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Le statut du loup a été ce mardi au cœur des débats de la Convention de Berne qui s’est réunie à Strasbourg. En quelques heures, il a perdu un peu de son statut d’espèce protégée. Les 49 États membres de la convention ont en effet approuvé une proposition en ce sens de l’Union européenne, qui cherche ainsi à " mieux protéger le bétail dans un contexte d’augmentation de la population des loups", a indiqué dans un communiqué le Conseil de l’Europe. Une modification qui entrera en vigueur dans trois mois, "sauf si au moins un tiers des parties à la Convention de Berne (17) s’y oppose".
Sous la pression des éleveurs?
Le loup, qui avait été exterminé au début du XXe siècle dans plusieurs pays, dont la France, a en effet fait un grand retour ces dernières années, suscitant la colère d’éleveurs dénonçant des attaques de troupeaux.
Dans sa proposition, l’Union Européenne, qui assure se fonder sur "une analyse approfondie du statut du carnivore sur son territoire", fait état d’une population grandissante, atteignant les 20.300 individus en 2023, pour la plupart dans les Balkans, les pays nordiques, en Italie et en Espagne.
Crainte d’une généralisation des tirs en France
Le changement de statut qui vient d’être acté a fait bondir les associations en France qui craignent une généralisation des tirs de loups et dénoncent un "choix politique pour satisfaire les éleveurs".
"Le résultat c’est que le loup devient clairement une espèce chassable, alerte Denis Doublet le référent loup de l’association Ferus. Jusqu’ici, en France, les loups peuvent être tués dans des conditions très précises pour protéger des troupeaux. Ce sont des tirs dérogatoires avec un plafond établi à 19% de la population totale. Ce qui est déjà important. En 2024, 201 loups sur les 209 autorisés ont déjà été tués… Ce déclassement pourrait permettre aujourd’hui de généraliser la possibilité de tirer et donc de tuer plus de loups."
"D’autres manières de protéger les troupeaux"
Il existe pourtant d’autres façons efficaces de se prémunir d’une attaque de loup, plaide l’association Ferus: "Je pense aux mesures de protection autour des troupeaux mais aussi aux mesures d’effarouchement par la présence humaine, par des chiens dédiés à cela et par des tirs non létaux. Dans les faits, les éleveurs ont perdu l’habitude d’être près de leurs bêtes et les chiens d’effarouchement, comme les patous, sont quasi absents".
Quant aux tirs non létaux, ils ne sont, selon lui, quasiment pas utilisés: "Un loup effarouché par un tir à blanc fera pourtant passé plus clairement le message d’alerte à la meute qu’un loup mort… Les États auraient donc tout intérêt à accompagner les éleveurs en ce sens plutôt que de revoir à la baisse le statut du loup. Et puis, une meute déstructurée socialement par la mort d’un loup oblige les plus jeunes à chasser par eux-mêmes et donc à avoir des comportements qui ne seraient pas habituels envers les troupeaux. Les tirs sont donc parfois contre-productifs" ajoute l’association Ferus.
L’autre crainte mise en avant par les associations, c’est à terme, la fragilisation et le déclin de l’espèce. "Et c’est un très mauvais signe pour la biodiversité en général. Et la porte ouverte pour d’autres espèces protégées comme l’ours", relève Denis Doublet de l’association Ferus qui rappelle que le loup, qui avait entièrement disparu de l’Hexagone il y a un siècle, est revenu " naturellement au début des années 1990".
Combien de loups en France
En France, l’estimation du nombre de loups en 2023s’est établie à 1.003 individus et serait en baisse de 9% sur un an. Lors d’une visite au Sommet de l’élevage début octobre, le Premier ministre français Michel Barnier avait estimé que la nouvelle évaluation officielle du nombre de loups en France, attendue d’ici fin 2024, pourrait représenter un potentiel "moment clé" pour augmenter, ou pas, les abattages.
Ce mardi, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a souligné dans une déclaration transmise à l’AFP que "le loup reste une espèce protégée (...) Et toute destruction restera comme aujourd’hui très encadrée", a-t-elle poursuivi, estimant que "cette évolution permettra toutefois de faciliter la gestion de l’espèce".
Autre article
Plus ou moins de loups en France? On décortique le vrai du faux de cette guerre des chiffres
https://www.nicematin.com/animaux/plus-ou-moins-de-loups-en-france-la-guerre-des-chiffres-961600
association WWF
Ce lundi, lors de son conseil communautaire, l’agglomération Cannes Pays de Lérins a voté l’augmentation du prix du ticket unitaire Palm Bus, passant, à partir du 1er janvier prochain, de 1,70 à 1,80 euros. Une décision qui a fait bondir la conseillère d’opposition Chantal Chasseriaud: "Je suis absolument contre cette décision, ce sont les personnes modestes que vous allez faire payer!".
"Nous n’augmentons pas les autres tarifs, toutes les personnes, moins aisées ou âgées, peuvent prendre un pass dix voyages à utiliser l’année ou pendant deux ans. L’augmentation vise les voyageurs occasionnels uniquement", lui a répondu Richard Galy, le maire de Mougins.
"Ce serait aberrant de faire payer les contribuables"
La sortie de l’élue du Cannet a provoqué un échange animé avec le président David Lisnard: " C’est aberrant de penser qu’on pourrait ne pas augmenter les tarifs. De penser qu’un service public n’a pas de coût. De se contenter de dire que l’augmentation est aberrante, alors que le coût de revient est supérieur aux ventes! Le service coûte plus cher que ce que payent les usagers! Ce serait aberrant de faire payer les contribuables."
Et le maire de Cannes de rappeler que "les personnes les modestes sont aidées, celles en recherche d’emploi par exemple ne paient pas le bus. Depuis 2017, l’augmentation est inférieure à l’inflation. Avant de porter une telle sentence, regardez la réalité des choses! Qui pense qu’un service public n’a pas de coût? D’ailleurs, la gratuité des transports publics, mis en place dans certaines villes, créé des débats."
"Pas là pour faire du bénéfice!"
"Nous n’avons pas la même approche du problème, a rétorqué Chantal Chasseriaud. Les augmentations ne sont pas inéluctables. La Ville doit répondre à des besoins, nous ne sommes pas là pour faire du bénéfice, la Ville n’est pas une entreprise. Les services doivent être payés par la collectivité."
Et le président de la CACPL de conclure le débat: "Si la communauté était gérée comme une entreprise, il n’y aurait pas de bus! Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte, vous êtes bien contente que les salaires des chauffeurs augmentent! Et pour cela, nous ne voulons pas payer en dette. La dette, c’est faire payer à nos petits enfants notre lâcheté présente! Si on augmentait vraiment les tarifs et qu’on pénalisait les plus pauvres, je serais en phase avec vous. Sauf que l’on ne change qu’un tarif et on garde la possibilité d’acheter un carnet de dix tickets au même tarif. Cette décision nous permet d’ailleurs d’étendre le réseau et de donner la possibilité aux personnes les plus modestes de le prendre."
Un nouveau site web
L’agglomération Cannes Lérins lance un nouveau site Internet: palmdeplacements.fr. Il regroupe toutes les informations sur les moyens de transport du quotidien: bus et transport à la demande, service de location de vélo ou encore covoiturage, stationnement et bornes de recharge.
L’ensemble des informations du réseau Palm Bus est désormais pleinement intégré au nouveau site. Il est possible d’y faire une recherche d’itinéraire, de retrouver les actualités et perturbations en cours sur le réseau, les fiches horaires et les plans de lignes, la boutique en ligne pour acheter ses titres de transport et toutes les informations concernant les titres et tarifs en vigueur.
L’ensemble de l’offre Palm Vélo est également à retrouver sur le nouveau site. Il est possible de louer un vélo à assistance électrique, de se renseigner sur les stationnements...
"Il y a eu les JO paralympiques à Paris et tous les regards étaient braqués sur le handicap. Quinze jours plus tard le gouvernement oubliait de nommer un ministre délégué au handicap… avant de rétropédaler. Voilà qui résume à peu près la situation de l’accessibilité, et donc de l’inclusion dans notre société des personnes qui souffrent d’un handicap en France."
Olivier Khouberman est amer. Après trente années passées au sein de l’Association des paralysés de France – il occupe aujourd’hui le poste de directeur territorial sur les Alpes-Maritimes et le Var – il fait le constat: "La première loi française sur l’accessibilité date 1975… Près de 50 ans plus tard on est vraiment très loin du compte."
La moitié des ERP en France toujours pas accessibles
En théorie, en France, tous les établissements recevant du public (ERP) – administrations, commerces, établissements de santé, écoles, bibliothèques, cinémas, salles de spectacle, restaurants… – devraient pouvoir accueillir des personnes handicapées.
Or, selon l’APF, aujourd’hui, sur 1,8 million d’ERP en France, seule la moitié s’est engagée dans une démarche de mise en accessibilité. Alors qu’en 2015, seulement 50.000 bâtiments étaient accessibles.
S’il y a eu des progrès, l’objectif est encore loin d’être atteint. Un retard qui contrarie les associations françaises comme l’APF qui dénoncent l’absence d’inclusion en France "pour les 12 millions d’handicapés et leurs aidants familiaux".
Des lois et un agenda qui n’ont pas suffi
Pourtant, trois lois ont été votées en ce sens.
« Mais elles restent inappliquées, reprend Olivier Khouberman. La loi de 1975 prévoyait l’obligation d’accessibilité, mais elle n’imposait pas de délai, elle est donc restée sans effet. Celle de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées prévoyait que la France soit rendue accessible en 10 ans. 2015 est arrivé et ce délai n’a pas été respecté.
En 2014, conscient du retard, l’État a mis en place les Agendas d’accessibilité programmée (Ad’ap) et a donné dix ans de plus aux ERP pour se mettre aux normes. L’idée c’était de planifier la mise en accessibilité du pays au-delà de la limite légale de février 2015. Le 26 septembre dernier, nous sommes arrivés à la date d’échéance de ces agendas. »
Selon les chiffres officiels, le dispositif des Ad’ap a incontestablement eu un effet boost: 50.000 ERP rendus conformes entre 2005 et 2015 contre 700.000 ERP dans le dispositif des Ad’AP entre 2015 et 2019, soit 14 fois plus en 2 fois moins de temps. Pour l’APF 06, "cela reste encore insuffisant pour rattraper le retard".
