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Plus haut, face aux nouveaux immeubles qui ont poussé comme champignons, un carrousel est déjà là, qui préfigure le futur parc paysager en cours de réalisation à Cœur de vie Mougins. Mais plus bas, à Tournamy, les commerçants ne se réjouissent pas du tout de ce "tournez manège". Car pour eux, l’aménagement pharaonique du nouveau quartier nuit à leurs enseignes, au lieu de les bonifier.
En particulier celles situées au 799 de l’avenue Tournamy, dont les vitrines subissent désormais l’ombre écrasante du nouveau Terminal de bus, implanté juste devant.
"C’est un va-et-vient permanent qui fait obstacle et assombrit nos magasins. Avant, à cet endroit, la clientèle pouvait s’arrêter sur quelques arrêts minute. Maintenant, on n’est plus du tout visibles de l’extérieur, s’insurge au nom de tous ses confrères Françoise Valingo, dont la belle boutique Colombine mérite pourtant d’être mise en lumière. En plus, tous ces bus, qui stationnent et se relaient en permanence, ça crée aussi des bouchons de circulation dans le secteur, et ça change complètement l’atmosphère de notre quartier: on dirait une gare routière!"
"Pourquoi un tel Terminus ici?"
En cette conjecture déjà difficile, pas le meilleur climat pour faire des (chiffres d’) affaires. Pour eux, l’arrivée du bus à haut niveau de service ne leur rend pas du tout service! "On nous avait dit qu’il y en aurait un de temps en temps, mais en réalité, c’est constant, un bus remplace l’autre pour desservir Cannes, Valbonne, Mougins, La Roquette...sans compter les bus scolaires", pointe le coiffeur Dessange, en compagnie de la boulangère et du gérant de La fleur de vigne.
"On ne comprend pas pourquoi le terminus a été créé ici, à Tournamy, alors que la voie est plus large là-haut, dans le nouveau Cœur de vie."
Voilà, le mot est lâché. Parce qu’au-delà des bus, ceux-là ont l’impression de faire les frais du nouveau quartier. Et d’être devenus "les parents pauvres" de la municipalité.
Quand l’un bénéficie d’un éclairage "digne de Las Vegas" à la nuit tombée, et d’un futur parc paysager, eux se plaignent aussi d’être rejetés dans l’obscurité, sans un peu plus de « vert « pour mieux respirer.
"On a réussi à faire venir le maire et son staff sur place pour exposer nos difficultés, mais on a eu plutôt l’impression d’être pris de haut qu’écoutés, grognent encore les commerçants de Tournamy. Nous, on a pourtant voté et financé notre ravalement de façade, et on a subi sans broncher les travaux de Cœur de vie Mougins, et aujourd’hui, on a le sentiment d’être lésés!"
Et d’avancer une ultime explication: "En réalité, le maire aurait sans doute voulu qu’on s’installe tous là-haut pour faire fonctionner son nouveau quartier, qui peine à trouver preneur. Mais nous ici, on aime nos magasins de qualité, et notre clientèle n’a pas du tout envie d’y monter! Rien que pour ça, on ne lâchera pas!"
À Cœur de vie Mougins, démarrage poussif et anomalies
Le nouveau Cœur de vie à Mougins ne présente pas encore le décor rêvé imaginé par le promoteur et la municipalité. Côté commerces, plusieurs cellules à louer sont encore vides de tout occupant. Et si un panneau d’Altarea couvre une façade pour annoncer « Ici, quelque chose se prépare… », la Ville rappelle son opposition à toute implantation d’Action (grande droguerie low-cost), « une enseigne qui ne correspond pas à l’image que l’on souhaite donner à ce quartier. », malgré la rumeur qui évoque son installation prochaine.
Parmi ceux qui sont déjà implantés, beaucoup reconnaissent un « démarrage poussif », et c’est un euphémisme...
« On avait prévu plus d’employés pour débuter, mais vu la fréquentation, je suis toute seule, indique par exemple la vendeuse d’Optic 2000. Les gens n’ont sans doute pas intégré qu’il y a un nouveau quartier, et de notre côté, on a l’impression que c’est encore en chantier ! »
« C’est vrai que c’est mou et lent, mais c’est un nouveau centre et la conjoncture est difficile, confesse aussi Véronique Amey (Les pipelettes). Moi, je suis en colère contre Altarea qui nous a vendu cher du rêve, nous a imposé des tas de contraintes, alors que la galerie n’est pas complètement occupée et qu’il y a plein de problèmes de finitions ! Moi, je n’ai aucun souci avec l’exigence, mais à condition que chacun sache l’être avec soi-même... »
Intempéries révélatrices...
Tous espèrent que l’ouverture annoncée du cinéma boostera la fréquentation. Et la Ville rappelle que « pour tout nouveau projet, il faut laisser du temps au temps. »
Mais pire que les finitions, les récentes intempéries ont révélé des anomalies et problèmes d’infiltration. Inondé, le parking en sous-sol reste d’ailleurs plongé dans le noir complet, au mépris de la sécurité. Sur les réseaux sociaux, la grogne des résidents est croissante contre ce nouveau quartier aux allures de trompe-l’œil. Sauve qui peut ? « On est conscients de tous ces problèmes, qui ne sont pas négligeables et qu’on partage avec les habitants, soupire Fanny Catroux, directrice de cabinet du maire. La Ville se bat actuellement auprès du promoteur pour que tout s’arrange au plus vite… »
La Ville répond
Sollicitée par nos soins, la municipalité se défend de privilégier le nouveau Cœur de vie au détriment de Tournamy.
« La Ville a fait du commerce son cheval de bataille, et on a accompagné de près tous nos commerçants durant le Covid, indique Fanny Catroux, directrice de cabinet du Maire Richard Galy. On comprend la problématique du Terminus des bus, mais l’arrivée du BHNS et ses lignes complémentaires sont une petite révolution dans les transports, qui va aussi amener du flux et une nouvelle clientèle. »
Stationnement dédié
Premier adjoint au maire et conseiller communautaire, Christophe Ulivieri ajoute que « l’agglo travaille sur une solution alternative, avec un autre terminus de bus de l’autre côté en contrebas qui permettra de soulager celui-là de quelques lignes. »
Et l’élu d’affirmer que trois ou quatre jardinières fleuries seront installées d’ici quelques mois. « On réfléchit aussi à installer des services administratifs de proximité (passeport, inscription cantine, guichet unique) dans la galerie Tournamy, afin d’y drainer encore de la clientèle, tout comme le parc paysager amènera du monde pour la totalité du quartier. » Le stationnement va également être repensé afin d’accorder « des poches dédiées aux commerçants, via un badge annuel à moins de 50 euros », afin qu’ils n’aient plus à courir après leur disque bleu et les quatre heures gratuites autorisées.
Le temps presse. L’institut de l’économie pour le climat a évalué à – au moins – 12 milliards d’euros par an, le besoin d’investissements des collectivités territoriales, jusqu’à 2030, pour respecter la trajectoire bas-carbone et limiter le réchauffement climatique. Même si les collectivités font de gros efforts, elles ne fournissent aujourd’hui que la moitié des besoins. La communauté d’agglomération de Cannes Pays de Lérins assure sa part.
Impossible de faire, ici, le point sur tout ce qui est réalisé à Cannes, au Cannet, à Mandelieu, à Mougins et à Théoule soit sur les 94,8km², accueillant les 160.557 habitants de l’agglomération. Mais pour ceux qui voudront aller plus loin que ces colonnes et n’ont pas peur de plonger dans un lexique technique, la totalité du plan a été postée sur le site de l’agglo. On y rappelle que Cannes Pays de Lérins s’est lancée dans un déploiement méthodique d’actions avec "un vrai choix d’énergies alternatives, que nous déployons de façon très volontariste et qui nous valent d’être honorés sur le plan national", a rappelé David Lisnard, président de la CACPL lors du dernier conseil.
Chaud-froid et énergie renouvelables
C’est ce volet qui est abordé ici. L’idée: tendre vers la production locale de l’énergie nécessaire au territoire de l’agglomération en valorisant les ressources naturelles locales. En clair: utiliser la mer, la rivière, nos eaux usées pour produire de l’énergie.
D’abord l’agglo cherche à développer des réseaux de chaleur et de froid urbains à partir d’énergies renouvelables et de récupération.
C’est la thalassothermie pour les habitations et bâtiments publics, évoquée à plusieurs reprises dans ces colonnes, notamment avec les travaux lancés sur la Croisette. Pour ce projet, le taux EnR (taux d’énergie renouvelables qui représente la part des énergies issues de sources renouvelables dans la consommation totale d’énergie) espéré est 75%.
C’est aussi la création d’une centrale biomasse (utilisation de déchets verts) pour envoyer de la chaleur sur les bâtiments publics et habitations de la Frayère, la Roubine et Bastide Rouge. Taux EnR: 80%. Pour ce dossier, l’attribution de la délégation de service public doit être signée au premier semestre 2024.
Chaleur toujours pour l’utilisation des calories des eaux usées de la station Acquaviva de Mandelieu. (Taux EnR: 65%). C’est possible oui en récupérant la chaleur que produisent les eaux usées.
Pour ceci, la procédure de service public sera prochainement lancée.
Faire du biogaz
Autre moyen de valoriser les ressources naturelles locales: développer la méthanisation, c’est-à-dire la transformation de matières organiques en biogaz (méthane et dioxyde de carbone). Le biogaz étant utilisé entre autres pour le chauffage là aussi.
Pour ce sujet, la Cacpl envisage deux techniques différentes: elle va transformer les boues de la station d’épuration en biométhane, ce qui en réduira le volume de 35%. Là c’est l’action de micro-organismes qui permet le processus. Et elle explore la possibilité d’utiliser la technologie de la gazéification thermale, toujours à partir des boues. Mais en chauffant les boues à très haute température.
Produire de l’électricité grâce à la Siagne
Enfin la CACPL cherche également à exploiter le potentiel hydroélectrique de la Siagne. L’idée étant d’installer une turbine sur le seuil de l’Écluse à Pégomas pour produire de l’électricité. Elle espère 720 Mkw/an. Ce qui permet, par exemple, de fournir de l’électricité à 180 foyers par an.
Il y a le navigateur, ex-accro à "une drogue dure", la vitesse et la compétition. Il y a l’océanographe qui perçoit la vie "par les liens qu’elle tisse". Et l’activiste du climat qui "ose les brèches de désobéissance".
