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Une étude publiée par Santé Publique France parue cette semaine alerte sur la hausse de la prévalence de certains cancers chez les 15-39 ans. Comment expliquer cette hausse du nombre de cancers ? Quels sont les facteurs suspectés derrière ces cancers précoces ?
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Cancer : comment comprendre le rajeunissement des malades ?
Publié le mercredi 5 mars 2025 à 07:15
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La Question du jour
Une étude publiée par Santé Publique France parue cette semaine alerte sur la hausse de la prévalence de certains cancers chez les 15-39 ans. Comment expliquer cette hausse du nombre de cancers ? Quels sont les facteurs suspectés derrière ces cancers précoces ?
Avec
Jean-David Zeitoun, docteur en médecine, spécialiste en hépato-gastro-entérologie
Alors qu'à l'échelle mondiale, de nombreuses études alertent depuis quelques années sur la hausse du nombre de cancers chez les moins de 50 ans, comment expliquer cette tendance dans les pays industrialisés ? Quels liens pouvons-nous établir avec la pollution et les modes d'alimentation ?
Une hausse chez les 15-39 ans
Une hausse préoccupante des cancers chez les 15-39 ans, constatée par une étude de Santé publique France. Jean-David Zeitoun explique que ce phénomène, bien qu’international, touche particulièrement les sociétés occidentales : "Le fait qu’on trouve plus de cancers qu’avant chez des gens d'âge moyen alors que classiquement, le cancer est une maladie des personnes âgées, questionne sur l'accumulation de mutations qui est à l'origine de cette maladie." Si le vieillissement reste un facteur clé du développement des cancers, la précocité des cas suggère l’implication de nouveaux facteurs de risque.
Les facteurs environnementaux
Parmi ces causes émergentes, Jean-David Zeitoun insiste sur le rôle de l’alimentation et des polluants environnementaux. "On sait que l’obésité cause une quinzaine de cancers environ. On sait aussi que les aliments peuvent être cancérigènes sans forcément passer par le stade de l’obésité notamment les aliments ultra-transformés." De même, il évoque les polluants chimiques omniprésents dans l’environnement : "C’est l’espèce de continent inexploré de la science... Il y a des milliers de polluants, sans aucun plan pour faire baisser la pollution chimique." L’étude récente reliant pesticides et cancers du pancréas illustre cette inquiétude, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires.
La nécessité d'une action publique forte
Face à cette situation, Jean-David Zeitoun plaide pour une action publique forte : " Il n’y a pas d’action publique pour changer le système alimentaire... Donc tant que ce ne sera pas le cas, on pourra toujours dire plein de choses aux gens, ça ne marchera pas bien et l’obésité probablement continuera à progresser." Quant aux polluants, il estime qu’il faut des mesures économiques et légales : "Il faut interdire certains polluants et il faut taxer les pollueurs. " Sans intervention, les tendances actuelles risquent de s’aggraver et vont rendre la prévention encore plus difficile.
Elle pourrait bouleverser à terme le champ de la prévention mais aussi du diagnostic et du pronostic. Son nom: métabolomique. Sa définition, c’est l’un des spécialistes français de cette approche qui la donne, le Dr Thierry Pourcher, directeur de l’UMR-4320 (Unité mixte de recherche du CEA) à l’Université Côte d’Azur. "Elle désigne l’analyse, par spectrométrie à haute résolution, des petites molécules (sucres, acides aminés, dérivés de sucre, lipides…) présentes dans différents échantillons biologiques: salive, cheveux, larmes, sang, ou encore échantillons de lésions tumorales. Cette approche permet d’obtenir une sorte de photographie du fonctionnement cellulaire et donc de détecter d’éventuelles perturbations."
Les applications cliniques futures sont majeures, et font l’objet de recherches qui, pour certaines, ont déjà porté leurs fruits. Thierry Pourcher et Sonia Dagnino, spécialiste de l’exposome (lire ci-dessous) citent des exemples d’études menées en collaboration avec des médecins.
Cancer du sein: prédire le risque de récidive
Une étude, conduite par le Dr Caroline Bailleux, oncologue au CAL, a analysé des échantillons de patientes atteintes de cancer du sein localisé (suivies à Nice) ou localement avancés, en utilisant la métabolomique. "Des marqueurs métaboliques d’agressivité tumorale liés au risque de récidive ont été identifiés. Ces résultats, qui devront être confirmés par de plus larges études, pourraient aider à améliorer la prise en charge des patientes."
