2190 liens privés
« Je vais dans le bac jaune avec mon opercule détaché », peut-on lire actuellement sur des milliers de pots de yaourt, dans le cadre d’une grande campagne encourageant les consommateurs à jeter ces emballages dans la poubelle de tri. Mais est-ce vraiment utile ?
60 000 tonnes de petits pots de yaourt et de compote sont jetés chaque année en France. Et malgré la simplification récente des consignes de tri, qui invitent à présent à jeter tous les emballages, sans distinction, dans la poubelle jaune, seules 5 000 tonnes de ces emballages en polystyrène arrivent dans les centres de tri, d’après Citeo, l’un des éco-organismes en charge de la gestion des déchets d’emballages en France. Ce sont donc 55 000 tonnes de petits pots qui finissent chaque année enfouies ou incinérées. Un véritable fléau écologique, si l’on en croit Pauline Debrabandere, chargée de plaidoyer au sein de l’association Zero Waste France : « Les centres d’enfouissement sont tout simplement des décharges à ciel ouvert. Les déchets relarguent tout un tas de gaz, notamment du méthane, et au niveau du sol, il y a certes des membranes qui sont censées faire barrière, mais dans les faits il peut y avoir des fuites, jusque dans les nappes phréatiques. » L’incinération ne trouve pas plus grâce à ses yeux : « On doit faire chauffer en permanence des fours à plus de 800 °C, pour finalement se retrouver avec des polluants tels que PFAS ou encore dioxines relargués dans l’air, et sur une tonne de déchets brûlés, on récupère encore 370 kg de matière ultraconcentrée en polluants qui va soit être utilisée comme remblai sur les routes, et donc diffuser dans les sols, soit être enfouie dans des mines de fer. »
#TriTonPot
Pour réduire le nombre d’emballages finissant de cette manière, Syndifrais, le syndicat regroupant les principaux fabricants de produits laitiers frais, a lancé en février dernier une grande campagne de communication intitulée « #TriTonPot ». Jusqu’à la fin de l’été, des messages seront imprimés sur les opercules de 500 millions de petits pots de yaourt, tels que « Je vais dans le bac jaune avec mon opercule détaché », « Moi aussi je vais au tri » ou encore « Si je vais au tri, je serai recyclé ». Mais recyclables, le sont-ils réellement ? C’est la question que beaucoup se posent… ce qui freine probablement en partie l’adoption du geste de tri.
Premier élément de doute : la capacité des centres de tri (qui séparent l’ensemble des déchets du bac jaune) et de sur-tri (qui séparent ensuite les différents types de plastiques) à isoler la totalité du polystyrène des autres matériaux, afin de l’envoyer au recyclage. « Il n’y a que trois centres de sur-tri en France, qui ne peuvent gérer que 70 000 tonnes de déchets en plastique au total par an, soit bien moins que ce qui est jeté. C’est donc impossible que tout le polystyrène jeté dans le bac jaune soit pris en charge », affirme Pauline Debrabandere, qui assure avoir « constaté récemment dans un centre de tri des balles de plastiques [des blocs compactés de différents plastiques mélangés, ndlr] qui n'étaient pas destinées au sur-tri et qui allaient de fait se retrouver en incinération. » Citeo assure au contraire qu’actuellement, « 95 % des petits pots en polystyrène qui sont triés dans le bac jaune sont envoyés au recyclage », mais sans fournir aucune preuve à l’appui de ce chiffre. Difficile d’être affirmatif, donc. Une chose est sûre : au moins une partie des pots jetés dans le bac jaune s’avère recyclée, alors qu’aucun ne l’est parmi ceux mis dans la poubelle tout-venant.
→ Lire aussi : Yaourt, fromage blanc, petit-suisse… Comment bien choisir ses produits laitiers frais
Deuxième élément de suspicion : l’intérêt du recyclage, tel qu’il est pratiqué actuellement avec le polystyrène. Car ce plastique fait, à l’heure actuelle, l’objet d’une transformation uniquement mécanique, en cintres, pots de fleurs ou encore pare-chocs. Certes, de cette manière, sa production et la pollution qu’elle aura engendrée n’auront pas seulement servi à contenir 125 grammes de yaourt pendant quelques jours. Ce matériau aura aussi porté une jupe ou un cactus pendant quelques années… Mais une fois le cintre ou le pot de fleurs cassé, le résultat est le même : enfouissement ou incinération. L’intérêt reste donc limité.
Usine européenne de recyclage chimique du polystyrène
Mais sur ce plan, les choses devraient heureusement bientôt changer. Dans quelques mois doit en effet démarrer, en Belgique, la première usine européenne de recyclage chimique du polystyrène qui permettra, enfin, de transformer les pots de yaourt usagés… en nouveaux pots de yaourt. « Techniquement, il n’y a aucune limite au nombre de cycles [de réemploi] », affirme Indaver, l’entreprise détentrice de cette nouvelle usine, qui assure que le matériau obtenu à partir du polystyrène recyclé « a les mêmes propriétés que la version vierge ».
Si l’on en croit un rapport de 2023 du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, cette technologie présente des bénéfices environnementaux très nets, par rapport à une absence de recyclage mais aussi par rapport au recyclage mécanique. Et Citeo s’est engagé à fournir un minimum de 8 000 tonnes par an de polystyrène à Indaver, tout en assurant que « si le nombre de pots de yaourt jetés dans le bac jaune devait augmenter, ce que l’on espère, la quantité pourra augmenter ». Une information confirmée par Indaver.