Un trio comme un compagnonnage qui interpelle le mythe du progrès - "en quoi vider la mer serait un progrès?". Et se désespère des décisions politiques à rebours de la connaissance - "On ne peut pas dire qu’on ne sait pas. Nous avons la liberté d’écrabouiller le monde. Ou de tout faire pour vivre en harmonie avec lui. Nous sommes la seule espèce à pouvoir faire ça."
Surnommé Bilou, le navigateur est Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du rhum. Un quasi-repenti de l’esprit de compétition, acharnée des courses au large.
Le spécialiste de la société subtile des cachalots, c’est l’océanographe François Serano. Ses mots donnent vie "au monde sauvage, qui est libre et n’a pas besoin de l’Homme".
Enfin, la militante en bataille contre l’exploitation des minerais dans le fond de la mer, c’est Camille Étienne.
Les trois se sont retrouvés à Toulon cette semaine, après avoir partagé quelques jours et nuits de navigation, dans le cadre d’une mission scientifique en Méditerranée, juste devant nos côtes. Leurs trois voix racontent une histoire commune. "Moi, je viens de la montagne, du fin fond de la Savoie, débute Camille Étienne. Je suis passionnée par les glaciers, mais pas à l’aise dans l’eau." L’océan était "un impensé", un lieu "vide, noir et silencieux".
Il y a trois ans, pour éviter de prendre l’avion, elle navigue à voile, jusqu’en Islande. Une révélation. "Comme si, à 23 ans, je découvrais la moitié de l’humanité. Un monde entier."Et voilà le premier point de leur argumentaire. "On ne peut pas protéger ce qu’on ne connaît pas, ce qu’on n’aime pas."
Alors connaître, oui mais par quel bout ? François Sarano a sa réponse. Avec sa femme Véronique Sarano, le plongeur, océanographe et fondateur de l’association Longitude 181, a passé des décennies à amasser des connaissances sur la vie marine - et il continue de le faire. Mais devant le public, son obsession est de parler de liens. "La biodiversité, ce qui définit le vivant, ce sont les liens que chacun tisse. On parle de toile du vivant." Il file la métaphore. "Un écosystème est comme un gilet. Si une seule maille est ouverte, le tout s’effiloche". Ce lien, chacun peut l’expérimenter "dans la rencontre authentique" avec d’autres animaux.
Et c’est le deuxième argument. "Tant qu’on considérera les autres vivants comme à notre service, comme une ressource, on ne changera pas".
L’endroit où le climat change le plus
Justement sur le fil, l’exploitation minière des fonds marins en arctique, « l’endroit au monde où le changement climatique est le plus rapide », insiste Camille Étienne. "Nous avons réussi à gagner du temps avec le gouvernement norvégien, pour faire en sorte qu’ils autorisent seulement l’exploration minière." Et non l’exploitation.
Pas une victoire totale, mais déjà un enseignement sur les vertus de la mobilisation collective.
"Ne doutez jamais, jamais, des actions menées, même une petite action, même si ça a l’air insignifiant. Pour la Norvège, un demi-million de personnes ont signé une pétition pour refuser l’exploitation minière." La liste des noms a été remise symboliquement dans les mains des membres du gouvernement. "Et cela nous a échappé, ça a basculé." Dans le bon sens.
Même l’homme qui a navigué grâce au souffle du vent a fini par faire le bilan de son activité, la course au large, et à en tirer les leçons. "Finalement, c’est facile de changer d’aventure, plaide le navigateur Roland Jourdain. J’ai fini par me guérir de la drogue dure que j’avale depuis 40 ans, celle d’essayer d’aller toujours plus vite."
Après une collision contre une baleine, il a été "dur de réaliser qu’on fait beaucoup de dégâts pour sa passion". Ce "choc" l’a changé et amené à "réfléchir autrement", troisième piste ouverte.
Sa nouvelle aventure s’appelle We Explore, un catamaran en partie construit en fibre de lin, devenu outil au service de la recherche et de la pédagogie.
"Il est possible de retrouver une Méditerranée riche, exubérante, foisonnante, ajoute son coéquipier et ami François Sarano. Une mer qui sera notre meilleur allié pour le climat, pour l’avenir". Si nous changeons nos méthodes.
La course illimitée aux ressources est impossible dans un monde qui n’est pas infini. L’arrivée sur la côte atlantique d’un navire géant de pêche industrielle en est un exemple sévère. "De tous les dérèglements, la pêche est le plus terrible. Le chalutage équivaut à une forêt qu’on détruit… pour ramasser une pâquerette."
À cause du dérèglement climatique et du manque de prédateurs, le poisson-lion devrait arriver sur la Côte d'Azur d'ici cinq ans, d'après les spécialistes. Vorace et nocif, il mangerait alors de nombreux poissons et pourrait déstabiliser l'équilibre de la mer Méditerranée.
Dans quel état se trouve la mer Méditerranée ? Un débat public a eu lieu ce mercredi 13 mars au Cum, le Centre universitaire méditerranéen de Nice, en présence de scientifiques, experts, mais aussi élus de la Ville. Disparition des espèces, réchauffement, déchets plastiques : de nombreux sujets ont été abordés par les intervenants présents lors de cette journée. En mer Méditerranée, on compte 14.500 espèces différentes mais "aucune n'a totalement disparu" assure Alexandre Meinesz.
L'écologue, biologiste marin et professeur émérite à l'université de Nice, ajoute même que 1.000 espèces supplémentaires ont été recensées, même s'il concède que certaines sont en grand danger d'extinction. Pour autant, les scientifiques redoutent l'arrivée d'un type de poisson : le poisson-lion.
Déjà présent dans les Caraïbes
D'après les scientifiques, ce poisson invasif et nocif devrait arriver chez sur la Côte d'Azur d'ici cinq ans. Appelé aussi "rascasse volante", il vient de mer Rouge. "On l'a aperçu en Italie, près de New-York, dans l'océan Atlantique, donc cela montre qu'il peut aussi évoluer dans les mers plus froides", remarque Alexandre Meinesz qui précise que "c'est un prédateur vorace qui va manger beaucoup de poissons".
Cette espèce est très urticante, il ne faut pas la prendre dans la main. Le poisson-lion n'a aucun prédateur en Méditerranée à part l'homme. "Cette nouvelle espèce trouve un terrain très agréable pour elle en Méditerranée, car, d'habitude, en mer Rouge, elle a d'autres prédateurs", note Nathalie Himli, responsable de la section économie environnementale au centre scientifique de Monaco.
Et manque de chance pour le poisson-lion, il a bon goût. "Il faut qu'on apprenne à le pêcher et à le cuisiner, car sa chair est fine. Pour le consommateur, il faudrait développer un goût particulier pour ce poisson, mais il est vraiment très bon", explique-t-elle.
Effet de serre, CO2, énergies fossiles… Pour des écoliers de primaire, cette forêt de notions complexes, essentielles pour capter l’urgence climatique, s’apparente souvent à un charabia d’adultes. Les décoder pour comprendre et agir, c’est l’objectif de l’atelier L’Arbre EduClimat.
Une action pédagogique pensée par l’association parisienne Avenir climatique et menée pour la première fois ce jeudi 14 mars dans les Alpes-Maritimes.
Ce matin-là, dans une classe de l’école Ricolfi de Contes, on a poussé les bureaux pour les réunir en ilôts. Autour, 5 groupes de 5 élèves de CE2 se penchent sur un poster, où trône un arbre, jalonné de cases à remplir. Quentin, animateur bénévole, guide la séance, organisée à l’initiative de Cédric, un père d’élève.
Prendre le temps de vulgariser
"Le développement durable, c’est le fil rouge de la classe cette année. On en a parlé lors de la leçon sur l’alimentation. On a aussi créé une expo autour de l’eau, du Paillon. On évoquera bientôt les déchets, explique Céline Ganino, l’enseignante. Je leur parle souvent de réchauffement climatique en classe, mais est-ce qu’ils comprennent vraiment ce que c’est au fond?"
Sur l’îlot des "Méditerranéens", l’un des groupes de travail, on phosphore avec une série de cartes sur les énergies. Mission: les classer par catégories (renouvelables, fossiles et fissiles, issues de la fusion nucléaire), en lisant les infos vulgarisées. Timéo a mis d’office l’éolien du côté des renouvelables. "Bin oui, parce que c’est du vent!"
Tiago place le charbon juste à côté. "Lis bien la carte, l’aiguille la maîtresse. Le charbon est issu de végétaux ensevelis sous la terre qui se sont solidifiés pendant plusieurs millions d’années. A ton avis, est-ce qu’on peut dire que ça se renouvelle rapidement?" L’élève fait glisser la carte vers la ligne des fossiles…
Après chaque exercice, l’animateur reprend la main pour échanger sur les choix faits par les enfants, corriger, fixer les connaissances. "Le contenu de l’atelier est précis, exigeant mais aussi logique. Même si une classe de CE2, c’est un peu jeune, l’idée, c’est de leur faire comprendre les choses avec des images, dans les grandes lignes", explique-t-il.
"Les gaz à effet de serre sont comme des couvertures autour de la Terre. Plus il y en a, plus elle a chaud et moins elle va bien", Quentin, animateur de l’atelier
Pour expliquer l’effet de serre, sans lequel le climat terrestre plafonnerait à moins 18°C, mais aussi le rôle des gaz à effet de serre dans le réchauffement de l’atmosphère, Quentin explique ce qu’est le CO2 ("le CE2 ?!", lance une petite voix) - et dégaine les métaphores.
"Si on s’enveloppe dans plein de couvertures, qu’est-ce qu’il se passe?" "On va péter de chaud!", rétorque un élève. "Voilà! Et bien, les gaz à effet de serre sont comme des couvertures autour de la Terre. Plus il y en a, plus elle a chaud et moins elle va bien."
Marie, animatrice azuréenne fraîchement formée, trace un schéma au tableau pour réexpliquer. Sur les tables, les mains s’emparent de feutres colorés pour le refaire sur l’une des cases du poster.
Faire comprendre les impacts de l’activité humaine et les ordres de grandeur
Pour rendre tout cela plus concret, il s’agit aussi de classer des choix de la vie quotidienne en fonction de ce qu’ils émettent en gaz à effet de serre. Chauffage, repas, transports, achats… Le débat s’engage entre les élèves.
