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Le Point compare son dernier roman, Boix-aux-Renards, au thriller d’Arte Les Papillons noirs. Il n’a ni lu la chronique ni vu la série mais est content de l’entendre. Télérama fait figurer son deuxième roman, Versus (2008), dans les 100 meilleurs titres qui composeraient une polarothèque idéale.
Le noir, l’ombre, la lumière, il en a fait sa matière de romancier. "Cette veine-là, sombre, est assez naturelle chez moi. Ce n’est pas franchement du polar, les libraires sont toujours embêtés pour me ranger. J’aime les livres qui sortent de l’ordinaire. Dans le polar, il y a deux écoles: une réaliste, qui montre des faits, presque journalistique, et une plus psychologique, où l’on peut aller vers quelque chose de plus stylisé, de plus métaphorique, je suis clairement plus là-dedans. Je rends le récit un peu abstrait, ça me permet d’utiliser des archétypes, des symboles, des jalons, pour permettre au lecteur de s’identifier à des thèmes."
Dans Bois-aux-Renards, un neuvième roman très noir, qui s’ouvre sur un accident de voiture mystérieux et se ferme sur une chasse à l’homme sanglante, Antoine Chainas creuse un sillon presque fantastique. Baladant son lecteur entre haut-le-cœur et poésie, descriptions à la limite du soutenable et envolées bucoliques. Imaginant un territoire qui piégerait ses visiteurs comme un triangle des Bermudes pour les amener à se révéler.
Plus ou moins la Roya
"Les lieux, c’est plus ou moins la vallée de la Roya, que je fréquentais plus jeune, qui me les a inspirés. Il y a une trentaine d’années, j’y avais rencontré des communautés qui passaient de hameau en hameau, il y avait une grande liberté que j’ai essayé de retrouver ici", raconte le romancier. Une Roya nettement moins accueillante que la vraie cela dit, une fois transformée par le cerveau fertile de Chainas. Au milieu de renards aux yeux perçants, choyés ou traqués, on croise un couple de tueurs en série, une communauté de chasseurs quasi sectaires, une fillette marginale, une chercheuse moitié chamane…
"Ils sont tous dans une entreprise de libération. De l’aliénation moderne avec le couple de tueurs, la fillette s’émancipe de son histoire, les chasseurs veulent s’affranchir de la société mais sont prisonniers de contingences sociales, sont soumis aux mêmes intrigues de pouvoir qu’ailleurs… Les gens qui se retrouvent là refusent le destin mais le bois, qui est une métaphore, un révélateur, va les emmener à découvrir et accepter quel est leur poste. Chacun va finir par l’accepter, soit en s’élevant, soit en tombant."
Jouant sur le conte et les légendes, truffant son récit de références mythologiques et botanistes, Antoine Chainas enchâsse les histoires, mélange les époques et s’amuse avec son lecteur. Le malmène aussi. Frôlant le malaise en versant dans la précision chirurgicale. "En France, on a un goût pour la littérature spirituelle, et dès qu’on introduit l’organique, qu’on évoque la décomposition par exemple, les lecteurs sont mal à l’aise, on n’a pas l’habitude. Pour moi, c’est naturel, c’est l’énergie, le changement perpétuel de la matière." On vous aura prévenus.
Vingt-quatre ans après le terrible épisode d'Izmit, qui avait fait 17.480 morts et 23.781 blessés, le séisme, qui a dévasté et tué plus de 2.300 personnes en Turquie et en Syrie ce lundi matin, ravive les plaies. Et rappelle combien les risques sismiques ne sont jamais à écarter, pas même dans la ré
Le site, d’abord occupé par les Romains qui y plantèrent des oliviers et le baptisèrent Olivetum, devient très vite une cité romaine, escale des voyageurs et commerçants.
En effet, la voie Julia qui relie Rome à Arles traverse le territoire actuel du Cannet. On peut toujours en trouver un tronçon présent dans le Haut Cannet.
Vers l’an mille, le lieu commence à devenir une petite cité qui n’a qu’une seule idée: "Acquérir d’avance des droits à la clémence de Dieu, car la fin du monde est proche".
Aussi dans cet objectif, les édiles de la cité font donation d’une bonne partie de leur patrimoine, principalement des terres cultivables, aux églises et aux maisons religieuses.
C’est ainsi que le monastère de Lérins, fondé entre 400 et 410 sur l’île Lérina dans la baie de Cannes par le moine Honorat, entre en possession de nombreuses terres de ce qui deviendra Le Cannet.
C’est au XIIe siècle que ce lieu peu peuplé fut investi par les moines de l’abbaye de Lérins, alors propriétaire de Cannes. Ils vont y fonder un monastère, dépendance de l’hôpital des pauvres édifié à Cannes.
Peu à peu, des paysans vont se grouper autour du monastère pour cultiver les terres monacales. D’ailleurs, la plus ancienne mention officielle de la cité apparaît dans un acte du 19 janvier 1282 par lequel le sacriste-major de Lérins fait don à Olivier Isnard de Mougins d’une terre sise sur le lieu du Cannet.
Des Italiens pour peupler la cité
Au milieu du XIVe siècle, les habitants du lieu furent totalement décimés par la grande peste. Aussi au XVe siècle, afin de défricher et cultiver toutes leurs terres, les moines de Lérins font venir des familles provenant du val d’Oneille (aujourd’hui un quartier de la ville d’Imperia) en Italie.
En 1441, l’un des plus vieux documents connus de la ville mentionne que "l’abbaye de Lérins concède à Sylvestre Calvy des terres cultivables au Cannet".
À sa suite, cent quarante familles de colons surnommés les Figons se répartirent en onze hameaux, comme l’actuel quartier historique, où ce qui est aujourd’hui le square du Tivoli.
Certaines d’entre elles donneront leur nom aux quartiers de la ville, tels les Danys, les Ardisson, les Calvy et autres Escarasse, Gourrin, Apie....
Reste aussi dans le patrimoine cannetant, la Tour des Danys qui, construite entre le XIII et le XVIe siècle par les moines et les habitants en haut de la rue de Cannes, avait pour but de protéger l’entrée de la ville.
Le Cannet va lutter pour son indépendance
Dès 1730, Le Cannet se rebelle contre la tutelle de Cannes. Les conflits entre les deux communautés se multiplient générant de graves troubles.
Aussi, en 1773, lassés d’être sous la coupe des Cannois, les Cannetans émettent des revendications séparatistes. Ils réclament leur indépendance en adressant une requête au roi en ces termes: "Le terroir est fertile et étendu, arrosé par des eaux abondantes, couvert d’une prodigieuse quantité d’orangers qui, soigneusement cultivés par les propriétaires leur assurent un produit considérable (....)".
Le 9 août 1774, un arrêt du conseil royal stipule la séparation du Cannet et de sa ville tutrice. Mais Cannes ne voit pas d’un bon œil cette séparation qui diminue son importance.
Malgré intrigues et pétitions auprès des chefs de Province, rien n’y fera. Un second arrêt émis en décembre 1777, instaure le "vallon du Cannet" en "commune du Cannet". Il sera entériné et enregistré auprès du Parlement de Provence le 29 janvier 1777.
Sept cents mètres de piste cyclable bidirectionnelle sur la RD 192 que l’on connaît sous le nom de l’avenue Gaston de Fontmichel lien Google Maps. Les travaux ont été entamés en mars 2022, terminés en octobre, inaugurés ce jeudi. Depuis, les cyclistes se sont emparés de l’espace: ils sont 59 chaque jour (+11%), à l’emprunter.
Ce jeudi après-midi, pour marquer le coup, les élus (Charles-Ange Ginésy, président du conseil général, David Konopnicki, vice-président délégué au SMART Deal, Michèle Paganin, vice-présidente déléguée à la ruralité et aux politiques agricoles. Alexandra Martin, députée, etc., ndlr), des fonctionnaires et des habitants des résidences ont symboliquement emprunté le parcours à deux-roues. Entre le port Inland et le petit kiosque de la Siagne où avait été organisée l’inauguration. "Ces 700 mètres de pistes vont révolutionner l’avenue Gaston de Fontmichel qui, je pense que les habitants du secteur le confirmeront, étaient dans un état de dégradation déplorable et indignes d’une entrée de ville", a commenté le maire, Sébastien Leroy.
Les réseaux ont donc été entièrement revus (aux frais de l’Agglo: 650.000 euros), le département s’est chargé de la piste proprement dite (700.000 euros) et la Ville a pris en charge les 800 m² d’enrobés, 1.100 m² de trottoirs, 30 candélabres, 2 caméras de vidéoprotection, 300 m² d’espaces verts, une reprise du réseau pluvial sur 750 m² et 100 places de stationnement. (1 million d’euros).
D’autres tronçons à venir
Et ce n’est qu’une première a repris le maire de la commune: "Un second tronçon reliera celui-ci à la Canardière très prochainement. Et d’ici la fin de l’année un troisième pour relier la mer qui, elle, bénéficiera d’une piste cyclable côtière."
Sinon, c'est quoi le plan vélo?
L’enjeu majeur du Plan Vélo départemental est de développer et faciliter la pratique du vélo pour tous les usages et partout sur le territoire maralpin. Le plan a été adopté en 2021 dans le cadre de la politique GREEN Deal du département. Il comporte 2 grandes orientations pour 2028 : développer l’usage du vélo au quotidien et offrir aux Maralpins un réseau cyclable cohérent, sécurisé et confortable. Il implique 4 axes de développement complémentaires entre eux.
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Le développement des infrastructures cyclables.
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La promotion de l’usage du vélo dans les établissements scolaires et publics (des vélos à assistance électrique et des scooters électriques sont mis à la disposition de ses agents par le Département pour leurs déplacements professionnels).
