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Alerter et agir sur l’étendue de la pollution plastique dans le monde, c'est dans ce but-là que Rosalie Mann a créé en 2018 No More Plastic, une association à but non lucratif. Après avoir épluché de très nombreuses études scientifiques sur ce matériau, elle publie No more plastic - Comment le plastique ruine notre santé et y alerte méthodiquement sur ce qui pourrait bien être un scandale sanitaire de très grande ampleur. Peu avant sa venue à Nice les 25 et 26 septembre 2024, l’autrice explique pourquoi il y a urgence à déplastifier le monde.
Comment votre prise de conscience sur les dangers du plastique est-elle née?
Mon fils a souffert d’asthme chronique qui s’est compliqué, nous avons passé beaucoup de temps à l'hôpital. Un jour, un urgentiste m’a dit: "tout ça, c'est à cause de la pollution". Un électrochoc. Je me suis dit: "ce n'est pas possible. Comment ça se fait que, dans notre société, on tolère une pollution qui a un impact sur notre santé, celle de nos enfants sans rien faire pour la diminuer?" Mon amie Alexandra Cousteau [militante écologiste, petite-fille du commandant Cousteau] m’a mis en lien avec des scientifiques.
J’ai alors compris que le plastique est certes un produit "fantastique" car très malléable, quasi indestructible, qui nous a permis d'aller sur la lune et a contribué à la modernisation de nos sociétés. Mais il est aussi très toxique. Or, on l’a introduit dans trop de pans de notre quotidien : les jouets d'enfants, les biberons, les tétines, les produits hygiènes… Partout.
En creusant, j'ai découvert que tous nos enfants naissent pré-pollués aux microparticules de plastique, en respirent. Comme ils prennent deux bouffées quand on en prend une, ils en ingèrent même encore plus que les adultes, ce qui crée des problèmes d’asthme mais pas que… J’ai trouvé absolument incroyable qu'un sujet aussi important ne soit pas au centre du débat public. L’impact du plastique sur l’environnement n’est que la partie visible de l'iceberg. Le vrai sujet, c’est celui de la santé humaine et de l'avenir de l'humanité.
Concrètement, comment le plastique nous contamine-t-il?
Aujourd’hui, on vit davantage à l’heure du plastique que du numérique, on consomme, on produit, on vit plastique. Ne serait-ce qu’en respirant car il y a des nanoparticules de plastique dans l’air. Car tout ce qui contient du plastique en génère tout au long de son cycle de vie.
Quand vous courrez avec des baskets aux semelles en plastique, à chaque pas, le contact avec le sol provoque une abrasion qui crée des nanoparticules. Celles-ci se retrouvent dans l’air, puis dans le sol et finissent dans l’océan. Même chose avec les pneus de voiture, de vélo ou encore nos vêtements qui en lâchent au lavage mais aussi à l'usage.
Le frottement d’un habit synthétique crée une usure, donc une dispersion. Il y en a aussi dans tous les produits emballés dans du plastique : eau en bouteille, cosmétique. Mais il y a aussi des plastiques "cachés": les chewing-gum, notamment, sont en plastique sauf quand ils portent la mention "plastic free". Tous les sachets de thé contiennent des filaments de plastique qui se retrouvent dans votre boisson…
Pourquoi les femmes sont-elles plus vulnérables aux dangers du plastique?
Les femmes créent davantage d'œstrogènes: à la puberté, lors des menstruations, à la ménopause, pendant la grossesse, avec la lactation... Conséquence: nos organismes stockent aussi davantage les perturbateurs endocriniens présents dans ces nanoparticules de plastique (même si on en retrouve aussi, dans une moindre mesure, dans les testicules des hommes).
Or, aujourd'hui, toute la cosmétique propose des produits de beauté emballés massivement dans du plastique. L’autre scandale, ce sont les tampons ou encore les serviettes hygiéniques composées à 90% de plastique. Même les culottes menstruelles sont faites en nylon ou en polyester…
C’est d’ailleurs par cette consommation que les femmes des pays riches sont beaucoup plus exposées à cette pollution que celles vivant dans des pays en voie de développement, qui n'utilisent pas 15 produits d’hygiène ou cosmétiques par jour et n’ont pas forcément accès à ce type de protections hygiéniques.