Sur la colonne "repas", Lucas, Alix, Carla et Syana ont placé la carte "2 bouteilles d’eau [consommées] par jour pendant 1 an" au-dessus de celle représentant un repas quotidien avec du bœuf. "Eh non… Il faut mettre le bœuf tout en haut. Parce que quand les vaches pètent, rotent, elles dégagent du méthane et ce gaz est 28 fois plus réchauffant que le CO2", pose Quentin, provoquant rires et "beurk" dans l’assemblée.
"En fait, avoir plein de vêtements, ça pollue beaucoup?! Je vais le dire à mes parents", Loan
L’occasion, aussi, d’expliquer quelques ordres de grandeur: "un repas végétarien par jour, c’est environ 180 kg de CO2 par an. C’est 12 fois plus si on met de la viande rouge à la place dans l’assiette."
Dans la classe, d’autres cartes ont fait mouche: "En fait, avoir plein de vêtements, ça pollue beaucoup?! Je vais le dire à mes parents", réagit Loan. "Bin, moi je ne savais pas que l’avion polluait plus qu’une trottinette électrique", avoue Alix.
Réfléchir ensemble à des solutions pour agir
Au centre des bureaux, l’arbre s’est rempli de cartes. Pendant une matinée, les écoliers ont classé, réfléchi, hiérarchisé, aussi, les grands liens de causes à effets… Comme la montée du niveau de la mer qui provoque des inondations entraînant des migrations de populations.
"Ça veut dire que des gens doivent partir", reformule Giulia, avant de rebondir. "Quand il y a eu la grosse pluie, il y avait plein de bois flotté sur la plage."
Sur le poster, seules quelques branches restent nues. Ce qui questionne d’ailleurs Tiago… "Ici, c’est à vous de mettre vos idées pour diminuer notre impact sur le climat. Vous en avez?", lance Quentin. La discussion se poursuit plus tard en classe.
"Il faudrait qu’on arrête de prendre tout le temps la voiture. Moi, je viens à l’école à pied", dit Kyra. "Y a des agriculteurs qui utilisent des produits hyper dangereux qui font mourir les abeilles, et moi je ne veux pas qu’elle meurt donc je veux que ça change", plaide Lou.
"Il faudrait plus de jardins que de terrasses", propose Axel. "Moins de déchets dans le Paillon, moins de bonbonnes de gaz", abonde Loan. "Profiter plus de la chaleur du soleil"; "arrêter de couper les arbres pour rien"...
"L’atelier est dense… Mais pour une classe qui bouge beaucoup, avec plusieurs élèves qui ont des soucis de concentration, personne n’a décroché. Ils en garderont forcément quelque chose. La conscience écologique, ça se construit petit à petit, se réjouit l’enseignante. Et le but, c’est aussi qu’ils en parlent à la maison. L’année dernière, lors d’un ramassage de déchets, un élève m’a dit: 'moi, ma maman, elle jette les bouteilles d’eau par la fenêtre'."
Comment faire essaimer ces actions dans les écoles
Enjeu prôné par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), l’éducation à l’environnement se heurte parfois à des limites en classe.
"C’est difficile de trouver des supports pédagogiques avec des représentations simples expliquant le réchauffement climatique", constate Céline Ganino, enseignante à Contes.
Pour démultiplier les ateliers L’Arbre EduClimat en milieu scolaire, Quentin, l’animateur bénévole, conseille de se tourner directement vers l’association Avenir climatique. Mais la balle est surtout dans le camp des mairies et des intercommunalités, dit-il.
"A Paris, la municipalité a lancé un appel à projet pour sensibiliser massivement les écoles de la ville. L’idéal serait que cela en inspire d’autres en France et que des animateurs se forment en conséquence."
D’autres ateliers, portés eux aussi par des associations et faisant appel à des connaissances scientifiques solides, existent et peuvent s’adapter à un jeune public comme La fresque du climat.
Pour rendre nos villes plus agréables à vivre pour les piétons, vous ne manquez pas d’idées. Nous vous avons demandé quels points noirs vous suggérez de traiter en priorité. Vous avez été plusieurs centaines à prendre part, de Menton à Toulon, au sondage publié en ligne. Voici les principales mesures que vous préconisez.
Des trottoirs en meilleur état...
Vous êtes plus d’un tiers à suggérer que vos villes portent une attention accrue à la qualité de ces espaces publics. Vous demandez « une réfection d’urgence, ils nous mettent en grand danger de chute ». « Le revêtement des trottoirs carrelés est dangereusement glissant lorsqu’il pleut ! » De Nice à Toulon, vous soulignez les risques que représentent les trous, bosses. « Trop de trottoirs sont en dévers trop importants ou irréguliers à la suite de travaux, donc sont peu agréables à la marche, et il est difficile d’y pousser un fauteuil roulant. »
Aussi suggérez-vous de les rendre plus "plats", "il y a trop de déclivité entre le bord côté chaussée et le côté habitation."
La question de la propreté est aussi soulevée: "il faut verbaliser les propriétaires de chiens qui ne ramassent pas les excréments de leur animal", estime ce Cannois.
... plus larges et réservés aux piétons
"Ils doivent respecter partout 1,40 m de largeur sans obstacle". Pour libérer l’espace pour la marche vous appelez aussi de vos vœux une "verbalisation des voitures qui stationnent sur les trottoirs et passages protégés", mais aussi des "cyclistes et trottinettes qui empruntent les trottoirs réservés aux piétons". "Encore ce matin, j’ai failli être percuté par une trottinette qui descendait à contresens la rue que je traversais", témoigne ce lecteur. Et vous demandez qu’ils soient "désencombrés". En "empêchant les entraves (comme les containers poubelles) sur les trottoirs étroits". Vous estimez qu’il faut "réduire les terrasses des restaurateurs" et que les haies des particuliers soient "taillées." "Parfois l’amorce du passage piéton est cachée par des haies ou des végétaux trop hauts : le piéton sort ainsi brusquement sur la chaussée", pointe ainsi Gérard, de Menton.
Des trajets plus jolis, directs et ombragés
Des trajets plus jolis, directs et ombragés. "Le piéton ne devrait pas faire de détours pour être en sécurité. Il devrait avoir droit au chemin le plus direct." Et que les traversées et la signalisation soient améliorées. "Indiquer les temps de parcours comparés (auto/à pied)" proposez-vous encore. Sans oublier d’aménager des cheminements piétons en dehors de l’hyper centre, comme le propose Antonio, pour "mettre le piéton à l’abri de la circulation".
Vous pointez aussi l’importance des arbres en ville.
"Il faut intégrer plus d’espaces verts et de zones arborées pour rendre le milieu urbain plus agréable (baisse de la température l’été) afin d’inciter à marcher", mais aussi veiller à jalonner les rues de "lieux de pause" en "mettant des bancs", et sans oublier "les toilettes publiques." En nombre insuffisant.
Réduire et apaiser le trafic routier
"Ralentir la vitesse des véhicules", "dissuader les voitures d’entrer en ville car pour un piéton marcher au milieu des embouteillages est un cauchemar" sont autant de pistes qui reviennent dans vos propositions. Pour réduire le bruit et la pollution.
Impliquer les citoyens
"Les habitants, les commerçants et les artisans devraient être associés dans le processus de décision en organisant des consultations citoyennes pour recueillir leurs suggestions et préoccupations" propose cet habitant de Fréjus. Tandis que ce Grassois lui fait écho: "Il faudrait que des usagers fassent majoritairement partie des décideurs."
Piétonniser les abords d’écoles
"Ce serait bien d’habituer les enfants à se déplacer à pied, tout d’abord pour aller à l’école." Une lectrice Dracénoise estime ainsi que faire arriver "tous les élèves à pied 50 m minimum avant l’entrée de l’établissement, c’est revisiter totalement le déplacement quotidien des élèves (...) cela donnerait une nouvelle manière de vivre "l’urbain"."
"Prenez les cœurs historiques de villes qui sont devenus entièrement piétonniers, les gens sont plus calmes. Pour résoudre les difficultés des mauvais marcheurs, une petite navette peut ponctuellement intervenir." Elle invite les décideurs à s’inspirer "d’Aix-en-Provence, Vérone en Italie, Bayonne dans les Pynérées-Atlantiques, la vieille ville de Carcassonne…"
"Si on ne donne pas sa place à la rivière, elle la prend." Avec le changement climatique, c’est une petite phrase qui se fait plus réelle. Confronté à des inondations destructrices, notre territoire garde en mémoire les années meurtrières, 2010, 2015, 2020. Dracénie, littoral azuréen, vallées de la Vésubie, Roya…
Dans nos villes et villages, quelle place laisse-t-on à nos fleuves et rivières?
"Il y a deux ans, nous avions ici du béton, un chenal. Même le fond de l’eau, le lit de la Cagne, était bétonné." Visite de terrain avec Alexandra Maccario, chargée de mission "aménagement" à la mairie de Cagnes-sur-Mer.
"Permettre à la nature de se remettre en place"
"On a démoli le béton, couché les berges, en s’inspirant d’une rivière naturelle. C’est un élargissement de l’espace laissé à la Cagne, sur 60mètres." Depuis la fin de l’année 2022, le paysage a changé. Du tout au tout.
Ce petit bout de la Cagne, 200mètres de long, a la particularité d’être situé en plein centre-ville, coincé entre les axes routiers, dont un pont autoroutier.
Le projet tire profit de la proximité du parc du Canebier, un foncier encore disponible au pied des immeubles. Mais le lieu a vocation à être plus qu’un champ d’expansion en cas de crue. Il est un maillon dans le schéma directeur de la Cagne, projet de reconquête d’un corridor écologique d’ici à 2040.
"Le principe est de laisser la nature se remettre en place et retrouver un fonctionnement naturel, progressivement", développe Alexandra Maccario. C’est le point crucial aux yeux de l’Agence régionale de l’eau, attentive à la "restauration des milieux qui eux, vont répondre à la problématique des inondations, en partie en tout cas", analyse Sophie Lasnier, cheffe du service Alpes-Maritimes et Var. "Le projet doit être replacé dans une démarche plus large autour de la rivière, depuis les gorges jusqu’à la mer. C’est un fonctionnement à l’échelle du bassin-versant."