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Le développement de l’accès au vélo auprès des "publics fragiles".
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L’accompagnement de l’offre sportive et touristique autour du vélo.
Avec plus de 235 kilomètres de pistes cyclables sécurisées et 1.800 kilomètres d’itinéraires cyclables, dont 29 boucles à vélo touristiques, les Alpes-Maritimes sont une terre propice à la pratique du vélo. Au cœur du Plan Mobilité du Département, le Plan Vélo 2022-2028, doté de 62 M€, permettra ainsi d’offrir aux Maralpins 84 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires pour atteindre 320 kilomètres d’ici 2028.
Le Département des Alpes-Maritimes offre jusqu'à 5.000 euros pour l'achat d'une voiture électrique. Pour en bénéficier, rendez-vous sur www.greendeal06.fr. Une plateforme téléphonique existe également au 0800.037.016 (service et appel gratuits. Du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 13h30 à 17h).
Le montant du chèque est défini en fonction de votre quotient familial :
- Un couple avec enfant dont le quotient familial est de 25.000 euros peut prétendre à 5.000 euros de subvention.
- Un couple avec enfant dont le quotient familial est de 50.000 euros recevra 4.000 euros.
1# Protéger l’environnement de l’arbre
"Il faut prendre soin de l’environnement de l’arbre car c’est un être vivant qui va s’adapter continuellement, toute la vie, à son milieu, à savoir le vent, la pluviométrie, la qualité du sol…
Quand on a un arbre, dans un premier temps, il ne faut pas faire de travaux à proximité, dans son environnement, car cela peut le fragiliser.
Par exemple, en ajoutant de la terre autour, on ne s’en rend pas compte, mais on enterre davantage les racines et on entraîne une surélévation du sol ce qui, par conséquent, en cas de pluie, entraîne une moins bonne pénétration de l’eau vers les racines et fragilise l’arbre.
Par la suite, l’arbre risque de vivre sur ses réserves et petit à petit, de dépérir.
C’est un cercle vicieux qui se met en place: en devenant plus fragile, l’arbre va attirer des insectes. On a vu ce phénomène avec les scolytes, un insecte dont la larve va creuser des galeries sous l’écorce et couper les vaisseaux conducteurs. L’arbre ne pourra plus absorber d’eau et donc se dessèche."
2# Eviter d’occasionner des plaies sur l’arbre
Egalement, il faut éviter d’occasionner des plaies sur le tronc. En occasionnant un choc, on enlève les couches protectrices qui peuvent favoriser l’installation de champignons.
On voit souvent des propriétaires qui réalisent des tailles très sévères, c’est-à-dire, sur de gros diamètres, sur des surfaces importantes. Cela entame les réserves de l’arbre. Car il faut bien comprendre que l’arbre met des réserves partout dans ses branches, son tronc… Si on en coupe une grande partie, cela entraîne un déstockage de ses réserves.
Des tailles sévères risquent également de favoriser l’installation de champignons.
Normalement, il faut comprendre que l’arbre gère très bien son développement tout seul. L’idée est donc d’intervenir plutôt sur de petits diamètres de branche si on souhaite le tailler. Bien entendu, s’il y a eu des dégradations importantes et que cela peut mettre en péril notamment les personnes qui habitent à proximité, alors il faut agir.
3# Créer un environnement favorable à son développement
Bien choisir où l'on va planter son arbre, c’est important. Si on le plante trop près de sa maison, par exemple, et qu’avec la croissance les branches viennent frotter les murs, cela risque d’occasionner une gêne.
Quelle envergure mon arbre fera-t-il? Quelle hauteur va-t-il avoir à l’âge adulte? Ce sont des questions qu’il faut se poser au moment de planter.
Pour ce qui est de l’entretien quotidien, on peut aussi faire des choses simples pour, par exemple, conserver l’humidité à son pied, on peut entourer le tronc de mulch, une sorte de "paillage".
4# Surveiller la santé de ses arbres
Pour voir si son arbre est en bonne santé, il faut le regarder régulièrement.
Un feuillage qui change de couleur ou se flétrit, un soulèvement du sol autour de l’arbre, la présence de fissures sont autant de petits changements qui doivent alerter.
Des cavités, par exemple, peuvent être le signe de la présence de champignons.
Parfois, certains changements sont le signe de l’adaptation de l’arbre à son environnement. Mais d’autres fois, ils peuvent révéler un problème plus important et seul un œil averti saura poser le bon diagnostic.
5# Réaliser un état des lieux
Si on a un arbre avec un feuillage qui se dessèche, par exemple, il faut en trouver la cause.
Récemment, nous avons eu le cas d’un pin qui était complètement desséché. Après un diagnostic, nous nous sommes rendus compte qu’il avait concentré tout son système racinaire vers un point où s’était tenue, pendant très longtemps, une fuite d’eau. En faisant réparer cette fuite, les propriétaires ont coupé l’arbre, sans le vouloir, de sa principale source d’eau.
Si une personne achète un terrain avec beaucoup d’arbres, il vaut mieux faire un état des lieux pour être sûr qu’il n’y a pas de soucis.
Il faut en effet savoir que le propriétaire ou le gestionnaire sont responsables de leurs arbres et des dégâts qu’ils pourraient occasionner."
Contact
Arbre Conseil(r) est une prestation de l’ONF Vegetis, filiale de l’ONF, qui propose un accompagnement pour évaluer la santé des arbres et accompagner leurs propriétaires ou gestionnaires.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter leur site ici.
L’un est sapeur-pompier, l’autre cardiologue. Le cœur de leur métier, c’est sauver des vies. Et tous deux militent sans relâche et depuis des années pour combattre une réalité dramatique: chaque année, des milliers de personnes victimes d’un arrêt cardiaque meurent, faute de gestes ou d’actions adaptées.
"Parmi les 15.000 à 20.000 décès pour ce motif dénombrés chaque année en France, beaucoup sont imputables à l’absence d’intervention ou à des actions inappropriées de la part des premiers témoins", martèle le commandant Philippe Cecconi, infirmier anesthésiste sapeur-pompier.
"Moins de 4% des Français victimes d’un arrêt cardiaque sont aujourd’hui ‘‘ressuscités’’, contre 35 à 45% dans d’autres pays, en grande partie grâce à l’intervention efficace de témoins", complète le Dr Claude Mariottini, cardiologue à l’Institut Arnault-Tzank de Saint-Laurent-du-Var et président de l’association 20.000 vies.
Une fois encore, ils appellent les citoyens à se mobiliser en s’inscrivant sur l’une ou l’autre des applications capables de sauver des vies, à commencer par Staying Alive.
Pourquoi est-ce aussi essentiel de s’inscrire sur ce type d’appli?
Grâce à l’application, on a accès à une carte des défibrillateurs les plus proches, mais on permet aussi aux services d’urgence de déclencher les sauveteurs de proximité, "les bons samaritains" en cas d’arrêts cardiaques. Or, dans les faits, il n’y a pas assez de personnes qui s’inscrivent sur les applications qui permettent de sauver des vies ou passent à l’acte.
Pourtant, le délai d’intervention est crucial dans ces situations
Absolument. Les services de secours arrivent sur les lieux en moyenne 7 minutes plus tard, mais il est fréquent, notamment lorsque l’accident s’est produit dans un lieu très éloigné, que ce delta temps soit beaucoup plus important.
Il est alors trop tard?
Généralement, on dit qu’au-delà de 4 à 5 minutes d’arrêt du cœur, si on ne fait rien, les lésions cérébrales sont irréversibles; on a donc un délai très court pour réaliser les premiers gestes et/ou poser un défibrillateur. Et il faut savoir que, statistiquement, dans 70% des cas de mort subite, il y a un ou des témoins.
Un témoin doit-il s’empêcher d’intervenir si le délai de 5 minutes est dépassé?
Non, dans la mesure où il peut se produire des faits étonnants; il arrive ainsi que des personnes, dont le cœur a été à l’arrêt pendant un temps assez long, reviennent très vite à la vie quand on les masse. À l’opposé, malheureusement, certaines, même massées précocement, ont des séquelles au niveau cérébral.
Vous vous êtes beaucoup mobilisés pour augmenter le parc de défibrillateurs. Quelle est la situation aujourd’hui?
Il y a de plus en plus de défibrillateurs dans les lieux publics. La nouvelle urgence, c’est qu’il y en ait davantage à proximité des domiciles, en particulier dans toutes les copropriétés.
Pourquoi est-ce si important?
La majorité des morts subites se produisent au domicile. Si dans la cage d’escalier, à côté de l’extincteur, se trouve un défibrillateur, un proche, un voisin, peut intervenir en moins de 5 minutes.
Un message en conclusion?
Il n’y a pas assez de passages à l’acte des témoins, pas assez de personnes formées et inscrites sur les plateformes de citoyens sauveteurs; il faut qu’on incite le public à le faire, pour que lorsque les secours déclenchent un appel à agir, ils aient du répondant. Aujourd’hui, quand les sapeurs-pompiers déclenchent ce type d’appel, au mieux, obtiennent-ils une, deux ou trois réponses.
Et il faut rappeler ces chiffres terribles; en cas de gestes inadaptés, de non-recours à un défibrillateur dans les premières minutes, le taux de survie est de 3%. Avec pour ces 3%, un risque majeur de séquelles neurologiques très graves. Par contre, si on fait ce qu’il faut, ce taux de survie grimpe à 30, 40% voire au-delà. C’est énorme. En France, l’hôpital, les pompiers viennent à votre chevet vous soigner. Mais à condition qu’ils y aient des personnes à proximité. Sinon, on ne sert à rien.