La situation dans les Alpes-Maritimes
Sollicitée sur ce sujet, la préfecture des Alpes-Maritimes indique qu’"à ce jour, 6193 Ad’ap ont été reçus dans le département. Et que 5917 attestations d’accessibilité papier (qui confirment la mise en conformité de leur établissement dans les deux mois qui suivent l’achèvement des travaux) ont été reçues."
Pour l’année 2023, poursuit la préfecture des Alpes-Maritimes "le nombre de dossiers présentés en SCDA (la sous-commission qui est compétent pour examiner le volet accessibilité des dossiers d’autorisation de travaux ou de permis de construire concernant les ERP, ndlr) est de 709: il y a eu 657 avis favorables pour 52 avis défavorables. Et 113 dossiers ont fait l’objet d’une demande de dérogation avec pour 90% d’entre eux une impossibilité technique."
Pas de contrôles sans recensement précis
Sur combien d’ERP qui n’étaient toujours pas accessibles? Difficile à dire, les services préfectoraux précisent que "la DDTM ne détient pas de base de données exhaustive listant tous les ERP existants, il y a en plusieurs milliers…"
Et c’est bien cette absence de recensement que regrettent les associations, comme APF 06 : "On nous répond systématiquement qu’obtenir des chiffres c’est très compliqué, notamment pour les établissements de cinquième catégorie, ce qui limite la possibilité de contrôles et de sanctions en cas de non-respect des obligations de conformité. Le constat a de quoi inquiéter, car 80% des ERP sont de catégorie 5, explique Olivier Khouberman. Ce que l’on voit nous sur le terrain c’est que c’est encore très compliqué pour les personnes à mobilité réduite de se rendre chez un coiffeur, un gynécologue, un médecin…"
Ce que confirme aussi la préfecture des Alpes-Maritimes: "Au niveau national, le constat a été fait que de nombreux commerces, cabinets médicaux et établissements du quotidien peinaient à se mettre en conformité avec les critères d’accessibilité. Près de la moitié d’entre eux ne serait pas adaptée à l’accueil de personnes handicapées et cette proportion augmente pour atteindre 7 établissements sur 10 lorsqu’il s’agit des ERP de 5e catégorie."
En 2022, l’APF avait d’ailleurs écrit aux 96 préfets de France garants de la mise en accessibilité des lieux publics et des transports et du respect des Ad’ap: " 65 ont répondu et seuls 4 ont ponctuellement établi des sanctions administratives, livre, amer, Olivier Khouberman. 49 ans après la première loi sur l’accessibilité en France, il y en a donc encore 63% qui déclarent préférer faire de la pédagogie…"
Où en est l’accessibilité sur la Côte d’Azur? On a suivi Benoît en fauteuil roulant dans les rues d’Antibes
https://www.nicematin.com/faits-de-societe/ou-en-est-l-accessibilite-sur-la-cote-d-azur-en-fauteuil-roulant-avec-benoit-dans-les-rues-d-antibes-960407
Ce matin, la journée de Benoît aurait commencé avec une vingtaine de minutes de retard s’il s’était rendu à notre rendez-vous en voiture. Devant la gare d’Antibes, deux places sont spécifiquement dédiées aux personnes en situation de handicap. Mais un camion livraison et une voiture sans macaron s’y sont garés. L’ensemble des places PMR (personnes à mobilité réduite) sont inaccessibles. "Ces emplacements ne sont jamais respectés" peste le président d’association. Il ne concède qu’une chose, les marquages au sol sont usés et le panneau manque de visibilité. "Je répète souvent que la connerie n’est pas un handicap", ajoute-t-il.
Handicap auditif
Pour comprendre les problématiques liées aux personnes handicapées, Benoit Warnery, qui œuvre pour l’accessibilité sur la Côte d’Azur depuis près de 20 ans, veut absolument nous montrer les efforts faits par le CCAS (Centre communale d’action sociale d’Antibes-Juan-les-Pins). "Ici, il y a un point handicap. C’est la porte d’entrée de toute personne qui aurait besoin de renseignement ou d’aide."
Dès l’entrée, la prise en charge est complète. Les brochures sont accessibles pour les personnes en fauteuil et les agents d’accueil sont réactifs. Il y a même une boucle à induction magnétique, un outil essentiel à l’accueil d’une personne en situation de handicap auditif. "On a souvent tendance à considérer que le fauteuil est la majorité des handicaps. Pourtant, en France, la première cause de handicap c’est le handicap auditif. Et on oublie qu’une personne qui entend mal, qui voit mal, qui a des difficultés de compréhension, c’est un véritable handicap, explique-t-il."
Des pièges visibles dans la rue
En continuant notre périple à travers la ville, Benoît ne peut s’empêcher d’analyser les entrées de bâtiment. "Un ressaut de deux centimètres pour des gens en fauteuil roulant manuel, c’est déjà un obstacle à la route. Pour une personne malvoyante, c’est une butée du bout de chaussure. On se bat tous les jours pour que ça disparaisse."
Les doigts sur les freins de son fauteuil électrique, il scrute chaque piège visible dans la rue. Un cabinet d’avocat, un salon de manucure, une banque, une enseigne de grande distribution. Pas un seul ERP – établissement recevant du public –, n’échappe à son radar. "Ici, une banque a équipé son agence d’un élévateur pour personnes à mobilité réduite. Encore faut-il qu’il fonctionne", ironise-t-il. Quelques mètres plus loin: "Dans cette même rue, une autre agence bancaire qui a le même problème mais a choisi de ne rien faire. Elle est totalement inaccessible." Ce qui l’agace très régulièrement: "Je suis profondément déçu. Nous sommes dans la même rue, avec la même déclivité. Donc je vois que c’est possible, des gens l’ont fait. Pourquoi les magasins d’à côté ne l’ont pas fait?"
Sur la place du Général de Gaulle, d’autres embûches nous attendent. "Le chauffeur de taxi, ce “conn..."! Là, je vais avoir un problème pour monter », s’exclame Benoît lorsqu’un VTC, sorti de nulle part, stationne à cheval entre une place livraison et le passage piéton, l’empêchant de retourner sur le trottoir. Une centaine de mètres plus loin, malgré son fauteuil électrique "puissant derrière", il bute sur une autre bordure de quelques centimètres. "Un côté du passage clouté est abaissé pour descendre et de l’autre non. Le piège, c’est quand on s’engage et qu’on se trouve coincé au milieu de la rue, ajoute-t-il dépité."
Après une heure et demie de balade, les roues de son fauteuil traversent la médiathèque. Sûrement le bâtiment public qui accueille au mieux. "Ici, tout a été pensé pour le handicap. Les présentoirs sont tous à hauteur et les déplacements entre les étages peuvent être effectués avec un ascenseur ou au travers de passerelles à mobilité douce. Il y a des ouvrages faciles à lire et à comprendre, adaptés aux situations de handicap cognitif, et des ouvrages sonores pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes." Même l’éclairage a été pensé pour les personnes en situation de handicap psychique.
Pendant notre périple, Benoit a énuméré des incivilités quotidiennes. "J’en ai pour 5 minutes", "Je me gare sur une place PMR pour aller acheter mes cigarettes ou pour livrer". Des scooters qui gênent sur les rampes d’accessibilité à la gare à cause d’un véhicule de travaux, des terrasses qui débordent sur le trottoir, un piéton au téléphone qui bloque l’accès d’un commerce... "Il faut qu’on arrive d’abord à régler les problèmes d’accessibilité. Ce serait un doux euphémisme d’imaginer qu’on va résoudre l’incivisme en premier."
Était-il possible de mettre en place une vigilance météo infradépartementale et de décider de ne fermer les écoles qu’aux endroits les plus critiques? Au lendemain des intempéries qui ont une nouvelle fois frappé les Alpes-Maritimes et qui ont entraîné la fermeture des écoles, c’est aujourd’hui la
Antony Brunain est météorologue amateur depuis des années. Il est le fondateur et administrateur de la page Facebook Nice Météo. Et la mise en place des vigilances infradépartementales qui seraient plus ciblées fait partie des idées qu’il porte.
"C’est une évidence qu’il faut aujourd’hui se poser cette question. D’autant plus que ce genre d’épisodes est appelé à se reproduire. Et je suis persuadé que Météo France se la pose. La vigilance infradépartementale existe pour les risques avalanches et vagues subversives. Ceci dit, poursuit ce passionné de phénomène météo, c’est loin d’être si simple quand on parle du risque inondation…"
Pour Antony Brunain, la question aurait pu se poser mercredi: "Pour cette journée, on savait que le risque des intempéries serait ciblé sur l’ouest des Alpes-Maritimes ou l’est varois. Et c’est l’ensemble de ces deux départements qui a été mis par Météo France en alerte orange pluie inondations. Cela aurait été pertinent de n’avoir qu’une partie de ces deux départements en orange."
"Mais jeudi, à mon sens, c’était plus compliqué, poursuit-il. L’ensemble des Alpes-Maritimes était en vigilance rouge. C’est vrai qu’il n’a pas trop plu sur le littoral et du coup, les gens, surtout les parents, se sont posé des questions. Mais jeudi, le risque principal c’était la saturation des cours d’eau partout dans les Alpes-Maritimes. Cela aurait été très complexe d’exclure certaines zones. Météo France a donc placé tout le département en rouge. C’était à mon sens justifié, personnellement, à midi j’étais très inquiet sur le risque de crue… Même si je reconnais que fermer les écoles c’était lourd de conséquences, donc la question mérite quand même d’être posée."
Antony Brunain met aussi en avant qu’une vigilance météo infradépartementale plus affinée, "c’est aussi plus de travail en amont. Météo France en a-t-elle les moyens? Avec moins de budget et moins de monde, c’est peut-être un peu compliqué, avance-t-il… Et on connaît l’état de Météo France, en deux ans c’est 600 postes en moins et un budget amputé en raison de la baisse des subventions de l’État."
