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À moins d’avoir vécu dans une grotte sans connexion Internet ces derniers jours, vous avez obligatoirement entendu parler du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. Cette grand-messe de la tech grand public attire quelque 140.000 visiteurs impatients de découvrir les toutes-dernières innovations – pour le meilleur et parfois le pire – en matière de santé, automobile, électroménager... le tout mâtiné d’intelligence artificielle.
Près de 1.500 startups venues du monde entier ont participé à cette 25e édition. Parmi elles, 110 françaises dont 14 sudistes – et 8 azuréennes – accompagnées pour la 8e année par la Région Sud et RisingSUD(1) étaient du voyage pour faire briller leurs créativité et excellence.
Parce que la concurrence est rude et que ces deux qualités ne suffisent pas pour attirer l’attention des investisseurs, distributeurs, donneurs d’ordre et autres grands groupes, les pépites régionales ont été coachées avant leur départ avec préparation logistique, media training et séances de pitch...
Quels objectifs s'étaient-elles fixés? Les Azuréennes Epseed, Ovibar, Aqualung, Beparentalis et autres Videtics racontent leur business trip. Car une fois n'est pas coutume, ce qui se passe à Vegas ne doit pas y rester.
(1) En partenariat avec la CASA, les métropoles de Nice Côte d’Azur et Aix-Marseille.
Ovibar désaltère les Etats-Unis
Dans un pays où la petite bouteille d’eau coûte entre 6 et 9 $, l’OviX, le mini-bar révolutionnaire de la Niçoise Ovibar, joue crânement sa chance à Las Vegas et "suscite l’intérêt", souligne Ovadia Schvarcz, le dirigeant d’Ovibar venu présenter en exclusivité sa toute dernière nouveauté, "un nouveau produit qui filtre l’eau parfaitement en trois étapes et distribue instantanément de l’eau chaude, froide, tempérée, tiède ou gazeuse, tout en permettant également de préparer du thé, du café, ou d’aromatiser l’eau selon les goûts".
Pour l’entrepreneur très fier de représenter la région Sud et la ville de Nice, au sein du pavillon français de la French Tech il s’agit d’une véritable technologie de rupture qui redéfinit la façon de consommer l’eau dans le monde. "Nous sommes convaincus que l’OviX trouvera sa place dans n’importe quelle cuisine, aussi bien en France qu’à l’international", espère Ovadia Schvarcz qui, en participant à ce premier CES, recherche dans un premier temps des distributeurs outre-Atlantique mais aussi à travers le monde.
Aqualung fait respirer le CES
Aqualung, leader mondial dans la conception et la fabrication d’équipements de plongée, n’était pas à Las Vegas qu’il se voyait déjà récompensé de l’Award Best of Innovation du CES pour Aquasense, son nouveau détendeur électronique et connecté.
Une rupture technologique qui a attiré près de 3.000 visiteurs, néophytes comme passionnés, sur le stand de la French Tech. Fruit de quatre années de R&D, Aquasense offre une assistance aux plongeurs et des informations en temps réel sur la respiration rendant l’exploration sous-marine plus accessible.
Présent pour la première fois à Las Vegas, l'entreprise fondée par Jacques-Yves Cousteau et Emile Gagnan est à la recherche de distributeurs potentiels, de clients et d’investisseurs car le nouveau détendeur "va nécessiter des investissements pour passer à l’échelle, notamment dans la production, précise Michel Abaza, le CEO du groupe basé à Carros et Sophia Antipolis. Le CES nous a permis de sortir de l’écosystème plongée et de nous adresser au grand public du monde entier."
Même si Aqualung était aussi présent le week-end dernier au Salon de la Plongée à Paris...
Epseed conforté dans sa stratégie
Deux ans après sa création, la Cagnoise Epseed est à Las Vegas pour faire connaître au plus grand nombre Seed, son boîtier qui sécurise et contrôle le télétravail des travailleurs hybrides, nomades digitaux et autres artisans et techniciens.
"Le CES est une opportunité unique de légitimer notre solution sur la scène internationale, confie Kélian Bailet, président de la startup qui accomplit ainsi son rêve d’enfant de participer avec sa propre entreprise au plus grand salon de la tech dans le monde. Cet événement représente une vitrine exceptionnelle pour valoriser notre innovation auprès de toutes les entreprises."
Durant le CES, l’équipe d’Epseed s’est attachée à nouer des partenariats stratégiques, notamment pour produire son boîtier à une plus grande échelle et intégrer sa solution dans divers écosystèmes. Egalement dans son viseur, "entrer en contact avec des distributeurs, des investisseurs et, bien sûr, des clients potentiels, notamment sur le marché nord-américain". Les Azuréens ont pu constater un intérêt marqué pour les solutions dédiées au télétravail et à la sécurisation des données professionnelles, ce qui confirme la pertinence de leur produit.
"La demande dans ce domaine est particulièrement forte, notamment sur le marché nord-américain, où le télétravail est solidement ancré dans les pratiques professionnelles."
BeParentalis au service de la vie
Participant pour la première fois au CES, la Niçoise BeParentalis – portée par le Dr Aymen Kebaili, pédiatre réanimateur de l’hôpital Lenval – a dévoilé son assistant médical multilingue dopé à l’intelligence artificielle qui entend sauver des millions de vies d’enfants dans le monde.
Comment? En s’appuyant sur des milliers de données pédiatriques validées, "il donne aux parents un accès fiable et instantané à des réponses et recommandations médicales adaptées à la santé de leurs enfants, permettant un suivi et une gestion des symptômes en temps réel", explique Bastien Combes, cofondateur de la startup.
Parentalis a suscité un fort intérêt car "la santé des enfants représente un défi mondial avec peu de solutions véritablement innovantes. Nous avons pu rencontrer un panel varié d’acteurs stratégiques, notamment des investisseurs de la région de Nicosie en Chypre qui pourraient nous aider à renforcer notre offre." Des contacts ont également été pris avec des partenaires potentiels, ce qui permettrait à la startup d’accélérer son développement.
Autant d’opportunités qui confortent les entrepreneurs dans leur décision de positionner BeParentalis comme une solution globale à destination des parents. L’assistant sera lancé le mois prochain en France.
Mission réussie pour Videtics
En se déplaçant à Las Vegas, la Sophipolitaine Videtics voulait renforcer sa présence à l’international. Mission réussie pour la Sophipolitaine leader dans l’analyse vidéo en temps réel par intelligence artificielle. "Notre objectif était de chercher en priorité des clients puis des partenaires aux Etats-Unis, explique Alan Ferbach, son cofondateur et président. Nous avons notamment pu approfondir les contacts que nous avions noués précédemment dans le cadre du programme Netva (New Technology Venture Accelerator, ndlr) et nous déploierons notre solution avec eux. Nous avons également renforcé nos liens avec un partenaire européen déjà implanté outre-Atlantique."
Le startupper a profité du salon pour se rapprocher d’intégrateurs-installateurs qui sont dans le retail et l’hospitalité-tourisme, deux verticales où sa suite logicielle permettra notamment de quantifier le flux piétonnier.
Bon accueil pour Kapsys
Déplacement fructueux pour la Mouginoise Kapsys venue présenter KapX qui, grâce à l’IA dont il est doté, aide à l’orientation et à la mobilité des déficients visuels sévères.
Pour son 1er CES, la startup voulait faire connaître son innovation technologique et trouver des partenaires de distribution en Amérique du Nord. "Nous sommes également ouverts aux discussions potentielles avec des investisseurs, souligne Aram Hekimian, son CEO, ravi de l’affluence sur le stand. Nous avons rencontré de nombreux acteurs intéressés par KapX, en particulier des distributeurs potentiels aux Etats-Unis, des investisseurs et sociétés intéressées par notre technologie et son usage dans d’autres domaines. Des associations se sont proposées pour le tester."