Pour devenir Bon Samaritain, vous devez simplement télécharger l’application Staying Alive, disponible sur Google Play (Android) et l’App Store (iOS), et vous inscrire.
ChatGPT est un robot en ligne capable de rédiger dissertations, exposés, ou même mémoires. Apparemment, il réussirait mieux que certains étudiants.
Et si c’était vrai? Pour le savoir, j’ai testé ses services.
Étape 1: se connecter sur le site
Je me connecte sur le site assez facilement, il suffit de cliquer sur le lien https://chat.openai.com puis de créer son compte 100% gratuitement. J’indique mon adresse mail qui est ensuite vérifiée en quelques secondes puis mon numéro de téléphone. J’ai trouvé ça étrange de devoir communiquer mes données personnelles.. L'adresse mail à la rigueur… mais mon numéro de téléphone pourquoi faire?
Pour en savoir plus, je jette un œil à la politique de confidentialité et de respect à la vie privée renseignée sur le site. Le groupe OpenAI fait savoir clairement dans sa charte personnelle ses intentions: "Si vous communiquez avec nous, nous pouvons recueillir votre nom, vos coordonnées et le contenu des messages que vous envoyez." En matière de confidentialité, on repassera.
Mais pour pouvoir utiliser le robot, je n’ai pas d’autre choix que de communiquer mes données personnelles. Ça y est! J’ai accès au lien qui me dirige vers une page de discussion.
Je soumets au robot mon sujet d'économie
Je commence par lire les informations renseignées sur la page d’accueil, pour pouvoir utiliser ChatGPT au mieux.
Une première partie liste des exemples de questions qu’on pourrait poser au robot. Des plus simples aux plus complexes: "Donne des idées créatives pour un anniversaire d’un enfant de 10 ans"; ou sujet plus sérieux: "Explique ce qu’est l’informatique quantique avec des termes simples."
Cette page d'accueil détaille aussi ses compétences: ChatGPT peut, par exemple, "se souvenir de ce que l'utilisateur a dit précédemment dans la conversation", "décliner des demandes inappropriées", etc.
Néanmoins, il a également ses limites. Des "informations incorrectes ou incomplètes" peuvent être générées occasionnellement.
Je me lance. Je donne mes consignes précises: mon sujet et mon volume de texte.
Dans la barre de discussion, je tape: "Écris une dissertation de terminale de deux pages et répond à la question: Quelle est la place de l'Union européenne dans l'économie globale?"
Puis j'attends.
Devoir rendu en… moins de 2 minutes
Le texte s'affiche sur mon écran. Je me plonge dans la rédaction concoctée par le robot. Attentive, je suis à l'affût de fautes d’orthographe, ou d’erreurs de syntaxe. La rapidité à laquelle le chatbot rédige cette dissertation est époustouflante. En un rien de temps, il articule les paragraphes de façon cohérente et pertinente. Et hop! En moins de deux minutes chrono, mon devoir d’économie est prêt.
Déjà, l’entrée en matière me semble être prometteuse: "L’Union européenne (UE) joue un rôle majeur dans l'économie mondiale, grâce à son marché unique et à sa large base économique. En effet, l'UE est l'une des économies les plus développées au monde, et elle est considérée comme l'une des plus grandes puissances économiques. Tout d’abord, l’UE dispose d’un marché unique qui permet aux entreprises de la zone due vendre librement leurs produits dans l’ensemble de l’Union."
C’est généralement ce qu’on demande en terminale pour une introduction: une accroche qui plonge dans le vif du sujet et une définition des mots clés.
Pour les nuls en économie, utiliser cette IA apparaît comme une aubaine. Mais je sollicite tout de même l’avis d’un professionnel, un professeur niçois d’économie, pour évaluer la dissertation.
Verdict d'un professeur d'économie
Son évaluation est plutôt positive. Pour lui, "hormis une erreur factuelle (Les entreprises de l’UE peuvent accéder à un marché de 447 millions de consommateurs, sans être confrontées à des barrières commerciales depuis la sortie du Royaume-Uni. Alors que ChatGPT a écrit: "plus de 500 millions de consommateurs") , je n'ai pas relevé d'erreurs manifestes."
ChatGPT serait-il donc imprécis?
Pas vraiment, c'est simplement parce que la base de données qui alimente ChatGPT n'est pas réactualisée depuis fin 2021. Une information à prendre en compte quand on fait travailler cette IA.
Dans son évaluation du devoir d'économie signé ChatGPT, le professeur poursuit: "Sur le fond, cet article ressemble plus à une "communication" qui aurait pu être proposée par les services de l'Union Européenne qu'à une analyse scientifique rigoureuse et "neutre". Mais, une fois de plus, il n'y a pas d'erreurs juridiques ou économiques."
Cette expérience a clairement montré la puissance et l’efficacité de ce robot numérique. Ce qui fait sa force, c'est le fait d'évoluer à chaque seconde en apprenant sans cesse de ses erreurs, et grâce aux questions des utilisateurs. Ainsi, elle sera toujours plus performante. Espérons tout de même, ne pas créer une nouvelle Tay. Cette intelligence artificielle créée par Microsoft avait été nourrie en 2016 par les propos racistes et haineux des internautes et par conséquent mise urgemment hors ligne. Tout dépend en réalité de la façon dont on l'utilise.
Un appauvrissement des connaissances
Pour ma part, en utilisant ChatGPT, je n'ai pas approfondi mes connaissances sur l'Union Européenne, puisque je n'ai effectué aucune recherche. Et je n'ai pas fait travailler mes méninges.
En revanche, je pense que si on l'utilise intelligemment en exerçant son esprit critique, en prenant soin de vérifier les données, de restructurer le texte, ça permet rester actif dans le processus d'apprentissage, et de livrer une dissertation plus personnelle.
A vos risques et périls
Face au nouvel outil de plus en plus utilisé par leurs élèves, les professeurs se font plus vigilants. Ainsi, par exemple à l'université de Lyon, un enseignant a constaté que plusieurs copies avait les mêmes erreurs (même syntaxe et mêmes arguments). Interrogés, les élèves ont avoué avoir utilisé ChatGPT pour rédiger leur devoir.
S'il n'a pas sanctionné les élèves, qu'en sera-t-il avec la montée en puissance de l'utilisation de ce robot par les étudiants ? Alors, si vous utilisez ChatGPT soyez conscients des risques.
On entend souvent parler les "anciens" de neiges profondes, de froid glacial ou de tempête dévastatrice... Et en ce qui concerne le mois de février 1956, ils sont nombreux à se remémorer cet hiver-là... "On n’a jamais vu ça! ", ou "il n’y a plus de saisons!", pouvait-on entendre alors. En effet, l’année 1956 a marqué les mémoires et, dans une certaine mesure, les paysages. Un épisode de froid exceptionnel s’est abattu sur la Provence durant tout le mois de février.
Vagues de froid soudaines
Durant cet hiver mémorable, on enregistre les températures les plus basses du siècle. Début février, et après un mois de janvier plutôt doux, un froid sibérien s’étend sur la France. Le Sud-Est change de physionomie. Ce sont trois vagues de froid successives qui ont touché la région, accompagnées d’abondantes chutes de neige et d’un vent violent et glacial. La première vague est arrivée le 2 février, avec un mistral qui souffle à 180km/h. La deuxième vague est arrivée dans la nuit du 9 au 10 janvier, accompagnée, elle aussi, de vents violents. La troisième vague touche la région le 19 février, après quelques jours de léger redoux. Avec elle, tombe encore une épaisse couche de neige.
Le 24 février, plusieurs centaines de localités sont encore isolées, notamment Draguignan, la préfecture du Var, et la presqu’île de Saint-Tropez, dont les villages sont ravitaillés par hélicoptères. Les rivières charrient des glaçons, les ports, dont ceux de Saint-Raphaël et Saint-Tropez, sont couverts de glace, tout comme l’étang de Fontmerle à Mougins. Phénomène unique, la mer, plus chaude que l’atmosphère ambiante, se met à "fumer". Tout prend un aspect irréel et la vie paraît tourner au ralenti. Au total dans la région, on comptabilisa vingt-cinq à vingt-huit jours de gel au cours de ce mois exceptionnel. La neige n’est pas en reste, avec de fréquentes chutes de plus de dix centimètres.
De graves conséquences
Dès le 9 février, voies ferrées et routes sont coupées, y compris la RN7. Des milliers de véhicules automobiles se retrouvent bloqués, sans compter les accidents et les toits effondrés. Les conséquences sur l’économie sont énormes.
Les cultures sont anéanties. Qu’il s’agisse de l’horticulture, la viticulture ou l’oléiculture dont vit alors la Provence. Les serres n’ont pas résisté au poids de la neige. Les maraîchers ont tout perdu. Même sur la côte, les mimosas et arbres fruitiers n’ont pas supporté les températures polaires. Des oliviers centenaires succombent, fendus par le gel. "Le bois hurlait", se rappellent les anciens. "De mémoire d’homme, on a rarement vu les oliviers geler en régions méditerranéennes. Pourtant, autour de nous, on entendait la plainte des oliviers qui agonisaient. En novembre et en décembre, il avait fait très doux. On était en manches de chemise dans les champs. Et puis c’est arrivé d’un coup, le 2 février. Le matin même, je me rappelle, on était encore bras nus. Mais dans l’après-midi, le froid est arrivé brusquement... La température a chuté très vite. Durant la nuit, il a fait jusqu’à moins 20°... Le plus surprenant, c’est que nous entendions les oliviers qui éclataient dehors. Ils étaient gorgés de sève à cause de l’hiver très doux qu’on avait eu jusque-là... C’était extraordinaire. On était dans la maison et les oliviers mourraient dehors, dans de grands craquements, comme ça, dans la nuit... Dans les jours qui ont suivi, il a fallu tous les couper... La plupart avaient plusieurs centaines d’années..."
