1924 liens privés
Pour rendre nos villes plus agréables à vivre pour les piétons, vous ne manquez pas d’idées. Nous vous avons demandé quels points noirs vous suggérez de traiter en priorité. Vous avez été plusieurs centaines à prendre part, de Menton à Toulon, au sondage publié en ligne. Voici les principales mesures que vous préconisez.
Des trottoirs en meilleur état...
Vous êtes plus d’un tiers à suggérer que vos villes portent une attention accrue à la qualité de ces espaces publics. Vous demandez « une réfection d’urgence, ils nous mettent en grand danger de chute ». « Le revêtement des trottoirs carrelés est dangereusement glissant lorsqu’il pleut ! » De Nice à Toulon, vous soulignez les risques que représentent les trous, bosses. « Trop de trottoirs sont en dévers trop importants ou irréguliers à la suite de travaux, donc sont peu agréables à la marche, et il est difficile d’y pousser un fauteuil roulant. »
Aussi suggérez-vous de les rendre plus "plats", "il y a trop de déclivité entre le bord côté chaussée et le côté habitation."
La question de la propreté est aussi soulevée: "il faut verbaliser les propriétaires de chiens qui ne ramassent pas les excréments de leur animal", estime ce Cannois.
... plus larges et réservés aux piétons
"Ils doivent respecter partout 1,40 m de largeur sans obstacle". Pour libérer l’espace pour la marche vous appelez aussi de vos vœux une "verbalisation des voitures qui stationnent sur les trottoirs et passages protégés", mais aussi des "cyclistes et trottinettes qui empruntent les trottoirs réservés aux piétons". "Encore ce matin, j’ai failli être percuté par une trottinette qui descendait à contresens la rue que je traversais", témoigne ce lecteur. Et vous demandez qu’ils soient "désencombrés". En "empêchant les entraves (comme les containers poubelles) sur les trottoirs étroits". Vous estimez qu’il faut "réduire les terrasses des restaurateurs" et que les haies des particuliers soient "taillées." "Parfois l’amorce du passage piéton est cachée par des haies ou des végétaux trop hauts : le piéton sort ainsi brusquement sur la chaussée", pointe ainsi Gérard, de Menton.
Des trajets plus jolis, directs et ombragés
Des trajets plus jolis, directs et ombragés. "Le piéton ne devrait pas faire de détours pour être en sécurité. Il devrait avoir droit au chemin le plus direct." Et que les traversées et la signalisation soient améliorées. "Indiquer les temps de parcours comparés (auto/à pied)" proposez-vous encore. Sans oublier d’aménager des cheminements piétons en dehors de l’hyper centre, comme le propose Antonio, pour "mettre le piéton à l’abri de la circulation".
Vous pointez aussi l’importance des arbres en ville.
"Il faut intégrer plus d’espaces verts et de zones arborées pour rendre le milieu urbain plus agréable (baisse de la température l’été) afin d’inciter à marcher", mais aussi veiller à jalonner les rues de "lieux de pause" en "mettant des bancs", et sans oublier "les toilettes publiques." En nombre insuffisant.
Réduire et apaiser le trafic routier
"Ralentir la vitesse des véhicules", "dissuader les voitures d’entrer en ville car pour un piéton marcher au milieu des embouteillages est un cauchemar" sont autant de pistes qui reviennent dans vos propositions. Pour réduire le bruit et la pollution.
Impliquer les citoyens
"Les habitants, les commerçants et les artisans devraient être associés dans le processus de décision en organisant des consultations citoyennes pour recueillir leurs suggestions et préoccupations" propose cet habitant de Fréjus. Tandis que ce Grassois lui fait écho: "Il faudrait que des usagers fassent majoritairement partie des décideurs."
Piétonniser les abords d’écoles
"Ce serait bien d’habituer les enfants à se déplacer à pied, tout d’abord pour aller à l’école." Une lectrice Dracénoise estime ainsi que faire arriver "tous les élèves à pied 50 m minimum avant l’entrée de l’établissement, c’est revisiter totalement le déplacement quotidien des élèves (...) cela donnerait une nouvelle manière de vivre "l’urbain"."
"Prenez les cœurs historiques de villes qui sont devenus entièrement piétonniers, les gens sont plus calmes. Pour résoudre les difficultés des mauvais marcheurs, une petite navette peut ponctuellement intervenir." Elle invite les décideurs à s’inspirer "d’Aix-en-Provence, Vérone en Italie, Bayonne dans les Pynérées-Atlantiques, la vieille ville de Carcassonne…"
Le rapport pointe un paradoxe: l’agriculture est à la fois victime et coupable du réchauffement climatique...
Toutes les activités contribuent, à des degrés divers, au changement climatique et tous les individus et organisations vont devoir en subir les effets. L’agriculture est responsable de 18% des émissions de la France, et l’alimentation de 22% de son empreinte carbone.
"La problématique du revenu agricole est centrale"
Et les agriculteurs sont en première ligne: car le changement climatique cause sécheresses, baisses de rendement, stress thermique sur les animaux, pertes de récoltes, sans parler des zoonoses.
Les consommateurs, eux aussi, vont subir les effets de ces impacts sur le prix de l’alimentation qui va nécessairement augmenter.
Le secteur est le 2e plus émetteur en France. Cette donnée n’est pourtant pas au centre du débat. Une erreur?
Les difficultés du monde agricole sont de très grande ampleur et cela ne date pas d’aujourd’hui. Pour une grande partie, il est difficile de vivre de son activité et beaucoup d’exploitations agricoles sont dans une situation économique fragile. La problématique du revenu agricole est centrale. Mais penser qu’il suffit d’abandonner les politiques environnementales pour régler les difficultés est illusoire.
Les agriculteurs ont besoin de politiques de lutte contre le changement climatique et d’adaptation pour faire face aux risques qui pèsent sur eux. Celles-ci doivent les accompagner, les aider dans les transformations profondes des systèmes alimentaires.
Quels sont les verrous qui bloquent la transition vers un modèle plus vertueux et surtout plus résilient?
Quand on évoque la transition agricole, on renvoie dos à dos exploitants et consommateurs. Comme si la transition ne se faisait pas à cause de leur résistance au changement. C’est simpliste et faux. Les systèmes alimentaires sont des organisations complexes, avec des interdépendances entre les décisions aux différentes étapes de la filière.
Outre les agriculteurs et les consommateurs, ils engagent conseil agricole, banques, coopératives, transformateurs, distributeurs, restaurateurs et bien d’autres acteurs. Pour changer les choix des agriculteurs comme ceux des consommateurs, il faut que tous ces acteurs intermédiaires s’impliquent et intègrent les enjeux environnementaux.
Comment donner l’envie et la possibilité aux agriculteurs de se transformer?
Le monde agricole a tout à fait compris les enjeux de cette transition, il est faux de dire que les agriculteurs n’ont pas conscience de la question climatique. L’enjeu est vraiment l’accompagnement pour faire cette transition et le partage de son coût entre les différents opérateurs, de l’amont à l’aval.
Diminuer l’impact des transports dans le secteur agricole, c’est aussi réduire la part de nos importations et exportations. Donc les accords de libre-échange?
Le rapport met en avant la problématique cruciale des importations. Dans l’empreinte de l’alimentation, 46 % des émissions sont importées et ces importations sont pour plus de la moitié le fait de produits qui sont vendus directement par les industriels, les restaurateurs et la distribution.
Les systèmes alimentaires sont globalisés et il faut penser la question des émissions importées, ou de la déforestation importée, à tous les niveaux, y compris lors des discussions et négociations commerciales.
Le Haut conseil dit que ces changements incluent une "prise de risque". Est-ce à l’État, à l’Europe de les prendre quand les agriculteurs sont souvent précaires, épuisés?
Bien sûr. Les pouvoirs publics ont un rôle central à jouer, ainsi que les acteurs de l’aval, comme la transformation, la distribution et la restauration, mais aussi les banques et les assurances.
"Les discours qui polarisent sont au service de l'inaction"
En outre, le secteur agricole est très hétérogène, avec certains agriculteurs qui sont en plus grande difficulté que d’autres. Une transition juste doit tenir compte des situations de plus ou moins grande vulnérabilité économique et climatique, aux inégalités d’effort à consentir.
Le remembrement, entamé en 1968, a détricoté toutes les petites exploitations pour basculer vers une agriculture mécanisée, intensive, vers la monoculture. L’État doit-il dire qu’on a fait fausse route?
La modernisation agricole qui a été mise en œuvre dans l’après-guerre a jeté les bases d’un système qui montre aujourd’hui ses limites. Mais dans le même temps, cette expérience nous montre que des politiques volontaristes et qui accompagnent le secteur peuvent le transformer profondément.
Comment réconcilier défenseurs du climat et agriculteurs, débat très instrumentalisé notamment par l’extrême droite?
Encore une fois, penser que le monde agricole ne se soucie pas du climat ou que les défenseurs du climat n’ont pas conscience de leurs difficultés est faux. Ces discours qui polarisent sont au service de l’inaction, qui fait perdre du temps et accroît les menaces sur les plus vulnérables, agriculteurs comme consommateurs. Le statu quo n’est une option pour personne.
Les mesures-clés du rapport du Haut conseil pour le climat sur l'agriculture et l'alimentation
Pour lever les verrous qui freinent la transition:
- Revaloriser les revenus des agriculteurs et des éleveurs.
- Réorienter les soutiens vers des pratiques adaptées au changement climatique.
- Enrichir les offres de formations initiale et continue permettant d’acquérir les compétences nécessaires.
- Renforcer l’implication des filières (stockage, transports, distribution, restauration...) et des collectivités territoriales pour soutenir les changements de pratique.
- Renforcer la recherche et l’innovation en appui de la transition climatique.
Les pratiques à privilégier "une fois les verrous levés":
- Sélectionner des espèces de plantes résistantes aux aléas, diversifier les cultures, enrichir les sols en matière organique pour qu’ils stockent mieux l’eau, sélectionner génétiquement des troupeaux moins émetteurs en gaz à effet de serre.
- Relocaliser et optimiser la chaîne logistique de l’alimentation, électrifier le fret routier, encourager la consommation de produits bas carbone en magasins.
