, récemment, à la start-up hébergée à CréàCannes, Mastermap, qui testait, fin décembre 2023, son outil de numérisation de l’état de la voirie, avec la commune de Mougins.