L’arbre supporte habituellement un froid sec et de courte durée, mais pas celui, humide et de longue durée, de ce mois de février. La plupart des oliviers – aux alentours de cinq millions dans la région – devront être coupés. Beaucoup seront abandonnés.
Ce froid de 1956 accélère le déclin de l’oléiculture, commencée un siècle plus tôt, et l’abandon des terrasses sur lesquelles se trouvaient souvent les oliviers. Le ministère de l’Agriculture va offrir des primes à l’arrachage des oliviers dont quatre millions ont été détruits.
En contrepartie, on va planter de la vigne, dont le rendement est plus rapide. On faisait déjà du vin en Provence, bien sûr, mais essentiellement pour la consommation familiale. Dès lors, une nouvelle économie se développe.
Les paysages se métamorphosent et un autre système économique et social se dessine.
Dans les Alpes-Maritimes, c’est le mimosa, importante source économique, qui a souffert. Partout où les espèces se multipliaient, la totalité des feuillages a été roussie et les écorces ont éclaté. Les citronniers ont également été très atteints, même si dans la région de Menton, certains semblent avoir échappé aux effets de la gelée. Pour les mandariniers et les orangers de Nice et Cannes, les dégâts ont été plus sérieux et de nombreux arbres sont morts. De fait, pour certains producteurs, la perte a été lourde. De Menton au cap Ferrat, les jardins d’agréments des villas touristiques ont également été dévastés. À Antibes, les roses et les œillets ont également gelé, plongeant les producteurs dans le désespoir.
Le tableau s’assombrit lorsque quelques jours après la vague de froid, apparurent dans leur triste évidence les transformations imposées à certains aspects les plus séduisants et fructueux des paysages méditerranéens.
Entraide et système D
Face à cette situation dramatique, les moyens mis en œuvre paraissent dérisoires. Mais heureusement, l’entraide fonctionne. Tout comme la débrouille. Dans le Var, quelques chasse-neige et une dizaine de bulldozers, tentent de dégager les routes, mais les Ponts et Chaussées ne peuvent répondre à la demande, malgré la mobilisation de quelque sept-cents personnes. Grimaud, coupé du monde, est ravitaillé par des sauveteurs à skis et à dos d’âne. Tandis qu’à Saint-Tropez, isolé par un mètre de neige, et où les mouettes gèlent en vol, ce seront des hélicoptères. À Saint-Martin de Pallières, le village se rassemble pour dégager la neige sur les routes. Pour se nourrir, on vide les placards de leurs réserves, abondantes à cette époque à la campagne. On broie châtaignes et pois chiches pour faire du pain. Les glands torréfiés remplacent le café. Pour se chauffer quand le charbon vient à manquer, on brûle les meubles. Le dégel ne commencera que le 26 février. Il faudra plusieurs semaines pour réparer les dégâts. Certains se révéleront plus tard, ainsi la destruction des pins maritimes dans les Maures et l’Estérel, tués par une cochenille dont le prédateur naturel – une coccinelle – n’avait pas résisté au froid. Ainsi, février 1956 est devenu le mois le plus froid du XXe siècle. Pourtant, on a survécu... Et on notera, neuf mois plus tard, une nette augmentation des naissances.
Source: Observations générales sur la gelée de février 1956 dans les départements du Var et des Alpes-Maritimes par Alfred Dugelay (Hal - archives ouvertes).
Une modification du paysage méditerranéen
Malgré son climat réputé privilégié, la région n’a pas échappé aux funestes effets de la vague de froid de février 1956. Les abaissements sensibles de température ont largement porté atteinte à sa parure végétale. La flore indigène se caractérise par la prépondérance d’espèces à feuilles persistantes verdoyantes qui confèrent au paysage une douceur de printemps permanente. Or, par endroits et dès les premières atteintes du froid, le roussissement des feuillages, bientôt suivi de leur chute, a modifié cet aspect.
Couverts de neige, palmiers, mimosas alors en fleurs, orangers, citronniers chargés de fruits, offrirent le spectacle d’un rare et éphémère contraste de couleurs. Mais les conséquences du froid se mesurèrent lorsque, peu de jours après, il n’en restait qu’une vision affligeante de feuilles, fleurs ou fruits, gelés et roussis pendants des branches. De plus, les chutes de neige persistantes ont ajouté leurs effets à ceux de la gelée, les amplifiant parfois.
À des degrés variables, eucalyptus, faux poivriers, lauriers roses et tant d’autres espèces arborescentes qui y avaient acquis droit de cité, subirent aussi des dégâts.
Au final, sur les deux départements, on peut dire que les températures qui ont atteint une côte exceptionnelle pendant le mois de février 1956, ont modifié à jamais la physionomie du paysage méditerranéen.
Quel est l’impact environnemental et social du gel douche que vous utilisez? De votre crème de jour? Ou de vos compléments alimentaires? Continueriez-vous à les acheter s’ils étaient nocifs pour la biodiversité? Si leur bilan carbone était catastrophique?
Autant de questions que se sont posés les Laboratoires pharmaceutiques et dermocosmétiques Pierre Fabre [propriétaires des marques Avène, Aderma, Klorane, Naturactive…, ndrl] et qui ont décidé de développer en interne un outil, le Green Impact Index, mesurant l’impact socio-environnemental de leurs produits. Semblable au Nutriscore pour les produits alimentaires, il comporte vingt critères – quatorze environnementaux et six sociétaux – qui analysent aussi bien la formule du produit, sa fabrication que son emballage, sa distribution et fin de vie… La génération 1 du Green Impact Index a été lancée en juin 2021 et s’applique à plus de 2.700 produits commercialisés en France et à l’international.
Consortium
Pour aller plus loin, vingt-cinq acteurs représentant plus de mille entreprises, plusieurs bureaux d’études et une structure académique se sont réunis au sein d’un consortium. Au nombre desquels le laboratoire de Carros Arkopharma spécialisé dans la phytothérapie, les médicaments naturels et les compléments alimentaires.
"Nous avons toujours été dans le végétal et la naturalité et avons été l’un des premiers à faire du bio, explique Aurélie Guyoux, directrice R&D chez Arkopharma qui pilote le projet. Mais pour nous qui proposons différentes variétés de produits (compléments alimentaires, cosmétiques, dispositifs médicaux, médicaments…) répondant à différentes réglementations, il nous fallait regrouper la manière dont on évalue nos impacts environnementaux et sociaux.On a donc décidé d’être proactifs en participant à ce collectif."
Pas évident pourtant quand on est des industriels et concurrents de s’unir pour développer une méthodologie commune. La directrice R&D n’y voit pas de problème. Au contraire. "L’aberration est d’y aller seul; dans le grand secteur de la santé familiale et du bien-être au sens large, on a les mêmes problématiques et valeurs. Au sein du collectif, nous sommes tous complémentaires et représentons toute la chaîne.Arkopharma apporte par exemple son expertise en compléments alimentaires, les autres dans les cosmétiques ou les parfums. On a également réussi à embarquer avec nous des fabricants de matières premières, des sociétés de test."
Éveiller les consciences
Le plus de ce Green Impact Index Consortium ? Cette collaboration se fait sous l’égide de l’Afnor Normalisation et dès la fin de ce 2e trimestre, l’Index revu et amélioré sera mis gratuitement à la disposition de toute entreprise – de la TPEau grand groupe international – soucieuse de mesurer, améliorer et afficher l’impact environnemental et social de ses produits.
Ce scoring, à terme, aidera à améliorer le produit final et diminuera notre empreinte globale. "Notre utopie est que 100% des industriels dans le monde prennent conscience de leurs impacts environnementaux et aient un plan d’amélioration continue", reprend Aurélie Guyoux. Et d’éveiller les consciences des consommateurs pour qu’ils achètent en toute transparence. Ces derniers font déjà face à une déferlante de labels et de normes différentes; c’est compliqué pour eux de s’y retrouver.
"Certains articles peuvent être clean et avoir un impact négatif sur l’environnement." Si les industriels ont parfois déjà revu leur formule, ce n’est pas toujours le cas des process de fabrication et des emballages. Parfois, il suffit de réduire les températures, d’acquérir un nouveau matériel… "Ce sont de petites choses mais mises bout à bout, elles modifient l’impact sur l’environnement", assure-t-elle.
Éviter le mur
Pour les laboratoires et autres marques, cette démarche n’est pas anodine; revoir leurs process est coûteux mais "la durabilité de nos innovations et de nos produits est chronométrée si, par exemple, on continue à fabriquer des monodoses en plastique. On voit le mur et on ne peut pas continuer à avancer dans sa direction."
Certes, un produit écoconçu est encore plus cher qu’un autre "normal mais la flambée des prix de la pétrochimie est plutôt une bonne nouvelle non pas pour notre porte-monnaie mais la planète, affirme Aurélie Guyoux. Si tous les industriels s’y mettent, certains matériaux alternatifs – comme les biomatériaux d’origine végétale – qui n’étaient pas compétitifs vont voir leur prix descendre." Et de citer le retour au vrac, la consigne du verre…
Et une fois la méthode rédigée en avril? "Il faudra ensuite la faire connaître et continuer à l’améliorer…" Pour le bien des consommateurs et de la planète.
Une valise satellite distribuée à Tende, Venanson et Valdeblore pour permettre de maintenir le réseau téléphonique en cas de nouvelle tempête.