Bref, il y a toutes les raisons de jeter ses pots de yaourt, comme les autres emballages, dans le bac jaune (sans les laver et sans les empiler !) même si ce tri ne règle pas tous les problèmes, loin de là. En effet, les taux de tri et donc de recyclage demeurant pour l’instant très faibles, les pots de yaourt devraient encore longtemps être produits, en très grande majorité, à partir de polystyrène vierge. Du plastique supplémentaire en circulation sur la terre pour des milliers d’années, avec tous les effets sanitaires qu’on lui connaît… et ceux qui restent encore à découvrir. Ensuite, Citeo prévoit de continuer à envoyer 20 % du polystyrène récolté au recyclage mécanique, dont les bénéfices sont bien plus limités. « On préfère ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier », se justifie sans plus de détails Citeo. Enfin, si le recyclage chimique permet d’éviter la production de nouveau plastique, il n’est certainement pas lui-même totalement dénué de conséquences sur l’environnement : quelles seront les consommations d’eau et d’énergie ou encore les pollutions générées par l’usine d’Indaver ? L’entreprise n’a pas souhaité répondre à cette question.
Produits consignés
Limiter sa consommation d’emballages, même recyclables, reste donc évidemment indispensable. Pour cela, plusieurs solutions : faire ses compotes, desserts et yaourts soi-même ou, quand c’est possible, privilégier les produits consignés, dont les emballages en verre sont à ramener au magasin, afin qu’ils soient lavés et réemployés. Certains magasins, notamment ceux spécialisés en bio, commencent à proposer ce type de services. Environ 600 points de vente Biocoop, en France, en seraient notamment équipés. Une expérimentation devrait également débuter ce mois-ci dans plus de 1 000 supermarchés des Pays de la Loire, de Bretagne, Normandie et Hauts-de-France. « La consigne pour réemploi, c’est mieux sur le plan environnemental mais c’est aussi plus économique, et cela créé de l’emploi local. On investit énormément d’argent public dans le développement d’usines de recyclage, mais on ferait mieux de le mettre dans le développement de filières de réemploi », commente Pauline Debrabandere.
Précisons enfin que, si l’on n’a pas d’autre choix que d'acheter ses yaourts dans des emballages jetables, mieux vaut toujours privilégier ceux qui se présentent en format familial, et non individuel, car cela réduit, à quantité de produit égale, la masse de plastique utilisé.
"Tout au long de l’année, on les ramasse au large", se désole Sophie L. Dans le viseur de cette Niçoise préoccupée par la défense de la faune et de l’environnement? Les ballons à l’hélium.
Depuis une vingtaine d’années, la plaisancière navigue entre le Cap d’Antibes et le Cap Ferrat. Et sa pêche s’avère loin d’être miraculeuse: "C’est un fléau. On parvient même à distinguer les plus récents des plus anciens. À force ils perdent leur couleur, la peinture toxique fond au soleil. Certains se gorgent d’eau et sont entraînés dans les fonds. C’est une pollution supplémentaire avec des matériaux non biodégradables."
Un ajout de plastique - majoritairement du mylar, un dérivé du polyester - dans la Méditerranée qui représente une menace pour les organismes vivants.
"Cela peut ressembler à des méduses, les tortues peuvent les ingérer et en mourir par exemple." Occlusion intestinale, étouffement… "On trouve aussi des oiseaux empêtrés dans les fils."
"Les lâchers de ballons sont interdits…"
Un scénario des plus funestes avec des ballons qui prennent l’allure d’animaux marins: "On en trouve en forme de dauphin… Vous voyez l’horreur de la chose?" Dramatiquement cynique.
"Le phénomène n’est pas nouveau", argumente celle qui a déjà lancé l’alerte en 2011 lors du Carnaval sur la thématique "Roi de la Méditerranée". Alors avec cette édition "Roi des Océans" et la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan accueillie en juin à Nice, le paradoxe l’interpelle d’autant plus.
"Les lâchers de ballons sont interdits, ce qui est une très bonne chose", relève la Niçoise qui s’interroge: "Sauf que le nombre de ces ballons vendus et lâchés dans les airs dépasse très largement un seul lâcher de ballons…" Elle a d’ailleurs écrit au maire de Nice Christian Estrosi à ce sujet pour réclamer l’interdiction de vente ambulante de ces produits.
Plus de vente de plastique dans l’espace public
Contactée, la Ville de Nice indique que "lors de Carnaval, la vente d’articles de fête en mode ambulatoire est strictement réglementée à l’intérieure de l’enceinte. La vente d’articles en plastique est interdite: ballons de baudruche à usage unique (hélium), confettis, paillettes, gobelets, verres et assiettes, couverts, bâtonnets mélangeurs, piques et pailles jetables, ainsi que les récipients en polystyrène expansé". La collectivité rappelle ses engagements en faveur de l’environnement, comme le bannissement du plastique "de tous ses marchés publics et manifestations" et le respect de "la charte éco-manifestation métropolitaine via le déploiement d’actions ciblées: communication respectueuse de l’environnement, mobilité propre, prévention des déchets, économie des ressources, achats responsables, actions solidaires". Et annonce qu’une charte zéro plastique sera soumise au vote lors du prochain conseil municipal. Un document qui interdit "l’utilisation de plastique pour toutes les activités commerciales dans l’espace public".
Donnons une nouvelle vie aux objets
Un matériau en textile recyclé. Responsable, innovant et français. Pour le design et l'architecture.
Traditionnellement la région PACA (Provence Alpes Côte d'Azur) n'est pas la région où l'on trie facilement les emballages. Notre région se classe 12e au niveau national d'après les chiffres de Citéo, entreprise spécialisée dans le recyclage des déchets. Mais en 2023, nous avons fait des progrès. Nous avons mieux trié (+4%) les emballages ménagers par rapport à 2022. En moyenne les habitants de la région Sud ont jeté 56 kilos d'emballages et de papier dans les containers appropriés.
