2117 liens privés
Le 1er janvier 2025, tous les fonds affichant le label ISR (investissement socialement responsable) devront se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation. Ce label constitue le socle français en la matière, il distingue les entreprises engagées dans une démarche de respect de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Il se pourrait que les fonds que vous aviez souscrits via une assurance vie, ou encore un plan épargne retraite, se révèlent au final bien peu contraignants sur ces critères et soient déclassés.
D’ici la fin de l’année, un certain nombre de fonds verts distingués par le label français ISR (investissement socialement responsable) ne vont plus pouvoir l’afficher. Il s’agit de la conséquence d’un durcissement de la réglementation ISR dans le domaine environnemental. Les autorités de tutelle européennes et françaises des marchés financiers ont en effet déploré le greenwashing (écoblanchiment) de nombreux fonds portant ce label. C’est-à-dire qu’ils financent une majorité d’entreprises non engagées dans des démarches durables et responsables.
Pour contrer le phénomène, le nouveau référentiel ISR, adopté fin 2023 et applicable au plus tard le 31 décembre 2024, impose de nouvelles exclusions. Les fonds devront en particulier bannir toutes les entreprises qui exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, ainsi que celles qui lancent de nouveaux projets d’exploitation de pétrole ou de gaz. « L’exclusion concerne toutes les sociétés dont plus de 5 % de l’activité relèvent de ce domaine », précise Mathilde Dufour, directrice de la recherche en développement durable chez Mirova, une société de gestion d’actifs dans la finance durable. Elle ajoute : « Autre apport de la réforme : 20 % des sociétés financées par le fonds devront avoir adopté un plan de transition climatique crédible. »
Vos placements peuvent-ils être concernés ?
Toutes les sociétés de gestion de fonds, qu’elles appartiennent à une banque, une compagnie d’assurance ou soient indépendantes, commercialisent aujourd’hui des fonds verts auprès du grand public (dans le cadre d’assurances vie, de compte-titres, de plans épargne retraite, de PEA…). Ces fonds sont, en principe, composés, pour tout ou partie, d’actions ou d’obligations d’entreprises dont les activités possèdent un impact positif sur l’environnement (développement d’énergies renouvelables, activités de l’économie circulaire, actions de réduction des déchets, etc.). Une étude, publiée début 2024 par la société Epsor, spécialisée en épargne salariale, a cependant révélé que la moitié des fonds labellisés ISR ne sont pas en conformité avec le nouveau référentiel. Et selon les prévisions les plus récentes de plusieurs experts, près d’un fond sur trois ne devrait pas s’adapter… et perdre la labellisation ISR. De nombreuses assurances vie et contrats d’épargne retraite devraient ainsi être impactés.
Comment serez-vous averti ?
Les distributeurs des produits financiers (banques, assureurs, fonds de prévoyance) ont en principe l’obligation d’informer leurs clients en cas de modifications substantielles concernant leur contrat financier. Si le produit souscrit (assurance vie, plan épargne retraite, PEA…) mettait en avant son caractère durable (dans sa dénomination, dans son descriptif légal ou au travers du discours publicitaire), la perte du label ISR d’un ou plusieurs fonds entrant dans sa composition représente une modification substantielle. Le client doit, dans ce cas, recevoir un message par courrier ou mail mentionnant cette modification. En pratique, peu de clients ont déjà été avertis. Et il est très probable que beaucoup d’établissements financiers négligent cette formalité. Il faudra alors prendre ses propres renseignements :
À partir de janvier 2025, tous les fonds, anciens et nouveaux, devront être en conformité avec le nouveau référentiel. Il faudra vérifier qu’ils figurent toujours dans la liste publiée sur le site officiel du label ISR édité par le ministère des Finances.
En outre, les distributeurs de produits financiers doivent fournir à leurs clients la liste des fonds entrant dans la composition des contrats d’assurance vie, PER, PEA, etc. « Il faut également regarder, au sein des fonds, quels types d’entreprises ils financent. À Mirova, nous communiquons l’intégralité de la liste des sociétés émettrices. Il faut comparer leurs différentes activités », avertit Mathilde Dufour. Pour obtenir des informations sur les activités des entreprises, il suffit souvent de consulter leurs sites officiels.