Thyroïde: discriminer entre cancer et tumeur bénigne
Une autre étude, menée par le Dr Grégoire d’Andréa, chirurgien ORL à l’IUFC à Nice, s’intéresse, elle, au cancer de la thyroïde. "Son projet utilise la métabolomique et l’analyse de certaines modifications post-traductionnelles (changements chimiques apportés à une protéine après sa fabrication par la cellule, Ndlr) pour développer des tests discriminant entre une thyroïde normale et une thyroïde tumorale. L’objectif est d’éviter des ablations totales inutiles de la thyroïde, réduisant ainsi le besoin de médication à vie. Un brevet est en préparation."
Prédiction de la sévérité de la Covid-19
C’est à une pathologie infectieuse que le D Céline Occelli, urgentiste au CHU de Nice, s’est, quant à elle intéressée. "Elle a développé un test diagnostique et pronostique de la Covid-19 basé sur l’analyse du plasma et des urines. Ce test permet de prédire la sévérité de l’infection en identifiant des biomarqueurs précoces associés à une évolution défavorable."
D’autres recherches explorent le lien entre sévérité de la Covid et exposition à certains polluants environnementaux, en s’appuyant sur des données épidémiologiques montrant des cas graves dans des zones fortement polluées, comme le nord de l’Italie.
Des signaux d’alerte avant la survenue de la maladie
Au-delà des aspects diagnostiques et pronostiques, la métabolomique est vecteur de sérieux espoirs dans le champ de la prévention, en permettant de repérer des signaux d’alerte très en amont des pathologies. "Les maladies infectieuses, les cancers et même certains troubles cardiovasculaires laissent des traces dans les fluides biologiques bien avant l’apparition des symptômes cliniques, développe Sonia Dagnino. Par exemple, dans la cohorte EPIC (500.000 personnes suivies sur plusieurs années) , des biomarqueurs métaboliques ont été identifiés jusqu’à 10 ans avant le diagnostic de cancers comme celui du poumon ou du sein. Certaines molécules sont surexprimées ou sous-exprimées, indiquant un risque accru de développer la maladie, même chez des individus asymptomatiques."
Outil très prometteur pour la prévention, la détection précoce et le suivi de nombreuses pathologies, "la métabolomique devra néanmoins attendre des validations complémentaires, sur de larges cohortes internationales, avant une application clinique généralisée", tempèrent les scientifiques.
Mais, il y a fort à parier qu’elle révolutionnera alors l’approche préventive et thérapeutique de nombreuses pathologies.
- L’étude européenne prospective sur le cancer et la nutrition (EPIC) est une étude de cohorte prospective à l’échelle européenne sur les relations entre l’alimentation et le cancer, ainsi que d’autres maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires. Avec plus d’un demi-million de participants, il s’agit de la plus grande étude sur l’alimentation et les maladies jamais entreprise.
Nous ne sommes pas démunis face au cancer. La quasi-totalité des espèces animales, y compris l’humain, possède des barrières naturelles contre la prolifération anarchique des cellules. Pour devenir cancéreuses, les cellules doivent donc contourner ces mécanismes de protection. Le plus connu d’entre eux, la sénescence, implique les télomères, sortes de "capuchons" situés à l’extrémité de nos chromosomes. "Ils jouent un rôle crucial dans le développement des cancers. Normalement, à chaque division cellulaire, les télomères raccourcissent. Lorsqu’ils deviennent trop courts, les cellules cessent de se diviser, meurent ou se transforment en cellules non cancéreuses", explique Miguel Godinho Ferreira, directeur de recherche à l’IRCAN (Institute for Research on Cancer and Aging) à Nice.
Pour contourner cette barrière naturelle, la plupart des cancers (environ 90%) utilisent une enzyme appelée télomérase, capable d’allonger leurs télomères. "Preuve des besoins en télomérase pour le développement tumoral, les mutations induisant l’expression de cette enzyme sont désormais reconnues comme l’altération génétique la plus courante dans tous les cancers, poursuit le chercheur, reconnu mondialement pour ses travaux sur ces mécanismes cruciaux. À l’opposé, certains cancers, comme le neuroblastome, qui ne disposent pas de mécanismes de maintien des télomères, ont souvent un meilleur pronostic, car ils régressent spontanément ou sont plus faciles à traiter."