47,5 kilos d'emballages triés par habitant
La collecte des emballages en plastique et en carton progresse. Dans les Alpes-Maritimes, nous trions moins qu'au niveau régional avec 47,5 kilos d'emballages jetés par habitant en 2023. C'est en hausse de plus de 5% par rapport à 2022. On trie mieux dans le 06 que dans les Bouches-du-Rhône (29,2 kg par habitant) mais nous sommes loin des 90 kilos d'emballages jetés par les Haut-Alpins.
D'après Citéo, à l'échelle nationale, les Français ont trié l'an dernier en moyenne 58 kilos d'emballages ménagers (papiers, carton et 33 kilos de verre) par habitant, soit un kilo de plus qu'en 2022.
La campagne Inf’eau mer sera présente cet été sur les plages du littoral pour répondre à vos questions concernant l’environnement et la protection de la mer.
découvert par article nice matin https://www.nicematin.com/vie-locale/a-mandelieu-et-ailleurs-ils-se-mobilisent-pour-la-mer-939857
La qualité de notre littoral est l’affaire de tous ! » affirme le conseil scientifique des îles de Lérins qui organisait une journée de sensibilisation sur la plage des Dauphins en ce début de mois d’août.
Installé sous un chapiteau à l’entrée de la plage, Damien Lagrange, chargé d’études en biologie marine au sein du conseil scientifique, explique: "Invité par la Ville de Mandelieu, on vient ici à la rencontre du public pour solliciter son avis sur la qualité de l’eau et de la plage. On en profite pour parler déchets, pollution, et donner des infos sur les bons gestes!"
Résidents locaux et vacanciers sont venus se renseigner, discuter et remplir le questionnaire "Inf’eau mer". Rôle de la posidonie, utilisation raisonnée des douches (toujours à l’eau potable!) mégots, tri des déchets, le public présent se prête au jeu de l’enquête avec intérêt.
"J’ai l’impression de rencontrer des personnes de plus en plus sensibilisées, preuve que l’on sert à quelque chose" souligne en souriant Damien.
Stephan et son épouse, résidents de l’agglo, récupèrent prospectus informatifs et petits cadeaux, appréciant "une très bonne initiative".
Cette campagne au plus près du public permettra de remonter de nombreuses informations pour mieux gérer la qualité de l’eau et celle de nos plages, sollicitant l’implication de tous.
Il reste encore quelques dates, notamment à Cannes. Ce sera les 20, 27 et 30 août au Méditerranoscope de l’île Sainte-Marguerite, le 21 août plage Gazagnaire et le 27 août plage du Riou.
Petite boîte, grande avancée? Depuis plusieurs semaines, elles sont partout au centre hospitalier Simone-Veil: au bloc opératoire, dans les salles de naissance, en réanimation… Dans "tous les services qui font de l’injectable", résume la directrice adjointe en charge de la recherche, de l’innovation et du développement durable, Nathalie Ronzière.
Ces boîtes sont de petits conteneurs marron, fruit du projet LiquidiMed et si elles n’ont l’air de rien comme ça, elles sont pourtant à l’origine d’un changement drastique dans le traitement des déchets médicamenteux liquides. Retour en arrière.
Un litre de déchets liquides par jour à traiter
Au printemps 2023, un audit a permis d’établir que la quantité des déchets liquides au bloc s’élevait à un litre par jour. "Des seringues inutilisées ou pas totalement. Et il n’existait aucun dispositif pour récupérer ces restes, renseigne Nathalie Ronzière, à l’origine de la démarche avec Sylvie Chanton, pharmacienne à l’hôpital. Ça part dans les boîtes DASRI [déchets d’activités de soins à risques infectieux] avec les aiguilles, avec le risque que ça se répande. Pour en absorber un peu, on jette ça sur une pile de compresses, avec le gaspillage induit. Et, parfois, ça part dans l’évier…"
Le tout, avec des conséquences environnementales puisque, sur les vingt-quatre substances analysées (éphédrine, paracétamol, noradrénaline, propofol, etc.) lors des tests, la plupart présentaient un indice PBT (persistance, bioaccumulation et toxicité) élevé. "On ne pouvait pas continuer dans cette démarche", souffle la directrice adjointe. La rencontre avec Med33 a changé la donne.
En janvier, l’établissement cannois se rapproche avec les représentants de la société girondine, spécialisée dans la distribution de dispositifs médicaux innovants.
Déchets gélifiés et lancement de l’expérimentation
Après cinq mois d’échanges nourris, elle dévoile un prototype de conteneur écologique d’un demi-litre, fabriqué à partir de résidus de bois – "de la sciure récupérée chez Ikea" – et de polypropylène biosourcé.
Il est, surtout, équipé "d’un manchon assez incroyable, qui absorbe jusqu’à cent fois son poids" et vient gélifier les déchets liquides, éliminant tout risque de fuite. "On a essayé de renverser le contenant: pas une goutte ne s’échappe", s’enthousiasme Nathalie Ronzière. LiquidiMed était né.
En test dès le mois de juin au bloc opératoire, le dispositif, piloté par le médecin anesthésiste Mohamed ben Abdelkarim, a été adopté de manière permanente en septembre. "Depuis cette date, 20,2kg de déchets liquides ont été récoltés. On a aussi étendu aux salles de naissances, à l’endoscopie, à la réanimation, etc. On arrive en fin d’expérimentation."
Vers une généralisation des boîtes DASRI en bois
Pour la directrice adjointe, "une vraie trouvaille", d’autant que, lorsque la boîte est pleine, un dispositif permet de la sceller, avant incinération. "Et là encore, le bois brûle mieux que le plastique." Plus proprement, aussi.
