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Publié le 31 janvier 2025
Ces dernières semaines, une campagne d’appels téléphoniques à partir de numéros commençant par +44 a déferlé sur la France. Derrière se cache une arnaque pas vraiment nouvelle, mais inédite de par son processus.
Vous avez peut-être été contacté, il y a peu, par un numéro commençant par +44. Au bout du fil, une voix proposait une offre attractive : de l’argent en échange de tâches à réaliser depuis chez soi. Il fallait pour cela se connecter à une plateforme en ligne et accepter les missions demandées (rédaction de commentaires, notation de produits, commandes en ligne, etc.). Avec une petite subtilité toutefois : pour pouvoir accéder à une tâche, il fallait payer, autour d’une vingtaine d’euros. La rémunération était versée seulement si l’objectif était réalisé.
« Au début, c’est assez simple de gagner 30 à 40 € par tâche. Mais plus on avance et plus les objectifs sont difficiles à atteindre, jusqu’à ce que la victime dépense des dizaines d’euros pour des tâches impossibles à réaliser, prévient Christophe Sicard, analyste en cybersécurité à la plateforme gouvernementale Cybermalveillance.gouv.fr. Les escrocs n’hésitent pas alors à appeler leurs victimes pour les motiver et les inciter à acheter de nouvelles tâches, quitte à les faire culpabiliser. Certaines ont même eu leur compte bloqué avant qu’elles aient pu récupérer l’argent qui leur revenait. »
L’ombre des vols de données
« L’arnaque aux offres d’emploi d’opérateur marketing sur Internet », plus connue sous le nom d’« arnaque à la tâche », est apparue en 2022. Mais jusque-là, les victimes étaient principalement recrutées par les messageries instantanées ou les réseaux sociaux. C’est la première fois qu’une telle campagne est menée par téléphone. Les nombreux vols de données personnelles qui ont eu lieu en 2024 chez Free, SFR, Boulanger et d’autres ne sont peut-être pas étrangers à cette situation, les escrocs ayant pu récupérer, sur le marché parallèle, des milliers de numéros de téléphone dérobés.
Si le préfixe +44 indique que les appels ont été passés depuis la Grande-Bretagne, l’origine réelle de l’arnaque est plutôt l’Asie. Ces campagnes nécessitent d’importants moyens humains et techniques et toutes celles qui ont déjà eu lieu venaient de ce continent. Quant à l’ampleur de la dernière vague, elle est difficile à évaluer, mais Cybermalveillance indique avoir constaté, mi-janvier, un pic de consultation de sa page dédiée à cette arnaque, signe qu’elle a marqué les esprits. La plateforme gouvernementale conseille de ne pas donner suite à ce genre de proposition et, de manière générale, de ne pas répondre aux numéros inconnus, surtout quand ils sont émis depuis l’étranger. Ceux qui ont versé de l’argent sont invités à conserver un maximum de preuves et à porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie.
Mike Berners-Lee est physicien, professeur à l’université de Lancaster au Royaume-Uni, et chercheur spécialisé sur l’empreinte carbone des chaînes d’approvisionnement et du système alimentaire mondial. Il est également le fondateur de Small World Consulting, un cabinet de conseil en développement durable. Il est l’auteur des livres Il n'y a pas de planète B (éditions De Boeck Supérieur, 2020) et Peut-on encore manger des bananes ? (éditions L’arbre qui marche, 2024). Entretien.
Mike Berners-Lee Je suis de formation scientifique, mais je travaille comme consultant auprès d’entreprises. Je me suis rendu compte d’à quel point la prise en compte de la durabilité par le monde des affaires était insuffisante, alors même que j'étais de plus en plus préoccupé par les enjeux liés au climat. Je collaborais alors avec des entreprises sur la façon dont elles répondent à ces enjeux climatiques, mais je ne pensais pas que je devrais m’impliquer dans le calcul des chiffres du carbone ‒ je laissais les spécialistes du sujet faire ce travail, pour m’occuper seulement de la gestion du changement. Mais les entreprises n’arrivaient pas à obtenir les données dont elles avaient besoin, elles essayaient de comprendre à quels endroits de la chaîne de fabrication avaient lieu leurs émissions carbone, mais personne ne pouvait le leur indiquer clairement. J’ai donc commencé à tenter de le faire moi-même, et ça m'a entraîné dans cette histoire d'essayer d’évaluer l’empreinte carbone… de tout !
Si nous voulons lutter contre le changement climatique, nous devons comprendre, au moins grossièrement, ce que représente l’empreinte carbone de chaque objet, à tous les niveaux, et pour chaque décision que nous prenons. Sans cela, nous ne pouvons arbitrer. Il est impossible d’être très précis, mais nous pouvons quand même avoir une compréhension globale suffisante pour aborder ce problème. Et donc, c'est ce que j'ai commencé à faire pour les entreprises : rechercher l’empreinte carbone de tout ce qu’elles achètent et fabriquent, y compris jusqu’à la vente de leurs produits en supermarché.
QC : Vous parlez « d’instinct carbone »...
MBL Oui, ce serait comme un instinct quotidien. On ne met pas tout en pause pour calculer le coût financier de chaque chose ou de chaque action, par exemple le coût de l’électricité dès qu’on utilise un ordinateur ; on se dit juste que c’est approximativement quelques centimes à chaque fois. Il faut arriver à faire pareil avec le carbone. Pour cela, nous avons tous besoin d’acquérir un « instinct carbone ». Si nous voulons être conscient de notre impact, nous devons avoir une bonne compréhension des causes du changement climatique, concernant tout ce que nous pourrions acheter ou faire, en tant qu'individus, en tant qu’entreprises, en tant que pays. Cela n'a pas besoin d’être parfait, mais quand même assez fiable.
Nous avons besoin d’avoir le même instinct pour le carbone que pour l'argent, de pouvoir l’estimer pour chacune de nos décisions ou chacun de nos achats. Nous savons ainsi qu'une tasse de thé ou de café coûte moins cher qu'une coupe de champagne, qui elle-même coûte moins cher qu'une maison... Nous prenons un café dès que nous en avons envie, en nous promenant dans la rue, sans vraiment réfléchir à son prix car nous savons que c'est un petit montant ; nous réfléchissons un peu plus quand nous commandons une coupe de champagne, et nous soupesons soigneusement l’achat d’une maison, car nous savons que c'est une grosse dépense. Pour le carbone, personne n’en a la moindre idée, ni même si son impact est majeur ou mineur. C'est pour cela que j'ai écrit ce livre : pour essayer de donner du sens à ce qu'est l’empreinte carbone. Parce qu'à partir du moment où vous la comprenez, à travers les centaines d’exemples présentés dans ce livre, et que vous en comprenez les raisons, j’ai l’espoir que vous ayez une sorte « d’instinct carbone », une idée générale de l’empreinte carbone d’à peu près tout ce qui vous entoure.
QC : Cette empreinte ne peut-elle pas être vraiment précise ?
MBL Non, parce que l’empreinte carbone d’un objet dépend de sa chaîne de fabrication. Or, cette dernière est sans fin. Prenons un livre par exemple : sa fabrication a nécessité la fabrication du papier, mais aussi celle de l’encre, puis son impression dans des presses à imprimer, tout cela dans des usines équipées de machines, avec des gens qui y travaillent sur des ordinateurs, et toutes les autres fournitures nécessaires… Tout cela a une empreinte carbone. On peut calculer l’empreinte carbone de ce livre si on a celle de toutes les étapes de la chaîne. Mais si vous voulez un chiffre vraiment précis, il faut remonter chaque chemin pour chaque fourniture, pour chaque machine de l’usine, littéralement à l’infini. À un moment, il faut s’arrêter. Mais c’est très difficile. Il faut donc essayer de faire la meilleure estimation possible. Vous pourriez dire : « Eh bien, nous savons qu’il y a des étapes de fabrication du livre qui ont une grosse empreinte carbone : l'imprimerie, et l’usine de papeterie », donc vous pourriez décréter qu’il suffit d'agir sur ces gros morceaux, et ça sera bien suffisant ! Mais même ce processus est très difficile. Le problème est que, si on néglige tous les petits processus, on peut se dire qu’on ne néglige qu’un petit peu de l’empreinte carbone, or le souci, c’est qu’il s’agit d’un nombre infini de « petit peu ». C'est très difficile de savoir si les « petit peu » qui sont négligés sont plus importants que le gros morceau sur lequel on travaille, car les chaînes de fabrication sont tout simplement trop complexes !
QC : Vos estimations sont-elles alors sous-évaluées ? Surévaluées ?
MBL Il existe différents processus, différentes méthodes possibles – je les évoque dans le livre. On peut essayer d’identifier où ont lieu les principales sources d’émissions carbone, et essayer de les quantifier, sans en oublier. Il y a aussi une méthode de modélisation macroéconomique, qui consiste à chiffrer « l’intensité carbone » des dépenses dans les différentes industries. On suppose que l'empreinte carbone par euro dépensé est la même quel que soit le produit, et on va donc regarder ce que l’industrie du papier achète aux autres industries, qui elles-mêmes achètent à d’autres, etc. Cette modélisation est très générique, mais elle a l'avantage d’inclure absolument tout. Elle ne sous-estime pas forcément, mais cela reste très approximatif. J'utilise donc les deux méthodes conjointement.
QC : Comment avez-vous choisi vos exemples ?
MBL D'un côté, je devais choisir des choses pour lesquelles je pouvais calculer une empreinte carbone. De l’autre, je devais trouver des exemples intéressants, qui soient instructifs, mais aussi distrayants. J'essaie de trouver un équilibre délicat, en amusant sans pour autant donner l’impression que c’est futile. C'est donc un mélange de choses de la vie quotidienne et de choses surprenantes. Mais généralement, elles ne sont pas choisies juste pour le plaisir : même si parfois cela semble seulement drôle ou insignifiant, en réalité il y a toujours un message sérieux. J'essaie de dire la réalité sans déprimer les gens, et de montrer comment la vie pourra être meilleure en prenant ces enjeux climatiques à bras le corps.
J’ai essayé de faire en sorte que le livre soit amusant, parce que la vie doit être amusante. Nous sommes confrontés à une véritable urgence climatique, et nous allons devoir faire face à des réalités très difficiles, mais nous pouvons sourire en les affrontant. Et au bout du compte, nous pouvons avoir une vie plus agréable, et prendre plaisir à opérer ces changements.
QC : Comment prendre en compte la biodiversité, qui est souvent sous-estimée dans les calculs ?
MBL Les impacts du changement climatique sont très simples, car il est possible de les réduire à un seul chiffre [l’empreinte carbone, exprimée en quantité d’équivalent CO2 émis, ndlr]. Mais nous devons nous préoccuper de davantage que le climat. La bonne nouvelle, c’est que la plupart du temps, si vous vous préoccupez des impacts climatiques, vous tenez également compte des autres impacts environnementaux. Parce qu’en général, des objets qui exigent d’extraire de grandes quantités de matières premières, engendrent beaucoup de pollution, pour finalement aboutir à des produits souvent inutiles, sont simultanément mauvais pour la biodiversité, pour la pollution et pour le climat.
QC : Ce n'est pas le cas pour les voitures électriques, par exemple.
MBL C'est vrai. La plupart du temps, si vous considérez le carbone, vous considérez aussi les autres aspects, comme la biodiversité. Mais pas toujours. Dans le livre, je parle donc systématiquement des autres problèmes, s’il y en a. Par exemple, un sac de courses en plastique a une plus faible empreinte carbone qu’un sac en papier. Pour autant, je n'écris pas de préférer les sacs en plastique, car j’aborde les autres problèmes, comme la pollution par les microplastiques. C’est pareil pour les bananes : je parle de leur empreinte carbone faible, mais je mentionne qu'il y a aussi d'autres problèmes de durabilité, en particulier ceux liés aux pesticides. Je ne dis pas qu’il ne faut plus manger de banane, mais qu’il faudrait utiliser moins de produits chimiques.
QC : Comment les consommateurs peuvent-ils utiliser ces informations ? Comment agir, décider de ne pas consommer, ou de consommer autrement ?
MBL J'ai fait un guide pour cela, à la fin du livre. Une part importante du chemin à parcourir est d’évaluer votre propre empreinte carbone. Ce n'est pas tout, et ce n'est peut-être même pas le plus important. Mais pour savoir comment la réduire, la première chose à faire est d’essayer d’évaluer où vous, vous pensez que votre empreinte carbone est la plus élevée. Et c'est différent pour chacun de nous. Si vous prenez souvent l’avion, alors c'est probablement ce poste le plus impactant ; si vous ne prenez pas l’avion, mais que vous mangez beaucoup de viande, alors c’est peut-être ce poste-là le plus élevé ; et si vous ne mangez jamais de viande et ne prenez jamais l’avion, mais que vous vivez dans une grande maison que vous chauffez beaucoup alors qu’elle n’est pas isolée, alors c’est ça qui pourrait être le plus impactant. S'il y a une chose à bien évaluer, c'est l’empreinte de votre propre vie.
Vous devez ensuite regarder les changements que vous pourriez accomplir. Ne vous éparpillez pas, mais choisissez plutôt deux ou trois gros postes sur lesquels vous vous sentez capable de faire des efforts significatifs. Essayez de vous amuser, et ne soyez pas affecté par le fait que vous n’êtes pas parfait ‒ personne ne l’est. Faites mieux, sans culpabiliser.