Pour consulter le rapport en intégralité, rendez-vous sur le site du Haut conseil
On en parle beaucoup, des expérimentations fleurissent, mais quel est le paysage? Dans la crise agricole actuelle, et alors que s’est ouvert le Salon de l’agriculture, l’agrivoltaïsme cherche à prendre son essor.
La perspective de compléter une activité agricole avec une structure produisant de l’électricité n’a rien d’évident. Le couple production électrique-travail de la terre a déjà connu des déboires.
À l’heure où l’agrivoltaïsme est en train de se structurer, regard dans le rétroviseur sur les premiers projets, ceux des pionniers.
Michel Bonnin en est. En 2008, il a eu envie non seulement d’essayer, mais "d’inciter, de montrer l’exemple". Opérationnelle en 2010, sa serre fut l’une des premières en France, croit-il. Sur une colline de Saint-Laurent-du-Var, face à la mer, la propriété familiale a toujours été nourricière - agrumes, oliviers, maraîchage.
"Au départ, j’avais l’idée d’une serre vraiment tropicale, se souvient Michel Bonnin. Mais ne pouvant pas utiliser l’électricité que je produisais, alors j’ai préféré une serre plus passive. Rafraîchie l’été, à 37 °C, et hors gel l’hiver." L’installation assez "rustique" a tenu la distance, "à part un onduleur qui lâche de temps en temps" et qu’on doit remplacer.
Cultures abandonnées
Financée par un emprunt, remboursée par le rachat de l’électricité, la serre est dotée de 450 m² de panneaux solaires. Ce sont "des capteurs ajourés, qui produisent moins d’électricité, mais permettent une bonne luminosité". Un calcul gagnant.
De hauts papayers croissent et fructifient, tandis que Michel Bonnin et sa fille, qui reprend l’exploitation familiale, font des expérimentations. Citronnelle, aloe vera, curcuma. Peut-être letchis et goyaves: "Je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est l’avenir."
Et l’avenir agricole passe-t-il par le photovoltaïque ? "On a aussi des expériences qui ne sont pas bonnes. S’il y a un potentiel de l’agrivoltaïsme, il existe aussi des dangers", répond Sandrine Candelier, référente agriculture à la direction régionale de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a été choisie, parmi cinq en France, pour tester une méthodologie. "L’ambition est d’arriver à y voir plus clair, d’enlever les freins, avoir du retour d’expérience." Le résultat est attendu pour la fin de l’année 2024.
De façon surprenante, il existe peu de statistiques sur les installations existantes. "La définition légale de l’agrivoltaïsme a été publiée en mai 2023. On attend le décret et l’arrêté, qui vont permettre d’identifier précisément ce qu’est l’agrivoltaïque", précise Céline Mehl, coordinatrice du pôle photovoltaïque à l’Ademe.
La première vague d’installations remonte aux années 2010 et 2011, quand il y a eu un tarif d’achat avantageux pour les modules intégrés en toiture. Tellement avantageux que l’opportunité a créé "une bulle spéculative. Beaucoup de serres se sont développées, notamment en Paca." Et pas que pour de bonnes raisons.
En 2019, l’État a identifié, dans notre région, "le problème de serres déclarées photovoltaïques, alors qu’elles ne présentent in fine aucune activité agricole" (1). En 2022, l’Ademe constate encore que "les effets de l’ombrage [des installations] ne semblent pas suffisamment connus". Dans le maraîchage ou l’horticulture, ces effets négatifs ont entraîné baisses de rendement et retards de croissance.
Trop de panneaux ou des panneaux trop occultant ont des conséquences directes sur les cultures. Bilan : des cultures abandonnées, sous des serres devenues exclusivement photovoltaïques.
Une nuance encore : certaines installations ont permis à l’agriculteur "de trouver un équilibre économique". Et de survivre.
Y a-t-il une vie après la neige pour les stations de montagne ? La Cour des comptes pointe, dans un rapport publié mardi, une vue à court terme et un manque d'anticipation. Les investissements liés au "tout ski" continuent et ne tiennent pas assez compte du réchauffement climatique.
Face au changement climatique, le "modèle économique du ski français s'essouffle" et "les politiques d'adaptation restent en deçà des enjeux", estime la Cour de Comptes dans un rapport rendu public mardi, à quelques jours des vacances d'hiver.
Toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050"
"À compter des années 2000, la diminution de l'activité ski et l'inadaptation croissante du patrimoine immobilier des stations ont commencé à fragiliser l'équilibre financier des remontées mécaniques et l'économie locale qui en découle pour partie", écrit la Cour des Comptes. "Un phénomène accentué par le changement climatique (...) avec une hausse des températures en accélération", selon la Cour.
"Les projections climatiques font état d'une accentuation à moyen terme" du phénomène, prévient-elle, "toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050" et seules "quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance".
Une vue à court terme sur l'usage de la neige et de l'eau
Or, déplore la Cour des Comptes, "les politiques d'adaptation menées par les acteurs de la montagne reposent essentiellement sur la production de neige" qui a "un effet à court terme" car "son coût est important et son efficacité tend à se réduire avec la hausse des températures".
Sans oublier "l'impact de la production de neige sur les ressources en eau" qui paraît "sous-estimé dans de nombreux territoires", souligne le rapport qui estime qu'"il serait nécessaire que les autorisations de prélèvement d'eau destinées à la production de neige tiennent davantage compte des prospectives climatiques".
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique"
Quant aux actions de diversifications d'activités, elles "sont rarement adossées à un véritable projet", juge la Cour des Comptes. "Réalisées au fil de l'eau, elles tendent souvent à reproduire le modèle du ski, fondé sur des investissements importants et une forte fréquentation sans plan d'affaires permettant d'établir leur pertinence économique" et "les initiatives des collectivités territoriales, sont peu coordonnées entre elles".
Le rapport épingle aussi "la planification écologique de l'Etat, peu opérationnelle pour le secteur touristique en Montagne", qui "ne permet pas d'impulser une réelle dynamique de changement" et estime qu'il en est de même pour les régions.
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique en fonction de la réalité climatique et économique de chaque territoire doit être envisagée", estime-t-elle. La Cour des Comptes propose aussi de mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal. Enfin, elle suggère de mettre en place un fonds d'adaptation au changement climatique destiné à financer des actions de diversification et de déconstruction des installations.
"Un rapport dogmatique" selon France Montagnes
C’est "un rapport dogmatique sans prise en compte des éléments des professionnels de la montagne", a dénoncé ce mardi sur franceinfo le président de l'association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne (Savoie) Jean-Luc Boch. Il déplore également qu'"aucun de ces documents" produits par l'ANMSM ne soit "ressorti dans ce rapport".
Dans ce document de 147 pages réalisé après un audit de quarante-deux stations de tous les massifs, la Cour examine entre autres l'impact de la neige artificielle. Présentée par les stations de ski comme pouvant constituer une solution face au changement climatique, la Cour dénonce une vision de "court terme". Pour Jean-Luc Boch "il n'y a pas d'impact, sinon de retarder le cycle de l'eau, ce qui est essentiel à la vie sur des territoires". "Avec la neige de culture, on peut irriguer beaucoup plus longtemps les territoires", assure le président de l'ANMSM, pour qui les canons à neige ne sont "absolument pas un problème".
Si la Cour s'alarme de l'obsession du "tout ski", les rapporteurs épinglent également le développement d'activités hors ski (VTT, tyrolienne, ou encore cure thermale), souvent déficitaires et pensées "sans stratégie". Un avis que "ne partage pas du tout" l'élu de La Plagne. "La destination montagne, c'est d'abord notre clientèle qui la plébiscite". "Si on propose tout ce qu'on veut, si la clientèle n'est pas au rendez-vous, il n'y a pas d'aspect économique", tranche Jean-Luc Boch. "Il faut travailler avec des professionnels qui connaissent la chose, sinon on n'est pas crédible", insiste-t-il.
Rapport détaillé de la Cour des comptes "Les stations de montagne face au changement climatique" (PDF)
Synthèse du rapport (14 pages)
Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article. À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.
faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.
Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).
Image d’en-tête produite par Bing AI (ou je sais)
L'abonnement Freebox Ultra comprend Canal+ en live, chaîne qui ne doit pas être confondue avec myCANAL. Quelle est la différence ?
Comme vous le savez certainement, Free a tenu une conférence de presse le mardi 30 janvier 2024 pour le lancement de la Freebox Ultra.
Pendant cette keynote, Xavier Niel a présenté les nombreux services de streaming inclus dans la nouvelle Freebox. Il y a notamment Netflix, Disney+, Prime Video, mais aussi la chaîne Canal+ en live.
Grâce à ce partenariat avec le groupe Canal, Free est devenu le premier opérateur à intégrer de base la chaîne premium de Canal+.
La chaîne « Canal+ en live » est une diffusion linéaire des programmes retransmis toute la journée sur le canal 4 de la Freebox. Avec la Freebox Ultra, les abonnés auront ainsi l’occasion de regarder « en clair » des films, des séries et du sport dont les contenus sont diffusés via un abonnement supplémentaire sur les autres Freebox.
Canal+ en live ne doit pas être confondue avec myCANAL qui est le service de contenus à la demande du groupe Canal. Frédéric Goyon, responsable audiovisuel de Free, a indiqué sur X (ex-Twitter) qu’il était possible d’upgrader vers une offre supérieure.
La neuvième génération de Freebox, dénommée Freebox Ultra, a été dévoilée au reste du monde ce mardi… et contre toute attente, elle s’éloigne de l’habituelle séparation en deux boîtiers, Server et Player, que l’opérateur avait lui-même popularisé dès 2006, avec sa Freebox HD. Un choix logique, et même nécessaire, mais qui mérite une petite analyse.
Depuis son annonce, le mardi 30 janvier lors d’une conférence en direct depuis le siège social de Free, la Freebox Ultra fait déjà l’objet de nombreux commentaires en ligne. Certains regrettent son orientation premium, dans la droite lignée de la Freebox Delta, avec un tarif à la hausse. D’autres apprécient au contraire l’intégration des dernières technologies comme le Wi-Fi 7 et de nombreux abonnements (Netflix, Disney+, Amazon Prime…), y voyant un moyen de réaliser de substantielles économies.