"L’autre question qui se pose aussi, poursuit Antony Brunain, c’est: est-ce qu’on peut décider d’une fermeture partielle des écoles? Peut-on dire on ferme dans les vallées et pas sur le littoral? Mais alors quelles vallées? Et quid des transports scolaires entre territoires? C’est une usine à gaz et tout cela nécessite un temps de réflexion énorme que les services de la préfecture n’ont pas car la décision de fermeture ou pas des établissements scolaires n’est prise qu’au dernier moment, selon les dernières prévisions, pour être la mieux justifiée."
Bienvenue sur la plateforme de participation citoyenne de la Planification écologique Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Recommandé par Anne-Sophie Août 2024 par Whatsapp
En matière d’incivilité, Cannes a déjà un plan bien rodé depuis des années! De la prévention, des campagnes de communication aussi originales que percutantes ("180 euros ça fait cher l’envie pressante", "Ici commence la mer", "Petit geste, grosses conséquences"…), mais aussi de la répression avec une brigade dédiée.
Bref, la Ville a fait du sujet son cheval de bataille depuis bien longtemps.
Et ne compte pas lâcher un centimètre de terrain! Lundi, la municipalité a signé une convention inédite avec Citeo (lire ci-contre), expert en matière de gestion des déchets.
Objectif? Optimiser leurs compétences et maintenir des espaces publics à un haut niveau de propreté.
218.191 PV dressés en 10 ans
Concrètement, Cannes va bénéficier d’une subvention d’un million d’euros – 310.000 euros par an pendant trois ans – qui permettront d’agir sur trois volets: cartographier les endroits où il y a le plus d’abandon de déchets sur la voie publique, mise en place de nouvelles campagnes de communication, et traitement des déchets avec l’acquisition d’une nouvelle aspiratrice et le déploiement de nouvelles corbeilles.
"Nous avons dressé avec la police municipale 218.191 PV depuis 2014, dont le produit des amendes revient, pour rappel, à l’État et non hélas à la Ville, précise le maire David Lisnard. Les abandons de déchets sur l’espace public nuisent à l’image de notre commune, à la propreté de nos quartiers et donc au cadre de vie des habitants, et ont un coût de nettoyage au détriment des contribuables… C’est pourquoi nous allons renforcer avec Citeo nos actions de détection, de prévention et de captation des déchets abandonnés."
Ce partenariat de trois ans, renouvelables, sera l’occasion de "faire émerger des solutions durables et adaptées au territoire cannois", soulignait Jean Hornain, directeur général de Citeo.
C'est quoi, Citeo?
Citeo est une entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande distribution qui a pour but de réduire l’impact environnemental des emballages papiers.
Elle propose notamment des solutions de recyclage et de tri.
Lors des prochaines manifestations sur sa commune, il portera désormais un petit ruban rouge sur la boutonnière de son costume. Maire de Mougins et conseiller régional, Richard Galy est officiellement chevalier de la légion d’honneur depuis ce mardi 9 juillet et la publication des promotions et nominations par décret du 3 juillet dernier.
"C’est un honneur auquel je suis extrêmement sensible, car avec mon père officier de gendarmerie, j’ai grandi avec une certaine éducation, le sentiment de la Nation, de la patrie, et le respect de la République, souligne l’heureux élu, qui reçoit aussi cette distinction « avec humilité, car je l’obtiens à titre civil, quand mon grand-père, qui était dans les tranchées de Verdun durant la première guerre mondiale, et mon père, colonel de gendarmerie qui a combattu durant la seconde guerre mondiale et la guerre d’Indochine, l’ont reçu à titre militaire, au péril de leur vie!"
Engagement, vocation, et passion!
Cela n’enlève évidemment rien au mérite de ce médecin qui fêtera ses 70 ans le 18 juillet prochain, mais aussi 35 ans de vie publique, puisqu’il est entré au Conseil municipal de sa commune en 1989, avant d’en porter l’écharpe tricolore de maire depuis 2001.
"Il est important de s’engager dans la vie, c’était pour moi naturel. En tant qu’élu, je me suis attaché à défendre l’intérêt public et cette belle République qui a été chahutée ces derniers temps", justifie sobrement Richard Galy.
Le docteur (qui exerce toujours à son cabinet cinq jours par semaine) n’en oublie pas moins sa vocation professionnelle, lui qui est entré "au service santé des armées, avant de reprendre mes études de médecine en faculté. Je me suis tourné vers le service aux autres. C’est un engagement, mais aussi une passion, même dans les moments difficiles."
La légion d’honneur vient justement récompenser tous ses efforts, "elle me fait énormément plaisir, mais je n’en tire pas gloriole pour autant."
Pendant six ans, jusqu’en 2022, Félicien Faury a échangé avec des dizaines d’électeurs du Rassemblement national du Sud-Est de la France. Ce sociologue a décidé de se pencher sur le sud de la région Provence-Alpes- Côte d’Azur, bastion de l’extrême droite du pays. Pour comprendre les motivations et les mécanismes de la normalisation du vote du parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. Il en a tiré un livre: "Des électeurs ordinaires, enquête sur la normalisation de l’extrême droite" (édition du Seuil). Interview.
Pourquoi avoir choisi le Sud-Est?
C’est un territoire qui a donné ses meilleurs scores au RN à ses débuts, et le vote y est très important. C’est là que les premières municipalités ont été conquises, et la région Paca est celle qui a élu le plus de députés RN en 2022. Par contre, on en parle moins dans les discours publics, on se focalise plus sur le RN du Nord, de la classe ouvrière, des victimes de la désindustrialisation. Je voulais donner à voir une autre image, une autre réalité.
Quelle est la spécificité de ce territoire?
Dans ce vote RN, on trouve davantage de classes populaires établies, stabilisées, et de petites classes moyennes. Ce sont des catégories sociales très importantes pour le RN, surtout maintenant. Ce sont des gens qui ne se sentent pas en danger sur le marché du travail, la rhétorique de l’étranger voleur de travail n’est pas opérante. L’immigré menaçant, ici, c’est l’immigré qui ne travaille pas, au chômage. Il bénéficie des aides sociales qu’il va voler aux "vrais Français". Il y a une aversion envers les immigrés, mais aussi envers l’État et sa redistribution.
Peut-on parler de territoire en déclin?
On n’est pas du tout sur des territoires en déclin en Paca. C’est une économie résidentielle et touristique très développée. Le souci n’est pas l’emploi, mais le logement, l’inégalité territoriale. Ces électeurs ont l’impression d’être pris en tenaille, entre des quartiers appauvris, avec beaucoup de classes précaires issues de l’immigration, et les "coins sympas" très convoités et inabordables. Cet immobilisme résidentiel contraint est une donnée très importante dans le vote RN.
Pourquoi d’autres lectures, comme la critique de ce qui provoque ces inégalités, échappe à ces électeurs?
Ça ne leur échappe pas. Ce qui est en jeu, c’est l’imaginaire des possibles politiques. Beaucoup vont critiquer les riches, les inégalités sociales. Mais il y a un fatalisme: "Qu’est-ce que tu veux y faire"? Ce qui contraste avec la pression de l’immigration qui, pour eux, pourrait et devrait être évitable. Le vote RN n’est pas purement identitaire: il y a des logiques sociales, fiscales.
Vous parlez de "concurrence des pauvretés"…
Ce qui domine dans les discours, c’est l’impression que l’économie est une sorte de stocks finis et que plus les minorités ethno-raciales auront de ressources, moins on en aura, "nous", les "Français", comme beaucoup se qualifient sur mon terrain. Notamment pour l’accès aux logements sociaux. "Eux, ils en ont, pas nous".
Ces visions sont-elles fondées?
Ce qui m’intéressait, c’est d’avoir leur vision du monde. On peut remarquer que cette logique du "immigré = chômeur" passe par l’invisibilisation de tout un ensemble de métiers vitaux effectués par la main-d’œuvre étrangère ou immigrée, en particulier en Paca. Les récoltes saisonnières, le service à la personne, le BTP… Énormément d’immigrés ou d’étrangers travaillent dans ces secteurs, or cela est très peu évoqué. Il y a peut-être un travail à faire dans les discours publics.
Par contre, cette association entre immigrés et pauvreté, les électeurs ne l’inventent pas complètement. Dans les quartiers les plus défavorisés, on constate une surreprésentation des immigrés. Ce qui est intéressant, c’est l’interprétation donnée. On se dit que l’immigré est fainéant, qu’il y a une mauvaise volonté. Or, les sciences sociales insistent sur les causes structurelles: les immigrés ou étrangers ont moins de ressources, de réseau, pour accéder au travail, ou sont victimes de discrimination du fait de leur couleur de peau ou d’autres critères.
Sachant que ce qui est vu comme un "immigré" peut être une personne française depuis plusieurs générations…
Tout à fait. Sur mon terrain, les personnes qu’on appelle "immigrés" ou "étrangers" sont en fait la plupart du temps des personnes françaises, mais qu’on identifie comme "issues de l’immigration" du fait de leur accent, de leur couleur de peau ou de certaines pratiques religieuses visibles par exemple.
Vous parlez beaucoup du fait qu’on a tendance à oublier le racisme des électeurs RN. Quelle est l’importance du racisme?
Ce n’est pas forcément agréable à dire, mais oui, le racisme reste central dans le vote RN. Mais il me semble que c’est de moins en moins signalé au sein des commentaires médiatiques. Selon une étude du CEVIPOF, en 2022, 92% des électeurs RN estimaient que "la plupart des immigrés ne partagent pas les valeurs de notre pays". Quand vous faites des entretiens avec ces électeurs, c’est un élément incontournable. Bien sûr, la thématique du déclassement, de l’incertitude économique, est très importante. Mais si vous enlevez le rejet des immigrés, vous ne pouvez pas comprendre pourquoi ces électeurs ne votent pas pour la gauche par exemple.
Vous évoquez chez les électeurs RN des déçus de la droite traditionnelle. Comment jugez-vous la position d’Éric Ciotti, de prôner l’alliance LR/RN?
