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Bien sûr, c’est toujours la police qui assure la sécurité du Festival de Cannes, du 14 au 25 mai prochain. Mais cette année, les forces de l’ordre se sont adjoint les services d’auxiliaires bien particuliers. Pas la carrure de bodyguards ou commandos d’élite pour jouer les cerbères aux abords du Palais. Mais plutôt l’allure décontractée et la tête bien pleine des jeunes chercheurs (moins de trente ans d’âge moyen) de la société Videtics, basée à Sophia Antipolis.
Ce sont bien eux qui ont décroché le marché avec le ministère de l’Intérieur (à 19.000 e), afin d’expérimenter l’usage de l’intelligence artificielle sur 17 caméras, durant la grande messe du cinéma sur la Croisette. Autrement dit, grâce aux logiciels développés par ces cerveaux azuréens, les "cyclopes" de la Ville pourront détecter au plus vite des comportements ou faits suspects, en lien direct avec le centre municipal de vidéosurveillance.
Tout en sourire et simplicité, Alan Ferbach, cofondateur de Videtics – avec Alexandre Reboul et Pierre-Alexis Le Borgne –, nous reçoit dans leurs bureaux au cœur de la technopole.
Détection en amont - Pourquoi "Videtics"?
"Pour vidéo et éthique, avec le ‘‘ics’’ pour le côté analytix, façon Astérix, répond du tac au tac l’intéressé. Il s’agit avant tout de protéger les biens et personnes. Et comme on s’est aperçu que 99% des images enregistrées par des caméras de sécurité n’étaient ni visionnées ni exploitées, on crée des outils pour mieux cibler leur usage. Pas uniquement d’un point de vue sécuritaire d’ailleurs (voir encadré)."
Ce sera néanmoins le cas à Cannes, avec cette intelligence artificielle à titre expérimental, autorisée jusqu’au 31 mars 2025 par la loi d’exception sur les J. O. Sur son ordinateur, dans son bureau où stationne un vélo (il s’entraîne pour le triathlon), Alan nous montre comment fonctionne le logiciel "Perception", que la société a mis au point. Sur l’écran, la pièce principale de leurs locaux apparaît. Alan y trace une ligne imaginaire en bleu.
À chaque fois, qu’une personne la franchira, elle sera aussitôt repérée et ciblée sur l’écran. Pareil pour une valise posée devant le canapé, au bout d’un temps déterminé par l’utilisateur, avant de la considérer comme un colis suspect. Ou bien pour Alan lui-même, qui s’est prêté au jeu en s’allongeant à terre, et a été immédiatement cerclé à l’écran!
L’intrus, pas la star!
"Le principe est toujours le même, indique l’ingénieur sorti de l’école Polytech à côté. On définit une zone d’intérêt en amont, qui va être concernée par les critères à détecter."
Durant le Festival du film, huit "scénarios" sont ainsi pris en compte: les mouvements de foule, l’intrusion d’une personne ou d’un véhicule dans un périmètre interdit, une circulation à contresens, une personne au sol, la détention d’une arme, d’un feu ou d’un colis abandonné. "Ici, le logiciel se base sur la forme d’une personne, d’un véhicule ou d’un bateau. Tout le reste c’est du background, du paysage, ou alors un objet abandonné!"
Et Brad Pitt, qui déciderait soudain de faire du hors tapis pour pénétrer dans une zone interdite? "Ah ça, on ne peut pas l’identifier, car la reconnaissance faciale n’est pas autorisée."
Autrement dit, cinéma ou pas, l’heure n’est pas encore au règne de Big Brother. Et pour être artificielle, cette intelligence ne manque pas de conscience…
À chaque début d’année son lot de nouvelles résolutions. Les intercommunalités n’échappent pas à la règle. Du côté de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins, en ce début d’année, l’accent est mis encore davantage sur une ville qui se veut encore plus verte. L’intercommunalité met en œuvre son plan d’actions en faveur du compostage et de la collecte des biodéchets sur une durée de trois ans avec pour objectif d’installer 4.000 composteurs individuels, 300 composteurs collectifs et 330 bornes d’apport volontaire.
Champion azuréen
Il s’agit du réseau de collecte le plus dense du bassin azuréen. Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des expérimentations de compostage et de collecte des déchets alimentaires menées dès 2022 à Cannes.