Certes, ces dernières sont impactées par les montagnes de déchets plastiques qui se déversent dans ces pays mais nettement moins que nous via la consommation. Le risque, c’est l’augmentation de pathologies comme la maladie de Crohn, l’endométriose, le cancer du côlon, du sein, l’infertilité.
n quoi les microplastiques contribuent-ils au changement climatique?
Tout ce qui contient du plastique dégage des gaz à effet de serre et pas uniquement lors de la conception. Prenons l’exemple de nos lunettes de soleil: à chaque fois qu’elles sont en contact avec des UV, elles en émettent une petite quantité. C’est le cas des routes, des pneus de voitures, des immeubles… Une étude très importante, sortie en 2019 et réalisée par une chercheuse à Hawaï, met en évidence cela. Donc, si on veut régler la question du changement climatique, il faut s’attaquer à cette pollution et donc à la consommation et à la production de ce matériau.
Vous dénoncez aussi vivement ce mythe du recyclage, qu’on nous vend comme un acte citoyen et vertueux. Pourquoi?
Le recyclage est pire que le mal lui-même, c’est un non sens sanitaire. Il est prouvé scientifiquement que le matériau plastique recyclé va être encore plus toxique en générant beaucoup plus de particules. Cela aggrave le changement climatique en favorisant les émissions de gaz à effet de serre.
Je ne dis pas, pour autant, qu’il ne faut plus trier ses déchets. Le sujet n’est pas, non plus, de ne plus ramasser les plastiques avant qu’ils n’arrivent à la mer. L'hypocrisie se joue après. Il faudrait se demander comment détruire ce plastique plutôt que de le recycler et surtout comment en produire moins.
On nous annonce 600 millions de tonnes de plastique produites par an d’ici à 2030, autrement dit demain. Le recyclage n’est en aucun cas une solution ou un premier pas, c’est une aggravation. C’est comme si, face à une maison en feu, vous aidiez les pompiers en ajoutant un peu d’essence sur les flammes. Réveillons-nous!
Face à ce constat, comment agir? Et surtout, est-ce à nous, citoyens, de le faire?
La première des actions, c’est d’être au courant. Quand on ne sait pas, on subit sans comprendre. Assimiler pourquoi et comment la pollution plastique nous contamine, c’est très important. Quand vous avez vos règles et que vous êtes enceintes, c'est d’autant plus important d’éviter de s’exposer à ce type de produits. Tout comme éviter de chauffer des contenants en plastique (même s’il est écrit dessus que c’est possible), de ne jamais mettre de plastique dans le lave-vaisselle car la dispersion des nanoparticules va tout contaminer… Je donne énormément de solutions dans mon livre. Pour les enfants: bannir, par exemple, les vêtements en polyester, les biberons et les gourdes en plastique.
Pour autant, difficile de faire autrement: le consommateur n’est pas responsable de cette société plastique qu'on lui sert…
Oui, même s’il existe de nombreux petits gestes pour se prémunir de ses dangers, évidemment qu’il n'est pas responsable! En tant que citoyens, on a, en revanche, la possibilité de demander à nos gouvernements de faire le nécessaire, c’est ce que nous faisons au sein de notre association No more plastic. Je veux réveiller l’opinion publique sur l’impact sanitaire du plastique.
Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas de campagne de sensibilisation contre le cancer pour les moins de 50 ans, pour les enfants quand on observe la courbe affolante et exponentielle des cas chez les patients jeunes. Au lieu de cela, le gouvernement va augmenter la TVA de 5,5% à 20% sur les bouteilles en plastique. Cela veut dire encore et toujours demander aux consommateurs de payer plus et d’endosser la responsabilité du problème.
C’est une diversion, une hypocrisie: pourquoi n’oblige-t-il pas plutôt les industriels à vendre l’eau dans des bouteilles en verre? Les matériaux innovants, comme du verre plus léger et solide existent, mais on a investi des milliards dans le recyclage des plastiques donc on persiste dans ce sens.