C'est une petite valise qui pèse tout de même 70 kilos, distribuée par Orange à plusieurs communes de la Roya. Deux ans après la tempête Alex qui avait coupé du monde les communes de la Roya et privé de téléphone les habitants de Tende, voilà qui rassure le maire Jean-Pierre Vassalo.
"C'était le plus dur la coupure de téléphone. On ne pouvait pas téléphoner hors de la commune".
Avec cette valise, une bulle wifi pourra être créée en cas de nouvelle tempête autour de la mairie. Ainsi les habitants pourront venir se connecter et passer des communications vers l'extérieur et les secours.
Alors même que la neige est tombée en abondance ces derniers jours, quittons les stations maralpines pour prendre encore plus de hauteur… Du côte d'un des sommets les plus hauts, La Cime du Diable ou la « Cima Dòu Diau » en Nissart.
« Un soum que si trova soubre la valada de la Roia : la Cima dòu Diau » la cime du diable, une montange de grès qui termine la chaîne du mont Clapier, de la vallée des merveilles. Pas si loin du littoral à vol d'oiseau… Rien avoir avec le temps qu'il vous faudra pour retrouver la Cime du Diable, d'ailleurs, on peut même l'apercevoir du littoral.
L'origine de son nom serait liée à la météo et l'environnement de cette cime du Diable. Les orages y sont d'une violence inouïe et les impacts de foudre très nombreux, « à l'época, lu ancian eron touplen impressiounat ». À une époque, l'on s'est même demandé si le diable n'y était pas pour quelque chose. L'environnement de la Haute Vallée de la Roya n'en n'est pas moins inquiétante.
« Lou laus de l'infern », le lac de l'enfer, « lou pas dòu trem » le passage du trem... Les noms donnés aux lieux de la Vallée des Merveilles ne sont pas franchement rassurants et ça du sens. Dans l'expression « Vallée des Merveilles », c'est le sens italien du mot « merveille » qui prime, à savoir le lieu impressionnant par son étrangeté et qui a effectivement donné des toponymes à faire froid dans le dos…
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
Article réservé aux abonnés
Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
Article réservé aux abonnés
Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
(Photo Franck Fernandes).
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Le tiers-lieu Sainte-Marthe accueille des services civiques (Photo Franck Fernandes).
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
Débat des lecteurs
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Mcdonald Monique
Mcdonald Monique
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Je suis CONTRE le port de l'uniforme car, ayant vécu dans un pays où il était obligatoire, j'ai constaté : il est cher, d'abord à acheter, ensuite à e ...Lire plus
On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre." Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion)
Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion), à Sophia-Antipolis, voit dans ces lieux alternatifs une opportunité de réfléchir aux lendemains: "On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre. Il faut qu’on nous donne les outils pour apprendre, qu’on nous donne des objectifs à atteindre, sinon on ne sait pas où l’on va."
C’est ce qu’observe également attentivement l’association Les localos. Basée à Limoges, elle accompagne les différents acteurs locaux, des citoyens aux associations et fondations, engagées dans un processus de transition écologique.
"Les territoires changent, certains ont envie d’expérimenter de nouveaux modèles et parfois, n’ont pas vraiment le choix, pour des raisons de ressources", explique Jean-Yves Pineau, directeur des Localos. Lui qui intervient régulièrement dans différentes universités officie aussi dans de nombreux cabinets d’experts et connaît bien le sujet. Au départ ouverts aux seuls citoyens et associations, les Localos agissent désormais aux côtés de certains pouvoirs locaux.
“Aujourd’hui, explique-t-il, les communes peuvent adhérer à notre projet et trouver avec nous, une manière différente d’agir et de réfléchir.“
Créer des lieux d’échanges de bonnes pratiques, engager des réflexions sur les moyens des territoires qui s’amenuisent, tel est l’objectif des Localos.
"Comment mieux vivre quand on a peu de moyens? Comment cette commune a-t-elle fait pour remettre sur pied une boulangerie ou un commerce essentiel? Ce sont des choses qu’on observe et qu’on essaie d’appliquer."
Essaimer dans les Alpes-Maritimes
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe possède, depuis peu, une antenne à Gréolières, le tiers-lieu des Grandes Roches.
Au programme, potager, plantation d’arbres, ateliers et formation d’écoconstruction, tourisme d’hospitalité.
Retrouver du sens, réfléchir, élaborer d’autres manières de vivre-ensemble, les objectifs des tiers-lieux sont nombreux.
Gare, cependant, à ne pas le vider de sa substance, rappelle le sociologue Michel Simonot, auteur d’une tribune au titre éloquent: "Tiers lieux ou l'art de la faire à l'envers".
Le tiers-lieu, alertait-il, doit rester un lieu d’expérimentation sans récupération des pouvoirs publics, ni une marchandisation des actions qu’ils proposent. Lieu d’innovation et de vivre-ensemble, ils ne sauraient être soumis aux lois du marché, concluait l’auteur.
(*) cueillette de plantes sauvages
Qui est-ce?
Nice-Matin
NICE CAGNES VALLÉES
Jeannine Blondel: "Défendre la Côte d’Azur contre la Côte d’usure, sans être passéiste pour autant"
[Héros ordinaires]. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Jeannine Blondel, 84 ans, opiniâtre militante chez France nature environnement, engagée depuis des décennies pour la préservation des paysages azuréens et contre les dégradations qui les menacent, sur le littoral et en campagne.
Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr
Publié le 22/01/2023 à 19:00, mis à jour le 22/01/2023 à 21:30
À 84 ans, Jeannine Blondel se bat contre les atteintes à l'environnement. Photo Frantz Bouton
Qui est-ce?
Dans les Alpes-Maritimes, elle est connue comme le loup blanc. Pour ses engagements et son franc parler. À 84 ans, Jeannine Blondel, vice-présidente de France nature environnement 06, est une figure atypique de la lutte pour la préservation des paysages azuréens. Son combat le plus emblématique: celui contre les dépôts sauvages du BTP dans l’arrière-pays qui l’a conduite jusqu'à l’émission d’enquête Envoyé spécial. Ses armes: "Ma grande gueule et mes gros sabots", se plaît-t-elle à lancer, gouailleuse.
Sa détermination, cette authentique Cagnoise la puise dans son enfance, au sein d’une famille de paysans de la commune, les pieds plantés dans la terre, "une vie où il ne nous a jamais rien manqué". Et dont elle n’a rien oublié: les poules, les lapins, jouer à la coiffeuse en tressant les fins filaments au bout des épis de maïs, sa mère qui part vendre les légumes sur le Paillon à Nice en charrette, tirée par Papillon, un Percheron blanc et gris…
J’ai appris à marcher le long de la Cagne, sur les terrains familiaux. J’étais tout le temps à la campagne, avec mes parents. Ramasser des haricots, me faire un gros bouquet de tournesols dans la rivière, tailler les pêchers, la vigne, c’était normal
"Mon père, qui était du village de La Penne, m’a appris à tout faire. En grandissant, mes parents nous emmenaient aux champignons", se souvient celle qui ne sent bien que dans les bois. "C’est ma force, c’est ma vie!"
Quand elle n’y est pas, cette ancienne employée de supermarché "bricole" ses fleurs dans le petit jardin de son chez-elle, en plein centre-ville de Cagnes-sur-Mer. "C'est ma détente, mon monde, même si, avec le changement climatique, les plantes ne tiennent plus comme elles tenaient avant."
Les bouleversements environnementaux et l’avenir qu’ils nous réservent, voilà du carburant pour l’action de cette retraitée aux 6 arrières-petits enfants, toujours prête à dresser la table pour accueillir l’un d’entre eux à déjeuner. "En préservant la planète, c’est eux que je préserve, c’est un acte d’amour."
Le déclic
"Il faut que je m’engage!" Un jour de 1989, cette évidence s’impose à Jeannine Blondel. "Mon père venait de mourir, je m’en étais beaucoup occupé. J’ai essayé deux ans d’affilée de travailler ses vignes seule mais ça n’a pas marché. Il me fallait de la vie, une occupation. Rester dans un fauteuil à tricoter devant la télé, ce n’est pas moi", confie-t-elle.
En 1993, elle s’implique à Cagnes dans le Comité de quartier centre-ville Logis-Lautin… qu’elle préside toujours 30 ans après.
"J’ai commencé à gérer les problèmes des habitants du centre, on n’était pas d’accord pour tout ce béton dans la ville", raconte-t-elle. Un engagement micro-local qui pique l’intérêt de France nature environnement (FNE) Paca. Le 28 février 2013, avec une poignée de citoyens impliqués dans la défense de leur cadre de vie à Cagnes, mais aussi Saint-Laurent ou Carros, elle dépose les statuts de FNE 06.
Il commençait à y avoir énormément de problèmes de biodiversité, d’environnement, d’eau, de qualité de l’air…
Sans ciller, Jeannine la courageuse se mue en lanceuse d’alerte: "Avec FNE, mon but a tout de suite été de dénoncer les choses, en faisant des courriers, en prévenant la presse. Pas pour faire parler de moi mais pour le rapport de force."
La sonnerie de son téléphone vient interrompre l’échange. Au bout du fil, un étudiant en journalisme. Jeannine dégaine son agenda bien rempli et lui trouve un créneau pour caler une interview.
L’action
Chez Jeannine, près de la table à manger, où cohabitent beau livre sur l’histoire de Saint-Paul, petits chocolats et noix, il y a ce petit bureau, impeccablement rangé où elle passe beaucoup de temps à avancer pas à pas sur ses dossiers. "Je suis un peu ficanas", aime-t-elle à plaisanter. Mais son action, elle, est on ne peut plus sérieuse.
"Dès qu’on a monté FNE, des gens se sont mis à nous appeler pour nous signaler des atteintes à l’environnement: des arbres abattus, des zones humides détruites", relate-t-elle.
