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Dans la Vésubie, un groupe de citoyens motivés veut faire germer des idées neuves dans la vallée. Retenez son nom, car il compte bien faire parler de lui: Collectif de la transition en Vésubie Valdeblore.
"Tout découle d’Alex. Après la catastrophe, il fallait tout reconstruire. On s’est dit: pourquoi ne pas le faire différemment, en expérimentant", souligne Hélène Martin, de l'association Les Potagers de la Vésubie.
Pour fédérer, le collectif a agrégé une partie du tissu associatif enraciné dans ce territoire de montagne, très vulnérable aux aléas climatiques, comme l’a confirmé le passage cet automne de la tempête Aline. "Après cette deuxième épreuve, il y a eu un ras le bol dans la population", relate cette habitante de Saint-Martin-Vésubie.
Un "fab lab" rural
Boosté par un premier événement il y a un an, les Etats généraux de la transition écologique, le collectif, qui réunit 140 adhérents dont un noyau dur d’une vingtaine de motivés, s’est structuré par groupes thématiques pour passer à l’action: mobilités, énergie, low-tech…
"Ce qu’on veut, c’est devenir une vallée expérimentale, un fab lab pour essaimer nos expérimentations, notre savoir faire, nos résultats", explique Eric Comoglio, président depuis 2001 de l’association Vésubie découverte, et cheville ouvrière de l’initiative.
Co-stop, stérilisateurs de bocaux à l'énergie solaire, achats groupés...
Ensemble, les citoyens phosphorent. Ainsi, le groupe "achats groupés" planche sur l’acquisition de denrées alimentaires. "De la farine, dans un premier temps. Puis, pourquoi pas du vinaigre, du bicarbonate, voire du combustible pour se chauffer", détaille Hélène Martin.
Une commande de 30 tubes solaires pour stériliser des conserves est aussi dans les tuyaux, ou encore des tutos pour construire son four solaire.
"Chaque jour, 600 véhicules quittent la Vésubie pour aller vers Nice, avec seulement une personne à bord", constate par ailleurs Hélène Martin. Pour contrer ces chiffres, et ainsi limiter les émissions de gaz à effet de serre générées par ces trajets, le collectif réfléchit à relancer, via une application, le covoiturage mais aussi le "co-stop".
"Au bord de la route, cela pourrait prendre la forme de panneaux avec une marmotte devant lesquels il suffirait de se placer. Quand une voiture équipée du stickers marmotte passe, on sait alors qu’il s’agit d’un conducteur volontaire. L’idée, c’est aussi de sécuriser le stop pour les jeunes", détaillent Hélène et Eric.
Rendre la vallée résiliente aux crises
En filigrane, un enjeu de fond se dessine. Le même que celui qui a motivé les citoyens de l'association Remontons La Roya, autre vallée azuréenne éventrée par les catastrophes climatiques. "On pense aussi à des jardins partagés, par exemple. Faire de la transition écologique, d’accord. A condition d’aller vers la résilience. Comment consommer autrement, se préparer à des pénuries? Alex a montré qu’on n’avait aucune autonomie ni en nourriture ni en eau. Plus récemment, lors de la tempête Aline, il a fallu approvisionner Venanson en eau par hélicoptère", retrace Eric Comoglio.
Ici, on planche aussi sur comment remettre en circulation les canaux d’irrigation. "Seuls 30% sont aujourd’hui utilisés en Vésubie", relate Hélène Martin.
Animations et éducation au programme
Pour faire germer la dynamique, le Collectif de la transition en Vésubie Valdeblore compte bien occuper l’espace public. A son actif: déjà plusieurs ciné-débats.
"On réfléchit à comment intervenir dans les écoles, au collège de Roquebillière, au lycée de Valdeblore. Il y a une difficulté à séduire les jeunes, mais pour faire cette transition, on veut les embarquer", lance Eric.
Un groupe apolitique à disposition pour aider
Afin de "passer des mots à la mise en œuvre", ces citoyens motivés en appellent à toutes les bonnes volontés. "Ce territoire, c’est 6000 personnes, il y a du potentiel! Mais parfois, les gens préfèrent ne pas savoir, ils se détournent. Le défi, c’est de les ramener à adhérer de près ou de loin à l’importance de la transition", pose Eric. "Leur dire, que ce n’est ni un truc de bobos ni d’illuminés mais du pratico-pratique", rebondit Hélène.
Apolitique, le groupe, résolument constructif, espère "avoir l’oreille de tout le monde". "On aimerait juste dire aux maires, aux élus du coin : on a des experts avec nous, comment est-ce qu’on pourrait vous aider?", renchérit la fondatrice des Potagers de la Vésubie.
https://www.facebook.com/LespotagersdelaVesubie06/?locale=fr_FR
https://www.facebook.com/transitionvesubievaldeblore
contact.vesubie@gmail.com
Thierry, Patrick, Jérôme, Frédéric et les autres sont de jeunes retraités. Ingénieurs de formation, ils ont décidé de mettre leur temps libre et leur expertise au profit du maraîchage.