Mais plus encore que l’habituel tribunal du web, c’est l’absence d’un nouveau boîtier Player qui suscite débats et incompréhensions. Derrière la dénomination « Freebox Ultra » se cache une offre, se cache un boîtier Server… mais pas de nouveau Player. Et à Freenews, on se pose la question : l’heure de fin du mythique duo Server/Player a-t-elle sonné ?
La Freebox HD, diviser pour mieux régner
Pour répondre à cette question, regardons un peu en arrière. Nous sommes au milieu des années 2000. L’offre Freebox connaît un grand succès, et elle le doit notamment à la présence (incongrue, pour l’époque) d’une prise péritel, permettant de la brancher à une télévision et de bénéficier d’un service de TV sur IP sans aucun surcoût. Ajoutez à cela un port RJ11 permettant de brancher votre téléphone et de profiter des appels téléphoniques gratuits en France, et vous obtenez la recette du « triple play » : Internet, téléphone, télévision.
Cette petite révolution est rendue possible grâce au dégroupage, une innovation réglementaire et technologique qui permet aux opérateurs tels que Free de louer les lignes téléphoniques tout en contournant les services de l’opérateur historique, France Télécom.
Mais à mesure que la télévision sur IP gagne en popularité, ce qui faisait la force de Free devient une faiblesse : un boîtier unique, contenant « tout », n’est pas forcément adapté aux foyers modernes. La prise téléphonique murale n’est pas toujours à proximité du poste de télévision. Pour tenter de rapprocher la box de la télé familiale, l’utilisation de rallonges téléphoniques est déconseillée ; en effet, celles-ci dégradent grandement la qualité du signal ADSL. Autre solution, l’utilisation d’une rallonge péritel complique l’utilisation de la télécommande, puisque la Freebox se situe parfois bien loin du poste de TV… Bref, Free l’a compris, il est temps de s’éloigner du modèle tout-en-un.
En 2006, la Freebox de cinquième génération, ou Freebox HD, est lancée. Et si le boîtier s’occupant de la partie réseau et de la téléphonie conserve sa forme caractéristique de « coquille saint-Jacques », très proche des Freebox v3/v4, il est désormais dépouillé de ses fonctions audio et vidéo, déportées sur un nouveau boîtier TV séparé. Pour permettre la communication entre les deux, Free opte pour un système Wi-Fi, qui affuble les deux boîtiers d’un jeu d’antennes bien visible et caractéristique.
Au fil des années, Free conservera cette séparation en deux boîtiers distincts comme base pour toutes ses box, ne faisant que faire évoluer une formule qui marche (remplaçant le Wi-Fi par du CPL), accolant les termes « Server » et « Player » pour mieux opérer la distinction entre la partie réseau et la partie TV… Mais le temps passe et Free le sait, la situation doit évoluer à nouveau.
Apple, Google, Samsung, LG… et Free là-dedans ?
Xavier Niel en étant conscient dès 2010, lorsqu’il annonçait la fin du « concept de box » (dans les Cahiers de l’Arcep #2)) : Free doit réinventer son modèle pour ne pas se voir ringardisé par les Apple TV, Android TV et autres télévisions connectées qui commençaient alors à fleurir. De fait, les écosystèmes d’Apple et Google sont aujourd’hui tellement puissants que certains utilisateurs souhaitent y retrouver l’intégralité de leurs apps. Il convient de proposer une solution qui convienne à tout le monde.
Permettre un fonctionnement du Player de plus en plus indépendant du Server devient nécessaire au fil des générations, au fur et à mesure de la complexification des offres et des migrations, mais aussi pour permettre aux foyers de recevoir la TV sur plusieurs postes en même temps. C’est l’arrivée de l’option Dual TV qui a permis de se procurer un Player Mini 4K et de le connecter à un Server Révolution, par exemple.
Cela fait des années que Free prépare cette transition. Depuis le lancement de la Freebox Mini 4K, en 2015, Free s’efforce de proposer un boîtier Player disponible sous Android TV, sans pour autant abandonner son écosystème « maison ». Les deux systèmes évoluent alors chacun de leur côté, sur deux générations de box distinctes.
La création d’OQEE by Free est un élément-clé de cette transformation : une app pour accéder aux services TV de Free, en direct ou en replay, quel que soit votre appareil (Freebox, Chromecast, Apple TV, TV connectée, ordinateur, smartphone…). L’opérateur s’efforce de proposer un service TV de plus en plus agnostique, disponible quelque soit l’équipement préféré de l’utilisateur. Pas très loin du « vendeur de tuyaux » que décrivait Xavier Niel en 2010…
Enfin, véritable témoignage de la réflexion de Free à ce sujet, on peut aussi penser à la tentative, de courte durée, de proposer à nouveau une box « tout-en-un ». La Freebox One, lancée discrètement en 2018 aux côtés de la Freebox Delta, n’aura pas fait date dans son catalogue d’offres. Dont acte.
Faut-il attendre un nouveau Freebox Player ?
Aujourd’hui, avec la Freebox Ultra, Free fait un pas de plus vers un « agnosticisme » total de la partie TV de sa gamme. Ainsi, le boîtier Player proposé par défaut avec la Freebox Ultra est un Freebox Player Pop (rebaptisé « Player TV Free 4K » pour l’occasion). Mais la Freebox Ultra fonctionne tout aussi bien avec un Player Delta Devialet, pour les abonnés en migration. Ou avec un Apple TV, si vous le préférez. Peu importe.
Pour autant, il y a de nombreuses raison de penser que Free n’en a pas tout à fait fini avec ses Player faits maison. Déjà, parce que certains utilisateurs, notamment les moins technophiles, sont toujours demandeurs d’un boîtier clé-en-main, fourni par l’opérateur. Une sorte de solution « par défaut », ne nécessitant pas de connaissances techniques approfondies, ni de télévision Samsung dernier modèle. Il est donc important pour Free, comme pour tout opérateur, de continuer à proposer un boîtier TV de qualité avec chacune de ses offres.
Ensuite, on voit mal Free se limiter à l’écosystème Android TV. Même si le système de Google est désormais bien maîtrisé sur le Player de la Freebox Pop, il ne satisfait pas l’intégralité des Freenautes. Et, à l’heure actuelle, sur la gamme d’offres Freebox disponible pour les nouveaux abonnés, il n’est plus possible d’opter pour un boîtier TV avec un OS conçu par Free (exception faite de la vénérable, mais plus que vieillissante, Freebox Révolution).
Il y a donc une vraie carte à jouer sur un potentiel futur Player muni d’un système d’exploitation stable, fluide, 100% conçu par les ingénieurs de Free. Comme nous y ont habitués les Freebox v3/v4, HD, Révolution, et Delta auparavant. Free a toute latitude pour y travailler.
La nouvelle offre Freebox Ultra, présentée par Xavier Niel lors d’une conférence de presse, vous a-t-elle convaincu ? Cela tombe bien, puisque Free vient de donner le signal de départ aux abonnements ainsi qu’aux migrations. Ultra-complète, la Freebox Ultra a de quoi séduire. Et si vous faites partie des personnes convaincues par son pack de
son pack de contenus audiovisuels inclus ou par sa technologie impressionnante, il est désormais possible de vous abonner ! Si vous changez d’opérateur pour Free, rien de plus simple. L’offre est mise en évidence sur free.fr, et il vous suffira de quelques clics pour enclencher la procédure d’abonnement.
Rappelons qu’il vous en coûtera 49,99 €/mois la première année, puis 59,99 €/mois. L’offre Freebox Ultra Essentiel, dépouillée de ses services multimédia, est également disponible lors de la souscription (pour 39,99 €/mois la première année, puis 49,99 €/mois).
Des frais de migration de 49 € pour les abonnés existants
Si vous êtes déjà abonné Freebox et que vous souhaitez remplacer votre boîtier Server par la Freebox Ultra, c’est également possible : direction l’espace abonné sur free.fr, section « Mon abonnement », « Migrer vers le forfait Freebox Ultra ».
Vous pourrez opter pour l’abonnement Freebox Ultra ou Freebox Ultra Essentiel au choix. Dans les deux cas, prévoyez de débourser des frais de migration fixes de 49 €, conformes à ce que Free a pratiqué ces dernières années.
Free ne communique pas de délai de migration précis, mais les nouveaux abonnés seront servis en priorité ; en fonction du succès de l’offre et de la capacité de l’opérateur à répondre à la demande, les Freenautes en migration devront très probablement faire preuve de patience. Souvenons-nous que lors des dernières migrations Freebox Pop, ces délais ont pu se compter en mois.
Commentaire du même avis que moi
WOUALY on 31 JANVIER 2024 8 H 21 MIN
Pas de smart TV chez moi
Pas de player avec cette Ultra
10€ de plus
Pas d’avantage après 20 ans chez Free
Ma Révolution a encore de beaux jours devant elle…
https://www.nicematin.com/immobilier/louer-ou-acheter-qu-est-ce-qui-est-le-plus-rentable--893725
Cette société de conseil en immobilier d’origine suisse a passé en revue les deux options qui s’offrent aux Français: louer ou acquérir leur logement. En comparant les coûts relatifs des deux. Loyer et charges imputables d’un côté. Frais de notaire, assurance, taxe foncière...
Pour réaliser son comparatif, la société suisse s’est basée sur l’acquisition d’un appartement "type" de 65m2. En se référant aux statistiques de l’Insee, elle a estimé à 329.600 le prix moyen d’un tel bien dans la capitale azuréenne. Avec un apport de 30%, la charge de la dette que devront contracter les acheteurs s’élèvera à 5.743 euros par an pendant 20 ans. Pour un crédit à 4,6%. "Alors qu’il y a encore deux ou trois ans, les taux d’intérêt n’étaient que de 1,1%", rappelle Corinne Dubois.
Leur augmentation a changé la donne. Les intérêts pèsent en effet pour plus d’un quart sur le coût annuel d’une acquisition. Il s’établit à 20.716 euros. Alors que pour louer un logement du même type dans la capitale azuréenne, un foyer déboursera 17.183 euros. Soit un différentiel de 3.533 euros en faveur de la location.