Deux trophées pour DataGreen
Satisfecit pour la Niçoise DataGreen, filiale de Netsooon.ai, qui a été doublement récompensée. La deeptech qui développe des datacenters écoresponsables a reçu le Green Tech Award de Dassault Systèmes dans le cadre des CES Business France Awards ainsi que le CES Innovation Awards Honoree dans la catégorie Sustainability & Energy Power du salon. Une belle mise en lumière pour DataGreen à la recherche de partenaires pour être présente aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année. La startup intègre des outils d’intelligence artificielle (IA) et de machine learning (ML) pour transformer la gestion des datacenters et réduire de 75% leur consommation énergétique, de 82% leurs émissions de CO2. La startup prévoit d’aller plus loin en ouvrant sa première usine verte en Région Sud.
Selon les derniers chiffres de l’INSEE, un tiers des Français se dit atteint de phobie administrative. Chez les 18-34 ans, c’est 50 %. Cette notion, la France la découvre en 2014 lorsque l’éphémère secrétaire d’État au Commerce, Thomas Thévenoud, la brandit comme excuse pour expliquer trois ans de loyers impayés et quatre déclarations d’impôts déposées très, très tardivement. Si cet épisode a fait rire – jaune – les Français, il n’empêche que la phobie administrative touche un tiers d’entre eux (mais pas lui). Qu’est-ce donc? La peur de se perdre dans les méandres de la complexité de l’Administration française qui induit une absence d’action. Un tiers des adultes ont renoncé à effectuer une démarche administrative en ligne en 2021, et, si certains y sont parvenus par d’autres moyens, un quart a carrément abandonné l’idée. "À tel point qu’au moins 10 milliards d’euros d’aides ne seraient pas attribués chaque année en France." C’est ce que nous explique Chloé Martin, fondatrice de Maaè à Mougins, une plateforme qui centralise et explique toutes les démarches administratives. "Pendant mes études de comptabilité gestion, je me suis rendu compte que remplir sa déclaration d’impôts était un véritable casse-tête. Que beaucoup ne connaissaient pas les cases qui permettaient de valoriser les ressources. Idem pour certaines allocations. Tout est tellement complexe, ça en devient décourageant." C’est à ce moment qu’elle décide de créer Maaè [qui signifie Maman en thaï, et qui pourrait correspondre à l’acronyme Mon Assistant Administratif électronique, ndlr]. Le projet est colossal mais la jeune femme, aux airs timides, est déterminée et très organisée.
Lancée fin d’année
Deux associés [Equity Mastermind et Ikigai, ndlr], se lancent avec elle dans l’aventure Maaè démarrée en septembre 2024. "Mes idées sont très claires sur ce que je voudrais faire. Nous misons sur une plateforme opérationnelle à la fin de l’année."
Ce qu’elle veut faire? Simplifier l’accès à ces démarches, ce qui revient à "redonner du pouvoir d’achat aux gens, tout en allégeant leur charge mentale. C’est pesant de devoir penser aux dates limites des déclarations d’impôts, de son contrôle technique, sa déclaration de grossesse... Tout comme il est pénalisant de ne pas bénéficier d’aides auxquelles on aurait droit."
À la création de votre profil sur Maaè, beaucoup de questions vous seront posées. "Tout reste confidentiel, le RGPD est respecté, tient à préciser la fondatrice. Ensuite, vous aurez accès à des simulateurs d’aides et des formulaires qui correspondent à votre situation. Des alertes et des notifications pour ne rien oublier. Il y a neuf “planètes” qui sont les thématiques d’une vie : famille, logement, santé, étranger, véhicule, argent... avec, au sein de chacune, les différentes démarches à effectuer selon votre profil."
C’est ludique. Une To Do List dédiée à vos démarches s’affiche, et pour vous pousser à avancer "des cadeaux sont offerts. Il s’agira de bons de réduction, par exemple, dans une enseigne en lien avec vos critères." La plateforme est chargée d’intelligence artificielle et nécessite de gros financements. Avec un capital social de 120.000 euros, Chloé Martin est en cours de levée de fonds, 180.000 euros attendus (auprès de business angels et peut-être d’une bourse French Tech de Bpifrance), pour terminer le site et lancer sa phase test. Une autre levée, certainement dans un an ou deux, serait réalisée auprès de capital-risqueurs ou de fonds d’investissement.
Entreprises et collectivités
Sa cible? Les entreprises, qui proposeraient ainsi Maaè comme avantage social à leurs salariés, et les communes qui faciliteraient la vie de leurs administrés. 2 à 4 euros par salarié et par mois seraient le coût de la solution. "Pourquoi pas la Ville de Cannes car j’y ai remporté mon premier trophée de l’innovation et c’est là que se déroule le WAICF [congrès international de l’intelligence artificielle, du 13 au 15 février, ndlr] où le Conseil départemental m’invite à présenter Maaè."
Son projet intéresse déjà le département de l’Hérault et la jeune startuppeuse a dans la viseur la Belgique et l’Allemagne, autres mauvais élèves de la simplification administrative.
Et demain? Chloé Martin pourrait bien dupliquer plateforme pour les professionnels, lesquels souffrent aussi de la complexité des démarches à entreprendre. Elle a noté que l’UPE06 faisait ce même vœu de simplification administrative qui aiderait les patrons à se consacrer à leur activité plutôt qu’à remplir des formulaires à rallonge. Un vœu que l’État peine à exaucer, un vœu qui pourrait devenir réalité grâce à Maaè, depuis la planète Mougins.
Chloé MARTIN (en majuscules) ou Maaè sur LinkedIn.
Sophia Antipolis. 2.400 hectares composés à 90 % d’espaces verts. Le reste, c’est l’antre de la tech et de l’innovation. Imaginée en 1969 par le sénateur Pierre Laffitte, Sophia Antipolis est devenue la première technopole d’Europe, créant près de 1 000 postes par an. Elle héberge près 2.500 entreprises de toute taille – de la startup au grand groupe en passant par les PME et les laboratoires et autres centres de R&D... – qui génèrent 6 Mds d'euros de chiffre d’affaires par an. Elle totalise 43 000 salariés de 80 nationalités différentes, 5 500 chercheurs, 6 000 étudiants. Tous s’y croisent chaque jour, phosphorent, innovent, font du business, font du sport, ont une riche vie associative et culturelle. On a tendance à l’oublier mais près de 10.000 personnes résident dans les communes alentour.
Entrepreneuriat, recherche, vie culturelle, sportive et associative...
C’est cette fertilisation croisée, ce dynamisme que les Trophées de Sophia Antipolis ont mis en lumière jeudi dernier au Golden Tulip sophipolitain. Organisés par la Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis (CASA), la Fondation Sophia Antipolis et le Groupe Nice-Matin, ils ont récompensé six pépites qui brillent dans des secteurs très différents, comme le souligne Simon Perrot, directeur général du Groupe Nice-Matin, fier de montrer "toutes les facettes de la technopole. Malgré le contexte morose, la bonne santé de Sophia Antipolis est la preuve de la réussite d’un modèle économique et de l’engagement de tous, notamment des collectivités locales."
Ce n’est pas Jean Leonetti, président de la CASA, qui le contredira. Même s’il préfère mettre l’accent sur l’innovation qui est dans l’ADN des lieux. Un peu à l’image du futur bâtiment Alpha Antipolis, qui, en rassemblant l’ensemble des acteurs clés du monde entrepreneurial, académique, sera la vitrine mondiale de la tech azuréenne. Et de préciser: "L’important est de fonctionner en réseau et non pas en pyramide. Etre dans l’innovation, c’est se dire que le monde n’est pas parfait mais qu’on peut l’améliorer. Et à Sophia, un monde nouveau s’ouvre devant nous." Un monde qui se réinvente avec succès depuis plus d’un demi-siècle.
Le COV obtient le prix de la vie associative
Depuis 1979, le Club Omnisports de Valbonne – COV de son petit nom – et ses trente salariés s’occupent de faire bouger toute la technopole. Sports collectifs ou de pleine nature, danse-entretien... Ils sont plus de 3.000 adhérents, dès quatre ans, à profiter de la trentaine d’activités sportives proposée par cette association loi 1901.