A Bar-sur-Loup (06), sur plus de 6000 m2 de terre, ils expérimentent des pratiques innovantes pour cultiver en optimisant les ressources en eau et en énergie.
L'objectif: arriver à une agriculture urbaine décarbonée, capable de répondre aux enjeux du réchauffement climatique.
"Nous menons une expérimentation à petite échelle dont le but est d'être utile," pose modestement Thierry Dumontel.
Sur la parcelle des Petits Loups maraîchers, il a mis en oeuvre avec ses comparses plusieurs actions innovantes, portées par leur association Meeed.(1)
Un tracteur diesel transformé en électrique
L'ingénieur à la retraite commence le tour de l'exploitation par le tracteur bleu garé à l'entrée. Il soulève le capot.
"En mai, on a remplacé le moteur diesel par un électrique. Pour alimenter ce moteur, on a un pack de batteries.
On donne ainsi une seconde vie, et 20 ans d'utilisation de plus, à un matériel qui a eu une empreinte carbone initiale.
Combien coûte cette transformation? "En matériel, le coût s'élève à environ 6000 euros. Sachant qu'un tracteur électrique neuf à l'achat représente environ 42 000 euros. C'est donc compétitif. Le but, c'est de montrer qu'on peut travailler le sol avec un engin à propulsion électrique." Silencieux, non polluant, et "zéro carbone et autonome car nos batteries sont alimentées par nos panneaux solaires qui se trouvent sur l'exploitation."
Il propose de nous montrer l'installation, soutenue par des financements européens.
Une exploitation alimentée par l'énergie solaire
Pour arriver au local technique, Thierry, Frédéric, Jérôme et Isabel qui comptent parmi les 10 chevilles ouvrières de l'association, cheminent le long des rangées de poireaux, navets, fenouils, salades, cébettes, choux-fleurs…
"On produit l'équivalent de 40 paniers par semaine, pour les membres de l'association qui s'engagent à consacrer 64 heures par an au jardin," explique Jérôme Destors.
Cette cinquantaine de familles apprennent un savoir-faire.
Notre souhait, c'est de transmettre la volonté de se réapproprier une partie de l'agriculture locale.
Au fond de l'exploitation, sur le toit du local technique, l'association a installé 12 m2 de panneaux photovoltaïques. "On a fait valider l'installation par des étudiants de l'école des Mines Paris-PSL à Sophia, commente-t-il. L'énergie produite charge des batteries lithium. Elle sert à alimenter le tracteur, les lumières, les outils portatifs mais aussi notre système d'irrigation, puisqu'on pompe l'eau."
Un système d'arrosage innovant, pour économiser l'eau
Pour permettre à leur exploitation d'être la plus économe en eau, les ingénieurs ont développé un logiciel. "L'irrigation est informatisée depuis un an.
L'installation considère l'évapotranspiration du jour, grâce aux données de notre station météo, et calcule les besoins en eau, chaque jour, de chaque plante.
"On va, par exemple, faire un calcul pour la carotte, la salade…"
Pour connaître les besoins des différents légumes plantés et ainsi configurer le logiciel, ils se sont appuyés sur une étude d'une étudiante en agronomie.
Ce système nous permet d'ajuster précisément la distribution d'eau sur chaque ligne.
Si la technique de calcul est connue, les ingénieurs retraités l'ont mise en œuvre.
"Notre plus-value est là, pour l'instant ce type de système n'est pas disponible dans le commerce."
Une installation innovante doublée d'une application que Jérôme Destors affiche sur son smartphone.
"On l'a développée pour pouvoir contrôler à la fois les pompes qui gèrent l'alimentation en eau et les vannes qui arrosent chacune des lignes."
A distance, il peut ainsi ouvrir et couper l'arrosage.
Pour éviter de gaspiller l'eau, ils ont mis en place un goutte à goutte, au pied des plants. "On arrose ainsi le minimum avec le moins de perte en évaporation."
Pour quelle économie ?
"On a réduit notre consommation d'eau de 30 à 40%", répond Thierry Dumontel, avant de nous emmener vers le lieu de stockage des légumes.
Une chambre froide économe en énergie
"On s'est équipé d'une chambre fraîche adiabatique." Il nous explique le principe de ce système connu des anciens.
L'évaporation de l'eau est rafraîchissante.
