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Et si la zone des Tourrades telle que nous la connaissons actuellement changeait enfin de visage? C’est en tout cas la volonté de l’agglomération Cannes Pays de Lérins qui, lors du conseil communautaire de rentrée qui s’est déroulé ce vendredi, a délibéré sur une convention de partenariat technique et financier entre la CACPL et les communes de Cannes et de Mandelieu-la-Napoule pour des études de requalification de la zone d’activité.
L’objectif affiché? Réaménager la zone en un véritable quartier de vie, en lieu et place d’une zone uniquement commerciale faite de hangars en plus ou moins bon état.
"Sortir de cette urbanisation archaïque"
"Les Tourrades est une grande zone commerciale privée qui a été réalisée dans les années 70 sans la prise en compte de l’environnement, ni de voies de circulation, ni de la sécurité, explique Sébastien Leroy, vice-président de l’agglomération et maire de Mandelieu. Aujourd’hui, l’idée est de sortir de cette urbanisation archaïque pour accompagner les propriétaires à transformer ce quartier, et que nous, en tant que puissance publique, on puisse créer un lieu de vie, un cadre de vie qui soit sécurisé, propre, résilient aux inondations, et que l’on efface cette architecture métallique d’entrepôts pour en faire un beau quartier."
Comment cette transformation sera traduite concrètement? "Nous souhaitons mettre en place un système financé par le public pour un projet qui pourrait être opportun, utile et capable de répondre aux besoins environnementaux notamment, et permettre aux propriétaires de faire fructifier leur patrimoine et transformer leur bien, reprend Sébastien Leroy. C’est vertueux car ça permet de bénéficier d’un aménagement global efficace, résilient, utile aux citoyens, et de gommer cette surcommercialisation dépassée, qui n’a plus de sens, avec des bâtiments qui sont pour la plupart dans un mauvais état."
Une étude à 80.000€ HT
Afin de requalifier les espaces économiques et d’apporter une mixité fonctionnelle, une réalisation de logements pour répondre aux besoins définis dans le Programme Local de l’Habitat intercommunal (PLHi) sera réfléchie.
Si le projet, qui n’en est qu’à son prémisse, ne verra pas le jour avant plusieurs années, la phase d’étude s’apprête à être lancée. Son coût prévisionnel est de 80.000€ HT répartis par tiers entre les parties (34% pour la CACPL, 33% pour Cannes, et 33% pour Mandelieu).
Le début d’un véritable changement pour une zone souvent victime de son succès.
Alpha, c’est le petit nom du futur bâtiment du Pôle de l’innovation dont la première pierre a été posée ce mardi après-midi à Sophia Antipolis à deux pas du campus SophiaTech. Pourquoi Alpha? "Parce que c’est le commencement de l’alphabet grec, explique Jean Leonetti, président de la Casa (Communauté d’agglomération Sophia Antipolis) et du Symisa (Syndicat Mixte pour l’aménagement et l’équipement du plateau de Valbonne) qui porte le projet soutenu par l’État et la Région Sud. Et c’est aussi généralement l’étoile qui brille le plus dans une constellation." C’est bien cela que le futur lieu entend être en entremêlant innovation, entrepreneuriat, recherche académique et collectivités, un concept de fertilisation croisée inscrit dans l’ADN de la première technopole d’Europe.
Alpha dominant
Plus qu’un simple bâtiment, le projet se veut "un Alpha dominant pour rayonner dans la région mais aussi en France et à l’international", souligne Jean Leonetti en étant une vitrine mondiale de l’innovation, reflétant le savoir-faire de Sophia Antipolis et sa capacité à attirer et accueillir les entreprises de demain.
Sa mission? Façonner l’écosystème du futur. Pour ce faire, le bâtiment de 8.500m² accueillera dès la fin de l’année prochaine Eurecom, l’école d’ingénieurs spécialisée en intelligence artificielle et cybersécurité à l’étroit dans ses locaux de SophiaTech. S’y ajouteront quatre incubateurs au nombre desquels TechForward axé sur les technologies numériques; Provence Côte d’Azur pour les biotechnologies et les énergies; les DéCCIdeuses dédié aux entrepreneures et Skema Ventures qui met l’accent sur l’entrepreneuriat international.