L’objectif pour l’agglomération Cannes Lérins est de valoriser ces biodéchets pour en faire une ressource énergétique comme le biogaz, grâce à un processus de méthanisation. À ce titre, une tonne de biodéchets permet de produire en moyenne 100m3 de biométhane, soit l’énergie nécessaire pour parcourir 1.000km en voiture (environ 720kWh) en plus de 800kg de fertilisants naturels. "Sur l’année 2022-2023, nous avons produit 28.000 tonnes de déchets alimentaires à l’échelle de notre bassin de vie. Il est donc primordial de les récupérer pour les valoriser", explique David Lisnard, maire de Cannes et président de l’agglomération Cannes Pays de Lérins. Et d’ajouter: "Depuis cet automne, nous accélérons la distribution gratuite des composteurs individuels et collectifs et installons 330 bornes d’apport volontaire sur tout le bassin de vie cannois à partir de 2024."
L’idée est de faciliter le geste de tri des habitants et ainsi récupérer de façon plus importante les biodéchets. Ces derniers représentent, en effet, 36% des poubelles résiduelles de l’intercommunalité.
Phase d’expérimentation
À ce jour, l’agglomération s’est lancée dans une première phase expérimentale à grande échelle auprès de 16.000 habitants du territoire avec la distribution de 500 composteurs individuels et dix composteurs collectifs. L’intercommunalité l’annonce: "Dès à présent, il est possible de commander un composteur. En maison, un composteur individuel est remis gratuitement après une formation de 1 heure. En appartement, si une copropriété dispose d’un extérieur, l’Agglomération accompagne les volontaires dans l’installation d’un composteur partagé."
Depuis son implantation au cours du XIXe siècle sur les collines de la Croix-des-Gardes, le mimosa s’est bien adapté, sans doute un peu trop. "Le mimosa a besoin d’un sol siliceux (sableux)", explique Pierre-André Cottrant, garde forestier à la Croix-des-Gardes, C’est exactement le genre de sol que l’on retrouve ici, à Cannes, avec un climat qui, ici, est propice à son développement".
Mais si le mimosa s’est si bien acclimaté sur nos côtes, ce n’est pas uniquement grâce au soleil ou au sol qu’il juge à son goût. Il est en réalité de nature très invasif. "C’est sur la liste rouge des pestes végétales, c’est une espèce qui peut pousser de deux mètres en un an", indique le garde forestier, Elle va très souvent prendre le dessus sur les autres plantes et condamner la flore préexistante".
Plusieurs facteurs expliquent sa faculté de développement. "C’est une plante qui va se reproduire de différentes manières. D’abord, elle se reproduit de manière végétative. La plante va produire des rejets; des petits plants de mimosas vont se développer tout autour du mimosa principal." Il se reproduit aussi de manière sexuée, en produisant des graines. Ces deux modes de reproduction favorisent un développement très rapide du mimosa dans un contexte favorable comme celui présent à Cannes. "Une fois qu’il est installé quelque part, il est très difficile de s’en débarrasser".
Le mimosa, c’est Cannes et Cannes, c’est le mimosa. En aucun cas la municipalité n’a pour objectif de rompre son histoire avec les petites boules jaunes. "Le berceau du mimosa, c’est la Croix-des-Gardes" appuie la Mairie de Cannes. C’est dans cette optique que beaucoup d’initiatives ont été mises en place pour réduire son expansion, tout en favorisant le développement de la flore locale.
"On a planté beaucoup de pins anti-mimosa à la Croix-des-Gardes pour ralentir le développement des mimosas. C’est une manière de le concurrencer. C’est une étape transitoire pour retrouver une flore diversifiée. Ceci s’ajoute également à un débroussaillage autour des pins pour libérer de l’espace."
Dans les faits, depuis une quarantaine d’années, des centaines de pins ont été plantées à différents endroits du massif. Leur développement a ensuite permis de plus facilement débroussailler les rejets de mimosas contribuant à la renaissance - par endroits - du maquis. En effet, la végétation de la Croix-des-Gardes en est en grande partie constituée. Le maquis cannois se compose notamment d’arbousiers ou de chênes-lièges qui revivent sous la pinède.
Guillaume Campanacci, c’est le mannequin, acteur et réalisateur, né à Cannes, qui a grandi à Mandelieu et vit aux États-Unis. C’est aussi l’ancien de Stanislas qui, après son diplôme d’ingénieur, a voyagé dans plusieurs pays, choisissant de gagner sa vie en posant devant l’objectif.