Et si vous voulez vous investir encore plus dans la lutte contre la crise climatique, il y a encore beaucoup à faire. Vous pouvez agir à travers les discussions que vous avez avec votre famille, vos amis, vos collègues, par la façon dont vous éduquez vos enfants. Tout cela est important, mais il faut le faire sans vous aliéner les gens. S’ils nient la réalité du changement climatique, essayez de vaincre leur déni en montrant l’exemple, en faisant des choix intéressants. Ainsi, si vous passez des vacances durables avec un très faible impact carbone, et que vous revenez en ayant passé un excellent moment, alors les gens autour de vous se diront : « Ça a l’air d’être un mode de vie sympa ! » Si vous achetez des vêtements de seconde main et que votre look est original, les gens trouveront que vous vous habillez de façon sympa. Vous serez un modèle, vous montrerez ‒ vous démontrerez ‒ qu’un monde bas carbone, un monde durable, peut aussi être une meilleure façon de vivre.
QC : Mais nous sommes tous pleins de contradictions… Vous-même, y arrivez-vous ?
MBL Actuellement, j’essaie d'isoler ma maison, je continue de manger de la viande, mais de moins en moins – même quand je suis invité car mes amis savent généralement qu'il ne faut plus me cuisiner de bœuf ! Et quand je voyage, je passe beaucoup de temps dans les trains à sillonner l'Europe. Mais parfois, nous devons aussi décider ce qui se justifie. Par exemple, j'ai pris l'avion pour aller à Dubaï, pour passer dix minutes à discuter avec les Émirats sur ce à quoi pourrait ressembler la durabilité à Dubaï… Était-ce justifié ? Je me suis convaincu moi-même que ça l’était. Mais c’est une pente glissante, car c’est facile de dire : « Je suis moi-même si important que je peux justifier cela. » J'ai des clients qui estiment être si importants que cela justifie à leurs yeux de posséder un jet privé…
QC : Pour se lancer, quels sont vos trois conseils principaux ?
MBL Premièrement, essayer d’évaluer quels sont vos plus gros postes d’émissions carbone. Deuxièmement, sélectionner deux ou trois points sur lesquels faire porter vos efforts pour réduire votre impact – en essayant d’obtenir des baisses importantes sur quelques gros postes. Enfin, faire en sorte de s’amuser. Soyez créatif, pensez différemment, faites les choses autrement. Et voyez-le comme une opportunité pour améliorer votre vie.
Nous faisons et achetons des choses qui ne nous rendent pas plus heureux, dont nous n’avons pas besoin, mais qui ont pourtant un impact carbone important. Et souvent, elles ont aussi un impact financier important. La publicité nous persuade d’acheter des choses qui n’ont en réalité aucun intérêt. Énormément d’argent est investi pour nous faire croire que nous serons heureux seulement si nous possédons davantage, mais ce n’est pas vrai, il ne faut pas croire ces messages ! Donc, si vous éliminez les choses inutiles, vous améliorez votre qualité de vie tout en réduisant votre impact carbone.
QC : Faut-il une implication du monde politique ?
MBL Oui ! J’en parle dans le livre. Outre réduire son empreinte carbone, il y a beaucoup d’autres choses qu’on peut faire. On peut se dire d’une part : « Je vais réduire mon empreinte carbone et adopter un mode de vie plus durable » ; et d’autre part : « Je vais faire pression pour des changements systémiques, pour qu’on s’attaque non seulement au problème du climat, mais aussi à la situation globale de l’humanité sur une planète si fragile. » Donc, quand vous votez, essayez de ne pas voter pour quelqu'un qui ne se soucie pas réellement du changement climatique. Je vis au Royaume-Uni, où il y a beaucoup de malhonnêteté concernant le changement climatique, de la part des politiques. Si un politicien ment à propos du climat ou d’autre chose, comme la santé ou l’immigration, si vous savez que ce qu’il raconte est faux, alors on ne peut lui faire confiance sur rien. Votez pour des politiques qui se préoccupent réellement du climat. Il y a un problème de changement climatique, il y a un problème de biodiversité, il y a un lien entre ces deux problèmes et l’inégalité dans le monde. Nous allons avoir besoin de coopérer plus que jamais, donc cela pose des questions de relations internationales, sur ce qui se passe dans le monde en ce moment. Nous avons besoin d'honnêteté dans notre classe politique et dans les politiques internationales, nous allons avoir besoin de politiciens qui s’impliquent parce qu’on ne peut plus ignorer la crise climatique – mais il y a encore du chemin !
Les gains de cession d’actifs numériques que vous avez empochés en 2024 sont imposables. Leur régime fiscal n’est pas le même que celui applicable à vos plus-values sur titres, vos obligations déclaratives non plus.
Selon la Banque centrale européenne (BCE), 9 % des Européens et 12 % des Français possèdent désormais des cryptomonnaies type Bitcoin ou Ethereum. Ces monnaies virtuelles qui échappent au contrôle des autorités financières séduisent de plus en plus, notamment les jeunes générations. Utilisables à la fois comme moyen de paiement et comme placement spéculatif, ces actifs à haut risque offrent des opportunités de gagner rapidement beaucoup d’argent (le Bitcoin a doublé de valeur en 2024, dépassant la barre des 100 000 $), et leur très forte volatilité ne semble pas effrayer les investisseurs particuliers (il valait moins de 78 000 $ le 9 avril 2025, mais plus de 92 000 $ le 24 avril).
Si vous en faites partie, n’oubliez pas la part du fisc ! Vous devez déclarer toutes les cessions que vous avez réalisées l’an dernier, y compris à l’étranger, et détailler vos gains, faute de quoi vous risquez d’être lourdement sanctionné.
DÉCLARATIONS N° 2086 ET N° 2042 C
Déclarer vos gains sur cryptos est plus compliqué que déclarer vos plus-values de cession de valeurs mobilières ou de droits sociaux. Car pour ces dernières, ce sont généralement les établissements financiers qui les calculent, et vous n’avez qu’à reporter les montants qu’ils vous communiquent en début d’année dans une déclaration complémentaire no 2042 C, à joindre à votre déclaration de revenus no 2042. Pour vos cryptos, vous devez calculer vous-mêmes vos gains annuels.
Il vous faut remplir une déclaration spécifique no 2086 et y détailler chaque cession réalisée par les membres de votre foyer fiscal en 2024, y compris celles qui sont exonérées d’impôt (voir plus loin). Elle vous permettra de calculer le gain lié à chaque opération par différence entre, d’une part, votre prix de cession et, d’autre part, le prix total d’acquisition de votre portefeuille de cryptomonnaies multiplié par le ratio entre le prix de cession et la valeur du portefeuille le jour de la cession. Si vous avez subi des pertes lors de certaines cessions, vous pouvez les imputer uniquement sur vos plus-values sur cryptos de 2024, elles ne sont pas reportables sur vos plus-values des prochaines années (contrairement aux moins-values mobilières, qui sont reportables pendant 10 ans). Après compensation, vous reporterez votre résultat global dans une déclaration complémentaire no 2042 C, case 3AN (plus-value) ou case 3BN (moins-value).
Bon à savoir. Le prix de cession de vos cryptos correspond à l’argent que vous avez perçu ou, si vous en avez utilisé comme moyen de paiement, à la valeur des biens ou des services qu’ils vous ont permis d’acheter. Vos frais de transaction viennent en réduction de votre prix de cession. Le prix d’acquisition de votre portefeuille correspond à l’argent investi dans vos cryptos augmenté, le cas échéant, de la valeur des biens et services que vous avez fournis pour les acquérir.
DÉCLARATION N° 3916-3916 BIS
Si vous détenez un compte d’actifs numériques dans un établissement financier établi à l’étranger, pensez aussi à remplir une déclaration spécifique no 3916-3916 bis. Vous préciserez ses références, son gestionnaire et ses modalités de détention. Vous devez en remplir un exemplaire par compte ouvert, détenu, utilisé ou clos hors de France en 2024.
À défaut, vous serez passible d’une amende forfaitaire de 750 € par compte non déclaré ou de 125 € par omission ou inexactitude, montants doublés si vos avoirs détenus à l’étranger dépassent 50 000 €. Pire, le fisc pourra vous infliger un redressement fiscal et une pénalité de 80 % si vous n’êtes pas en mesure de prouver qu’ils ont déjà été imposés (ou qu’ils ne sont pas imposables). À l’extrême, il pourra même vous réclamer 60 % de droits de donation si vous ne pouvez pas justifier leur origine, en remontant jusqu’à 10 ans en arrière.
Bon à savoir. Tous les comptes d’actifs numériques étrangers détenus par les membres de votre foyer fiscal doivent être déclarés au fisc. Vérifiez auprès de vos enfants à charge qu’ils n’en ont pas ouvert un sur Internet pour faire fructifier leur argent de poche !
FLAT TAX OU BARÈME PROGRESSIF
Si la compensation entre vos gains et vos pertes sur cryptos fait ressortir une moins-value, vous ne payerez pas d’impôt. En revanche, en cas de plus-value, vous supporterez le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) de 30 % en septembre, soit 12,8 % d’impôt et 17,2 % de prélèvements sociaux. Vous pouvez renoncer à l’impôt forfaitaire de 12,8 % et opter pour l’application du barème progressif sur votre plus-value en cochant la case 3CN de la déclaration no 2042 C. Cette option est distincte de celle que vous pouvez exercer pour vos plus-values mobilières et vos gains d’assurance vie, en cochant la case 2OP de votre déclaration no 2042. En pratique, elle est intéressante uniquement si vous n’êtes pas imposable ou si vous l’êtes faiblement, au taux marginal de 11 %.
Notez que vous bénéficiez d’une exonération d’impôt si votre foyer fiscal n’a pas vendu pour plus de 305 € de cryptos en 2024. Vous devez malgré tout déclarer le prix de chacune de vos cessions dans une déclaration no 2086. Vous êtes aussi exonéré d’impôt si vous avez échangé des cryptos contre d’autres cryptos et n’avez versé ni reçu aucune somme d’argent (soulte) lors de l’échange. Dans ce cas, vous n’avez aucune déclaration à remplir.
Bon à savoir. Les contribuables qui se livrent à des opérations d’achat-revente de cryptos dans des conditions analogues à celles qui caractérisent l’exercice d’une activité professionnelle sont imposables dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC). Sont concernés ceux qui réalisent des opérations nombreuses et sophistiquées sur ce marché et utilisent les mêmes outils que les professionnels, sans pour autant en faire leur activité professionnelle. Les contribuables qui ont pour véritable métier l’achat-revente de cryptos sont imposables dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
kit vous-même à partir des recommandations gouvernementales (1). Dans un sac prêt à être emporté à tout moment, voici ce qu’il devra contenir.
- Eau en bouteilles (au minimum 6 l par personne, à raison de 2 l par jour pour au moins 3 jours)
- Nourriture non périssable ne nécessitant pas de cuisson (barres énergétiques, conserves…)
- Vêtements chauds
- Radio à piles (afin de se connecter à une radio de France TV pour obtenir les consignes officielles)
- Médicaments de base (paracétamol, etc.) (et vos traitements habituels pour au moins 3 jours)
- Pastilles de désinfection de l’eau
- Trousse de premiers secours (ciseaux, compresses stériles de plusieurs tailles, sparadrap, épingles de sûreté, thermomètre, pansements – - dont des tulles imprégnés pour les brûlures –, désinfectant, sérum physiologique – pour rincer les plaies ou les yeux –, gants à usage unique, masques, pince à épiler, bandes en rouleau, couverture de survie, guide de secourisme, compresses froides instantanées, coussin hémostatique d’urgence pour stopper les hémorragies (2)
- Lampe de poche et piles de rechange, bougies, briquet ou allumettes
- Outils de base tels que des couteaux multifonctions
- Chargeurs pour téléphones portables
- Lunettes de secours (si vous en portez)
- Double des clés de maison et de voiture
- Photocopies de documents importants (carte d’identité, passeport, livret de famille, ordonnances…) dans une enveloppe étanche
- Jeux (et livres !) pour s’occuper
- Argent liquide (pour le cas où les distributeurs ne fonctionneraient plus)
- Articles d’hygiène (protections féminines, mouchoirs, papier toilette, savon, dentifrice et brosse à dents, gel hydroalcoolique)
- Ruban adhésif (pour calfeutrer le logement)
En plus de ces équipements de secours, pensez aussi au doudou de votre enfant, et à un disque dur sur lequel vous aurez stocké les scans de vos documents officiels, les photos auxquelles vous tenez, et de la musique. Ainsi qu’une feuille avec les numéros d’urgence (pompiers, SAMU, centre antipoison, police) et ceux de proches à contacter. Sans oublier, au besoin, croquettes, pâtée et eau pour votre animal domestique.
Une fois ce kit constitué, il ne vous restera plus qu’à trouver un endroit où le ranger ! Accessible, de préférence, pas au grenier ni au fond de votre cave ou de votre garage.
: Hydrater sa peau est devenu un geste quotidien ou presque pour la plupart des consommateurs. À raison, car c’est la base d’une peau en bonne santé. Pour être recommandé, un lait corporel doit être efficace en hydratation, agréable à l’utilisation et ne pas renfermer de substances indésirables. Au travers d’une étude comparative portant sur 16 laits pour le corps, découvrez notre sélection des meilleurs soins à utiliser au quotidien.
Découvert par https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-laits-corporels-n165480/
La rémunération servie aux titulaires de livrets, comptes et plans d’épargne réglementés va baisser en 2025, par exemple de 3 % à 2,4 % ce 1er février pour le livret A. Elle devrait néanmoins rester positive, inflation déduite, sauf pour l’épargne logement. Tour d’horizon des rendements à attendre des placements sans risque cette année.