"Ainsi, dans quelques mois, quand il fera chaud, nous pourrons y stocker les paniers, on aura une température plus fraîche de 5 à 6° par rapport à l'extérieur et surtout une meilleure humidité. Ce modèle correspond à nos besoins où les paniers sont récupérés dans la journée."
Pour l'heure ce local est occupé par… des endives. "En hiver on avait de l'électricité disponible, mais pas de besoin, alors on en a créé, sourit Thierry Dumontel. La culture d'endives a besoin d'une température de 18°C et d'humidité. On chauffe les racines grâce à l'énergie de nos panneaux solaires."
Et demain?
Ces jardiniers ingénieurs veulent partager leurs expériences, montrer que des solutions alternatives sont viables et ainsi essaimer.
"Notre apport technologique peut aider les agriculteurs et maraîchers à prendre en compte la gestion de l'eau et la gestion de l'énergie. On collabore avec des maraîchers en installation: nous passons du temps pour les aider à définir leurs besoins et dans leurs choix."
Car le souci de ces ingénieux retraités est de faire œuvre utile.
On a 5 projets en gestation avec d'autres maraîchers en France qui sont attirés pour dupliquer cette expérience.
"Pour le tracteur électrique en rétrofit, ils s'adresseront à des entreprises qui commencent à s'y intéresser." Il espère que des sociétés industrielles niçoises et azuréennes y participeront.
"On vient d'apprendre que des aides sont possibles pour des solutions de retrofit, c'est une très bonne nouvelle".
Une initiative qui s'inscrit dans le cadre de l'association Meeed (Maraîchage Efficient en Eau et Énergie Décarbonée) qu'ils ont créée et présidée par Frédéric Charron.
Contact: Frédéric Charron. Tél : 06.24.39.57.67.
Un exosquelette imprimé en trois dimensions, flanqué d’une intelligence artificielle pour redonner leur mobilité aux personnes en situation de handicap moteur, c’est l’objet de la startup Somanity fondée par Mathieu Merian en 2023 qui, déjà à 17 ans créait my3D, une entreprise dans le prototypage et l’impression 3D. D’avoir un ami atteint de sclérose en plaques a poussé le jeune fondateur a accéléré la faisabilité de son projet.
En plus de redonner de la mobilité aux personnes atteintes d’un handicap moteur, le souhait de Mathieu Merian est aussi de rendre accessible au plus grand nombre sa technologie et donc de proposer un prix qui ne soit pas prohibitif. Ce sera le cas. Moins de 10 kE contre 250 kE environ actuellement. Cerise sur le gâteau RSE: "Nous sommes convaincus que la valeur d’aider les autres passe aussi par celle du respect des ressources. Notre exosquelette se devait donc d’être totalement neutre en carbone et respectueux de l’environnement." Mathieu Merian a tout d’un grand et sa techno rencontre un franc succès puisqu'en fin d'année dernière déjà il recevait plusieurs distinctions. Celle de la startup de l’année par le groupe Nice-Matin par exemple, celle d’Université Côte d’Azur en catégorie « Artificial intelligence for humanity », également.
Pour accélérer la mise sur le marché de son exosquelette, Somanity souhaite boucler un premier tour de table de 2 millions d'euros. Il recherche donc des investisseurs. Objectif : obtenir les certifications légales d’ici 2025 et commercialiser le produit en 2026. Le marché est malheureusement conséquent, avec 75 millions de personnes concernées par un handicap moteur dans le monde (2,5 millions en France).
Envie de participer à cette aventure? Contactez Somanity pour entrer au tour de table au 09 88 28 85 85 ou contact@somanity.com.
Des congés, Steven Le Bris n’en prend jamais. Pourquoi faire? L’ingénieur informatique se passionne pour son métier.
Mais voilà que le jeune homme à la longue barbe blonde se retrouve en vacances pendant une semaine. Un laps de temps bien trop court, diraient certains. Une éternité, selon lui.
"N’ayant pas envie de m’ennuyer ou de jouer à des jeux vidéo toute la journée, je me suis dit que je pouvais offrir de mon temps pour réparer des ordinateurs gratuitement."
En un seul clic, Steven Le Bris poste une publication sur un groupe Facebook dédié aux habitants de Grasse, cité dans laquelle le Breton s’est installé il y a un an et demi.
"Je m’attendais à retenir l’attention de deux ou trois personnes. Confier un ordinateur à un inconnu, ce n’est pas rien. Il y a tellement de données personnelles à l’intérieur." En quelques heures, Steven Le Bris croule finalement sous les messages.
Tant de demandes auxquels le salarié de l’ESN (entreprise du service numérique) Inov Team, à Sophia-Antipolis, prend le temps de répondre. Avec un mot gentil pour chacun. "Cela fait parti de mon éducation..."