C’est pour cela que le COV décroche le prix de la Vie associative. Très investi à l’instar de la centaine de bénévoles et des trente salariés qui œuvrent au sein du COV, Marc Fournier, son président, a à cœur de "faire vivre le territoire et faire profiter le plus grand nombre". Un nombre qui devrait bientôt augmenter puisque le gymnase des Bouillides où ont lieu la danse et la gymnastique devrait rouvrir en janvier prochain après plus d’un an de travaux de rénovation.
Mouratoglou joue à l’international
Il a fondé la plus grande académie de tennis d’Europe à Sophia Antipolis. Un projet qu’il avait initié en région parisienne en 1996 avant de le relocaliser en terres azuréennes dix ans plus tard. Patrick Mouratoglou ne fait jamais les choses à moitié. Surnommé The Coach, il a entraîné les plus grandes stars du tennis mondial, dont Serena Williams. Aujourd’hui, il est l'entraîneur officiel de Naomi Osaka, quadruple championne de Grand Chelem et le mentor de nombreux futurs champions.
Pour bâtir son empire, Mouratoglou a investi 80 millions d'euros. Résultat: 33 courts de tennis, 4 courts de padel, 2 espaces fitness, 4 piscines, dont une en forme de raquette, un resort haut de gamme avec un restaurant, un spa, un centre esthétique, un centre médico-sportif et un country-club qui compte plus de 2.000 adhérents. Tout cela, sur un domaine de 13 hectares. L’académie accueille chaque année environ 250 étudiants de 60 nationalités différentes dans son programme "Tennis-Études", entourés de 35 coachs (jusqu’à 80 en été avec les stages).
Avec 250 employés, l’entreprise Mouratoglou est aujourd’hui un des plus gros employeurs de la région.
En 2020, il lance l’UTS (Ultimate Tennis Showdown), une ligue de tennis aux règles novatrices, pensée pour des matchs plus courts, plus intenses, en phase avec les nouvelles attentes du public. Succès!
Amadeus salué pour sa politique d’inclusion
Prix du Développement durable et énergie pour GCC
Avec "Construire ensemble des solutions sobres et durables" pour raison d’être, on ne peut que recevoir le prix du Développement durable et Énergie. L’antenne azuréenne de GCC (Génie Civil et Construction; 3.000 collaborateurs, 1,2MdE de chiffre d’affaires) s’est vue récompenser pour ses nombreuses réalisations sur le territoire. À l’instar du centre de gérontologie de l’Hôpital Simone-Veil de Cannes et du campus STAPS de Nice "pour lequel GCC a géré la rénovation énergétique", explique son directeur Côte d’Azur, Raphaël Leroy qui dirige 35 personnes.
Sur la technopole, ce dernier pilote le chantier d’Alpha Antipolis, le futur Pôle de l’innovation, dont la première pierre a été posée en octobre dernier. Un chantier dans la droite lignée de l’expertise de GCC. "Nous ne sommes pas qu’une entreprise générale de construction; on essaie aussi d’accompagner la transition énergétique en étant force de propositions techniques pour nos clients. La particularité d’Alpha – qui respectera la nouvelle norme RE2020, synonyme de haute performance énergétique et d’empreinte carbone réduite – est d’être un catalogue de toutes nos bonnes pratiques et ce, à chaque étape du projet. Lors de la conception avec son implantation sur le site en veillant à l’orienter au mieux et en préservant au maximum les espaces boisés. Les matériaux issus des terrassements ont été triés et traités pour être réemployés sur place en servant de remblais sous les cheminements piétonniers par exemple."
Et de citer pêle-mêle, l’enveloppe du bâtiment, les matériaux utilisés (dont des isolants biosourcés), les installations techniques durables qui sollicitent de l’énergie renouvelable. "Sur le toit, 400 m² de panneaux photovoltaïques couvriront les besoins en éclairage du bâtiment et les deux tiers des postes de travail, il aura des systèmes de brise-soleil sur les façades les plus exposées. Grâce à la géothermie sur champ de sondes, toute l’énergie nécessaire pour chauffer Alpha sera couverte et jusqu’à 80 % pour le rafraîchir… Ce n’est pas tous les jours qu’on fait un bâtiment aussi vertueux." Livraison prévue fin 2025.
Excellence et innovation scientifique pour Cintoo
Cintoo, fondée en 2013 à Sophia Antipolis, est spécialisée dans la gestion des Jumeaux Numériques à partir de scanners 3D (scanners laser, drones…). Un jumeau numérique (Digital Twin) est une copie virtuelle d’un site industriel qui permet aux clients dans la Construction, le manufacturing automobile ou l’énergie de réduire leurs coûts d’opération, l’impact des travaux de maintenance et de rénovation, tout en ayant une connaissance précise de leurs propres sites.
Les données issues de la Reality Capture, soit le recueil de données à l’aide de scanners laser ou de drones, sont compressées par la technologie mise au point par les équipes de Cintoo à Sophia Antipolis et sont transformées en données surfaciques 3D comme un jeu vidéo, visualisables en streaming depuis le cloud. Cette technologie unique fait l’objet d’un brevet déposé aux États-Unis où Cintoo réalise 60% de son chiffre d’affaires.
Près de 500 entreprises font déjà appel à Cintoo dans plus de 40 pays. Un succès qui ne cesse de monter en puissance et la société vient d’annoncer une levée de fonds de 37 millions d'euros en série B. Dominique Pouliquen, CEO de Cintoo, précise que ce tour de table a été mené par le fonds de croissance de Partech, une société d’investissement technologique mondiale, avec le soutien des investisseurs existants, Amavi Capital et Armilar Venture Partners. Une levée qui intervient seulement deux ans après le dernier tour de table en série A de 5,5 ME.
Le CEO indique: "Cet investissement nous permettra d’accélérer le développement de notre plateforme, d’étendre notre présence mondiale et de continuer à innover dans le domaine de la gestion des données issues de la Reality Capture. Ce financement témoigne de la valeur et du potentiel de la plateforme Cintoo, et nous aidera à répondre à la demande croissante de nos clients dans de multiples secteurs d’activité." Le trophée de l’excellence et des innovations scientifiques ne pouvait que revenir à Cintoo qui emploie près de 60 collaborateurs sur la technopole.
WHAT06 décroche le prix de l’engagement sociétal
Depuis sa création il y a huit ans, WHAT06 – pour Women Hackers Action Tank Alpes-Maritimes – n’a qu’un seul objectif : féminiser les métiers de la tech de l’ingénierie, de l’informatique et du numérique, les faire découvrir et les rendre accessibles aux femmes et aux jeunes filles.
Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. Car, comme Bertrand Piccard, David Lisnard ne croit pas que la transition écologique soit synonyme "de décroissance et de punition." Ni que l’on "sauvera la planète en mangeant du quinoa et en faisant du skate dans des rues où l’herbe pousse." Non, notre salut passera par "l’investissement et l’innovation."
Pour que ça fonctionne et qu’elle participe "à la protection de l’environnement", cette innovation doit être portée par des "solutions économiquement rentables", complète l’explorateur suisse, dans un message vidéo destiné au conseil municipal cannois.
"Fédérer écologie et économie"
"L’idée est de fédérer écologie et économie, au bénéfice des citoyens et d’une croissance qualitative, poursuit-il. On peut vivre mieux, en respectant l’environnement." Et les réalisations cannoises en la matière (réutilisation des eaux usées, protection de la mer, réseaux de chaleur, bus électriques, création de la Force locale décarbonée...) ont "convaincu" l’Helvète, pionnier des technologies propres et auteur du premier tour du monde en ballon (1999), puis en avion solaire (2016).