Alpha abritera aussi une pépinière et un hôtel d’entreprises dédiés aux startups technologiques innovantes qui trouveront sur place l’ensemble des acteurs de l’accompagnement: partenaires financiers, organismes consulaires, associations d’entreprises, pôles de compétitivité...
Sans oublier un restaurant panoramique, un café-bar pour favoriser les échanges professionnels, un auditorium de 120 places, un showroom technologique qui mettra en lumière les innovations made in Sophia et des espaces de "soft landing" (atterrissage en douceur) destinés à accueillir des entreprises plus matures, françaises ou étrangères, désireuses de tester une première installation sur le territoire.
Le projet d’un montant de quelque 38 ME a été financé à hauteur de 17 ME par le Symisa; 7,5 ME par l’Etat et 13,3 ME par la Région Sud. Renaud Muselier, son président, a d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncer la labellisation du Pôle Innovation en tant que Campus Cyber Région. "Il sera dédié aux entreprises innovantes, à la cybersécurité et à l’intelligence artificielle et contribuera à bâtir une région plus forte, plus compétitive et plus attractive", s’enthousiasme-t-il.
Second souffle
La Maison de l’Intelligence artificielle, créée en 2020 à l’initiative du conseil départemental des Alpes-Maritimes et qui a accueilli plus de 100.000 visiteurs, "retrouvera un second souffle", estime Charles Ange Ginésy, président de la collectivité territoriale qui a cédé le terrain. En déménageant dans le futur Pôle de l’innovation, elle changera également de nom et deviendra la Cité du Numérique et de l’IA.
L’innovation est également présente dans la conception bioclimatique et performante du bâtiment. Alpha disposera d’une installation photovoltaïque de 400m2 qui produira 80 kVA couvrant l’éclairage et 30% de ses postes de travail. Trente-deux sondes géothermiques à plus de 110mètres de profondeur assureront 100% des besoins en chauffage et 83% de ceux en rafraîchissement. Les quelque 43.000m3 de déblais issus des terrassements ont été triés et criblés pour être réutilisés sur le site ou bien à l’entretien des pistes DFCI. De quoi viser la labellisation Bâtiment durable méditerranéen niveau argent et BREEAM niveau Very Good (référentiel de certification environnementale britannique). Si la première pierre a été posée ce mardi, les sous-sols sont, quant à eux, déjà terminés et offriront 240 places de parking aux futurs utilisateurs d’Alpha. Mais il faudra encore attendre une année avant de prendre possession du lieu.
Les bonnes nouvelles s’accumulent pour SafeMap – anciennement MasterMap – et ce ne sont pas ses cofondateurs, Christophe Biondi et Marco Trucchi – respectivement directeur général et président – qui s’en plaindront.
La startup cannoise dont les statuts ont été déposés en septembre vient d’intégrer l’accélérateur Provence Côte d’Azur et de signer un contrat avec une société ferroviaire régionale même si son cœur de cible, ce sont... les routes. Sa solution dérivée de technologies spatiales vise à améliorer l’état des voiries en montrant aux acteurs publics – principalement les collectivités et les départements – celles qui doivent être réparées en priorité. "Donc à allouer de la meilleure façon possible leur budget de maintenance pluriannuel", résument les dirigeants. Avec, comme corollaires, la réduction des dépenses et un confort de conduite aux automobilistes...
IA et GPS intégrés
Safe Map, c’est un boîtier doté d’intelligence artificielle et bourré de capteurs (accéléromètre, gyroscope...) qui se fixe sur le tableau de bord d’un véhicule et qui se branche sur l’allume-cigare. Il enregistre lorsque la voiture roule toutes les vibrations dues à l’état de la route.
Une carte numérique
de l’état des routes par tronçons de dix mètres.
"Le positionnement de ces données est recoupé grâce à un GPS intégré. A chaque passage, elles viennent s’incrémenter dans une base de données. Nous proposons ensuite une carte numérique de l’état des routes par tronçons de dix mètres. L’intelligence artificielle du dispositif est capable de distinguer un dos-d'âne d’un défaut de la voirie et des facteurs correctifs tiennent également compte de la vitesse et de l’état du véhicule. Les vibrations seront plus fortes dans un vieux fourgon, par exemple. Enfin, SafeMap dispose d’un module qui se connecte à Google Street View qui permet aux collectivités de visualiser directement l’état de la route."