Vous alertez d’ailleurs les consommateurs sur les dangers des produits en plastique recyclés, très mis en avant par le marketing dit “responsables”…
Il faut fuir les produits en plastiques recyclés, ils sont encore plus dangereux. C’est le cas des gourdes en plastique ou encore des vaisselles réutilisables des fast food, qu’on nous vend comme une avancée. A mesure qu’elles sont lavées, elles se dégradent et lâchent encore plus de nanoparticules. Tout cela n’est pas de la faute des consommateurs mais des décideurs. Mais nous ne sommes pas encore au point de non retour, donc il faut propager au maximum l’information pour arrêter le cercle vicieux.
Quelles sont les solutions innovantes repérées par votre association?
Aujourd'hui, sur les 460 millions de tonnes de plastique produites chaque année, plus de 50% le sont dans les domaines de l’habillement et de l’emballage. La bonne nouvelle, c’est que rien qu’en s'attaquant à ces deux secteurs, on peut régler 50% du problème.
Il faut cesser d’investir dans les emballages plastiques. En utilisant du vrai carton, sans filaments de plexiglas ou de plastique, comme c’est le cas par exemple dans les gobelets. Le verre ultra léger, quasi incassable, est tout à fait à notre portée technologiquement.
Pour les vêtements, on a les moyens de faire nettement mieux. La mode aujourd’hui, c’est 70% de plastique. Tout ça impacte notre santé. Quand vous portez des habits synthétiques (en polyester, en polyamide), vous ingérer des nanoparticules de plastique par les pores de votre peau… sans le savoir ! Il faut se tourner vers des matières premières naturelles, comme la laine.
Un exemple, qui va vous parler sur la Côte d’Azur: le vêtement qui pollue le plus la mer et l’océan, c'est le maillot de bain, presque toujours conçu en fibres synthétiques. Quand vous nagez, avec l’usure, vous laissez des nanoparticules dans l’eau.
Or, on est capable de faire des maillots 100% laine et waterproof… que j’ai testé et validé. Avec des étudiants de l'Institut français de la mode, nous avons d’ailleurs présenté une collection 100% laine. Toutes ces innovations existent, des salons entiers y sont consacrés. Pourquoi ne les voit-on pas dans nos industries, à grande échelle?
Comment contraindre les industriels à faire autrement?
Mettons en place une taxe microplastique payée par les industriels qui consciemment continue d’en produire. Celle-ci pourrait être calculée au prorata de ce qu’ils utilisent. Et là, les choses bougeront. Au lieu de ça, les pouvoirs publics plaide pour le 100% plastique recyclé d’ici à 2030. Où est passé le sens critique?
Pour rencontrer l’autrice de "No more plastic - Comment le plastique ruine notre santé" (éditions La Plage) https://www.fnac.com/a19008154/Rosalie-Mann-No-more-plastic
rendez-vous le 25 septembre 2024 à 17 heures à la Fnac de Nice.
Rosalie Mann donnera une conférence le 26 septembre 2024 au Nice climate summit.
Directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Nathalie Gontard étudie le plastique depuis plus de 30 ans. D’abord fascinée par "son côté fantastique", cette experte mondiale de la matière s’est vite alarmée de sa folle prolifération, remplaçant des emballages traditionnels plus vertueux. Autrice de l’enquête Plastique, le grand emballement (éd. Stock), la scientifique en décrypte les dangers et met en garde sur le mythe du sacro-saint recyclage.
Existe-t-il de "bons" plastiques?
Tous présentent des dangers importants, pour nous et pour les générations futures. On parle souvent "du" plastique. En réalité, il en existe des milliers de sortes, de polymères, d’additifs, d’usages... Nous avons accumulé 8 milliards de tonnes de plastiques sur Terre pour 9 milliards de tonnes produites. C’est colossal! En poids, il y a sur notre planète 150 fois plus de plastique que d’humains. Produire du plastique, c’est produire du danger sur plusieurs siècles.
Les plastiques ne polluent-il que quand ils deviennent déchets?
C’est une idée reçue. Le plastique pollue dès qu’il est produit. Lorsqu'on traque les micro plastiques présents dans les glaces de l'Arctique, on se rend compte qu’ils viennent des constructions de bâtiments. Ceux qu’on retrouve dans les eaux douces proviennent majoritairement des vêtements qui lâchent des micro-plastiques au lavage. Dans l’air, ce sont les pneus et leur usure sur la route. Oui, les déchets plastiques jetés dans la nature sont un problème mais il ne faut pas se focaliser uniquement là-dessus.