Dans cet esprit, il a créé, il y a huit ans, la fondation Solar Impulse (FSI), qui labellise et promeut auprès des décideurs, des solutions pour atténuer, ou s’adapter au changement climatique. "Dans l’agroalimentaire, les BTP, les transports, les procédés industriels et les services publics: eau, énergie, déchets", liste le maire.
Programme qui ressemble, toutes proportions gardées, à l’Accélérateur de solutions climat (ASC), créé en 2021 par la Ville, la CACPL et l’agence Creative Minds.
Ouverture sur le monde pour les start-up
Chaque année, il met en lumière des projets, locaux et nationaux, de start-up en lien avec la préservation de la mer, l’alimentation, l’énergie, les risques majeurs, la gestion des déchets, etc [lire plus loin]. Ça tombe bien, la fondation Solar Impulse viendra booster, au printemps 2025, la 4e édition. Premier axe d’une collaboration de quatre ans, actée jeudi 19 décembre par les élus.
"On va accompagner Cannes dans sa décarbonation, reprend Bertrand Piccard. Et mettre en évidence des solutions, issues du territoire, et d’autres, trouvées dans le monde entier." Une grande opportunité pour les participants, qui profiteront de "l’effet d’entraînement" généré par l’influence et le carnet d’adresses de la fondation. "L’évènement va changer de dimension, confirme David Lisnard. Pour s’ouvrir aux 1.595 solutions déjà labellisées par Solar Impulse, dont nombre sont de grandes entreprises internationales."
Vous êtes à la tête d’une start-up concernée par les domaines répertoriés plus haut? Préparez déjà votre candidature!
En 2023, déjà vingt solutions retenues
L’ASC s’en sortait déjà bien tout seul. L’an passé, pour la 3e édition, 41 dossiers ont été présentés et 20 solutions retenues, permettant aux start-up "de présenter leur projet devant un panel de décideurs en vue d’une expérimentation, précise David Lisnard. Certains ont beaucoup mieux avancé que d’autres."
Ainsi, "la direction de la propreté urbaine et le port Canto sont en train de voir pour acquérir des vélos cargos."
Des triporteurs de la société girondine VUF Bikes, qui figure parmi les lauréates de l’ASC 2024; tout comme la start-up héraultaise Acqua Écologie et son système de recyclage intelligent de l’eau. Technologie qui intéresse "Escota, pour la réutilisation des eaux usées traitées sur les aires d’autoroute."
Autres boîtes dont les créations ont une application concrète: AxiBio (Puteaux, édition 2022) et ses bornes d’apport volontaire pour les déchets alimentaires, expérimentées par la CACPL dès 2022; ou les Parisiens de Vertuo (2023) qui, avec leur système d’arrosage autonome, ont dépassé la centaine de collaborations dans l’Hexagone.
On pense aussi, récemment, à la start-up hébergée à CréàCannes, Mastermap, qui testait, fin décembre 2023, son outil de numérisation de l’état de la voirie, avec la commune de Mougins.
Il a fait le tour du monde sous l’eau. Il sait mieux que personne le luxe que cette ressource naturelle épuisable peut représenter pour certaines populations, et le luxe qu’elle va sûrement devenir pour nombre d’entre nous dans les années qui arrivent. Étienne Lorant, scaphandrier de formation, a plongé dans toutes les mers du monde au service de différentes entreprises. Il a souvent connu des difficultés liées à la qualité de l’eau qu’il buvait durant ses missions, parfois subi des dysenteries invalidantes. Quand il rentre en France, il découvre l’existence d’une technologie qui transforme l’air ambiant en eau pure. En réalité, c’est l’humidité de l’air qui est capturée (comme le fait un climatiseur) puis filtrée, pour devenir de l’eau complètement potable. Il adopte le concept, crée la startup Serenity Corporation à Cannes en début d’année, au capital social de 100.000 euros, et assemble en France, les éléments nécessaires pour construire son produit.
Superpotable
"La qualité de l’eau qui sort de nos machines, explique le fondateur de la startup, va même au-delà du cahier des charges français." Une eau superpotable qui pourrait être superutile dans bien des situations. Concrètement? L’appareil est branché sur secteur mais il est possible de le relier à un panneau solaire. Il ne consomme que 160 watts par jour, soit deux à trois fois moins qu’un réfrigérateur et 10 fois moins qu’un sèche-cheveux. Il fonctionne dès que l’humidité de l’air dépasse les 40%, "ce qui est le cas partout sur terre, sauf dans certaines zones en Irak", indique notre globe-trotter. Sa plus petite machine, placée dans n’importe quelle pièce, peut produire jusqu’à 10 litres d’eau potable par jour. "Au départ, je voulais monter une ONG pour démocratiser le plus vite possible ce procédé et apporter de l’eau à toutes les populations, poursuit Étienne Lorant. Mais il fallait d’abord familiariser le public avec cet usage. Améliorer la techno et voir comment passer à la phase industrielle."
De l’eau pour tous
Alors, pour booster sa phase de recherche et développement, il se rapproche de Mathieu Merian, le fondateur de trois startups basées à Sophia Antipolis dont My3D, fournisseur de solutions d’impression 3D de pointe. "Au départ, raconte Mathieu Merian, je rencontre Etienne en tant que potentiel client par rapport à la personnalisation de ses machines. Puis le projet m’a touché. Nous avons les mêmes souhaits d’accessibilité universelle pour des produits que nous jugeons élémentaires et nous avons noué un partenariat. Avec mes équipes, nous travaillons à l’amélioration de sa technologie et sur le marketing." Mathieu Merian, également fondateur de Somanity – conception et fabrication d’exosquelettes imprimés en 3D pour permettre aux personnes handicapées moteur de se déplacer à moindres coûts – est incontestablement l’homme "serein" qu’il fallait à l’aventure Serenity.
"La plus grosse machine que nous pouvons fabriquer est capable de produire 600 litres d’eau par jour et rentre dans un container. Nous pouvons ainsi la livrer en 24 heures n’importe où dans le monde, indique le patron de Serenity. À Gaza, dans la vallée de la Vésubie, à Valence... Souvent dans ce type de catastrophes, l’eau est coupée et quand elle revient au robinet elle n’est pas encore potable. L’électricité, on arrive toujours à en produire et il y a des groupes électrogènes aussi. Nos machines peuvent ainsi fonctionner et fournir de l’eau."
Développement international
Pour avoir vadrouillé Étienne Lorant sait que dans nombre d’endroits dans le monde l’eau est acheminée en bouteilles par bateau, hélicoptères... "Là, on la produirait sur place. Ce qui diminuerait les émissions de gaz à effet de serre liées au transport." Mathieu Merian est en contact avec Bpifrance et l’Imredd pour breveter une technologie à incorporer dans la machine qui améliorerait sa taille, son rendement et la maintenance – pour l’heure, les filtres sont à changer tous les six mois. Et aussi pour travailler à une fabrication française. De belles perspectives en vue pour cet appareil déjà commercialisé dans des commerces cannois, chez un constructeur de yachts en Italie, dans une société en Grèce, une autre en Belgique. Et même, en Belgique, un footballeur professionnel a acquis Serenity et a signé un contrat de distribution pour son pays. "Nous allons déployer dans un premier temps le produit par vente de licences d’exploitation, pour le démocratiser." En BtoB et BtoC. Pour que l’accès à l’eau potable coule de source.
De 1.700 euros à 79.000 euros
Startup Serenity Corporation https://serenity-corp.com/
Plan d’épargne entreprise (PEE) - 3 nouveaux cas de déblocage anticipé - Actualité - UFC-Que Choisir
Les sommes versées sur un plan d’épargne entreprise (PEE) sont en principe bloquées durant 5 ans. Une douzaine de situations spécifiques permettent de les récupérer avant cette échéance, sans impôts à payer. Trois nouveaux cas viennent désormais les compléter.
