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"Nous devons anticiper ce qui va se passer": coacher des familles pour économiser l’eau - Nice-Matin
Un programme de sensibilisation sur les économies d’eau à destination des foyers. Avec le SMIAGE (Syndicat mixte pour les inondations, l’aménagement et la gestion de l’eau maralpin) et grâce à un financement de l’Agence de l’eau. C’est le nouvel objectif de Méditerranée 2.000.
Un objectif qui cadre totalement avec les engagements de l’association: depuis sa création, il y a 34 ans, Méditerranée 2.000s’investit auprès de ses publics à promouvoir le respect de l’environnement et s’impliquer dans une écocitoyenneté active. Les premiers ateliers ont commencé au début de l’été.
20.800 formés
En attendant, l’association a fait le bilan de ses actions. Ses indicateurs sont édifiants: 20.800 jeunes et adultes formés au cours de l’année 2022 sur des thématiques telles que les déchets (pour 43%); le milieu marin (14%), l’énergie (12%), l’agriculture, l’alimentation (12%), l’eau et les risques majeurs (6%). Son territoire ne cesse de s’agrandir: les agglomérations de Cannes, Grasse, les communes du pays des Paillons, Alpes d’Azur, la métropole.
Enfin un rapport d’activités foisonnant: impossible que vous n’ayez jamais entendu parler de Nettoyons la nature, Objectif zéro déchets, Cannes champêtre, Posbemed, Watty et aussi ces campagnes Inf’eau mer.
Bref, Méditerranée 2.000 continue de faire partie de nos territoires et de s’y rendre utile. Sa petite équipe de dix animateurs est toujours aussi dévouée et connectée à nos réalités.
"Nous devons anticiper ce qui va se passer"
"On ne lit plus notre objet social aujourd’hui comme on le lisait il y a 35 ans ou même il y a 20 ans. On voit bien qu’aujourd’hui nos collectivités sont, au fond, contraintes, à faire comme l’État, un effort considérable dans le domaine qui relève de notre objet social. Un effort pas seulement considérable mais prioritaire... Nous devons anticiper ce qui va se passer dans les prochaines années dans la mesure où ces sujets sont prioritaires. (...) On va nous demander de faire plus en quantité et en niveau de compétences. (..) Il y a 35 ans, faire de l’environnement faisait bien dans le décor. (...)Il faut donc qu’on change de catégorie et qu’on monte…" a exposé le président Pierre Chassaing.
L’association va donc renouveler une bonne partie de son conseil d’administration et engager son projet associatif Cap 2030. Un projet pour lequel elle veut faire évoluer ses actions. Le coaching des familles en fait partie.
Julien Perrot, un peu le Greta Thunberg suisse, est un véritable amoureux de la nature. Depuis ses premières apparitions à la télévision il y a 35 ans, l'ado...
Do this full body DANCE cardio routine #WithMe to some throwback 90's music! A great way to get a sweat on, and it's guaranteed to put a smile on your face! ...
Alors que toute la France métropolitaine est placée sous vigilance sécheresse, les tomates de Marc Mascetti, dit « Marco », se portent à merveille. Comme son grand-père avant lui, ce maraîcher n'irrigue pas ses légumes. Poivrons, patates douces, aubergines, tomates poussent sans eau, ni produits chimiques. nous dévoile son secret.
Manaa est la contraction de Marine Fontaine et Anaïs Penalver. Deux amies qui se sont lancées, il y a bientôt un an, dans un projet de boutique de seconde main et de restauration.
Ouvert depuis le 9 mars, le concept-store situé rue Jean de Riouffe à quelques pas de la gare attire les curieux. Les deux amies avaient un seul objectif en créant ce commerce: inciter les Cannois à mieux consommer.
Et pour réussir leur pari, elles ont innové avec un concept de vente de vêtements qui appartenaient à des influenceurs sur les réseaux sociaux.
"Les créateurs de contenu reçoivent énormément de vêtements de la part des marques pour en faire la promotion. Ils vont porter un jean pour faire une story et après ils ne le remettront jamais."
Cela évite le surstockage et permet de proposer des vêtements, souvent de marques, à des prix abordables. Un mur divise la boutique de 75m2 pour laisser place à un bar à soupe en hiver et à salade en été.
Elles vendent également des pâtisseries et des boissons variées. Toute la nourriture est faite sur place par Marine et Anaïs chaque matin. Elles n’utilisent que des produits bios, locaux.
"L'écologie se devait d’être au centre du projet"
"Pour nous l’écologie se devait d’être au centre du projet, assure Marine Fontaine On propose aux gens ce que nous, on aimerait trouver."
Les deux femmes travaillent avec l’entreprise de panier de légumes des Alpes-Maritimes Panéolocal et ont directement contact avec un crémier de la région.
Pour être sûre de ne rien gaspiller, Manaa est également inscrite sur l’application Too Good To Go pour vendre à prix réduit leurs produits arrivant proche de la date limite de consommation.
Tout a été aussi réfléchi pour consommer le moins possible. "Pour la déco on a essayé de faire le plus de choses nous-même ou alors de les chiner chez Emmaüs."
Les balles tapent, rebondissement et ricochent sur les courts du tennis du chemin du Vallon-des-Vaux, à Cagnes-sur-Mer, ce dimanche 7 mai. Dorian Navarro observe, analyse. Le champion, numéro un français de padel, mesure l’adversaire. Mains rivées sur les roues de son fauteuil, muscles tendus, il ne rate aucun coup et se prépare à entrer dans l’Acacias Open. Il veut gagner. Comme il l’a toujours fait depuis sa vie d’avant.
Sa vie d’avant s’est brisée le 16 juillet 2017. Ce matin-là, ce pompier volontaire cagnois de 19 ans campait dans un coin paumé, entre le Gard et la Lozère, un bout de vert où il passait ses vacances d’enfance.
Il était tôt, le jour n’était presque pas levé. 6 heures ou un peu moins, peu importe.
Pour le réveiller, ses potes ont lancé un "jeu à la con": tirer sa tente avec une voiture dans le pré.
40km/ heure, un pin sur le chemin, le choc. Puis, un lit d’hôpital, murs blancs, trou noir, vertèbres fracassées et morphine en perf’ pour étouffer la douleur.