Aventure entrepreneuriale
Le concept de SafeMap est né durant la crise sanitaire. "Nous étions tous deux managers dans un cabinet de consulting et recherchions une aventure entrepreneuriale", explique Christophe Biondi. C’est Marco Trucchi qui est à l’origine de l’idée: "Lorsque j’étais enfant, se souvient-il, je fermais les yeux en voiture et essayais de deviner l’endroit où je me trouvais en fonction des mouvements".
Tests concluants
Hébergée à l’hôtel d’entreprises de Bastide Rouge et couvée à ses débuts à Créactive 06, la startup a été lauréate en 2022 du concours européen MyEUSpace et de Galileo Masters – concours mondial d’innovation qui recherche des solutions d’avant-garde utilisant les données de navigation par satellite. "Notre développement a pris un peu de temps car nous travaillons toujours à temps partiel pour d’autres employeurs." Ce qui ne les a pas empêchés de tester leur dispositif pendant plusieurs mois sur les communes de Mougins et de Cannes. Et les résultats sont concluants, se satisfont ses dirigeants qui énumèrent les avantages de SafeMap. "Dans bien des communes encore, c’est un opérateur de la mairie qui sillonne les routes et qui note leur état sur une tablette ou un carnet; c’est à la fois long et subjectif. Tandis qu’il suffit de placer notre dispositif dans un ou plusieurs véhicules de la mairie ou de la police comme l’a fait Mougins et de le laisser travailler. Cela se fait automatiquement. De plus, la carte de l’état des routes est scientifiquement étayée par des chiffres. Nous sommes aussi moins chers que nos concurrents – allemands notamment –, affirment-ils, avec un business model basé sur un forfait fixe de 2.500€ auquel s’ajoute une partie variable suivant le nombre de kilomètres de voiries à cartographier."
Avec plus d’un million de kilomètres de routes en France, les deux startuppers disposent là d’un formidable terrain de jeux. Paradoxalement, c’est avec une société ferroviaire régionale qu’ils viennent de signer un contrat d’un an. "Nos boîtiers mesureront non pas l’état des voies mais les vibrations à l’intérieur des wagons; c’est une expérimentation qui est davantage tournée vers le confort des voyageurs", précise Marco Trucchi.
Une locomotive pour tirer la croissance de SafeMap? Et pourquoi pas?
Face à la vague de commentaires déplorant la difficulté à nouer des amitiés sur la Côte d’Azur, Ophélia décide de créer un groupe afin que celles qui en ont envie se rencontrent.
Le succès est immédiat.
Le groupe Les Copines gentilles est né. Ophélia fait migrer tout le monde sur l'application Telegram pour une meilleure organisation et se met à pied d'œuvre. Le premier événement a lieu le 28 juin sur une plage privée de Cagnes-sur-Mer.
"C’était fou. On était 80 et c’était magique. J’accueillais les filles, toutes timides, qui me disaient 'j'hésitais je connais personne'. J’ai assisté à des scènes lunaires où des filles repartaient bras-dessus bras-dessus. C’est très beau ce qui s’est passé."
Pour rejoindre le groupe Telegram Les copines gentilles, rendez-vous d’abord sur le compte Instagram Les copines gentilles https://www.instagram.com/lescopinesgentilles/ et cliquez sur le lien dans la bio.
L’espèce a été formellement identifiée par le Conservatoire botanique. "L’étang de Fontmerle subit la prolifération d’une fougère aquatique envahissante l’Azolla filiculoides", précise Julie Moziyan chef du service de presse au Département. Cette fougère est une espèce indigène native d’Amérique du Nord et du Sud qui a été introduite en Europe et en Asie du sud-est.