Utilisez vos livrets à votre avantage
Les sommes versées sur votre livret A, votre LDDS ou votre LEP produisent des intérêts uniquement si elles sont placées par quinzaines entières. Un versement réalisé entre le 1er et le 15 du mois commence à produire des intérêts à partir du 16, et un versement réalisé entre le 16 et la fin du mois à partir du premier jour du mois suivant. En sens inverse, pour un retrait effectué du 1er au 15, les intérêts s’arrêtent le dernier jour du mois précédent, et pour un retrait du 16 à la fin du mois, ils sont comptabilisés jusqu’au 15.
Il vaut donc mieux, pour maximiser vos gains ou ne pas en perdre inutilement, faire vos versements sur vos livrets le 15 ou à la fin du mois et faire vos retraits le 1er ou le 16 du mois. Les intérêts sont crédités en une fois à la fin de l’année et ils sont capitalisés afin de produire à leur tour des intérêts. En cas de clôture de votre livret en cours d’année, les intérêts courus depuis le début de l’année sont crédités au jour de sa clôture.
« Je vais dans le bac jaune avec mon opercule détaché », peut-on lire actuellement sur des milliers de pots de yaourt, dans le cadre d’une grande campagne encourageant les consommateurs à jeter ces emballages dans la poubelle de tri. Mais est-ce vraiment utile ?
60 000 tonnes de petits pots de yaourt et de compote sont jetés chaque année en France. Et malgré la simplification récente des consignes de tri, qui invitent à présent à jeter tous les emballages, sans distinction, dans la poubelle jaune, seules 5 000 tonnes de ces emballages en polystyrène arrivent dans les centres de tri, d’après Citeo, l’un des éco-organismes en charge de la gestion des déchets d’emballages en France. Ce sont donc 55 000 tonnes de petits pots qui finissent chaque année enfouies ou incinérées. Un véritable fléau écologique, si l’on en croit Pauline Debrabandere, chargée de plaidoyer au sein de l’association Zero Waste France : « Les centres d’enfouissement sont tout simplement des décharges à ciel ouvert. Les déchets relarguent tout un tas de gaz, notamment du méthane, et au niveau du sol, il y a certes des membranes qui sont censées faire barrière, mais dans les faits il peut y avoir des fuites, jusque dans les nappes phréatiques. » L’incinération ne trouve pas plus grâce à ses yeux : « On doit faire chauffer en permanence des fours à plus de 800 °C, pour finalement se retrouver avec des polluants tels que PFAS ou encore dioxines relargués dans l’air, et sur une tonne de déchets brûlés, on récupère encore 370 kg de matière ultraconcentrée en polluants qui va soit être utilisée comme remblai sur les routes, et donc diffuser dans les sols, soit être enfouie dans des mines de fer. »
#TriTonPot
Pour réduire le nombre d’emballages finissant de cette manière, Syndifrais, le syndicat regroupant les principaux fabricants de produits laitiers frais, a lancé en février dernier une grande campagne de communication intitulée « #TriTonPot ». Jusqu’à la fin de l’été, des messages seront imprimés sur les opercules de 500 millions de petits pots de yaourt, tels que « Je vais dans le bac jaune avec mon opercule détaché », « Moi aussi je vais au tri » ou encore « Si je vais au tri, je serai recyclé ». Mais recyclables, le sont-ils réellement ? C’est la question que beaucoup se posent… ce qui freine probablement en partie l’adoption du geste de tri.
Premier élément de doute : la capacité des centres de tri (qui séparent l’ensemble des déchets du bac jaune) et de sur-tri (qui séparent ensuite les différents types de plastiques) à isoler la totalité du polystyrène des autres matériaux, afin de l’envoyer au recyclage. « Il n’y a que trois centres de sur-tri en France, qui ne peuvent gérer que 70 000 tonnes de déchets en plastique au total par an, soit bien moins que ce qui est jeté. C’est donc impossible que tout le polystyrène jeté dans le bac jaune soit pris en charge », affirme Pauline Debrabandere, qui assure avoir « constaté récemment dans un centre de tri des balles de plastiques [des blocs compactés de différents plastiques mélangés, ndlr] qui n'étaient pas destinées au sur-tri et qui allaient de fait se retrouver en incinération. » Citeo assure au contraire qu’actuellement, « 95 % des petits pots en polystyrène qui sont triés dans le bac jaune sont envoyés au recyclage », mais sans fournir aucune preuve à l’appui de ce chiffre. Difficile d’être affirmatif, donc. Une chose est sûre : au moins une partie des pots jetés dans le bac jaune s’avère recyclée, alors qu’aucun ne l’est parmi ceux mis dans la poubelle tout-venant.
→ Lire aussi : Yaourt, fromage blanc, petit-suisse… Comment bien choisir ses produits laitiers frais
Deuxième élément de suspicion : l’intérêt du recyclage, tel qu’il est pratiqué actuellement avec le polystyrène. Car ce plastique fait, à l’heure actuelle, l’objet d’une transformation uniquement mécanique, en cintres, pots de fleurs ou encore pare-chocs. Certes, de cette manière, sa production et la pollution qu’elle aura engendrée n’auront pas seulement servi à contenir 125 grammes de yaourt pendant quelques jours. Ce matériau aura aussi porté une jupe ou un cactus pendant quelques années… Mais une fois le cintre ou le pot de fleurs cassé, le résultat est le même : enfouissement ou incinération. L’intérêt reste donc limité.
Usine européenne de recyclage chimique du polystyrène
Mais sur ce plan, les choses devraient heureusement bientôt changer. Dans quelques mois doit en effet démarrer, en Belgique, la première usine européenne de recyclage chimique du polystyrène qui permettra, enfin, de transformer les pots de yaourt usagés… en nouveaux pots de yaourt. « Techniquement, il n’y a aucune limite au nombre de cycles [de réemploi] », affirme Indaver, l’entreprise détentrice de cette nouvelle usine, qui assure que le matériau obtenu à partir du polystyrène recyclé « a les mêmes propriétés que la version vierge ».
Si l’on en croit un rapport de 2023 du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, cette technologie présente des bénéfices environnementaux très nets, par rapport à une absence de recyclage mais aussi par rapport au recyclage mécanique. Et Citeo s’est engagé à fournir un minimum de 8 000 tonnes par an de polystyrène à Indaver, tout en assurant que « si le nombre de pots de yaourt jetés dans le bac jaune devait augmenter, ce que l’on espère, la quantité pourra augmenter ». Une information confirmée par Indaver.
Bref, il y a toutes les raisons de jeter ses pots de yaourt, comme les autres emballages, dans le bac jaune (sans les laver et sans les empiler !) même si ce tri ne règle pas tous les problèmes, loin de là. En effet, les taux de tri et donc de recyclage demeurant pour l’instant très faibles, les pots de yaourt devraient encore longtemps être produits, en très grande majorité, à partir de polystyrène vierge. Du plastique supplémentaire en circulation sur la terre pour des milliers d’années, avec tous les effets sanitaires qu’on lui connaît… et ceux qui restent encore à découvrir. Ensuite, Citeo prévoit de continuer à envoyer 20 % du polystyrène récolté au recyclage mécanique, dont les bénéfices sont bien plus limités. « On préfère ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier », se justifie sans plus de détails Citeo. Enfin, si le recyclage chimique permet d’éviter la production de nouveau plastique, il n’est certainement pas lui-même totalement dénué de conséquences sur l’environnement : quelles seront les consommations d’eau et d’énergie ou encore les pollutions générées par l’usine d’Indaver ? L’entreprise n’a pas souhaité répondre à cette question.
Produits consignés
Limiter sa consommation d’emballages, même recyclables, reste donc évidemment indispensable. Pour cela, plusieurs solutions : faire ses compotes, desserts et yaourts soi-même ou, quand c’est possible, privilégier les produits consignés, dont les emballages en verre sont à ramener au magasin, afin qu’ils soient lavés et réemployés. Certains magasins, notamment ceux spécialisés en bio, commencent à proposer ce type de services. Environ 600 points de vente Biocoop, en France, en seraient notamment équipés. Une expérimentation devrait également débuter ce mois-ci dans plus de 1 000 supermarchés des Pays de la Loire, de Bretagne, Normandie et Hauts-de-France. « La consigne pour réemploi, c’est mieux sur le plan environnemental mais c’est aussi plus économique, et cela créé de l’emploi local. On investit énormément d’argent public dans le développement d’usines de recyclage, mais on ferait mieux de le mettre dans le développement de filières de réemploi », commente Pauline Debrabandere.
Précisons enfin que, si l’on n’a pas d’autre choix que d'acheter ses yaourts dans des emballages jetables, mieux vaut toujours privilégier ceux qui se présentent en format familial, et non individuel, car cela réduit, à quantité de produit égale, la masse de plastique utilisé.
Publié le 20 mars 2025
Investir des montants limités auprès d’intermédiaires fiables vous évitera de grosses déconvenues.
Le nombre d’investisseurs en cryptomonnaies ne cesse de croître, et chaque période haussière en attire de nouveaux. Aborder ce marché nécessite toutefois un minimum d’effort afin d’en comprendre le langage (lire le lexique ci-dessous) et le fonctionnement. Pour éviter les désillusions brutales, il faut, en outre, respecter quelques règles.
1 - Ne placer en cryptos qu’une faible portion de son patrimoine
Entre novembre 2021 et novembre 2022, le bitcoin a perdu 74 % de sa valeur, avant de repartir à la hausse. Les autres cryptos enregistrent des fluctuations encore plus fortes. En une journée, il est possible de perdre 10 %, mais aussi de les regagner le lendemain. Face à cet environnement instable, on prend facilement de mauvaises décisions, dictées par l’émotion. Pour éviter cet écueil, les cryptos ne doivent pas représenter plus de 5 % de votre patrimoine financier. « Il ne faut investir que ce que l’on pourrait se permettre de perdre en totalité », conseille Guillaume Eyssette, fondateur du cabinet Gefinéo.
2 - Miser régulièrement de petites sommes
Entrer sur un marché à la veille d’un krach est la hantise de tout investisseur. Idéalement, on va acheter au plus bas pour vendre au plus haut. Dans les faits, c’est très compliqué à réaliser en Bourse. Sur les cryptomonnaies, cela relève carrément de la mission impossible ! Le plus simple consiste à miser de petites sommes régulièrement, afin d’entrer progressivement sur le marché de son choix et de lisser son prix d’entrée. « Pour investir 20 000 € en bitcoins, on va réaliser des achats toutes les semaines ou tous les mois sur un an ou deux », détaille Guillaume Eyssette.
3 - Sélectionner des acteurs fiables
Véritable far west, l’univers des cryptoactifs est le paradis des pirates et des escrocs. Qu’importe de gagner des fortunes si la plateforme d’échange utilisée pour les acheter et les stocker est hackée, ou si elle fait faillite en emportant avec elle vos jetons. La déroute, en 2022, de FTX, la deuxième plateforme mondiale, l’a rappelé à ses clients… Idem avec le piratage, le 21 février dernier, de la plateforme Bybit, qui s’est fait dérober environ 1,4 milliard de dollars en cryptoactifs. Afin de rester sur des chemins balisés, mieux vaut privilégier un intermédiaire installé dans l’Union européenne, soumis à une réglementation stricte. Pour opérer sur le marché français, les sociétés spécialisées doivent a minima s’enregistrer auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) comme prestataire de services sur actifs numériques (Psan). Et, d’ici mi-2026, elles devront décrocher le statut, plus exigeant, de prestataire de services sur cryptoactifs (PSCA). Sur son site, l’AMF tient à jour deux listes : une blanche, des plateformes autorisées, et une noire, de celles agissant illégalement.
Étudiez l’offre (de 1 à plus de 450 cryptos) et les services, notamment la possibilité de mettre en place des plans d’investissements programmés. Certaines plateformes intègrent aussi d’utiles modules de formation. « Il ne faut pas faire l’impasse sur les frais », recommande par ailleurs Alexis Bouvard, directeur France de Bitpanda. À commencer par ceux de dépôt lorsque vous versez des euros, ainsi que les frais de transaction, appliqués sur chaque ordre d’achat ou de vente. Ces derniers ne doivent pas dépasser 1 à 1,5 %, selon cet expert.
Toutes les plateformes proposent un service de conservation, afin de stocker vos cryptos dans leurs coffres. « Si l’on possède des montants élevés, pour éviter tout risque de piratage, mieux vaut investir dans un portefeuille matériel », préconise toutefois Guillaume Eyssette. Prenant la forme d’une clé USB, ce wallet est déconnecté d’Internet, pour une plus grande sécurité.
4 - Opter pour les bonnes cryptomonnaies
L’investisseur rodé à la Bourse sait qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Avec les cryptomonnaies, cet adage a toutefois du plomb dans l’aile. En effet, tous les cryptoactifs sont extrêmement liés entre eux, ce qui implique que quand le cours du bitcoin flambe, les autres cryptos sont tirées vers le haut, et inversement. Les multiplier a donc peu d’intérêt en matière de diversification. D’autant que plus vous allez sur des jetons exotiques, plus vous prenez de risque. « Et moins vous êtes dans une logique de long terme », abonde Guillaume Eyssette. En outre, détenir quelques-unes des 5 ou 10 plus grosses cryptos suffit largement. « Si le bitcoin joue un rôle de baromètre du reste du marché, Ether et Solana [des cryptomonnaies] disposent d’une technologie blockchain différente, utilisée par plusieurs autres cryptos », cite Alexis Bouvard. De ce fait, elles peuvent afficher des performances distinctes à court terme. Les débutants auront de quoi travailler avec ces quelques actifs numériques. « Au-delà, cela requiert des connaissances plus poussées, car il faut comprendre les projets, les risques et les opportunités si l’on veut investir un montant significatif sur un altcoin [un cryptoactif autre que le bitcoin], car chaque crypto a ses spécificités », indique Alexandre Baradez, d’IG France.