Pour des travaux de rénovation énergétique
Pour l’achat d’un véhicule propre
Pour une activité de proche aidant
Les autres cas de déblocage anticipé
le mariage ou la conclusion d’un pacs ;
la naissance ou l’adoption d’un 3e enfant ;
le divorce, la séparation ou la dissolution d’un pacs avec la garde d’au moins un enfant ;
l’invalidité du salarié, de son conjoint, de son partenaire de pacs ou de l’un de ses enfants ;
le décès du salarié, de son conjoint ou de son partenaire de pacs ;
la rupture du contrat de travail (licenciement ou démission) ;
le surendettement ;
la création ou reprise d’une entreprise (par le salarié, son conjoint, son partenaire de pacs ou l’un de ses enfants) ;
l’installation en vue d’exercer une profession non salariée ;
l’acquisition de parts sociales d’une Scop (société coopérative de production) ;
l’acquisition, l’agrandissement ou les travaux de remise en état (suite à un arrêt de catastrophe naturelle) de la résidence principale ;
ou en cas de violences conjugales.
Selon les cas, la demande peut être formulée à tout moment (décès, violence conjugale par exemple) ou doit l’être dans les 6 mois maximum qui suivent certains événements (mariage ou naissance du 3e enfant par exemple). Dans tous les cas, les sommes récupérées sont totalement exonérées d’impôt sur le revenu. Seuls les gains sont soumis aux 17,20 % de prélèvements sociaux.
La société Mata, installée à Sophia Antipolis et fondée par une Niçoise, a lancé le 25 juin 2024 une intelligence artificielle dans le secteur de la santé. Ce robot conversationnel doit permettre des diagnostics de radiologues plus rapides.
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L’histoire de My Explore Bag, c’est celle d’Adrien Salaün et Emmanuel Chichignoud, deux étudiants de l’IUP de tourisme de Nice qui, en 2017 durant leur stage de fin d’études dans une agence réceptive marocaine, sont chargés de développer des activités de team building destinées aux salariés d’entreprise. Les voilà donc à concevoir, gamifier et animer des rallyes urbains sur tablettes.
Le succès est au rendez-vous et "Nous nous sommes alors rendu compte qu’on avait acquis une solide expertise en tant que game designers", se souvient Adrien Salaün.
BtoBtoC
Il faudra néanmoins attendre 2019 pour que les deux amis aient l’idée de faire profiter le grand public de leurs aventures touristico-ludiques. Et avril 2021 pour que My Explore Bag voie le jour à Nice après une incubation au sein de Provence Travel Innovation, la structure dédiée au tourisme de loisirs, d’affaires ou événementiel.
"Cela nous a permis de décrocher un premier contrat: Odyssée en Provence. Les offices de tourisme de Martigues, Istres, Miramas et Salon-de-Provence se sont réunis pour financer notre preuve de concept et donc valider notre concept de gamification des territoires", précise Adrien Salaün, CEO de la startup. Lequel sera peaufiné par un financement de Bpifrance (Bourse French Tech) et une accélération à l’Open Tourisme Lab à Nîmes en 2022 qui verra la naissance de l’application mobile.
My Explore Bag vise en priorité le BtoB, plus précisément les collectivités et les offices de tourisme à qui elle vend un jeu sur mesure. "Ils sont nos ambassadeurs en prescrivant le jeu auprès du grand public." Du BtoBtoC.
Charge ensuite à Arien Salaün et Emmanuel Chichignoud de rédiger le contenu culturel, d’inventer les énigmes ou la chasse au trésor, d’aller effectuer les repérages sur le terrain… "C’est notre valeur ajoutée."
Phygital et vertueux
Refusant que leurs utilisateurs – les Voyajoueurs ainsi que les appelle Adrien Salaün – aient le nez dans leur smartphone alors que l’objectif des escape games est de leur faire découvrir un lieu et échanger entre eux, les deux startuppers décident de coupler leur appli mobile à des objets d’exploration contenus dans un sac à dos. D’où le nom de My Explore Bag, illustration parfaite d’un concept phygital.
Dans la besace made in France et en matière upcyclée, on trouve une boussole, un monocle de vérité pour décrypter les énigmes, un livret avec les points d’intérêt, les recommandations locales et des fiches de bonne pratique disponibles en français et en anglais…
"Le jeu ne s’adresse pas qu'aux enfants (dès 8ans) mais à toute la famille. Nous voulons changer le tourisme, le rendre plus raisonné. On explique qu’il ne faut pas crier dans un village pour ne pas déranger les habitants ou marcher hors des sentiers. Nous nous adressons aux estivants mais surtout aux locaux pour qu’ils puissent faire des activités à petits prix."
Dans les Alpes-Maritimes, la Communauté d’Agglomération de la Riviera française (CARF) et ses 14 communes ont été en juillet 2022 les premières séduites par le concept phygital de My Explore Bag.
Elles viennent d’être rejointes par la Métropole Nice Côte d’Azur. "Nous avons remporté un appel d’offres et développerons des jeux pour toutes ses communes", précise le CEO. Une vingtaine comme Nice, Villefranche-sur-Mer, Cagnes-sur-Mer… seront disponibles dans les prochains jours et les quinze autres suivront en 2025.
Team building
My Explore Bag qui a été lauréate 2023 du réseau Entreprendre Côte d’Azur ambitionne de dépasser les frontières régionales pour se développer d’ici trois ans dans toutes les villes à potentiel touristique en France. Parallèlement, elle poursuit son activité de team building, celle par qui tout a commencé mais qui "ne représente que 30% de notre chiffre d’affaires. Il devrait atteindre les 100k€ cette année", se projette Adrien Salaün.
Il prévoit d’endosser le rôle de commercial pour faire connaître cette offre aux entreprises des grandes destinations françaises mais "pas avant d’avoir livré toutes les villes de la métropole niçoise"… L’exploration des possibilités de la startup ne fait que commencer.
Tarifs de la location de My Explore Bag: de 15 à 49€.
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Sur les murs sont accrochés des dessins futuristes. Des hommes et des femmes équipés d'exosquelettes. Améliorer la vie des personnes atteintes de handicap moteur, en les équipant d'un dispositif leur permettant de se tenir debout et de marcher, c'est l'objectif de Mathieu Merian. "On fait tout ici de A à Z, sauf les moteurs qui sont produits à Lyon. Cette imprimante 3D est en train de fabriquer l'une des pièces," explique l'entrepreneur, âgé de 22 ans.
Il nous accueille dans les locaux de sa start-up Somanity, au cœur de Sophia-Antipolis, par une rapide visite des lieux.
Dans la salle mitoyenne de son bureau, ingénieurs, modélisateur, développeurs travaillent sur les prototypes d'exosquelettes. Deux appareils trônent au milieu de la pièce. Comme sortis d'un film de science fiction.
Il les présentera en juin, à Paris, au grand rendez-vous de l'innovation VivaTech.
Le déclic
Tout est parti d'une discussion avec un ami, atteint de sclérose en plaques. "Il me faudrait un exosquelette quand je veux sortir, aller au cinéma ou au restaurant", lui confie-t-il. Alors, Mathieu Merian, étudiant à l'école de commerce azuréenne Skema après être passé par un IUT en génie électrique, commence à faire des croquis.
A la fin du semestre, il présente un prototype. Encouragé par ses professeurs, il décide d'aller plus loin. Le jeune homme a déjà à son actif la création, à l'âge de 17 ans, d'une entreprise d'impression 3D, My 3D.
"Mon grand-père était ingénieur torpille à Saint-Tropez, il m'a mis un fer à souder entre les mains à l'âge de 5 ans", sourit le jeune entrepreneur qui confie "ne pas aimer l'école. Ce qui m'intéresse, c'est développer un projet qui a du sens et est utile aux autres."
Ainsi, en 2021 il se lance.
Changer la vie des personnes handicapées
Pour aider les personnes atteintes de handicap moteur à retrouver de la mobilité, il va à leur rencontre. "C'était important de partir de leurs besoins. Pour mettre l'humain au cœur du projet."