C’est là que le partenariat avec Med33 dépasse le cadre de LiquidiMed. Si l’utilisation du prototype (sur la base de 832 conteneurs pour couvrir l’activité annuelle du bloc) permet, selon les projections, d’économiser 285kg de CO2 par an, la généralisation des boîtes DASRI en bois, fabriquées de la même manière que LiquidiMed, serait d’une tout autre ampleur: "L’analyse de leur cycle de vie montre une économie en CO de 66% par rapport à celles en plastique. La substitution complète des 20.000 boîtes DASRI utilisées chaque année induirait une économie de 16,7 tonnes de CO et de plus de 126 millions de litres d’eau" avance Nathalie Ronzière.
On n’y est pas encore mais, depuis début octobre, une expérimentation est en cours en cardiologie. Affaire à suivre…
UPDATE DÉCEMBRE 2024 L’hôpital de Cannes récompensé pour sa solution qui gère les déchets médicamenteux
Les super-pouvoirs des "déchets" alimentaires existent. Ceux qui ont un composteur le savent. La vie du sol transforme feuilles, épluchures, et restes alimentaires en humus bon pour faire grandir les plantes.
"Le compost, c’est facile à faire, il n’y a pas besoin de technologie, ni d’usine. Ça ne tombe pas en panne, il suffit de mélanger des déchets de cuisine et de jardin", s’exclame Virginie Favier, co-administratrice du Réseau compost citoyen (RCC) en région. Qualifiée maître composteur et exerçant dans les Alpes-Maritimes, elle initie aux gestes ancestraux oubliés.
"Nous faisons un diagnostic, évaluons les besoins, nous montrons comment utiliser un site de compostage, c’est une formation pour bien gérer tout le processus. Savoir quoi faire si cela sent mauvais par exemple. Le but est de rendre l’organisation pérenne."
Le réseau accompagne des établissements médico-sociaux, écoles, maisons de retraite… Partout où il y a cuisine et restauration, peut germer un compost.
Pas de quoi se décomposer
"Courant octobre, nous avons une réunion dans deux écoles, qui ont un potager juste à côté [dans l’arrière-pays azuréen]. L’enjeu est de sensibiliser les personnels de la cantine", illustre Virginie Favier. Chaque organisation doit être pensée sur-mesure.
À Six-Fours-les-Plages, des composteurs collectifs ont été posés à côté de jardins potagers. Les enfants des écoles de la ville trient leur assiette après le repas.
De son côté, Réseau compost citoyen a accompagné l’installation d’un site de compostage autonome dans un Ehpad à Bandol, où 6,3 tonnes sortant des cuisines et de la cantine ont été transformées en engrais naturel. Exemplaire.
Ceux qui travaillent sans relâche, ce sont les vers de terre. Cela vous inspire du dégoût? N’oubliez pas que "c’était de la nourriture dans nos assiettes, ou en préparation en cuisine, juste avant", sourit Virginie Favier. Bref, pas de quoi se décomposer.
Si le composteur individuel peut être placé dans tout jardin, l’installation collective nécessite plus d’organisation.
"La loi donne une responsabilité aux collectivités locales. À elles de proposer des solutions adéquates, situe Élodie Vieu, coordinatrice régionale du Réseau compost citoyen. Elles ont le choix de l’organiser en proximité ou en collecte. Elles sont parfois un peu démunies. Et c’est pour cela que le réseau existe."
Une centaine de partenaires sont accompagnés en région, bien conscients que la réponse individuelle ne suffit pas.
"Ce n’est pas extrémiste, c’est juste une obligation réglementaire, résume Élodie Vieu. La pratique s’est perdue, mais tout le monde peut s’y mettre, s’il y a la volonté."
Dans la métropole niçoise, une quarantaine de sites de compostage en espace public sont référencés. À Cannes, l’ambition est "de couvrir la totalité de la commune en trois ans", pointe Françoise Bruneteaux, adjointe à l’environnement. Depuis le mois d’avril, 35 bornes d’apports volontaires sont opérationnelles, ce sera le double l’an prochain. Désormais, les Cannois apportent "environ 10 tonnes par mois".
Il a fallu s’adapter, vider plus fréquemment les containers cet été, deux à trois fois par semaine au lieu d’une seule, "à cause de la chaleur" et donc des odeurs.
Le traitement des biodéchets est entré dans le cahier des charges de la future délégation de service public, "afin de faire évoluer nos équipements". Et d’éviter d’envoyer ses poubelles chez les voisins? "Actuellement, Veolia prend notre collecte de biodéchets, mais l’envoie à Tarascon."
Le compost et le foncier
L’élue a calculé le trajet. "220km de distance pour un déchet, ce n’est pas excellent, mais comme il n’y a pas de filière dans les Alpes-Maritimes, nous n’avons pas pu faire autrement." C’est dire le chemin à parcourir. Et les économies substantielles que le compostage local permettrait. Sinon, "le prix est énorme".
À Cannes, une unité de micro-compostage sera expérimentée dès 2025, "mais il faut un minimum de foncier. Chez nous, autant vous dire que c’est difficile".
Le Réseau compost citoyen promeut le principe de petites unités, adaptées à des collectes de proximité. Solution locale, low-tech, loin du procédé industriel de la méthanisation.
Prêt à l’emploi, l’humus végétal issu d’un composteur peut être utilisé partout pour enrichir la terre. À eux seuls, les espaces verts et fleuris de Cannes pourraient absorber de 200 à 300 tonnes de compost par an.
Cela tombe bien, quand la qualité du sol s’améliore, les eaux de pluie pénètrent davantage. C’est aussi une façon reconnue de lutter contre le risque d’inondations.