Ordinateurs et consoles de jeux
Véritable Lucky Lucke de l’informatique, Steven Le Bris répare un appareil en une heure, un ordinateur comme une console de jeux (il n’accepte pas les tablettes et les équipements endommagés physiquement).
"En trois jours, douze m’ont déjà été confiés." Si bien que le salon de son appartement s’est transformé en véritable atelier de réparation. "C’est la première fois que cela m’arrive."
Sans demander le moindre sou, insiste-t-il. "Certaines personnes souhaitent me payer, mais je refuse. Je le fais réellement par plaisir. J’ai déjà tout ce dont j’ai besoin. Je ne manque de rien. J’ai simplement du temps à offrir."
Et de la sympathie, aussi. Grâce à cette démarche, Steven crée de liens pour le moins inattendus. "Je fais des rencontres formidables avec des personnes que je n’aurais jamais pensé croisées un jour. Je suis vraiment agréablement surpris par l’entraide qu’il y a, à Grasse."
Favoriser la seconde vie
Pourquoi jeter quand l’on peut réparer? Sans pour autant s’attarder sur l’impact environnemental, Steven Le Bris souligne l’importance du reconditionné.
"Même si un ordinateur est vieux et lent, il suffit parfois de changer une seule pièce pour qu’il soit boosté et puisse être utilisé dix ans de plus."
Dans ce cas, la prise en charge du matériel nécessaire est aux frais du propriétaire. "Je laisse la personne commander la pièce sur le site de son choix et me l’amener."
S’il y a bien une des choses que Steven Le Bris apprécie, c’est de rendre service. Et, surtout, "se challenger". "Je suis né pour l’informatique. Ces réparations me permettent d’apprendre et de me perfectionner."
Le succès de son initiative lui a donné de belles idées, comme la création d’une association en ce sens.
Cours pour seniors
Même si Steven Le Bris reprendre le cours de sa vie mardi prochain, sa générosité restera intacte. Dans son temps libre, l’ingénieur informatique continuera à offrir ses compétences. Preuve en est, la création de son association : GRIT (Grasse Reconditionning IT).
Spécialisé dans la réparation des ordinateurs et reconditionnement du matériel information, le bénévole proposera également des formations aux séniors afin de les aider à utiliser Internet pour leurs besoins quotidiens.
"Il est aussi possible de m’amener du vieux matériel non utilisé que je pourrais remettre en état pour les donner à des personnes dans le besoin, des étudiants, des personnes âgées..." Steven Le Bris se rapprochera des associations locales pour pouvoir mettre en place ce projet.
Le contacter
Mail : contact@association-grit.fr
Site : association-grit.fr
Guillaume Campanacci, c’est le mannequin, acteur et réalisateur, né à Cannes, qui a grandi à Mandelieu et vit aux États-Unis. C’est aussi l’ancien de Stanislas qui, après son diplôme d’ingénieur, a voyagé dans plusieurs pays, choisissant de gagner sa vie en posant devant l’objectif.
Également l’acteur qui a travaillé avec Jane Fonda, Eva Longoria, David Lynch, Emmanuel Lubezki, David Fincher… Enfin le réalisateur de deux longs-métrages et plusieurs courts.
Et bien Guillaume Campanacci revient à Cannes pour présenter son deuxième long-métrage tourné en 2017. Whenever I am alone with you sera diffusé ce jeudi, 11 janvier, à 21 heures, au Cinéum (1).
Le film est une "une comédie romantique semi-autobiographique".
Deux particularités: d’abord, il a été entièrement tourné à Cannes et dans la région. "Mettre en valeur la région était une évidence, elle est tellement belle…"
Et puis, Guillaume Campanacci a associé sa famille au tournage.
Le titre du film Whenever I’m alone with you, (traduction: chaque fois que je suis seul avec toi) est une référence au groupe The Cure. D’ailleurs, "il n’est pas banal, un peu Nouvelle Vague, à contre-courant", un peu punk peut-être.
Revenu en France après une tentative de suicide
L’histoire: Guillaume est revenu vivre dans sa famille dans le sud de la France après une tentative de suicide à cause d’une rupture à Los Angeles. Vedrana, en vacances à Cannes, meurt lentement dans une relation sans amour. Quand elle rencontre Guillaume, elle est décidée à le faire aimer à nouveau, jusqu’à ce que la fiancée américaine de Guillaume se présente à sa porte, enceinte.
La formule a séduit. Depuis sa sortie, le film a été primé à plusieurs reprises (Girona, Oldenburg, Mater). Alors si ça vous dit…
C’est un de nos articles, intitulé "Les résidents de la Villa Saint-Camille, à Théoule-sur-Mer, attendent vos cartes postales ", et paru en septembre dernier, qui a attiré son attention. Le directeur de l’établissement, Vincent Terol, se chagrinait effectivement de voir la mine boudeuse de ses résidents quand ils refermaient leurs boîtes aux lettres sans y extirper le moindre courrier.