La télomérase, essentielle à des stades avancés
Bien que les connaissances sur ces processus ne cessent de s’accumuler, une question importante demeure: "On ne sait toujours pas à quel moment précis du développement d’une tumeur, les mécanismes de maintien des télomères deviennent indispensables".
Pour répondre à cette question, Miguel Godinho Ferreira et son équipe ont étudié l’apparition de mélanomes (cancers de la peau) chez le poisson-zèbre, un modèle largement utilisé pour explorer les voies moléculaires du cancer.
Une nouvelle voie thérapeutique
"Nos travaux ont montré que les mélanomes, à leurs débuts, peuvent se développer sans activer ces mécanismes; les tumeurs se forment et progressent normalement, même sans télomérase. Ce n’est qu’à des stades avancés, lorsque les télomères atteignent une taille critique, que la télomérase devient essentielle. Les cellules cancéreuses doivent alors réactiver cette enzyme pour continuer à se diviser. Si elles échouent à le faire, la croissance des tumeurs s’arrête et les tumeurs peuvent même régresser, voire disparaître."
Ces découvertes ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques: il pourrait être envisageable de cibler la télomérase au moment opportun ou de renforcer la réponse immunitaire. "En plus de leur rôle dans la croissance des cancers, les mécanismes de maintien des télomères peuvent aussi influencer la réponse aux immunothérapies [traitements qui stimulent le système immunitaire pour combattre le cancer, N.D.L.R.]. Certains cancers activent très tôt la télomérase, ce qui les rend plus résistants à l’immunothérapie."
Les découvertes de l’équipe de scientifiques niçois ont été publiées en décembre dernier dans l’excellente revue Cell Reports, preuve de leur importance.
Découvert par article France Bleu
https://www.francebleu.fr/emissions/bienvenue-chez-vous/cannes-une-deuxieme-vie-pour-les-bouchons-en-liege-avec-france-cancer-5069933#xtor=RSS-106
Une belle initiative solidaire à Cannes
France Cancer 06, l'association basée à Cannes, s'engage dans une action unique : la collecte de bouchons de liège pour financer la recherche sur le cancer. Claude Perrault, président de l'association, nous explique comment ce geste simple, mais efficace, aide à soutenir des projets de recherche. En récupérant des bouchons de liège et synthétiques dans des hôtels, restaurants et autres commerces locaux, l'association récolte des fonds destinés à des chercheurs au CNRS et à l'Inserm.
Un geste simple pour un grand impact
La collecte des bouchons permet à l'association de vendre le liège recyclé, générant des fonds qui sont ensuite versés à la recherche. Chaque bouchon, pesant entre 3 et 4 grammes, peut paraître insignifiant, mais collecté en grande quantité, il permet de récolter plusieurs tonnes chaque année. En 2024, l'association a ainsi versé 45 000 euros à la recherche. Ces fonds sont utilisés pour financer des projets de chercheurs travaillant sur des avancées dans la lutte contre le cancer.
Comment participer à l'action ?
Tous les bouchons de liège et de faux liège (comme ceux utilisés pour les bouteilles de vin ou de whisky) sont les bienvenus. Les participants peuvent déposer leurs bouchons dans l'un des nombreux points de collecte répartis à travers la région et la France. Ces centres sont répertoriés sur le site web de l'association, facilitant ainsi la participation de tous. L'association organise également des événements et des salons pour sensibiliser davantage la population et récolter encore plus de bouchons.
On les nomme "gènes sauteurs" (ou "transposons"), en référence à leur capacité de voyager très librement au sein de l’ADN, mais aussi de se reproduire et se disperser un peu partout dans le génome (lire encadré). On a longtemps cru que ces petits fragments ADN littéralement insaisissables, n’avaient d’autres rôles que celui de… "se taire", après avoir joué un rôle majeur dans l’évolution. "Certains ont été domestiqués (devenus indispensables, Ndlr), au cours de l’évolution, ce qui a permis l’apparition des anticorps chez les vertébrés ou la formation du placenta chez les mammifères", cite Gael Cristofari, chercheur à l’IRCAN à Nice (Institute of Research on Cancer and Aging) et spécialiste de ces gènes.