5 - Prendre en compte l’impact fiscal
Ils ont beau reposer sur la blockchain, les actifs numériques n’échappent pas à l’impôt. Tout du moins lorsqu’ils sont convertis en monnaie fiduciaire telle que l’euro. Les détenteurs de cryptos doivent déclarer leurs comptes via un imprimé spécifique, qu’ils soient sur des plateformes étrangères ou françaises. D’ailleurs, les Psan transmettent automatiquement des informations au fisc. Les plus-values sur cryptos sont soumises à l’impôt sur le revenu (12,8 %) et aux prélèvements sociaux (17,2 %) au-delà de 305 € de cession sur l’année. « Une bonne pratique consiste à utiliser les stablecoins pour échapper à la volatilité du bitcoin, sans pour autant sortir du monde de la crypto et ainsi éviter de matérialiser un gain », indique Guillaume Eyssette. Ces jetons sont en effet arrimés à une devise, souvent le dollar. Les deux plus importantes sont l’USDT (Tether) et l’USDC (USD Coin).
Bon à savoir Applicable depuis le 30 décembre 2024, la nouvelle réglementation européenne concernant les cryptoactifs, nommée Markets in Crypto-Assets (MiCA), harmonise les règles et offre plus de sécurité aux investisseurs.
3 plateformes de confiance
→ Trade Republic rassure avec sa licence bancaire décrochée en Allemagne. Il propose une cinquantaine de cryptos, des plans d’investissement et une tarification simple. De quoi contenter des débutants. Les bémols ? L’impossibilité de détenir ses cryptoactifs hors de la plateforme et l’absence de contenu pédagogique.
→ eToro est un intermédiaire chypriote qui permet d’investir sur les cryptoactifs et offre de nombreux types de placements (actions, devises…), ce qui s’avère un bon moyen de tous les rassembler. Plus de 100 cryptos y sont référencées et de nouvelles fonctionnalités, régulièrement présentées. Le site fonctionne en dollars.
→ Bitpanda, d’origine autrichienne, cette plateforme dispose d’un vaste choix avec plusieurs centaines de cryptoactifs. L’offre de services est également complète, et les frais restent mesurés. Intéressant pour explorer toutes les possibilités de l’univers crypto.
Publié le 04 mars 2025
Mal entretenus ou mal utilisés, nos appareils électroménagers souffrent. Voici les gestes à bannir, et ceux à adopter, pour éviter les pannes et prolonger la durée de vie des aspirateurs, machines à café, centrales vapeur…
Mieux vaut prévenir que guérir. Célèbre, l’adage vaut aussi pour les pannes des petits appareils électroménagers. « Environ 40 % des produits rapportés au service après-vente ne le seraient pas s’ils avaient été utilisés dans le respect des consignes d’usage et d’entretien », estime Vincent Martin, responsable après-vente du groupe Seb, qui réunit notamment les marques Calor (repassage), Moulinex (cuisine), Rowenta (aspirateurs) et Krups (café, etc.). D’autres acteurs de la réparation d’électroménager avancent un ordre de grandeur similaire.
Si les utilisateurs rechignent souvent à lire les consignes, à leur décharge, elles ne sont pas toujours simples d’accès : les notices fournies sur papier étant de plus en plus succinctes, il faut parfois se rendre sur le site web du fabricant.
Voici nos conseils pour éviter des pannes prématurées de ses petits appareils de cuisine, de repassage ou d’entretien des sols. L’enjeu est autant économique qu’écologique : « Prolonger leur durée de vie, c’est retarder un nouvel achat », souligne Anne-Claire Tran, directrice durabilité du groupe Fnac Darty.
Conseil n° 1 - Entretenir ses appareils
Les appareils fonctionnant avec de l’eau sont les plus sujets à des pannes évitables. Machines à café et appareils de repassage subissent les effets du tartre, dû au calcaire présent dans l’eau du robinet, de façon plus ou moins importante selon les régions (1).
Un détartrage régulier s’impose. « Quand la dose de café qui coule diminue, c’est que les tuyaux ont commencé à s’obstruer », indique Anne-Claire Tran. « Pour y penser, on peut se donner des repères dans le temps, en prévoyant par exemple un détartrage à chaque début de mois, ou à chaque début de saison selon l’intensité d’usage et le degré de calcaire dans l’eau de sa région », conseille Laurent Chéron, réparateur à Caen et délégué à la réparation de la fédération professionnelle Fedelec.
Les modèles les plus sophistiqués, notamment les cafetières à expresso avec broyeur, indiquent lorsqu’un détartrage est nécessaire. Mieux vaut réaliser l’opération sans tarder dès l’allumage du voyant. Même chose sur les centrales vapeur, qui disposent souvent de fonctions de détartrage, à lancer à intervalles réguliers.
Pour les aspirateurs, les négligences les plus courantes concernent les filtres… dont certains utilisateurs ignorent l’existence. Or, le défaut d’entretien pose problème : « Les poussières qui ne sont pas filtrées atterrissent dans le moteur et finissent par le détériorer », prévient Thierry Colonna, dont l’entreprise de réparation, 2AM, est installée à Marsac-sur-l’Isle (24).
Selon les modèles, les filtres sont à changer ou à laver. Attention à ne rien oublier : la plupart des aspirateurs sont dotés d’au moins deux filtres différents ‒ la notice indique où ils se situent et leur fréquence d’entretien, très variable selon les cas (parfois une fois par an, parfois une fois par mois !). Périodiquement, pensez aussi à vérifier que rien n’obstrue les tuyaux et à ôter les cheveux emmêlés dans la brosse, notamment s’il s’agit d’une électro-brosse. Ce n’est pas une simple question d’efficacité : tout ce qui freine l’aspiration accroît la sollicitation du moteur, donc le fragilise. Ces gestes d’entretien doivent être encore plus scrupuleux avec les aspirateurs balais sans fil et les aspirateurs robot : ces modèles bourrés d’électronique sont plus sensibles et plus compliqués à réparer.
Conseil n° 2 - Attention aux erreurs communes
Le souci de protéger du calcaire certains appareils conduit parfois à commettre des erreurs. Pour éviter d’utiliser une eau du robinet très calcaire, certains remplissent leur centrale vapeur avec de l’eau déminéralisée. Problème : « Elle est corrosive et peut détériorer certains éléments internes », alerte Vincent Martin, du groupe Seb. Un mélange moitié eau déminéralisée, moitié eau du robinet est un bon compromis.
Une fois les appareils entartrés, le piège consiste à user et abuser du vinaigre. Utilisé pur, le produit est tellement efficace qu’il attaque aussi les joints à l’intérieur des fers à repasser ou des machines à café, notamment. De quoi mettre les appareils hors service ! « Mieux vaut utiliser du détartrant en poudre ou en liquide prêt à l’emploi, disponible en grande distribution », conseille Vincent Martin.
Côté aspirateur, une autre erreur guette l’utilisateur de bonne volonté, qui effectue le lavage des filtres (pour les modèles concernés). L’impatience peut conduire à les remettre en place trop rapidement. Un séchage des filtres pendant 24 h est généralement conseillé pour éviter d’introduire de l’humidité dans l’appareil.
Conseil n° 3 - Utiliser ses appareils avec précaution
C’est parce qu’ils sont parfois soumis à rude épreuve, que certains articles flanchent. Aspirer de l’eau ou des poussières trop fines (plâtre, sciure de bois) peut s’avérer catastrophique pour l’appareil lorsqu’il ne s’agit pas d’un modèle dédié à ces usages (aspirateur eau et poussière). Sur les aspirateurs traîneaux, « une des interventions les plus classiques concerne l’enrouleur du câble électrique, qui s’abîme avec le temps », assure Laurent Chéron. Pour éviter son usure prématurée, il faut perdre la mauvaise habitude de le dérouler au maximum pour atteindre tous les recoins à aspirer sans changer de prise. Autre geste à bannir : débrancher en tirant sur le câble car la prise à l’extrémité en souffre.
Pour les aspirateurs balais sans fil, c’est le recours au mode turbo qui pose problème. « Ils ne sont pas conçus pour fonctionner en mode turbo de façon prolongée », explique Anne-Claire Tran, du groupe Fnac Darty. Cette utilisation excessive occasionne des pannes… et des retours injustifiés en magasin de nouveaux utilisateurs, qui pensent la batterie défectueuse. Il faudrait donc que fabricants et distributeurs cessent de communiquer sur l’autonomie maximale de ces aspirateurs sans préciser qu’elle n’est disponible qu’à puissance minimale, afin d’éviter ces retours en magasin, quand les clients s’aperçoivent que l’autonomie ne dépasse pas quelques minutes en mode turbo.
En cuisine, la plupart des bols et accessoires des robots ménagers sont prévus pour passer au lave-vaisselle. Néanmoins, ils s’y abîment – un critère pris en compte dans nos tests de robots ménagers. Pour retarder les problèmes, évitez d’utiliser les programmes les plus chauds. Et placez-les de préférence dans le panier du haut : la pression de l’eau y est moins forte.
Quant aux fers et centrales vapeur, ils gagnent à être vidés au maximum après utilisation : « L’eau stagnante dans le réservoir finit par s’évaporer, et les résidus accélèrent la détérioration de l’appareil. Cela vaut aussi pour les bouilloires », avance Vincent Martin.
(1) Le degré de dureté de l’eau peut être fourni par votre distributeur d’eau. Parmi les régions les plus touchées (eau dure ou très dure) : le Nord-Pas-de-Calais, le Jura et les Alpes. Parmi les régions les plus épargnées, le Massif central et la Bretagne.
Les mails d’hameçonnage et les faux sites cherchant à voler les données personnelles sont de mieux en mieux faits. La preuve avec cet exemple récent qui frôle la perfection.
Le 21 janvier dernier, Perrine recevait un e-mail de Mondial Relay l’informant que son colis n’avait pu lui être livré, et lui proposant de choisir un autre mode de retrait. N’ayant passé aucune commande, elle en a conclu qu’il s’agissait d’une tentative de phishing, et elle avait raison. Pourtant, tout avait été prévu pour qu’elle se fasse berner.
Un e-mail sans fausse note
Tout, dans le message reçu par Perrine, est crédible : le logo et les couleurs sont bien ceux de Mondial Relay et le texte ressemble à un vrai message, avec des phrases bien construites et sans faute d’orthographe. Les escrocs ont même poussé le vice jusqu’à mettre en garde les destinataires contre une campagne de phishing en cours.
Un site très complet
Le faux site Internet vers lequel renvoie le mail est impressionnant de réalisme. Il va jusqu’à proposer de choisir un autre point relais parmi ceux de Mondial Relay ou d’opter pour une livraison à domicile. Les victimes étaient ensuite invitées à fournir leurs données personnelles (nom, prénom, numéro de téléphone, adresse, etc.) mais aussi bancaires, sous prétexte de payer des frais de relivraison.
Des preuves d’arnaque bien cachées
Cet exemple montre à quel point les campagnes de phishing sont de plus en plus évoluées. Dans ce cas précis, seuls l’adresse d’origine du mail (contact@telsaleads.com) et l’URL du site (Mondials-relais.com au lieu de Mondialrelay.fr) prouvaient qu’il s’agissait d’une arnaque. Le fait que le message soit envoyé par mail (les sociétés de livraison ont plus tendance à privilégier le SMS) et que des frais supplémentaires soient réclamés aurait aussi pu mettre la puce à l’oreille.
Soyez plus que jamais méfiants
Plus que jamais, faites attention aux messages que vous recevez, surtout quand on vous demande vos données bancaires. Dans ce cas, cela doit passer par un module de paiement officiel géré par une banque. Les fenêtres insérées dans une page mail dans lesquelles vous devez renseigner le numéro à 16 chiffres, la date d’échéance et le code au verso, comme c’est le cas ici, n’offrent aucune sécurité. En cas de doute, contactez le service client du professionnel afin de vérifier que la demande vient bien de lui.
Publié le 20 février 2025
Pour mieux isoler son logement, il ne faut pas tout de suite se lancer dans de gros travaux. Nos simulations des gains réalisables sur la facture d’électricité d’une maison le prouvent.
Lorsque l’on veut améliorer les performances thermiques de son logement, il faut respecter certaines étapes et vérifier d’abord qu’il est bien isolé. En effet, le meilleur système de chauffage ou de climatisation restera inefficace dans une passoire thermique (il en existe 5,8 millions en France). Selon la région où vous résidez et en fonction de votre bien, vous devrez parfois effectuer des travaux. Attention, toutefois, certains risquent de s’avérer inintéressants, car surdimensionnés et ne permettant pas un retour sur investissement assez rapide. Les simulations logicielles que nous avons réalisées sur une maison témoin notée G au diagnostic de performance énergétique (DPE) le montrent (lire encadré "Travaux engagés, coûts, gains : faites vos calculs"). Quelques conseils avant de vous lancer.
Concevoir un projet adapté à son bien
En matière d’isolation, faire des généralités ne sert à rien, car le parc immobilier se distingue tant par la variété de matériaux utilisés que par les configurations de construction. Au moment de concevoir votre projet, ne vous décidez pas seulement en fonction des aides financières, mais développez un plan adapté à votre habitation et à sa localisation. « L’isolation du logement est compliquée. On ne lance qu’une fois dans sa vie un tel chantier. Il faut prendre son temps, se faire conseiller, demander plusieurs avis », indique Lucas Mirgalet, directeur général de ThermiConseil, un bureau d’études thermiques situé à Lyon (69) agréé Mon Accompagnateur Rénov’. Ainsi, vous serez en mesure de déterminer la meilleure solution. Sur la plateforme France Rénov’, par exemple, il est possible de trouver de l’aide et un accompagnement précieux.