C’est l’un de ces appels qui la met sur la piste d’une décharge sauvage du BTP à Spéracèdes. "Ça m’a provoqué une colère noire!
Comment on peut se permettre de détruire à ce point la nature?
Mais les abus se multiplient: Séranon, Andon, Peyroules ou encore Puget-Théniers où elle embarque Elise Lucet et l’équipe d’Envoyé spécial filmer les remblais pollués du BTP ayant permis à un viticulteur bio d’agrandir son exploitation.
"Sous ses airs de petite mamie tranquille, Jeannine coopère régulièrement avec les gendarmes pour traquer de gros trafiquants de déchets", posent les journalistes de France 2 dans leur reportage. Sur ces images, on la voit arpenter un sentier et y dénicher des poteaux de béton fracassés ensevelis dans la terre. Il y a deux ans, même combat quand un habitant de Bar-sur-Loup l’alerte d’un déversement de polluants émanant d’une grosse usine du coin. "On est monté à pied par Caussols au plus près, on a pris des photos, constaté... Et je repars avec un beau bouquet de bruyère blanche!"
Quand elle découvre le pot-aux-roses, Jeannine Blondel sait se tourner vers les autorités compétentes, monter des dossiers, appuyer des procédures judiciaires. "Avec les élus, en préfecture, je suis nature. C’est comme ça qu’on me connaît. Eric Ciotti, Louis Nègre, Christian Estroi, Charles-Ange Ginésy… Je m’adresse à eux un peu comme je m'adresse à mes enfants. Je les emmerde mais c’est ma force. Je ne suis pas exigeante, je ne demande rien pour moi personnellement, c’est toujours l’intérêt général qui prime", lance-t-elle.
La puissance de l’action de Jeannine tient aussi à son réseau. "Sigale, Conségudes, Aiglun… Il n’y a pas un village où je n’ai pas des amis ou de la famille." Une vie de liens entretenus, comme ses combats, avec constance.
Et maintenant?
"La suite? Je suis plus près du départ que de l’arrivée!", plaisante celle qui ne compte strictement rien lâcher de ses engagements, la force du paternel en bandoulière. "C’est l’homme que j’ai le plus aimé au monde, il m’a transmis sa droiture", glisse-t-elle, un brin émue.
Et même si son action n’a pas mis un point final aux atteintes à l’environnement, pas question pour Jeannine de baisser les bras.
"C’est vrai que c’est souvent le pot-de-terre contre le pot-de-fer mais j’ai la niaque, comme on dit chez moi! Et si j’arrive à sauver 3 arbres, c’est toujours ça de pris."
Mais les résultats de son action vont bien au-delà. À Saint-Jean-Cap-Ferrat, la militante écologiste est fière de mettre un coup d’arrêt à une plage privée qui grignotait allègrement le domaine public. "Quand on s'en prend à la nature, on prend à tout le monde. Je défends la Côte d’Azur contre la Côte d’usure, sans être passéiste pour autant", lâche-t-elle dans un sourire.
Assises départementales de l’eau, pollution lumineuse, réunions en visio ou en préfecture les après-midi… Jeannine Blondel a de quoi faire pour les mois à venir. Sans délaisser pour autant ses habitudes quotidiennes: aérer en grand, partir chercher son pain, ses légumes, en ville, faire une bonne sauce, un gratin de courge rouge, une daube… "Une vie simple mais pleine de sens", résume qui aimerait que jeunes s’engagent davantage. "On me dit souvent: oh, c’est magnifique ce que vous faites. J’ai envie de dire: bougez-vous Au nom de la nature, de l’environnement, de la vie."
Pour contacter France nature environnement 06, c'est par ici https://www.fne06.fr/
Quand l'urbanisation prend de plus en plus de place sur la Côte d'Azur… Celle des agriculteurs se réduit nettement. Mais alors quoi faire, lorsqu'en plus, les terrains ne sont pas fertiles ? La solution, c'est la tomette Éclo !
L'idée de Nicolas ressemble à une tomette des vieux immeubles bourgeois, ou du Vieux-Nice. C'est une tomette on ne peut plus classique, hexagonale, qui tient dans la paume de la main. Mais ce n'est ni du ciment, ni de la pierre. Non, c'est du compost. Local, qui plus est, il vient de Nice notamment, pioché dans les stocks de la Maison de l'Environnement, qui va venir régénérer les sols lorsqu'il est disposé.
La tomette Éclo partout, pour tous les sols
On va pouvoir la mettre soit chez soi directement, pour voir comment la tomette va évoluer dans le temps. Une fois disposée dans un pot de terre par exemple, elle va se transformer parce qu'à l'intérieur, il y a aussi des graines mellifères qui vont fleurir et ainsi apporter tout le vivant. C'est comme ça que l'on recrée un écosystème, avec des papillons par exemple. Mais on va pouvoir aussi les mettre dans tout ce qui est espace vert, ou tout simplement devant chez soi, ou dans un parc.
Des ateliers pour sensibiliser au Vivant et à la Biodiversité
Éclo propose également différents stages, notamment à la Maison de l'Environnement de Nice pour tous les publics. L'idée, c'est de sensibiliser les nouvelles générations à la biodiversité et au recyclage. Lors de ces ateliers, des tomettes sont également fabriquées, créées durant l'expérience avec le compost "frais". Une fois moulées, elles doivent sécher. La personne qui a réalisée la tomette repart avec, et il ne reste plus qu'à la disposer dans un pot, une jardinière ou un espace vert.
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Avec Ekoda, l’institut allemand Fraunhofer travaille sur une autre piste que le recyclage. Il s’agit du réemploi avec possible réaffectation des pièces.
Aujourd’hui, la voie privilégiée pour le traitement des pièces d’une voiture hors d’usage, par exemple à la suite d’un accident, c’est le recyclage. L’institut allemand Fraunhofer travaille sur une autre piste avec le projet Ekoda. Il s’agit du réemploi, éventuellement en retouchant les pièces pour une affectation différente.
Mobilité durable
Lutte contre le dérèglement climatique, hausse des prix de l’énergie, raréfaction de matières premières, difficulté à éliminer les déchets, perturbation de la chaîne d’approvisionnement : tous ces problèmes peuvent être aujourd’hui plus ou moins résolus par le recyclage. L’opération consiste à détruire pour refabriquer.
Dans le cas d’une batterie de véhicule électrique, par exemple, on va chercher à séparer et récupérer les éléments à la suite d’un ensemble de traitements mécaniques et/ou chimiques. Mais ceux-ci ne sont pas neutres sur l’environnement. Pour favoriser une économie circulaire et réduire l’empreinte carbone, d’autres pistes sont déjà suivies. Ainsi la seconde vie des packs lithium-ion pour des applications de stockage stationnaire de l’énergie. Le projet Ekoda dont il est question ici inclut d’ailleurs cette possibilité avec des cellules devenues trop faibles.
Il en ajoute deux autres. Première piste : le remontage sur un même modèle de voiture électrique. Ainsi, après vérification de son état et de la compatibilité, une batterie d’une BMW i3 de 2021 accidentée pourrait reprendre du service sur un exemplaire plus ancien dont l’autonomie serait devenue trop limitée. L’autre piste : récupérer les cellules pour animer un engin agricole, de taille relativement modeste.
Vérification de la batterie
Le gros du travail de l’institut Fraunhofer spécialisé en sciences appliquées est d’identifier des processus permettant de rendre viable le réemploi des pièces. Pour reprendre l’exemple d’une batterie de véhicule électrique endommagé, une première étape exploite une caméra qui va se déplacer lentement au-dessus du pack déposé de l’engin. Cette action va permettre de récolter et d’enregistrer diverses informations. Ainsi le type de la batterie, son modèle, son numéro de série, et sa classe de puissance.
Ces données vont être comparées à celles d’une base interne qui aura été préalablement constituée afin de trouver des pistes d’affectation. Elles vont aussi servir à lancer des procédures standardisées et semi-automatisées, par exemple pour retirer le couvercle du pack. L’état individuel des cellules, leur niveau de charge et ses fonctionnalités électroniques vont être ensuite vérifiés.
Pas besoin donc de détruire des éléments fonctionnels pour en reconstruire de nouveaux. Ce scénario pourrait intéresser des établissements comme les e-Garages Revolte pour dépanner les véhicules électriques immobilisés. A condition que les constructeurs ne verrouillent pas la distribution, comme c’est hélas le cas aujourd’hui.
Autres exemples
Financé par le ministère fédéral allemand de l’Education et de la Recherche, le projet Ekoda s’intéresse aussi à la carrosserie et aux éléments de transmission. Par exemple, pour ces derniers, les boîtes de vitesses. Après rectification en passant par des machines-outils, des pièces de pignonnerie de voitures essence ou diesel pourraient trouver une nouvelle affectation dans la propulsion de scooters électriques, ou dans des applications extérieures à l’industrie automobile.
Pas au hasard, bien sûr, mais en suivant les recommandations issues de procédures complexes de recherche et de vérification qui doivent respecter différents critères écologiques, technologiques et économiques. Ces derniers, en particulier, seront valorisés dynamiquement, et en temps réel. Ainsi concernant la fluctuation du prix de l’énergie.
Au final, une certaine roue d’engrenage sera par exemple identifiée pour former telle pièce de transmission pour une liste de véhicules, ou telle autre afin d’animer certains portiques automatisés. Sa durée de vie sera alors prolongée. Idem pour les éléments de carrosserie qui pourront être découpés et reformés au besoin, sans passer par une phase de réduction en poudre ou copeaux.