"Ils m'ont dit qu'ils voulaient retrouver une liberté d'action, mais pas avoir un dispositif moche à enfiler"
Dans ces ateliers de "co-construction" organisés avec l'aide de l'association APF France Handicap, les patients partagent leurs attentes et leur espoir de pouvoir se retrouver debout et marcher.
"Une dame m'a dit: 'je vais avoir la possibilité de rejouer dehors avec mes filles', témoigne Mathieu Merian. On ne sort pas indemne de ces séances."
Comment ça fonctionne?
Une fois l'exosquelette attaché au niveau des jambes et du torse, le patient peut se lever. Pour donner les consignes de direction (avant-arrière, gauche-droite), il dispose d'un joystick.
"Sur le côté, un écran permet de visualiser les obstacles, comme un escalier par exemple et demande à l'utilisateur s'il veut gravir les marches."
Une fois la consigne confirmée, l'appareil mesure les marches et fait faire la bonne hauteur de pas au patient.
"A terme, un contrôle mental, non invasif permettra de piloter l'exosquelette par la pensée"
"On a bénéficié de la collaboration avec l'équipe de recherche Acentauri d'INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique), précise Mathieu Merian.
Avant de poursuivre: "A terme, un contrôle mental, non invasif permettra de piloter l'exosquelette par la pensée."
Des exosquelettes à moins de 10.000 euros
Si le coût des premiers exosquelettes vendus par les leaders du marché peut atteindre les 250.000 euros, la start-up azuréenne entend commercialiser des modèles plus accessibles.
Au-delà du coût, l'équipe travaille aussi à alléger le poids. "Là où nos concurrents proposent des dispositifs autour de 70 kg, nous voulons être à 35 kg. On voudrait qu'ils puissent même se porter sous un pantalon ample."
Un soin particulier est porté au design de l'appareil. "On achète une voiture pour se déplacer mais aussi parce qu'elle est jolie. Pour l'exosquelette, c'est la même chose, illustre Mathieu Merian. L'idée est de personnaliser les dispositifs, avec par exemple des modèles plus rassurants pour les personnes âgées."
Les pièces sont fabriquées à partir de plastique recyclé et recyclable, par des imprimantes 3D made in Nice, celles de l'entreprise Volumic 3D.
"En phase de production, on pourra assurer 200 modèles par an."
Et demain?
Somanity prévoit de mettre en service en 2025 un exosquelette de rééducation. "On discute avec le CHU de Nice pour équiper un établissement d'un dispositif simplifié."
Fin 2024, afin de financer les études cliniques et la validation médicale, la start-up va lever des fonds. "Nous aimerions arriver à un apport de 3 millions d'euros." Car l'entrepreneur compte également sur cette enveloppe pour alimenter un fonds de dotation qui "financera des projets comme la création de prothèses pour des personnes amputées, ou encore pourra aider à l'achat d'exosquelettes."
Il espère que des entreprises, des mécènes répondront présents pour améliorer la vie des personnes atteintes de handicap.
Collants vendus 29,9€
On vous présente Axelleroi, une marque issue des écoles de Sophia Antipolis, qui part en guerre contre le collant prêt-à-jeter
S’il existe d’autres marques de collants dits "durables", Axelle Leroy insiste sur le plus qu’offre la sienne: "Le confort et le galbe avec des pointes et talons renforcés, une ceinture haute et douce qui s’adapte aux mouvements. Une légère pression est également exercée au bas des jambes afin de prévenir la sensation de jambes lourdes."
Lors de la fabrication du collant, la pièce est blanche, prête à être teintée. C’est là que la cause environnementale entre en jeu. "Il faut 750 litres d’eau pour teinter une seule paire ! Avec plus de 130 millions de paires vendues par an, pour 3 à 6 usages par paire, on est dans une industrie du prêt-à-jeter très polluante (1)." Contre laquelle Axelle Leroy entend lutter avec son collant durable. "Après plus d’un an de R&D, nos premières paires ont été produites en décembre 2023 et en février, notre chiffre d’affaires était multiplié par quatre." Les collants sont recyclables (points de collecte disponibles sur le site), l’emballage est réalisé en carton recyclé par des entreprises situées dans les 15 km de l’usine italienne. Laquelle est en capacité de produire près de 30 000 paires par jour. Pour l’heure, 500 clientes sont consommatrices de la marque aux deux gammes: collants unis et plumetis, du XS au XL, disponibles sur le site e-commerce.
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Nouveau prestataire découvert chez SAP Labs France à Mougins
Piiiing! Piiiing! Vous avez en tête le son que produit un sonar dans un sous-marin? Eh bien, c’est ce genre de systèmes que l’activité Lutte sous la mer de Thales [Underwater Systems, UWS] conçoit, teste, assemble et intègre depuis 1963 dans les Alpes-Maritimes, à Cagnes puis à Sophia Antipolis.
Même si "Ce fameux “ping” n’existe que dans les films de guerre, corrige François Bugnon, responsable des opérations monde de l’activité sonar pour le groupe. Les sous-marins évitent traditionnellement de faire du bruit, précise-t-il dans un sourire, et sont aveugles dans l’eau. Ils utilisent des sonars passifs: ce sont leurs yeux et oreilles."
Ce qui n’est pas le cas des bâtiments de surface qui, eux, crient car leur rôle est, entre autres, de détecter d’autres navires ou sous-marins. Ils ont des sonars de coque – dans le bulbe d’étrave – et traînent des antennes de réception passives, immergées. Bourrés d’acoustique, ces "poissons" de 2,5 tonnes et de 2,4 mètres de haut peuvent selon les conditions avoir une portée allant de quelques centaines de mètres à plus d’une centaine de kilomètres.
Dans les airs
Les sonars ne se cantonnent pas au milieu marin. On les trouve aussi dans les airs "à bord des hélicoptères et des avions de patrouille", confirme François Bugnon. Si une frégate détecte un signal à plusieurs dizaines de kilomètres, elle peut envoyer un hélicoptère qui sera sur site plus rapidement qu’elle. Il déroulera au bout d’un treuil une antenne acoustique qui, une fois immergée, permettra de récupérer des signaux et retrouver la cible.
Dans les avions de patrouille maritime, il y a des bouées acoustiques équipées d’un petit parachute que l’on jette à la mer et qui se déploient pour former une barrière de détection. Enfin, Thales a développé des systèmes dronisés. Opérés à distance, ils jouent un rôle primordial dans la guerre des mines.
"Quelques-unes suffisent pour bloquer le trafic maritime, rappelle le responsable. Non seulement la moitié de celles de la Seconde Guerre mondiale n’a pas été retrouvée et aujourd’hui, on a affaire à des mines recouvertes de matériaux qui limitent leur détactibilité en absorbant les ondes acoustiques. On doit adapter nos systèmes pour détecter ces nouvelles menaces. Notre solution vise à réaliser une imagerie cartographiée des fonds marins pour reconnaître les mines et les neutraliser. C’est ce qu’on appelle un système de systèmes dronisés et Thales a une avance considérable dans ce secteur: nous sommes les premiers dans le monde à en avoir d’opérationnels avec les Marines française et anglaise", souligne-t-il avec fierté.
La position de leader mondial des activités Lutte sous la mer de Thales s’étend à tout le périmètre du sonar. Avec deux succès notables – le sonar trempé [celui à bord des hélicoptères] et le système Captas [Sonars remorqués Actif/Passif à immersion variable, ndlr].
"Ils sont tellement performants que la Marine américaine nous les a achetés. Et quand les Américains achètent français dans le domaine de la Défense, c’est qu’on a des technologues qu’ils ne peuvent pas rattraper dans un délai raisonnable", se satisfait-il. Cette avance technologique explique notamment pourquoi Thales qui emploie quelque 800 salariés sur la technopole de Sophia compte parmi ses clients une soixantaine de marines étrangères en plus de celle tricolore.
