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Comme un choc des époques. Autour des antiques pierres du pont romain à deux arches de La Valmasque, situé à Valbonne, s’accrochent fermement des échafaudages, installés depuis le 3 février. Un chantier téléguidé par la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis (Casa) et la Fondation du patrimoine
Le but? "Empêcher l’effondrement de cet édifice historique" rongé par la végétation et le courant de la rivière en contrebas. Mais pas seulement. "Une signalétique adaptée jalonnera un parcours visiteur" détaille la fondation sur son site, avec l’ambition de mettre sur pied "un projet de réalité augmentée" pour "se projeter à l’époque romaine."
Long de 16 km et jalonné de trois ponts - dont celui du Goa et le méconnu pont du Fugueiret - l’aqueduc de la Bouillide a été édifié par les Romains au Ier siècle après J.-C. Avec l’aqueduc de Fontvieille, il acheminait l’eau jusqu’à la cité antique d’Antipolis, devenue Antibes.
Construire avec le ciment des Romains
Un patrimoine vieux de 2.000 ans que les ouvriers doivent préserver au maximum. "Pour éviter de dénaturer le pont de La Valmasque, nous allons utiliser un ciment à base de chaux, proche de celui utilisé durant l’Antiquité" détaille Jean-Philippe Guffroy, chef de chantier. Pour ce faire, un échantillon de mortier va être prélevé sur l’édifice pour en connaître précisément sa composition, dans le but de le reproduire "avec le plus de fidélité possible."
Sur place, seule la végétation a, pour le moment, été retirée. "Le plus intéressant se déroulera dans quelques semaines, lorsque les arches abîmées seront reconstruites avec des pierres taillées en moellons, extraites à proximité", poursuit l’expert, plan à l’appui. De quoi "reconstituer une partie des maçonneries disparues afin de redonner une étanchéité à l’ouvrage et stopper le processus de ruine, tout en reconstituant l’aspect monumental du pont-aqueduc" rappelait, en 2023, Michel Rossi, vice-président de la Casa, délégué à l’Action culturelle.
Censés être finalisés fin juin, les travaux pourraient ensuite s’étendre au pont à cinq arches du Goa, au cœur du vallon des Trois-Moulins, fortifié en 2023 après un risque de chute de pierres.
Des travaux attendus depuis plus de cinquante ans
Nice-Matin en parlait déjà en octobre 1970, avec ce tout premier titre: "Les aqueducs, seuls ouvrages d’art du passé romain d’Antibes, doivent être protégés."
Les amoureux du patrimoine, dont les membres du Cercle d’histoire et d’archéologie des Alpes-Maritimes (Chaam), ont rongé leur frein pendant 55 ans avant de voir, enfin, une partie des vestiges restaurée avec le pont romain de La Valmasque. Paul Garczynski, archéologue et fervent défenseur de ce patrimoine romain, s’est éteint en 2019 sans jamais voir le moindre échafaudage (notre édition du 22 mai 2019).
Des interventions sans cesse repoussées
"Malgré de nombreux articles [...], malgré des SOS des archéologues, malgré les demandes des associations en charge du patrimoine, l’aqueduc de la Bouillide est laissé à l’abandon", estimait même un rapport du groupe "Aqueducs romains du 06 en péril".
Le projet de conservation de l’aqueduc de la Bouillide est revenu au goût du jour plusieurs fois par décennie, avant de s’évaporer à chaque fois. Études, expertises, projets avortés… les années 2000 et 2010 ont été le théâtre de nombreux soubresauts de l’intercommunalité.
Des espoirs déçus qui se sont poursuivis jusque très récemment. "L’opération de restauration, en accord avec la Ville de Valbonne, propriétaire des parcelles, aurait dû commencer à la mi-juin 2023 pour s’achever en novembre", rappelait-on dans nos colonnes. C’était sans compter sur une nouvelle étude et un diagnostic confiés à un architecte, repoussant le chantier au premier trimestre 2024. Pour finalement réellement commencer ce mois-ci.
Alors que la France se positionne comme une terre d’accueil privilégiée pour les data centers, une proposition de loi portée par le sénateur David Ros vise à mieux encadrer leur implantation. Déposée le 17 février 2025, cette initiative pourrait remettre en question le vaste plan d’investissement de 109 milliards d’euros lancé par Emmanuel Macron pour attirer ces infrastructures stratégiques sur le territoire. Si leur essor est perçu comme un levier de souveraineté numérique et d’attractivité économique, ces centres de données suscitent également des inquiétudes majeures en matière d’environnement et d’aménagement du territoire.