Celui-ci est partagé en deux grands secteurs. Le plus en amont est tourné vers le retour d’une agriculture de proximité, avec l’acquisition de terres agricoles. Celui en aval est une plaine hyper-urbanisée, "une rivière canalisée avec des rives en béton". Voilà pourquoi "le bon terme pour en parler est celui de décorseter une rivière", explicite Sophie Lasnier, tout en rappelant qu’il s’agit d’une "première étape, l’important étant d’aller au bout de la démarche. La plus-value sera de redonner le maximum d’espace à la rivière, pour que se réenclenchent les mécanismes naturels". De la source à l’embouchure. Car "chaque goutte tombée en haut finit en bas".
Changement de vision
Évidemment, la Cagne reste marquée par l’urbanisation, mais ce projet est le signe d’un renversement de la façon de penser. On est passé d’une doctrine pétrie de digues et de béton, dont l’ambition était de chasser l’eau le plus vite possible vers la mer, à l’idée opposée de "ralentir le débit, d’abaisser les hauteurs d’eau, de laisser le temps à l’eau de s’infiltrer dans le sous-sol". "Conserver le maximum d’eau dans les sols, comme dans une éponge, cela permet d’anticiper les périodes où on en manque", analyse Alexandra Maccario.
Les perspectives sont en train de changer. "Avant, quand on parlait d’espaces verts, on pensait petites fleurs. Désormais, on se met à comprendre qu’on n’est pas les spectateurs d’un paysage, mais qu’on fait partie d’un écosystème."
Lors des réunions publiques ou des visites de chantier, elle a été frappée par la richesse des questions des citoyens. "La tempête Alex a été un profond déclic chez tout le monde. On se dit qu’il faut faire autrement." Ici, à Cagnes-sur-Mer, le maire avait déjà engagé la transformation de la rivière, dont la plaine alluviale est aussi une source d’eau potable.
Chez la SPL Côte d’Azur Aménagement, qui dépend de la Métropole niçoise, le directeur opérationnel Patrick Roels considère "ce chantier comme un bijou. Cela fait partie des projets référence". Avec la surprise de voir, déjà, se poser un héron. "Alors le passage du héron, ça, on n’y croyait pas!"
Premiers clients pour le Château de Théoule: le luxueux hôtel a ouvert ses portes comme prévu vendredi dernier. Un vrai baptême du feu - ou de l’eau étant donné la météo! - qui a permis à l’équipe (BMF en est le propriétaire, Millesimes, le gestionnaire) d’identifier les points plus sensibles de l’hôtel et de réagir. Il faudra compter un mois pour que l’établissement prenne sa vitesse de croisière.
Le temps de terminer quelques travaux dans les chambres et à la Villa des pêcheurs, l’une des annexes de l’établissement. De boucler le recrutement pour la saison (il reste des emplois à pourvoir) également. Après la savonnerie, le château du lord écossais, la résidence de vacances du CCAS, voici venu le temps de l’hôtellerie raffinée pour ce château taillé dans la pierre de l’Estérel. 44 chambres et suites, une plage privée, deux bars, un spa, une piscine extérieure, deux restaurants aux identités différentes, un rooftop pour les événements d’entreprises ou privés.
Votre enfant plisse les yeux quand il regarde au loin ou se rapproche des objets pour mieux les voir. Il s’agit peut-être des signes d’un trouble visuel très fréquent: la myopie. Cette anomalie de la réfraction oculaire – qui concerne environ 20% des enfants et adolescents en France – est le plus souvent due à un allongement excessif de la longueur axiale du globe oculaire. Il en résulte une vision floue de loin et nette de près. Ces dernières décennies, la myopie a progressé chez les jeunes enfants. Or plus cette défaillance visuelle est précoce, plus elle favorise l’apparition d’une forte myopie et de complications à l’âge adulte. C’est pourquoi il est primordial de freiner son évolution dès la petite enfance. Signes d’alerte, traitements, prévention... on fait le point avec le Dr Ryad Adrar, ophtalmologue à l’hôpital Lenval de Nice.
À quel moment la myopie peut-elle apparaître chez l’enfant?
Tout d’abord, il faut savoir qu’un bébé naît avec une vision immature, caractérisée par une faible acuité (environ 1/10). Puis, son système visuel se développe progressivement jusqu’à atteindre 10/10 vers l’âge de 6-7 ans. C’est souvent à cet âge-là que ce trouble est diagnostiqué car l’enfant commence à lire et écrire et il peut ressentir une gêne visuelle. Mais, dans certains cas, la myopie peut apparaître – avec la croissance de l’œil – et se déclencher très tôt vers l’âge de 2-3 ans. Il y a dix ans, ces cas très précoces étaient rares. Ça n’est plus le cas.
Comment expliquer cette progression?
La myopie est d’origine multifactorielle, mais l’hérédité est le premier facteur à prendre en compte; si les deux parents sont myopes, l’enfant à ainsi sept fois plus de risque de développer lui aussi une myopie. Mais nos comportements jouent, eux aussi, un rôle très important pour notre vision. L’augmentation du temps passé en intérieur et l’utilisation intensive des écrans (télévision, smartphone, tablette, ordinateur...) ont ainsi fait exploser les cas de myopie. On parle même d’épidémie, voire de "myopie boom". En 2020, 34% de la population mondiale était concernée, en 2050, ce sera sans doute 50%! Et le taux de myopie forte devrait lui doubler, pour atteindre 10% en 2050. La myopie est un véritable enjeu de santé publique.
Quels signes doivent alerter les parents?
Chez l’enfant, ce trouble de la vision peut passer inaperçu. Même à l’âge de 6-7 ans, n’ayant jamais connu une vision nette de loin, il ne sait pas signaler de lui-même une anomalie. C’est pourquoi, au moindre doute (enfant qui plisse les yeux quand il regarde les objets au loin; qui se rapproche fortement des écrans, qui cligne souvent les yeux, qui louche ou qui a des maux de tête…), le parent ne doit pas hésiter à consulter un ophtalmologue ou un orthoptiste pour un bilan visuel.
En l’absence des signaux d’alerte, faut-il attendre que l’enfant sache lire pour tester sa vue?
Non. Même en l’absence de symptômes, il est conseillé de vérifier la vue de l’enfant dès l’âge de 3 ans car seule une prise en charge précoce, avant la fin du développement visuel (vers l’âge de 7-8 ans), permet d’augmenter les chances de récupération potentielle des capacités. De plus, en cas de problème de vision chez l’enfant, il faut écarter des anomalies qui émergent durant les premières années de vie comme le risque d’amblyopie (1).
Et si des antécédents familiaux existent?
En cas d’antécédents de forte myopie (2), le dépistage doit avoir lieu le plus tôt possible, avant même l’âge de 3 ans. Et il doit être réitéré. La myopie est en effet évolutive (elle se stabilise vers l’âge de 25 ans) et peut survenir d’une année sur l’autre, c’est pourquoi un suivi ophtalmologique régulier est recommandé.
Quelles peuvent être les conséquences d’une myopie non diagnostiquée?
La vision "floue" peut troubler l’apprentissage, particulièrement durant la période où l’enfant apprend à lire et à écrire. À l’âge adulte, la myopie forte est associée à un risque plus élevé de maladies oculaires: il multiplie par 20 le risque de décollement de la rétine, par 5 celui de cataracte et par 3 celui de glaucome (maladie chronique du nerf optique responsable d’une perte du champ visuel). Toutes ces complications peuvent conduire à la cécité.
Comment le diagnostic est-il établi?
Il est différent de celui d’un adulte. En effet, les jeunes patients ont une grande capacité d’accommodation: ils forcent l’œil et font spontanément une mise au point. Aussi, avec un examen classique, ils risquent d’être "sur corrigés". Chez les enfants, on utilise donc des collyres qui ont pour effet de paralyser temporairement le muscle ciliaire, empêchant l’œil cherche de faire sa propre mise au point. Le résultat est bien plus fiable.
Quels sont les traitements?
Chez l’enfant, différentes stratégies de freination permettent d’empêcher que ce trouble ne progresse trop rapidement: port de lunettes avec des verres défocalisants; port de lentilles souples le jour ou rigides la nuit (orthokératologie) ou instillation d’un collyre à base d’atropine dans les yeux. Le jeune patient doit ensuite être suivi régulièrement pour surveiller l’évolution de sa myopie.
- Dans le cas de l’amblyopie, un œil voit bien et l’autre voit mal: ce dernier est appelé "œil fainéant ou paresseux". Chez le tout-petit, le cerveau va en quelque sorte "oublier" l’œil paresseux. Passé l’âge de 7-8 ans, c’est-à-dire la fin du développement de l’œil, l’amblyopie devient irréversible et peut conduire à une malvoyance définitive.
Forte myopie 2. Cela correspond à une erreur réfractive supérieure ou égale à -6 dioptries.
"Furiosa", le spin-off de "Mad Max" et son univers apocalyptique. Voilà qui devrait avoir fière allure, sur l’écran de 14 mètres de la salle futuriste Oma. Le film américain dont la sortie est prévue le 22 mai devrait être un des premiers blockbusters projeté au futur cinéma "Les balcons de Mougins"
Combien a-t-il plu ces derniers jours?
"Il est tombé beaucoup de pluie sur le littoral azuréen qui a reçu en 24 heures, entre dimanche 25 février et lundi: 120 mm tandis que le nord du Var a reçu entre 50 et 80 mm. Ces précipitations font suite à un épisode pluvieux assez actif depuis début février, explique Gaétan Heymes. En février il est ainsi tombé sur la Côte d'Azur, entre Menton et Fréjus, entre 200 et 250 mm d'eau, à Toulon, 90 mm, à Draguignan 140, et plus de 150 mm dans le massif des Maures."
Et, souligne le prévisionniste, ce n'est pas fini. "Dans la nuit de samedi à dimanche, on a un nouvel épisode méditerranéen qui arrive sur l'Est Var et la Côte d'Azur, avec des pluies abondantes prévues."
Une situation beaucoup plus favorable qu'en 2023
Ces précipitations viennent s'ajouter à un automne et un hiver assez humide.
"On a rattrapé une partie du déficit en eau, poursuit le prévisionniste. Nous sommes donc dans une situation beaucoup plus favorable qu'en 2023 et 2022 à la même période. Dans le dernier bilan publié début février par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), les nappes phréatiques des Alpes-Maritimes et du Var sont à un niveau modérément bas, alors que nous étions l'année dernière à la même période en niveau bas."