En règle générale, il faut se méfier des sociétés qui vantent leurs qualités durables ou engagées en faveur de l’écologie, mais sans jamais fournir d’éléments factuels sur leurs activités vertes.
Que faire si les fonds souscrits perdent le label ISR ?
Que faire si l’on a choisi un produit financier pour son caractère durable et que l’on apprend qu’il perd, totalement ou partiellement, le label ISR ?
Si l’on avait expressément manifesté le désir d’investir dans des fonds verts ou éthiques (par exemple dans le cadre d’un compte titre ou d’un PEA), leur déclassement entraîne l’obligation pour le professionnel (banque, société de gestion, gestionnaire de patrimoine) de trouver de nouveaux fonds correspondant au souhait initial.
Si l’on a investi au travers d’une enveloppe globale (type assurance vie), il faut rechercher la promesse initiale du produit financier : celui-ci garantissait-il un financement en faveur de la transition écologique intégral, partiel, minimal ? L’exigence de remplacement des fonds déclassés sera étudiée en fonction du souhait initialement exprimé par le client ou garanti par le distributeur. La preuve peut découler du nom du produit (« durable », « climat », « biodiversité », etc.), de la documentation technique remise au moment de la souscription du produit ou du discours commercial.
Bon à savoir Il faut savoir que même avec un tour de vis supplémentaire, le label ISR apporte moins de garanties, dans le domaine environnemental, que les deux autres labels français GreenFin et Finansol. La perte de la qualité ISR peut être une bonne occasion pour troquer ses anciens supports financiers contre d’autres arborant l’un de ces deux signes de conformité.
Label ISR
https://www.lelabelisr.fr/comment-investir/fonds-labellises/
Fonds verts Comment repérer les plus fiables => Greenfin & Finansol
https://www.quechoisir.org/conseils-fonds-verts-comment-reperer-les-plus-fiables-n120034/
Greenfin : déjà plus sérieux
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/label-greenfin => contient La liste des fonds labellisés
Finansol : le plus exigeant
https://www.finance-fair.org/fr/quels-sont-les-placements-labellises-finansol
Planter du paulownia, un arbre à la croissance ultrarapide, pour bénéficier de fabuleux rendements tout en luttant contre le réchauffement climatique, voilà la promesse de Treesition. Trop belle ?
Le soleil brille en cette fin juin à Clairac (Lot-et-Garonne). Avançant dans un champ, Daniel Dos Santos pointe du doigt les rangées d’arbres qui s’y enracinent. « Quand on les a plantés, ils faisaient 30 centimètres de haut », se réjouit-il. C’était au printemps 2023. Un an plus tard, certains mesurent plus de deux mètres ! Si cet entrepreneur au planning chargé prend (beaucoup) de temps pour recevoir des journalistes de Que Choisir dans sa forêt – son showroom, comme il l’appelle –, c’est pour communiquer sur la supposée imminence d’une révolution, celle de la culture du paulownia ; une essence d’arbre tropicale réputée pour sa capacité à grandir vite (lire aussi l’encadré).
Treesition, l’entreprise que cet ancien consultant du secteur pharmaceutique a fondée, compte en faire pousser des milliers dans le Lot-et-Garonne ainsi qu’ailleurs en Europe (Espagne, Belgique). Le patron a en effet une astuce permettant d’exploiter la vivacité des paulownias. « Nous les transformons en produits financiers », nous résume-t-il. Le montage est, sur le papier, assez simple. Les épargnants acquièrent des arbres auprès de la société, qui les plante sur ses terres ou sur des parcelles louées à des agriculteurs. Une fois qu’ils sont arrivés à maturité, 6 à 10 ans plus tard, Treesition organise leur coupe, les revend sous différentes formes (granulés, bois avivé, etc.) et partage avec les investisseurs le fruit de ce commerce. Un système où tout le monde serait gagnant : l’agriculteur qui loue ses terres, l’environnement grâce aux plantations captatrices de CO2 et, bien sûr, l’épargnant à qui l’on promet des rendements record.