"On aimerait qu’ils puissent enfin ouvrir une lettre, nous avait-il raconté. Nos résidents n’ont, pour la plupart, pas de famille. Ce serait super que des enfants, comme des adultes, leur envoient des cartes postales comme ils le feraient avec leurs propres grands-parents."
Stéphanie Dodeux, originaire de Nice, n’a pu qu’apprécier l’action de la direction de cette résidence seniorale puisqu’elle a créé, en 2022, un collectif national en ce sens: Les Cartes Joviales. Elle lance alors un appel à toutes les personnes de notre territoire (Cannes, Grasse et Antibes), "bienveillantes, attentives à donner plus de sens à leur quotidien et au monde qui les entoure", à "envoyer une fois par mois une carte postale avec un petit mot" à des adultes et enfants "isolés ou hospitalisés" pour leur "apporter de la joie et des sourires".
Joyeux expéditeurs
Les intéressés, désireux de prendre la plume, peuvent rejoindre l’organisation en devenant "de joyeux expéditeurs". Une heure par mois, ils doivent écrire de courts textes, laïcs, sur une dizaine de cartes postales. "Elles doivent faire voyager la personne à travers le visuel et le petit mot, créer une visualisation extérieure pour faire sortir les destinataires de leur problématique", précise Stéphanie Dodeux. Le collectif, de son côté, "fournit les adresses, les cartes et les timbres".
Joyeux donateurs
Ceux qui ne souhaitent pas correspondre mais veulent tout de même rejoindre le mouvement peuvent devenir de "joyaux donateurs" en envoyant des cartes postales tout en couleurs de nos belles cités, ou des timbres. Mieux encore, des cartes postales timbrées.
Joyeux coordinateurs
Pour recréer du lien et consolider un réseau, la créatrice des Cartes Joviales recherche également des coordinateurs par département et par ville. "Nous mettons à votre disposition des outils pour vous aider." Des mails et lettres types, des listings d’adresses…
Joyeux relais
Les hôpitaux, Ehpad, associations et établissements de santé peuvent contacter le collectif pour étudier, ensemble, la mise en place du projet. Les écoles, aussi, sont les bienvenues dans le cadre d’un projet pédagogique. Les enfants, surnommés "les petits timbrés", pourraient envoyer des "dessins et des petits mots". "Cela illustre notre démarche de lien, essence même du projet intergénérationnel."
L’entraide n’a pas d’âge.
Savoir+
Contact: stephanie@lescartesjoviales.fr
On vous révèle tout ce que l’on sait des grandes nouveautés électriques qui seront commercialisées en 2024.
Renault 5 électrique
La dernière en date concerne son prix, aux alentours des 25 000 euros. Mais ce n’est pas tout, on sait aussi que la Renault 5 E-Tech, c’est son nom officiel, mesure 3,92 mètres de longueur, et aura droit à 2 configurations de batterie. À son lancement cependant, seule la grosse batterie de 52 kWh sera proposée. Celle-ci devrait offrir 400 km d’autonomie WLTP. Ensuite, il y aura une batterie de 40 kWh pour faire baisser le prix et viser les 25 000 €. Pour rappel, la R5 remplacera la ZOE qui débute aujourd’hui à partir de 30 000 euros bonus déduit. En comparaison, la 5 devrait être plus abordable, alors même qu’elle proposera des fonctionnalités inédites comme le V2L, et même le V2G. Il sera ainsi possible de l’utiliser comme batterie stationnaire, en plus de recharger des appareils électriques en les branchant à la voiture. Une technologie qui, pour l’heure, est encore assez rare.
Kia EV3
Avec l’annonce de l’EV3, la famille EV de Kia peut enfin compter sur un SUV électrique compact, taillé pour l’Europe. Présenté sous forme de concept, on ne sait pour l’instant pas grand-chose à son sujet si ce n’est qu’il prendra la place de la Soul tout en étant plus grand. En termes de dimensions, il se place ainsi entre un Peugeot e-2008 et un Renault Scénic E-Tech. Côté technique, et contrairement à ses grands frères EV6 et EV9, l’EV3 devrait être basé sur une architecture 400 V et non 800 V, bien plus coûteuse. Pour ce qui est des batteries, les packs actuels de 58 et 77 kWh devraient être de la partie. Kia a déjà évoqué un prix de départ de 30 000 $, mais difficile pour l’instant de savoir ce qu’il en sera pour l’hexagone. Si des prototypes du véhicule ont déjà été surpris en Europe, son arrivée en concession devrait se faire en 2024, sans que l’on sache exactement quand. “Wait and see” comme on dit.