Également l’acteur qui a travaillé avec Jane Fonda, Eva Longoria, David Lynch, Emmanuel Lubezki, David Fincher… Enfin le réalisateur de deux longs-métrages et plusieurs courts.
Et bien Guillaume Campanacci revient à Cannes pour présenter son deuxième long-métrage tourné en 2017. Whenever I am alone with you sera diffusé ce jeudi, 11 janvier, à 21 heures, au Cinéum (1).
Le film est une "une comédie romantique semi-autobiographique".
Deux particularités: d’abord, il a été entièrement tourné à Cannes et dans la région. "Mettre en valeur la région était une évidence, elle est tellement belle…"
Et puis, Guillaume Campanacci a associé sa famille au tournage.
Le titre du film Whenever I’m alone with you, (traduction: chaque fois que je suis seul avec toi) est une référence au groupe The Cure. D’ailleurs, "il n’est pas banal, un peu Nouvelle Vague, à contre-courant", un peu punk peut-être.
Revenu en France après une tentative de suicide
L’histoire: Guillaume est revenu vivre dans sa famille dans le sud de la France après une tentative de suicide à cause d’une rupture à Los Angeles. Vedrana, en vacances à Cannes, meurt lentement dans une relation sans amour. Quand elle rencontre Guillaume, elle est décidée à le faire aimer à nouveau, jusqu’à ce que la fiancée américaine de Guillaume se présente à sa porte, enceinte.
La formule a séduit. Depuis sa sortie, le film a été primé à plusieurs reprises (Girona, Oldenburg, Mater). Alors si ça vous dit…
Derrière son étal du marché Forville, Aussayd Mando a toujours le sourire, un mot gentil ou une gourmandise pour ses clients. "La cuisine, c’est le partage et la générosité!" Le chef à domicile et traiteur âgé de 36 ans propose des spécialités du monde entier revisitées version libanaise (lire ci-dessous).
Une passion qui l’a guidée ces dernières années vers le chemin de la résilience. Dans une autre vie, Aussayd était businessman et importait granit et céramique entre la Chine et le Moyen-Orient. "Je suis Syrien et j’habitais à Homs."
Lorsque la guerre civile éclate en 2011, il subit les bombardements, la terreur et la douleur de perdre proches et amis. "Pendant des années, mon téléphone est resté en mode silencieux. Je ne pouvais plus entendre la sonnerie car à cette époque, chaque appel était synonyme de mort."
"J’ai quitté mon pays en claquettes"
Issu d’une grande famille aujourd’hui dispersée à travers le monde, dont un papa médecin radiologue, Aussayd fuit la Syrie du jour au lendemain.
"J’ai quitté mon pays en claquettes. J’ai tout abandonné. Mon appartement, ma voiture, ma marchandise." Il débarque en France avec un visa commercial valable 2 mois. "Un ami m’avait parlé de Cannes en me disant que c’était magnifique. C’est pour ça que je suis venu ici."
Le jeune homme profite de ce nouveau départ pour tenter sa chance dans la restauration. "J’ai toujours été doué en cuisine, alors j’ai cherché du travail dans ce domaine."
Il est embauché comme plongeur à la Tonnelle. "Un jour, le commis était malade alors je l’ai remplacé." Grâce à son talent, il gravit les échelons : "Je suis devenu chef de partie, puis second de cuisine."
Mais le trentenaire finit par démissionner avec une idée en tête: multiplier les expériences afin d’apprendre un maximum de techniques et recettes pour lancer son concept. "J’ai travaillé dans de nombreux restaurants pendant plusieurs années. Je voulais apprendre différentes cuisines. Ça m’a aussi permis d’améliorer mon français! J’ai acheté des livres pour connaître tous les termes culinaires, au départ ce n’était pas facile parce que je devais tout traduire sur mon téléphone..." Déterminé à réussir et à saisir toutes les opportunités, il se lance en parallèle dans une formation de designer, créé un concept de livraison de médicaments, ouvre un snack à côté de la gare SNCF. "J’ai dû fermer à cause des inondations de 2015... Je suis encore reparti de zéro." En pleine crise Covid, il lance son activité de traiteur. Et obtient une place au marché Forville il y a deux ans. Lieu idéal pour partager tout son savoir-faire et sa gentillesse!
"Je prépare toutes mes créations dans mon laboratoire en centre-ville. Je bosse 16 heures par jour, mais j’adore ce que je fais et je suis vraiment heureux d’avoir un contact direct avec la clientèle!"