Une feuille de route sur trois ans
L’institut Fraunhofer et ses partenaires des mondes universitaire et industriel entendent parvenir avec la feuille de route Ekoda à une « mobilité durable par la création de valeur circulaire », en considérant les composants obsolètes ou défectueux, non pas comme des déchets éventuellement à recycler, mais comme de véritables ressources déjà formées ou en passe de l’être.
Lancé le 1er novembre 2022, le programme a été confié aux chercheurs du département des machines outils de l’institut Fraunhofer. Ils vont appuyer leur démarche sur un logiciel contenant des algorithmes d’intelligence artificielle développé en interne pour ces équipements automatisés. Occupant le site dédié de Chemnitz, entre Zwickau et Dresde, ils ont jusque fin septembre 2025 pour mener à bien leur mission avec un esprit de fauteurs de trouble pour le monde du recyclage.
En plus de limiter la mise au rebut prématurée de véhicules partiellement intacts, le projet devrait aussi réduire l’exportation de voitures d’occasion défectueuses vers les pays du Sud, une pratique bien connue qui dure depuis des dizaines d’années et qui est un véritable contresens sur le plan écologique. Des modèles commerciaux pour une mise en application devront également avoir été définis. Ils seraient créateurs de nouveaux emplois.
Au milieu d’une épaisse forêt de grands pins sylvestres et d’épicéas, un petit espace clairsemé, jalonné de minuscules pousses protégées par des grillages. A Tournefort, village de la vallée de la Tinée, deux techniciens de l’Office national des forêts inspectent ce lopin de 0,5 hectare avec la plus grande attention. On l’appelle "îlot d’avenir". Ici, fin novembre, des plants de pins de Brutie ont été plantés avec minutie à la place de quelques essences endémiques composant cette forêt communale, souffrant du dérèglement climatique.
"Sur cette zone, nous avions coupé des pins sylvestres il y a une quinzaine d’années pour retirer de l’ombre et essayer d’avoir de la régénération naturelle. Plusieurs dizaines de sapins et d’épicéas étaient repartis grâce à ça. Mais avec la chaleur estivale, on constate que leur croissance s’arrête. On les pense condamnés à brève échéance", explique Jean-Guy Peyronel, technicien forestier à l’ONF en pointant des branchages clairsemés.
"Forêts mosaïques"
Plutôt que de miser sur cette incertaine régénération, les forestiers ont installé des plants de pins venus de Turquie. "Une essence qui a la caractéristique de s’adapter à des températures très froides et très chaudes", détaille Florent Battiston, responsable de l’Unité territoriale Nice Mercantour de l’ONF. Un pari sur l’avenir. "Les premiers 50 ans de vie d’un arbre, c’est la préadolescence. On installe ces arbres pour qu’ils soient pérennes dans 80 ans et on travaille à leur suivi avec des scientifiques, en s’appuyant sur les conclusions du Giec pour faire des modèles informatiques fins. Néanmoins, il y a une part d’incertitude", abonde Jean-Guy Peyronel.
Et ces tests fleurissent en terres azuréennes. "Des îlots d’avenir se mettent en place, entre autres, dans les Préalpes d’Azur. Jusqu’alors, on misait sur la régénération naturelle de la forêt mais avec le réchauffement, il nous faut faire autrement", constate Florent Battiston. L’enjeu, à Tournefort et dans bien d’autres zones des Alpes-Maritimes et du Var: tendre vers des "forêts mosaïques". "En ayant un maximum de diversité d’essences sur la même parcelle, si une vient à s’effondrer, une autre pourrait prendre le relai", explicite Jean-Guy Peyronel.
Investir pour l'avenir
A Tournefort, le prometteur îlot d’avenir a coûté environ 10 000€, un engagement financier pour la municipalité. "Si la forêt dépérit, c’est tout notre cadre de vie qui est menacé. Le conseil municipal m’a suivi à l'unanimité sur ce projet et nous avons obtenu des financements de la Région. Tout le monde est concerné, on attend maintenant les résultats", confie Muriel Molinari, maire de Tournefort depuis 2011. Consciente de l'imminence des enjeux climatiques, l’élue aimerait "faire un projet plus gros sur la forêt qui va au fort du Pic Charvet". Histoire de se préparer à un avenir plus qu’incertain.
"Se protéger soi-même contre les incendies en débroussaillant, c’est comme mettre un verrou et une porte blindée contre les voleurs." Le contrôleur général du Service d’incendie et de secours des Alpes-Maritimes (Sdis 06), René Dies, est catégorique: "Si la défense est trop dangereuse, on n’engagera pas les pompiers. Le risque doit être raisonnable." Son homologue du Var, Eric Grohin, ne dit pas autre chose.
Le discours se durcit. "Les gens doivent s’autoprotéger. Quand on est face à des feux hors-norme comme Gonfaron en 2021 ou la Gironde l’été dernier, on est en rupture capacitaire. Si on est obligé de mettre un camion derrière chaque maison pour la protéger, on ne peut plus lutter contre le feu, il s’élargit et continue à se propager. Je refuse d’envoyer des hommes dans des zones non débroussaillées quand elles présentent un danger vital. On privilégiera l’évacuation des personnes quand les zones ne seront pas défendables", précise Eric Grohin.
"On ne pourra plus défendre les biens"
Trois critères de défensabilité aideront à la prise de décision: "Que les obligations légales de débroussaillement soient respectées; que l’accessibilité à l’habitation soit conforme; de même que le réseau d’eau, poursuit Eric Grohin. À certains moments, on ne pourra plus défendre les biens. On sécurisera la population, soit en l’évacuant, soit en la confinant dans la maison."
Le changement climatique, la sécheresse et les températures aussi hautes qu’inhabituelles favorisent les feux, y compris dans des régions où il n’y en avait pas. À tel point que le risque d’incendie hors norme et incontrôlable est à présent redouté, et pas que dans le sud de la France.
"Pour la première fois, cet été, la moitié des incendies s’est déroulée au nord de la Loire, dans le Jura, en Bretagne, en Anjou…", ajoute Eric Grohin. Cette expansion incite chaque département à garder ses pompiers. Par ricochet, les colonnes envoyées jusqu’à présent en renfort d’un département vers un autre, comme cela s’est passé sur le feu de Gonfaron en 2021, ne le seront plus. Chacun préférant garder ses forces sur place au cas où!
"Une maison bien débroussaillée ne brûle pas"
Les trois critères de défensabilité sont difficilement tenables dans certains secteurs du Var et des Alpes-Maritimes, où les villas ont poussé au cœur de forêts avec des chemins difficilement accessibles. Pour que les pompiers puissent circuler sans danger, la route doit être dégagée sur quatre mètres de large et de haut.
Un des enseignements du feu de Gonfaron, c’est qu’une maison bien débroussaillée ne brûle pas. Et s’il n’y a pas de danger, les habitants peuvent être confinés après avoir arrosé autour de la maison et sur le toit, fermé les volets, placé des chiffons mouillés au bas des portes…
"Sur le feu de Gonfaron, 92% des maisons qui ont brûlé n’étaient pas débroussaillées. Les 8% restantes étaient débroussaillées, mais avaient par exemple des volets en PVC, des appentis en bois très proches", poursuit le patron du Sdis 83.
De même, dans les zones à risques, il faut éviter les terrasses en bois à proximité des habitations, l’utilisation de PVC, les cyprès et autres végétaux très inflammables comme le mimosa, ou les tas de bûches pour l’hiver. Mais ces recommandations, qui peuvent être vitales quand le feu arrive sur une maison, ne sont pas inscrites dans les règlements d’urbanisme.
"L’autoprotection des maisons, c’est la loi, avec les Obligations légales de débroussaillement (OLD)" insiste René Dies. Alpes-Maritimes et Var y sont soumis. La réglementation est particulièrement complexe. Les arrêtés préfectoraux sont indigestes. Ils imposent d’aller couper arbres ou sous-bois chez le voisin, sans que celui-ci ne débourse un centime.
Les institutions locales, au premier rang desquelles les maires censés faire respecter les OLD, sont peu nombreux à faire le nécessaire pour informer la population, redoutant une impopularité. C’est auprès de l’association des communes forestières du Var, Cofor 83, et de l’ONF, que les Varois trouveront la meilleure information.
" L’État envisage de renforcer ses moyens de contrôle "
Le principe général, c’est que les propriétaires en zone boisée ou à moins de 200mètres d’un massif forestier, de garrigue ou de maquis, doivent débroussailler, même si leur habitation se trouve dans un quartier urbanisé. Ehpads, lotissements, copropriétés doivent aussi faire le ménage autour de leurs bâtiments s’ils sont dans ces périmètres. Cela peut être le cas par exemple à Toulon, avec la proximité du Faron, ou dans le secteur de Grasse et des Préalpes d’Azur. Selon Alain Monavo, responsable pour l’ONF de l’Agence de défense des forêts contre l’incendie, basée à Nice, "l’État envisage de renforcer ses moyens de contrôle en 2023". Il faut donc s’attendre à des visites de la police municipale et de l’ONF à la demande des maires, de mieux en mieux informés sur le fait que leur responsabilité peut être engagée. Et bien sûr, le carnet à souches sera dégainé pour les plus récalcitrants.
"Le SNU ne se raconte pas, il se vit." C’est le slogan du gouvernement pour faire adhérer les jeunes au Service national universel. N’empêche, on a quand même demandé à Maëlle, Toulonnaise de 17 ans, de nous faire le récit de son expérience.
Aujourd’hui en terminale au lycée Bonaparte, la jeune fille a fait partie des premiers Varois à effectuer un séjour de cohésion, avant sa mission d’intérêt général à l’été 2021. Dix-huit mois plus tard, elle en garde un excellent souvenir.