Respecter l’ordre des choses
C’est le b.a.-ba d’une isolation efficace : le respect des étapes. Nicolas Bretault, responsable marketing clients et formation pour les marques Isover et Placo, souligne que si l’on veut « réaliser une bonne isolation, il est impératif de suivre le triptyque isolation/étanchéité à l’air/ventilation. Même s’il peut être prévu, le changement du mode de chauffage n’interviendra qu’en dernier. » Et d’insister : « Il faut s’assurer que son bien soit sain, parce que l’isolation ne résout pas les problèmes d’humidité. » Agir dans le désordre peut même s’avérer contre-productif, notamment dans une passoire énergétique. Crozed a partagé sa mauvaise expérience sur le forum de Que Choisir : « J’ai acheté une pompe à chaleur (PAC). Ma consommation est passée de 3 089 à 9 746 kilowattheures (kWh), et ma facture est montée à 1 724 €, contre 656 € auparavant ! » Au-delà de la déception financière, on s’expose à subir des pannes prématurées en raison de la surexploitation du système.
Veiller à l’aération
Quand on décide d’isoler un logement, un des principaux objectifs consiste à faire baisser sa perméabilité à l’air, afin d’éviter les déperditions de chaleur vers l’extérieur l’hiver ou de faire entrer la chaleur l’été. Sauf que le rendre étanche cause irrémédiablement des soucis d’humidité. Lucas Mirgalet, de ThermiConseil, regrette que l’aération soit trop fréquemment négligée par les propriétaires. « En un an seulement, une maison peut devenir insalubre », prévient-il. A minima, il faudra donc poser une ventilation mécanique contrôlée (VMC), qui aspire l’air des pièces humides (cuisine, salle de bains, toilettes…) et le rejette à l’extérieur. Le spécialiste recommande cependant de lui préférer une version hygroréglable, à peine plus chère. Ce dispositif, plus évolué, composé de bouches d’aération autonomes équipées de capteurs, maintient en effet un taux d’humidité intérieur optimal ; une solution qui convient dans la grande majorité des cas, même si vous entreprenez des travaux de grande ampleur.
Il existe, en outre, des modèles à double flux. Le principe ? Un échangeur thermique récupère les calories de l’air vicié pour chauffer celui qui entre, et régule la ventilation en fonction de l’hygrométrie. Néanmoins, ils sont beaucoup plus coûteux et plus complexes à mettre en œuvre, car vous serez obligé de créer un réseau double de conduits d’air. Il est même parfois impossible de les installer, d’où l’intérêt de mener une étude préalable aboutie afin d’étudier l’amortissement de l’investissement.
Penser aux volets
Négliger les volets au moment d’isoler son habitat serait une erreur. Ces derniers jouent en effet un rôle actif, en été comme en hiver. Dans le premier cas, lorsqu’ils sont fermés, ils évitent au soleil de réchauffer l’intérieur. Dans le second, ils protègent les vitrages du froid et limitent les déperditions nocturnes. Les plus efficaces ? Les dispositifs roulants, car il n’y a pas besoin d’ouvrir la fenêtre pour les manœuvrer. Surtout, ils garantissent une parfaite étanchéité du tableau de fenêtre (l’ouverture dans laquelle elle est fixée). Encore mieux, les systèmes motorisés, voire connectés, qui peuvent se programmer ou être commandés à distance. Si, pour des raisons financières ou des contraintes esthétiques imposées par l’urbanisme de votre ville, vous disposez de volets battants ou pliants, sachez qu’il est possible de les motoriser, voire d’en changer pour des modèles plus isolants.
Prendre en compte le climat
Hantise des vendeurs, le diagnostic de perfomance énergétique conditionne aujourd’hui la cession d’un bien immobilier, et fait parfois varier son prix jusqu’à plus ou moins 20 % ! En clair, une maison ayant écopé d’un G au DPE pourrait se vendre 40 % moins cher que si elle avait décroché un B. Depuis le 1er janvier 2025, les habitations notées F et G sont même considérées comme indécentes et impropres à la location. Les habitations classées E sont, quant à elles, épargnées… jusqu’en 2028. Les propriétaires sont ainsi contraints d’isoler leur logement, voire de changer d’équipement pour obtenir un meilleur score. Or les travaux de rénovation et de dimensionnement du chauffage risquent de s’avérer plus coûteux si l’on veut s’adapter au climat, notamment dans les régions les plus froides. Le diagnostic donne une estimation du montant de sa facture à partir des consommations d’énergie primaire (CEP, pour le chauffage) et des émissions de gaz à effet de serre (EGES). Ces deux valeurs déterminent le classement au DPE. Le score indiqué dans nos résultats se fonde sur la consommation de notre maison témoin dans différentes régions de France. Il tient compte des caractéristiques précises de toutes les parois (le calcul officiel peut être moins précis, par conséquent plus optimiste). Nos mesures montrent que pour un niveau d’isolation identique, une maison située à la montagne a des besoins de chauffage deux fois plus importants que si elle se trouve dans le bassin méditerranéen. Ainsi, ces deux habitations pourraient être réparties dans des classes de DPE différentes…
Investir à bon escient
Lorsque le logement est bien isolé, on a parfois tendance à prendre de mauvaises habitudes. Par exemple, quand on vit dans une passoire thermique, on arrive à supporter des températures basses en enfilant plusieurs couches de vêtements mais, une fois les travaux terminés, on est tenté de mettre le thermostat à 20 °C, au lieu des 18 ou 19 °C préconisés. Et in fine, la facture d’énergie ne baisse pas. Si l’on veut s’assurer d’investir à bon escient, il convient donc de savoir pourquoi on isole : pour faire des économies, préserver l’environnement, améliorer son confort personnel, louer son bien ou le valoriser en vue d’une revente… Enfin, sachez que certains conseils, comme installer une VMC dans une passoire thermique ou un chauffe-eau thermodynamique monobloc dans une pièce chauffée, se révèlent peu pertinents. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, l’isolation thermique apporte un bonus non négligeable : l’isolation phonique.
Limiter le temps que l’on passe assis est aussi important pour la santé que pratiquer régulièrement une activité physique. Pour cela, il est nécessaire de ne pas rester immobile trop longtemps.
Plus de 20 % des adultes restent assis plus de 7 h par jour et 39 % passent plus de 3 h devant un écran, selon le dernier baromètre de Santé publique France, publié en juin dernier. Ce sont ces seuils qui définissent un niveau de sédentarité élevé, dont les effets délétères sur la santé deviennent de plus en plus évidents.
De multiples effets sur la santé
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le seul fait de rester assis plus de 3 h par jour est déjà responsable de 3,8 % des décès, toutes causes confondues et indépendamment du niveau d’activité physique. La sédentarité multiplie par 2,5 le risque de développer une maladie cardiovasculaire et par 2 la probabilité de devenir diabétique de type 2. Elle expose aussi à un risque accru de certains cancers et de troubles mentaux (anxiété, dépression).
Les mécanismes en cause sont multiples et tous ne sont pas encore identifiés. Mais il est démontré que la sédentarité altère la fonction des artères et augmente le stress oxydatif, tout comme la pression artérielle et la glycémie. Elle exerce aussi une influence sur la composition corporelle : le taux de masse grasse s’élève ; la masse maigre et la densité osseuse diminuent.
Différencier sédentarité et inactivité
Comment se définit précisément la sédentarité ? C’est le temps passé éveillé en position assise, inclinée ou allongée. Des positions qu’on adopte dans différentes situations de la vie quotidienne : dans les transports, lorsqu’on a un travail de bureau, devant un ordinateur, etc. Les loisirs ne sont pas en reste : regarder la télévision, jouer aux échecs, lire ou tricoter sont des activités sédentaires. Cela signifie que l’on peut être à la fois « actif » parce qu’on atteint les recommandations d’activité par semaine et « sédentaire » parce qu’on reste trop longtemps assis. Une personne qui pratique plusieurs heures de marche nordique par semaine est considérée comme sédentaire si elle est assise plus de 7 h par jour. L’activité ne compense donc pas la sédentarité. Même si être sédentaire et n’avoir aucune activité physique est évidemment le plus nocif pour la santé !
Un autre paramètre entre en compte dans cette définition : la dépense énergétique. Ainsi, la sédentarité se caractérise aussi par une faible dépense énergétique, c’est-à-dire égale ou inférieure à 1,5 MET (Metabolic Equivalent of Task). Le MET est l’unité de mesure de l’intensité physique d’une activité. Une personne assise sur une chaise et au repos consomme environ 1 MET, entre 1,5 MET à 2 METs quand elle est debout et 4 METs lorsqu’elle marche lentement. « Réaliser des exercices de musculation sur une presse, ce n’est pas être sédentaire, même si l’on est assis, parce que la dépense énergétique est importante », détaille Alicia Fillon, référente à l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps).
Les bons réflexes pour casser l’immobilité
Aller déjeuner à l’extérieur, ce qui permet de profiter aussi de la lumière du jour.
Programmer des notifications sur son téléphone portable pour se souvenir de se lever régulièrement.
Se munir d’une petite gourde d’eau et non d’une grande pour aller régulièrement la remplir quand on travaille sur son ordinateur.
Passer ses appels téléphoniques en marchant.
Se rendre aux toilettes les plus éloignées s'il y en a plusieurs à disposition : à l’étage du dessus ou au bout du couloir.
Placer sa corbeille à papier et son imprimante hors de portée de main, car cela oblige à se déplacer pour l’utiliser. Idem pour la télécommande de la télévision.
Rester debout dans les transports en commun.
Aller voir ses amis au lieu de leur envoyer des messages.
Faire des ruptures régulières
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Sédentarité
Profiter de toutes les occasions pour bouger
Sédentarité Profiter de toutes les occasions pour bouger Publié le 27 janvier 2025
Limiter le temps que l’on passe assis est aussi important pour la santé que pratiquer régulièrement une activité physique. Pour cela, il est nécessaire de ne pas rester immobile trop longtemps.
Plus de 20 % des adultes restent assis plus de 7 h par jour et 39 % passent plus de 3 h devant un écran, selon le dernier baromètre de Santé publique France, publié en juin dernier. Ce sont ces seuils qui définissent un niveau de sédentarité élevé, dont les effets délétères sur la santé deviennent de plus en plus évidents.
De multiples effets sur la santé
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le seul fait de rester assis plus de 3 h par jour est déjà responsable de 3,8 % des décès, toutes causes confondues et indépendamment du niveau d’activité physique. La sédentarité multiplie par 2,5 le risque de développer une maladie cardiovasculaire et par 2 la probabilité de devenir diabétique de type 2. Elle expose aussi à un risque accru de certains cancers et de troubles mentaux (anxiété, dépression).
Les mécanismes en cause sont multiples et tous ne sont pas encore identifiés. Mais il est démontré que la sédentarité altère la fonction des artères et augmente le stress oxydatif, tout comme la pression artérielle et la glycémie. Elle exerce aussi une influence sur la composition corporelle : le taux de masse grasse s’élève ; la masse maigre et la densité osseuse diminuent.
Différencier sédentarité et inactivité
Comment se définit précisément la sédentarité ? C’est le temps passé éveillé en position assise, inclinée ou allongée. Des positions qu’on adopte dans différentes situations de la vie quotidienne : dans les transports, lorsqu’on a un travail de bureau, devant un ordinateur, etc. Les loisirs ne sont pas en reste : regarder la télévision, jouer aux échecs, lire ou tricoter sont des activités sédentaires. Cela signifie que l’on peut être à la fois « actif » parce qu’on atteint les recommandations d’activité par semaine et « sédentaire » parce qu’on reste trop longtemps assis. Une personne qui pratique plusieurs heures de marche nordique par semaine est considérée comme sédentaire si elle est assise plus de 7 h par jour. L’activité ne compense donc pas la sédentarité. Même si être sédentaire et n’avoir aucune activité physique est évidemment le plus nocif pour la santé !
Un autre paramètre entre en compte dans cette définition : la dépense énergétique. Ainsi, la sédentarité se caractérise aussi par une faible dépense énergétique, c’est-à-dire égale ou inférieure à 1,5 MET (Metabolic Equivalent of Task). Le MET est l’unité de mesure de l’intensité physique d’une activité. Une personne assise sur une chaise et au repos consomme environ 1 MET, entre 1,5 MET à 2 METs quand elle est debout et 4 METs lorsqu’elle marche lentement. « Réaliser des exercices de musculation sur une presse, ce n’est pas être sédentaire, même si l’on est assis, parce que la dépense énergétique est importante », détaille Alicia Fillon, référente à l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps).
Les bons réflexes pour casser l’immobilité
Aller déjeuner à l’extérieur, ce qui permet de profiter aussi de la lumière du jour.
Programmer des notifications sur son téléphone portable pour se souvenir de se lever régulièrement.
Se munir d’une petite gourde d’eau et non d’une grande pour aller régulièrement la remplir quand on travaille sur son ordinateur.
Passer ses appels téléphoniques en marchant.
Se rendre aux toilettes les plus éloignées s'il y en a plusieurs à disposition : à l’étage du dessus ou au bout du couloir.
Placer sa corbeille à papier et son imprimante hors de portée de main, car cela oblige à se déplacer pour l’utiliser. Idem pour la télécommande de la télévision.
Rester debout dans les transports en commun.
Aller voir ses amis au lieu de leur envoyer des messages.