Fête du sol vivant, jusqu’au 20 octobre. Le Réseau compost citoyen organise rencontres et ateliers près de chez vous. Infos: https://fetedusolvivant.org
En matière d’incivilité, Cannes a déjà un plan bien rodé depuis des années! De la prévention, des campagnes de communication aussi originales que percutantes ("180 euros ça fait cher l’envie pressante", "Ici commence la mer", "Petit geste, grosses conséquences"…), mais aussi de la répression avec une brigade dédiée.
Bref, la Ville a fait du sujet son cheval de bataille depuis bien longtemps.
Et ne compte pas lâcher un centimètre de terrain! Lundi, la municipalité a signé une convention inédite avec Citeo (lire ci-contre), expert en matière de gestion des déchets.
Objectif? Optimiser leurs compétences et maintenir des espaces publics à un haut niveau de propreté.
218.191 PV dressés en 10 ans
Concrètement, Cannes va bénéficier d’une subvention d’un million d’euros – 310.000 euros par an pendant trois ans – qui permettront d’agir sur trois volets: cartographier les endroits où il y a le plus d’abandon de déchets sur la voie publique, mise en place de nouvelles campagnes de communication, et traitement des déchets avec l’acquisition d’une nouvelle aspiratrice et le déploiement de nouvelles corbeilles.
"Nous avons dressé avec la police municipale 218.191 PV depuis 2014, dont le produit des amendes revient, pour rappel, à l’État et non hélas à la Ville, précise le maire David Lisnard. Les abandons de déchets sur l’espace public nuisent à l’image de notre commune, à la propreté de nos quartiers et donc au cadre de vie des habitants, et ont un coût de nettoyage au détriment des contribuables… C’est pourquoi nous allons renforcer avec Citeo nos actions de détection, de prévention et de captation des déchets abandonnés."
Ce partenariat de trois ans, renouvelables, sera l’occasion de "faire émerger des solutions durables et adaptées au territoire cannois", soulignait Jean Hornain, directeur général de Citeo.
C'est quoi, Citeo?
Citeo est une entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande distribution qui a pour but de réduire l’impact environnemental des emballages papiers.
Elle propose notamment des solutions de recyclage et de tri.
découvert par article https://www.nicematin.com/environnement/pollution-de-la-mer-francoise-loques-sentinelle-chevronnee-de-la-mediterranee-menacee-913700 sur Françoise Loquès
Opération nettoyage des fonds marins à Antibes ce vendredi sur le quai du Port Gallice. Des déchets sous-marins ont été retirés, comme une épave navire de plus de 4 mètres.
"En voilà, une belle initiative". La satisfaction se lit logiquement sur les lèvres de Sébastien Leroy, Maire de Mandelieu. En ce lundi après-midi, dans la zone industrielle des Tourrades, c’est une nouvelle bataille remportée par la ville mandolocienne contre la pollution: grâce à l’association Herocéan, à l’initiative du projet, la Ville procède à la pose du 32ème filet antidéchet sur la commune, le premier au sein d’une zone commerciale privée… en France.
Car oui, aussi bizarre que cela puisse paraître, et alors que les zones commerciales sont reconnues pour être des zones extrêmement polluées, notamment en raison des nombreux détritus et mégots de cigarettes jetés au sol, la zone des Tourrades peut désormais se targuer d’être la première zone commerciale privée de France à être dotée non pas d’un, mais de trois filets antidéchets posés sur les plaques d’égout.
Filtrer les macros et micros déchets
Des filets, réalisés à partir de 60% de cheveux et 40% de bouteilles plastiques recyclées, qui permettent de filtrer les macros et micros déchets et d’intercepter les hydrocarbures, grâce à son rôle absorbant.
"Le message que l’on souhaite faire passer, c’est que, ce genre d’acte, c’est une vraie écologie, au contraire de grands discours creux que l’on peut entendre, indique le premier magistrat de la Ville. C’est une action concrète de terrain. Ce dispositif permet d’intercepter les déchets avant qu’ils ne se retrouvent à la mer." Car, en effet, contrairement à ce que l’on peut penser, l’eau - et surtout les déchets - qui sont aspirés dans les bouches d’égout lors d’intempéries, se retrouvent directement… à la mer. "Ces filets, que nous allons mettre en avant avec des dispositifs visuels, doivent permettre à tous les citoyens de prendre conscience de l’importance de ne pas jeter les déchets sur le sol."
Un dispositif pris en charge à 100% grâce au mécénat
Outre l’aspect écologique non négligeable, l’autre aspect positif de la pose de ces filets anti-déchets est qu’ils ne coûtent rien au contribuable: les 3 nouveaux filets posés ce lundi, d’une valeur totale de 2.700€, sont financés à 100% par une entreprise privée, en l’occurrence Abioxir, via l’association Hérocéan. "C’est du mécénat, confirme Daphné Sanchez Asikian, responsable et instigatrice du projet. Nous avons souhaité mettre en place ce dispositif et, une fois les fonds recueillis, nous avons pu en parler à la mairie de Mandelieu." C’est d’ailleurs une entreprise locale spécialisée dans le développement de solutions anti pollutions et anti déchets, Pollustock, qui a été mandatée pour la fabrication et la pose des filets.
Que ce soit à Mandelieu, à Cannes ou encore à Théoule-sur-Mer, de nombreuses communes ont, depuis plusieurs années déjà, mis en place ces filets de protection qui permettent de couper le robinet des déchets à leur source. Même si le meilleur moyen de lutter contre la pollution reste tout simplement de ne pas jeter ses déchets et mégots sur le sol.
Découvrez le nouveau composteur d'intérieur Melo en avant-première. Inodore, compact et avec un choix de couleurs tendance il saura vous faciliter le compostage !