Sauf que la valeur d’un bien immobilier évolue avec le temps. Une plus value peut donc, in fine, compenser le surcoût relatif d’une acquisition. Wüest Partner a donc calculé la plus value nécessaire pour que l’achat soit finalement plus rentable que la location: 22%, soit une évolution annuelle du prix du mètre carré d’environ 1% par an pendant 20 ans. Ce qui est largement le cas sur la Côte d’Azur. Mais qui peut garantir aujourd’hui que les prix vont continuer à grimper?
Sur la table, des chaussures s’alignent. Dans quelques minutes, chemises, robes et pantalons vont s’y étaler. Chaque vêtement sera scruté sous ce grand critère: est-il propre à être porté?
"Force est de constater qu’à ce premier tri, nous avons de plus en plus de vêtements souillés", regrette Marianne Cotillard, directrice d’ABI 06, chantier d’insertion spécialisé dans l’activité de collecte, tri et réemploi des textiles dans les Alpes-Maritimes.
Dans l’atelier de 1.000m² situé à Contes, les dons récoltés dans les 207 bornes du département sont traités. Un processus permettant de sélectionner les vêtements et accessoires de qualité qui seront mis en vente dans les cinq boutiques (rue Mimont à Cannes, Spitaliéri, Gorbella, Auguste-Gal et St-Augustin à Nice) de la structure.
"Moins de vêtements d’enfants qu’avant"
Le reste? "L’écrémage, comme nous l’appelons, part dans le circuit de recycleurs. Ce qui est impropre va à la déchetterie." Une logistique qui, depuis plusieurs mois, se retrouve impactée par une nouvelle réalité, insidieuse, mais présente: l’impact des plateformes de vente de prêt-à-porter de seconde main entre particuliers.
Parmi les 23 millions de Français inscrits sur la plateforme Vinted, on trouve Lucie V. Plusieurs fois par semaine, l’esthéticienne se rend à son relais-colis.
"Avant de chercher mon fils à l’école ou à ma pause déjeuner, je m’en occupe", indique cette Niçoise, qui garde boîtes à chaussures et cartons pour y vider son armoire et celle de son petit.
"C’est surtout sur les vêtements d’enfants qu’on perçoit cette tendance, on en a beaucoup moins qu’avant", relève Marianne Cotillard, au milieu d’une partie des 1.100 tonnes qui transitent chaque année chez ABI 06.
"Si tu ne le portes plus, vends-le": le fameux slogan du géant de la fripe en ligne semble avoir été suivi à la lettre.
Leader sur Vinted
Créé en 2008 à Vilnius (Lituanie), ce site de vente de seconde main entre particuliers axé sur le prêt-à-porter connaît un véritable essor depuis sept ans.
Avec une croissance de plus de 60% en un an (245 millions d’euros de chiffre d’affaires), l’entreprise s’est clairement imposée comme numéro un du secteur en France. La clé de ce succès? Un service 100% gratuit pour les vendeurs.
Ce sont les clients qui paient la note: en achetant (après parfois moult négociations) un article, ils assument une commission de 5% du prix du produit et 70 centimes à ajouter. Pour une chemise blanche Zara proposée à 8 euros, il faudra donc s’acquitter de 9,10 euros.
"En ce contexte d’inflation, on ne peut pas jeter la pierre aux gens", reconnaît Christiane Roussel, présidente d’Emmaüs 06, qui constate aussi la disparition des marques dans les sacs qui lui parviennent: "Et encore, nous bénéficions d’un contexte local favorable sur la Côte d’Azur. Dans d’autres antennes Emmaüs de France, cette perte est terrible."
"La moyenne gamme a disparu"
Malgré cette baisse qualitative, le volume des dons demeure stable chez les différentes associations caritatives du département. "C’est juste qu’aujourd’hui, il y a le pire et le meilleur.
On reçoit aussi bien des vêtements propres et pliés que des choses qui ne peuvent qu’être jetées", souligne François Chantrait, porte-parole des Restos du Cœur 06, qui doit composer avec ce grand écart.
"Nous n’avons plus de moyenne gamme", annonce Jean Stellitano, secrétaire général du Secours Populaire des Alpes-Maritimes qui explique l’effet de surprise: "On ne s’est pas rendu compte immédiatement de ce manque parce que nous avons reçu une vague de dons post-Covid. Mais depuis un an, c’est flagrant."
Exit Zara, Celio, Promod et compagnie. Des étiquettes que l’on retrouve à foison sur Vinted. Parce que du choix, il y en a. Le vide-dressing en ligne donne aussi bien dans la fast fashion (Shein, Topshop, Primark…) que dans le haut de gamme (Dior, Balenciaga, Prada) - quand certaines plateformes, comme Vestiaire Collective, se spécialisent dans le luxe. Bref: le public visé est large, et c’est pour cela que ça cartonne.
Mais si ça fait les affaires de la licorne (expression pour désigner une start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars) et des utilisateurs, le circuit de la générosité trinque.
"On recycle plus"
"Plus de 25% de nos recettes sont assurées par la vente de vêtements. On recycle davantage, ce n’est pas bon pour l’équilibre de nos budgets", alerte le représentant du Secours Populaire 06, qui rappelle que les équipes distribuent également gratuitement des habits aux sans-abri.
"C’est un réel problème pour les personnes qui n’ont d’autre choix que de s’habiller chez nous", déplore Marianne Cotillard d’ABI 06, qui doit penser aux conséquences de ces nouvelles habitudes sur le long terme: "Chez nous, ce sont des emplois d’insertion. Certes nous sommes une structure à but non lucratif, mais nous avons des frais fixes et 60% de notre budget à dégager nous-mêmes. Pour que notre modèle perdure, il faut explorer de nouvelles pistes pour ne pas rester dépendants des règles du marché."
Rester "vigilant"
Basé à Saint-André-de-la-Roche et Mouans-Sartoux, Emmaüs 06 reste "vigilant" face à ce phénomène déjà connu: "On a déjà vu certains produits quasiment s’évanouir. Comme la technologie, l’informatique ou encore les petits meubles en bon état bien pratiques."
Là aussi, le contrecoup des sites en ligne, mais aussi de nouvelles filières de reconditionnement ou de recyclage interne. Sans citer une célèbre marque de vêtements, Marianne Cotillard, d’ABI 06, indique: "On peut ramener en magasin ce qu’on y a acheté il y a plusieurs années. C’est une manne qui ne passera jamais par nous."
pourquoi, en matière d’urgence climatique, les gens s'arrangent avec la réalité et ne font rien pour changer. En voilà une question pertinente…
Nous l’avons soumise à François Gemenne. Politologue et président du conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH), ce spécialiste de la géopolitique de l’environnement est aussi co-auteur pour les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et voici ce qu’il en dit:
Face au danger planétaire que représente le réchauffement climatique, le scientifique rappelle qu’on distingue généralement trois grandes catégories d'acteurs: "l’Etat, les entreprises et les citoyens".
"L’enjeu, c’est que tous agissent ensemble, et que l’action des uns renforce celle des autres. Mais trop souvent, ces acteurs ont une fâcheuse tendance à se rejeter mutuellement les responsabilités, ce qui nous amène à l’inaction", pointe-t-il.
Cette inertie porte même un nom: le triangle de l’inaction. Un concept théorisé par Pierre Peyretou,
professeur affilié à l’École supérieure de commerce de Paris. Au trois sommets de celui-ci, on retrouve ces trois grandes familles d’acteurs... qui se renvoient la balle.
Des freins à lever… dans nos propres cerveaux
Mais l'inaction trouve aussi sa source dans le fonctionnement même de notre cerveau. D’abord, cela fait appelle à ce que les sciences cognitives nomment "le trou intention-action".
"Il s’agit du temps qui s’écoule entre le moment où je déclare mon intention de faire quelque chose et celui où je passe à l’action. C’est typiquement la procrastination. Avec le climat, on a plutôt un canyon intention-action. On déclare depuis des décennies que c’est un défi hyper important, on est à la Cop 75 000, on dit à chaque fois que c’est là que ça s’arrête... Et puis les actions ne sont pas à la hauteur de nos intentions", expliquait Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, dans Climat, tous biaisés, une conférence donnée pour la radio France culture.
Dans le documentaire Climat, mon cerveau fait l’autruche, Peggy Chekroun, professeure en psychologie sociale des comportements à l’université Paris Nanterre, montre aussi très bien comment un biais cognitif baptisé "l’effet spectateur" inhibe notre capacité à agir en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Ses expériences ont prouvé que plus on est nombreux à être impliqués dans un problème, moins on est certain que c’est à nous d’agir pour le régler. C’est valable à l’échelle des individus, mais aussi des entreprises ou encore des États, qui conditionnent souvent leur action à celle des autres. Par peur de perdre en compétitivité, par exemple.
Un potentiel d'actions à l'échelle individuelle "de 20 à 25%"
Or, comme l’étaye le climatologue Jean Jouzel dans une interview à Nice-Matin, tous les échelons doivent bel et bien être mobilisés pour que la société opère un changement massif capable de répondre à l'urgence climatique.
"L'accélération viendra par la concomitance de gens qui essaient d’inventer une société véritablement soutenable, du monde de l’entreprise, de gens qui engagent des rapports de force de façon beaucoup plus importante et tordent le bras des responsables politiques et des multinationales…", égraine quant à lui le réalisateur et militant de l’environnement Cyril Dion.
"Chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", François Gemenne
Et l'action individuelle, si elle ne représente pas la plus grande des marges de manœuvre, n'est pas insignifiante. "Il y a un potentiel d'action à l'échelle individuelle de l'ordre de 20 à 25% de l'action totale possible, avec des contraintes en fonction des revenus qui sont importantes. Plus on a de revenus élevés, plus on peut agir", éclaire la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, interrogée par Le Monde.
"Le changement climatique n’est pas un problème binaire, mais un problème graduel. Cela veut dire que ce n’est pas blanc ou noir: chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", conclut le politologue François Gemenne.
Le lien entre gaz à effet de serre et réchauffement climatique, c’est lui. Il y a plus de 35 ans, avec le glaciologue Claude Lorius, le paléoclimatologue Jean Jouzel révolutionnait la science du climat.