Quels sont les plastiques qui se recyclent?
Actuellement, à l’échelle de l’Union européenne, il n’y a que les bouteilles en PET qui bénéficient d’une filière de recyclage. Ceux-ci sont collectés, broyés, décontaminés dans de gros réacteurs. Mais pour en refaire des bouteilles, on les mélange tout de même à nouveau avec des polymères natifs car l'étape de décontamination dégrade la matière.
"En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement"
Les industriels jouent sur le côté cycle éternel de la bouteille et de son recyclage. En réalité, il leur faut 2 à 3 bouteilles pour en refaire une. Ces bouteilles en PET représentent moins de 1% de tous les plastiques qu’on utilise.
Que deviennent tous les autres plastiques?
Pour tout le reste, il ne s’agit pas de recyclage mais de "décyclage". C’est-à-dire qu’on va chercher de nouveaux débouchés pour cette matière plastique dégradée qui ne pourra pas ravoir le même usage. En le transformant, par exemple, en chaises et salons de jardin, en polymères recyclés pour des polaires... Oui, on lui donne une nouvelle utilité au lieu de le jeter, ça rassure. Mais cela ne contribue pas à réduire la pollution plastique.
En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement et de façon rapide en micro et nano particules. En plus de ça, on crée de nouvelles filières industrielles… qui vont avoir besoin de déchets pour fonctionner. Donc cela crée une dépendance aux déchets plastiques, qui pérennise la pollution plutôt que de la réduire.
Est-ce que l’extension des consignes de tri va dans le bon sens?
Cela brouille les pistes en donnant l’impression que tous les plastiques sont recyclés. Mieux vaut énoncer une solution simple : se passer des plastiques inutiles. On peut y arriver! Les gourdes sont rentrées dans les mœurs et personne ne regrette les sacs plastiques à la caisse des supermarchés. Mais pour cela, il faut des messages clairs des pouvoirs publics.
"Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique"
On ne peut pas en vouloir aux industriels de communiquer sur leur produit. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. C’est au gouvernement de légiférer, de faire pression et d’aider les industriels à prendre le virage. Par exemple: standardiser les pots en verre pour les yaourts, mettre en place une consigne… Il faut aussi permettre aux consommateurs d’y voir plus clair. Avec, notamment, un étiquetage de tous les biens et services contenant du plastique.
Vous dites qu’il faut aussi revoir nos mentalités…
Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique et se pencher d’urgence sur l’usage qu’on en fait. Car le plastique ne sert plus notre bien-être : on en respire, on en mange, on en boit... Notre société a investi massivement là-dedans, même dans des secteurs où on n'en avait pas besoin.
"Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?"
Il est presque impossible de sortir, de s'habiller sans avoir affaire au plastique. Or, on pourrait faire autrement. Il faut aussi se questionner plus largement sur notre façon de consommer. On est tous conditionnés pour accumuler le maximum de biens matériels. Et si le vrai luxe, aujourd’hui, c’était le temps, d'autres formes de bonheur? Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?
Des capsules de lessive et des tablettes lave-vaisselle débarrassées de l'inutile. Sans matières controversées, sans plastique, ultra-concentrées et livrées dans une boîte en carton. Pas mal, non ?
Découvert vidéo Facebook, les avis disent que la lessive sent très bon et pas de plastique...
1# Eviter les emballages et contenants en plastique
Pour lutter contre la pollution plastique, rien de tel que d’éviter d’acheter des produits emballés. Les boutiques de vente en vrac permettent de se servir directement dans ses propres contenants. Si l’habitude n’est pas toujours facile à prendre, vous pouvez y aller par étape et commencer par privilégier les contenants et objets réutilisables comme les gourdes, les sacs de courses en tissu mais aussi les produits lavables comme les cotons à démaquiller ou encore les éponges. Sur son site, l’association Zéro waste, qui se décline sur tout le territoire, propose des astuces, des tutos et prodigue des conseils pour réduire les emballages.