Volvo EX30
Vous aimez le format SUV, mais n’avez pas besoin d’un véhicule XXL ? Le Volvo EX30 est fait pour vous ! Le dernier-né de la marque suédoise reprend les codes esthétiques de son aîné, l’EX90, dans un format réduit. A titre de comparaison, on est ici sur le gabarit d’une Renault Megane, soit des dimensions parfaitement adaptées à un usage urbain. D’un point de vue technique, l’EX30 offre le choix entre deux types de batteries : une batterie LFP de 49 kWh utile pour la version propulsion de 272 ch nommée Single, et une batterie NMC de 64 kWh utile pour celle nommée Single Extended. Ce même accumulateur prend également place sous le plancher de la version Twin Performance, à deux moteurs, qui fait grimper la puissance à 428 ch et autorise le 0 à 100 km/h en seulement 3,6 secondes. Les autonomies sont estimées à 344 km pour la version propulsion à petite batterie, 480 km pour la version propulsion à grosse batterie, et 460 km pour la version 4 roues motrices. En termes de recharge, l’EX30 peut effectuer un 10 à 80 % en 27 minutes sur bornes rapides, avec des puissances respectives de 135 kW et 155 kW. En ce qui concerne la charge en courant alternatif, la finition de base Start est compatible avec une puissance de 11 kW, tandis que les finitions plus haut de gamme, Plus et Ultra, peuvent atteindre une puissance de charge de 22 kW. Une fois à bord, la sobriété est de mise. À l’image des Tesla Model 3 et Y, le Volvo EX30 ne possède pas d’instrumentation face au conducteur. Toutes les informations se trouvent ainsi sur l’écran central, animé par Google Automotive. À 37 500 € en prix d’appel, il est désormais l’électrique le plus abordable de la gamme. Problème, il risque d’avoir un peu de mal à se faire une place puisqu’il n’a pas droit au bonus écologique. Néanmoins, cela ne devrait être que temporaire. En effet, s’il est pour l’instant fabriqué en Chine, il le sera aussi en Europe à partir de 2025. De quoi mettre toutes les chances de son côté face à ses cousins les Zeekr X et Smart #1. La concurrence risque d’être rude !
Mini Cooper E/SE
Pour 2024, Mini s’offre une mise à jour bienvenue. Outre l’esthétique qui évolue, notamment à l’intérieur, c’est avant tout sur le plan technique que les améliorations sont notables. Désormais, la voiture est déclinée en deux configurations techniques. La version E tout d’abord, qui se dote d’un bloc de 184 ch, soit la même puissance que l’ancienne génération. La version SE ensuite, qui affiche désormais 218 ch. Chaque version possède sa propre batterie. Ainsi, la E promet 305 km avec une batterie de 40,7 kWh, tandis que la SE grimpe à 402 km avec une batterie de 54,2 kWh. Pour rappel, la précédente Mini électrique avait une batterie de 32,6 kWh pour une autonomie de 233 km. Le bond en avant est donc significatif. On pourrait dès lors s’attendre à des augmentations de tarifs, mais il n’en est rien. Au contraire, le ticket d’entrée est même en baisse. La Mini cooper E débute dorénavant à 34 000 €, alors que l’ancienne génération commençait à 37 400 €. À ce prix, il est pratiquement possible de s’offrir la version SE 2024, qui commence à 38 000 €. Des prix qui restent malgré tout élevés, mais qui sont en lien avec le blason de Mini. On ne pourra d’ailleurs pas se consoler avec un quelconque bonus, puisque la Mini électrique est fabriquée en Chine. Cela devrait changer dès 2026, année où elle rejoindra l’usine de fabrication de la version thermique qui, elle, est située en Angleterre.
Derrière son étal du marché Forville, Aussayd Mando a toujours le sourire, un mot gentil ou une gourmandise pour ses clients. "La cuisine, c’est le partage et la générosité!" Le chef à domicile et traiteur âgé de 36 ans propose des spécialités du monde entier revisitées version libanaise (lire ci-dessous).
Une passion qui l’a guidée ces dernières années vers le chemin de la résilience. Dans une autre vie, Aussayd était businessman et importait granit et céramique entre la Chine et le Moyen-Orient. "Je suis Syrien et j’habitais à Homs."
Lorsque la guerre civile éclate en 2011, il subit les bombardements, la terreur et la douleur de perdre proches et amis. "Pendant des années, mon téléphone est resté en mode silencieux. Je ne pouvais plus entendre la sonnerie car à cette époque, chaque appel était synonyme de mort."
"J’ai quitté mon pays en claquettes"
Issu d’une grande famille aujourd’hui dispersée à travers le monde, dont un papa médecin radiologue, Aussayd fuit la Syrie du jour au lendemain.