"La sentence était irrévocable"
"L’interne nous a dit, comme ça, que Dorian ne marcherait plus jamais, qu’il était paraplégique. Sa mère a poussé un cri de bête comme si elle était poignardée", se souvient Fabian, le beau-père de Dorian.
Il est, lui aussi, pompier dans les Alpes-Maritimes. Des drames, il en a vus; celui-ci est le sien, intime. Et la colère est toujours là.
Il y a eu un procès l’année dernière. Dorian hausse les épaules: "Pas de prison ferme, un peu de sursis, rien, ils ont rien pris…"
Lui a pris perpète. Toute sa première vie est morte dans ce pré. Condamné à rester assis dans un fauteuil. Mais il a choisi de rester debout.
"La sentence était irrévocable. J’ai fait neuf mois de rééducation dans un centre à Nîmes. Il fallait tout réapprendre. Apprendre un nouveau corps qui n’est pas forcément votre ami. J’avais le choix entre me morfondre ou avancer", sourit-il.
Alors il a avancé, "même si le chemin de la résilience n’est pas un algorithme: il y a des hauts, des bas…" Doucement, il reprend le sport. Le tir à l’arc, le ping-pong.
"C’était le jour de mes 20 ans"
En mars 2018, il rentre chez lui. "C’était le jour de mes 20 ans". La vie devant soi malgré le drame. Il commence le tennis fauteuil à l’US Cagnes.
Là, il fait de jolies rencontres. Décisives. Celle d’Ahmed Jeddi, triple champion de France individuel et numéro 1 du Maroc. L’homme est plus âgé. Lui non plus ne marche pas. Il porte, comme Dorian, une douleur que seuls peuvent comprendre ceux qui la vivent. " C’est un de mes mentors. Il m’a mis le pied à l’étrier", raconte Dorian. L’expression les fait éclater de rire. "J’ai vu arriver ce petit jeune. On l’a motivé. Après, il a fait son petit bonhomme de chemin. Il a une âme de compétiteur", témoigne Ahmed.
Une âme forte. Puissante. Un mental d’acier et une incroyable force de résilience. Dorian fait de la compétition, " atteint la place de 10e français, 83e mondial, 69e en double".
Il se bat. Balle après balle. Coup après coup. Et découvre le padel. "Fin 2021, on m’invite à faire le quatrième joueur à Nice".
Une fois, deux fois. Rebonds. Coup de foudre.
"En septembre 2022, je stoppe ma carrière de tennis et je me consacre exclusivement au padel. Je remporte les Masters français avec mon partenaire", retrace Dorian.
Pour la saison 2023, sur quatre tournois français, il a fait " quatre trois victoires et une finale".
Il est aujourd’hui numéro un français de la discipline. Et défend son titre. Comme il a défendu sa vie: "Je ne sais pas s’il est possible d’accepter le drame à 100% mais je refuse de vivre à 50%", sourit le sportif.
C'est une maison extraordinaire, conçue à partir de la trajectoire du soleil et très économe en énergie. Un concept vieux comme le monde, redécouvert par un ébéniste-designer alsacien, meilleur ouvrier de France et passionné d'architecture.
Les Jolis Rêves De Nos Aînés est sur Facebook.
Découvert par Article France Bleu https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-qui-fait-du-bien/elles-realisent-les-jolis-reves-de-nos-aines-sur-la-cote-d-azur-1425863
Les Jolis Rêves De Nos Aînés, c'est une jolie et jeune association du Pays Grassois, crée dans le but de réaliser les rêves les plus fous de nos anciens.
L'adhésion est de 20 € par an
"Les Jolis Rêves De Nos Aînés" et ses fondatrices, Carmen et Martine sont parties du constat suivant : beaucoup de personnes âgées sont isolées et ne se permettent plus de rêver. "Parce que pour elles [ces personnes], le rêve n'est pas quelque chose d'essentiel. Or, on sait bien que c'est important, ça les amène vers une réalisation de quelque chose de concret. Ça les oblige à continuer dans la vie", explique Carmen Benvenutti.
Des rêves simples pour nos aînés, réalisables et réalisés
Parmi les bénéficiaires de l'association, ces dernières semaines, Michel 87 et Denise 93 ans se sont envolés au-dessus du littoral azuréen. Un rêve de "gosse" pour ces anciens, qui se sont amusés comme des petits fous. "Je peux vous garantir que de voir ce sourire dans leurs yeux à leur atterrissage, c'était un instant magique" souligne Carmen Benvenutti, l'une des co-fondatrices de l'asso. Parmi les adhérents, certains rêves tournent autour de l'écriture, du chant… À ce propos, des soirées karaokés vont être organisées, comme une chorale qui est en train de se montrer.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
Article réservé aux abonnés
Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
Article réservé aux abonnés
Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
(Photo Franck Fernandes).
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Le tiers-lieu Sainte-Marthe accueille des services civiques (Photo Franck Fernandes).
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
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Je suis CONTRE le port de l'uniforme car, ayant vécu dans un pays où il était obligatoire, j'ai constaté : il est cher, d'abord à acheter, ensuite à e ...Lire plus
On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre." Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion)
Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion), à Sophia-Antipolis, voit dans ces lieux alternatifs une opportunité de réfléchir aux lendemains: "On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre. Il faut qu’on nous donne les outils pour apprendre, qu’on nous donne des objectifs à atteindre, sinon on ne sait pas où l’on va."
C’est ce qu’observe également attentivement l’association Les localos. Basée à Limoges, elle accompagne les différents acteurs locaux, des citoyens aux associations et fondations, engagées dans un processus de transition écologique.
"Les territoires changent, certains ont envie d’expérimenter de nouveaux modèles et parfois, n’ont pas vraiment le choix, pour des raisons de ressources", explique Jean-Yves Pineau, directeur des Localos. Lui qui intervient régulièrement dans différentes universités officie aussi dans de nombreux cabinets d’experts et connaît bien le sujet. Au départ ouverts aux seuls citoyens et associations, les Localos agissent désormais aux côtés de certains pouvoirs locaux.
“Aujourd’hui, explique-t-il, les communes peuvent adhérer à notre projet et trouver avec nous, une manière différente d’agir et de réfléchir.“
Créer des lieux d’échanges de bonnes pratiques, engager des réflexions sur les moyens des territoires qui s’amenuisent, tel est l’objectif des Localos.