https://www.zerowastefrance.org/
2# Privilégier le verre et recourir à la consigne
Selon une enquête Ipsos publiée récemment, 90% des Français adhèrent à la consigne de la bouteille de verre. Ils sont ainsi plus de 9 sur 10 à se dire "prêts à rapporter leurs emballages de boissons consignés". Le principe est simple : vous payez un tout petit peu plus cher en échange du prêt du contenant. Né dans le Var, le réseau de La consigne de Provence offre cette possibilité dans plusieurs points de dépôts de ce département et des Alpes-Maritimes. L’association, qui nettoyait 3000 bouteilles par an lors de son lancement en 2018, en nettoie désormais 30 000. Pour avertir le consommateur, une petite mention est apposée sur les produits : “Rapportez-moi pour réemploi.”
https://www.laconsignedeprovence.fr/
3# Appliquer les consignes de tri et de recyclage
Seuls 25% du plastique est recyclé mais appliquer autant que faire se peut les consignes de recyclage, c'est déjà enrayer une partie de la pollution plastique. Car tous les plastiques ne sont pas recyclables. Parmi ceux que vous pouvez recycler, on trouve ceux de type PET ou PEHD. Les premiers représentent les plastiques les plus répandus et sont souples et légers, explique le site Selectra. Ce sont les bouteilles à boisson, les détergents, les bouteilles d’huile de cuisine. Les seconds se présentent plutôt sous une forme opaque et solide. Ce sont les produits cosmétiques, les bouteilles de lait et les emballages semi-rigides. Pour trouver des informations liées à votre commune, vous pouvez vous rendre sur le site de Citeo qui explique les consignes de tri.
https://www.citeo.com/
4# S’informer (sans stresser) et sensibiliser son entourage
Plusieurs sites permettent d’en savoir plus sur l’utilisation des plastiques et la crise qu’ils provoquent. Parmi eux, “The plastic solutions review”, un site (en anglais) qui offre un digest des solutions mises en œuvre pour lutter contre le plastique. Les scientifiques qui l’animent analysent aussi la pertinence des solutions proposées pour lutter contre la pollution plastique. Le site de l’Ademe, également, regorge de bonnes idées et de conseils, parmi lesquelles, les “fausses bonnes idées” pour lutter contre la pollution plastique. Enfin, des sites spécialisés comme 60 millions de consommateurs permettent aussi de trouver des informations claires concernant le plastique.
Site de The plastic solutions review https://plasticsolutionsreview.com/about-the-plastic-crisis/
Site de l'Ademe https://www.qqf.fr/infographie/75/ocean-plastique-montagne-solutions
5# Participer à des initiatives de nettoyage
Vous pouvez aussi joindre des groupes locaux pour nettoyer les plages, les parcs ou les rivières et sensibiliser autour de vous à la pollution plastique. Qu’elles aillent sous l’eau ou sillonnent les plages pour collecter les déchets, les associations spécialisées offrent l’opportunité de mettre la main à la pâte. Surfrider, plogging, nous avons sélectionné quelques-uns des acteurs locaux.
https://www.clubanao.org/
https://agirrr.fr/
https://surfrider.eu/
Ce 18 mars, c’est la Journée mondiale du recyclage. Mais derrière ce mot, quelles réalités pour nos déchets? De 2013 à 2020, Flore Berlingen a été directrice de l’association Zéro waste France qui promeut la réduction des déchets à la source. Autrice de plusieurs enquêtes sur le sujet, dont "Recyclage, le grand enfumage", elle alerte sur une économie circulaire trop souvent "alibi du jetable" et plaide pour des solutions plus durables.
Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr Publié le 18/03/2023 à 08:30, mis à jour le 18/03/2023 à 08:39
Pourquoi on en parle?