Depuis, l’ex-vice-président du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) n’a cessé d’alerter. Avant d’embarquer avec la délégation française pour la Cop 28, le pionnier livre son analyse, plutôt pessimiste, et incite à l’action, à tous les échelons.
Quel intérêt d’aller à cette Cop au pays du pétrole?
Le choix du pays hôte est un mécanisme transparent fixé par les Nations unies: il doit y avoir une rotation chaque année. Celui du président de la COP, en revanche, a été fait par les Émirats arabes unis qui ont opté pour le ministre de l’énergie, impliqué dans le pétrole…
Cela peut paraître regrettable, et je respecte ceux qui font le choix du boycott, mais je pense qu’il est illusoire de discuter de la fin du pétrole, du gaz, du charbon sans les producteurs fossiles.
Quel engagement faudrait-il obtenir pour ne pas hypothéquer nos futurs?
Il faudrait parler d’une date de fin du fossile, dire explicitement que la neutralité carbone ne peut se faire sans. Mais c’est un rêve... Au mieux, la fin du charbon sera évoquée à Dubaï. J’attends peu de cette COP.
Pourquoi êtes-vous pessimiste?
Collectivement, on est accroché aux combustibles fossiles. Ils représentent 80% de la production d’énergie mondiale, c’est un vrai problème. Pour arriver à la neutralité carbone en 2050, même en 2070, il faut un changement profond de nos sociétés et une vision à long terme.
__Or, il y a une sorte d’égoïsme collectif. Quand les scientifiques disent que les émissions produites d’ici à 2030 décideront du climat en 2050, il y a la tentation, notamment dans certaines entreprises, de se dire: ce n’est pas mon problème.
On n’a pas non plus de leader politique capable de donner du poids au long terme. Mais n’accusons pas que les gouvernements. La lutte contre le réchauffement se joue aussi dans les territoires, les villes, dans nos modes de vie...__
Quels sont les pièges dans lesquels cette Cop doit éviter de tomber?
Les pays pétroliers ne vont mettre en avant que des solutions technologiques, comme le piégeage du carbone. Là encore, c’est illusoire.
On émet 60 milliards de tonnes d’équivalent CO2. Au mieux, cette option en capterait 1 milliard. Alors qu’avec un développement ambitieux des énergies renouvelables, on en éviterait 10 milliards.
"La géo-ingénierie solaire est une épée de Damoclès"
Quant à la géo-ingénierie solaire, qui consiste à mettre des aérosols dans la haute atmosphère pour en bloquer les rayons, c’est une épée de Damoclès.
Si en 2050 on est obligé d’arrêter, les jeunes d’aujourd’hui prendront alors de plein fouet la hausse des températures. Par ailleurs, cette méthode ne répond pas à l’acidification des océans, à l’élévation du niveau de la mer…
En plus de 20 ans de participation à la Cop, voyez-vous un peu de positif?
Il y a 20 ans, les négociateurs avaient davantage de doutes, d’interrogations sur le réchauffement, ses impacts potentiels sur le futur... C’est nettement moins le cas aujourd’hui. Le diagnostic du Giec est clair, ils sont au courant.
Vous parliez de l’importance de l’échelon local. En Côte d’Azur, quelles mesures vous semblent essentielles?
Le tourisme doit être repensé: allonger la saison, encourager les gens à venir en train... Cela veut dire investir dans le ferroviaire.
"Il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050"
L’encouragement débridé à l’utilisation de l’avion pose question. Soyons clairs: je suis pour la taxation du kérosène. Car il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050.
L’énergie solaire doit aussi être plus agressive ici. Beaucoup de retard a été pris alors qu’il y a un potentiel énorme!
En France, quels exemples d’actions efficaces à engager rapidement?
Je regrette que des mesures simples proposées par la Convention citoyenne pour le climat n’aient pas été suivies.
"Nos émissions sont aussi très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV"
Limiter la vitesse à 110 km/h sur autoroute a un vrai impact (et diminue aussi la consommation de carburants). Nos émissions sont également très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV.
*Pour aller plus loin: Jean Jouzel - Climat: l’inlassable pionnier - Entretiens, éd. Ouest France.
Directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Nathalie Gontard étudie le plastique depuis plus de 30 ans. D’abord fascinée par "son côté fantastique", cette experte mondiale de la matière s’est vite alarmée de sa folle prolifération, remplaçant des emballages traditionnels plus vertueux. Autrice de l’enquête Plastique, le grand emballement (éd. Stock), la scientifique en décrypte les dangers et met en garde sur le mythe du sacro-saint recyclage.
Existe-t-il de "bons" plastiques?
Tous présentent des dangers importants, pour nous et pour les générations futures. On parle souvent "du" plastique. En réalité, il en existe des milliers de sortes, de polymères, d’additifs, d’usages... Nous avons accumulé 8 milliards de tonnes de plastiques sur Terre pour 9 milliards de tonnes produites. C’est colossal! En poids, il y a sur notre planète 150 fois plus de plastique que d’humains. Produire du plastique, c’est produire du danger sur plusieurs siècles.
Les plastiques ne polluent-il que quand ils deviennent déchets?
C’est une idée reçue. Le plastique pollue dès qu’il est produit. Lorsqu'on traque les micro plastiques présents dans les glaces de l'Arctique, on se rend compte qu’ils viennent des constructions de bâtiments. Ceux qu’on retrouve dans les eaux douces proviennent majoritairement des vêtements qui lâchent des micro-plastiques au lavage. Dans l’air, ce sont les pneus et leur usure sur la route. Oui, les déchets plastiques jetés dans la nature sont un problème mais il ne faut pas se focaliser uniquement là-dessus.
Quels sont les plastiques qui se recyclent?
Actuellement, à l’échelle de l’Union européenne, il n’y a que les bouteilles en PET qui bénéficient d’une filière de recyclage. Ceux-ci sont collectés, broyés, décontaminés dans de gros réacteurs. Mais pour en refaire des bouteilles, on les mélange tout de même à nouveau avec des polymères natifs car l'étape de décontamination dégrade la matière.
"En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement"
Les industriels jouent sur le côté cycle éternel de la bouteille et de son recyclage. En réalité, il leur faut 2 à 3 bouteilles pour en refaire une. Ces bouteilles en PET représentent moins de 1% de tous les plastiques qu’on utilise.
Que deviennent tous les autres plastiques?
Pour tout le reste, il ne s’agit pas de recyclage mais de "décyclage". C’est-à-dire qu’on va chercher de nouveaux débouchés pour cette matière plastique dégradée qui ne pourra pas ravoir le même usage. En le transformant, par exemple, en chaises et salons de jardin, en polymères recyclés pour des polaires... Oui, on lui donne une nouvelle utilité au lieu de le jeter, ça rassure. Mais cela ne contribue pas à réduire la pollution plastique.
En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement et de façon rapide en micro et nano particules. En plus de ça, on crée de nouvelles filières industrielles… qui vont avoir besoin de déchets pour fonctionner. Donc cela crée une dépendance aux déchets plastiques, qui pérennise la pollution plutôt que de la réduire.
Est-ce que l’extension des consignes de tri va dans le bon sens?
Cela brouille les pistes en donnant l’impression que tous les plastiques sont recyclés. Mieux vaut énoncer une solution simple : se passer des plastiques inutiles. On peut y arriver! Les gourdes sont rentrées dans les mœurs et personne ne regrette les sacs plastiques à la caisse des supermarchés. Mais pour cela, il faut des messages clairs des pouvoirs publics.
"Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique"
On ne peut pas en vouloir aux industriels de communiquer sur leur produit. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. C’est au gouvernement de légiférer, de faire pression et d’aider les industriels à prendre le virage. Par exemple: standardiser les pots en verre pour les yaourts, mettre en place une consigne… Il faut aussi permettre aux consommateurs d’y voir plus clair. Avec, notamment, un étiquetage de tous les biens et services contenant du plastique.
Vous dites qu’il faut aussi revoir nos mentalités…
Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique et se pencher d’urgence sur l’usage qu’on en fait. Car le plastique ne sert plus notre bien-être : on en respire, on en mange, on en boit... Notre société a investi massivement là-dedans, même dans des secteurs où on n'en avait pas besoin.
"Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?"
Il est presque impossible de sortir, de s'habiller sans avoir affaire au plastique. Or, on pourrait faire autrement. Il faut aussi se questionner plus largement sur notre façon de consommer. On est tous conditionnés pour accumuler le maximum de biens matériels. Et si le vrai luxe, aujourd’hui, c’était le temps, d'autres formes de bonheur? Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?
Son action pendant la sécheresse
"Pendant les mois écoulés, je me suis rendu disponible pour expliquer, vulgariser les enjeux climatiques associés à la sécheresse." Et ces sollicitations se sont multipliées.
La preuve, pour ce scientifique, que la perception de la société bouge: "Le phénomène s’est imposé comme un sujet plus transverse, qui touche à la ressource en eau disponible mais aussi à la biodiversité, à la lutte contre les incendies.."
"En 2022, quand la sécheresse a concerné tout le pays, j’ai perçu un léger déclic"
"Avant, c’était un phénomène météorologique qui arrivait de temps en temps, on ne se posait pas la question du lien avec les activités humaines et le changement climatique. Maintenant, c’est différent", observe-t-il.
Ce que cette sécheresse record lui a appris
Fouiller des notions d’hydrologie, documenter le lien entre manque d’eau et hausse des températures au fil des années… Les mois écoulés ont fait évoluer les connaissances de Gaétan Heymes.
"C'était intéressant! En tant que météorologue, on se préoccupe surtout de l'eau qui tombe et de celle qui va tomber. Moins d’enjeux transversaux, sociétaux liés au changement climatique", commente-t-il.
Sollicité comme d’autres de ses collègues pour participer à des comités sécheresse mis en place par les pouvoirs publics, il est désormais durablement en veille sur ce sujet.
A quoi être attentif à l’avenir
"Au plus fort de la sécheresse, en 2022, j’avais fait remarquer à des collègues que ce n'était pas une bonne idée d’écrire 'poursuite du beau temps' dans nos bulletins météo alors que tous les acteurs de terrain guettaient la moindre goutte d’eau."