"J’ai quitté mon pays en claquettes. J’ai tout abandonné. Mon appartement, ma voiture, ma marchandise." Il débarque en France avec un visa commercial valable 2 mois. "Un ami m’avait parlé de Cannes en me disant que c’était magnifique. C’est pour ça que je suis venu ici."
Le jeune homme profite de ce nouveau départ pour tenter sa chance dans la restauration. "J’ai toujours été doué en cuisine, alors j’ai cherché du travail dans ce domaine."
Il est embauché comme plongeur à la Tonnelle. "Un jour, le commis était malade alors je l’ai remplacé." Grâce à son talent, il gravit les échelons : "Je suis devenu chef de partie, puis second de cuisine."
Mais le trentenaire finit par démissionner avec une idée en tête: multiplier les expériences afin d’apprendre un maximum de techniques et recettes pour lancer son concept. "J’ai travaillé dans de nombreux restaurants pendant plusieurs années. Je voulais apprendre différentes cuisines. Ça m’a aussi permis d’améliorer mon français! J’ai acheté des livres pour connaître tous les termes culinaires, au départ ce n’était pas facile parce que je devais tout traduire sur mon téléphone..." Déterminé à réussir et à saisir toutes les opportunités, il se lance en parallèle dans une formation de designer, créé un concept de livraison de médicaments, ouvre un snack à côté de la gare SNCF. "J’ai dû fermer à cause des inondations de 2015... Je suis encore reparti de zéro." En pleine crise Covid, il lance son activité de traiteur. Et obtient une place au marché Forville il y a deux ans. Lieu idéal pour partager tout son savoir-faire et sa gentillesse!
"Je prépare toutes mes créations dans mon laboratoire en centre-ville. Je bosse 16 heures par jour, mais j’adore ce que je fais et je suis vraiment heureux d’avoir un contact direct avec la clientèle!"
Renseignements : Damasco Food, 06.47.00.21.48
Une cuisine saine et 87 kilos en moins
"La cuisine syrienne est très méconnue comparée aux spécialités libanaises!" Sur son stand, Aussayd propose donc "une cuisine du monde revisitée version libanaise".
Ici le yoba, sandwich japonais sous forme de cornet au poulet, se déguste avec du fromage halloumi. Le kimchi, plat coréen de légume fermenté, se présente sous forme de chou rouge mariné 45 jours dans du vinaigre de cidre avec de l’ail fumé et des graines de coriandre torréfiées. Les empanadas mexicaines sont garnies de bœuf mariné aux 7 épices et au zaatar, mélange de thym libanais.
Les samoussas indiens ont une saveur de poulet fumé et crème à l’ail.
Le tout "sans beurre, sans huile et avec un minimum de friture. J’utilise différents modes de cuisson: barbecue, feu de bois, grillé au chalumeau, fermentation, saumurage, cuisson lente et même cuisson sous terre façon ma grand-mère… notamment pour le pain à la semoule, j’ai fait 1.000 tests pour arriver à retrouver la saveur de la recette originale de ma grand-mère!"
"J’ai perdu 87 kilos"
Une cuisine savoureuse et saine qui lui a permis de retrouver la santé. "J’y tiens beaucoup car c’est grâce à cela que j’ai perdu 87 kilos depuis 2016!"
Entre problèmes de santé, périodes de stress et traumatismes, le trentenaire avait atteint les 165 kilos. "Les médecins m’ont dit que c’était extrêmement dangereux. Comme j’adore manger et je n’avais pas envie de me priver, j’ai cherché des alternatives. Je suis un battant, j’apprends de chaque échec et je ne lâche rien quand j’ai un objectif!"
Une trentaine de chevaux abandonnés, maltraités, blessés, en fin de course sont choyés dans le refuge de Frédérique Goulard. Son association "Cheval Libres 06" a besoin de votre soutien financier.
À Nice, depuis sept ans, une association "Cheval Libre 06" offre une seconde vie à ces équidés en grande souffrance. Dans ce refuge situé à Nice Saint Isidore, 28 chevaux en fin de carrière de course, blessés, abandonnés ou maltraités par leurs propriétaires. Au milieu de la plaine du Var, ce terrain de 9.500 mètres carrés est un havre de paix pour les équidés.
À la tête de cette association, Frédérique Goulard. Depuis sept ans, cette Niçoise, du foin dans ses cheveux, se dévoue totalement pour ses animaux. Elle baigne dans le monde équestre dès son enfance. Son père était éleveur équestre en Bourgogne. "Les souvenirs avec mon père, c'est avoir froid dans les bottes en caoutchouc, toujours faire lus pour les chevaux, les emmener brouter au quotidien. Le bien-être avant toute chose", témoigne Frédérique.