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, 29% des Français, et même 33% des plus de 55 ans, placent les déchets ménagers ou plastiques parmi les problèmes environnementaux "les plus préoccupants". Et nous en produisons beaucoup. En 2021, un Français jetait en moyenne 561 kg de déchets par an, selon Eurostat, l’organisme de statistique de l’Union européenne. Soit 31 kilos de plus que la moyenne européenne. Face à ces volumes importants, le recyclage est souvent présenté comme la solution providentielle. Une lecture qui "dissimule la réalité", met en garde Flore Berlingen, autrice de l’enquête Recyclage, le grand enfumage*. Elle livre son analyse:
"La réalité, c’est que nous sommes dans une surproduction du fait de l'omniprésence du jetable dans notre vie. Il y a les objets et emballages à usage unique mais aussi toute une partie de nos biens de consommation qui ne sont pas suffisamment durables: vêtements, mobilier, équipements électroménagers et électroniques... C’est du jetable élargi. Le recyclage est présenté comme une solution pour rendre tout ça soutenable et c'est là que réside l'illusion", analyse-t-elle.
La vérité sur les filières de recyclage
"Cela prend des années, voire des dizaines d'années, de mettre en place ces filières de recyclage. Il ne suffit pas que la technologie existe. Pour passer de recyclable à recycler, il faut cocher pas mal de cases. Il faut le geste de tri, un point de collecte, une logistique, un centre de tri, des technologies de recyclage à un stade mature, des usines pour prendre en charge les flux de matière. Il faut que celles-ci puissent être soutenables économiquement donc qu’il y a ait une demande de matière recyclée à des prix suffisamment élevés pour que ça rémunère correctement les acteurs de la chaîne. Bref, cela fait énormément de conditions à réunir pour que techniquement et économiquement et logistiquement ce soit possible. C'est pour ça que, très souvent, un objet ou un emballage qualifié de recyclable et n’est en fait pas recyclé."
"En France, le choix, par les producteurs ou conditionneurs, de matériaux non recyclables entraîne ainsi le gaspillage de 500.000 tonnes de matières plastiques chaque année, dont la seule destination possible est l’incinérateur ou la décharge".
Flore Berlingen
"Il y a eu une évolution car le recyclage a subi beaucoup de critiques, je n’ai pas été la seule à porter ce message. Depuis 2019-2020, il y a eu une multiplication des reportages, des enquêtes (Les Plastiqueurs, de Dorothée Moisan, Sur le front - La Face cachée du recyclage…). Cela a mis la pression sur les responsables des filières pour aller plus loin. Mais ce n’est pas suffisant."
Comment réduire l’utilisation du plastique?
"C’est d’abord du côté des fabricants et des producteurs qu’il faut agir. Ça ne suffira pas de sensibiliser le consommateur qui est exposé à une pression marketing et commerciale absolument écrasante! On le voit pour les produits suremballés de l’agroalimentaire mais aussi sur les vêtements avec la fast fashion. Comment enrayer la surconsommation si ces géants de la fast fashion continuent leur marketing. Ce qu’il faut, ce sont des leviers réglementaires, fiscaux, pour encadrer la production. Cela peut paraître radical mais je revendique le fait qu’on encadre plus la liberté d’entreprendre. Si elle se traduit par la mise sur le marché de produits absolument nocifs pour notre environnement, notre avenir, notre santé, cela n’a plus aucun sens.
Pour le consommateur, la première étape pour le faire, c’est de prendre conscience du côté hyper récent de tout ça et du fait que revenir à un niveau de consommation plus raisonnable, c'est pas revenir à l'âge des cavernes.
Les premières bouteilles en plastique apparaissent dans les années 1960. Les pots de yaourt en 1971. La bouteille d’eau petit format est apparue au début des années 1990, les gourdes de compote individuelles en 1998", Flore Berlingen, autrice de Recylage, le grand enfumage
"J’ai l’impression que cette réalité-là n’est pas vraiment perçue. On met souvent en cause les boomers et les Trente Glorieuses en disant que c’est à ce moment-là qu’on est passé dans l’air de la surconsommation. En vérité, ça s'est exacerbé depuis les années 90 et 2000."
La consigne des bouteilles en plastique, une bonne idée?
Le Ministère de la Transition écologique a lancé une concertation sur la mise en place éventuelle de la consigne de bouteilles en plastique. "Ce sujet-là me désespère un peu. On en est à se focaliser sur comment mettre la main sur ces fameuses bouteilles en plastique et quid du reste des déchets qui sont tout aussi polluants, qui ont moins de valeur économique? Et de la réduction du nombre de bouteilles en plastique qu’on utilise? La pertinence serait de parler de réemploi, et il n’y a pas que la consigne qui permet de se débarrasser des emballages! Le fait de réutiliser ses propres contenants, de plus facilement se faire servir dans sa bouteille réutilisable ou dans sa boîte est une solution qui est déjà à l'œuvre à certains endroits mais pour laquelle il n’y a pas d’incitation massive, même si c’est autorisé."