C’est un discours logique, face à l’électorat local auquel il est confronté. Depuis longtemps, il y a une porosité, une continuité entre la droite et l’extrême droite. Mais pour Éric Ciotti, cela relève quand même d’une aventure individuelle. Le cordon sanitaire du parti est resté solide. Chez les électeurs, c’est plus compliqué. Certains électeurs de droite ne veulent certes pas voter pour l’extrême droite. Mais pour d’autres, le vote RN est aussi de plus en plus un vote utile. C’est une vraie transformation historique. On se dit que le RN peut arriver au pouvoir, et qu’il faut donc voter pour lui pour éviter que la gauche l’emporte.
Autrefois, on avait honte de voter RN. Quels sont les signes de la dédiabolisation du RN?
J’ai voulu m’intéresser à la normalisation du RN dans les interactions du quotidien, les conversations ordinaires. Quand on vit dans des territoires où de plus en plus de personnes votent RN, ça légitime son propre vote pour ce parti. Il y a aussi une normalisation des thématiques de l’extrême droite: on se retrouve dans des situations où les discours anti-immigrés, par exemple, sont très peu contestés. Tout le monde ne vote pas RN, mais c’est devenu la parole légitime.
Le RN reste-t-il un parti d’extrême droite?
Le RN (alors FN) a été créé en 1972 par Ordre nouveau, un groupuscule d’extrême droite, très radical, dans le but d’offrir une vitrine légitime à ces idées d’extrême droite. Dès le départ, sa raison d’être, c’est la normalisation publique et médiatique de ses idées. Évidemment, depuis, il y a eu des transformations très importantes. Mais ce qui n’a pas changé, c’est cette colonne vertébrale qu’est la préférence nationale, qui est une mesure anticonstitutionnelle, et qui s’accompagne d’un discours négatif sur les immigrés. Ce socle n’a pas bougé. C’est ce qui permet de le classer à l’extrême droite.
Cette préférence nationale se nourrit d’une priorité qui serait jusqu’à présent donnée aux étrangers par les pouvoirs publics. Existe-t-elle?
Cette préférence nationale est reçue par les électeurs comme une préférence racialisée, la distinction entre les "vrais Français" et les autres, les minorités ethnoraciales. On évoque parfois l’idée d’une "préférence étrangère", avec un État davantage favorable aux minorités. Il faut rappeler que c’est tout simplement faux: on sait qu’il n’existe aucun traitement de faveur des services publics vis-à-vis des immigrés et des étrangers, c’est même très souvent l’inverse. Les minorités sont victimes de discriminations importantes, et il y a aussi par exemple un non-recours très important des familles immigrées aux aides auxquelles elles ont droit.
La loi ZAN vise à limiter les droits à construire en France
VRAI. Extension des villes, développement des zones commerciales, création d’infrastructures de transports, de services, de loisirs… La France a artificialisé plus de 250.000 hectares de sols entre 2011 et 2021, perdant ainsi, chaque année, de 20.000 à 30.000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers - l’équivalent de cinq terrains de football par heure, selon Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
La loi Climat et résilience du 22 août 2021 a posé un objectif de zéro artificialisation nette à l’horizon 2050. À cette échéance, autant de surfaces qu’on ne lui en prend devront être rendues à la nature. L’effort sera progressif. Sur la période 2021-2031, les collectivités territoriales doivent déjà réduire de moitié leur étalement par rapport à la décennie précédente. Une commune qui a consommé 10 ha de terrain entre 2011 et 2021 devra, par exemple, se limiter à 5 ha pour la période en cours. A l’échelle nationale, cela représente 125 000 hectares à préserver de toute nouvelle opération d’aménagement, d’ici à 2031.
Les maires sont majoritairement contre la loi ZAN
VRAI ET FAUX. Les élus locaux sont d’accord avec ses objectifs : lutter contre le réchauffement climatique et les îlots de chaleur urbains (un sol artificialisé n’absorbe plus de C02), préserver la biodiversité, limiter l’imperméabilisation des sols et les risques d’inondations. Pourtant, beaucoup sont vent debout contre des directives qui, selon eux, en raréfiant le foncier disponible, vont accroître le coût des terrains et aggraver la crise du logement.
Les maires des petites communes rurales sont les plus remontés. Ceux qui ont peu construit ces dernières années sont en effet contraints au même effort que ceux qui ont bétonné à tout-va, ce qui pénalise les plus vertueux, estiment-ils. Leur crainte, s’ils ne peuvent plus accueillir de nouveaux habitants, c’est de perdre leur école, leur médecin, leur boulanger… et de renoncer aux projets, faute de recettes fiscales. Le décret n°2023-1097 du 27 novembre 2023 relatif introduit une marge de manœuvre pour permettre aux territoires (régions, agglos) de prendre en compte les spécificités locales dans leurs documents de planification et garantit une surface minimale communale de consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers.
Le Zéro artificialisation nette va considérablement modifier l’architecture des villes et des bourgs
VRAI. Beaucoup de Français vont devoir faire une croix sur leur rêve de maison neuve individuelle avec jardin, proche des commerces et services. Les solutions préconisées pour répondre aux besoins de logements? Densifier les bourgs en privilégiant les petits collectifs à étages, reconvertir des friches (le pays en compte 170 000 ha) et rénover des logements vacants.
Les projets de lotissement ont déjà ralenti
FAUX. Là où il y a pénurie de logements - c’est notamment le cas en Bretagne - certaines communes ont, au contraire, mis un coup d’accélérateur pour produire de nouveaux lotissements avant que les documents d’urbanisme régionaux, intercommunaux et locaux ne soient modifiés en vue de diviser par deux le rythme d’artificialisation. Un empressement à double tranchant car chaque collectivité sera redevable du foncier consommé depuis la promulgation de la loi, le 22 août 2021.
Certains grands projets échapperont à la loi ZAN
VRAI. Axe ferroviaire Lyon-Turin et autoroute A69 dans le Tarn, aménagement des grands ports maritimes de Marseille et Dunkerque, rénovation de l’aéroport de Nantes-Atlantique, sites aéronautiques, réacteurs nucléaires… L’exécutif a déjà exclu du dispositif 167 "projets d’envergure nationale et européenne" (dont 55 industriels), pour un total de 11.900 ha, qui échapperont au quota d’artificialisation accordé à chaque région. 257 autres projets "non encore aboutis" devraient venir compléter cette première liste. La loi prévoit, en outre, une clause de revoyure au Parlement, en 2026.
Les conséquences de la loi seront les mêmes dans toutes les régions
FAUX. L’effort de réduction sera identique mais le Grand Ouest, le bassin toulousain et le couloir rhodanien souffriront davantage de la raréfaction des terrains à bâtir à l’horizon 2030, selon le 7e baromètre Arthur Loyd. Le réseau spécialisé en immobilier d’entreprise a calculé que 3.155 ha manqueraient à Toulouse, 2.302 à Bordeaux, 1.882 à Nantes et 1.780 à Rennes pour répondre aux besoins, sur un arc atlantique attractif. Sans compter l’érosion côtière qui, d’ici à 2050, pourrait contraindre les habitants de 5.200 logements du littoral à se replier dans les terres, selon un récent rapport du Cerema (450.000 d’ici à la fin du siècle).
L’artificialisation des sols a abouti à la perte de près de 600 000 hectares de terres agricoles en dix ans
FAUX. Sur 596.000 ha de terres agricoles perdues entre 2006 et 2015, selon les statistiques ministérielles de l’Agreste, 39% sont devenus des sols naturels ou forestiers. Et, sur les 61 % qui ont été artificialisés, seuls 44% ont été bétonnés (parkings, routes, places). Les 56% restants ont été transformés en parcs et jardins publics, terrains de sport, chemins (…) et ont donc gardé leur perméabilité.
Le 5 avril 2019, A.R.B.R.E.S. adopte la déclaration des droits de l’arbre qu'elle a rédigée, lors d’un colloque à l’assemblée nationale.
Cette déclaration est destinée à sensibiliser les pouvoirs publics au respect des êtres vivants que sont les arbres et à leur protection. L'association propose aux municipalités de l'adopter symboliquement. Depuis 2019, de nombreuses municipalités y adhèrent chaque année.
LE TEXTE :
Pour accéder au document
https://www.arbres.org/docs/actualites/colloques_conferences/190321DECLA_DROITS-1.pdf
Le rapport pointe un paradoxe: l’agriculture est à la fois victime et coupable du réchauffement climatique...
Toutes les activités contribuent, à des degrés divers, au changement climatique et tous les individus et organisations vont devoir en subir les effets. L’agriculture est responsable de 18% des émissions de la France, et l’alimentation de 22% de son empreinte carbone.
"La problématique du revenu agricole est centrale"
Et les agriculteurs sont en première ligne: car le changement climatique cause sécheresses, baisses de rendement, stress thermique sur les animaux, pertes de récoltes, sans parler des zoonoses.
Les consommateurs, eux aussi, vont subir les effets de ces impacts sur le prix de l’alimentation qui va nécessairement augmenter.
Le secteur est le 2e plus émetteur en France. Cette donnée n’est pourtant pas au centre du débat. Une erreur?
Les difficultés du monde agricole sont de très grande ampleur et cela ne date pas d’aujourd’hui. Pour une grande partie, il est difficile de vivre de son activité et beaucoup d’exploitations agricoles sont dans une situation économique fragile. La problématique du revenu agricole est centrale. Mais penser qu’il suffit d’abandonner les politiques environnementales pour régler les difficultés est illusoire.
Les agriculteurs ont besoin de politiques de lutte contre le changement climatique et d’adaptation pour faire face aux risques qui pèsent sur eux. Celles-ci doivent les accompagner, les aider dans les transformations profondes des systèmes alimentaires.
Quels sont les verrous qui bloquent la transition vers un modèle plus vertueux et surtout plus résilient?
Quand on évoque la transition agricole, on renvoie dos à dos exploitants et consommateurs. Comme si la transition ne se faisait pas à cause de leur résistance au changement. C’est simpliste et faux. Les systèmes alimentaires sont des organisations complexes, avec des interdépendances entre les décisions aux différentes étapes de la filière.