Autre bonne nouvelle: la neige qui est tombée en montagne. "On est dans le Mercantour à un niveau proche des normales pour une fin février, et ça s'améliore depuis le 10 février. On atteint par endroit, 2 mètres au sol à 2000 m d'altitude. Une de nos balises installée à Millefonts dans la Vésubie indique 1,30 m, il est tombé 40 cm en 2 jours. La neige va continuer à s'accumuler avec de nouvelles chutes prévues dimanche et en début de semaine prochaine."
Or cette neige va fondre. "Entre fin mars et mai, cette fonte va alimenter les rivières et les nappes des cours d'eau, c'est une bonne nouvelle."
Beaucoup l’ignorent sûrement mais les maladies bucco-dentaires peuvent contribuer à la survenue de pathologies comme le diabète, une maladie cardiovasculaire, la polyarthrite rhumatoïde, voire provoquer un accouchement prématuré.
À l’opposé, lorsqu’une pathologie bucco-dentaire survient en dehors de tout problème d’hygiène bucco-dentaire, "s’interroger sur sa cause permet parfois de dépister un problème de santé plus général", alerte le Dr Jennifer Dorigny, chirurgienne-dentiste, membre de l’association Naturebiodental, qui milite pour une prise en charge globale et naturelle de la santé bucco-dentaire. Elle explique comment la santé de notre bouche peut influencer notre santé tout court. Et vice-versa.
Hygiène défectueuse, conséquences désastreuses
Une mauvaise hygiène bucco-dentaire est connue pour provoquer des problèmes comme des caries et des maladies de gencives. "Lorsque celles-ci ne sont pas prises en charge assez tôt, le risque est une détérioration irréversible de la dentition (déchaussement d’une dent, destruction de l’émail et la dentine, etc.). Les bactéries responsables de la plaque dentaire peuvent s’accumuler et causer un déséquilibre microbiotique responsable de maladies parodontales (la gingivite et la parodontite ) ou d’une maladie carieuse."
À terme, ces pathologies menacent de détériorer l’os, les bactéries peuvent alors s’infiltrer dans le sang et favoriser la survenue de divers problèmes de santé: diabète, maladies cardiovasculaires, polyarthrite rhumatoïde...
Un signal d’alarme
Et l’inverse est aussi vrai. "Certains patients présentent des pathologies dentaires disproportionnées par rapport à ce que laisse supposer leur hygiène dentaire, introduit le Dr Dorigny. Il peut être utile, dès lors qu’on est face à une maladie parodontale avec une atteinte de l’os, ou à une multiplication soudaine et inexpliquée des caries, de prescrire une prise de sang pour comprendre l’origine du problème. Il est pratiquement toujours le reflet d’une pathologie plus générale du type hyperthyroïdie, hypothyroïdie, voire prédiabète (cette liste n’étant pas exhaustive), ou a minima d’une carence en vitamine D, en calcium, en phosphore ou encore en protéines de structure."
Il s’agit dès lors de travailler à la fois sur l’assainissement bucco-dentaire et sur la cause de la pathologie dentaire. "Selon le type d’anomalie révélée par la prise de sang, on renvoie le patient vers son médecin traitant ou vers un nutritionniste ou un micro-nutritionniste. L’objectif est à la fois d’éviter la récidive des pathologies bucco-dentaires et de prévenir, ou de traiter, une pathologie plus générale."
- La gingivite est une inflammation de la gencive; la parodontite une inflammation et une infection des tissus de soutien des dents, dont l’os.
On les nomme "gènes sauteurs" (ou "transposons"), en référence à leur capacité de voyager très librement au sein de l’ADN, mais aussi de se reproduire et se disperser un peu partout dans le génome (lire encadré). On a longtemps cru que ces petits fragments ADN littéralement insaisissables, n’avaient d’autres rôles que celui de… "se taire", après avoir joué un rôle majeur dans l’évolution. "Certains ont été domestiqués (devenus indispensables, Ndlr), au cours de l’évolution, ce qui a permis l’apparition des anticorps chez les vertébrés ou la formation du placenta chez les mammifères", cite Gael Cristofari, chercheur à l’IRCAN à Nice (Institute of Research on Cancer and Aging) et spécialiste de ces gènes.
Et puis, à la fin des années quatre-vingt, surprise: on s’aperçoit que ces séquences génétiques, réduites au silence par des processus épigénétiques (mécanismes qui altèrent l’expression des gènes, et donc la fabrication des protéines correspondantes), sont en réalité capables de se réactiver. "Des maladies génétiques trouvent ainsi leur origine dans l’insertion de certains de ces gènes sauteurs dans le génome d’enfants alors que les parents ne sont pas porteurs de mutations, illustre Gael Cristofari. Depuis 2010, on sait qu’ils sont aussi réactivés dans les tumeurs solides (par opposition aux cancers du sang, Ndlr), particulièrement de la tête et du cou, du système digestif et des poumons." Mais, dans les cancers, les gènes sauteurs ont une influence à double tranchant.
Cartographie des gènes actifs
"Ils participent à la formation des tumeurs en créant des mutations, mais en même temps, ils peuvent aussi aboutir à la synthèse de protéines normalement absentes dans les cellules “saines" (non cancéreuses). Ces protéines, uniquement présentes dans les cellules tumorales peuvent être détectées par le système immunitaire comme des "molécules étrangères", ce qui aiderait ainsi à éliminer la tumeur."
Ces découvertes ont conduit à envisager ces gènes sauteurs comme de potentielles nouvelles cibles thérapeutiques contre le cancer. Mais, pour aller plus loin sur cette piste, une étape importante devait encore être franchie: identifier les "gènes sauteurs" actifs chez l’Homme, une tâche d’autant plus difficile qu’ils étaient considérés jusque-là comme la "face sombre" de notre ADN, car peu accessibles par les méthodes classiques d’analyse.
Et c’est le défi titanesque que vient de relever l’équipe dirigée par le scientifique niçois, à l’issue de sept années de recherches: "Après avoir mis au point une nouvelle technique d’analyse, nous avons pu établir la cartographie de ces gènes actifs chez l’Homme", annonce modestement Gael Cristofari. Ces travaux de cartographie publiés ce mois-ci dans la prestigieuse revue Cell Genomics, ont fourni de précieux renseignements sur la façon dont ces gènes sauteurs sont contrôlés, mais aussi sur les mécanismes de leur réactivation et leur influence sur les gènes avoisinants. "Il s’agit d’une étape essentielle pour pouvoir exploiter cette partie encore peu explorée de notre ADN à des fins thérapeutiques, conclut le chercheur. On pourrait par exemple imaginer utiliser des traitements épigénétiques (capables de modifier le profil d’expression génique au sein des cellules tumorales, Ndlr) pour forcer la réactivation des gènes sauteurs dans les tumeurs et stimuler ainsi leur élimination par le système immunitaire." Une piste très prometteuse.
Le rapport pointe un paradoxe: l’agriculture est à la fois victime et coupable du réchauffement climatique...
Toutes les activités contribuent, à des degrés divers, au changement climatique et tous les individus et organisations vont devoir en subir les effets. L’agriculture est responsable de 18% des émissions de la France, et l’alimentation de 22% de son empreinte carbone.
"La problématique du revenu agricole est centrale"
Et les agriculteurs sont en première ligne: car le changement climatique cause sécheresses, baisses de rendement, stress thermique sur les animaux, pertes de récoltes, sans parler des zoonoses.
Les consommateurs, eux aussi, vont subir les effets de ces impacts sur le prix de l’alimentation qui va nécessairement augmenter.
Le secteur est le 2e plus émetteur en France. Cette donnée n’est pourtant pas au centre du débat. Une erreur?
Les difficultés du monde agricole sont de très grande ampleur et cela ne date pas d’aujourd’hui. Pour une grande partie, il est difficile de vivre de son activité et beaucoup d’exploitations agricoles sont dans une situation économique fragile. La problématique du revenu agricole est centrale. Mais penser qu’il suffit d’abandonner les politiques environnementales pour régler les difficultés est illusoire.
Les agriculteurs ont besoin de politiques de lutte contre le changement climatique et d’adaptation pour faire face aux risques qui pèsent sur eux. Celles-ci doivent les accompagner, les aider dans les transformations profondes des systèmes alimentaires.
Quels sont les verrous qui bloquent la transition vers un modèle plus vertueux et surtout plus résilient?
Quand on évoque la transition agricole, on renvoie dos à dos exploitants et consommateurs. Comme si la transition ne se faisait pas à cause de leur résistance au changement. C’est simpliste et faux. Les systèmes alimentaires sont des organisations complexes, avec des interdépendances entre les décisions aux différentes étapes de la filière.
Outre les agriculteurs et les consommateurs, ils engagent conseil agricole, banques, coopératives, transformateurs, distributeurs, restaurateurs et bien d’autres acteurs. Pour changer les choix des agriculteurs comme ceux des consommateurs, il faut que tous ces acteurs intermédiaires s’impliquent et intègrent les enjeux environnementaux.
Comment donner l’envie et la possibilité aux agriculteurs de se transformer?
Le monde agricole a tout à fait compris les enjeux de cette transition, il est faux de dire que les agriculteurs n’ont pas conscience de la question climatique. L’enjeu est vraiment l’accompagnement pour faire cette transition et le partage de son coût entre les différents opérateurs, de l’amont à l’aval.
Diminuer l’impact des transports dans le secteur agricole, c’est aussi réduire la part de nos importations et exportations. Donc les accords de libre-échange?
Le rapport met en avant la problématique cruciale des importations. Dans l’empreinte de l’alimentation, 46 % des émissions sont importées et ces importations sont pour plus de la moitié le fait de produits qui sont vendus directement par les industriels, les restaurateurs et la distribution.
Les systèmes alimentaires sont globalisés et il faut penser la question des émissions importées, ou de la déforestation importée, à tous les niveaux, y compris lors des discussions et négociations commerciales.
Le Haut conseil dit que ces changements incluent une "prise de risque". Est-ce à l’État, à l’Europe de les prendre quand les agriculteurs sont souvent précaires, épuisés?
Bien sûr. Les pouvoirs publics ont un rôle central à jouer, ainsi que les acteurs de l’aval, comme la transformation, la distribution et la restauration, mais aussi les banques et les assurances.
"Les discours qui polarisent sont au service de l'inaction"
En outre, le secteur agricole est très hétérogène, avec certains agriculteurs qui sont en plus grande difficulté que d’autres. Une transition juste doit tenir compte des situations de plus ou moins grande vulnérabilité économique et climatique, aux inégalités d’effort à consentir.