Faire des ruptures régulières
« Il n’y a pas de consensus international sur la durée de sédentarité à ne pas dépasser, poursuit Alicia Fillon. Toutefois, de nombreux travaux montrent que les impacts de la sédentarité sur la santé sont d’autant plus importants que l’on reste sans bouger des heures sans discontinuer. » En effet, en cas d’immobilité prolongée, toutes les fonctions physiologiques se mettent au ralenti. Les muscles étant au repos, ils ne se contractent pas et ne permettent pas de bien propulser le sang jusqu’au cœur. Au contraire, se lever et bouger relance la pompe. C’est pourquoi il est fortement conseillé de rompre cet état sédentaire par des pauses d’au moins 1 à 3 minutes toutes les 30 minutes à 1 heure. Pauses pendant lesquelles on passe de la position assise à la position debout avec une activité physique d’intensité faible. Par exemple, se lever pour étendre le linge ou descendre la poubelle.
Ces activités physiques légères qui vont se substituer aux comportements sédentaires font la différence en termes de santé. Le choix de ces activités est vaste : promener son chien, laver la vaisselle, repasser, couper quelques fleurs fanées, improviser une partie de pétanque, etc.
Bon à savoir Pour estimer approximativement sa sédentarité sur une journée, on peut calculer le nombre de fois où l’on reste assis ou allongé pendant plus de 1 h sans se lever. Par exemple : je travaille à mon bureau de 9 h à 12 h, je conduis pendant 2 h d’affilée et je regarde un film de 3 h le soir sans me lever. Total : 3 + 2 + 3 = 8 fois. Pour une estimation plus précise, vous pouvez faire le test ci-dessous.
Lutter contre les réflexes insidieux
Les avancées technologiques et l’informatisation de nombreuses tâches nous conduisent à être de plus en plus sédentaires. Les exemples ne manquent pas, du robot pour tondre le gazon à la fermeture centralisée des volets. « Certes, ces progrès technologiques nous font gagner du temps, dit Alicia Fillon. Mais ces petites pertes de mouvements, mises bout à bout, nous amènent insidieusement à bouger de moins en moins. » Le but est de les traquer : faire ses courses en poussant son chariot plutôt qu’opter pour le drive ou, pire, pour la livraison à domicile après achat sur Internet ; trier soigneusement ses déchets pour devoir aller les jeter régulièrement dans une borne de recyclage adéquate ; emprunter les escaliers au lieu de l’ascenseur. Le bureau debout peut être une bonne solution pour limiter les temps assis. La règle à retenir est que l’important est de bouger fréquemment.
Quinze millions de Français ont souscrit des contrats d’électricité coupant leurs journées en deux, entre heures creuses et heures pleines, les premières étant marquées par des prix très bas du kWh et inversement. Jusqu’alors, ces heures creuses étaient le plus souvent placées la nuit. Il y en aura désormais dans l’après-midi.
Lancer son lave-linge ou recharger sa voiture la nuit pour faire des économies… c’est l’intérêt des contrats d’électricité en heures pleines/heures creuses (HP/HC). Ce dispositif fera peau neuve en 2025 pour mieux l’adapter au nouveau contexte de production d’énergie en France. Ainsi l’a confirmé Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’autorité en charge du bon fonctionnement des marchés du gaz et de l’électricité, au micro de RMC le 30 décembre dernier. Les modifications, toujours en cours d’élaboration, devraient entrer en vigueur à l’été prochain, a-t-elle précisé.
Faire en sorte que l’option « reste durablement attractive »
Lancée en 1965, cette option HP/HC coupe en deux la journée des 15 millions de Français qui y souscrivent aujourd’hui. Pendant les heures pleines – 16 au maximum, dont obligatoirement les plages 8 h-13 h et 17 h-20 h (forte demande) –, le prix du kilowattheure (kWh) est plus élevé que celui d’une offre de base, avec un seul tarif. À l’inverse, aux heures creuses – 8 au minimum, placées entre 12 h et 17 h et 20 h et 8 h (demande faible) –, le coût du kWh baisse. C’est Enedis, le gestionnaire du réseau, qui fixe les horaires dans chaque localité.
Emmanuelle Wargon dit tenir à ce que cette option HP/HC reste « durablement attractive », en faisant en sorte qu’elle devienne économiquement intéressante dès lors qu’on est en mesure de placer 25 % de ses consommations électriques en heures creuses. « Chose relativement facile lorsqu’on a un chauffe-eau électrique ou une voiture électrique », estime la présidente de la CRE.
S’adapter à l’essor de la production d’électricité solaire
Mais cette option rend-elle toujours autant service au réseau électrique ? C’est l’un de ses objectifs initiaux : lisser au maximum la demande d’électricité pour éviter au maximum les pics de consommation (lorsque la production peine à couvrir la consommation). La majorité des heures creuses des foyers en HP/HC sont encore aujourd’hui concentrées entre 20 h et 8 h. Logique à une époque où le dispositif visait à inciter les Français à décaler leurs consommations la nuit, lorsque nos centrales nucléaires continuent de produire mais que les usines sont à l’arrêt.
Depuis, le contexte a changé, avec l’essor des énergies renouvelables. Les jours ensoleillés notamment, la production d’électricité photovoltaïque est abondante aux heures méridiennes (11 h-16 h), soit des moments où justement on a peu de consommations à mettre en face, les Français étant le plus souvent au travail. Les cours du kWh sur les marchés chutent alors drastiquement, au point de basculer dans le négatif certains jours. Rien qu’au premier semestre 2024, la France avait connu 233 heures de prix négatifs, comptait Enedis. Un record.
Tout l’enjeu est de repenser l’option HP/HC, afin que les heures creuses collent mieux à ces pics de production solaire et inciter ainsi les particuliers à placer leurs consommations programmables sur ces plages horaires. C’est ainsi la principale évolution annoncée par Emmanuelle Wargon pour cet été. Le nombre d’heures creuses restera plafonné à 8 par jour. « On en gardera toujours de nuit, 5 ou 6 heures, ce n’est pas encore décidé », a-t-elle détaillé. Les 2 ou 3 heures restantes seront donc placées l’après-midi.
Ce nouveau découpage pourrait tout de même faire des mécontents. Notamment du côté des propriétaires de véhicules électriques qui profitaient, pour certains, de leurs 8 heures creuses de la nuit pour recharger leurs voitures à domicile. Emmanuelle Wargon assure que 5 ou 6 heures « permettent normalement de recharger une voiture électrique » via la plupart des wallbox (bornes de recharge domestiques dédiées). Pour des citadines avec des puissances de batteries autour des 40 kWh, oui peut-être. La recharge de 10 à 80 % se fait généralement en moins de 6 heures. En revanche, pour des modèles plus imposants avec des batteries plus puissantes (autour des 80 kWh), on approche bien plus les 8 heures minimum.
Interdire la distribution des publicités papier non adressées dans les boîtes aux lettres sauf dans celles avec un autocollant « Oui Pub ». Cette expérimentation, visant à réduire le gaspillage de papier, a été menée dans 14 territoires en France à partir de mai 2022.
C’est l’heure du bilan pour l’expérimentation « Oui Pub ». On connaît plus son contraire – « Stop Pub » ‒, cet autocollant à apposer sur sa boîte aux lettres lorsque l’on veut manifester son refus de recevoir des imprimés publicitaires non adressés. Lancé en 2004, Stop Pub visait à mettre fin à un gaspillage de papier de plus en plus décrié, alors que 760 000 tonnes de prospectus ont été distribuées en France en 2021. Une grande partie est jetée à la poubelle sans être consultée.
Mais Stop Pub a montré ses limites. Tout d’abord, son taux d’apposition sur les boîtes aux lettres est faible (autour de 17 % en 2020). Surtout, lorsqu’il est bien là, dans 57 % des cas, l’autocollant n’a pas permis une disparition totale des imprimés publicitaires, pointait un rapport de l’Agence de la transition écologique (Ademe) de février 2021.
Inverser l’approche avec Oui Pub
D’où cette volonté de revoir l’approche, quitte à l’inverser. C’est tout l’esprit de Oui Pub qui consiste à interdire la distribution de ces imprimés publicitaires non adressés, sauf dans les boîtes aux lettres sur lesquelles un autocollant Oui Pub a été collé. Ce dispositif n’existe pas encore à l’échelle nationale mais est testé depuis le 1er mai 2022 dans 14 collectivités qui se sont portées volontaires*. L’expérimentation prendra fin le 1er mai prochain, mais le gouvernement a déjà remis son rapport d’évaluation en octobre dernier au parlement et vient de le publier.
Premier constat : l’apposition de l’autocollant Oui Pub sur les boîtes aux lettres est très variable d’un territoire à l’autre. Les taux vont de 0,33 % à Bordeaux (Gironde) à 18,42 % pour la communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral (Nord). Est-ce dire qu’il y a si peu de Français attachés à recevoir des publicités non adressées ? Pas si vite. Une des limites du Oui Pub ‒ qui existe aussi avec Stop Pub ‒ est que l’existence de ces autocollants n’est pas toujours bien connue. La connaissance estimée de l’expérimentation Oui Pub par les habitants concernés variait ainsi de 25 % à 77 % selon les territoires avec une moyenne à 50 %, indique le rapport gouvernemental.
Des réductions importantes de déchets papier
Les 14 territoires pilotes disent également avoir constaté, dans l’ensemble, le respect des règles du dispositif Oui Pub. Les quelques manquements relevés sont des « imprimés concernant des petits commerces locaux non couverts par les dérogations », pointe le rapport. Résultat : ces territoires ont constaté des réductions importantes des tonnes de déchets papier collectés au cours de l’expérimentation. Entre 20 % et 70 % selon les endroits avec une baisse moyenne de 48 %. Et cette baisse s’explique bien, en partie du moins, par celle des imprimés publicitaires. Leur part dans le total des déchets papier collectés sur ces 14 territoires est passée d’une fourchette initiale comprise entre 17 % et 40 % à une fourchette entre 5 % et 19 % pendant l’expérimentation.
Mais faut-il attribuer tous les lauriers à Oui Pub ? Si la baisse des volumes d’imprimés publicitaires est plus marquée dans les territoires pilotes, cette diminution se vérifie partout en France et a commencé avant l’expérimentation Oui Pub. Le volume est ainsi passé de 900 000 tonnes en 2019, à 766 000 tonnes en 2021 puis à environ 400 000 tonnes en 2022 et 2023. Dès la crise sanitaire, marquée notamment par l’envolée des coûts du papier et de l’énergie, une grande partie des annonceurs ont commencé à transiter vers des modes de consommation numériques. Oui Pub n’a fait qu’accélérer un peu plus cette tendance.
Une transition vers la pub numérique pas toujours gagnante
Mais cette transition ne se traduit pas forcément par une baisse des impacts environnementaux. Car le numérique n’en est pas exempt, et génère notamment des émissions de gaz à effet de serre. Elles sont principalement liées à la fabrication des appareils numériques (ordinateurs, smartphones, tablettes…) et donc à la fréquence à laquelle on les renouvelle. Elles sont liées également aux consommations d’énergie qu’impliquent nos activités numériques (lire une vidéo, consulter une page web…) et toute l’infrastructure nécessaire derrière (serveurs, data centers…). Entre la communication papier et la communication numérique, les impacts sont ainsi différemment répartis, note le rapport gouvernemental qui estime les paramètres trop variables pour pouvoir conclure qu’un support est toujours plus vertueux que l’autre. Qu’elles soient numériques ou papier, le rapport appelle les annonceurs à une nécessaire recherche de sobriété et à l’écoconception des campagnes commerciales.
Des déçus du Oui Pub ?
L’autre biais de cette transition de la publicité du papier vers le numérique est qu’elle laisse de côté toute une partie des consommateurs éloignés du numérique. Si, dans les territoires pilotes, les habitants se disent à 44 % satisfaits de l’expérimentation et à 63 % pour son extension à toute la France, Oui Pub a tout de même fait des mécontents. Notamment parmi ceux à avoir mis l’autocollant sur leur boîte aux lettres. Certains ont malgré tout regretté une baisse des imprimés publicitaires alors qu’ils considèrent ces prospectus importants pour faire des économies dans un contexte inflationniste, pointe le rapport du gouvernement.
- Ville de Bordeaux, Smicval (Syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation) Libournais Haute Gironde, agglomération d’Agen, Communauté de communes Leff Armor, Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral, ville de Sartrouville, Troyes Champagne Métropole, Métropole du Grand Nancy, Grenoble Alpes Métropole, Sytrad (Syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drôme), Sictoba (Syndicat intercommunal de collecte et traitement des ordures ménagères de la Basse Ardèche), Communauté de communes Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon, Univalom (Syndicat mixte de traitement et de valorisation des déchets), Syvadec (Syndicat de valorisation des déchets de la Corse).
Lors d’un achat en ligne, l’option CB est souvent proposée comme alternative à Visa ou Mastercard. Un choix qui peut s’avérer judicieux.
« Le made in France, c’est mieux si on paye in France. » La campagne, siglée CB, déployée ces derniers mois par affichage et dans la presse, a de quoi interpeller. D’abord parce qu’on ne sait pas forcément qu’un choix s’offre à nous au moment de faire un achat en ligne par carte bancaire. Ensuite parce que le slogan laisse penser qu’on pourrait, à cette occasion, faire preuve de patriotisme économique. Qu’en est-il exactement ?
Sur les quelque 110 millions de cartes bancaires qui circulent en France, 77 millions portent le logo CB, elles sont dites « cobadgées » avec Visa ou Mastercard. Ce pictogramme est la marque du groupement d’intérêt économique (GIE) Cartes bancaires, mis sur pied en 1984 par les principales banques françaises. Lorsqu’on procède à un paiement en ligne, on ne remarque pas toujours ce logo alors qu’il est fréquemment présent. Ceux de Visa ou MasterCard nous étant plus familiers, nous avons généralement tendance à cliquer dessus. Alors qu’il est possible d’opter pour le réseau national dès lors que l’on possède une carte cobadgée.