Et puis, à la fin des années quatre-vingt, surprise: on s’aperçoit que ces séquences génétiques, réduites au silence par des processus épigénétiques (mécanismes qui altèrent l’expression des gènes, et donc la fabrication des protéines correspondantes), sont en réalité capables de se réactiver. "Des maladies génétiques trouvent ainsi leur origine dans l’insertion de certains de ces gènes sauteurs dans le génome d’enfants alors que les parents ne sont pas porteurs de mutations, illustre Gael Cristofari. Depuis 2010, on sait qu’ils sont aussi réactivés dans les tumeurs solides (par opposition aux cancers du sang, Ndlr), particulièrement de la tête et du cou, du système digestif et des poumons." Mais, dans les cancers, les gènes sauteurs ont une influence à double tranchant.
Cartographie des gènes actifs
"Ils participent à la formation des tumeurs en créant des mutations, mais en même temps, ils peuvent aussi aboutir à la synthèse de protéines normalement absentes dans les cellules “saines" (non cancéreuses). Ces protéines, uniquement présentes dans les cellules tumorales peuvent être détectées par le système immunitaire comme des "molécules étrangères", ce qui aiderait ainsi à éliminer la tumeur."
Ces découvertes ont conduit à envisager ces gènes sauteurs comme de potentielles nouvelles cibles thérapeutiques contre le cancer. Mais, pour aller plus loin sur cette piste, une étape importante devait encore être franchie: identifier les "gènes sauteurs" actifs chez l’Homme, une tâche d’autant plus difficile qu’ils étaient considérés jusque-là comme la "face sombre" de notre ADN, car peu accessibles par les méthodes classiques d’analyse.
Et c’est le défi titanesque que vient de relever l’équipe dirigée par le scientifique niçois, à l’issue de sept années de recherches: "Après avoir mis au point une nouvelle technique d’analyse, nous avons pu établir la cartographie de ces gènes actifs chez l’Homme", annonce modestement Gael Cristofari. Ces travaux de cartographie publiés ce mois-ci dans la prestigieuse revue Cell Genomics, ont fourni de précieux renseignements sur la façon dont ces gènes sauteurs sont contrôlés, mais aussi sur les mécanismes de leur réactivation et leur influence sur les gènes avoisinants. "Il s’agit d’une étape essentielle pour pouvoir exploiter cette partie encore peu explorée de notre ADN à des fins thérapeutiques, conclut le chercheur. On pourrait par exemple imaginer utiliser des traitements épigénétiques (capables de modifier le profil d’expression génique au sein des cellules tumorales, Ndlr) pour forcer la réactivation des gènes sauteurs dans les tumeurs et stimuler ainsi leur élimination par le système immunitaire." Une piste très prometteuse.
Le mélanome est un type de cancer de la peau qui peut ressembler à un grain de beauté. Certaines caractéristiques, de taille, de forme ou de couleur, permettent de discriminer l’un de l’autre
La règle ABCDE
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A pour asymétrie
Forme non symétrique, ni ronde ni ovale
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B pour bords irréguliers
Contours mal délimités, flous et difficiles à dessiner
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C pour couleur non uniforme
Présence de plusieurs couleurs (brun, noir, rose, bleuté, violet…)
D pour diamètre important
Supérieur à 6 mm
E pour évolution
Changement de taille, de couleur, d’aspect, de forme et/ou d’épaisseur
La règle du « vilain petit canard »
Encore plus facile à retenir, cette règle consiste à se dire que, le plus souvent, chez une personne donnée, tous les grains de beauté se ressemblent. On se méfiera donc du « vilain petit canard », celui qui ne ressemble pas aux autres, et on le montrera à un médecin.
Son métier: oncologue médical. Une spécialité qui a pour objet l’étude, le diagnostic et le traitement des cancers. Son leitmotiv: améliorer la qualité de vie de ces personnes qu’elle prend médicalement en charge. Comment? Grâce à la méditation pleine conscience, une méthode à laquelle elle a choisi de se former au sein même de l’Université du Massachusetts (USA) où la MBSR (Mindfulness based stress reduction ou réduction du stress basée sur la pleine conscience) a été créée en 1979. Instructeur MBSR, le Dr Kenza Bouredji propose depuis septembre 2020 et sous l’égide du Pr Jean-Marc Ferrero, un programme MBSR aux patients du Centre Antoine Lacassagne (CAL) à Nice. Une première en région Paca. Rencontre.