Le remembrement, entamé en 1968, a détricoté toutes les petites exploitations pour basculer vers une agriculture mécanisée, intensive, vers la monoculture. L’État doit-il dire qu’on a fait fausse route?
La modernisation agricole qui a été mise en œuvre dans l’après-guerre a jeté les bases d’un système qui montre aujourd’hui ses limites. Mais dans le même temps, cette expérience nous montre que des politiques volontaristes et qui accompagnent le secteur peuvent le transformer profondément.
Comment réconcilier défenseurs du climat et agriculteurs, débat très instrumentalisé notamment par l’extrême droite?
Encore une fois, penser que le monde agricole ne se soucie pas du climat ou que les défenseurs du climat n’ont pas conscience de leurs difficultés est faux. Ces discours qui polarisent sont au service de l’inaction, qui fait perdre du temps et accroît les menaces sur les plus vulnérables, agriculteurs comme consommateurs. Le statu quo n’est une option pour personne.
Les mesures-clés du rapport du Haut conseil pour le climat sur l'agriculture et l'alimentation
Pour lever les verrous qui freinent la transition:
- Revaloriser les revenus des agriculteurs et des éleveurs.
- Réorienter les soutiens vers des pratiques adaptées au changement climatique.
- Enrichir les offres de formations initiale et continue permettant d’acquérir les compétences nécessaires.
- Renforcer l’implication des filières (stockage, transports, distribution, restauration...) et des collectivités territoriales pour soutenir les changements de pratique.
- Renforcer la recherche et l’innovation en appui de la transition climatique.
Les pratiques à privilégier "une fois les verrous levés":
- Sélectionner des espèces de plantes résistantes aux aléas, diversifier les cultures, enrichir les sols en matière organique pour qu’ils stockent mieux l’eau, sélectionner génétiquement des troupeaux moins émetteurs en gaz à effet de serre.
- Relocaliser et optimiser la chaîne logistique de l’alimentation, électrifier le fret routier, encourager la consommation de produits bas carbone en magasins.
Pour consulter le rapport en intégralité, rendez-vous sur le site du Haut conseil
On en parle beaucoup, des expérimentations fleurissent, mais quel est le paysage? Dans la crise agricole actuelle, et alors que s’est ouvert le Salon de l’agriculture, l’agrivoltaïsme cherche à prendre son essor.
La perspective de compléter une activité agricole avec une structure produisant de l’électricité n’a rien d’évident. Le couple production électrique-travail de la terre a déjà connu des déboires.
À l’heure où l’agrivoltaïsme est en train de se structurer, regard dans le rétroviseur sur les premiers projets, ceux des pionniers.
Michel Bonnin en est. En 2008, il a eu envie non seulement d’essayer, mais "d’inciter, de montrer l’exemple". Opérationnelle en 2010, sa serre fut l’une des premières en France, croit-il. Sur une colline de Saint-Laurent-du-Var, face à la mer, la propriété familiale a toujours été nourricière - agrumes, oliviers, maraîchage.
"Au départ, j’avais l’idée d’une serre vraiment tropicale, se souvient Michel Bonnin. Mais ne pouvant pas utiliser l’électricité que je produisais, alors j’ai préféré une serre plus passive. Rafraîchie l’été, à 37 °C, et hors gel l’hiver." L’installation assez "rustique" a tenu la distance, "à part un onduleur qui lâche de temps en temps" et qu’on doit remplacer.
Cultures abandonnées
Financée par un emprunt, remboursée par le rachat de l’électricité, la serre est dotée de 450 m² de panneaux solaires. Ce sont "des capteurs ajourés, qui produisent moins d’électricité, mais permettent une bonne luminosité". Un calcul gagnant.
De hauts papayers croissent et fructifient, tandis que Michel Bonnin et sa fille, qui reprend l’exploitation familiale, font des expérimentations. Citronnelle, aloe vera, curcuma. Peut-être letchis et goyaves: "Je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est l’avenir."
Et l’avenir agricole passe-t-il par le photovoltaïque ? "On a aussi des expériences qui ne sont pas bonnes. S’il y a un potentiel de l’agrivoltaïsme, il existe aussi des dangers", répond Sandrine Candelier, référente agriculture à la direction régionale de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a été choisie, parmi cinq en France, pour tester une méthodologie. "L’ambition est d’arriver à y voir plus clair, d’enlever les freins, avoir du retour d’expérience." Le résultat est attendu pour la fin de l’année 2024.
De façon surprenante, il existe peu de statistiques sur les installations existantes. "La définition légale de l’agrivoltaïsme a été publiée en mai 2023. On attend le décret et l’arrêté, qui vont permettre d’identifier précisément ce qu’est l’agrivoltaïque", précise Céline Mehl, coordinatrice du pôle photovoltaïque à l’Ademe.
La première vague d’installations remonte aux années 2010 et 2011, quand il y a eu un tarif d’achat avantageux pour les modules intégrés en toiture. Tellement avantageux que l’opportunité a créé "une bulle spéculative. Beaucoup de serres se sont développées, notamment en Paca." Et pas que pour de bonnes raisons.
En 2019, l’État a identifié, dans notre région, "le problème de serres déclarées photovoltaïques, alors qu’elles ne présentent in fine aucune activité agricole" (1). En 2022, l’Ademe constate encore que "les effets de l’ombrage [des installations] ne semblent pas suffisamment connus". Dans le maraîchage ou l’horticulture, ces effets négatifs ont entraîné baisses de rendement et retards de croissance.
Trop de panneaux ou des panneaux trop occultant ont des conséquences directes sur les cultures. Bilan : des cultures abandonnées, sous des serres devenues exclusivement photovoltaïques.
Une nuance encore : certaines installations ont permis à l’agriculteur "de trouver un équilibre économique". Et de survivre.
En pleine nuit, vous êtes réveillé par une sensation de picotement, d’engourdissement ou de fourmillement au niveau du pouce, de l’index et du majeur… Il s’agit peut-être des premiers signes du syndrome du canal carpien (SCC). Très fréquente, cette pathologie bénigne survient plus souvent chez la femme et à partir de 40 ans. Elle est l’un des motifs de consultation les plus fréquents en chirurgie de la main. Définition, symptômes, facteurs de risque… On fait le point avec le Pr Olivier Camuzard, chirurgien de la main au CHU de Nice.
Comment se déclenche le syndrome du canal carpien?
Il est causé par la compression du nerf médian lors de son passage dans le canal carpien, au niveau du poignet. En effet, ce nerf commande la sensibilité mais aussi la motricité d’une partie de la main et du bras. Il descend dans l’avant-bras, passe dans le canal carpien au niveau du poignet, et se répartit dans les quatre premiers doigts: le pouce, l’index, le majeur (ou médius) et une partie de l’annulaire. Lorsque le nerf médian est pincé, le passage de l’influx électrique est ralenti, le nerf réagit en envoyant des stimuli aberrants. Les sensations douloureuses apparaissent et déclenchent le syndrome de canal carpien.
Quels sont les premiers signes?
Le syndrome se manifeste initialement sous la forme de fourmillements, de picotements, d’une sensation d’engourdissement ou de "décharges électriques", parfois même de douleurs dans la main, voire au niveau de l’avant-bras et du coude. L’atteinte des deux mains est très fréquente. Ces signes apparaissent le plus souvent en deuxième partie de la nuit, la compression du nerf étant plus importante en position allongée. La douleur s’estompe généralement en secouant la main pendant quelques minutes et disparaît totalement en journée. Les personnes peuvent toutefois ressentir une difficulté à bouger la main au réveil (enraidissement).
Les symptômes peuvent dans un second temps s’intensifier avec des picotements en journée. À un stade avancé, la compression du nerf entraîne une diminution de la force de préhension (difficulté pour tourner une clef, boutonner une chemise…), voire une perte de la sensibilité des doigts.
Quel est le risque d’un SCC non traité?
Dans environ un tiers des cas, les symptômes du syndrome du canal carpien disparaissent spontanément; c’est notamment le cas après une grossesse. Si les symptômes perdurent, voire s’aggravent, le risque, en l’absence de traitement est que le nerf médian soit endommagé. Lorsque l’atteinte est trop importante, la récupération, même après traitement, peut alors être longue et incomplète.
Il est donc nécessaire de consulter au plus vite…
Oui, et d’autant plus que le syndrome du canal carpien peut devenir très invalidant au quotidien. Aussi est-il important de ne pas ignorer les premiers signes de fourmillement de la main ou du poignet qui se déclenchent la nuit.
Qui consulter?
Pour diagnostiquer le syndrome du canal carpien, on peut déjà se tourner vers son médecin traitant. Il pourra effectuer un examen clinique grâce à plusieurs tests de flexions ou de compression manuelles pour entraîner un engourdissement des doigts. Pour confirmer le diagnostic, le médecin prescrit ensuite un électromyogramme (EMG). Cet examen permet de mesurer la vitesse de conduction du nerf médian, de localiser sa compression et son degré. Selon les résultats, le patient pourra être dirigé vers un chirurgien de la main, un rhumatologue, un neurologue ou un radiologue.
Quels sont les traitements possibles?
Il existe un arsenal thérapeutique selon la cause identifiée et la gravité de la compression. Pour les atteintes mineures, il existe deux traitements médicaux. On met d’abord en place une orthèse de repos nocturne qui permet d’immobiliser le poignet. Après plusieurs mois, si les symptômes persistent, on peut réaliser des infiltrations de corticoïdes qui permettent de dégonfler le contenu du canal carpien. Mais elles ne doivent pas être trop répétées (3 à 4 piqûres par an maximum) au risque d’abîmer le nerf.
Et pour les cas plus sérieux?
Lorsque l’EMG révèle une atteinte modérée à sévère du nerf médian, on passe directement à la chirurgie. Pour cela, il existe plusieurs techniques. La méthode "mini-open" est la plus utilisée (1). Elle consiste à ouvrir le canal carpien par une mini-incision afin de libérer le nerf médian et de diminuer la pression. L’opération peut être réalisée en ambulatoire. Les patients peuvent mobiliser immédiatement leurs doigts et les douleurs disparaissent dès la première nuit. Souvent, ils constatent une perte de force au niveau du poignet mais dans 80% des cas, ils récupèrent dans le mois qui suit. L’arrêt de travail dépend de l’activité du patient: il varie de 1 à 60 jours.