Contre le tout emballage, de multiples alternatives
Chaîne de lavage des bouteilles et bocaux, soutien au vrac, standardiser les emballages pour faciliter leur réemploi… De nombreuses alternatives existent ça et là. "C’est complètement des choses à faire avancer et certaines avancent. Il existe de nombreux projets dans le champ de la consigne clé en main avec lavage. Il faut viser une panoplie de solutions différentes et non pas une solution unique standardisée pour ne pas reproduire les logiques qui nous ont amené là où on en est. Favoriser des circuits de production et de consommation hyper locaux en est une."
Quand on a une vente directe entre un producteur et un consommateur, on utilise moins d‘emballage autour du produit, pour le transport, etc.", Flore Berlingen
"Et des mécanismes de réemploi peuvent très facilement s'appliquer dans ce cadre là: vous pouvez ramener votre boîte d'œufs, vos bocaux, vos cagettes au producteur. Chaque territoire peut d’ailleurs localement imaginer sa solution et sa propre boucle. On a tellement ce logiciel de l’industrie et de la grande échelle en tête qu’on veut forcément faire la même chose en réutilisable. Au contraire! Il faut essayer de déconstruire d’abord les choses et de voir quelles sont les solutions les plus simples."
*Recyclage, le grand enfumage - Comment l'économie circulaire est devenue l'alibi du jetable, Flore Berlingen, éd. Rue de l'Echiquier.
L'avenir de notre planète passe par la jeunesse ! Océano pour tous avec le Musée Océanographique de Monaco sensibilise les pitchounes à éveiller leur conscience écolo et ça passe par toute une opération avec les établissements scolaires azuréens.
Océano pour tous, c'est un concours pédagogique organisé depuis près de 10 ans par le Musée Océanographique de Monaco avec la Fondation Princesse Charlène et l'Éducation Nationale en France et en Principauté.
Concrètement, depuis 2014, le Musée cherche à sensibiliser les plus jeunes en faisant connaître, en donnant le goût et l'envie de protéger les océans et les mers, dont celle qui nous concerne le plus sur le territoire azuréen, la Mer Méditerranée.
« Oceano pour Tous » et partout en France, Europe et plus
Si l'initiative est monégasque et en partie française, elle a su s'exporter. À la fois présente en Italie, dans huit départements français, dans les DOM-TOM, le concours se lance également sur le continent africain. Une classe sénégalaise et deux classes qui proviennent de quartiers difficiles de l'Afrique. Le concours s'adresse en priorité à des collèges qui sont en zone d'éducation prioritaire aussi, qui sont en zone rurale.
Projet pédagogique main dans la main entre les élèves et les profs
Les enseignants, les professeurs qui portent les projets, travaillent avec les élèves dans la découverte de l'océan et dans la mise en place d'actions concrètes pour sensibiliser d'autres élèves. Ils soulignent l'impact provoqué par la pollution plastique au niveau des écosystèmes des espèces marines, pour ensuite proposer des actions à mettre en place au sein du collège, soit au niveau du quartier. Au-delà du niveau scolaire, les équipes travaillent souvent en collaboration avec des associations locales ou même des mairies qui soutiennent leurs actions.
Il s'agit bien d'un concours ! L'idée, c'est d'accompagner au maximum toutes les classes via des ateliers à distance. Il y a un lien direct avec les objectifs de développement durable, pour la protection, la compréhension du monde marin, le changement climatique. Chaque classe va produire une vidéo dans laquelle elle va pouvoir présenter au jury, l'ensemble des actions menées. Résultat en juin !
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Découvert par vidéo Jamy Gourmand Épicurieux
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Je valide également le dentifrice de la marque Cozie, goût/texture qui se rapproche d'un dentifrice traditionnelle et flacon en verre consigné.
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Découvert par Youtube Une Fleur parmi les fleurs https://www.youtube.com/watch?v=PbcNn_NX2Gk