À qui s’adressent ces séances?
Peuvent en bénéficier toutes les personnes qui traversent - ou ont traversé - l’épreuve d’un cancer, quel qu’il soit: cancer du sein, du côlon, de la thyroïde, lymphomes, leucémie… Mais, dans les faits, ce sont aujourd’hui surtout des femmes atteintes de cancer du sein qui participent au programme. Cela s’explique en partie: les effets de la méditation pleine conscience sur cette maladie ont fait l’objet de centaines d’études scientifiques. Les oncologues américains se sont en particulier intéressés à l’impact de la pleine conscience sur le risque de dépression, connu pour être majeur chez les jeunes mamans atteintes par un cancer du sein.
Outre la dépression, quels sont les autres symptômes visés?
Les troubles du sommeil, la fatigue, les bouffées de chaleur (en cas d’hormonothérapie)… Sur l’ensemble de ces signes, la pleine conscience apparaît dans les études comme l’approche non médicamenteuse la plus efficace.
À quel moment de la maladie cette pratique est-elle recommandée?
À tous les stades de la maladie: pendant la phase aiguë, quand les patients sont encore sous traitement, à l’issue de la prise en charge, voire des mois ou des années plus tard si le besoin est ressenti.
Qui, concrètement, se tourne vers cette pratique depuis que vous l’avez mise en place?
Ce sont essentiellement des femmes, âgées de 50 à 60 ans et touchées par un cancer du sein localisé ou métastatique, à tous les stades de la maladie. Certaines ont été soignées des années plus tôt, mais sont toujours sous hormonothérapie, d’autres sont en cours de chimiothérapie. On aurait pu craindre que ces dernières soient trop épuisées par les traitements pour participer; dans les faits elles décrivent d’importants bénéfices, notamment grâce au soutien du groupe pendant ces séances.
Avez-vous évalué scientifiquement les effets de votre programme?
C’est un travail en cours; les premiers résultats sont néanmoins très prometteurs. Les témoignages (lire ci-dessous) sont extrêmement positifs: les patients décrivent une vraie amélioration de leur qualité de vie après avoir suivi le programme: sommeil plus réparateur, meilleure gestion de la douleur, moins d’appréhension face à des étapes clés et anxiogènes comme les rendez-vous avec l’oncologue ou l’attente des résultats d’un scanner…
C’est magique!
Non, on ne peut pas dire ça. Il ne s’agit pas de supprimer les symptômes, mais de les alléger, en agissant sur ce qui tend à les aggraver. Le meilleur exemple est celui de la douleur. La composante psychique rajoute de la douleur en la dramatisant. Grâce à la MBSR, on cherche à ce que le ressenti désagréable soit atténué et donc que le symptôme soit mieux "vécu".
Une aide à combattre la maladie en quelque sorte?
Je n’aime pas ce terme "combattre". Il s’agit plutôt de "faire avec", "d’accepter". Ce que l’on peut changer, c’est la résilience et la connexion avec les ressources dont on dispose. Notre mental peut parfois nous raconter des scénarios d’horreur (rires).
Alors que l’offre "bien-être" fleurit, notamment à destination des personnes confrontées à une maladie grave, comment expliquez-vous le succès de votre programme?
Lorsqu’une personne fait face à un diagnostic de cancer, elle a souvent envie de tout essayer: magnétiseur, rebouteux… Au risque de tomber parfois entre les mains de charlatans. Je pense que le fait d’être accompagné par un oncologue, qui connaît leur maladie, les traitements rassure et favorise l’adhésion.
Richard Galy, le maire de Mougins (Alpes-Maritimes), présente l'institut du cancer à l'hôpital privé de sa commune. Un service supplémentaire pour les habitants et surtout un service plus rapide et simplifié.
Le parcours appelé "Tout en un jour" permet à un patient de passer par l'ensemble des services compétents en quelques heures. "La personne peut être dépistée et prise en charge dans la foulée pour les premiers diagnostics", explique Richard Galy, maire de Mougins et lui-même médecin. "C'est un gain de temps précieux, précise-t-il. Et c'est surtout 120 médecins sur le même lieu".
Nice propose déjà un institut du cancer mais avec ce lieu privé, la commune de Mougins, à l'ouest du département, espère rapprocher les soins du patient.