Guerre dans les profondeurs
"Nous leur fournissons des systèmes pour détecter les sous-marins et d’autres de lutte anti-sous-marine qui sont soit déployés à bord de plateformes aériennes. Attention, module le responsable de l’activité sonar, on ne peut pas signer de contrat sans autorisation de nos autorités de tutelle ; le marché est très réglementé et il y a certains pays à qui on ne vend pas. Nous concevons également des produits qui protègent les infrastructures telles que les ports, les plateformes offshore, les câbles sous-marins immergés à plus de 6.000 mètres. La guerre se fait aussi dans les profondeurs."
Des aventures de 40 ans
La particularité du groupe aux 77.000 collaborateurs répartis dans 68 pays est de faire aussi bien de la recherche fondamentale en autofinancement que de mener "des programmes de recherche financés par nos clients. Ce sont des contrats d’une dizaine d’années. Mais, après la conception, intégration et la livraison du produit, nous effectuons aussi le soutien logistique. Ce qui signifie que la durée de vie d’un de nos systèmes livré à une Marine est de trente ans. On démarre ainsi des aventures de 40 ans. On équipe 50 sous-marins conventionnels et nucléaires avec notre suite de sonars et on fournira la prochaine génération de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins en France dont la mise à l’eau est prévue en 2038… On y travaille depuis 2005!"
Charge à Thales d’être très innovant en raison de la compétition mais aussi de la durabilité à long terme. Ce n’est pas pour déplaire à ses collaborateurs car "Le sonar, c’est le paradis de l’ingénieur, assure François Bugnon. Hydrodynamique, grande mécanique, électronique, développement de logiciels… tous les métiers sont concentrés sur ce seul produit."
Oreilles d’or et réalité virtuelle
Pour répondre à ces défis, le site sophipolitain d’UWS s’est doté de nombreux services tels EVA, une salle d’entraînement qui permet d’interagir avec les opérateurs sonar et oreilles d’or de ses clients – alias les analystes en guerre acoustique. "C’est-à-dire de pouvoir reconnaître chaque type de bâtiment, de moteur et d’hélices qui ont tous des signatures propres… Mais aussi de savoir les distinguer d’un chalutier, d’une baleine ou… d’un iceberg!", explique Hermann Tolu, ingénieur système et lui-même ancienne oreille d’or dans la Marine nationale.
VOLTS, pour sa part, est un outil de réalité virtuelle formant les marins à déployer en mer puis récupérer les sonars de type Captas. "Il est difficile d’entraîner nos clients en dehors des bateaux, explique Patrick Delarbre, ingénieur instructeur. Cette solution leur permet d’exécuter tous les tâches comme s’ils étaient réellement en mer mais dans des conditions plus simples, sans roulis ni tangage… ni mal de mer!" Une façon de faire monter en compétence les marins.
Enfin, le service Simulation et Training dirigé par l’ancien sous-marinier Eric Ganet et intégré au service client support gère des entraînements sur mesure pour chaque Marine. "Un war game qui apprend aux membres de l’équipage à donner la bonne information au bon moment, en utilisant le vocabulaire adéquat pour que la communication passe entre les sous-marins, les bâtiments de surface et les avions/hélicoptères." "Cette simulation permet de gagner du temps et donc de l’argent", précise sa collaboratrice, Marjorie Bihoreau.
Si Thales invente depuis soixante ans les yeux et les oreilles des sous-marins et des bâtiments de surface, il sait aussi que les hommes à leur bord restent leur cerveau.
Repères
Soixante années d’existence. Installation en 1963 de Thales Underwater Systems (UWS) à Cagnes avant d’être déplacé à Sophia Antipolis en 1992.
Implantation internationale. Le Groupe Thales est présent dans 68 pays et emploie 77.000 collaborateurs dont 50% en France. UWS appartient à Thales DMS qui regroupe les activités Défense et qui compte 5.000 salariés. UWS a trois sites en France (Sophia Antipolis, le siège où travaillent 800 personnes; Brest, 400 personnes, et 100 à Aubagne-Gemenos).
UWS a des filiales en Australie, Angleterre et aux Etats-Unis.1Md€ de prise de commandes. Le sonar représente 4 Mds€ par an sur le marché accessible.
Tri, collecte et valorisation des déchets alimentaires. Professionnels, particuliers et collectivités, nous collectons et compostons localement vos déchets organiques.
découvert par article Nice Matin https://www.nicematin.com/economie/les-alchimistes-esperent-lever-2-m-pour-capter-le-marche-des-biodechets-890340
Entreprise d'agencement sur mesure, Manufacture de la Méditerranée vous propose de réaliser l'ensemble du mobilier et de l'agencement de vos points de ventes, hotels, restaurants, bureau d'entreprise.
Découvert par article France bleu azur https://www.francebleu.fr/emissions/l-eco-d-ici/en-4-ans-cet-azureen-est-devenu-l-empereur-du-matelas-azureen-3666246#xtor=RSS-106
Comment se lancer dans l'entrepreneuriat, tout en privilégiant le "made in France" ? C'est toute la question que se sont posées Julien Bounicaud et Julianne Costes, partenaires à la ville et aux affaires. En 2019, les 2 azuréens se décident à conquérir le marché de l'agencement sur mesure en tout lieu. Première étape, le rachat d'une entité azuréenne du domaine de la literie :
"On voulait redonner un peu de sens à notre vie. Julianne arrivait du milieu bancaire, moi déjà de l'entrepreneuriat, mais on avait jamais vécu ensemble une aventure pareille, ni connu le rachat d'une entreprise. On est tombé sur la belle endormie de la Maison de la mousse à qui on a voulu redonner ses lettres de noblesse."
Un investissement réussi qui va leur permettre de créer leurs propres entreprises à côté : Le Matelas Niçois (assises, dossiers, banquettes, matelas, têtes de lit) et la Maison du Bois (meubles, tables, pergolas, cuisine, bibliothèque...). Tout ça a été réuni en 2022 pour former la Manufacture de la Méditerranée, rassemblant ainsi toutes leurs activités.
En septembre 2023, une nouvelle étape a été franchie avec le rachat de la menuiserie ébénisterie Dalmasso, existante depuis quatre décennies à Nice
Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille. Il faut célébrer la pluie parce qu’elle est nécessaire à l’équilibre de la planète. Seulement, une pluie qui ruisselle mal, qui s’infiltre mal dans les sols, une pluie trop abondante, ça peut parfois être fatal. Entre une urbanisation galopante et le changement climatique observé, il convient de s’occuper sérieusement du problème de l’eau.
Innovation de rupture
F-Reg https://f-reg.fr/, la société fondée à Biot en 2014 par Emmanuel Curinier et Thierry Courbon, a la solution. Elle a déposé un brevet pour son innovation de rupture qui consiste à poser une vanne hydrodynamique (aux paramètres de fonctionnement établis sur-mesure par le bureau d’études F-Reg) sur un réseau d’assainissement déjà en charge ou nouvellement créé. L’idée est d’utiliser ce réseau et lui donner une fonction de stockage.
"Nous souhaitons que notre innovation ait un réel impact sur l’environnement. Nos vannes permettent de faire face aux fréquentes mises en charge des réseaux d’assainissement, provoquées soit par des pluies importantes, soit parce que le réseau existant est sous-dimensionné... Nous sommes en croissance et cette levée de fonds va nous permettre d’accélérer pour atteindre 10 ME de chiffre d’affaires d’ici 2026 contre 1,5 million d'euros cette année", indique le cofondateur Emmanuel Curinier.
Cette levée de 2 millions d’euros, bouclée en moins d’un an auprès du fonds d’investissement toulousain iXO Private Equity, va contribuer à soutenir l’expansion de la structure.
Bilan carbone divisé par 25
Premier réflexe, staffer. Pour l’heure, seize personnes composent la société basée à Biot, dont sept collaborateurs en bureau d’études. L’équipe devrait s’étoffer. "Nous recherchons des commerciaux et des profils dans la production pour augmenter notre visibilité en local, avant de performer à l’international."