Outre les agriculteurs et les consommateurs, ils engagent conseil agricole, banques, coopératives, transformateurs, distributeurs, restaurateurs et bien d’autres acteurs. Pour changer les choix des agriculteurs comme ceux des consommateurs, il faut que tous ces acteurs intermédiaires s’impliquent et intègrent les enjeux environnementaux.
Comment donner l’envie et la possibilité aux agriculteurs de se transformer?
Le monde agricole a tout à fait compris les enjeux de cette transition, il est faux de dire que les agriculteurs n’ont pas conscience de la question climatique. L’enjeu est vraiment l’accompagnement pour faire cette transition et le partage de son coût entre les différents opérateurs, de l’amont à l’aval.
Diminuer l’impact des transports dans le secteur agricole, c’est aussi réduire la part de nos importations et exportations. Donc les accords de libre-échange?
Le rapport met en avant la problématique cruciale des importations. Dans l’empreinte de l’alimentation, 46 % des émissions sont importées et ces importations sont pour plus de la moitié le fait de produits qui sont vendus directement par les industriels, les restaurateurs et la distribution.
Les systèmes alimentaires sont globalisés et il faut penser la question des émissions importées, ou de la déforestation importée, à tous les niveaux, y compris lors des discussions et négociations commerciales.
Le Haut conseil dit que ces changements incluent une "prise de risque". Est-ce à l’État, à l’Europe de les prendre quand les agriculteurs sont souvent précaires, épuisés?
Bien sûr. Les pouvoirs publics ont un rôle central à jouer, ainsi que les acteurs de l’aval, comme la transformation, la distribution et la restauration, mais aussi les banques et les assurances.
"Les discours qui polarisent sont au service de l'inaction"
En outre, le secteur agricole est très hétérogène, avec certains agriculteurs qui sont en plus grande difficulté que d’autres. Une transition juste doit tenir compte des situations de plus ou moins grande vulnérabilité économique et climatique, aux inégalités d’effort à consentir.
Le remembrement, entamé en 1968, a détricoté toutes les petites exploitations pour basculer vers une agriculture mécanisée, intensive, vers la monoculture. L’État doit-il dire qu’on a fait fausse route?
La modernisation agricole qui a été mise en œuvre dans l’après-guerre a jeté les bases d’un système qui montre aujourd’hui ses limites. Mais dans le même temps, cette expérience nous montre que des politiques volontaristes et qui accompagnent le secteur peuvent le transformer profondément.
Comment réconcilier défenseurs du climat et agriculteurs, débat très instrumentalisé notamment par l’extrême droite?
Encore une fois, penser que le monde agricole ne se soucie pas du climat ou que les défenseurs du climat n’ont pas conscience de leurs difficultés est faux. Ces discours qui polarisent sont au service de l’inaction, qui fait perdre du temps et accroît les menaces sur les plus vulnérables, agriculteurs comme consommateurs. Le statu quo n’est une option pour personne.
Les mesures-clés du rapport du Haut conseil pour le climat sur l'agriculture et l'alimentation
Pour lever les verrous qui freinent la transition:
- Revaloriser les revenus des agriculteurs et des éleveurs.
- Réorienter les soutiens vers des pratiques adaptées au changement climatique.
- Enrichir les offres de formations initiale et continue permettant d’acquérir les compétences nécessaires.
- Renforcer l’implication des filières (stockage, transports, distribution, restauration...) et des collectivités territoriales pour soutenir les changements de pratique.
- Renforcer la recherche et l’innovation en appui de la transition climatique.
Les pratiques à privilégier "une fois les verrous levés":
- Sélectionner des espèces de plantes résistantes aux aléas, diversifier les cultures, enrichir les sols en matière organique pour qu’ils stockent mieux l’eau, sélectionner génétiquement des troupeaux moins émetteurs en gaz à effet de serre.
- Relocaliser et optimiser la chaîne logistique de l’alimentation, électrifier le fret routier, encourager la consommation de produits bas carbone en magasins.
Pour consulter le rapport en intégralité, rendez-vous sur le site du Haut conseil
Y a-t-il une vie après la neige pour les stations de montagne ? La Cour des comptes pointe, dans un rapport publié mardi, une vue à court terme et un manque d'anticipation. Les investissements liés au "tout ski" continuent et ne tiennent pas assez compte du réchauffement climatique.
Face au changement climatique, le "modèle économique du ski français s'essouffle" et "les politiques d'adaptation restent en deçà des enjeux", estime la Cour de Comptes dans un rapport rendu public mardi, à quelques jours des vacances d'hiver.
Toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050"
"À compter des années 2000, la diminution de l'activité ski et l'inadaptation croissante du patrimoine immobilier des stations ont commencé à fragiliser l'équilibre financier des remontées mécaniques et l'économie locale qui en découle pour partie", écrit la Cour des Comptes. "Un phénomène accentué par le changement climatique (...) avec une hausse des températures en accélération", selon la Cour.
"Les projections climatiques font état d'une accentuation à moyen terme" du phénomène, prévient-elle, "toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050" et seules "quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance".
Une vue à court terme sur l'usage de la neige et de l'eau
Or, déplore la Cour des Comptes, "les politiques d'adaptation menées par les acteurs de la montagne reposent essentiellement sur la production de neige" qui a "un effet à court terme" car "son coût est important et son efficacité tend à se réduire avec la hausse des températures".
Sans oublier "l'impact de la production de neige sur les ressources en eau" qui paraît "sous-estimé dans de nombreux territoires", souligne le rapport qui estime qu'"il serait nécessaire que les autorisations de prélèvement d'eau destinées à la production de neige tiennent davantage compte des prospectives climatiques".
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique"
Quant aux actions de diversifications d'activités, elles "sont rarement adossées à un véritable projet", juge la Cour des Comptes. "Réalisées au fil de l'eau, elles tendent souvent à reproduire le modèle du ski, fondé sur des investissements importants et une forte fréquentation sans plan d'affaires permettant d'établir leur pertinence économique" et "les initiatives des collectivités territoriales, sont peu coordonnées entre elles".
Le rapport épingle aussi "la planification écologique de l'Etat, peu opérationnelle pour le secteur touristique en Montagne", qui "ne permet pas d'impulser une réelle dynamique de changement" et estime qu'il en est de même pour les régions.
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique en fonction de la réalité climatique et économique de chaque territoire doit être envisagée", estime-t-elle. La Cour des Comptes propose aussi de mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal. Enfin, elle suggère de mettre en place un fonds d'adaptation au changement climatique destiné à financer des actions de diversification et de déconstruction des installations.
"Un rapport dogmatique" selon France Montagnes
C’est "un rapport dogmatique sans prise en compte des éléments des professionnels de la montagne", a dénoncé ce mardi sur franceinfo le président de l'association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne (Savoie) Jean-Luc Boch. Il déplore également qu'"aucun de ces documents" produits par l'ANMSM ne soit "ressorti dans ce rapport".
Dans ce document de 147 pages réalisé après un audit de quarante-deux stations de tous les massifs, la Cour examine entre autres l'impact de la neige artificielle. Présentée par les stations de ski comme pouvant constituer une solution face au changement climatique, la Cour dénonce une vision de "court terme". Pour Jean-Luc Boch "il n'y a pas d'impact, sinon de retarder le cycle de l'eau, ce qui est essentiel à la vie sur des territoires". "Avec la neige de culture, on peut irriguer beaucoup plus longtemps les territoires", assure le président de l'ANMSM, pour qui les canons à neige ne sont "absolument pas un problème".
Si la Cour s'alarme de l'obsession du "tout ski", les rapporteurs épinglent également le développement d'activités hors ski (VTT, tyrolienne, ou encore cure thermale), souvent déficitaires et pensées "sans stratégie". Un avis que "ne partage pas du tout" l'élu de La Plagne. "La destination montagne, c'est d'abord notre clientèle qui la plébiscite". "Si on propose tout ce qu'on veut, si la clientèle n'est pas au rendez-vous, il n'y a pas d'aspect économique", tranche Jean-Luc Boch. "Il faut travailler avec des professionnels qui connaissent la chose, sinon on n'est pas crédible", insiste-t-il.
Rapport détaillé de la Cour des comptes "Les stations de montagne face au changement climatique" (PDF)
Synthèse du rapport (14 pages)
Pas un hasard si Richard Galy nous reçoit symboliquement dans la nouvelle brasserie La Riviera, fraîchement ouverte au Cœur de Vie. Un établissement étendard pour ce nouveau quartier, le projet urbanistique phare de ce quatrième mandat, avec 480 logements et une trentaine d’enseignes destinées à composer aussi un nouveau cœur de ville. "Ce restaurant, sur cette place, est un symbole de la convivialité que nous avons voulu insuffler sur notre commune, qui est très étendue et dont l’habitat est dispersé".
La mayonnaise urbaine semble prendre, qui dessine la dynamique à venir de la cité. Des pierres, mais aussi du vert. Maire bâtisseur, l’élu LR se veut également conservateur d’un certain cadre de vie, qui fait la part belle à la nature et aux économies d’énergie. Médecin, ce prescripteur d’écocitoyenneté entend se pencher, à son niveau local, au chevet de la planète comme de ses habitants. Parce que Mougins est bien au cœur de sa propre vie…
Votre sentiment sur la livraison du programme Cœur de vie?
Globalement, je suis très satisfait, notamment de cette architecture qui fait usage de pierre, verre, bois, avec des couleurs sobres et chaudes. Les 480 logements sont remplis, dont 60 à 70 logements sociaux pour les actifs et les Mouginois qu’on souhaite garder sur notre territoire, personnes âgées, conjoints séparés, jeunes adultes… Je suis content du démarrage avec une vingtaine de commerces et services installés (1), et encore sept à venir. Ce cœur de vie est enfin un centre-ville, c’est extraordinaire d’être parvenu à le créer sur 3,5ha à la place d’entreprises de matériaux et de jardinage aux 18.000 mouvements de véhicules/jour.
Les locomotives à venir pour animer ce nouveau quartier?