En prime-time sur M6
Trop beau pour être vrai ? La question a dû venir à l’esprit des téléspectateurs ayant découvert Daniel Dos Santos dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6, le 7 février. Le chef d’entreprise y présente son projet devant un jury composé de personnalités du monde entrepreneurial comme Anthony Bourbon, Marc Simoncini ou Jean-Pierre Nadir. Malgré quelques échanges tendus, Daniel Dos Santos convainc, et Jean-Pierre Nadir annonce même qu’il investira dans sa société. Les clients affluent.
Treesition aurait alors, selon Daniel Dos Santos, vendu des arbres à « 200 à 300 Français ». Mais, quelques jours après la diffusion du programme, l’entreprise suspend la commercialisation de ses produits à destination des épargnants, notamment dans l’Hexagone. En cause, un imbroglio juridique. Treesition opère depuis une filiale installée en Belgique. Elle s’est, là-bas, signalée auprès du gendarme financier local (la FSMA). Pour exercer en France, il lui faut l’agrément de l’Autorité des marchés financiers (AMF)… qu’elle n’a pas. « C’est en cours, on est bien partis », assure Daniel Dos Santos à Que Choisir. Il affirme avoir déposé un dossier auprès de l’organisme.
Un investissement à risque…
Entrons un peu, maintenant, dans le détail de l’offre : Treesition propose deux sortes de placements. Le premier, baptisé SereniTree, serait « dérisqué ». En achetant des arbres 50 €, combien peut-on espérer empocher après plusieurs années ? Entre « 0 et 65 € », indique Treesition sur son site Internet. Bref, aucun capital n’est garanti. Rien de vraiment « dérisqué »… Le second produit, LiberTree, est facturé 130 € par arbre. Le bois est, ici, destiné à différents types d’acquéreurs, notamment des industriels. C’est un investissement risqué, dont les rendements annuels évoluent bizarrement. Interviewé par le média spécialisé Investisseur.TV, le 26 avril 2023, Daniel Dos Santos estimait que ceux-ci pouvaient « monter jusqu’à 40 % ».
Six mois plus tard, sur le site du magazine Forbes, l’entrepreneur vantait des taux « super élevés » de l’ordre de… « 20 % par an », équivalents à ceux « de la cryptomonnaie ». Enfin, à l’écrit, ce n’est plus la même limonade : dans une note communiquée au gendarme financier belge, il annonçait 12 % de rendement en novembre 2023, puis 11 % en février 2024 et 10 % en avril 2024… En un peu plus d’un an, la rentabilité a été divisée par quatre ! Elle reste, malgré tout, à un niveau cinq fois supérieur à celui généralement constaté dans le secteur forestier. Ce serait ça, « l’effet paulownia » : « Un arbre qui pousse plus vite avec des prix de vente plus importants, cela permet d’avoir des rendements deux à trois fois plus élevés que les autres investissements forestiers », soutient Daniel Dos Santos
… Ou une arnaque ?
Face à ce discours tortueux, posons la question : l’offre de Treesition est-elle une arnaque ? « Bien sûr que non, on répond à des obligations légales et notre modèle est revu par un expert forestier indépendant », certifie le dirigeant. Qui fournit à Que Choisir le rapport dudit spécialiste. S’il ne parle pas d’entourloupe, ce dernier pointe de gros risques. Tout d’abord, faute de recul sur cette culture originaire d’Asie, « personne n’est véritablement capable de savoir comment se comportent les paulownias sous nos latitudes ». Difficile, donc, de garantir qu’ils vont bien monter jusqu’au ciel, et encore moins quels volumes de bois l’entreprise pourra en tirer. Ensuite, Treesition table sur 34 à 176 m3 par hectare et par an. Des scénarios qualifiés de « très optimistes » par l’expert.
Et à qui va-t-on vendre tout ce bois ? S’il y a un marché du paulownia en Chine, souligne le rapport, il est « quasi inexistant en France et en Europe ». À quel prix, d’ailleurs ? Voici une donnée clé. Pour pouvoir verser des revenus équivalents à 10 % par an à ses épargnants, la société doit tirer une belle somme de la revente (aux alentours de 840 €/m3 de bois transformé). Le hic, puisque ce marché ne s’est pas encore développé dans notre pays, c’est qu’il n’existe pas non plus de prix de vente officiel de cette essence… Les projections de revenus futurs ne sont donc fondées que sur des estimations et des extrapolations effectuées par Treesition. Touchons du bois pour qu’elles se réalisent.