Renseignements : Damasco Food, 06.47.00.21.48
Une cuisine saine et 87 kilos en moins
"La cuisine syrienne est très méconnue comparée aux spécialités libanaises!" Sur son stand, Aussayd propose donc "une cuisine du monde revisitée version libanaise".
Ici le yoba, sandwich japonais sous forme de cornet au poulet, se déguste avec du fromage halloumi. Le kimchi, plat coréen de légume fermenté, se présente sous forme de chou rouge mariné 45 jours dans du vinaigre de cidre avec de l’ail fumé et des graines de coriandre torréfiées. Les empanadas mexicaines sont garnies de bœuf mariné aux 7 épices et au zaatar, mélange de thym libanais.
Les samoussas indiens ont une saveur de poulet fumé et crème à l’ail.
Le tout "sans beurre, sans huile et avec un minimum de friture. J’utilise différents modes de cuisson: barbecue, feu de bois, grillé au chalumeau, fermentation, saumurage, cuisson lente et même cuisson sous terre façon ma grand-mère… notamment pour le pain à la semoule, j’ai fait 1.000 tests pour arriver à retrouver la saveur de la recette originale de ma grand-mère!"
"J’ai perdu 87 kilos"
Une cuisine savoureuse et saine qui lui a permis de retrouver la santé. "J’y tiens beaucoup car c’est grâce à cela que j’ai perdu 87 kilos depuis 2016!"
Entre problèmes de santé, périodes de stress et traumatismes, le trentenaire avait atteint les 165 kilos. "Les médecins m’ont dit que c’était extrêmement dangereux. Comme j’adore manger et je n’avais pas envie de me priver, j’ai cherché des alternatives. Je suis un battant, j’apprends de chaque échec et je ne lâche rien quand j’ai un objectif!"
Le projet était dans les cartons depuis plusieurs mois. Début août, Roller Galaxy a débarqué dans la cité des festivals! À l’origine de cette association, Thaïs Coupet, star d’Instagram et monitrice de patin à roulettes.
L’association est basée à Cannes, mais le but est d’organiser des événements dans toute la région, de Nice à Marseille", précise la trentenaire.
Des soirées roller disco et "aperoller", des initiations au roller quad et au skatepark, des ateliers d’entretien du matériel ou encore des projections de films sur l’histoire du roller…
C’est en fédérant une communauté à travers ses cours et via Instagram (où près de 50.000 personnes suivent ses aventures!) que Thaïs a eu l’idée d’une association.
"Je donne des cours individuels et collectifs depuis plus d’un an, et je voulais mettre en place quelque chose d’accessible au plus grand nombre, parce que tout le monde ne peut pas se payer des cours."
À travers Roller Galaxy, la trentenaire souhaite fédérer et partager les valeurs de cette discipline: inclusivité, transmission, partage, entraide, solidarité…
"La sécurité, dans tous les sens du terme, que ce soit durant la pratique ou dans l’espace public, est aussi très importante pour nous. L’idée est d’aider les personnes qui ont envie de se lancer mais qui n’osent pas. Tout le monde est le bienvenu, peu importe son niveau ou son âge."
C’est d’ailleurs le message passé à travers le logo, qu’elle a imaginé : un squelette qui essaye d’attraper un patin posé sur l’anneau de saturne. "Un squelette, c’est neutre, on ne sait pas si c’est un homme, une femme, ni son âge… ça représente bien l’association! Je voulais créer une identité visuelle forte et j’aime tout ce qui touche à l’espace et aux années 60/70."
Un dessin que l’on retrouve notamment sur les t-shirts vendus lors des événements: "de la seconde main, floquée par une artiste locale!"
L’association célèbre ses 50 ans mais souffre toujours d’un manque de visibilité. Peut-être du fait que le sport adapté lui-même est encore mal connu.
"L’Azuréenne des sports adaptés" dont le siège social est à Cannes (4 avenue du Nord, 06.48.18.80.52.) accueille une centaine de sportifs provenant de tout le département. Son président, Jean-Georges Desens, répond à nos questions.
Handi sport et sport adapté, c’est la même chose?
Pas du tout! Le handi sport concerne les déficiences motrices et sensorielles; le sport adapté, lui, englobe le handicap psychique, mental et les troubles autistiques. Cette différence est encore très méconnue. Pourtant, notre fédération est la plus importante en nombre de licenciés (60.000 en France) pour ce qui concerne le handicap. Et nous venons de recevoir, de la part du ministère des Sports, la délégation pour 21 disciplines sportives.