- Il existe aussi des techniques endoscopiques (avec l’aide d’une petite caméra) ou sous échographie. Ces dernières sont en cours d’évaluation.
"La sécurité privée existe déjà mais à prix d’or et pour une clientèle très aisée. Avec Léon, ce que je souhaite faire, c’est démocratiser ce concept, que cela puisse être accessible à tous, et qu’on arrête de ne pas se sentir en sécurité." Julien Crozet est Niçois, il crée Léon en 2020. Malgré un siège social à Paris, l’application mobile a démarré en force ici sur la Côte d’Azur, sur les terres natales du fondateur. Léon dispose déjà de près de 800 chauffeurs bodyguards inscrits sur son application, dans toute l’Europe, une centaine, de Saint-Tropez à Menton.
À partir de 28 euros de l’heure
Une fête d’anniversaire d’ado en l’absence de parents, quelques heures de shopping pendant les soldes, récupérer ses affaires chez un ex-conjoint peu aimable, faire ses courses quand on est âgé et fragile, amener les enfants à l’école en cas de harcèlement scolaire, etc, voici pêle-mêle des événements qui peuvent nécessiter la présence de bodyguards. La cible de Léon? Un public business, particuliers ou entreprises. 28 euros de l’heure pour un garde du corps entraîné qui "met un coup de pression physique par sa seule présence", c’est rassurant. Léon intervient à pied ou bien en véhicule. Comme un VTC classique mais avec un professionnel de la sécurité au volant. Voiture de luxe, costard, politesse..., le package est là. "Sauf que mes gars, précise Julien Crozet, ils sont focus sur votre sécurité. Ils ne sont pas armés en France mais connaissent les techniques d’immobilisation qui conviennent et savent les limites à ne pas dépasser. Ils ne sont pas là non plus pour courtiser les clientes. Parce que là aussi, c’est dramatique. Trop de “dragues” ou d’agressions dans ce genre de transport. C’est inadmissible. On l’a vu avec le mouvement #UberCestOver. "
Superentraînés
Son équipe vérifie qui est "apte à devenir un Léon. Ce sont tous sont d’anciens militaires, anciens légionnaires, anciens gendarmes ou policiers, sportifs de haut niveau. Nous avons quelques femmes aussi, championnes en sport de combat. Chacun dépose sa carte professionnelle sur " Léon agent " et s’ils n’en ont pas, nous les redirigeons vers les centres de formations adéquats pour travailler dans les règles." Julien Crozet en a marre de l’insécurité. "En France comme dans le monde, ça explose, c’est insupportable. Je n’ose imaginer le lot de pickpockets et autres voleurs que vont drainer les JO de Paris, c’est pourquoi j’aimerais qu’il y ait des milliers de Léon en France. Que l’on ne soit pas focus sur son sac, ses clés, sa jupe..."
Il a déjà investi 800.000 euros dans sa startup et « compte bien devenir une des prochaines licornes françaises, envisage-t-il. Afin de déployer sa solution à Paris, le fondateur cherche des investisseurs pour un premier tour de table autour de deux millions d’euros. "Les chiffres officiels indiquent qu’il manque plus de 50.000 agents de sécurité et plus de 30.000 chauffeurs VTC en France. Léon peut créer des dizaines de milliers d’emplois. En CDD, en CDI ou à la mission. Il faut revaloriser cette profession, en première ligne de jour comme de nuit. Léon ne marge qu’à 15% pour que les agents soient le mieux payés possible."
Un bip d’urgence
En attendant, Julien Crozet ne se repose pas sur les lauriers. Il a pris contact avec une startup implantée à Sophia Antipolis pour développer son application sous forme de bip connecté à votre smartphone. Un bouton pour un bodyguard "à pied" qui vous géolocalise et vous rejoint pour sa mission. Un autre bouton pour un bodyguard véhiculé et un troisième pour une urgence.
"Au départ, le côté “bip”, c’était pour les personnes âgées qui n’ont pas de smartphone et sont mal à l’aise avec le digital. Mais j’y ai vu une réelle utilité pour tout le monde. Notamment le bouton “urgence” qui peut être actionné par un particulier comme un professionnel. Par exemple une bagarre éclate dans un bar dans le Vieux-Nice, l’agent de sécurité est seul ce soir-là, il appuie et d’autres Léon à proximité peuvent le rejoindre en deux minutes. Quand il y a beaucoup d’agents de sécurité, il y a moins de malins qui tentent le coup. C’est mathématique."
C’est ce qu’il aimerait démontrer avec les JO de Paris. Fédérations, stades, athlètes, particuliers... tous peuvent faire appel à Léon pour que Paris soit sur la première du podium sécurité à la fin de l’été.
Leon l’application/ 1 EyeOnU
Y a-t-il une vie après la neige pour les stations de montagne ? La Cour des comptes pointe, dans un rapport publié mardi, une vue à court terme et un manque d'anticipation. Les investissements liés au "tout ski" continuent et ne tiennent pas assez compte du réchauffement climatique.
Face au changement climatique, le "modèle économique du ski français s'essouffle" et "les politiques d'adaptation restent en deçà des enjeux", estime la Cour de Comptes dans un rapport rendu public mardi, à quelques jours des vacances d'hiver.
Toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050"
"À compter des années 2000, la diminution de l'activité ski et l'inadaptation croissante du patrimoine immobilier des stations ont commencé à fragiliser l'équilibre financier des remontées mécaniques et l'économie locale qui en découle pour partie", écrit la Cour des Comptes. "Un phénomène accentué par le changement climatique (...) avec une hausse des températures en accélération", selon la Cour.
"Les projections climatiques font état d'une accentuation à moyen terme" du phénomène, prévient-elle, "toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à l'horizon de 2050" et seules "quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance".
Une vue à court terme sur l'usage de la neige et de l'eau
Or, déplore la Cour des Comptes, "les politiques d'adaptation menées par les acteurs de la montagne reposent essentiellement sur la production de neige" qui a "un effet à court terme" car "son coût est important et son efficacité tend à se réduire avec la hausse des températures".
Sans oublier "l'impact de la production de neige sur les ressources en eau" qui paraît "sous-estimé dans de nombreux territoires", souligne le rapport qui estime qu'"il serait nécessaire que les autorisations de prélèvement d'eau destinées à la production de neige tiennent davantage compte des prospectives climatiques".
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique"
Quant aux actions de diversifications d'activités, elles "sont rarement adossées à un véritable projet", juge la Cour des Comptes. "Réalisées au fil de l'eau, elles tendent souvent à reproduire le modèle du ski, fondé sur des investissements importants et une forte fréquentation sans plan d'affaires permettant d'établir leur pertinence économique" et "les initiatives des collectivités territoriales, sont peu coordonnées entre elles".
Le rapport épingle aussi "la planification écologique de l'Etat, peu opérationnelle pour le secteur touristique en Montagne", qui "ne permet pas d'impulser une réelle dynamique de changement" et estime qu'il en est de même pour les régions.
"Une réorientation fondamentale de la dépense publique en fonction de la réalité climatique et économique de chaque territoire doit être envisagée", estime-t-elle. La Cour des Comptes propose aussi de mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal. Enfin, elle suggère de mettre en place un fonds d'adaptation au changement climatique destiné à financer des actions de diversification et de déconstruction des installations.
"Un rapport dogmatique" selon France Montagnes
C’est "un rapport dogmatique sans prise en compte des éléments des professionnels de la montagne", a dénoncé ce mardi sur franceinfo le président de l'association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne (Savoie) Jean-Luc Boch. Il déplore également qu'"aucun de ces documents" produits par l'ANMSM ne soit "ressorti dans ce rapport".
Dans ce document de 147 pages réalisé après un audit de quarante-deux stations de tous les massifs, la Cour examine entre autres l'impact de la neige artificielle. Présentée par les stations de ski comme pouvant constituer une solution face au changement climatique, la Cour dénonce une vision de "court terme". Pour Jean-Luc Boch "il n'y a pas d'impact, sinon de retarder le cycle de l'eau, ce qui est essentiel à la vie sur des territoires". "Avec la neige de culture, on peut irriguer beaucoup plus longtemps les territoires", assure le président de l'ANMSM, pour qui les canons à neige ne sont "absolument pas un problème".
Si la Cour s'alarme de l'obsession du "tout ski", les rapporteurs épinglent également le développement d'activités hors ski (VTT, tyrolienne, ou encore cure thermale), souvent déficitaires et pensées "sans stratégie". Un avis que "ne partage pas du tout" l'élu de La Plagne. "La destination montagne, c'est d'abord notre clientèle qui la plébiscite". "Si on propose tout ce qu'on veut, si la clientèle n'est pas au rendez-vous, il n'y a pas d'aspect économique", tranche Jean-Luc Boch. "Il faut travailler avec des professionnels qui connaissent la chose, sinon on n'est pas crédible", insiste-t-il.
Rapport détaillé de la Cour des comptes "Les stations de montagne face au changement climatique" (PDF)
Synthèse du rapport (14 pages)
Renouvelé pour cinq ans à la tête du Centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne (CAL) (lire par ailleurs), le Pr Emmanuel Barranger revient, à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, sur quelques-unes des grandes évolutions qui devraient marquer, selon lui, le monde la cancérologie dans les dix années futures.
- Prévention sur mesure
"Il s’agira de personnaliser la prévention primaire et secondaire, en l’adaptant au risque de chacun", résume le spécialiste. Concernant la prévention dite primaire (destinée à empêcher l’apparition de la maladie), le spécialiste cite l’exemple d’Interception, un programme inédit piloté par l’Institut Gustave Roussy à Paris qui propose d’identifier au plus tôt les personnes à risque accru de cancer afin de leur proposer une prévention personnalisée et de mieux les prendre en charge dans le cadre d’une collaboration ville hôpital.
"L’intérêt de ce type de programme est qu’il s’adresse au tout-venant, vous, moi, en évaluant chez chacun le risque de développer un cancer. S’il est élevé, des actions sont conduites pour lutter contre les facteurs de risque: alimentation, mode de vie… C’est du sur-mesure, proposé par des établissements spécialisés, dans l’objectif d’améliorer la santé globale de la population."