"Écrire 'temps sec et ensoleillé', c’est un réflexe de prévisionniste"
Gaétan Heymes plaide pour gommer ces "raccourcis de langage".
Sa préconisation: "transformer le bulletin météo en quelque chose qui ne sert pas uniquement à savoir comment s’habiller demain. Faire le lien dès que c’est pertinent entre un événement météo et le changement climatique.
France 2 s’y est mis. Sur le site public de Météo France, une attention très importante est désormais portée aux mots employés, ça évolue."
Absentes sur nos routes, les keicars représentent la porte d’entrée idéale en matière d’électrification. Bourrées d’arguments, elles auraient toute leur place sur nos routes avec une motorisation électrique !
Au milieu de la quantité inépuisable de curiosités que renferme le Japon, on trouve de bien drôles de voitures. Petites, souvent plus hautes que larges, ces mini-citadines qui font partie des cartes postales locales répondent à une catégorie bien spécifique : celle des kei-cars, ou keijidosha pour les intimes. Si leur histoire remonte à près de 75 ans, elles constituent la porte d’entrée idéale pour les constructeurs nippons dans le monde des électriques. Sur le papier, elles ont tout des électriques parfaites pour l’immense majorité des conducteurs. Surfant sur le succès au Japon, on se prend souvent à fantasmer leur présence chez nous. Mais tout n’est pas si simple dans la réalité.
C’est quoi une kei-car ?
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Japon va mal. L’heure est à la reconstruction au propre comme au figuré. Toutefois, l’industrie automobile est au point mort et les Japonais n’ont pas les ressources nécessaires pour s’offrir une voiture. Afin de relancer l’économie du pays, le gouvernement et les fabricants ont alors décidé de créer la catégorie des keijidosha, littéralement les “véhicules légers”. Au départ, ce sont essentiellement des utilitaires qui sont entrés dans la catégorie afin de permettre aux entreprises de se développer à moindre coût. Seule exigence d’alors : disposer d’un moteur de 150 cm3 maximum. Avec un prix maîtrisé, ces voitures ont rapidement connus le succès jusqu’au début des années 70.
Alors que les ventes commençaient à s’essouffler, le gouvernement japonais, conscient des problématiques écologiques liées à l’expansion de la nation, a pris de nouvelles mesures en matière d’immatriculation. Dès lors, les kei-cars, reconnaissables à leurs plaques jaunes (voitures particulières) ou noires (voitures pros) pouvaient bénéficier de divers avantages fiscaux : taxe à l’achat moins importante, taxe annuelle réduite d’un peu plus de la moitié, péages plus abordables et la possibilité de s’affranchir d’un titre de propriété d’une place de parking lors de la signature dans certains cas. La stratégie est payante puisque les ventes repartent de plus belle.
Les limites actuelles de la catégorie ont été adoptées plus tard. A la fin des années 80, le gouvernement a décidé de considérer la puissance de la Suzuki Alto Works comme le maximum légal, soit 64 ch (47 kW). Il y a quelques exceptions, à l’image de la Caterham Seven 160 avec son K6A Suzuki de 80 ch, mais elles sont très rares. Dans tous les cas, le moteur thermique ne doit pas dépasser les 660 cm3, et ce, quelle que soit la configuration technique. Du côté des voitures électriques, seule la puissance de sortie en pic retenue ne doit pas dépasser les 47 kW.
Surtout, ce qui fait tout le sel des kei-cars, ce sont les dimensions maximales à respecter : 3,40 m de long, 1,48 m de large et 2,0 m de haut au maximum ! Pour mettre en perspective, pas même la Volkswagen e-Up! ne pourrait pas prétendre à la catégorie, c’est dire. Etonnamment, le gouvernement n’a imposé aucune limite de poids pour les keijidosha. Mais leur encombrement, l’aménagement intérieur et les faibles possibilités mécaniques (petits moteurs thermiques, petites batteries, …) limitent naturellement la masse : une Suzuki Alto ne dépasse pas les 680 kg, alors qu’un Wagon R Smile, plus haut, ne dépasse pas les 920 kg en version Full Time 4WD Hybrid.
Pourquoi est-ce une bonne idée ?
En raison de leur encombrement réduit, les fabricants ont imaginé toutes les solutions possibles pour bénéficier d’un maximum d’espace à bord sans dépasser les limites. Un savoir-faire bien japonais, où les différentes contraintes géographiques et démographiques du pays ont poussé les habitants à optimiser l’espace disponible. Voilà qui explique donc le profil de boîte à chaussure de la majorité des modèles proposés sur le marché. Plus hautes (en général 1,80 m) que larges, et dotées de portes arrières coulissantes, ces voitures offrent une habitabilité intérieure sans commune mesure au regard du gabarit ! Selon certains, ce profil a été retenu pour permettre à des enfants de tenir debout à l’arrière pour se changer après l’école ou avant une activité sportive.
Bien sûr, elles ne sont pas toutes configurées de la même manière et l’on distingue deux autres types de kei. En entrée de gamme, elles affichent souvent un profil assez commun, proche de nos citadines du segment A. C’est le cas par exemple des Suzuki Lapin et Alto, de la Daihatsu Mira Tocot ou de la Toyota Pixis. Entre cette dernière et la sous-catégorie reine se trouvent des voitures assez atypiques, avec une hauteur à peine surélevée (autour de 1,60/1,70 m de haut), avec des portes battantes. C’est là, au milieu des Honda N-WGN, Nissan DayZ, ou Daihatsu Taft, que l’on retrouve les rares kei-cars électriques à l’image des Nissan Sakura et Mitsubishi eK X EV. Et on se souviendra aussi de la « triplette » iOn/C-Zero-i-MiEV d’il y a quelques années.
Les voitures électriques parfaites ?
A vrai dire, les kei-cars reprennent toutes les caractéristiques des citadines que l’on connaît chez nous. Les roues aux quatre coins libèrent en général un empattement de 2,50 m, proche de ce que l’on retrouve sur le segment supérieur (2,54 m pour une Peugeot e-208). Dès lors, il peut être possible d’y installer une batterie d’une capacité très raisonnable. La Nissan Sakura dispose d’une unité de 20 kWh, alors que la Kia Ray EV « cube » 35,2 kWh. L’autonomie homologuée tourne alors autour des 200 km (180 km pour la Nissan et 210 km pour la Kia en fonction du protocole). On retrouve donc la même fiche technique, ou presque, avec une citadine su segment A.
Mais la catégorie permet donc de pousser encore plus loin le design et l’ingénierie, donnant ainsi naissance à des voitures peu encombrantes mais aussi habitable qu’un monospace bien de chez nous. Bien sûr, ce ne sont pas avec elles que les familles partiront en vacances, mais pour le quotidien, on a du mal à imaginer voitures plus adéquates. Et bien sûr, les principes de réduction emmènent aux réflexions habituelles : moins de tôle, moins de matériaux stratégiques, moins d’encombrement dans les villes, … Moins de tout, en fait, au plus grand bénéfice de l’environnement, même si, il faut l’avouer, une voiture reste une voiture, kei-cars ou non : leur dimension ne réduira pas les embouteillages et n’augmentera pas le nombre de places de parking disponibles. En tout cas, grâce à leur configuration technique et d’autres aspects, elles ont tout l’air des voitures électriques parfaites ! Si on y ajoute à cela les aides fiscales dont elles profitent au Japon, elles pourraient donc être redoutables chez nous
Pourquoi pas de kei-cars chez nous ?
Mais on se rend compte que, lorsque l’on soulève toutes les pierres, ces voitures n’auront pas de grandes chances de briller en dehors de leur marché domestique, où elles ont été pensées par et pour les Japonais. D’une part, les adaptations techniques pour mettre ces voitures aux normes (même si l’électrification simplifierait les choses) ou pour éviter un échec cuisant sur les rails de l’EuroNCAP, feront considérablement augmenter le prix final. Soit tout le contraire du cahier des charges initial qui mise sur l’accessibilité. Au niveau commercial, si les arguments sur le papier sont sans appel, l’accueil du public est très incertain. Comme dans les grandes villes au Japon, où les kei-cars ne sont paradoxalement pas majoritaires (c’est le cas dans les villes plus petites ou à la campagne), les acheteurs européens pourraient préférer des modèles plus gros, plus valorisants et/ou plus polyvalents. C’est ce qui a causé le déclin des segments A chez nous, même s’il faut reconnaître qu’elles n’ont pas les aspects pratiques des kei-cars pour les aider. Enfin, c’est beaucoup plus officieux, certains observateurs estiment que les fabricants japonais conservent précieusement leur spécialité, qui atteint 40 % de part de marché sur l’archipel. Des résultats qui pousseraient même les constructeurs étrangers à faire pression sur le gouvernement pour lever la règlementation des kei-cars en avançant une concurrence déloyale. En vain.
En revanche, il serait tout à fait possible, avec un zeste de volonté, d’importer le cadre légal pour donner naissance à ce genre de véhicules pratiques et parfaitement cohérents avec la fée électrique, le tout sans oublier d’y apporter de nombreuses mesures incitatives. Voilà ce qui manque aux petites voitures chez nous, logées à la même enseigne que des voitures plus grosses, encombrantes, pas forcément plus pratiques mais assurément moins sobres. Et on pense aussi au quadricycles lourds, injustement oubliées par les conducteurs car oubliées par l’administration : ces véhicules, limités à 400 kg sans la batterie, à 3,70 m de long et 20 ch, ne peuvent bénéficier que d’un bonus de 900 €, mais aussi d’autres contraintes comme l’interdiction de fouler les voies rapides.
Mais ces dernières pourraient bien devenir les prochaines kei-cars européennes, comme l’a souligné en filigrane Oliver Ouboter, confondateur de Microlino, au micro de nos confrères de Challenges. A ce titre, Microlino et cinq autres marques ont décidé de se réunir autour de la Coalition des Microvoitures. Le but : faire bouger la règlementation afin que les quadricycles lourds puissent bénéficier des mêmes avantages fiscaux et règlementaires que les voitures électriques conventionnelles, à la hauteur de leur impact écologique plus favorable qu’avec ces dernières. Encore faut-il que le prix de vente suive. Mais certains fabricants de quadricycles envisagent un prix d’appel autour des 15 000 €. Soit l’équivalent, au taux de change actuel, de la Nissan Sakura (15 830 €). La kei-cars européenne pourrait donc exister, mais elle n’aura pas la même forme que la célèbre keijidosha japonaise qui, visiblement, restera pour longtemps une curiosité bien locale.