"Comment mieux vivre quand on a peu de moyens? Comment cette commune a-t-elle fait pour remettre sur pied une boulangerie ou un commerce essentiel? Ce sont des choses qu’on observe et qu’on essaie d’appliquer."
Essaimer dans les Alpes-Maritimes
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe possède, depuis peu, une antenne à Gréolières, le tiers-lieu des Grandes Roches.
Au programme, potager, plantation d’arbres, ateliers et formation d’écoconstruction, tourisme d’hospitalité.
Retrouver du sens, réfléchir, élaborer d’autres manières de vivre-ensemble, les objectifs des tiers-lieux sont nombreux.
Gare, cependant, à ne pas le vider de sa substance, rappelle le sociologue Michel Simonot, auteur d’une tribune au titre éloquent: "Tiers lieux ou l'art de la faire à l'envers".
Le tiers-lieu, alertait-il, doit rester un lieu d’expérimentation sans récupération des pouvoirs publics, ni une marchandisation des actions qu’ils proposent. Lieu d’innovation et de vivre-ensemble, ils ne sauraient être soumis aux lois du marché, concluait l’auteur.
(*) cueillette de plantes sauvages
Qui est-ce?
Nice-Matin
NICE CAGNES VALLÉES
Jeannine Blondel: "Défendre la Côte d’Azur contre la Côte d’usure, sans être passéiste pour autant"
[Héros ordinaires]. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Jeannine Blondel, 84 ans, opiniâtre militante chez France nature environnement, engagée depuis des décennies pour la préservation des paysages azuréens et contre les dégradations qui les menacent, sur le littoral et en campagne.
Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr
Publié le 22/01/2023 à 19:00, mis à jour le 22/01/2023 à 21:30
À 84 ans, Jeannine Blondel se bat contre les atteintes à l'environnement. Photo Frantz Bouton
Qui est-ce?
Dans les Alpes-Maritimes, elle est connue comme le loup blanc. Pour ses engagements et son franc parler. À 84 ans, Jeannine Blondel, vice-présidente de France nature environnement 06, est une figure atypique de la lutte pour la préservation des paysages azuréens. Son combat le plus emblématique: celui contre les dépôts sauvages du BTP dans l’arrière-pays qui l’a conduite jusqu'à l’émission d’enquête Envoyé spécial. Ses armes: "Ma grande gueule et mes gros sabots", se plaît-t-elle à lancer, gouailleuse.
Sa détermination, cette authentique Cagnoise la puise dans son enfance, au sein d’une famille de paysans de la commune, les pieds plantés dans la terre, "une vie où il ne nous a jamais rien manqué". Et dont elle n’a rien oublié: les poules, les lapins, jouer à la coiffeuse en tressant les fins filaments au bout des épis de maïs, sa mère qui part vendre les légumes sur le Paillon à Nice en charrette, tirée par Papillon, un Percheron blanc et gris…
J’ai appris à marcher le long de la Cagne, sur les terrains familiaux. J’étais tout le temps à la campagne, avec mes parents. Ramasser des haricots, me faire un gros bouquet de tournesols dans la rivière, tailler les pêchers, la vigne, c’était normal
"Mon père, qui était du village de La Penne, m’a appris à tout faire. En grandissant, mes parents nous emmenaient aux champignons", se souvient celle qui ne sent bien que dans les bois. "C’est ma force, c’est ma vie!"
Quand elle n’y est pas, cette ancienne employée de supermarché "bricole" ses fleurs dans le petit jardin de son chez-elle, en plein centre-ville de Cagnes-sur-Mer. "C'est ma détente, mon monde, même si, avec le changement climatique, les plantes ne tiennent plus comme elles tenaient avant."
Les bouleversements environnementaux et l’avenir qu’ils nous réservent, voilà du carburant pour l’action de cette retraitée aux 6 arrières-petits enfants, toujours prête à dresser la table pour accueillir l’un d’entre eux à déjeuner. "En préservant la planète, c’est eux que je préserve, c’est un acte d’amour."
Le déclic
"Il faut que je m’engage!" Un jour de 1989, cette évidence s’impose à Jeannine Blondel. "Mon père venait de mourir, je m’en étais beaucoup occupé. J’ai essayé deux ans d’affilée de travailler ses vignes seule mais ça n’a pas marché. Il me fallait de la vie, une occupation. Rester dans un fauteuil à tricoter devant la télé, ce n’est pas moi", confie-t-elle.
En 1993, elle s’implique à Cagnes dans le Comité de quartier centre-ville Logis-Lautin… qu’elle préside toujours 30 ans après.
"J’ai commencé à gérer les problèmes des habitants du centre, on n’était pas d’accord pour tout ce béton dans la ville", raconte-t-elle. Un engagement micro-local qui pique l’intérêt de France nature environnement (FNE) Paca. Le 28 février 2013, avec une poignée de citoyens impliqués dans la défense de leur cadre de vie à Cagnes, mais aussi Saint-Laurent ou Carros, elle dépose les statuts de FNE 06.
Il commençait à y avoir énormément de problèmes de biodiversité, d’environnement, d’eau, de qualité de l’air…
Sans ciller, Jeannine la courageuse se mue en lanceuse d’alerte: "Avec FNE, mon but a tout de suite été de dénoncer les choses, en faisant des courriers, en prévenant la presse. Pas pour faire parler de moi mais pour le rapport de force."
La sonnerie de son téléphone vient interrompre l’échange. Au bout du fil, un étudiant en journalisme. Jeannine dégaine son agenda bien rempli et lui trouve un créneau pour caler une interview.
L’action
Chez Jeannine, près de la table à manger, où cohabitent beau livre sur l’histoire de Saint-Paul, petits chocolats et noix, il y a ce petit bureau, impeccablement rangé où elle passe beaucoup de temps à avancer pas à pas sur ses dossiers. "Je suis un peu ficanas", aime-t-elle à plaisanter. Mais son action, elle, est on ne peut plus sérieuse.
"Dès qu’on a monté FNE, des gens se sont mis à nous appeler pour nous signaler des atteintes à l’environnement: des arbres abattus, des zones humides détruites", relate-t-elle.
C’est l’un de ces appels qui la met sur la piste d’une décharge sauvage du BTP à Spéracèdes. "Ça m’a provoqué une colère noire!