L’actualité de l’association azuréenne?
Notre activité phare est l’aisance aquatique avec les séances "J’apprends à nager". Nous y accueillons, chaque samedi matin, une dizaine de personnes qui apprennent à apprécier et à se débrouiller dans l’eau. Ils sont encadrés par trois maîtres nageurs sauveteurs.
Vous souhaitez aussi développer le sport féminin.
Oui, car beaucoup de nos activités sont pratiquées par des hommes. Nous souhaitons mettre l’accent, cette année, sur la danse moderne.
Quelles activités proposez-vous?
Tennis, basket, futsal, judo, équitation, kayak, pétanque, natation, tennis de table et danse. J’insiste sur le fait que nous proposons deux types d’activités : de compétitions et de loisirs.
Et du coup, vous avez des champions?
Oui, trois champions de France en natation: Johan, Fannie et Nolwenn et des médaillés en judo.
Quelle est votre plus grosse difficulté aujourd’hui?
Les emplois… Le financement des emplois est compliqué…
Et votre premier besoin?
Nous avons un gros besoin de bénévoles. Nous recherchons des gens qui pratiquent un peu de sport et connaissent le handicap. Cela dit nous formons aussi nos bénévoles. Et puis, nous souffrons d’un grand manque de visibilité, donc si quelqu’un peut nous aider à ce niveau-là…
Votre fierté, pour finir?
Je suis particulièrement fier de la participation citoyenne de nos sportifs. Deux d’entre eux - Caroline et Romuald - siègent même au conseil d’administration et donnent leurs préconisations.
Voilà un sujet crucial et complexe. Un sujet confrontant la société à des questions d’équité, d’éthique et de pédagogie… Longtemps marginalisés ou confinés dans des établissements spécialisés, les enfants souffrant d’un handicap se voient de plus en plus offrir la possibilité de partager les salles de classe avec leurs pairs. Cependant, force est de constater que ce chemin de l’inclusion est semé d’embûches. Ainsi les AESH – Accompagnants des élèves en situation de handicap – rémunérés par l’État pendant le temps scolaire. Et par les collectivités pendant le périscolaire.
Problème pour l’enfant: parfois, il bénéficie d’un accompagnant pendant le temps de l’école mais pas au moment des pauses périscolaires. Conséquences: il ne peut pas manger à la cantine ou rester le soir et du coup – finalement – se retrouve en situation d’exclusion.
Problème pour l’accompagnant : parfois il se retrouve sur un demi-poste et face à un souci de revenus.
La convention qui vient d’être signée – "La première au niveau national", a rappelé David Lisnard, le maire de Cannes – entre la municipalité et l’État en la personne de la rectrice Natacha Chicot, a pour objectif d’apaiser cet aspect du problème. L’idée: les AESH sont sous l’autorité unique de l’État et la mairie rembourse la part périscolaire. Plutôt simple sur le papier. Mais apparemment techniquement compliqué. Quoi qu’il en soit la convention est signée et désormais, à Cannes, enfants, familles et accompagnants pourront évoluer plus sereinement.
"Le dispositif va dans le mur"
Cela n’a pas empêché la rectrice de montrer les limites du concept. "Qu’on soit clair, le dispositif va dans le mur."
"Chaque année, a-t-elle expliqué, l’augmentation des besoins est importante malgré les moyens que les collectivités territoriales et l’État mettent." En prenant l’exemple sur les effectifs de son académie: en cinq ans le nombre d’élèves reconnus en situation de handicap a augmenté de 3.200!
"Il faut former les enseignants"
"Soyons clairs: nous n’avons pas un taux de couverture à 100% et c’est une difficulté car les coûts sont importants. Notre académie compte quand même 2.450 AESH..."
Préconisation de la rectrice: "Que l’école devienne inclusive. L’État doit former ses enseignants pour que les élèves aillent vers l’autonomie. [...] Le type de classe dans lequel nous nous trouvons, ULIS (1), est la solution. Et pas une ULIS avec 5, 6 ou 7 AESH. Ce qu’il faut, c’est une classe avec des enseignants formés, un ou deux AESH et des enfants à qui on va de plus en plus permettre de traverser le couloir pour se retrouver dans la classe d’à côté avec ses petits camarades. Parce qu’à force de multiplier les AESH individuels, on continue à enfermer l’enfant dans son handicap."
Permettre à l’enfant de traverser le couloir. Merci pour cette belle image… Il faudra la garder.