Des infrastructures essentielles, mais gourmandes en ressources
L’ambition française de devenir un hub pour les data centers repose sur un argument clé : une électricité majoritairement nucléaire, stable et faiblement carbonée, un atout face aux exigences énergétiques croissantes du numérique. Lors du Sommet de Paris sur l’IA, plusieurs entreprises et États, dont EDF, Mistral AI et les Émirats arabes unis, ont annoncé leur volonté d’investir massivement dans ces infrastructures en France.
Cependant, ces projets se heurtent aux préoccupations des collectivités locales, qui pointent du doigt leur impact sur l’environnement et les ressources. Selon le sénateur Ros, la concentration excessive des data centers sur certains territoires pose plusieurs difficultés complexes, telles que :
L’artificialisation des sols et la pression foncière puisque ces infrastructures occupent des surfaces importantes, limitant l’accès à d’autres usages du territoire.
Une consommation d’eau inquiétante avec des systèmes de refroidissement de serveurs nécessitant d’énormes quantités d’eau, un sujet sensible dans un contexte de sécheresses récurrentes.
Une pression sur le réseau électrique, car bien que l’énergie nucléaire soit un avantage, une explosion du nombre de data centers pourrait accentuer les tensions sur la distribution énergétique locale.
Une faible création d’emplois malgré les investissements colossaux. Il est une réalité, c’est que ces infrastructures génèrent peu d’emplois directs, un élément qui interroge sur leur véritable contribution économique.
Face à ces constats, la proposition de loi entend réguler plus strictement leur développement, en conciliant impératifs numériques et durabilité environnementale.
Plus de rigueur dans cette régulation
La proposition de loi s’articule autour de trois mesures clés qui vont réglementer l’implantation et le fonctionnement de ces infrastructures.
Aujourd’hui, les data centers tendent à se regrouper dans certaines zones urbaines, aggravant les déséquilibres territoriaux. Le texte propose donc d’impliquer davantage les élus locaux dans le processus de décision, afin de mieux répartir ces infrastructures sur l’ensemble du territoire. L’objectif est double : éviter la surconcentration et encourager l’inclusion de la main-d’œuvre locale dans ces projets.
Le projet prévoit également une augmentation des impôts locaux appliqués aux data centers, avec notamment une redevance spécifique sur la consommation d’eau. Cette mesure vise à responsabiliser les entreprises en les incitant à une gestion plus durable des ressources hydriques.
Enfin, l’un des aspects les plus novateurs du texte concerne la gestion de la chaleur fatale émise par les serveurs. Aujourd’hui largement sous-exploitée, cette chaleur pourrait être récupérée et utilisée pour chauffer des infrastructures publiquescomme des piscines, des écoles ou des bâtiments municipaux. Le projet de loi impose ainsi aux exploitants de mettre en place des solutions de récupération thermique, un levier essentiel pour optimiser l’efficacité énergétique de ces centres.
Une proposition de loi aux enjeux multiples
Si cette initiative répond à des préoccupations environnementales légitimes, elle risque également de crisper les relations entre l’État et les industriels du numérique. En effet, un cadre trop strict pourrait freiner l’attractivité de la Franceauprès des investisseurs étrangers, au moment même où le pays tente de renforcer sa souveraineté numérique.
Le texte doit désormais réunir le soutien d’autres sénateurs socialistes avant d’être inscrit à l’ordre du jour du Sénat. Son adoption n’est pas garantie, car il devra ensuite être examiné par l’Assemblée nationale, où il pourrait être amendé voire rejeté.
Alors que la demande en infrastructures numériques ne cesse de croître, l’enjeu sera de trouver un équilibre entre développement technologique et responsabilité environnementale. Ce débat, qui dépasse largement le cadre français, risque de s’inviter dans les discussions européennes sur l’avenir du numérique durable.
Les mails d’hameçonnage et les faux sites cherchant à voler les données personnelles sont de mieux en mieux faits. La preuve avec cet exemple récent qui frôle la perfection.
Le 21 janvier dernier, Perrine recevait un e-mail de Mondial Relay l’informant que son colis n’avait pu lui être livré, et lui proposant de choisir un autre mode de retrait. N’ayant passé aucune commande, elle en a conclu qu’il s’agissait d’une tentative de phishing, et elle avait raison. Pourtant, tout avait été prévu pour qu’elle se fasse berner.