Comment on peut se permettre de détruire à ce point la nature?
Mais les abus se multiplient: Séranon, Andon, Peyroules ou encore Puget-Théniers où elle embarque Elise Lucet et l’équipe d’Envoyé spécial filmer les remblais pollués du BTP ayant permis à un viticulteur bio d’agrandir son exploitation.
"Sous ses airs de petite mamie tranquille, Jeannine coopère régulièrement avec les gendarmes pour traquer de gros trafiquants de déchets", posent les journalistes de France 2 dans leur reportage. Sur ces images, on la voit arpenter un sentier et y dénicher des poteaux de béton fracassés ensevelis dans la terre. Il y a deux ans, même combat quand un habitant de Bar-sur-Loup l’alerte d’un déversement de polluants émanant d’une grosse usine du coin. "On est monté à pied par Caussols au plus près, on a pris des photos, constaté... Et je repars avec un beau bouquet de bruyère blanche!"
Quand elle découvre le pot-aux-roses, Jeannine Blondel sait se tourner vers les autorités compétentes, monter des dossiers, appuyer des procédures judiciaires. "Avec les élus, en préfecture, je suis nature. C’est comme ça qu’on me connaît. Eric Ciotti, Louis Nègre, Christian Estroi, Charles-Ange Ginésy… Je m’adresse à eux un peu comme je m'adresse à mes enfants. Je les emmerde mais c’est ma force. Je ne suis pas exigeante, je ne demande rien pour moi personnellement, c’est toujours l’intérêt général qui prime", lance-t-elle.
La puissance de l’action de Jeannine tient aussi à son réseau. "Sigale, Conségudes, Aiglun… Il n’y a pas un village où je n’ai pas des amis ou de la famille." Une vie de liens entretenus, comme ses combats, avec constance.
Et maintenant?
"La suite? Je suis plus près du départ que de l’arrivée!", plaisante celle qui ne compte strictement rien lâcher de ses engagements, la force du paternel en bandoulière. "C’est l’homme que j’ai le plus aimé au monde, il m’a transmis sa droiture", glisse-t-elle, un brin émue.
Et même si son action n’a pas mis un point final aux atteintes à l’environnement, pas question pour Jeannine de baisser les bras.
"C’est vrai que c’est souvent le pot-de-terre contre le pot-de-fer mais j’ai la niaque, comme on dit chez moi! Et si j’arrive à sauver 3 arbres, c’est toujours ça de pris."
Mais les résultats de son action vont bien au-delà. À Saint-Jean-Cap-Ferrat, la militante écologiste est fière de mettre un coup d’arrêt à une plage privée qui grignotait allègrement le domaine public. "Quand on s'en prend à la nature, on prend à tout le monde. Je défends la Côte d’Azur contre la Côte d’usure, sans être passéiste pour autant", lâche-t-elle dans un sourire.
Assises départementales de l’eau, pollution lumineuse, réunions en visio ou en préfecture les après-midi… Jeannine Blondel a de quoi faire pour les mois à venir. Sans délaisser pour autant ses habitudes quotidiennes: aérer en grand, partir chercher son pain, ses légumes, en ville, faire une bonne sauce, un gratin de courge rouge, une daube… "Une vie simple mais pleine de sens", résume qui aimerait que jeunes s’engagent davantage. "On me dit souvent: oh, c’est magnifique ce que vous faites. J’ai envie de dire: bougez-vous Au nom de la nature, de l’environnement, de la vie."
Pour contacter France nature environnement 06, c'est par ici https://www.fne06.fr/
Qui est-ce ? Style décontracté, tennis veja, une marque écoresponsable, aux pieds, Gilles Pérole nous reçoit chaleureusement dans un bureau de la mairie de Mouans-Sartoux, où la température est fraîche, économies d’énergie oblige. Très impliqué, cet ancien directeur de l’école dans la forêt de
Mouans-Sartoux officie depuis près de trente ans dans la commune de 10.000 habitants devenue un bastion azuréen en matière d’expérimentation de gestion écologique et engagée de la ville.
Père de trois enfants, Gilles Pérole a grandi à Cannes où, très jeune, il cultive une fibre militante. "Vers seize ans, je me suis engagé dans plusieurs associations : les Francas (Fédération nationale laïque de structures et d'activités éducatives, sociales et culturelles), Les petites sœurs des pauvres, Les paralysés de France, détaille-t-il. Je me suis reconnu dans les valeurs très fortes qu’elles véhiculent, comme le respect de l’autre, la solidarité, l’importance du vivre-ensemble."
Les Francas, surtout, fer de lance d’une éducation populaire, le marquent. "Ça m’a convaincu de devenir instituteur."
Passionné par l’enseignement, les sciences, Gilles Pérole est persuadé que l’enfant peut être porteur de la révolution écologique en s’appropriant les projets et en impliquant sa famille.
La parole des tout petits n’est pas moins précieuse que celle des grands. "Au contraire, l’esprit de solidarité chez les enfants est toujours quelque chose qui m’a toujours frappé, commente Gilles Pérole. Leur sens de l’injustice est très développé et ils proposent volontiers des actions pour y remédier."
Pour l’ancien instituteur, l’éducation est centrale dans la préparation de la société de demain. "Il faut arriver à former et à éduquer les jeunes à construire une société différente."
Un précepte qui le conduit en 89 à mettre le cap sur Mouans-Sartoux, où l’Education Nationale vient d’ouvrir un poste à profil dans une école de la forêt, où la nature fait partie intégrante de l’apprentissage.
"Ce qui m’intéressait, c’était le projet pédagogique d’une école centrée sur l’enfant, explique-t-il. On décloisonnait les classes du CP au CE2, ce qui leur laissait le temps d’apprendre, à leur rythme."
En 1992, il quitte Cannes et s’installe définitivement à Mouans-Sartoux. Trois ans plus tard, le téléphone sonne. Au bout du fil, André Aschieri, le maire, qui lui demande de rejoindre l’équipe municipale. "On échangeait déjà beaucoup, ça s’est fait naturellement." Gilles Pérole devient alors conseiller municipal à la commission enfance dans une ville dont il partage les valeurs, aime-t-il à répéter.
En 1998, la crise de la vache folle déferle en France. C'est le déclic.