- Les unités localisées pour l’inclusion scolaire. Cette année, une 6e ULIS ouvre à Cannes, à l’école de la Croisette.
Matin et soir, environ 10.000 véhicules par heure circulent en heure de pointe sur l’échangeur de l’autoroute A8. Résultat: un échangeur congestionné et des remontées de files de voitures récurrentes en provenance d’Aix-en-Provence ou de Nice.
"En tant qu’aménageur et gestionnaire de l’autoroute, notre objectif est de sécuriser l’autoroute, souligne Charlotte Desveaux, responsable de communication Vinci Autoroutes. Ce n’est pas acceptable d’avoir des remontées de file sur autoroute. C’est dangereux. Il y a eu des accidents."
4 millions d'euros de travaux
Le chantier, cofinancé par Vinci autoroutes et le Département à hauteur de 4 millions d’euros, vise à réduire ces remontées de file et fluidifier le trafic.
Le projet comprend plusieurs aménagements. "Le principal est la création d’un mur de soutènement le long de la bretelle actuelle à la sortie depuis Aix-Mandelieu, explique la conductrice d’opération Cécile Roger. Le mur nous permettra d’élargir cette bretelle de sortie pour élargir et créer une nouvelle voie séparée dédiée aux gens qui veulent aller à Cannes. On évite ainsi le croisement entre les gens qui viennent de Nice et veulent descendre à Cannes et les gens qui viennent d’Aix et veulent aller à Cannes." Fini le gymkhana entre les voitures. La nouvelle voie Cannes-Le Cannet sera séparée par un séparateur en béton. Chacun pourra aller sur sa file.
Création d’une troisième voie
En parallèle, sur la ligne droite entre les bretelles de sortie et le giratoire, la route sera élargie pour créer une troisième voie. "Cela donnera plus d’espace pour les gens venant de Mandelieu allant à Grasse et donnera plus de débit de fluidité sur cette sortie-là", poursuit Cécile Roger. Depuis Cannes-Le Cannet, la voie sera également élargie pour faire une entrée sur le giratoire à trois voies au lieu de deux. "On avait des congestions depuis l’avenue du Campon, précise la conductrice d’opération. Cela permettra d’avoir plus de débit et de fluidifier cette circulation sur le nord."
Des feux tricolores
Le département devrait installer un système à feux tricolores pour réguler l’ensemble des trafics. "Nous allons ajouter des feux dans l’anneau avec des systèmes de fonctionnement différents en fonction des heures pour fluidifier le carrefour et donc les sorties d’autoroutes, précise Charlotte Desveaux. Cela permettra de donner un équilibre à l’ensemble des voies."
Fin du chantier en mai 2024
Des simulations ont été réalisées pour prévoir la gêne occasionnée par les travaux. "L’espace très contraint sur un échangeur saturé en fait un chantier particulièrement regardé, souligne Cécile Roger. Nous avons intégré dans un modèle de prévision de trafic les réductions de voies et le balisage de notre chantier. Cela nous a permis de nous rendre compte de l’impact sur le trafic et d’identifier les portions de phases les plus impactantes. Celles-ci ont été passées en travaux de nuit pour maintenir une situation acceptable en journée." La pose des enrobés amènera à des fermetures d’échangeur de nuit sur des phases courtes de quatre nuits sur deux semaines. Un site Internet sera créé pour informer les usagers des travaux d’aménagement. Les personnes qui le souhaitent pourront être alertées par SMS ou par e-mail.
Les travaux devraient être terminés pour mai 2024.
Août 2023 à janvier 2024 (phase 1): travaux préparatoires et dévoiement des réseaux. Construction d’un mur de soutènement, création d’une quatrième voie dédiée vers Cannes-Le Cannet. Circulation ouverte sur la nouvelle voie en janvier.
Janvier-février 2024 (phase 2): création d’une troisième voie.
Février 2024 (phase 3) mise en place de l’enrobé. Travaux de nuit, fermeture de l’échangeur de 22h à 5h pendant deux semaines. Mise en service de la troisième voie fin février.
Mars-avril 2024 (phase 4): élargissement du giratoire à trois voies depuis Le Cannet jusqu’à la pénétrante de Grasse.
Avril 2024 (phase 5): réalisation de l’enrobé du rond-point est. Travaux de nuit, fermeture de l’échangeur de 22h à 5h, pendant deux semaines. Mise en service de la troisième voie fin avril.