Un e-mail sans fausse note
Tout, dans le message reçu par Perrine, est crédible : le logo et les couleurs sont bien ceux de Mondial Relay et le texte ressemble à un vrai message, avec des phrases bien construites et sans faute d’orthographe. Les escrocs ont même poussé le vice jusqu’à mettre en garde les destinataires contre une campagne de phishing en cours.
Un site très complet
Le faux site Internet vers lequel renvoie le mail est impressionnant de réalisme. Il va jusqu’à proposer de choisir un autre point relais parmi ceux de Mondial Relay ou d’opter pour une livraison à domicile. Les victimes étaient ensuite invitées à fournir leurs données personnelles (nom, prénom, numéro de téléphone, adresse, etc.) mais aussi bancaires, sous prétexte de payer des frais de relivraison.
Des preuves d’arnaque bien cachées
Cet exemple montre à quel point les campagnes de phishing sont de plus en plus évoluées. Dans ce cas précis, seuls l’adresse d’origine du mail (contact@telsaleads.com) et l’URL du site (Mondials-relais.com au lieu de Mondialrelay.fr) prouvaient qu’il s’agissait d’une arnaque. Le fait que le message soit envoyé par mail (les sociétés de livraison ont plus tendance à privilégier le SMS) et que des frais supplémentaires soient réclamés aurait aussi pu mettre la puce à l’oreille.
Soyez plus que jamais méfiants
Plus que jamais, faites attention aux messages que vous recevez, surtout quand on vous demande vos données bancaires. Dans ce cas, cela doit passer par un module de paiement officiel géré par une banque. Les fenêtres insérées dans une page mail dans lesquelles vous devez renseigner le numéro à 16 chiffres, la date d’échéance et le code au verso, comme c’est le cas ici, n’offrent aucune sécurité. En cas de doute, contactez le service client du professionnel afin de vérifier que la demande vient bien de lui.
Depuis la fuite de données Free en octobre dernier, de nombreux abonnés signalent une recrudescence d’arnaques ciblées. L’un des cas les plus troublants concerne un email frauduleux reprenant des informations personnelles précises, dont un numéro de téléphone appartenant à une personne décédée. Ce détail a immédiatement alerté le destinataire, confirmant que ces escroqueries exploitent des données issues de la brèche de sécurité.
Un faux email Amazon Prime Family pour piéger les victimes
L’email en question prétend provenir d’Amazon et informe la victime d’une souscription à un service Amazon Prime Family pour un montant de 480 € par an. Les éléments qui doivent éveiller la méfiance sont nombreux :
Une adresse postale exacte et un numéro de téléphone lié à la victime, signes que les fraudeurs utilisent des bases de données réelles.
Un faux identifiant et mot de passe, souvent générés pour pousser la victime à cliquer sur des liens piégés.
Un appel à l’urgence, en proposant une procédure d’annulation immédiate qui redirige probablement vers un site frauduleux destiné à collecter des informations bancaires.
Des mentions légales maladroites, reprenant les noms officiels d’Amazon mais sans lien sécurisé ni trace d’une adresse de contact valide.
Un scénario bien rodé pour extorquer les victimes
Les escrocs cherchent à déclencher une réaction immédiate : la panique liée à un paiement non autorisé. En cliquant sur le lien proposé pour annuler la transaction, la victime est redirigée vers un faux site imitant Amazon, où on lui demandera :
Ses identifiants Amazon (réels cette fois, permettant aux arnaqueurs de prendre le contrôle du compte).
Ses coordonnées bancaires pour un soi-disant remboursement.
Un code reçu par SMS, souvent utilisé pour détourner l’authentification à double facteur.
Des informations issues de la fuite de données Free ?
Le fait que des informations personnelles précises figurent dans ce mail laisse penser que les fraudeurs exploitent la fuite de données Free d’octobre 2023. À l’époque, des informations sensibles sur des milliers d’abonnés avaient été compromises, incluant numéros de téléphone, adresses et potentiellement des historiques de connexion. Depuis, ces bases de données circulent sur le dark web et sont revendues à des cybercriminels.
Comment se protéger ?
1° Ne jamais cliquer sur les liens d’un email suspect.
2° Ne jamais fournir ses informations bancaires ou ses identifiants sur un site inconnu.
3° Vérifier directement sur son compte Amazon si un paiement a été effectué.
4° Signaler les emails frauduleux à Amazon et aux autorités compétentes.
5° Surveiller régulièrement ses comptes bancaires pour détecter toute transaction suspecte.
6° Changer ses mots de passe, notamment si son adresse email a pu être compromise.
Que faire si l’on est victime ?