Pourtant, rien n’était moins sûr… Comme pour beaucoup d’autres jeunes, ce sont les parents de Maëlle qui ont insisté pour qu’elle s’inscrive au SNU. Parce qu’à l’époque de Parcoursup, ce genre d’initiative est valorisée au moment d’être accepté dans la formation de son choix dans l’enseignement supérieur.
"À force de m’en parler, ils ont fini par me convaincre", se souvient Maëlle. Mais ce dont elle se rappelle surtout, c’est qu’au bout des douze jours de cohésion dans un lycée cannois, l’adolescente et ses camarades ne voulaient plus en partir.
"Être en cohésion, c’était super!"
Si l’adolescente a mis un peu de temps à s’adapter – "Je n’étais jamais partie de chez moi plus d’une semaine de colo" –, ces quelques jours avec 300 autres volontaires sont finalement ce qu’elle a préféré dans le SNU. Elle énumère: "La journée d’appel, avec des gendarmes hypersympas, la journée des pompiers, mais aussi les sports – badminton, fitness, cross fit, randonnée, canoë… se remémore la jeune fille. On a aussi assisté à un crash test, dans le cadre de la sécurité routière ou encore fait du nettoyage de la plage." Le tout, dit-elle, "dans une ambiance militaire, avec le levé des couleurs le matin... sans les corvées qui vont avec!".
Mais ce qui a fait le sel de ces activités, c’est de les effectuer avec d’autres. "Être en cohésion comme ça tout le temps, c’était super."
Autant dire que la Toulonnaise n’a pas quitté Cannes sans s’être fait de nouveau amis. "Ça permet de se rapprocher entre personnes très différentes!"
Comme une expérience professionnelle
Maëlle a tout de suite enchaîné avec sa mission d’intérêt général, effectuée au sein du Comité départemental olympique sportif du Var.
Une seconde phase du SNU qui lui a permis d’approcher une expérience professionnelle. "J’écrivais de petits articles pour les réseaux sociaux du CDOS et devais promouvoir les Jeux olympiques dans des centres aérés." Pas une sinécure pour la lycéenne, peu encline à prendre la parole en public. Et tant pis si elle ne s’est pas découvert une vocation – la sienne serait plutôt du côté des géomètres topographes –, Maëlle assure avoir "beaucoup appris" au cours de ces trois semaines.
Un an et demi après, la jeune fille s’estime beaucoup plus sociable et indépendante. Pour elle, c’est une évidence: "Le Service national universel devrait être obligatoire!"
Et si c’était obligatoire? L’avis de jeunes de 15 à 17 ans
Ce lundi matin, sous un ciel gris, pas facile de trouver un lycéen enthousiasmé par le Service national universel. Pire, la plupart des jeunes interrogés ne voient pas vraiment ce qu’est le SNU. Alors quand, après quelques explications sur le dispositif, on leur demande ce qu’ils penseraient si le séjour de cohésion était obligatoire, ils sont dubitatifs.
Devant le lycée professionnel Claret, à Toulon, Mathis, 17 ans, estime qu’il ne devrait "pas être obligé", mais reconnaît qu’il ne le ferait qu’en y étant forcé. Inès, 17 ans aussi, ne s’y dit pas complètement fermée. "Je suis sociable, j’aime l’aventure, j’avais même envisagé de faire les Cadets de la défense", assure la jeune fille. Dorine, 17 ans, est, elle, déjà à la Préparation militaire marine. Le SNU obligatoire, elle n’y voit donc pas d’inconvénient. Au contraire: "Ça permet de faire de nouvelles rencontres!" Enzo, 16 ans, lui aussi serait d’accord. Mais seulement "à condition que ça ne dépasse pas trois jours". "Sinon, il faut qu’on soit payé!"
Devant le lycée Bonaparte, la question de la contrepartie est aussi évoquée. "Ça me donne droit à quoi?", demande Mathis, 16 ans.
"Ce serait une bonne expérience, pense tout de même Camille, 17 ans, même si c’est mieux d’avoir le choix." Et son amie Ambrine d’admettre, elle aussi, qu’elle ne ferait "un SNU que si c’était obligatoire".
"Ça ne m’a jamais traversé l’esprit", lance en écho Léa, 16 ans, tandis que Manon, 15 ans, est, elle, convaincue que l’obligation risquerait surtout de "dégoûter ceux qui ne voulaient pas le faire du tout".
D’épais cyprès de 20 m de haut sur 150 m de long. À La Crau, lieu-dit des Martins, c’est dans l’un de ces alignements verts qui jalonnent nos routes sans qu’on n’y prête attention que pourrait peut-être se jouer un peu de l’avenir de la préservation des arbres. C’est en tout cas le combat judiciaire qu’ont décidé de mener Karine et Olivier Panchaud, propriétaires du terrain sur lequel cette haie est installée. Et ils le font en connaissance de cause.
"Mon mari et moi sommes spécialisés dans l’étude du vivant. Derrière cette haie de cyprès, il y a notre centre de recherche et d'expérimentation sur le végétal. J’y ai, par exemple, développé une solution bio pour lutter contre le charançon ravageur de palmiers, utilisée à Nice", explique Karine Panchaud, experte arboricole et biologiste. Alors quand le couple entend, début 2021, des tronçonneuses au travail le long de la route qui longe leur propriété, impossible de ne rien faire.
Aider la nature à reprendre ses droits
"Ce jour-là, le prestataire à l'œuvre nous explique qu’il doit buser le fossé dans le cadre de l’aménagement d’une piste cyclable par le Conseil départemental. Mais il n’y avait pas eu de présentation publique du projet avant que les travaux ne démarrent. Le problème, c’est que les ouvriers ont ce jour-là atrocement mutilé la haie, en pleine période de nidification", détaille cette spécialiste du vivant, qui a recensé ici la présence de 11 espèces animales à protéger.
Faucon, chardonneret élégant, verdier d’Europe, chauve-souris, hibou petit duc mais aussi lézard ocellé, couleuvre ou encore tortue d’Hermann y ont leurs habitudes. "C’est très vivant! D’autant que, quand nous avons repris le terrain, occupé précédemment par des vignes, nous nous sommes appliqués à lancer un travail d'aménagement végétal pour observer comment les animaux et les insectes peuvent reprendre leur droit", ajoute la cofondatrice du centre d’étude Vegetech, dont les expérimentations in situ doivent servir de base de travail aux collectivités et parcs botaniques avec lesquels l’entreprise collabore (à Menton, Nice, Monaco ou encore en Italie).
Défendre des arbres en justice
Alors que les tronçonneuses débitent les branches basses des cyprès, Karine Panchaud appelle son avocat d’entreprise, puis un huissier pour faire constater les dégâts. Par l’intermédiaire de l'Association de défense des arbres, le couple se tourne vers une avocate spécialisée dans les thématiques environnementales. Un référé liberté est déposé devant le tribunal administratif de Toulon.
"Dans le code de l’environnement, il y a une législation qui encadre l’atteinte aux espèces protégées", explique maître Héloïse Aubret, avocate au barreau de Grasse. Dans l’affaire de la haie varoise, la juridiction toulonnaise n’accepte pourtant pas d’examiner le recours, invoquant que "la protection de l'environnement n’est pas une liberté fondamentale". De quoi faire tiquer Me Aubret, qui compte bien questionner le Conseil d’Etat sur ce sujet. Les époux Panchaud n’hésitent pas à poursuivre les démarches. Le "parcours du combattant" s’engage.
“Nos avocats nous ont expliqué que ça ne ferait pas avancer de manière directe notre dossier mais que ça pourrait être important à l’avenir d’avoir une jurisprudence. On a financé, très chèrement, cette procédure parce qu’on pouvait le faire et, philosophiquement, pour ne pas accepter sans rien dire qu’on mutile des arbres de cette qualité “, explicite Karine Panchaud, qui a grandi à la campagne et a toujours été “fondue de nature et de petites bêtes“.
Et le combat a porté ses fruits. "En septembre, le Conseil d’État a rendu un très bel arrêt qui a consacré la protection de l’environnement comme liberté fondamentale. Le biais, c’est de dire que l'arbre abrite des espèces protégées. Grâce à cette décision, on peut maintenant faire un référé liberté en invoquant cet arrêt du 20 septembre 2022", se félicite Me Héloïse Aubret. Dans la décision de cette institution publique, on peut ainsi lire noir sur banc:
"Le Conseil d’Etat juge que le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé, tel que proclamé par l’article premier de la Charte de l’environnement, présente le caractère de liberté fondamentale (...)."
Changer le regard des gens sur les arbres
"C’est fondamental! D’un point de vue juridique, quand un particulier déposera un référé sur ce type de sujet à l’avenir, le tribunal administratif ne pourra plus se déclarer incompétent. Cela permettra à d’autres citoyens de défendre des arbres sans devoir engager les mêmes frais que nous en allant jusqu’au Conseil d’Etat", se réjouit Karine Panchaud, qui connaît toute l’importance que revêt le végétal. "On sait aujourd’hui que les arbres communiquent entre eux, se transmettent des champignons bénéfiques à leur survie… Dans ce contexte, c’est toujours malheureux d’en couper des matures pour les remplacer par des petits ou d’en abîmer alors que notre milieu est en pleine dégradation, du fait notamment des canicules et des sécheresses."
Pour l’heure, à La Crau, l’action en justice menée par les époux Panchaud a au moins l’avantage de figer la scène pour la haie en question. Quant à son devenir: "des procédures et des discussions sont en cours avec le Département. Cela se passe bien, on espère avancer sur ce dossier", conclut Karine Panchaud. Une démarche que ces passionnés de nature espèrent bien plus constructive que vindicative.