On attend trois salles de cinéma au printemps, en complémentarité de La Strada à Mouans-Sartoux. Un espace jeux d’enfants doit être développé, dont le carrousel a été inauguré en décembre. Et on va créer ce grand parc paysager de 6.000m2 aux 350 arbres, qui s’ajouteront aux plus de 350 déjà répartis, avec des bancs. Côté sécurité, l’îlot de police municipale a été inauguré en octobre. Tous les services d’accueil du public vont également être regroupés à Cœur de vie, avec le guichet unique, l’état civil ou le point infos urbanisme, même si la mairie et les services techniques restent sur leurs sites. Sur la place du Cours des arts, on a l’intention d’aménager un marché le dimanche matin. La médiathèque a également pris place dans la galerie marchande et pour attirer le public, le parking de 357 places est gratuit en zone bleue (N.D.L.R.: 4h de stationnement autorisés), ce qui veut dire qu’il y a toujours aucune place payante sur la commune. Enfin, la ligne B Mougins-Cannes prévoit un bus toutes les vingt minutes, toutes les dix minutes en été, et est raccordée à la ligne 26 vers l’ouest, à la ligne 28 vers l’est et à la ligne 29 vers Tournamy-Sophia-Antipolis.
Du coup, Tournamy semble prendre un petit coup de vieux?
L’avenue a déjà été refaite avec l’arrivée du BHNS, les voies auto-bus-vélo, la végétalisation, l’éclairage. Maintenant, on incite les copropriétaires à suivre le mouvement, avec la reprise des façades, et la refonte du bâtiment de la galerie.
2023 était "l’année de la concrétisation" disiez-vous. Et 2024?
Ce sera une année d’embellissement par la végétalisation: il faut verdir! 4.400 arbres ont déjà été plantés en cinq ans, soit sur nos espaces publics, soit dans l’instruction de permis de construire. On est passé de 50 à 75% d’espaces boisés sur la commune, et on a continué de développer le concept de ville-jardin. En réalité, l’urbanisation représente 7% de la superficie communale, contre 93% qui restent verrouillés. Ce n’est pas parce qu’on construit Cœur de vie qu’on ne protège pas tout le reste!
À cet égard, la modification du PLU (Plan Local d’urbanisme) porte sur quoi?
Dans certains secteurs résidentiels, nous allons autoriser davantage d’emprise au sol, afin de répondre aux demandes d’extension de familles qui se sont agrandies. Mais nous intégrons aussi la transition écoénergétique dans les permis de construire en y mentionnant bassin de rétention, composteur, bilan énergétique à venir… Le public sera invité à se prononcer sur la finalisation du PLU, sans doute cet été.
La première régie agricole participe à cette écocitoyenneté que vous encouragez?
La Ville met trois terrains à disposition d’exploitants, en échange d’un pourcentage de récolte pour alimenter nos cantines. À Argeville, on a déjà planté des carottes, avant des betteraves, et avec les Bruguières, on dispose de 2,8ha en régie, sur lesquels on sensibilise les enfants. Avec l’agglo, on met en place des composteurs pour les biodéchets, et on subventionne l’achat de broyeur électrique, comme de vélo. Au printemps, nous aurons deux forums, sur les métiers verts et l’habitat durable.
2024, c’est aussi le retour des Étoiles de Mougins?
Avec cette biennale, nous voulons perpétuer la tradition gastronome de la cité, qui a compté jusqu’à sept étoiles dans ses restaurants, même s’il n’y en a plus aujourd’hui. Le festival 2024 sera une grande édition avec Guillaume Gomez comme invité d’honneur, qui est l’ancien chef de l’Élysée devenu ambassadeur de la gastronomie française à l’étranger.
Votre devise pour 2024?
Le bonheur, ça se décide, et ça s’entretient dans tous les instants de la vie, avec une positivité acharnée. Quand on a la chance d’être en bonne santé et de vivre dans un pays en paix, il faut ressentir ce bonheur, surtout ici, dans notre région bénie des dieux!
- Il s’agit déjà d’Optic 2000, Barocco, Jean-Louis David coiffeur, L’atelier du sourcil, Laboratoire de biologie, Green bagel café, Jean-Luc Pelé boulangerie-pâtisserie, brasserie La Riviera, L’atelier cuisine libanaise, Les pipelettes, Monop’, Only One, Pharmacie de Tournamy, Roni fleurs, Basic Fit, Stéphane Plaza immobilier.
« Aucune passation de pouvoir actée »
La nomination de Rachida Dati à la Culture ?
Je ne connais pas sa formation culturelle, mais je pense que c’est une personne honnête, digne de confiance et, j’espère, attachée à nos besoins car la culture est un lien social qui n’a rien de superflu et confère une autre dimension à l’homme. Je n’ai pas d’avis sur son exclusion de LR, le parti prend ses décisions. Mais le gouvernement Attal entend restaurer l’autorité et s’il mène une politique de droite, je ne m’en plains pas. Mieux vaut le pousser dans ce sens que de le freiner !
Votre premier adjoint, Christophe Ulivieri s’affiche de plus en plus. La passation de pouvoir est déjà actée ?
Christophe appartient à mon équipe depuis vingt-trois ans, c’était mon benjamin. Il a été directeur de cabinet, DGS, puis est parti dans le privé après vingt ans de service public. J’ai voulu le garder en le mettant dans ma liste. En politique, comme en amour, seules les preuves comptent : si j’ai choisi Christophe comme 1er adjoint et président de la majorité municipale, c’est que nous travaillons main dans la main pour Mougins dans une confiance réciproque. Et si on le voit beaucoup, c’est aussi parce qu’il est adjoint délégué aux travaux. Mais aucune passation de pouvoir n‘est actée…
Un conseil municipal avec des achats de terrains importants dont on ne nous dit pas la destination (réserves foncières) ; une stratégie touristique où les golfs et restaurants étoilés sont au premier plan on aurait aimé une ouverture vers le tourisme social... Enfin la question orale de Mougins autrement sur l'Atlas de la biodiversité : Le maire en profite pour parler de la régie agricole qui s'avère être du petit format. Quand à l'Atlas de la biodiversité mouginoise : ce n'est pas obligatoire et on a déjà donné avec le PLU et le Scot !
Question Orale de la liste "Mougins autrement" :
Lancement d’un Atlas de la Biodiversité en 2024 ?
Monsieur le Maire,
Nous vous avons fait parvenir au titre d'une question écrite un dossier concernant une proposition de lancement d'un Atlas de la Biodiversité Communale à Mougins. N'ayant pas de réponse sur le principe d'une telle action nous réitérons notre proposition.
En effet cette action se déroule sur une ou plusieurs années dont le lancement doit être effectif dès la fin de l'hiver, réveil biologique de la faune et de la flore.
Ces projets sont soutenus par l'OFB Office Français de la Biodiversité qui généralement lance un appel à projet en début d'année. Le choix est fait en fonction d'une analyse du dossier de présentation et de la motivation de la commune. Il convient pour cela de se préparer dès maintenant.
Nous vous posons la question de savoir quelles sont vos intentions pour un engagement dans un tel projet ?
Pour Mougins autrement, Jean-Jacques Bregeaut, Conseiller municipal
Réponse du Maire : M Brégeaut me pose la question de savoir,...
Je précise que la dernière fois ce n'était pas une question, il a évoqué quelque chose et vous vous êtes tourné vers qui de droit (le préfet n.d.l.r.), pour dire "on ne nous a pas répondu".
Quand ce n'est pas une question je ne réponds pas.
Là c'est une question et je réponds.
La réflexion sur l'agriculture résiliente, agro-écologique et une proposition d'ABC, Atlas de la Biodiversité.
En ce qui concerne l'agriculture résiliente, vous identifiez dans le Scot et le PLU les zones et les parcelles à vocation agricole. Dans le PLU de 2010, nous avions augmenté la surface agricole, actuellement il y en a 42 ha. 42 ha sur la ville qui pourraient être cultivés, c'est ce que nous pourrions souhaiter.
On s'est rapproché de la chambre d'agriculture pour demander s'ils ont des candidats. Il y a un écueil, c'est que les agriculteurs souhaitaient pouvoir loger sur leur terrain et malheureusement sur un terrain agricole, il n'est pas possible d'y positionner un logement d'habitation. C'est vrai que pour beaucoup d'agriculteurs, ne pas habiter sur le terrain, cela réduit le nombre de candidats. Il faudrait que la loi permette une certaine évolution, une cohérence, une dérogation pour que la personne puisse édifier dans le bâtiment d'exploitation, une habitation. Cela reste possible quand il y a de l'élevage, l'agriculteur est autorisé à habiter dans son local d'exploitation. Quand il n'y a pas d'élevage ce n'est pas le cas.
On cherche depuis longtemps des personnes pour utiliser des terrains ; 42 ha ce n'est pas rien !
En ce qui concerne la ville nous avions affiché la volonté de faire une régie agricole, d'exploiter un terrain pour une agriculture municipale à destination des enfants des écoles
Sur les terrains d'Argeville, on a plusieurs endroits et sur les terrains loués par la ville, un terrain d'environ 1 ha est en train d'être préparé, amendé, retourné pour que les premières plantations interviennent dès décembre et dès le printemps pour que l'on puisse faire la première plantation importante. Donc nous souhaitons avoir le plus rapidement possible la possibilité de délivrer aux enfants et de manger des légumes de la ville de Mougins, donc circuit court et bio forcement.
Sur un autre terrain où nous avons la possibilité d'exploiter sur 5000 m2 avec un bâtiment. Tout cela va se dérouler dans le courant de l'année 2024
C'est pour montrer une volonté très affichée d'évoluer dans ce sens.
En ce qui concerne la biodiversité, On ne va pas en parler pendant 10 minutes parce qu'il faudrait probablement 2h1/2 pour en parler.
Je dois dire que là aussi dans notre PLU nous avons identifié des zones sur lesquelles on peut recenser la faune, la flore, etc... Et également tout ce qui est arboré. Dans cette démarche biodiversité il ne faut pas oublier que dans notre bilan du PLU en 2019, 9 ans après son approbation en 2010, il y avait une croissance de l'arborescence de la ville qui était monté de 22% pour atteindre 72% de la ville. Alors certes, il y a la Valmasque... Des surfaces arborées publiques et privées car on a instauré à la modification n°4 du PLU, après la catastrophe de 2015, on a mis en place de la végétalisation qui pourrait passer de 30 à 70% de la parcelle, sur certaines zones et de 10 à 20% sur d'autres zones etc... On a aussi favorisé la végétalisation de la ville et nous avons tous ce qui va avec en biodiversité.