"J’étais alors fortement impliqué dans ma fonction de conseiller à l’enfance, poursuit Gilles Pérole. Or, travailler sur le thème de l’enfance c’est aussi travailler sur la cantine, ce que l’on sert à manger aux enfants."
Face à la crise sanitaire, la municipalité décide de ne proposer que de la viande bio. Puis, petit à petit, l'idée germe de faire passer la cantine au 100% bio. Un objectif atteint en 2012.
Dans un premier temps, pour pourvoir aux besoins locaux, la ville lance sa propre régie agricole bio à la ferme de Haute-Combe, non loin du centre-ville. Des serres sont dressées, afin de permettre une production toute l’année. Les menus suivent le rythme des saisons et de la production.
"S’il y a beaucoup de blettes, on les propose deux fois par semaine, cuisinées différemment. Et les enfants les mangent!", plaisantait alors l’élu dans une interview accordée à Nice-Matin en 2018.
Cantines bios, mobilités douces, engagement des enfants et des familles dans la politique de la ville, Mouans-Sartoux s’engagent toujours plus résolument sur la voie de la transition.
Les idées florissent. "Notre travail municipal était constamment nourri par des rapports, des études que nous partageait le maire", se souvient Gilles Pérole. Sur leurs tables de travail, les membres de l’équipe municipale voient fleurir articles scientifiques, comptes-rendus d’expérimentations tenues un peu partout.
"Je m’intéresse beaucoup à l’actualité et à l’analyse qu’en font les intellectuels, raconte Gilles Pérole. Voir des gens qui proposent des trajectoires alternatives, c’est une source d’inspiration pour moi."
Il cite ainsi Paul Magnette, le maire de Charleroi, qui a fait du développement de la mobilité douce ou de la culture comme levier de l’économie ses chevaux de bataille.
"Il est très pragmatique, très social, tourné vers la transition."
Les actions et les réflexions, en se croisant, font sens, décloisonnent les politiques. Dans son cas, qui dit nourriture, dit santé mais aussi agriculture, consommation responsable.
Les projets se multiplient, dans de nombreux domaines.
"Que cela soit sur l’alimentation, l’éducation, la mobilité dans la ville", poursuit l’adjoint qui évoque, par exemple, l’opération "Marchons vers l’école", en 2005, qui a remis au goût du jour le pédibus, l’autobus pédestre utilisé en lieu de ramassage scolaire.
L’ancien directeur d’école n’a pas oublié les enseignants, qu’il soutient sans relâche, organisant des activités entre midi et deux afin que les enfants apprennent à chaque instant. Et s’engagent eux aussi, comme dans le Conseil de ville des enfants. Ces derniers sont ainsi appelés à s’exprimer sur de larges panneaux postés à l’entrée de la mairie.
Pour porter ses projets, Gilles Pérole s’appuie aussi sur les agents municipaux, s’intéresse à leurs retours d’expérience, s’attache à donner du sens aux mesures qu’il met en œuvre. "Sans quoi, les gens ne s’impliquent pas."
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
“La transition, c’est une multitude de petits changements de pratiques quotidiennes“
Héros ordinaires. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Gilles Pérole, ancien directeur d’école et adjoint au maire de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) chargé de l’enfance et de l’éducation.
Flora Zanichelli
Publié le 08/01/2023 à 19:00, mis à jour le 13/01/2023 à 17:56
Pour Gilles Pérole, “la transition, c’est une multitude de petits changements de pratiques quotidiennes“. (Photo Patrice Lapoirie)
Qui est-ce ?
Style décontracté, tennis veja, une marque écoresponsable, aux pieds, Gilles Pérole nous reçoit chaleureusement dans un bureau de la mairie de Mouans-Sartoux, où la température est fraîche, économies d’énergie oblige.
Très impliqué, cet ancien directeur de l’école dans la forêt de Mouans-Sartoux officie depuis près de trente ans dans la commune de 10.000 habitants devenue un bastion azuréen en matière d’expérimentation de gestion écologique et engagée de la ville.
Père de trois enfants, Gilles Pérole a grandi à Cannes où, très jeune, il cultive une fibre militante. "Vers seize ans, je me suis engagé dans plusieurs associations : les Francas (Fédération nationale laïque de structures et d'activités éducatives, sociales et culturelles), Les petites sœurs des pauvres, Les paralysés de France, détaille-t-il. Je me suis reconnu dans les valeurs très fortes qu’elles véhiculent, comme le respect de l’autre, la solidarité, l’importance du vivre-ensemble."
Les Francas, surtout, fer de lance d’une éducation populaire, le marquent. "Ça m’a convaincu de devenir instituteur."
Passionné par l’enseignement, les sciences, Gilles Pérole est persuadé que l’enfant peut être porteur de la révolution écologique en s’appropriant les projets et en impliquant sa famille.
La parole des tout petits n’est pas moins précieuse que celle des grands. "Au contraire, l’esprit de solidarité chez les enfants est toujours quelque chose qui m’a toujours frappé, commente Gilles Pérole. Leur sens de l’injustice est très développé et ils proposent volontiers des actions pour y remédier."
Pour l’ancien instituteur, l’éducation est centrale dans la préparation de la société de demain. "Il faut arriver à former et à éduquer les jeunes à construire une société différente."
Un précepte qui le conduit en 89 à mettre le cap sur Mouans-Sartoux, où l’Education Nationale vient d’ouvrir un poste à profil dans une école de la forêt, où la nature fait partie intégrante de l’apprentissage.
"Ce qui m’intéressait, c’était le projet pédagogique d’une école centrée sur l’enfant, explique-t-il. On décloisonnait les classes du CP au CE2, ce qui leur laissait le temps d’apprendre, à leur rythme."
En 1992, il quitte Cannes et s’installe définitivement à Mouans-Sartoux. Trois ans plus tard, le téléphone sonne. Au bout du fil, André Aschieri, le maire, qui lui demande de rejoindre l’équipe municipale. "On échangeait déjà beaucoup, ça s’est fait naturellement." Gilles Pérole devient alors conseiller municipal à la commission enfance dans une ville dont il partage les valeurs, aime-t-il à répéter.
Les serres de la ferme de Haute-Combe qui produit de quoi nourrir les enfants des écoles. (Photo G.T.).
Le déclic
En 1998, la crise de la vache folle déferle en France. C'est le déclic.