L’initiative a attiré autant de curieux que de bonnes volontés ce dimanche matin sur le marché Forville, où l’agglomération Cannes Pays de Lérins a installé un stand d’informations concernant la collecte de biodéchets. Chaque dimanche jusqu’au 14 avril, des équipes expliqueront au public la marche à suivre
Les explications sont claires: "les bornes seront mises en service à partir du 1er avril. Les habitants doivent s’inscrire via un QR code. Ils peuvent récupérer leurs bioseau gratuitement. Quand ce dernier sera plein, il faudra le vider dans les bornes dédiées, en s’identifiant grâce à leur téléphone, ou avec un badge qui sera fourni à ceux qui n’ont pas de smartphone."
Les déchets récoltés seront valorisés dans des installations spécialisées, et le compost produit retournera à la terre.
Une nécessité lorsqu’on sait que 28.000 tonnes de déchets alimentaires ont été produits à travers l’agglomération Cannes Pays de Lérins entre 2022 et 2023.
"À terme, notre objectif est de valoriser 40 kg par an et par habitant grâce à notre filière autonome et complète de traitement des déchets que nous structurons avec le Pôle métropolitain Cap Azur", indiquait le maire de Cannes et président de la CACPL, David Lisnard, en début d’année.
D’ici 2027, 4.000 composteurs individuels, 300 composteurs collectifs et 330 points d’apports volontaires devraient être installés à travers l’agglomération.
Tout ce qu'il faut savoir
Où récupérer son bioseau?
Au stand d’information du marché Forville les dimanches 31 mars, 7 et 14 avril. Lors des deux réunions d’information qui auront lieu mercredi 27 mars à 18h salle du conseil municipal à la mairie annexe de la Ferrage, et samedi 30 mars à 10 h 30 en mairie principale, salle Marianne. En téléphonant au 04.89.82.20.22.
Quels déchets dans mon bioseau?
Restes de repas, fruits, légumes abîmés et épluchures, coques et coquilles, poissons et viandes, riz, pâtes, céréales, salades avec ou sans sauce, fromage, pains et pâtisseries, sachets de thé, filtres et marc de café et mouchoirs, serviettes et essuie-tout.
À ne pas mettre dans le bioseau
Huiles, emballages, films plastiques, capsules de café, cendres, litière, déchets verts de jardin et déjections animales. Les astuces
Les astuces
Mettez un bout de carton ou essuie tout au fond de votre bioseau pour absorber les jus et faciliter les vidanges.
Stockez votre bioseau fermé et à l’ombre. Videz-le 2 fois par semaine, plus en été. Vous pouvez utiliser les sacs en kraft de vos fruits et légumes à l’intérieur de votre bioseau.
Plus de 700€ par an, c’est la dépense moyenne d’un Français en pharmacie*. Des médicaments qu’on retrouve… dans la nature. "Notre corps en métabolise une partie. Le reste part dans les urines, les selles…", détaille Françoise Loquès, fondatrice du cabinet de conseil en environnement marin Mission bleue.. Docteur en biologie marine, cette Niçoise a consacré 5 ans à une étude fine de l’impact de ces molécules les eaux de notre littoral.
Car leurs traitements en station d’épuration réclament des techniques souvent trop pointues et coûteuses pour être mises en œuvre. De 2018 à 2022, la scientifique a mené près de 200 prélèvements et analyses dans l’espace de dilution des rejets des stations d’épuration de Vallauris Golfe-Juan et de Cannes: dans l’eau, les sédiments, les foies et muscles des poissons et sur des moules.
Dans son viseur: le diclofénac (anti-inflammatoire), l’ibuprofène, le sulfaméthoxazol (anti-infectieux), la carbamazépine (anti-épileptique) et le paracétamol. Résultat: "toutes ont été détectées, sans qu’on ne puisse les quantifier finement. A l’exception du diclofénac et de l’ibuprofène, dont la présence est plus significative."
Considérés comme des micropolluants, ces résidus peuvent provoquer une féminisation et des altérations de comportements chez les poissons ou encore engendrer des effets cocktail nocifs pour la santé humaine en s’associant à d’autres molécules.
Pour aller au-delà du "constat alarmiste", Françoise Loquès a produit le guide Les médicaments, des déchets pas comme les autres, validé par des médecins-hospitaliers azuréens. Voici 5 conseils pour limiter cette pollution.
*chiffres 2021, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
#1 Discuter de la prescription avec son médecin
Le chiffre. "1 Français sur 5 prend plusieurs médicaments en même temps", selon l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Le bon réflexe. "Certains médicaments sont incompatibles. Ils peuvent interagir et avoir de lourdes conséquences sur notre santé (augmentation, diminution voire suppression des effets d’1 ou des 2 médicaments)", rappelle Françoise Loquès dans son guide. Pour éviter d’en ingérer de manière contre-productive, mieux vaut rappeler à son médecin les traitements que l’on prend lors de la consultation.
Et pour limiter l’impact de nos traitements sur la nature, il est aussi possible de demander à son praticien de privilégier des prescriptions à faible indice PBT. Celui-ci donne une note (de 1 à 9) sur la dangerosité environnementale des substances actives du médicament, basée sur 3 critères: la persistance dans l’environnement, la bioaccumulation (l’absorption par certains organismes) et la toxicité sur la faune et la flore aquatiques.
#2 En pharmacie, ne prendre que ce dont on a besoin
Le chiffre. Environ 25% des médicaments prescrits ne sont jamais consommés, selon Jalma, cabinet de conseil du secteur de la santé.
Le bon reflexe. Même s’il est prescrit sur l’ordonnance, il est possible de ne pas prendre un médicament que vous avez déjà en réserve chez vous lors de votre passage en pharmacie.
#3 Trier correctement ses médicaments inutilisés ou périmés
Le chiffre. Selon l’OCDE, environ 17.000 tonnes de médicaments non utilisés ou périmés sont jetés chaque année en France.