Compenser ses rejets de gaz à effet de serre en créant des forêts : les entreprises abusent de cette promesse, qui figure en bonne place dans leurs engagements environnementaux et leur permet d’afficher une image vertueuse. En réalité, c’est au mieux largement insuffisant pour absorber tout le carbone émis. Et souvent, ces plantations s’avèrent même contre-productives. Explications.
Quelle quantité de carbone est stockée ? Un seul arbre stocke entre 20 et 30 kg de CO2 en moyenne chaque année, mais extrapoler cette production à l’échelle d’une forêt est délicat. Les spécialistes eux-mêmes ne savent pas le chiffre précis. Méfiez-vous donc d’une entreprise qui prétend à un « net zéro » grâce à des arbres. En effet, calculer le stock de carbone d’une forêt est un défi mésestimé – et périlleux : il implique de répertorier les plants jusque dans les zones les plus reculées, de la jungle équatoriale au Grand Nord sibérien ! Plusieurs milliers d’espèces s’y côtoient, de tailles, diamètres, longévité, densité et vitesse de croissance différents.
De nouvelles surfaces boisées sont-elles réellement créées ? Derrière le terme « reforestation » se cache souvent un autre scénario, celui de la « déforestation évitée », désignant des surfaces sauvées du déboisement. A priori, l’idée semble vertueuse : mieux vaut ne pas couper qu’essayer de réparer les dégâts. Mais les entreprises survalorisent leur action en la comparant à un scénario hypothétique, exagérément pessimiste, de déforestation d’ampleur si rien n’était fait… De plus, ces forêts sauvées ne le sont qu’en un lieu déterminé. Trop souvent, le défrichage évité à un endroit sera réalisé un peu plus loin.
De quelles forêts parle-t-on ? Là aussi, les promesses sont floues. La plupart des projets, en France comme à l’étranger, concernent des monocultures d’espèces à croissance rapide, et non des forêts naturelles. Ces plantations, destinées à être exploitées, se soldent par la coupe des arbres au bout de quelques années (7 ans pour des acacias, 20 ans pour des pins, etc.). Ainsi, les 40 000 hectares promis par TotalEnergies en RDC sont des acacias ; quand Michelin évoque 88 000 hectares de plantations, il s’agit d’hévéas, fort utiles pour fournir le caoutchouc des pneus de l’équipementier… Or, ce type de projets est très loin de fournir la même richesse qu’une forêt naturelle en termes de biodiversité, de réserve d’eau, etc. Au contraire, menés de façon intensive, ils sont source d’épuisement du sol et de pollution de l’eau par les pesticides et les engrais. Patrice Martin, technicien forestier à l’ONF et secrétaire général du syndicat Snupfen (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel), critique l’industrialisation croissante de la sylviculture, en France comme ailleurs dans le monde. Plutôt que des coupes rases, il prône de maintenir une « futaie irrégulière en couvert continu », mélange d’espèces et d’âges différents. Le hic : sa gestion est plus exigeante.
Un stockage pour combien de temps ? Tant qu’ils sont implantés, les arbres jouent leur rôle de puits de carbone. Une fois coupés, tout dépend de leur devenir : le bois d’œuvre, utilisé pour des charpentes, des parquets, des meubles, etc., continue à stocker le carbone. C’est nettement moins vrai pour le bois transformé en pâte à papier, plus éphémère. Quant au bois énergie, brûlé pour du chauffage ou de la cuisson, tout son carbone est immédiatement relargué dans l’atmosphère. Mais même les forêts pérennes ne sont plus garantes d’être des puits de carbone à long terme, car le réchauffement climatique fait peser des risques croissants d’incendies et de maladies – les mégafeux qui ont brûlé tout l’été au Canada l’illustrent tragiquement.
Qu’y avait-il avant ? Si les arbres remplacent une zone artificialisée ou désertique, le gain est évident. Mais si une forêt naturelle a été rasée pour être remplacée par une plantation, le bilan est catastrophique. « Il faut alors au moins 50 à 100 ans, voire davantage, pour que le bilan en termes de carbone redevienne positif, car ce sont les vieux arbres qui captent le plus de carbone », explique Patrice Martin. Et ce, sans même tenir compte des services écosystémiques disparus : biodiversité, protection contre l’érosion et la pollution, cycle de l’eau, etc.
À qui appartiennent les terres ? Trop souvent, les pays en développement sont confrontés au même scénario d’accaparement des terres : de grandes plantations s’implantent aux dépens des populations locales, expulsées de ces terrains. Méfiance donc concernant les grands projets en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, surtout s’ils sont aux mains d’entreprises privées ou d’États.
Pour compenser quoi, au juste ? Alain Karsenty, économiste au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), rappelle que « le CO2 est très stable ». Une fois dans l’atmosphère, il y reste. Pas 100 ans, comme on l’entend souvent dire, mais des milliers d’années. La seule façon de l’en extraire, c’est de le capter dans des puits de carbone (lire l’encadré « Définitions »). Mais les arbres poussent lentement, et stockent des quantités dérisoires de carbone les premières années, voire décennies. Or, les émissions de GES censées être compensées sont déjà présentes dans l’atmosphère, et de nouveaux rejets s’y accumulent de jour en jour. Pour être cohérentes, les entreprises devraient donc renouveler sans cesse leurs engagements, alors qu’elles se contentent en général de recycler un seul et même projet pendant des années.
Est-ce utile ? À voir… « Certains projets ne sont pas mauvais, mais d’autres sont inutiles, voire contre-productifs, à l’instar des plantations à croissance rapide (eucalyptus, acacia, pin) suivies d’une coupe rase, estime Alain Karsenty. Le consommateur peut-il s’y retrouver ? Non ! L’arbre est une image évocatrice, et le message est facile à faire passer : en reforestant, les entreprises compenseraient leurs émissions de GES, ce qui les autoriserait à continuer leurs activités, y compris les plus polluantes… L’effet le plus pervers de ces annonces ? Elles donnent bonne conscience à bon compte au consommateur, le poussant à continuer à acheter sans rien changer. » Les émissions de GES, elles, augmentent, pour atteindre désormais près de 60 milliards de tonnes annuelles – la déforestation y contribuant pour 12 %…
« Dire qu’on sauvera la planète en plantant des arbres est un leurre », affirme Patrice Martin. Pour lui comme pour la plupart des défenseurs de l’environnement, « on n’a pas le temps d’attendre que les arbres poussent ». Avant tout, nous devons réduire nos émissions de GES et préserver les écosystèmes existants – forêts naturelles, mangroves, tourbières, savanes, dont plus de 7 millions d’hectares disparaissent chaque année. Ensuite seulement, replanter, mais judicieusement.
C’est l’un des enseignements de notre enquête participative sur les transports en commun. Les quelque 600 participants ont placé leur prix dans le top 5 des points noirs à améliorer. Dans les Alpes-Maritimes, c’est un frein pour plus de 37% des répondants. Alors que le président de la métropole
Comment la petite ville de Vence a créé 3 navettes gratuites pour rejoindre le centre
Le réseau concerné. À Vence, commune d’environ 19.000 habitants, 3 lignes, reliant le centre ville à des quartiers périphériques, sont gratuites pour tous depuis 2021. Elles opèrent deux rotations par heure, de 6h45 à 19h, du lundi au samedi, et desservent "les 5 km autour du centre les plus énergivores en voiture", dixit la ville.
Comment ça s’est fait. C’était une promesse de campagne de l’actuel maire, Régis Lebigre, élu en juillet 2020. "L’idée, c’est de redonner du pouvoir d'achat à la population qui fait de petits trajets pour aller faire ses courses et éviter une deuxième voiture. En ralliant gratuitement le centre, on soutient aussi le petit commerce local. On évite aussi de la pollution", invoque ce dernier. Pour que la mesure se concrétise, l’élu a plaidé sa cause "auprès de la métropole [Nice Côte d’Azur], qui a la compétence transport". Côté montage: les services métropolitains ont apporté leur expertise pour l’élaboration des tracés. Les bus sont également ceux de la métropole. La ville finance le manque à gagner.
Le financement. Pour assumer cette gratuité, "la ville verse à la métropole entre 120.000 et 130.000€ de contribution annuelle. C’est absorbable dans notre budget", détaille le maire, pour qui "tous les équipements publics n’ont pas à être rentables". À Vence, le coût de ces navettes se chiffre donc à 9€ annuels par habitant. Trop, pour l'opposition qui parle de "quoi qu'il en coûte". "C’est infiniment moins que de construire des parkings, dont on sait qu’une place en souterrain représente pour la collectivité environ 20.000€. Ou que le coût en entretien et en carburant d’une voiture", dixit l’élu. Selon une étude réalisée par le site de covoiturage Mobicoop, le coût annuel moyen de détention d’une voiture individuelle représenterait 10% du budget d’un ménage, soit près de 6.000€ (entretien, carburants, assurance, stationnement, péages…).
Est-ce que ça fonctionne? "On est entre 5.000 et 6.000 passagers par semaine", invoque la ville, qui souligne le côté intergénérationnel de ces navettes, mixant "lycéens, personnes modestes ou encore assistantes maternelles…". Convaincue "de l'impact positif, tant environnemental que social", l’association environnementale vençoise V.I.E compte néanmoins évaluer les effets de ce service en menant une enquête auprès des usagers tout au long du mois de novembre. "La gratuité est peut-être plus facile à mettre en place à l'échelle de la commune que de l'intercommunalité, concède, quant à lui, le maire de Vence. Oui, c'est un gros travail à faire en amont à faire sur le ratio coût/utilisation. Mais chaque commune peut trouver sa solution, il faut essayer, il faut se lancer", conclut Régis Lebigre.
La gratuité, "à envisager avec précaution", selon des experts
Dunkerque, Châteauroux, Bourges… En France, une quarantaine de territoires disposent de transports gratuits, soit 464 communes desservies. Environ 2 millions d’habitants en bénéficient, selon l’Observatoire des villes du transport gratuit. Un organisme scientifique qui veut pallier le manque de données consolidées sur cette alternative.