Si le GIE Cartes bancaires attire aujourd’hui l’attention sur ce point, c’est qu’il se sent menacé par la concurrence. Pendant longtemps, les paiements passant par son réseau sont restés ultradominants en France. Mais ces derniers temps, plusieurs banques, notamment les néobanques, ont renoncé au cobadging, ne permettant que les paiements via le réseau Visa ou celui de Mastercard. Un virage que n’apprécient guère les commerçants, car les commissions exigées par ces derniers sur chaque achat sont beaucoup plus élevées que celles imposées par le réseau CB. Selon notre confrère Les Échos, la différence pourrait aller de 1 à 10 !
Coûts répercutés sur les prix
En novembre dernier, Ecommerce Europe, organisme représentant les intérêts des commerçants en ligne dans l’Union européenne, a publié un communiqué déplorant qu’au vu de leur position dominante, Visa et Mastercard se permettent d’imposer des augmentations « substantielles et régulières des commissions, certains commerçants importants pointant une hausse supérieure à 75 % entre 2016 et 2021, sans que cela reflète une augmentation des coûts ou des risques » pour les réseaux. L’association réclame une transparence sur les prix et une justification des augmentations, remarquant que la France est un des seuls pays en Europe à pouvoir échapper à cette hégémonie des deux mastodontes, grâce à l’existence du réseau CB. Pour les consommateurs, circonscrire le montant des commissions dans des limites raisonnables est également impératif. Car ces coûts supplémentaires imposés aux commerçants sont inévitablement répercutés sur les prix des marchandises ou services. C’est en cela que choisir le logo CB peut s’avérer pertinent, sachant que si certaines assurances sont liées à une carte bancaire (en cas de voyage en particulier), le fait d’opter pour un réseau ou l’autre ne change rien.
Téléviseurs - L’indice de durabilité remplace l’indice de réparabilité - Actualité - UFC-Que Choisir
Dès aujourd’hui, les téléviseurs doivent afficher leur indice de durabilité, qui renseigne sur leur réparabilité et sur leur fiabilité. Cet indicateur remplacera progressivement l’indice de réparabilité, déployé depuis 2021.
2025 marque l’entrée en scène de l’indice de durabilité. Instauré par la loi Agec (loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire), il remplacera progressivement l’indice de réparabilité pour mieux informer le consommateur lors des achats de produits électroménagers et électroniques. Les téléviseurs ouvrent le bal ce 8 janvier, puis suivront les lave-linge, le 8 avril prochain, avant une probable extension à d’autres produits, comme les ordinateurs portables ou les tondeuses à gazon. Smartphones et tablettes ont été exclus du dispositif, car la réglementation européenne leur imposera prochainement une étiquette énergie qui comprendra un volet réparabilité (lire l’encadré).
Plus complet que l’indice de réparabilité
L’indice de durabilité tient compte de différents critères qui concernent la réparabilité du produit, mais aussi son aptitude à durer dans le temps. Ainsi, en plus de la disponibilité des pièces détachées ou bien de la documentation technique fournie, l’indicateur tiendra compte de la solidité, de la facilité de la maintenance ou encore d’une éventuelle garantie commerciale complémentaire de la garantie légale de conformité.
L’indice de durabilité tiendra aussi compte, quand c’est possible, de la possibilité d’améliorer le produit par le biais de mises à jour logicielles ou matérielles. Pour les téléviseurs, une dalle démontable en moins de 7 étapes rapportera 3 points, et s’il suffit d’un outil courant et non propriétaire, 2 points seront ajoutés. Si les fixations des modules wi-fi et Bluetooth sont amovibles et réutilisables, le téléviseur gagnera 2 points de plus.
Ces différents critères retranscrits en points pondérés permettent d’aboutir à une note sur 10, et à une couleur correspondante, du vert au rouge foncé. Et pas question de dissimuler l’indice : il devra apparaître dans les magasins comme sur les sites marchands, et être au moins aussi visible que le prix de l’appareil.
Smartphone et tablettes - Une étiquette énergie pour juin 2025
L’indice de durabilité est une initiative française. Or, pour les smartphones et les tablettes tactiles, un règlement européen prévoit l’entrée en vigueur d’une étiquette énergie à partir de juin 2025. Pas d’indice de durabilité pour ces produits, donc. À la place, cette étiquette énergie, similaire à celle apposée sur les appareils électroménagers ou les climatiseurs, renseignera sur différents critères :
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Marque et modèle
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Classe énergétique Elle est déterminée sur la base de l’indice d’efficacité énergétique (IEE), calculé à partir de scénarios d’utilisation de l’appareil.
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Autonomie de la batterie À partir d’une charge complète, en heure et en minutes.
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Résistance aux chutes Un smartphone doit résister à plus de 270 chutes, une tablette à 208 chutes. Un smartphone pliable doit résister à 210 chutes s’il est fermé, 45 s’il est ouvert. Pour une tablette pliable, le cap est fixé à 182 ou 20 chutes.
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Réparabilité Elle reflète la réparabilité, calculée à partir de différents critères (documentation, accès aux pièces détachées, etc.). Notez que contrairement au précédent indice de réparabilité, le prix des pièces détachées n’est pas pris en compte.
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Nombre de cycles de la batterie Il s’agit du nombre de cycle que la batterie peut endurer jusqu’à atteindre 80 % de sa capacité initiale.
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Indice IP Il indique la résistance à la pénétration de l’eau et des poussières.
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Numéro du règlement européen de référence
Le smartphone est la nouvelle cible des hackeurs. Avec la généralisation de la double authentification via un code envoyé par SMS, ils ont tout intérêt à en prendre le contrôle. En piratant la carte SIM !
4 conseils de vigilance
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Si vous confiez votre mobile à un réparateur, ne laissez jamais la carte SIM à l’intérieur et ne le perdez pas de vue. Privilégiez les techniciens qui ont pignon sur rue.
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Installez des logiciels de contrôle parental. Sans en avoir conscience, vos enfants peuvent naviguer sur des sites dangereux ou livrer des données personnelles.
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Ne communiquez pas vos informations sensibles (numéro de téléphone, code secret…) à quelqu’un qui vous appelle pour vous les demander. Votre banquier, par exemple, ne le fera jamais !
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Portez plainte en cas de fraude. Cela permet de lancer une enquête et, peut-être, de remonter une filière.
Que Choisir Budgets. En quoi consiste l’arnaque à la carte SIM ?
Damien Bancal. Il existe plusieurs types de piratage à l’heure actuelle, et les hackeurs se montrent de plus en plus habiles. L’une des techniques est appelée le SIM swap ou SIM swapping. L’objectif du cyberescroc est de prendre le contrôle de votre numéro de téléphone portable en dupliquant votre carte SIM. Dans les cas les plus courants, il contacte votre opérateur mobile en se faisant passer pour vous (grâce à des informations personnelles qu’il s’est déjà procurées) et prétexte la perte ou le dysfonctionnement de la carte SIM afin d’en obtenir une nouvelle (ce qui entraînera la désactivation de la vôtre). Ou encore, il génère une e-SIM (une copie électronique de votre carte SIM) en piratant votre compte chez votre opérateur. Une fois qu’il dispose de cette carte frauduleuse, le malfaiteur peut intercepter tous vos SMS, vos appels, etc., mais aussi vos codes personnels d’accès à vos comptes en ligne.
QCB. Existe-t-il d’autres variantes de cette méthode ?
D. B. Malheureusement, oui. Les pirates ont plus d’un tour dans leur sac ! Vous recevez un SMS vous alertant que votre nouvelle carte SIM est disponible en boutique. Or, vous n’êtes pas à l’origine de cette demande… Et on vous indique que vous devez cliquer sur un lien pour annuler la commande. Mais attention ! Car c’est là que le piège se referme. Ce procédé permet au pirate de capter vos données personnelles. Autre exemple, le hackeur réussit à installer un logiciel espion sur votre mobile en vous incitant à télécharger un fichier piégé. Ensuite, il n’a plus qu’à se servir ! Il arrive également que le salarié d’un opérateur soit soudoyé et livre aux cybercriminels des listes de numéros, voire les informations confidentielles de clients. On est alors en présence d’un modèle de corruption dont la finalité est l’usurpation d’identité. Et il y a de plus en plus de personnes touchées !
QCB. Quelles conséquences pour les victimes ?
D. B. Après avoir détourné une carte SIM, l’arnaqueur peut se connecter à tous les services en ligne qui nécessitent un numéro de téléphone. En clair, il sera en mesure de contourner l’authentification à deux facteurs. Ce mécanisme de sécurité, largement implémenté par les entreprises de la tech, consiste à réclamer un code à l’utilisateur, en complément du traditionnel mot de passe. Bien souvent, il est envoyé sur le numéro de l’usager. Mais, une fois le smartphone hacké, cette donnée confidentielle devient transparente pour le pirate.
De prime abord, on pourrait penser que le sapin artificiel, utilisable plusieurs années, émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que le naturel. Mais quand on regarde en détail, rien n’est moins sûr…
C’est avec lui que commence Noël. Depuis fin novembre déjà, les sapins sont bien mis en évidence dans les échoppes, du petit fleuriste de quartier à l’hypermarché. Chaque année, il s’en écoule autour de 6 millions en France pour un prix moyen de 34 €. Autrement dit, un foyer sur cinq en achète un. Une tradition qui ne faiblit quasiment pas. Tout aussi stable est le ratio entre sapins naturels et sapins en plastique : les premiers accaparent chaque année autour de 85 % du marché.
D’un point de vue environnemental, lequel des deux présente la meilleure empreinte carbone ? On pourrait se dire que l’artificiel part avec un net avantage en pouvant être conservé d’une année sur l’autre. Mais c’est bien souvent son seul atout. Car il est très majoritairement fabriqué en plastique (un dérivé du pétrole, donc) et en Asie, ce qui pèse lourd sur son empreinte carbone.
8,1 kg de CO2 pour le sapin artificiel
En 2009, le cabinet de conseil québécois spécialisé en développement durable Ellipsos publiait l’analyse du cycle de vie d’un sapin naturel et d’un sapin artificiel. L’exercice consistait à calculer l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent tout au long de leur existence, de leur culture jusqu’à la gestion de leur fin de vie. Ellipsos prenait comme hypothèse que le naturel avait poussé dans un rayon de 150 km autour de Montréal où il avait été acheté. Bilan : 3,1 kg d’équivalent CO2 (eqCO2) par sapin, à racheter chaque année. Du côté de l’artificiel, produit en Chine et acheminé à Montréal par bateau puis train, le bilan était plus lourd : 48,3 kg eqCO2 par sapin, mais que l’on peut garder plusieurs années. En faisant l’hypothèse que le sapin était conservé 6 ans, le cabinet estimait alors 8,1 kg eqCO2/an pour l’artificiel.
Dans son guide pour organiser un Noël plus écolo (1), l’Agence de la transition écologique (Ademe) ne bannit pas le sapin en plastique, à condition seulement qu’il soit gardé longtemps pour compenser les impacts liés à sa fabrication et son acheminement. Or, en moyenne, les sapins artificiels sont gardés 8 ans, pointait déjà l’agence en décembre 2022. Il faudrait au moins le double pour qu’il devienne avantageux par rapport à un sapin naturel en termes de bilan carbone.
Privilégiez le sapin naturel local
Avantage donc au sapin naturel, avec ses 3,1 kg eqCO2. Pas si surprenant. « En moyenne, de la graine à son abattage, il s’écoule 10 ans, dont classiquement 5 à 6 ans passés en plein champ », explique Vincent Houis, ingénieur et conseiller technique à l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN). Or, pour grandir, comme n’importe quel arbre, le sapin absorbe du CO2‒ ingrédient clé de la photosynthèse ‒ et le garde captif même une fois abattu, à moins qu’on le brûle. »
Selon une étude danoise de décembre 2022, le Nordmann, espèce emblématique du pays, aurait même un bilan carbone négatif jusqu’à son arrivée en point de vente, où qu’il soit en Europe. Il aurait, sur cette première partie de sa vie, absorbé 0,6 kg de CO2. Ce n’est qu’ensuite que les émissions passeraient dans le positif, en particulier lors du transport du sapin de son point de vente jusqu’au foyer où il passera les fêtes. Si le consommateur parcourt 10 km dans une voiture à essence pour le récupérer, alors l’impact carbone du sapin, sur l’ensemble de sa vie, s’élèvera en moyenne à 2,6 kg de CO2, calcule l’étude danoise.
Précisons tout de même que cette dernière a été commandée par l’association de producteurs de Nordmann danois, très tournée vers l’export, et que ses conclusions l’arrangent bien. En France, 20 % en moyenne des sapins naturels achetés chaque année sont importés. Essentiellement, justement, des Nordmann venus du Danemark et de Belgique. Une espèce cultivée aussi en France. On allège alors forcément l’empreinte carbone de son sapin en l’achetant local, au plus près d’où il a été cultivé.
Des cultures plus écoresponsables que d’autres
Mais la proximité est une chose. Les conditions de production influent aussi, pas seulement d’ailleurs sur l’impact carbone mais sur l’empreinte environnementale en général (biodiversité, pollution des sols, de l’eau, etc.). Sur ce point, Vincent Houis précise que, contrairement à une idée reçue, « les sapins de Noël ne sont pas prélevés en forêt, leur production n’est pas facteur de déforestation. Il s’agit d’une culture agricole, classée comme telle, et réalisée en plein champ, de la même façon que le blé, le maïs, la betterave… »
Entre 5 000 et 6 000 ha y sont consacrés, en France. À comparer aux 28 millions d’hectares de notre surface agricole utile (SAU), on ne peut pas dire que la culture du sapin soit expansive… En revanche, la majorité des 200 producteurs sont en agriculture conventionnelle, méthode autorisant l’utilisation d’herbicides. « Les trois premières années seulement », tempère Vincent Houis.