Le bon geste. En France, la filière de récupération Cyclamed collecte ces déchets pas comme les autres afin qu’ils soient traités à part. Contrairement aux idées reçues, ceux-ci ne sont pas envoyés dans d’autres pays ou revalorisés sous forme de médicaments mais incinérés selon une méthode spécifique, destinée à limiter leur impact sur l’environnement.
Vous avez des boîtes périmées ou inutilisées? Les jeter à la poubelle ou dans les toilettes représente un risque majeur de pollution de l’eau et des sols. Les comprimés, pommades, crèmes, gels, sirops, aérosols, sprays et inhalateurs doivent être ramenés en pharmacie. Les emballages cartons et les notices peuvent, quant à eux, être jetés au tri sélectif. Des doutes sur le tri d’un médicament? Cyclamed dispose d’un moteur de recherche en ligne.
#4 Eviter l’automédication
Le chiffre. "Près d’un Français sur 2 donne un médicament à un proche car il a les mêmes symptômes, 1 sur 10 le fait systématiquement ou souvent", selon l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Le bon reflexe. "Les médicaments sont essentiels, ils sauvent des vies mais il ne faut pas les prendre à la légère", pointe Françoise Loquès. Pour limiter les rejets dans l’environnement et lutter notamment contre l'antibiorésistance de nos organismes, le recours à l’automédication est à éviter.
#5 Pour les maux bénins, privilégier les remèdes naturels
Le chiffre. En France, selon le laboratoire Sanofi, ce sont plus de 420 millions de boîtes de Doliprane qui ont été mises sur le marché en 2022.
Le bon reflexe. Maux de tête, rhume, insomnie passagère… Avec l’aval de médecins hospitaliers, le guide sur le bon usage des médicaments met aussi en avant des alternatives naturelles pour lutter contre des maux bénins du quotidien sans se jeter, par exemple, sur une boîte de paracétamol. Parmi ces conseils: infusion aux fleurs de lavande séchées ou inhalation de vinaigre de cidre dilué dans l’eau pour les maux de tête soudain, infusion au thym (aux vertus expectorantes) contre le rhume, fleur d’oranger avant le coucher pour favoriser l’endormissement…
A savoir: le guide mentionne scrupuleusement les contre-indications que peuvent présenter certains de ces remèdes naturels en cas de pathologies particulières, d’allergie ou encore de grossesse. Tous les détails en accès libre ici.
À chaque début d’année son lot de nouvelles résolutions. Les intercommunalités n’échappent pas à la règle. Du côté de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins, en ce début d’année, l’accent est mis encore davantage sur une ville qui se veut encore plus verte. L’intercommunalité met en œuvre son plan d’actions en faveur du compostage et de la collecte des biodéchets sur une durée de trois ans avec pour objectif d’installer 4.000 composteurs individuels, 300 composteurs collectifs et 330 bornes d’apport volontaire.
Champion azuréen
Il s’agit du réseau de collecte le plus dense du bassin azuréen. Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des expérimentations de compostage et de collecte des déchets alimentaires menées dès 2022 à Cannes.
L’objectif pour l’agglomération Cannes Lérins est de valoriser ces biodéchets pour en faire une ressource énergétique comme le biogaz, grâce à un processus de méthanisation. À ce titre, une tonne de biodéchets permet de produire en moyenne 100m3 de biométhane, soit l’énergie nécessaire pour parcourir 1.000km en voiture (environ 720kWh) en plus de 800kg de fertilisants naturels. "Sur l’année 2022-2023, nous avons produit 28.000 tonnes de déchets alimentaires à l’échelle de notre bassin de vie. Il est donc primordial de les récupérer pour les valoriser", explique David Lisnard, maire de Cannes et président de l’agglomération Cannes Pays de Lérins. Et d’ajouter: "Depuis cet automne, nous accélérons la distribution gratuite des composteurs individuels et collectifs et installons 330 bornes d’apport volontaire sur tout le bassin de vie cannois à partir de 2024."
L’idée est de faciliter le geste de tri des habitants et ainsi récupérer de façon plus importante les biodéchets. Ces derniers représentent, en effet, 36% des poubelles résiduelles de l’intercommunalité.
Phase d’expérimentation
À ce jour, l’agglomération s’est lancée dans une première phase expérimentale à grande échelle auprès de 16.000 habitants du territoire avec la distribution de 500 composteurs individuels et dix composteurs collectifs. L’intercommunalité l’annonce: "Dès à présent, il est possible de commander un composteur. En maison, un composteur individuel est remis gratuitement après une formation de 1 heure. En appartement, si une copropriété dispose d’un extérieur, l’Agglomération accompagne les volontaires dans l’installation d’un composteur partagé."
Améliorez vos performances de tri en entreprise grâce à Lemon Tri ! Solutions innovantes, incitatives et solidaires pour recycler mieux.
Nouveau prestataire découvert chez SAP Labs France à Mougins
Tri, collecte et valorisation des déchets alimentaires. Professionnels, particuliers et collectivités, nous collectons et compostons localement vos déchets organiques.
découvert par article Nice Matin https://www.nicematin.com/economie/les-alchimistes-esperent-lever-2-m-pour-capter-le-marche-des-biodechets-890340
Directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Nathalie Gontard étudie le plastique depuis plus de 30 ans. D’abord fascinée par "son côté fantastique", cette experte mondiale de la matière s’est vite alarmée de sa folle prolifération, remplaçant des emballages traditionnels plus vertueux. Autrice de l’enquête Plastique, le grand emballement (éd. Stock), la scientifique en décrypte les dangers et met en garde sur le mythe du sacro-saint recyclage.
Existe-t-il de "bons" plastiques?