Cet élément de biodiversité a été intégré au Scot, on y a largement travaillé et le Scot a été adopté à l'unanimité par toutes les villes. Cette biodiversité a fait l'objet d'un chapitre très important annoncé dans le PADD du Scot et également dans le DOO, Document d'Objectif adopté.
La mise en place d'un Atlas pour la biodiversité n'est pas règlementaire, ce n'est pas obligatoire.
Mais on l'a intégré dans le PLU et dans le Scot.
Voilà ce que je peux vous faire comme réponse en 10 minutes.
Merci d'avoir posé ces questions car c'est quand même quelque chose d'important et qui participe à l'intérêt que l'on peut porter à ces questions quand on est en responsabilité d'une ville comme celle de Mougins ; on se doit de parler de biodiversité, d'évolution, de transition énergétique qui deviennent de plus en plus important y compris sur le département et sur la politique régionale.
Compte rendu, Jean-Jacques Brégeaut, Mougins, le 11 décembre 2023
NOTE
N’en déplaise à M le Maire, les 2 questions écrites conformément au règlement du conseil municipal (article 8) nécessitent une réponse dans les 30 jours voir 60 jours. N’ayant pas de retour, nous avons été obligés d’en informer M le Préfet pour non-respect du règlement. Une fois de plus.
Pour l'agriculture, le Maire annonce qu’il y a 42 hectares qui pourraient être cultivés. Il faut se rappeler que lors de l'approbation du PLU les zones agricoles ont été diminuées de 96 ha à 42 ha, les zones abandonnées ayant été classées en ouverture à l'urbanisation.
Pour la régie agricole, à ce jour on assiste à un changement de vocabulaire, Le terme « régie agricole » est mis en sommeil, au profit d’espace agricole. Les annonces diffusées ne correspondent absolument pas aux objectifs annoncés (décembre 2019). Il faudrait récupérer aux alentours de 10 hectares sur les 42 pour être conforme aux promesses et à la loi EGALIM.
Le maire a beau confirmer sa volonté affichée pour ce projet. Il ne donne aucune perspective d'extension pour répondre aux besoins de la commune. Nous constatons qu'en l'état du projet avec 1,5 ha de culture, la production sera encore loin des besoins environ 10%.
Pour l'ABC Atlas de la Biodiversité Communale : ce n'est pas obligatoire dit-il ! Et on a déjà donné dans ce domaine avec PLU et Scot.
Le refus de lancer un Atlas de la Biodiversité Communal est un marqueur évident de ne pas vouloir connaitre la richesse de la biodiversité de son propre territoire et se cacher derrière le Scot est affligeant et laisse la place à toutes les spéculateurs immobiliers.
Le discours sur la surface arborée à Mougins et habituel.
La question avec l'ABC n'est pas là mais consiste à mettre en place un projet de sciences participative alliant scientifiques et population volontaire. Il rejette le projet sans explications. Regrettable !
NDLR
https://ensemblevivremougins.com/dossierspdf/Regie-agricole-agroecologie(v3+).pdf
https://ensemblevivremougins.com/dossierspdf/ABC-pour-Mougins_v3.2.pdf
pourquoi, en matière d’urgence climatique, les gens s'arrangent avec la réalité et ne font rien pour changer. En voilà une question pertinente…
Nous l’avons soumise à François Gemenne. Politologue et président du conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH), ce spécialiste de la géopolitique de l’environnement est aussi co-auteur pour les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et voici ce qu’il en dit:
Face au danger planétaire que représente le réchauffement climatique, le scientifique rappelle qu’on distingue généralement trois grandes catégories d'acteurs: "l’Etat, les entreprises et les citoyens".
"L’enjeu, c’est que tous agissent ensemble, et que l’action des uns renforce celle des autres. Mais trop souvent, ces acteurs ont une fâcheuse tendance à se rejeter mutuellement les responsabilités, ce qui nous amène à l’inaction", pointe-t-il.
Cette inertie porte même un nom: le triangle de l’inaction. Un concept théorisé par Pierre Peyretou,
professeur affilié à l’École supérieure de commerce de Paris. Au trois sommets de celui-ci, on retrouve ces trois grandes familles d’acteurs... qui se renvoient la balle.
Des freins à lever… dans nos propres cerveaux
Mais l'inaction trouve aussi sa source dans le fonctionnement même de notre cerveau. D’abord, cela fait appelle à ce que les sciences cognitives nomment "le trou intention-action".
"Il s’agit du temps qui s’écoule entre le moment où je déclare mon intention de faire quelque chose et celui où je passe à l’action. C’est typiquement la procrastination. Avec le climat, on a plutôt un canyon intention-action. On déclare depuis des décennies que c’est un défi hyper important, on est à la Cop 75 000, on dit à chaque fois que c’est là que ça s’arrête... Et puis les actions ne sont pas à la hauteur de nos intentions", expliquait Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, dans Climat, tous biaisés, une conférence donnée pour la radio France culture.
Dans le documentaire Climat, mon cerveau fait l’autruche, Peggy Chekroun, professeure en psychologie sociale des comportements à l’université Paris Nanterre, montre aussi très bien comment un biais cognitif baptisé "l’effet spectateur" inhibe notre capacité à agir en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Ses expériences ont prouvé que plus on est nombreux à être impliqués dans un problème, moins on est certain que c’est à nous d’agir pour le régler. C’est valable à l’échelle des individus, mais aussi des entreprises ou encore des États, qui conditionnent souvent leur action à celle des autres. Par peur de perdre en compétitivité, par exemple.
Un potentiel d'actions à l'échelle individuelle "de 20 à 25%"
Or, comme l’étaye le climatologue Jean Jouzel dans une interview à Nice-Matin, tous les échelons doivent bel et bien être mobilisés pour que la société opère un changement massif capable de répondre à l'urgence climatique.
"L'accélération viendra par la concomitance de gens qui essaient d’inventer une société véritablement soutenable, du monde de l’entreprise, de gens qui engagent des rapports de force de façon beaucoup plus importante et tordent le bras des responsables politiques et des multinationales…", égraine quant à lui le réalisateur et militant de l’environnement Cyril Dion.
"Chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", François Gemenne
Et l'action individuelle, si elle ne représente pas la plus grande des marges de manœuvre, n'est pas insignifiante. "Il y a un potentiel d'action à l'échelle individuelle de l'ordre de 20 à 25% de l'action totale possible, avec des contraintes en fonction des revenus qui sont importantes. Plus on a de revenus élevés, plus on peut agir", éclaire la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, interrogée par Le Monde.
"Le changement climatique n’est pas un problème binaire, mais un problème graduel. Cela veut dire que ce n’est pas blanc ou noir: chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", conclut le politologue François Gemenne.
Le lien entre gaz à effet de serre et réchauffement climatique, c’est lui. Il y a plus de 35 ans, avec le glaciologue Claude Lorius, le paléoclimatologue Jean Jouzel révolutionnait la science du climat.
Depuis, l’ex-vice-président du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) n’a cessé d’alerter. Avant d’embarquer avec la délégation française pour la Cop 28, le pionnier livre son analyse, plutôt pessimiste, et incite à l’action, à tous les échelons.
Quel intérêt d’aller à cette Cop au pays du pétrole?
Le choix du pays hôte est un mécanisme transparent fixé par les Nations unies: il doit y avoir une rotation chaque année. Celui du président de la COP, en revanche, a été fait par les Émirats arabes unis qui ont opté pour le ministre de l’énergie, impliqué dans le pétrole…
Cela peut paraître regrettable, et je respecte ceux qui font le choix du boycott, mais je pense qu’il est illusoire de discuter de la fin du pétrole, du gaz, du charbon sans les producteurs fossiles.
Quel engagement faudrait-il obtenir pour ne pas hypothéquer nos futurs?
Il faudrait parler d’une date de fin du fossile, dire explicitement que la neutralité carbone ne peut se faire sans. Mais c’est un rêve... Au mieux, la fin du charbon sera évoquée à Dubaï. J’attends peu de cette COP.
Pourquoi êtes-vous pessimiste?
Collectivement, on est accroché aux combustibles fossiles. Ils représentent 80% de la production d’énergie mondiale, c’est un vrai problème. Pour arriver à la neutralité carbone en 2050, même en 2070, il faut un changement profond de nos sociétés et une vision à long terme.
__Or, il y a une sorte d’égoïsme collectif. Quand les scientifiques disent que les émissions produites d’ici à 2030 décideront du climat en 2050, il y a la tentation, notamment dans certaines entreprises, de se dire: ce n’est pas mon problème.
On n’a pas non plus de leader politique capable de donner du poids au long terme. Mais n’accusons pas que les gouvernements. La lutte contre le réchauffement se joue aussi dans les territoires, les villes, dans nos modes de vie...__
Quels sont les pièges dans lesquels cette Cop doit éviter de tomber?
Les pays pétroliers ne vont mettre en avant que des solutions technologiques, comme le piégeage du carbone. Là encore, c’est illusoire.
On émet 60 milliards de tonnes d’équivalent CO2. Au mieux, cette option en capterait 1 milliard. Alors qu’avec un développement ambitieux des énergies renouvelables, on en éviterait 10 milliards.
"La géo-ingénierie solaire est une épée de Damoclès"
Quant à la géo-ingénierie solaire, qui consiste à mettre des aérosols dans la haute atmosphère pour en bloquer les rayons, c’est une épée de Damoclès.
Si en 2050 on est obligé d’arrêter, les jeunes d’aujourd’hui prendront alors de plein fouet la hausse des températures. Par ailleurs, cette méthode ne répond pas à l’acidification des océans, à l’élévation du niveau de la mer…
En plus de 20 ans de participation à la Cop, voyez-vous un peu de positif?
Il y a 20 ans, les négociateurs avaient davantage de doutes, d’interrogations sur le réchauffement, ses impacts potentiels sur le futur... C’est nettement moins le cas aujourd’hui. Le diagnostic du Giec est clair, ils sont au courant.