S’agissant de prévention dite secondaire (qui cherche à diminuer la prévalence d’une maladie en la dépistant à des stades précoces), le Pr Barranger appelle à un renforcement des actions de dépistage des lésions précoces "pour améliorer la survie". "Notre rôle, en tant qu’établissement de lutte contre le cancer, est de participer à ce que la population générale accède au dépistage." Référence aux taux de participation toujours très bas dans notre région. "Dans le champ du dépistage, il est important d’identifier les personnes qui y échappent pour raisons sociales et/ou géographiques."
- Diagnostics et thérapeutiques personnalisés
"Le diagnostic et les thérapeutiques seront dans le futur de plus en plus personnalisés; ils s’appuieront sur la caractérisation de la tumeur et de l’hôte." Le Pr Barranger cite l’exemple du cancer de l’endomètre, une tumeur qui bénéficie déjà de ce type progrès.
"Longtemps, le traitement était fonction de la taille du cancer, du stade d’évolution et de sa localisation, ce que l’on nomme la stratification TNM (classification clinique établie selon T: la taille de la tumeur; N: l’atteinte ganglionnaire; M: présence ou absence de métastases, Ndlr). Aujourd’hui, la tumeur est caractérisée au niveau génétique – on recherche la présence de mutation – et par imagerie. Et on propose des thérapies ciblées en fonction des mutations identifiées".
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Rôle croissant de l’intelligence artificielle (IA)
Si l’IA fait couler beaucoup d’encre – beaucoup s’inquiètent des enjeux éthiques – elle reste porteuse, en médecine, de grands progrès, dans le champ diagnostique notamment. "On devrait dans les années à venir voir encore progresser la participation de l’IA dans l’aide au diagnostic, la caractérisation des tumeurs, la prédiction de réponse aux traitements, le contourage des lésions… Les bénéfices à attendre sont majeurs: une définition plus précise des tumeurs, ce sont des traitements plus ciblés, et une toxicité réduite d’autant." -
Combinaison de traitements
Combiner des thérapeutiques différentes pour mieux combattre le cancer: cette tendance ne fait que s’accentuer, comme le confirme le directeur du CAL. "On multiplie les nouvelles associations thérapeutiques de type chimiothérapie et immunothérapie ou thérapie ciblée… Les séquences thérapeutiques se diversifient, elles aussi, avec une généralisation des traitements concomitants."
Parmi les nombreuses illustrations de cette évolution, le traitement du cancer du sein. "La chirurgie n’est plus réalisée systématiquement en première intention. Parfois, on commence par une immunothérapie par exemple. En réalité, les séquences thérapeutiques sont de plus en plus personnalisées, avec toujours le même but: améliorer la survie, en préservant l’organe ‘‘malade’’ et sa fonction. Et en limitant les séquelles."
- Développement de la médecine nucléaire
Outil d’espoir dans la lutte contre le cancer, cette discipline médicale, qui utilise des radiotraceurs, connaît actuellement un essor important. Elle a ainsi déjà révolutionné la prise en charge du cancer de la prostate métastatique, en situation d’impasse thérapeutique.
Le CAL est le premier établissement en PACA à proposer ce traitement (nommé "Lutétium 177-PSMA-617") composé d’une molécule vectrice permettant de cibler les cellules cancéreuses et d’un élément radioactif émettant un rayonnement ayant vocation à détruire l’ensemble de ces cellules, tout en ayant un effet limité sur les cellules saines environnantes. "Depuis un an et demi, nous avons délivré environ 300 doses de ce traitement par radiothérapie interne vectorisée, avec une montée progressive. Le traitement est très bien toléré, en ciblant le cœur des cellules malades."
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Renforcement des soins de support précoces
"Il s’agira d’identifier précocement les personnes atteintes d’un cancer au pronostic péjoratif, autrement dit dont on sait qu’il ne pourra être guéri, ni même stabilisé à court terme. Et d’accompagner au mieux ces personnes. Aujourd’hui, ces situations ne sont malheureusement pas toujours bien gérées." -
Implication renforcée des patients et des aidants
Tendre vers toujours plus de démocratie sanitaire. Une nécessité qui fait consensus. "Il faut absolument renforcer la place des patients et des aidants dans la prise en charge, pour qu’ils deviennent de vrais partenaires."
Résumer Fair Vision à une sporTech qui fait de l’analyse sportive serait un grossier raccourci. Fondée à Nice en 2019 par Jean-Michel Felderhoff, Fair Vision zoome sur votre jeu. Football, équitation, handball, tennis, leur techno permet de filmer les matchs ou séquences, en plan large, et analyse à l’instant T, le déplacement de chaque joueur, de l’animal, leur vitesse, la trajectoire de la balle, du ballon, de l’adversaire... et propose les statistiques dont vous avez besoin. La technologie brevetée Fair Vision, qui compte une dizaine de collaborateurs, se décline sous différentes solutions et commence à être déployée dans de nombreux pôles espoir de la Fédération française de football, le centre de formation de l’OGC Nice, etc.
À la question "A quoi sert l’intelligence artificielle pour Fair Vision?" Le responsable de projets Louis Loonis, qui interviendra lors d’une conférence au WAICF répond, "C’est tout simplement le cœur de notre métier et cela fait longtemps que nous l’utilisons. Notre activité se concentre sur l’analyse de l’image par traitement numérique. Ce qui se fait également dans les domaines médical, spatial ou militaire par exemple. Nous travaillons sur nos propres images avec une qualité poussée." Pour rappel, un film, une vidéo, ce n’est rien d’autre qu’une succession de photos. En l’occurrence, au cinéma, les caméras tournent 24 images par seconde. Là, la technologie développée par les équipes niçoises, varie entre "25 images seconde et 120 images seconde. Ce qui nous donne une extrême précision dans les données que nous en dégageons", intervient Jean-Michel Felderhoff, fondateur et CEO.
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La Niçoise Fair Vision et l’usage de l’IA dans le sport
Les équipes de Fair Vision n’en sont pas à leur première participation au festival de l’intelligence artificielle (WAICF) qui se tient à Cannes du 8 au 10 février. Leur technologie use d’IA dans le sport. À quoi sert-elle au juste ? Réponse.
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Agnès Farrugia
Publié le 05/02/2024 à 10:00, mis à jour le 05/02/2024 à 10:00
Louis Loonis, responsable de projets pour Fair Vision était déjà au WAICF 2023 avec Ezem Sura Ekmekci, aux côtés de Yann Le Cun (au centre), chercheur français considéré comme l’un des inventeurs de l’apprentissage profond, notamment Prix Turing 2018 – quasi le Nobel de l’informatique. La "star" mondiale de l’IA, désormais directeur chez Meta, apprécie la techno développée par la Niçoise. DR
Résumer Fair Vision à une sporTech qui fait de l’analyse sportive serait un grossier raccourci. Fondée à Nice en 2019 par Jean-Michel Felderhoff, Fair Vision zoome sur votre jeu. Football, équitation, handball, tennis, leur techno permet de filmer les matchs ou séquences, en plan large, et analyse à l’instant T, le déplacement de chaque joueur, de l’animal, leur vitesse, la trajectoire de la balle, du ballon, de l’adversaire... et propose les statistiques dont vous avez besoin. La technologie brevetée Fair Vision, qui compte une dizaine de collaborateurs, se décline sous différentes solutions et commence à être déployée dans de nombreux pôles espoir de la Fédération française de football, le centre de formation de l’OGC Nice, etc.
À la question "A quoi sert l’intelligence artificielle pour Fair Vision?" Le responsable de projets Louis Loonis, qui interviendra lors d’une conférence au WAICF répond, "C’est tout simplement le cœur de notre métier et cela fait longtemps que nous l’utilisons. Notre activité se concentre sur l’analyse de l’image par traitement numérique. Ce qui se fait également dans les domaines médical, spatial ou militaire par exemple. Nous travaillons sur nos propres images avec une qualité poussée." Pour rappel, un film, une vidéo, ce n’est rien d’autre qu’une succession de photos. En l’occurrence, au cinéma, les caméras tournent 24 images par seconde. Là, la technologie développée par les équipes niçoises, varie entre "25 images seconde et 120 images seconde. Ce qui nous donne une extrême précision dans les données que nous en dégageons", intervient Jean-Michel Felderhoff, fondateur et CEO.
Algorithmes de détection
À quoi sert ce flux d’images? "La première chose que l’on fait c’est de faire fonctionner des algorithmes de détection : ils vont analyser ce qu’il y a dans l’image : des humains, des balles, ballons..., comme si chaque élément était équipé d’un GPS", explique Louis Loonis. Une analyse possible parce que l’humain a nourri l’algorithme de ces images. "L’IA n’est pas spontanée. Certes, à force de l’abonder en informations, on finit par piocher dans une base de données stratosphérique mais il n’empêche, tout vient de l’humain."
La particularité de la technologie développée par les ingénieurs? "Elle peut détecter les lignes d’un terrain et passer à une projection 2D. Idéale pour les positions de jeu. La qualité aussi est très affinée. Si la balle ou le ballon partent trop vite, l’IA est capable d’effacer les bruits, c’est-à-dire le flou qui entoure l’objet. Sans l’IA, on peut le faire, en plusieurs étapes. Là, ça ne prend que quelques millisecondes."
IA générative
Fair Vision utilise aussi de l’IA générative. Un bataillon d’algorithmes qui va générer tout seul (par exemple) des pixels manquants, ceux qui n’apparaissent pas sur une image qu’elle a appris à reconnaître. Comme un numéro de maillot de joueur que l’on voit mal...
"NICECAM, notre système, est mature et accessible à l’achat ou la location. Cette troisième participation au WAICF nous offre une certaine visibilité au sein de l’écosystème international qui tourne autour de l’IA. Nous montrons aussi notre savoir-faire développé par nos ingénieurs. Nous aimerions adresser NICECAM aux fédérations de tennis, équitation, rugby. Nous sommes capables d’équiper 500 à 1.000 terrains par an."
Jean-Michel Felderhoff était la semaine dernière à Hong Kong et Shenzhen avec les dirigeants de Huawei France. Parce que la Niçoise a remporté l’année dernière le concours Digital InPulse du géant des télécoms qui récompense les jeunes pousses innovantes de chaque région. Elle partait donc pour une semaine de rendez-vous professionnels intensifs avec l’écosystème tech chinois. Déjà un pied dans l’international avec sa techno superentraînée qui lui permet de tripler son chiffre d'affaires en 2023.