Tous présentent des dangers importants, pour nous et pour les générations futures. On parle souvent "du" plastique. En réalité, il en existe des milliers de sortes, de polymères, d’additifs, d’usages... Nous avons accumulé 8 milliards de tonnes de plastiques sur Terre pour 9 milliards de tonnes produites. C’est colossal! En poids, il y a sur notre planète 150 fois plus de plastique que d’humains. Produire du plastique, c’est produire du danger sur plusieurs siècles.
Les plastiques ne polluent-il que quand ils deviennent déchets?
C’est une idée reçue. Le plastique pollue dès qu’il est produit. Lorsqu'on traque les micro plastiques présents dans les glaces de l'Arctique, on se rend compte qu’ils viennent des constructions de bâtiments. Ceux qu’on retrouve dans les eaux douces proviennent majoritairement des vêtements qui lâchent des micro-plastiques au lavage. Dans l’air, ce sont les pneus et leur usure sur la route. Oui, les déchets plastiques jetés dans la nature sont un problème mais il ne faut pas se focaliser uniquement là-dessus.
Quels sont les plastiques qui se recyclent?
Actuellement, à l’échelle de l’Union européenne, il n’y a que les bouteilles en PET qui bénéficient d’une filière de recyclage. Ceux-ci sont collectés, broyés, décontaminés dans de gros réacteurs. Mais pour en refaire des bouteilles, on les mélange tout de même à nouveau avec des polymères natifs car l'étape de décontamination dégrade la matière.
"En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement"
Les industriels jouent sur le côté cycle éternel de la bouteille et de son recyclage. En réalité, il leur faut 2 à 3 bouteilles pour en refaire une. Ces bouteilles en PET représentent moins de 1% de tous les plastiques qu’on utilise.
Que deviennent tous les autres plastiques?
Pour tout le reste, il ne s’agit pas de recyclage mais de "décyclage". C’est-à-dire qu’on va chercher de nouveaux débouchés pour cette matière plastique dégradée qui ne pourra pas ravoir le même usage. En le transformant, par exemple, en chaises et salons de jardin, en polymères recyclés pour des polaires... Oui, on lui donne une nouvelle utilité au lieu de le jeter, ça rassure. Mais cela ne contribue pas à réduire la pollution plastique.
En lui donnant cette nouvelle vie, le plastique va continuer à se dégrader inexorablement et de façon rapide en micro et nano particules. En plus de ça, on crée de nouvelles filières industrielles… qui vont avoir besoin de déchets pour fonctionner. Donc cela crée une dépendance aux déchets plastiques, qui pérennise la pollution plutôt que de la réduire.
Est-ce que l’extension des consignes de tri va dans le bon sens?
Cela brouille les pistes en donnant l’impression que tous les plastiques sont recyclés. Mieux vaut énoncer une solution simple : se passer des plastiques inutiles. On peut y arriver! Les gourdes sont rentrées dans les mœurs et personne ne regrette les sacs plastiques à la caisse des supermarchés. Mais pour cela, il faut des messages clairs des pouvoirs publics.
"Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique"
On ne peut pas en vouloir aux industriels de communiquer sur leur produit. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. C’est au gouvernement de légiférer, de faire pression et d’aider les industriels à prendre le virage. Par exemple: standardiser les pots en verre pour les yaourts, mettre en place une consigne… Il faut aussi permettre aux consommateurs d’y voir plus clair. Avec, notamment, un étiquetage de tous les biens et services contenant du plastique.
Vous dites qu’il faut aussi revoir nos mentalités…
Nous devons nous poser collectivement la question de notre addiction à la matière plastique et se pencher d’urgence sur l’usage qu’on en fait. Car le plastique ne sert plus notre bien-être : on en respire, on en mange, on en boit... Notre société a investi massivement là-dedans, même dans des secteurs où on n'en avait pas besoin.
"Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?"
Il est presque impossible de sortir, de s'habiller sans avoir affaire au plastique. Or, on pourrait faire autrement. Il faut aussi se questionner plus largement sur notre façon de consommer. On est tous conditionnés pour accumuler le maximum de biens matériels. Et si le vrai luxe, aujourd’hui, c’était le temps, d'autres formes de bonheur? Peut-être faut-il créer des cures de désintoxication à la surconsommation?
À tous ces réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle et cuisinières qui traînent dans un coin du garage, dans l’attente d’être débarrassés ou de trouver un repreneur après avoir essayé de les vendre en ligne. Pour ne pas perdre plus de temps, l’agglomération Cannes Lérins propose aux propriétaires de ces équipements, depuis le 4 septembre, une tout autre solution: les donner à l’éco-organisme ECOSYSTEM. Ces appareils ménagers pourront ainsi être réutilisés ou recyclés. "Ce service de proximité a pour objectif d’améliorer durablement le confort et la qualité de vie des personnes. Il garantit également la propreté de la ville", affirme la municipalité.
Comment cela fonctionne?
Les usagers intéressés doivent se rendre sur le site internet www.jedonnemonelectromenager.fr afin de prendre rendez-vous auprès de l’éco-organisme. Dans les 72 heures suivant la prise de rendez-vous, ECOSYSTEM se rend directement à domicile afin de les retirer.
L’avenir des appareils
Ceux déclarés comme étant "fonctionnels et réparables" seront confiés à ses partenaires afin de les réutiliser. Ceux qui doivent être recyclés seront envoyés aux centres de traitement sous contrat avec l’éco-organisme pour être "dépollués et recyclés" dans le respect des normes environnementales.
La liste éligible
Quels équipements peuvent être pris en charge? Le réfrigérateur, y compris américain, le congélateur, le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle, le four, le four à micro-ondes, la cuisinière, la plaque de cuisson, la hotte aspirante et la cave à vin.