Vous parliez de l’importance de l’échelon local. En Côte d’Azur, quelles mesures vous semblent essentielles?
Le tourisme doit être repensé: allonger la saison, encourager les gens à venir en train... Cela veut dire investir dans le ferroviaire.
"Il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050"
L’encouragement débridé à l’utilisation de l’avion pose question. Soyons clairs: je suis pour la taxation du kérosène. Car il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050.
L’énergie solaire doit aussi être plus agressive ici. Beaucoup de retard a été pris alors qu’il y a un potentiel énorme!
En France, quels exemples d’actions efficaces à engager rapidement?
Je regrette que des mesures simples proposées par la Convention citoyenne pour le climat n’aient pas été suivies.
"Nos émissions sont aussi très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV"
Limiter la vitesse à 110 km/h sur autoroute a un vrai impact (et diminue aussi la consommation de carburants). Nos émissions sont également très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV.
*Pour aller plus loin: Jean Jouzel - Climat: l’inlassable pionnier - Entretiens, éd. Ouest France.
"Complètement anachronique" Pour Jean-Christophe Picard, conseiller municipal d’opposition Europe Ecologie-Les Vert à la mairie de Nice, "c’est une candidature de l’ancien monde qui va impacter l’environnement et qui entraînerait un énorme gaspillage d’argent public. C’est un projet complètement anachronique. Les retombées économiques seront limitées dans le temps alors que l’impact sur l’environnement sera durable. Par ailleurs, quand on est autant endettés, on ne peut plus se permettre ce genre de caprice. Cette candidature n’est pas très crédible, c’est juste un coup de publicité. Ça n’a pas beaucoup de chance d’aboutir".
"C’est que de l’affichage"
"Sur un secteur aussi vaste [les deux régions Sud et Auvergne Rhône-Alpes], il va falloir des moyens de transport pour aller d’un point à un autre. Il faut 7 heures de route pour aller d’Albertville à Nice. Les vols Nice-Grenoble vont donc se multiplier, prédit Juliette Chesnel-Le Roux, cheffe de file de l’opposition écologiste à Nice et signataire de la tribune No Jo. Les moyens d’hébergement ne sont pas suffisants, ça veut dire qu’il va y avoir de nouvelles constructions. Et le dépôt de cette candidature n’est pas sans impact financier quand on sait que pour monter le dossier en 2008 pour postuler pour les JO d’été 2018, 500.000 euros avaient été dépensés. Or on sait que c’est Stockholm qui va gagner. C’est que de l’affichage".
"Complètement délirant"
"Le sport d’hiver c’était génial, mais il faut passer à autre chose, inventer une autre économie. La température continue d’augmenter, le dérèglement climatique se poursuit. Aller investir dans des stations de sports d’hiver me paraît délirant, s’alarme Dominique Allemand, président de l’association La Montagne qui donne en Vie, hébergée à Beuil, qui fait partie du collectif No Jo. Construire une patinoire olympique à Nice va coûter très cher, notamment en entretien, alors même qu’on se rend compte qu’il va falloir beaucoup d’argent pour lutter contre les effets du dérèglement climatique et être plus résilients. On l’a vu avec les tempêtes Alex et Aline".
"C’est nous qui paierons les conséquences"
"On n’est pas contre tout, rassure Jeannine Blondel, vice-présidente de France Nature Environnement 06. S’il y a de la neige comme autrefois, aucun problème. Mais si on a une recrudescence des périodes de sécheresse, qu’on manque d’eau et qu’on garde cette eau pour faire de la neige artificielle, c’est sûr qu’on va mettre des freins. Les capacités des vols vont doubler alors que l’aéroport de Nice s’enfonce. Et la patinoire dans la Plaine du Var? On va la construire sur des terres cultivables et on donnera à manger aux gens du béton? Je comprends que les gens aient besoin de se distraire et qu’un événement comme celui-là, ça fait bouillir la marmite. Mais les conséquences, c’est nous, les gens du pays, qui les paierons".
Ou pas. Du moment que les nobles peuvent se gaver, c’est tout ce qui compte : (source)
Et voici la réaction de Geoffrey Dornes, que je partage : Je baisse, j’éteins, je décale. Et je lève le pied. https://jaffiche.fr/je-baisse-jeteins-je-decale-et-je-leve-le-pied-1933
Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.
Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.
Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.
Bilan carbone des avions ? Mais osef !
Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !
Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.
Avec ces gestes, on n’arrivera à rien. Non, être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries. Et pas dans cent ans, non, on aurait dû l’être y a 30 ans environ.
À titre d’exemple, pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison, et on bat non seulement tous les records sur ces deux métriques, mais on bat aussi le record du nombre de records battus ! Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ? Nah.
À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition Spéciale Climat tellement il sera gros !
Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète. Faites-le votre porte-feuille (on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps).
Et si on vous demande : mentez.
Mentez aux autres, personne n’ira vérifier.
Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.
Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
Mais je crois c’est interdit.
Too bad.
Du coup c’est comme je dis : une cause perdue
Des milliards de litres d’eau potable sont perdus chaque année entre la quantité produite dans les unités de production et celle qui arrive au robinet des usagers, en raison des fuites dans les canalisations. A l’heure du réchauffement climatique, ce gaspillage est scandaleux. C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir milite pour un véritable plan de rénovation des réseaux.
CE QUE NOUS SAVONS
Avant même d’arriver dans nos robinets, en moyenne 1 litre d’eau sur 5 s’est déjà volatilisé. Au niveau national, cela correspond à 1 milliard de m3 d’eau de perdus.
Sachant qu’un Français utilise en moyenne quotidiennement 148 litres d’eau potable par jour, cette eau perdue représente la consommation annuelle de 18,5 millions d’habitants, soit celle cumulée des agglomérations de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice.
Le niveau de pertes est encore plus élevé dans les petites communes. 18 % des collectivités en France perdent près d’un litre sur deux, 45,4 % d’eau précisément.
Pour les départements les moins bien classés, la proportion d’eau potable perdue en moyenne peut atteindre ou dépasser 1 litre sur 3, 38 % par exemple à la Réunion, 34 % dans les Alpes de Haute Provence, 29 % dans l’Yonne....
Ces fuites considérables sont à imputer à la vétusté des réseaux de canalisations.
Un sous-investissement historique
Notre réseau est vieillissant et, chaque année, nous ne remplaçons que 0,67% du parc. Sans un investissement bien plus massif, il faudrait 150 ans pour le renouveler entièrement. Or, les récentes annonces d’Emmanuel Macron sont une goutte d’eau : 180 millions d'euros d’aide par an alors qu’il en faudrait entre 2,5 et 3 milliards !
Méconnaissance de l’état du réseau
Depuis la loi Grenelle 2 (2012) les collectivités ont l’obligation de publier leurs données sur les niveaux de fuite et de remplacement de leurs canalisations d’eau potable. Or, près d’une commune sur 2 ne remplit pas ces obligations, souvent par manque de moyens. Cette méconnaissance est à l’origine d’un gaspillage monumental.
Le scandale écologique se double d'une gabegie financière de plusieurs milliards d'euros supportée directement par les consommateurs, via leurs factures d’eau et redevances.
Nous, consommateurs, payons cette eau dans nos factures ! Et l’addition est salée : plus de 4 milliards d’euros payés par les Français pour ces fuites.
Les usagers domestiques continuent de payer au budget des agences de l’eau entre 51 % et 67% des redevances liées au prélèvement d’eau dans le milieu, alors que leur consommation nette ne représente que 24 % de l’eau produite. L’agriculture paie entre 2% et 15% pour une consommation annuelle de 48 % en moyenne (pas moins de 80 % en été). Il faut noter que non seulement, l'agriculture intensive est aujourd’hui en France le secteur le plus gros consommateur d’eau mais ce secteur est aussi l’un des plus gros pollueurs de cette ressource (utilisation massive de pesticides…)
Campagne #LaFuiteEnAvant
A l’heure du réchauffement climatique et de la raréfaction de la ressource « eau »,
L’UFC-Que Choisir se mobilise pour dénoncer et lutter contre ce scandale écologique et économique.
L’objectif est double :
-
Alerter les consommateurs sur cette gabegie
-
Faire pression sur les pouvoirs publics pour un véritable plan de renouvellement des réseaux (budget, aides techniques, solidarité envers les plus petites communes, etc.)
Pour répondre à ces objectifs, l’UFC-Que Choisir a décidé de lancer une campagne nationale, avec l'appui de son réseau d’associations locales.
A l’instar de Georges Perrec dans son livre “la disparition”, l’UFC-Que Choisir a choisi de faire disparaitre les lettres “O”, “AU” et “EAU des panneaux d’entrée des communes afin de sensibiliser les habitants et les élus aux fuites d’eau potable en France et dénoncer le gaspillage que cela entraine.
Le bonus réparation, lancé par le Gouvernement dans le courant du mois de décembre 2022, va connaître une multiplication par 2 à la date du 1er juillet 2023 de manière à engager de plus en plus de consommateurs sur la voie de la durabilité concernant leurs appareils électroniques.
Cette mesure n’est pas isolée, puisque le nombre de détaillants agrées par le Gouvernement pour procéder aux réparations va lui aussi être révisé à la hausse comme intégrer de nouveaux postes de réparation et vise à limiter le nombre de mobiles achetés neufs en favorisant le recours à l’économie circulaire.
A date d’aujourd’hui, l’aide, fixée à 15 €, n’a pas eu de vif succès, car seulement 20 000 clients ont souhaité y avoir recours, ce qui représente une enveloppe de 500 000 € distribuée pour les soutenir dans le cadre de la réparation de leur matériel, alors que le Gouvernement tablait plutôt sur une ligne budgétaire globale de 62 millions d’euros.
Le montant pourrait d’ici quelques semaines passer à 90 € en fonction du matériel pris en charge :
30 € pour un aspirateur, une perceuse ou une trottinette électrique ;
50 € pour du matériel ménager plus important comme un lave-linge, une tablette, ou bien encore un smartphone ;
60 € pour une télévision ;
90 € pour un ordinateur portable.