Ainsi, une récente étude, financée par l’Agence pour la transition écologique (Ademe) et menée par une association de chercheurs à Dunkerque, montre l’effet incitatif de la gratuité sur des automobilistes peu habitués à emprunter le bus avant. Faire des économies est la première raison invoquée.
Dans son Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, l’association scientifique The Shift project, qui milite pour une économie bas carbone, conseille néanmoins d’envisager cette gratuité "avec précaution".
Pour cela, elle s’appuie sur un rapport "pour objectiver le débat", publié en 2019 par le Groupement des autorités responsables de transport.
Celui-ci met en garde contre un impact en matière de fréquentation qui ne peut perdurer qu’à condition de mettre en place des "actions de développement de l’offre".
Il pointe la difficulté de mise en œuvre pour "les réseaux de grande taille" ainsi que "le danger potentiel d’une politique qui, privant les collectivités locales d’une partie de leurs ressources, limiterait ensuite la capacité financière de celles-ci de mettre en œuvre d’autres mesures en faveur des modes de transport bas carbone (pistes cyclables, service de covoiturage…".
La gratuité, une solution à consciencieusement peser.
Ou pas. Du moment que les nobles peuvent se gaver, c’est tout ce qui compte : (source)
Et voici la réaction de Geoffrey Dornes, que je partage : Je baisse, j’éteins, je décale. Et je lève le pied. https://jaffiche.fr/je-baisse-jeteins-je-decale-et-je-leve-le-pied-1933
Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.
Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.
Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.
Bilan carbone des avions ? Mais osef !
Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !
Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.
Avec ces gestes, on n’arrivera à rien. Non, être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries. Et pas dans cent ans, non, on aurait dû l’être y a 30 ans environ.
À titre d’exemple, pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison, et on bat non seulement tous les records sur ces deux métriques, mais on bat aussi le record du nombre de records battus ! Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ? Nah.
À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition Spéciale Climat tellement il sera gros !
Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète. Faites-le votre porte-feuille (on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps).
Et si on vous demande : mentez.
Mentez aux autres, personne n’ira vérifier.
Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.
Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
Mais je crois c’est interdit.
Too bad.
Du coup c’est comme je dis : une cause perdue
"Ils font partie du problème mais ils peuvent être la solution". Par ces mots, Amélie Deloche explique son combat. Co-fondatrice du collectif "Paye ton influence", elle alerte quotidiennement les influenceurs pour leurs pratiques souvent incompatibles avec le réchauffement climatique.
Ce sont les leaders d’opinion de demain, on va avoir besoin d’eux. Nous ne sommes qu’aux balbutiements de cette industrie, il y a encore beaucoup de flou juridique qu’il va falloir encadrer."
Une méthode que partage Thomas Wagner, alias Bon Pote. Sur les réseaux sociaux, il interpelle régulièrement les influenceurs pour leur faire prendre conscience de l’urgence climatique mais s’est récemment attiré la foudre des internautes.
Il y a quelques jours, une polémique a éclaté sur Twitter autour de la dernière vidéo de Lucas Hauchard, alias Squeezie. Le plus gros youtubeur français offrait "plus de 100 000€ de cadeaux" et des vacances à ses abonnés. "L’initiative est évidemment louable, c’est très bien venant de sa part", reconnaît Thomas Wagner. Seul hic, ces cadeaux comprenaient des voyages en avion à l’autre bout du monde et pour Thomas, ça ne passe pas :
Vu plus d’1,5 millions de fois, le tweet n’a pas manqué de faire réagir : "Tu nous casse les couilles avec ton réchauffement climatique de merde", peut-on lire en commentaire. "J’ai reçu des milliers d’insultes et des menaces de mort, ajoute-t-il, mais dans le lot, j’ai aussi des influenceurs à 250 000, 300 000 parfois même 2 millions d’abonnés qui m’ont soutenu. Il y a encore énormément de boulot mais je vois quand même du positif dans cette histoire."
Que se passerait-il si Squeezie ou Léna Situations devenaient écolo ?"
C’est une question que s’est posé le collectif Paye ton Influence. Dans une tribune publiée l’an dernier dans le média "Vert", le groupe avait interpellé les influenceurs pour une prise de conscience générale. Fondée en décembre 2021, l’association est désormais bien identifiée dans le milieu. "Il y a eu une vraie évolution là dessus. Les marques, le gouvernement et les agences d’influenceurs nous connaissent très bien et on travaille régulièrement ensemble", précise Amélie Deloche.
La loi visant à encadrer l’influence commerciale votée en juin dernier en est la preuve. "Avant, il y avait une liberté totale et une certaine impunité dans cette industrie. Aujourd’hui ça ne passe plus et leurs communautés leur font savoir. Leur audience et leur responsabilité sont immenses, ils ne doivent pas oublier ça."
Mais se former aux enjeux écologiques prend du temps, c'est un sujet complexe, et beaucoup ne savent pas comment s’y prendre. "Certains influenceurs sont curieux d’apprendre, ils veulent bien faire mais ne savent tout simplement pas comment communiquer dessus", reconnaît Charlotte Lemay. Mannequin et influenceuse, elle partage à ses 150 000 abonnés son éthique du slow travel, ses voyages en train, et ses astuces pour une mode plus éco-responsable. "Certains ne peuvent pas se passer de l’avion pour leur vie professionnelle. Je pense surtout qu’il faut pouvoir parler d’écologie sans devoir culpabiliser les autres, personne n’est parfait."
Obligés de privilégier le train à l'avion
Dans l’épisode n°4 de notre dossier, nous avions comparé les prix et émissions de CO² de plusieurs trajets à destination de Nice. L’avion est souvent, et de loin, le transport le plus néfaste pour l’environnement.
Pour Rémy Knafou, géographe, spécialiste du tourisme et membre du comité d’experts de notre dossier Destination 2050, la concurrence du secteur aérien ne pourra pas durer éternellement : "Le moyen de transport le plus polluant est celui qui bénéficie des avantages fiscaux les plus importants, c’est le monde à l’envers et c’est aberrant si l’on veut appliquer une politique environnementale globale", souligne-t-il.
Alors que le trafic aérien a pratiquement retrouvé ses chiffres d’avant Covid, les leviers économiques vont s’imposer naturellement : "Le pétrole a passé son pic de production et le kérosène sera taxé un jour. Il en résultera une augmentation du prix du billet et, à terme, une baisse potentielle du trafic, tant que des énergies de substitution n’auront pas pris le relais. Mais, en attendant, les prévisions de trafic aérien sont à la hausse”, conclut le géographe
Voilà le type de messages de prévention que l’on pourrait imaginer à l’avenir sous les publications d’influenceurs. "Ce serait une bonne chose", s’interroge Thomas Wagner, même si la responsabilité relèverait des plateformes. "Mais ce serait un peu hypocrite", ajoute Amélie Deloche. "Si on met cela en place pour les influenceurs, on doit aussi l’imposer pour le secteur de la publicité et indiquer l'empreinte carbone de chaque voyage. Pourquoi sanctionner l’un et pas l’autre ? Ce serait injuste." Alors peut-on faire autrement ?
Il faut dès maintenant mettre fin aux concours d’influenceurs qui font gagner des billets d’avion", insiste Thomas Wagner. Une mesure partagée par le collectif Paye ton Influence mais aussi par Charlotte Lemay. "Je ne vais pas mentir, je prends encore un peu l’avion quand je n’ai vraiment pas d’autres choix", précise la jeune femme, actuellement en voyage, en train, dans le nord de l’Europe. "Les influenceurs devraient montrer qu’une autre alternative est possible. Déjà, ne plus mettre en avant leur déplacement en avion serait un plus. Moi je ne le fais plus depuis longtemps."
Une niche qui ne doit pas le rester
Même si la prise de conscience des influenceurs progresse, "on ne va pas se mentir, ça reste marginal", reconnaît Amélie Deloche. Si Charlotte Lemay rassemble 150 000 followers, c’est peu, comparé aux 6,8 millions d’abonnés de Squeezie, 4,2 millions pour Lena Situations ou les 8,7 millions de personnes qui suivent Nabilla.
"Les influenceurs avec une démarche éco-responsable ont parfois du mal à sortir de leur cercle, à toucher d’autres communautés plus importantes. Ils prêchent des convaincus", explique Amélie Deloche. "Pour ma part, je suis un peu entre les deux", sourit Charlotte, qui a pu échanger avec des personnalités plus connues. "Certaines sont réceptives à ce discours, d’autres non, mais on va avoir besoin de tout le monde".
Vers une influence plus responsable ?
Comment intégrer l’écologie dans son quotidien de voyageur influenceur ? Certains ont déjà changé leurs habitudes : "Quand je pars dans les Pyrénées, j’ai toujours un sac plastique sur moi pour ramasser les déchets, explique Laetitia Palloure. Ce n’est pas grand chose, mais c’est déjà ça". A chaque découverte de lieu, la jeune femme réfléchit aussi à sa communication : "Est ce que j’en parle ? Comment je présente le lieu ? Qu’est ce que je montre ?", elle se pose toutes ces questions.
Car même à sa petite échelle, l’influence se fait ressentir. Laetitia s’est un jour retrouvée dans la grotte Notre-Dame-de-Vie dans les Pyrénées, un lieu insolite prisé par quelques instagrammeurs. "Un article d’un grand média pointait du doigt notre responsabilité sur la dégradation du lieu. A l’époque je n’avais que 1500 abonnés, mais je me suis sentie visée", regrette-t-elle. Désormais, elle ne communique plus les coordonnées GPS d’un lieu, pour éviter la surfréquentation et les potentielles dégradations.
Enfin, le collectif Paye ton Influence participe à des ateliers avec La Fresque du Climat pour former les influenceurs à l’urgence climatique. “Ce serait bien que les influenceurs fassent davantage la promotion de voyages en France, on aurait tout à y gagner", termine Amélie Deloche. En septembre, le gouvernement prévoit un plan national de lutte contre le surtourisme et souhaite collaborer avec les influenceurs pour sensibiliser leur audience qui devra, elle aussi, se responsabiliser.