"J’étais alors fortement impliqué dans ma fonction de conseiller à l’enfance, poursuit Gilles Pérole. Or, travailler sur le thème de l’enfance c’est aussi travailler sur la cantine, ce que l’on sert à manger aux enfants."
Face à la crise sanitaire, la municipalité décide de ne proposer que de la viande bio. Puis, petit à petit, l'idée germe de faire passer la cantine au 100% bio. Un objectif atteint en 2012.
Dans un premier temps, pour pourvoir aux besoins locaux, la ville lance sa propre régie agricole bio à la ferme de Haute-Combe, non loin du centre-ville. Des serres sont dressées, afin de permettre une production toute l’année. Les menus suivent le rythme des saisons et de la production.
"S’il y a beaucoup de blettes, on les propose deux fois par semaine, cuisinées différemment. Et les enfants les mangent!", plaisantait alors l’élu dans une interview accordée à Nice-Matin en 2018.
Les enfants choisissent les portions qu'ils souhaitent consommer, afin d'éviter le gaspillage alimentaire. (Photo Clément Tiberghien).
L’action
Cantines bios, mobilités douces, engagement des enfants et des familles dans la politique de la ville, Mouans-Sartoux s’engagent toujours plus résolument sur la voie de la transition.
Les idées florissent. "Notre travail municipal était constamment nourri par des rapports, des études que nous partageait le maire", se souvient Gilles Pérole. Sur leurs tables de travail, les membres de l’équipe municipale voient fleurir articles scientifiques, comptes-rendus d’expérimentations tenues un peu partout.
"Je m’intéresse beaucoup à l’actualité et à l’analyse qu’en font les intellectuels, raconte Gilles Pérole. Voir des gens qui proposent des trajectoires alternatives, c’est une source d’inspiration pour moi."
Il cite ainsi Paul Magnette, le maire de Charleroi, qui a fait du développement de la mobilité douce ou de la culture comme levier de l’économie ses chevaux de bataille.
"Il est très pragmatique, très social, tourné vers la transition."
Les actions et les réflexions, en se croisant, font sens, décloisonnent les politiques. Dans son cas, qui dit nourriture, dit santé mais aussi agriculture, consommation responsable.
Les projets se multiplient, dans de nombreux domaines.
"Que cela soit sur l’alimentation, l’éducation, la mobilité dans la ville", poursuit l’adjoint qui évoque, par exemple, l’opération "Marchons vers l’école", en 2005, qui a remis au goût du jour le pédibus, l’autobus pédestre utilisé en lieu de ramassage scolaire.
L’ancien directeur d’école n’a pas oublié les enseignants, qu’il soutient sans relâche, organisant des activités entre midi et deux afin que les enfants apprennent à chaque instant. Et s’engagent eux aussi, comme dans le Conseil de ville des enfants. Ces derniers sont ainsi appelés à s’exprimer sur de larges panneaux postés à l’entrée de la mairie.
Pour porter ses projets, Gilles Pérole s’appuie aussi sur les agents municipaux, s’intéresse à leurs retours d’expérience, s’attache à donner du sens aux mesures qu’il met en œuvre. "Sans quoi, les gens ne s’impliquent pas."
À LIRE AUSSI
VIDEO. Comment cette cantine scolaire bio et locale a diminué ses déchets alimentaires de 80%
De leurs discussions émerge, par exemple, l’idée de nettoyer les cantines avec des machines à vapeur, plus économiques, moins nocives pour la santé que les produits de nettoyage. Ou encore, celle de présenter aux enfants, chargés de choisir la quantité de nourriture qu’ils veulent le midi, deux portions, dans une petite ou une grande assiette, afin qu’ils puissent se faire une idée avant de passer à table. Avec la possibilité de se resservir, bien sûr, si la faim les tiraille encore.
"On a évité ainsi le gaspillage", sourit Gilles Pérole. Les économies réalisées permettent de financer le surcoût du bio. Car en 2010, le constat est effarant. Après la mise en place d’une pesée en fin de service, le personnel s’aperçoit que ce sont 147 grammes par repas qui partent à la poubelle. Grâce à la personnalisation des portions, le poids du gaspillage alimentaire est réduit à hauteur de 80%.
Surveiller, établir des feuilles de route et des lignes directrices, prévoir… à Mouans-Sartoux, l’action est particulièrement structurée pour répondre aux défis environnementaux mais aussi financiers.
Avec l’inflation, le service a ainsi créé un fichier relevant le prix des aliments, conduisant l’équipe à réduire les frites au menu, par exemple. Hausse du coût de l’huile de cuisson oblige.
Et maintenant
Mouans-Sartoux essaime, toujours plus.
"On a échangé avec 600 collectivités européennes", précise Gilles Pérole, non sans fierté. Lors du pacte de politique alimentaire urbaine de Milan, en 2015, la ville a reçu une récompense pour ses bonnes pratiques.
"Voir la petite ville de Mouans-Sartoux saluée aux côtés de New York, ça fait quelque chose", commente l’élu.
En décembre, il est intervenu à l’université de Lisbonne. Il dirige également le DU chef de projet en alimentation durable à l’université Côte d’Azur.
"Ma satisfaction est surtout dans l’espoir et la dynamique que l’on crée sur les territoires", poursuit l’adjoint.
Parmi les grands enjeux du moment, il cite la libération du foncier afin de réinstaller une agriculture pour nourrir la population et permettre une souveraineté alimentaire. Ou encore, continuer à sensibiliser la population à se tourner vers une alimentation durable avec une attention toute particulière portée aux couches populaires. Pour ce faire, l’équipe municipale travaille à la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation permettant à tout à chacun d’accéder à une alimentation de qualité.
Persuadé, là encore, qu’une bonne pratique en amène une autre.
"Tous ceux qui changent leur alimentation finissent aussi par changer leur mode de transport, leur quotidien."
Il poursuit : "Je crois beaucoup à la transformation par la base. La transition, c’est une multitude de petits changements de pratiques quotidiennes."
Coconstruire la société de demain, en somme, en impliquant les enfants, pour qu’il y ait, au final, “une cohérence entre ce qui est fait à la maison et au dehors".
Même si les temps sont durs pour les municipalités dont les budgets explosent avec l’inflation et les coûts de l’énergie, Gilles Pérole ne désespère pas d’agir avec bon sens et ne s’interdit aucun projet.