Le paulownia, un arbre « magique » ?
Ceux qui en font commerce présentent le paulownia comme « magique » par sa croissance rapide et sa repousse facile après une coupe. Leur discours commence à séduire des exploitants, mais plusieurs chambres d’agriculture ont alerté sur le manque de recul concernant cette culture. Alors, que vaut-elle ? Selon Frédérique Santi, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), le paulownia croît réellement très vite… avec une sacrée nuance : « Il y a peu d’endroits en France qui lui conviennent bien. » En effet, cette essence originaire d’Asie requiert un sol profond et de la chaleur estivale. Elle a besoin d’être irriguée pendant quelques mois, tout en craignant la surabondance d’eau. Elle est également sensible aux vents violents et aux gelées tardives. Surtout, d’après la spécialiste – et à rebours de ce qu’avancent ses promoteurs –, ces arbres ne peuvent pas s’épanouir chez nous s’ils sont plantés très serrés (à moins de 5 m l’un de l’autre).
L’UFC-Que Choisir est au service des consommateurs pour les informer, les conseiller et les défendre. Des milliers de produits testés en toute indépendance !
https://www.nicematin.com/immobilier/louer-ou-acheter-qu-est-ce-qui-est-le-plus-rentable--893725
Cette société de conseil en immobilier d’origine suisse a passé en revue les deux options qui s’offrent aux Français: louer ou acquérir leur logement. En comparant les coûts relatifs des deux. Loyer et charges imputables d’un côté. Frais de notaire, assurance, taxe foncière...
Pour réaliser son comparatif, la société suisse s’est basée sur l’acquisition d’un appartement "type" de 65m2. En se référant aux statistiques de l’Insee, elle a estimé à 329.600 le prix moyen d’un tel bien dans la capitale azuréenne. Avec un apport de 30%, la charge de la dette que devront contracter les acheteurs s’élèvera à 5.743 euros par an pendant 20 ans. Pour un crédit à 4,6%. "Alors qu’il y a encore deux ou trois ans, les taux d’intérêt n’étaient que de 1,1%", rappelle Corinne Dubois.
Leur augmentation a changé la donne. Les intérêts pèsent en effet pour plus d’un quart sur le coût annuel d’une acquisition. Il s’établit à 20.716 euros. Alors que pour louer un logement du même type dans la capitale azuréenne, un foyer déboursera 17.183 euros. Soit un différentiel de 3.533 euros en faveur de la location.
Sauf que la valeur d’un bien immobilier évolue avec le temps. Une plus value peut donc, in fine, compenser le surcoût relatif d’une acquisition. Wüest Partner a donc calculé la plus value nécessaire pour que l’achat soit finalement plus rentable que la location: 22%, soit une évolution annuelle du prix du mètre carré d’environ 1% par an pendant 20 ans. Ce qui est largement le cas sur la Côte d’Azur. Mais qui peut garantir aujourd’hui que les prix vont continuer à grimper?
Cartographie des projets financés par la Nef
¬
Chaque année et depuis notre création, nous publions la liste complète de nos financements. Retrouvez-les projets financés ces 5 dernières années sur notre carte interactive !
¬
société de gestion Sycomore AM
Découvert par video Youtube Heureka https://www.youtube.com/watch?v=FCa5ISgMQjg
Et si, plutôt qu'avec le simple objectif de la maximisation du rendement, vous souhaitiez investir votre épargne de manière responsable ? On évite les entreprises polluantes, émettrices de gaz à effet de serre, qui évadent le fisc, qui fraudent, qui sous traitent à des entreprises dans lesquelles travaillent des enfants... Comment faire ? Il existe des sociétés de gestion qui tentent de répondre à ce type de demande. Il existe même des labels qui permettent de reconnaître ces sociétés de gestion. Quels sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Quels sont les pièges à éviter ? Une "petite" vidéo de 17 minutes pour y voir un peu plus clair.