Si vous avez cliqué sur le lien et fourni vos données, contactez immédiatement votre banque pour bloquer toute transaction frauduleuse. Signalez l’arnaque sur le site officiel de la répression des fraudes (Signal Spam ou Pharos) et modifiez vos identifiants Amazon et bancaires sans tarder.
Une vigilance accrue face à ces nouvelles menaces
Avec l’explosion des fuites de données, ces arnaques deviennent de plus en plus sophistiquées et ciblées. La meilleure protection reste la prudence et la sensibilisation face aux techniques utilisées par les fraudeurs. Informer les proches, surtout ceux moins à l’aise avec le numérique, est essentiel pour limiter les risques.
Les abonnés Free doivent rester particulièrement vigilants et surveiller toute activité inhabituelle sur leurs comptes. L’enjeu dépasse une simple fraude bancaire : il s’agit d’une question de cybersécurité et de protection des données personnelles.
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L’association DEFIE a pour objet l’inclusion sociale et professionnelle de personnes en difficulté grâce à un emploi durable et/ou une formation qualifiante.
Defie, 5 Avenue Font Laugière, 06130 Grasse. Tél. 04.93.36.72.97
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Pour promouvoir son service, Envibus, le réseau de transports de la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis (Casa), a rendu les voyages gratuits samedi 21 décembre à tous ses usagers. Coût total de l’opération: 5.000 euros.
En parallèle, depuis la mise en service du bus-tram, les lignes A et B sont gratuites, à condition de souscrire un pass navette à valider à chaque montée. "Peut-être qu’on ira un jour vers la gratuité totale, mais ce n’est pas l’objectif actuel. Nous préférons garder une part de financement propre et des tarifs attractifs", répond l’Agglomération. À savoir: un abonnement sénior gratuit et un pass junior à 60 euros par an. "Soit, cinq euros par mois ou un euro par semaine. Ce n’est pas gratuit mais presque", ajoute la Casa.
L’abonnement le plus élevé d’Envibus coûte 90 euros par an, normalement remboursé à hauteur de 50% par une entreprise privée et à 75% pour une collectivité. À titre d’exemple, il coûte 375 euros chez PalmBus (le réseau de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins) et 250 euros chez Sillages (dans la communauté d’agglomération du Pays de Grasse).
Pas le critère prioritaire des voyageurs
Les trois intercommunalités interrogées le confirment: le choix de la gratuité, partielle ou totale, est avant tout politique. À l’ouest du département, aucune ne semble vouloir se diriger vers cette stratégie. La CAPL met en avant une politique de décarbonation (électrification des bus, usage d’un biocarburant français, production locale d’hydrogène en 2025) et de renfort progressif de ses lignes 1,2, A, B, 21 et 22 courant 2025. "Cette stratégie est confortée par une hausse de 27% du nombre de voyages et de 111% du nombre d’abonnés par rapport à 2014", illustre-t-elle.
"Ça fait plus de dix ans qu’on n’a pas fait évoluer la tarification. Aujourd’hui, à part la Casa, tous nos voisins ont augmenté le prix du ticket unitaire", ajoute la CAPG. Elle argue aussi devoir faire face à l’augmentation du tarif du carburant, du prix plus élevé des bus électriques et aux investissements faits dans l’installation de bornes de recharge. Sans oublier le salaire du personnel.
Des budgets entre 20 et 70 millions d’euros
Toutes ces dépenses sont calculées dans un budget propre aux déplacements (transports en commun, à la demande, scolaire, vélo, covoiturage…). Il est abondé par les recettes des ventes de billets, l’apport propre des intercommunalités et par le versement mobilité. C’est une taxe payée par les entreprises de plus de onze salariés, au taux variable. À l’ouest du département, les trois intercommunalités appliquent un taux de 1,75% (1). Cette taxe paie 65 à 70% du budget de 20 millions d’euros annuels de la CAPG et presque 95% des 45,5 millions dédiés aux déplacements de la Casa. Le reste provient des recettes issues de la billetterie et des abonnements. Idem pour la CAPL, dont le versement mobilité couvre environ 60% des recettes d’exploitation d’un budget de 70,2 millions d’euros.
Dans ce cadre, impossible, pour nos trois intercommunalités, de se passer des recettes liées à la billetterie. "Elles couvrent 10,5% de nos dépenses. Si nous les enlevons, nous risquons de dégrader le réseau", ajoute la CAPG. Or, selon les intercommunalités, les voyageurs préfèrent une offre fournie et sécurisée, plutôt que gratuite.
(1) Pour les intercommunalités de plus de 100.000 habitants, le versement mobilité est plafonné à 2%.
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