Manger bio, local, sain et durable, c'est l'engagement pris par la ville de Mouans-Sartoux pour ses établissements scolaires et pour les crèches. Un engagement qui lui offre le label Ecocert, première ville de France à l'obtenir.
Qui est-ce?
Bruno Bazire habite à Mons en pays de Fayence où il exerce la profession d’architecte. Mais pas seulement.
L’homme, petite barbichette et le sourire toujours aux lèvres, est à l’origine d’un collectif baptisé "Demain en pays de Fayence" qui regroupe, comme lui, des citoyens engagés dans la transformation de leur territoire.
Cantines bios, démocratie participative, mobilités douces, le collectif ne connaît pas de petit chantier, même si, de l’aveu de Bruno Bazire, "le covid est passé par là, fragilisant le lien et l’engagement des Fayençois."
Ce Savoyard d’origine, parachuté dans le Var d’abord à Peymeinade puis à Mons, a roulé sa bosse au Canada où il a été illustrateur et en Bretagne où, tout jeune, il participe déjà à des projets de construction alternatifs.
Diplômé en architecture intérieure à l’école Boule à Paris, il se passionne depuis toujours pour un habitat naturel, des matériaux comme le bois avec, en filigrane, une approche philosophique de la nature.
"Être à l’écoute du terrain", comme lui avait suggéré Antti Lovag, architecte à l’origine des maisons bulles à Théoule qu’il a fortuitement rencontré et qui l’a encouragé à développer une architecture organique qui se fond dans la nature.
Cette même nature qui a bercé son enfance, lui qui aimait se promener avec sa sœur au cœur de la montagne savoyarde.
Créer des alternatives, dans son métier mais aussi dans la vie de tous les jours, en collectant, autour de lui, idées et savoir-faire, c’est le moteur de cet insatiable curieux. "Aujourd’hui, je suis en train d’acheter un bout de forêt", confie cet architecte qui aime passer du temps dans son jardin à ses heures perdues quand il n’organise pas de manifestations sur le territoire.
Le déclic
"En 2016, la diffusion du film Demain(*) est un électrochoc pour moi", souligne Bruno Bazire. Lui qui vit depuis toujours au plus près du terrain veut redonner du sens, soutenir ce territoire et ses petits villages perchés. Dans la foulée et accompagné d’autres citoyens, il décide de lancer le collectif “Demain en pays de Fayence“.
L’idée? Donner aux acteurs du territoire l’opportunité de se rencontrer pour porter des projets locaux, "dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’environnement ou l’économie", souligne Bruno Bazire.
(*) réalisé par Mélanie Laurent et Cyril Dion, ce film met en avant des initiatives qui répondent aux défis environnementaux et sociaux actuels.
L'action
Faire du lien. Entre les citoyens de Fayence eux-mêmes déjà, avec les élus locaux ensuite. Car les propositions doivent pouvoir être traduits en politique pour avoir un véritable impact. Comment aider des maires à mettre en place des cantines bios? Comment discuter d’économie locale, d’alimentation?
Des ateliers de rencontre sont créés, des projets émergent, comme celui d’une monnaie locale, le Belug (“étincelle“ en provençal), lancée en 2016.
L’objectif : développer l’économie locale, faire connaître les commerçants, les circuits courts, soutenir l’offre.
Un objectif consolidé avec la création en 2019 d’une coopérative d’achat appelée Court Circuit destinée, entre autres, à faire connaître les agriculteurs locaux avec dans l’idée, celle de "cultiver l’entraide, la coopération et le partage des savoirs".
Des initiatives qui partent d’observations personnelles, de rencontres avec d’autres citoyens engagés du territoire. Comme avec Pierre Pralus, avec lequel il a créé l’association "Ecobatissons", qui regroupe des professionnels de l’éco-construction.
Embarquer les citoyens aussi, renouer avec une politique locale parfois coupée des réalités du terrain, s’engager dans la transition écologique, voilà quelques-unes des nombreuses motivations de Bruno Bazire.
"On a mis en place une association composterie, destinée à pousser les politiques à mettre en place des composteurs collectifs, dans des villages où les gens n’avaient pas l’espace pour le faire chez eux."
En 2019, des ateliers participatifs destinés à embarquer les habitants dans la gestion locale sont organisés. A la veille des élections municipales, la rencontre organisée entre les candidats en lice et les habitants fait un carton.
Et maintenant ?
Cet été, avec la sécheresse et les canicules, l’urgence a pris une nouvelle dimension en pays de Fayence.
"D’ailleurs, l’écoute est différente depuis cet été", constate Bruno Bazire car avec les restrictions d’eau, les habitants ont touché du doigt l’urgence climatique.
Pour répondre aux difficultés et s’adapter, "on essaie, par exemple, de mettre en place de l’achat groupé de citernes de récupération d’eau et de panneaux photovoltaïques", raconte Bruno Bazire qui projette également une rencontre avec Arthur Keller, spécialiste des risques systémiques et des stratégies de résilience.
Embarquer les décideurs, aussi, toujours. "J’essaie de convaincre les élus d’accepter une journée pour élaborer une feuille de stratégie d’adaptation du pays de Fayence."
"J’aimerais qu’ils comprennent que la démocratie participative est l’outil de l’adaptation des territoires, poursuit Bruno Bazire qui rêve la création d’un conseil de la transition, permettant aux citoyens d’agir directement auprès des élus. Ici, il y a beaucoup de retraités qui sont prêts à mettre la main à la pâte."
Comme cet ancien prévisionniste de Météo France, qui vient d’arriver et s’est déjà engagé auprès du collectif ou encore, cet autre, astrophysicien, qui partage volontiers ses connaissances au cours de conférences.
En attendant, les manifestations sont toujours à l’ordre du jour au pays de Fayence. "Le 22 janvier prochain, nous organisons une manifestation à vélo afin de promouvoir la mobilité douce", explique Bruno Bazire.
L’homme en est convaincu : "L’engagement permet d’être moins anxieux face au changement climatique. Qu’est ce que je peux faire pour sensibiliser le territoire, le changer? Ce sont vraiment des questions qui m’animent. Pour moi, la société alternative est porteuse de joie, de partage, d’enthousiasme."