Cette plante aquatique héberge une cyanobactérie symbiote fixatrice d’azote et se reproduit très rapidement par division. "L’Azolla filiculoides a été observée pour la première fois en 1880 dans les Deux-Sèvres, ajoute Madeleine Freudenreich, chargée de mission conservation espèces végétales exotiques envahissantes au Conservatoire botanique méditerranéen. Le statut de ce taxon a été évalué comme "modérée" pour la région PACA et "émergente" dans la partie méditerranéenne. L’espèce est déjà connue dans la région, même si elle se retrouve principalement au bord du Rhône et dans les Bouches-du-Rhône."
Un tapis flottant
Le Département, en lien avec le Conservatoire botanique méditerranéen, analyse le procédé de lutte le plus approprié en lien avec les enjeux du site. Selon l’INVMED, la plateforme d’information et d’échanges sur les espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) des Alpes-Méditerranée, l’Azolla fausse-fougère forme des peuplements denses qui appauvrissent la faune et la flore aquatiques. "Les tapis flottants à la surface de l’eau réduisent l’intensité lumineuse, ce qui empêche la photosynthèse des plantes submergées et les impacte directement, précise l’INVMED. Cette espèce, en forte densité, pourrait entraîner aussi un blocage des échanges gazeux et provoquer des mortalités des poissons et d’autres espèces animales."
Pas d’inquiétude néanmoins pour la faune de l’étang de Fontmerle ou pour la floraison des lotus cet été. "La floraison n’est pas vraisemblablement pas compromise mais peut-être retardée", explique Julie Moziyan.
"Les plantes peuvent être recouvertes mais sur les lotus ce n’est pas problématique, ils ne vont pas être étouffés cette année par les fougères, rassure Madeleine Freudenreich. Les poissons ne sont pas plus en danger que ça. Sur plusieurs années, cela peut avoir un impact s’il y a une forte prolifération. Le principal risque est que les oiseaux peuvent garder des petits fragments de fougères sur les pattes et les disperser. C’est surtout ça l’enjeu, éviter la dispersion ultérieure sur d’autres sites."
Le Département va mettre en place des mesures pour limiter cette colonisation. "Le procédé de lutte demandera vraisemblablement l’usage d’un bateau adapté avec un aspirateur utilisé habituellement pour les lentilles d’eau. Nous sommes à la recherche d’un prestataire disposant du bateau et de l’outil peu répandus dans notre région."
"La technique consiste à nettoyer la surface du plan d’eau en aspirant même les petits fragments d’Azolla, ajoute Madeleine Freudenreich. Cette action a très peu d’impacts sur le milieu."
Des méthodes d’éradication biologiques telles que l’introduction du coléoptère Stenopelmus rufinasus ont aussi été expérimentées avec des résultats satisfaisants aux États-Unis ou en Europe.
Des congés, Steven Le Bris n’en prend jamais. Pourquoi faire? L’ingénieur informatique se passionne pour son métier.
Mais voilà que le jeune homme à la longue barbe blonde se retrouve en vacances pendant une semaine. Un laps de temps bien trop court, diraient certains. Une éternité, selon lui.
"N’ayant pas envie de m’ennuyer ou de jouer à des jeux vidéo toute la journée, je me suis dit que je pouvais offrir de mon temps pour réparer des ordinateurs gratuitement."
En un seul clic, Steven Le Bris poste une publication sur un groupe Facebook dédié aux habitants de Grasse, cité dans laquelle le Breton s’est installé il y a un an et demi.
"Je m’attendais à retenir l’attention de deux ou trois personnes. Confier un ordinateur à un inconnu, ce n’est pas rien. Il y a tellement de données personnelles à l’intérieur." En quelques heures, Steven Le Bris croule finalement sous les messages.
Tant de demandes auxquels le salarié de l’ESN (entreprise du service numérique) Inov Team, à Sophia-Antipolis, prend le temps de répondre. Avec un mot gentil pour chacun. "Cela fait parti de mon éducation..."
Ordinateurs et consoles de jeux
Véritable Lucky Lucke de l’informatique, Steven Le Bris répare un appareil en une heure, un ordinateur comme une console de jeux (il n’accepte pas les tablettes et les équipements endommagés physiquement).
"En trois jours, douze m’ont déjà été confiés." Si bien que le salon de son appartement s’est transformé en véritable atelier de réparation. "C’est la première fois que cela m’arrive."