Actuellement, plus de 160 vannes F-Reg ont d’ores et déjà été posées en France, à Monaco et Bruxelles. Plus de 40 collectivités sont déjà équipées de cette technologie. C’est beaucoup? "Trop peu, répond Emmanuel Curinier, quand on sait qu’il existe plus de 15 000 services qui gèrent des systèmes d’assainissement..." D’où ce tour de table qui va permettre de déployer les équipes pour faire savoir ce savoir-faire. Ce qui est toujours difficile. "C’est un milieu où il y a nombre d’acteurs à convaincre, poursuit le cofondateur.
Et d’énumérer: Le bureau d’études prescripteur, l’Agence de l’eau qui finance, la police de l’eau qui vérifie la conformité, le client et parfois son exploitant. Certes, on nous écoute différemment aujourd’hui parce que notre solution fait ses preuves dans plusieurs villes. D’autant que, dans des zones où il y a des problèmes de pollution en temps de pluie, on a le choix entre installer un bassin d’orage ou de rétention avec des travaux lourds et un bilan carbone catastrophique ; Ou alors utiliser le patrimoine existant et diviser l’addition par cinq ou dix (car plus besoin de foncier, etc) et diviser par 25 le bilan carbone (plus de béton, plus de terrassement) pour une mise en place en quelques mois."
Parfois, suivant les installations en place, ce n’est pas toujours envisageable, mais quand ça l’est, tout le monde y gagne. Surtout la planète.
Route du marché sélectionne les meilleurs producteurs et artisans de la région Sud près de chez vous pour vous proposer en direct les plus beaux produits.
Découvert par article Nice matin https://www.nicematin.com/economie/a-grasse-route-du-marche-sur-la-bonne-voie-de-lultralocal-874490
Découvert par article nice matin
https://www.nicematin.com/economie/la-toulonnaise-okeanys-localise-le-magasin-ou-se-trouve-votre-produit-prefere-869958
Démarche dynamique, poignée de main ferme, la directrice générale d’Air France nous rejoint au restaurant panoramique de l’aéroport de Nice en pleine effervescence en ce long week-end de Pentecôte, entre Grand Prix de Monaco et Festival de Cannes.
Aux commandes de la compagnie nationale depuis cinq ans, Anne Rigail pilote le redécollage délicat d’un géant de l’aviation qui reprend des couleurs.
Présente à Cannes samedi dans le cadre du partenariat entre Air France et le Festival du film, reconduit pour la 43e année, elle se félicite de la mise en place, à l’occasion de la quinzaine cannoise, de trois vols spéciaux depuis Los Angeles.
Un dispositif qui sera renouvelé en juin à l’occasion du Cannes Lions, le rendez-vous mondial de la publicité.
Un moyen de rapprocher davantage les États-Unis de la Côte d’Azur, et de renforcer encore les liens entre Air France et Nice.
Nice est le premier aéroport français après les plateformes parisiennes. Un enjeu fort pour Air France?
C’est un aéroport très important pour nous, et sur lequel nous avons une desserte significative: quinze vols quotidiens avec la Navette vers Orly, neuf vers Charles-de-Gaulle, trois vers le Hub lyonnais. En octobre, nous avons ouvert une liaison avec Londres, que nous renforçons à deux fréquences quotidiennes cet été. Nous lançons aussi beaucoup de destinations saisonnières, avec deux nouveautés à Nice: Santorin (Grèce) et Marrakech (Maroc).
"Avec la prise de conscience environnementale, les allers-retours sur la journée ont été quasiment divisés par deux"
Allez-vous accentuer l’ouverture de nouvelles lignes?
Nous conservons l’agilité que nous avions pendant la période Covid, en redéployant certains avions sur des destinations loisirs sur les périodes où la demande affaires est traditionnellement plus réduite, comme l’été. Nous avons ainsi 66 destinations saisonnières au total au départ de la France. L’agilité est vraiment devenue un maître mot. La crise sanitaire nous a appris à revoir notre programme de vols et à aller chercher toutes les opportunités.
La clientèle d’affaires est-elle revenue après la crise sanitaire?
Nous n’avons pas retrouvé le niveau de 2019. L’évolution à la baisse est beaucoup plus marquée sur le réseau domestique que sur les long-courriers. Avec le développement du télétravail et une prise de conscience environnementale de plus en plus forte, en particulier au niveau des entreprises, nous observons un changement des comportements. Les allers-retours sur la journée ont été quasiment divisés par deux. Même sur Nice, ville pour laquelle il n’y a pas d’alternative en train très facile, nous voyons un impact, en particulier ces derniers temps à la suite des recommandations de sobriété du gouvernement. Cela nous a conduits à ajuster les fréquences de la Navette, qui passeront cet été de 17 à 15 vols par jour.
"L’inflation a amené une hausse de 15 à 20% du prix des billets"
Avec l’inflation, les prix des billets ont flambé. Dans quelle proportion pour Air France?
De l’ordre de 15 à 20%. La raison principale réside dans la hausse des prix du pétrole. La part
du carburant dans les coûts du groupe Air France-KLM a doublé en un an, passant de 15 à 32%. Mais nous veillons à conserver des tarifs qui permettent au plus grand nombre d’accéder au trafic aérien.
Le décret concernant l’interdiction des vols intérieurs courts a été publié cette semaine au . Cette mesure est-elle pénalisante pour Air France?
L’impact a déjà eu lieu. Nous avons fermé les lignes Orly-Bordeaux, Orly-Nantes et Orly-Lyon en mai 2020. On ne peut pas considérer que cette mesure ne change rien. Nous avons restructuré en profondeur notre réseau domestique, avec un impact très fort pour nos personnels. Et nous assistons à une évolution des comportements qui impacte par exemple une ligne comme Orly-Marseille, en baisse significative.
Comment gérez-vous la montée en puissance de l’"avion bashing"?
La meilleure réponse, c’est notre trajectoire de décarbonation. Entre 2005 et 2019, nous avons réduit nos émissions de 6% alors que le trafic croissait de 32%. Nous avons fixé des objectifs ambitieux consistant à réduire de 30% nos émissions entre 2019 et 2030 par passager/km. L’essentiel de nos investissements va dans cette direction.
Quels sont les leviers de cette décarbonation?
Tout d’abord le renouvellement de la flotte. En pleine crise Covid, alors que nous perdions plusieurs milliards d’euros, nous avons décidé d’investir un milliard par an dans des avions de nouvelle génération. Avant la crise, notre flotte n’en comportait que 4%. Fin 2023, nous serons à 30%, et à 70% en 2030. Ces appareils sont plus efficients et moins bruyants. Nous travaillons aussi sur l’écopilotage. Dans tous les aéroports équipés, comme à Nice par exemple, nous coupons le moteur auxiliaire dès que l’avion est au sol, pour passer à une source d’énergie électrique. L’autre levier important, c’est l’utilisation de carburants durables, qui représentent la moitié de la décarbonation. Nous sommes pionniers dans ce domaine, notamment à Nice où nous avons assuré une série de vols avec 10% de carburants durables dès 2014. L’an dernier, le groupe Air France-KLM a consommé 17% du carburant durable existant dans le monde. L’enjeu, c’est que le prix de ce type de carburant puisse diminuer. Il faut rapidement faire émerger une filière de production en France. Nous attendons prochainement des annonces du gouvernement sur le sujet.
Sur quelles technologies nouvelles misez-vous?
Celle dans laquelle nous mettons le plus d’espoir, c’est celle du fuel synthétique, ou e-fuel. Nous savons que les carburants durables produits à partir de biomasse ne seront plus suffisants à partir de 2030. Il y a peu de projets, mais nous devons accélérer dans ce domaine.
Et concernant les avions?
L’électrique et l’hydrogène sont des projets importants pour nous, mais qui ne pourront pas représenter une part majeure de la décarbonation, pour une raison simple: cela concernera des avions de taille réduite, mais en aucun cas, à ce stade, des long-courriers, qui représentent aujourd’hui 80% de nos émissions.