Tout de même, pour éviter toute exposition, on peut se tourner vers les producteurs de sapins bio français. Ils sont onze à s’être regroupés dans l’association Les Sapins bio de France, lancée après le Covid. Leur production labellisée AB est ainsi certifiée « sans aucuns traitements phytosanitaires, engrais chimiques, pesticides, hormones de croissance ». D’autres marques et labels existent (Plante bleue, MSP, Label rouge), mais ils sont moins ambitieux.
Neige artificielle et colorations à proscrire
Voilà côté producteur. Mais l’empreinte carbone de son sapin dépendra aussi de la façon dont on le traite chez soi. À éviter, par exemple, les colorations et le saupoudrage de neige artificielle. Ainsi recouvert de produits chimiques, le sapin n’aura d’autre choix que d’être incinéré avec les ordures ménagères, met en garde l’Ademe. La moins pertinente des fins de vie, à égalité avec celle de le brûler dans le jardin, interdite au passage (comme tout déchet vert, sous peine d’amende). À la rigueur, le sapin coupé en bûche pourra servir à alimenter son chauffage au bois. « Mais les résineux s’y prêtent mal, rappelle Vincent Houis. Ils brûlent vite et ont ainsi un faible pouvoir calorifique. »
Les fêtes finies, mieux vaut déposer son sapin en déchetterie ou dans un point de collecte dédié. Le plus souvent alors, il est composté ou broyé, les copeaux servant de paillage pour retenir l’eau au pied des arbustes ou les protéger du froid. La meilleure valorisation en fin de vie, notamment d’un point de vue carbone. Mais rien ne vous empêche de retarder le plus possible ce moment fatidique. Les sapins se trouvent désormais facilement vendus en pot, avec leurs racines. Si vous avez la main verte et que vous le cajolez bien (en le rempotant régulièrement), il pourrait très bien vous accompagner plusieurs Noëls. Son bilan carbone n’en sera que plus réduit.
Le fabriquer soi-même ?
Un sapin artificiel peut être fabriqué à partir d’autres matières moins carbonées que le plastique. On voit de plus en plus de sapins en bois dans les jardineries par exemple. Rien ne vous empêche non plus de fabriquer vous-même votre sapin artificiel à partir de matériaux récupérés. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos donnent ainsi quelques idées et conseils. On en trouve fabriqués avec des chutes de bois mais aussi des bouteilles, un escabeau, une pile de livres… Environnementalement, il n’y a pas mieux !
Ne pas faire du sapin écolo l’arbre qui cache la forêt
Enfin, s’il est louable de chercher à avoir le sapin de Noël avec la plus faible empreinte carbone possible, il faut tout de même garder en tête qu’il ne représente qu’une part infime des émissions de gaz à effet de serre générées par les fêtes de fin d’année. Dans un rapport paru en décembre 2022, l’Ademe les a passées en revue. Le sapin est rangé dans la catégorie décoration qui ne compte, elle-même, que pour 2 % dans le bilan carbone de ces fêtes. L’essentiel des émissions est généré par l’alimentation (15 %), les déplacements (25 %) et surtout les cadeaux (57 %). C’est bien sur ces postes qu’il faut agir en priorité.
Parfois impressionnant mais le plus souvent bénin, un saignement de nez se traite à l’aide d’une simple compression. Et, contrairement à une idée reçue, sans pencher la tête en arrière !
Le saignement de nez (épistaxis en langage médical) concerne, dans 90 % des cas, la « tache vasculaire », cette zone située sur la cloison nasale, en avant, où différentes petites artères se rejoignent entre elles. Le saignement est le plus souvent sans gravité et peut facilement être maîtrisé. Ne pas pencher la tête en arrière est une priorité, car l’écoulement de sang continuerait dans la gorge, avec une gêne, une impression de gorge sèche, un goût métallique, des nausées, voire des vomissements. On garde la tête droite, on peut aussi la pencher légèrement vers l’avant, avec un mouchoir à proximité pour éviter les taches.
Comprimer
Pour arrêter tout saignement, il faut comprimer la plaie. Pour le saignement du nez, c’est la même chose. On se mouche doucement une première fois au-dessus de l’évier ou du lavabo pour éliminer des caillots qui entretiennent le saignement, puis on comprime fermement la cloison nasale. Cela implique d’appuyer sur les deux narines jusqu’en haut du nez avec deux doigts, par exemple les deux index. Si on ne comprime que la narine qui saigne, la compression peut être insuffisante, car la cloison nasale, un cartilage souple, se déforme aisément. La compression doit durer dans l’idéal 10 minutes – et c’est long. Au bout de 5 minutes environ, un nouveau mouchage, qui ne sera pas trop énergique, est utile pour évacuer les caillots formés qui peuvent faire durer le saignement. Puis on effectue une nouvelle compression de 5 minutes. Le saignement est alors arrêté. On n’oubliera pas, évidemment, de respirer par la bouche durant tout ce temps ! En complément, on peut appliquer du froid qui permettra la constriction des vaisseaux. Cette application se fera en comprimant le nez avec un gant de toilette ou un linge mouillé en utilisant l’eau la plus froide possible.
Mèche ou pas mèche ?
Introduire une mèche dans les fosses nasales est efficace, mais il faut maîtriser la technique. Le méchage fait à la maison, qui consiste à introduire dans la narine du coton ou un mouchoir roulés en cône, est à éviter. En effet, il comporte deux risques : déclencher un nouveau saignement en retirant la croûte en même temps que la mèche ; être la cause d’une infection si la mèche est laissée trop longtemps. Devant un saignement qui ne s’arrête pas, un professionnel de santé pourra effectuer un méchage avec des mèches spéciales, résorbables ou enduites de vaseline. À noter : dans tous les cas, les pommades hémostatiques n’ont pas d’intérêt.
Et si c’est plus grave ?
Si vous prenez de l’aspirine ou un anticoagulant, le principe est le même à ce détail près : la compression doit être beaucoup plus longue, au moins 20 minutes, voire plus. Il faut savoir que l’aspirine augmente le temps de saignement jusqu’à 7 à 10 jours après la dernière prise.
Si le saignement persiste ou reprend malgré la manœuvre décrite ci-dessus, s’il coule dans la gorge malgré la tête en avant, s’il se produit des deux narines en même temps, s’il s’accompagne de douleurs de tête, de fièvre, de vertiges ou d’autres symptômes généraux, mieux vaut appeler le 15 pour avoir un avis en urgence.
Si les saignements récidivent régulièrement du même côté, au moindre traumatisme, voire spontanément (en cas de fortes chaleurs ou dans la nuit, par exemple), il est utile de consulter un médecin ORL. Il examinera les fosses nasales et pourra procéder à une cautérisation de la tache vasculaire, devenue trop fragile.
Nous avons examiné l’origine des produits de seconde vie proposés par plusieurs grandes enseignes. L’appellation s’avère être un fourre-tout, jetant le doute sur l’intérêt environnemental d’une partie de l’offre. Nombre de ces produits dits « de seconde vie » n’en ont, en réalité, jamais vécu de première.
Le concept de « seconde vie » se fait peu à peu une place en magasins. Dans ce Decathlon de banlieue parisienne, impossible de rater le rayon dédié, à droite après l’entrée : sous un panneau de couleur verte vantant du matériel « garanti et prêt pour une nouvelle vie », se trouvent ce jour-là une quinzaine de vélos pour enfants, autant de trottinettes électriques mais aussi quelques dizaines de vêtements et paires de chaussures, tous pas tout à fait neufs et à prix réduit. Dans le Darty voisin, des affiches, également sur fond vert et agrémentées d’un symbole évoquant l’économie circulaire, distinguent les modèles de seconde vie. Ils sont disséminés dans le magasin : une série de smartphones, mais aussi quelques fours ou cafetières expresso. Un nombre croissant d’enseignes commencent à proposer de telles offres à côté de leurs gammes de produits neufs. Une bonne nouvelle pour la planète ? À voir. Leur conception de la seconde vie est bien vaste. Au point que parfois, l’appellation semble usurpée, et leur intérêt environnemental surévalué.
Retours clients, modèles d’exposition… Les produits ont-ils vraiment eu une première vie ?
Si tous les produits vendus sous cette appellation sont vérifiés et au besoin remis en état, leur origine est plus variée qu’on pourrait le penser. Seule une partie ont réellement été utilisés pendant quelque temps par des consommateurs, à l’instar du matériel de camping ou de fitness issu du service de location Decathlon, revendu au rayon seconde vie. D’où viennent les autres ? Pour une part non négligeable, de retours clients. « Il peut s’agir d’un appareil ayant connu une panne à la mise en service, ou de clients qui changent d’avis dans les 15 jours suivant l’achat », explique Martin Aunos, directeur de la seconde vie du groupe Fnac Darty. Dans ce dernier cas, le produit n’est plus tout à fait neuf, sans pour autant avoir été véritablement utilisé. Le concept de seconde vie commence déjà à se troubler.
Plus surprenant, la mention est aussi utilisée pour écouler des articles n’ayant jamais quitté le magasin : les modèles d’exposition. Cela représente moins de 5 % de l’offre chez Fnac Darty mais chez Ikea, où les espaces seconde vie vendent 2 millions de produits par an, la proportion monte à un tiers, selon les chiffres transmis par les deux entreprises à Que Choisir. Enfin, des modèles incomplets ou ayant été abîmés, lors de la livraison par exemple, se retrouvent aussi dans ces rayons. C’est le cas de ce réfrigérateur à la porte cabossée chez Darty, ou de ces baskets avec un lacet manquant chez Decathlon. Si bien que l’appellation seconde vie sert aussi à vendre des produits… qui n’ont pas connu de véritable première vie !
La pratique agace certains observateurs. « Arrêtons de confondre "seconde main" ou "seconde vie" avec "produits défectueux" », implore Coline Laurent, experte du réemploi. Elle estime trompeur l’emploi de ces termes pour des produits jamais utilisés : « À mon sens, leur empreinte carbone est bien celle d’un produit neuf, car elle n’a pas pu être amortie par un utilisateur précédent. »
Attention à la confusion entre seconde vie et reconditionné
La réparation d’appareils, de vêtements ou de jouets pour permettre leur revente est un levier efficace de réduction des déchets. Mais par leur caractère fourre-tout, ces offres de seconde vie n’y participent que partiellement. Acteur historique du reconditionnement d’appareils électroménagers, le réseau d’entreprises d’insertion Envie s’inquiète de voir les grandes enseignes privilégier les modèles les plus faciles à remettre en état : « Les retours clients et les modèles d’exposition sont généralement des appareils fonctionnels, ou presque, relève Guillaume Balas, délégué général de la fédération Envie. Rien à voir avec le processus industriel de reconditionnement mené chez Envie, avec diagnostic des appareils, réparation et changement des pièces d’usure. »
Dès lors, faut-il rester à l’écart de ces offres ? Pas forcément. « Que vous achetiez un réfrigérateur ayant déjà servi 10 ans ou un modèle d’exposition, vous éviterez dans les deux cas qu’un appareil devienne un déchet », souligne Coline Laurent. Toutefois, la plus-value environnementale sera plus importante dans le premier cas. « L’enjeu du développement de l’offre seconde vie est de revaloriser des produits qui peuvent l’être, en les proposant à un prix accessible et en évitant de les jeter », argumente Anthony Le Mens, responsable seconde vie de Decathlon.
De simples bons plans avec un habillage écologique ?
Reste le choix des mots. L’expression « seconde vie » offre, dans certains cas, un habillage écologique bien pratique pour des rebuts du système de distribution – ils pourraient plus simplement être vendus comme « bons plans » ou produits « déclassés », sans connotation verte. Les enseignes assument l’appellation, qui a l’avantage d’être facile à comprendre et de s’appliquer à des produits d’origines différentes. « Ils ont connu une première vie, plus ou moins longue selon les cas », avance Anthony Le Mens – à l’exception des produits abîmés, reconnaît-il. « L’expression nous paraît adaptée pour désigner ces produits non neufs, qui ont connu une première vie soit chez un client, soit en magasin », ajoute Martin Aunos, pour Fnac Darty.
Faire le ménage dans l’emploi de l’appellation n’est pas si simple. Contrairement au terme « reconditionné », l’expression « seconde vie » ne dispose pas de définition spécifique dans la loi. « Elle désigne a priori des biens d’occasion », estime la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Or les biens d’occasion bénéficient, eux, d’une définition légale dans le Code du commerce : elle inclut aussi bien les produits ayant eu un premier utilisateur que ceux ayant « subi des altérations ne permettant pas leur mise en vente comme neufs ». Difficile d’écarter les produits abîmés et les modèles d’exposition, donc… En revanche, les fins de série que proposent certaines enseignes sous le nom de « seconde vie » (on en trouve parfois chez Ikea) sont clairement hors des clous : il s’agit de produits à l’état neuf.
Une chose est sûre : si différentes filières sont regroupées sous la bannière « seconde vie », l’acheteur ne doit pas être laissé dans le flou. « Le vendeur est tenu de délivrer une information claire au consommateur sur les caractéristiques essentielles du bien », rappelle-t-on à la DGCCRF. État d’un modèle d’exposition ou défauts éventuels d’un retour produit doivent donc être clairement indiqués.