Pour en savoir plus
Le site du collectif "Demain en pays de Fayence" https://demainpaysdefayence.com/
Le site du collectif "Ecobatissons" https://www.facebook.com/ecobatissons/
Anthea Comellini, ingénieure italienne de Thales Alenia Space à Cannes, a été sélectionnée par l'Agence Spatiale Européenne la semaine passée. Elle fait partie des 17 astronautes choisis parmi 23.000 candidats.
"Ne pas y aller en touriste"
Il y a deux mois, elle a expliqué dans sa lettre de motivation ne pas craindre les déménagements et les changements d’environnement… Et surtout, s’est posée une question essentielle: "Si je suis retenue, est-ce que je suis capable d’aller jusqu’au bout?". La réponse a été oui. Et ça tombe bien.
Retenue dans un premier groupe de 1.350 sélectionnés sur dossier, elle a réussi l’étape des tests psychométriques en Allemagne, puis celle des tests psychologiques, où il ne restait que 400 candidats, "par exemple pour vérifier que l’on est capable de vivre loin des siens, avec des mises en situation".
Les cent derniers encore en lice ont ensuite subi une batterie de tests médicaux car la vie en orbite peut être contre-indiquée, sans oublier les facteurs psychologiques. Mais, là encore, Anthéa s’était préparée, notamment "à rester calme, et j’ai plutôt un bon souvenir de cette étape".
Réduite à cinquante membres, la cohorte d’astronautes potentiels a alors rencontré le jury de l’Esa, pour une ultime mise à l’épreuve de sa motivation… "Je leur ai expliqué que cela ne m’intéresserait pas d’aller dans l’espace en touriste, comme cela s’entend déjà parfois… Ce qu’on fait dans l’espace, pour moi, est positif, dans la mesure où cela aura des retombées pour l’humanité tout entière!" C’était en septembre dernier.
Un mois plus tard, la jeune femme faisait partie de la trentaine d’appelés à rencontrer le directeur général de l’Esa. "Et après un mois d’attente, dix-sept d’entre nous ont été contactés", se souvient, encore émue de la nouvelle, la désormais membre de la réserve des astronautes.
Si elle ne fait pas partie des astronautes de carrière, destinés à rejoindre dès à présent les rangs de l’Esa, elle se voit déjà dans le cosmos, à moyen terme.
"J’espère être contactée très vite pour aller m’entraîner sur le site de Cologne. Dans les années qui viennent, on va vivre un changement de paradigme, il y aura davantage de vols, des stations spatiales commerciales, donc il faudra avoir en permanence quelqu’un de prêt à partir!" Anthéa l’est déjà.
Marine Calmet a renoncé à devenir avocate, après avoir constaté que "le droit de l’environnement est structurellement défaillant". Une désillusion, au moment de rentrer dans sa vie professionnelle. À ses yeux, le droit occidental "permet une destruction de la nature, qui est seulement considérée comme une ressource inerte, à disposition des activités humaines".
Alors, la juriste a ouvert d’autres voies, bien plus personnelles, et s’est investie en Guyane française contre l’industrie minière.
En 2019, Marine Calmet a cofondé l’association Wild Legal, qui œuvre à la reconnaissance de "droits propres à la nature, les droits du vivant, des milieux de vie et des éléments naturels qui les composent, animaux, forêts, rivières…"
Une démarche inédite en France, mais qui vient de trouver une application concrète en Espagne, ce qui est une première à l’échelle de l’Union européenne. Pour Marine Calmet, il s’agit de poser des limites, en s’appuyant sur un nouveau cadre démocratique. Et de réellement protéger des écosystèmes menacés.
Are you an upholder, a questioner, an obliger or a rebel? Figuring out your cognitive house might be the key to changing your bad tech habits for good.
See more friends. Take more walks. Read more books. Get more sleep. Why don’t those intentions stick? You want to change. But it doesn’t seem to take. Maybe you just haven’t identified what house you’re in.
Gretchen Rubin, mega-bestselling author of The Happiness Project, says the key to long-term habit change is understanding how we respond to expectations. She names four broad categories of responders: the Ravenclaw, Gryffindor, Hufflepuff and Slytherin of habit-changing. Figuring out your cognitive house might be the key to changing your bad habits for good. Including one habit we hear about a lot: clinging to the phone right up until our eyes drop closed.
If you want to know which house you’re in, there’s a handy quiz. An online sorting hat, if you will. Manoush is a Questioner. Obviously.
Apprendre à distinguer zone d'apprentissage et zone de performance
Apprentissage
But s'améliorer
On se concentre sur des choses qu'on ne maîtrise pas encore
On s'attend à faire des erreurs
Performance
Le but est de faire de notre mieux
On exécute des actions qu'on maîtrise avec le plus d'efficacité possible
On minimise au maximum les erreurs
L'idée c'est de régulièrement se mettre dans un contexte d'apprentissage dans lequel les erreurs ne sont pas dommageables qui va nous faire progresser et qu'on pourra ensuite ajouter à nos compétences d'exécution dans la zone de performance.
Problème à l'école on nous place déjà dans un contexte de performance où on cherche à éviter les erreurs au lieu de les accepter et de les utiliser comme base de travail pour progresser.
Exemple de Beyoncé qui après chaque spectacle analyse sa performance et identifie des améliorations sur lesquels travailler pour les prochains
C'est faux de dire qu'on n'a pas le temps, ce n'est qu'une question de priorité, de choix.
Professionnel
Plutôt que faire le year end review en passant en revue nos actions de l'année
Imaginer le rdv de l'an suivant en imaginant les actions qu'on jugera comme une réussite , durant cette année d'exception
A appliquer sur la vie perso également
Et là pour atteindre nos objectifs, on va commencer à s'organiser/planifier notre temps.
3 catégories
Carrière
Relations
Soi-même
168 heures par semaines
Il reste 72h en décomptant 40h de travail /sem et 8h de sommeil /nuit
Ça laisse pas mal de temps pour faire de belles choses
Évitez de surprotéger les filles par rapport aux garçons, ça leur enlève l'occasion de se forger leurs expériences de prises de risques , ne pas abandonner, prendre confiance en elle, et développer leur courage qui leur servira toute leur vie.
En tant que femme il faut apprendre à être nous aussi courageuses pour montrer l'exemple
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Source SAP JAM