Sans demander le moindre sou, insiste-t-il. "Certaines personnes souhaitent me payer, mais je refuse. Je le fais réellement par plaisir. J’ai déjà tout ce dont j’ai besoin. Je ne manque de rien. J’ai simplement du temps à offrir."
Et de la sympathie, aussi. Grâce à cette démarche, Steven crée de liens pour le moins inattendus. "Je fais des rencontres formidables avec des personnes que je n’aurais jamais pensé croisées un jour. Je suis vraiment agréablement surpris par l’entraide qu’il y a, à Grasse."
Favoriser la seconde vie
Pourquoi jeter quand l’on peut réparer? Sans pour autant s’attarder sur l’impact environnemental, Steven Le Bris souligne l’importance du reconditionné.
"Même si un ordinateur est vieux et lent, il suffit parfois de changer une seule pièce pour qu’il soit boosté et puisse être utilisé dix ans de plus."
Dans ce cas, la prise en charge du matériel nécessaire est aux frais du propriétaire. "Je laisse la personne commander la pièce sur le site de son choix et me l’amener."
S’il y a bien une des choses que Steven Le Bris apprécie, c’est de rendre service. Et, surtout, "se challenger". "Je suis né pour l’informatique. Ces réparations me permettent d’apprendre et de me perfectionner."
Le succès de son initiative lui a donné de belles idées, comme la création d’une association en ce sens.
Cours pour seniors
Même si Steven Le Bris reprendre le cours de sa vie mardi prochain, sa générosité restera intacte. Dans son temps libre, l’ingénieur informatique continuera à offrir ses compétences. Preuve en est, la création de son association : GRIT (Grasse Reconditionning IT).
Spécialisé dans la réparation des ordinateurs et reconditionnement du matériel information, le bénévole proposera également des formations aux séniors afin de les aider à utiliser Internet pour leurs besoins quotidiens.
"Il est aussi possible de m’amener du vieux matériel non utilisé que je pourrais remettre en état pour les donner à des personnes dans le besoin, des étudiants, des personnes âgées..." Steven Le Bris se rapprochera des associations locales pour pouvoir mettre en place ce projet.
Le contacter
Mail : contact@association-grit.fr
Site : association-grit.fr
Derrière son étal du marché Forville, Aussayd Mando a toujours le sourire, un mot gentil ou une gourmandise pour ses clients. "La cuisine, c’est le partage et la générosité!" Le chef à domicile et traiteur âgé de 36 ans propose des spécialités du monde entier revisitées version libanaise (lire ci-dessous).
Une passion qui l’a guidée ces dernières années vers le chemin de la résilience. Dans une autre vie, Aussayd était businessman et importait granit et céramique entre la Chine et le Moyen-Orient. "Je suis Syrien et j’habitais à Homs."
Lorsque la guerre civile éclate en 2011, il subit les bombardements, la terreur et la douleur de perdre proches et amis. "Pendant des années, mon téléphone est resté en mode silencieux. Je ne pouvais plus entendre la sonnerie car à cette époque, chaque appel était synonyme de mort."
"J’ai quitté mon pays en claquettes"
Issu d’une grande famille aujourd’hui dispersée à travers le monde, dont un papa médecin radiologue, Aussayd fuit la Syrie du jour au lendemain.
"J’ai quitté mon pays en claquettes. J’ai tout abandonné. Mon appartement, ma voiture, ma marchandise." Il débarque en France avec un visa commercial valable 2 mois. "Un ami m’avait parlé de Cannes en me disant que c’était magnifique. C’est pour ça que je suis venu ici."
Le jeune homme profite de ce nouveau départ pour tenter sa chance dans la restauration. "J’ai toujours été doué en cuisine, alors j’ai cherché du travail dans ce domaine."
Il est embauché comme plongeur à la Tonnelle. "Un jour, le commis était malade alors je l’ai remplacé." Grâce à son talent, il gravit les échelons : "Je suis devenu chef de partie, puis second de cuisine."
Mais le trentenaire finit par démissionner avec une idée en tête: multiplier les expériences afin d’apprendre un maximum de techniques et recettes pour lancer son concept. "J’ai travaillé dans de nombreux restaurants pendant plusieurs années. Je voulais apprendre différentes cuisines. Ça m’a aussi permis d’améliorer mon français! J’ai acheté des livres pour connaître tous les termes culinaires, au départ ce n’était pas facile parce que je devais tout traduire sur mon téléphone..." Déterminé à réussir et à saisir toutes les opportunités, il se lance en parallèle dans une formation de designer, créé un concept de livraison de médicaments, ouvre un snack à côté de la gare SNCF. "J’ai dû fermer à cause des inondations de 2015... Je suis encore reparti de zéro." En pleine crise Covid, il lance son activité de traiteur. Et obtient une place au marché Forville il y a deux ans. Lieu idéal pour partager tout son savoir-faire et sa gentillesse!
"Je prépare toutes mes créations dans mon laboratoire en centre-ville. Je bosse 16 heures par jour, mais j’adore ce que je fais et je suis vraiment heureux d’avoir un contact direct avec la clientèle!"
Renseignements : Damasco Food, 06.47.00.21.48
Une cuisine saine et 87 kilos en moins
"La cuisine syrienne est très méconnue comparée aux spécialités libanaises!" Sur son stand, Aussayd propose donc "une cuisine du monde revisitée version libanaise".
Ici le yoba, sandwich japonais sous forme de cornet au poulet, se déguste avec du fromage halloumi. Le kimchi, plat coréen de légume fermenté, se présente sous forme de chou rouge mariné 45 jours dans du vinaigre de cidre avec de l’ail fumé et des graines de coriandre torréfiées. Les empanadas mexicaines sont garnies de bœuf mariné aux 7 épices et au zaatar, mélange de thym libanais.
Les samoussas indiens ont une saveur de poulet fumé et crème à l’ail.
Le tout "sans beurre, sans huile et avec un minimum de friture. J’utilise différents modes de cuisson: barbecue, feu de bois, grillé au chalumeau, fermentation, saumurage, cuisson lente et même cuisson sous terre façon ma grand-mère… notamment pour le pain à la semoule, j’ai fait 1.000 tests pour arriver à retrouver la saveur de la recette originale de ma grand-mère!"
"J’ai perdu 87 kilos"
Une cuisine savoureuse et saine qui lui a permis de retrouver la santé. "J’y tiens beaucoup car c’est grâce à cela que j’ai perdu 87 kilos depuis 2016!"
Entre problèmes de santé, périodes de stress et traumatismes, le trentenaire avait atteint les 165 kilos. "Les médecins m’ont dit que c’était extrêmement dangereux. Comme j’adore manger et je n’avais pas envie de me priver, j’ai cherché des alternatives. Je suis un battant, j’apprends de chaque échec et je ne lâche rien quand j’ai un objectif!"
En France, 26 000 villages n’ont plus aucun commerce, soit 83% des communes rurales. Conséquence: leurs habitants parcourent 25 km en moyenne pour faire leurs courses.
C’est le constat dressé par Génération villages, un collectif né en novembre qui réunit l’Association des maires ruraux de France, la coopérative UpCoop et l’association Bouge ton coq!. Mais pas question d’en rester là.
Jusqu’au 23 décembre, il lance un appel à volontaires pour faire fleurir des épiceries participatives dans 100 villages de moins de 3.500 habitants.
Lutter contre les clichés qui collent à la ruralité
C’est Bouge ton coq!, créée en 2020 par deux frangins originaires d'une petite commune d’Auvergne, qui a eu cette idée. A l’origine du collectif Génération villages, l’association a développé il y a 3 ans déjà, après un tour de France, une méthode pour lancer des échoppes citoyennes…
"La ruralité, ce n’est pas la zone!"
"La ruralité, ce n'est pas la zone. Les campagnes françaises, ce sont 22 millions d'habitants. Elles fourmillent de gens qui n’ont renoncé à rien, qui parlent avec leur maire, essayent de faire bouger les choses", lance Corentin Emery, responsable de Bouge ton coq!.
Des épiceries pensées comme des alliances
"Un village, c’est la bonne échelle pour prendre des décisions collectives, contrairement aux grandes villes où tout vient un peu d’en haut, des institutions", pose-t-il.
Le modèle des épiceries participatives prend le contre-pied en réunissant des citoyens bénévoles, leur mairie et des producteurs du coin qui tous s’engagent autour d’une association à but non lucratif.
Comment ça marche?
"On voulait une solution simple, rapide. En 4 mois, l’épicerie peut ouvrir." Mode d’emploi: la mairie s’engage à mettre à disposition un local gratuitement. Aucun employé à payer: ce sont des citoyens bénévoles qui, par tranche de 2 h/semaine environ, font tourner la boutique.
"Elle peut ouvrir à partir d’une vingtaine d’adhérents, mais le noyau dur d’un projet est souvent composé de 3 à 5 personnes", détaille Corentin Emery, fort de l’expérience des 150 épiceries déjà créées depuis 2020.
Des produits locaux, sans marge
Côté approvisionnement, "75% des producteurs sont dans un périmètre de 20 km autour de l’épicerie", poursuit Corentin Emery. Pour le reste de l’achalandage (produits d'hygiène, boissons, etc.), Bouge ton coq! forme les bénévoles pour les aider à trouver des fournisseurs, à s’organiser…
Des courses moins chères
Autre avantage du montage associatif: aucune marge n’est pratiquée sur les produits. "Du coup, les courses sont 20 à 30% moins chères", étaye-t-il. De quoi rendre le magasin plus résilient.
"Si les commerces disparaissent des bourgs, c’est parce que c’est souvent dur de se sortir un salaire, de payer ses charges, de tenir… Non marchande, l’épicerie participative contrecarre ces difficultés."
Un accompagnement aux petits oignons
Peur de se jeter dans l’inconnu? Bouge ton coq! ne laisse pas les porteurs de projet sans filet. L’équipe s’entretient d’abord en visio avec chacun d’entre eux, histoire d’évaluer l’envie collective.
"Puis, on les aide à mobiliser leur commune : on se rend sur place pour les accompagner dans l’organisation d’une réunion publique, l’évaluation des éventuels travaux, la communication… On organise le travail en commission jusqu’à l’inauguration. Au démarrage, on apporte 1100€. Sans loyer, les charges restantes (eau, électricité, Internet) sont couvertes par les adhésions à l'association qui porte l’épicerie", détaille Corentin Emery.
Comment candidater?
"Pas besoin d’être 100% prêts pour se lancer, juste d’être motivés", rassure-t-on chez Bouge ton coq!. Pour participer à l’appel à candidature "100 épiceries pour 100 villages", en cours jusqu’au 23 décembre, il suffit de vous inscrire à la première visio en cliquant ici et d’y présenter les grandes lignes de votre projet.
Un manifeste pour soutenir l’initiative
Vous ne vivez pas dans une commune de moins de 3500 habitants ou n’avez pas l’âme d’un citoyen-épicier? Vous pouvez uniquement soutenir l'opération en signant le manifeste rédigé par Génération villages. https://www.google.com/url?q=https://generation-villages.fr/%23manifeste&sa=D&source=docs&ust=1702031856674693&usg=AOvVaw1bEYtcRIL1mlUEeqm5F4-F
"Plus de 11 000 personnes l'ont déjà fait. Cela ne veut évidemment pas dire qu’on va ouvrir 11 000 épiceries, mais que nous sommes nombreux et nombreuses à partager l’envie de changer l’image du monde rural!", conclut Corentin Emery.
60 à 80% des villages de moins de 3500 habitants n’ont plus un seul commerce alors qu’une solution associative d’épiceries a déjà fait ses preuves, favorisant les petits producteurs locaux, les prix au plus juste.
35 dons suffisent pour une nouvelle épicerie !
Impossible n’est plus possible !
Ensemble, lançons-nous, relevons ce défi…
Découvert par l'esprit d'initiative https://www.franceinter.fr/emissions/l-esprit-d-initiative/esprit-d-initiative-du-jeudi-01-juillet-2021
Indication de la prochaine séance, ordre du jour, tribune politique, procès-verbal et comptes rendus des années précédentes