"Ce sont mes enfants. Je suis h24 avec eux."
Un dévouement au quotidien : "Chaque cheval est rempli de soins, d'amour et de caresses. Ce sont mes enfants. Je les connais absolument tous, leur caractère et leurs besoins. Je suis H24 avec eux. Je renonce à des dîners en famille et avec des amis pour choyer mes chevaux. Ils ont besoin de moi, et n'ont que moi."
Après s'être occupée de ses chevaux, une nouvelle journée commence à partir de 14h. Frédérique est esthéticienne. Elle fait des soins pour payer foins, frais de vétérinaires, médicaments et loyer du terrain à 1600 euros de loyer. Pour finir le mois, Frédérique a besoin de votre soutien financier. Vous pouvez l'aider en envoyant un chèque à l'adresse : 11 chemin des Serres à Nice
https://www.nicematin.com/immobilier/louer-ou-acheter-qu-est-ce-qui-est-le-plus-rentable--893725
Cette société de conseil en immobilier d’origine suisse a passé en revue les deux options qui s’offrent aux Français: louer ou acquérir leur logement. En comparant les coûts relatifs des deux. Loyer et charges imputables d’un côté. Frais de notaire, assurance, taxe foncière...
Pour réaliser son comparatif, la société suisse s’est basée sur l’acquisition d’un appartement "type" de 65m2. En se référant aux statistiques de l’Insee, elle a estimé à 329.600 le prix moyen d’un tel bien dans la capitale azuréenne. Avec un apport de 30%, la charge de la dette que devront contracter les acheteurs s’élèvera à 5.743 euros par an pendant 20 ans. Pour un crédit à 4,6%. "Alors qu’il y a encore deux ou trois ans, les taux d’intérêt n’étaient que de 1,1%", rappelle Corinne Dubois.
Leur augmentation a changé la donne. Les intérêts pèsent en effet pour plus d’un quart sur le coût annuel d’une acquisition. Il s’établit à 20.716 euros. Alors que pour louer un logement du même type dans la capitale azuréenne, un foyer déboursera 17.183 euros. Soit un différentiel de 3.533 euros en faveur de la location.
Sauf que la valeur d’un bien immobilier évolue avec le temps. Une plus value peut donc, in fine, compenser le surcoût relatif d’une acquisition. Wüest Partner a donc calculé la plus value nécessaire pour que l’achat soit finalement plus rentable que la location: 22%, soit une évolution annuelle du prix du mètre carré d’environ 1% par an pendant 20 ans. Ce qui est largement le cas sur la Côte d’Azur. Mais qui peut garantir aujourd’hui que les prix vont continuer à grimper?
Le chanteur, qui habite Nice depuis vingt ans, a conquis Pascal Obispo et décroché le premier rôle du spectacle “Les dix commandements, l’envie d’aimer” dont la tournée s'arrête le 20 avril 2024 au Palais Nikaïa. Rencontre.
Le projet était dans les cartons depuis plusieurs mois. Début août, Roller Galaxy a débarqué dans la cité des festivals! À l’origine de cette association, Thaïs Coupet, star d’Instagram et monitrice de patin à roulettes.
L’association est basée à Cannes, mais le but est d’organiser des événements dans toute la région, de Nice à Marseille", précise la trentenaire.
Des soirées roller disco et "aperoller", des initiations au roller quad et au skatepark, des ateliers d’entretien du matériel ou encore des projections de films sur l’histoire du roller…
C’est en fédérant une communauté à travers ses cours et via Instagram (où près de 50.000 personnes suivent ses aventures!) que Thaïs a eu l’idée d’une association.
"Je donne des cours individuels et collectifs depuis plus d’un an, et je voulais mettre en place quelque chose d’accessible au plus grand nombre, parce que tout le monde ne peut pas se payer des cours."
À travers Roller Galaxy, la trentenaire souhaite fédérer et partager les valeurs de cette discipline: inclusivité, transmission, partage, entraide, solidarité…
"La sécurité, dans tous les sens du terme, que ce soit durant la pratique ou dans l’espace public, est aussi très importante pour nous. L’idée est d’aider les personnes qui ont envie de se lancer mais qui n’osent pas. Tout le monde est le bienvenu, peu importe son niveau ou son âge."
C’est d’ailleurs le message passé à travers le logo, qu’elle a imaginé : un squelette qui essaye d’attraper un patin posé sur l’anneau de saturne. "Un squelette, c’est neutre, on ne sait pas si c’est un homme, une femme, ni son âge… ça représente bien l’association! Je voulais créer une identité visuelle forte et j’aime tout ce qui touche à l’espace et aux années 60/70."
Un dessin que l’on retrouve notamment sur les t-shirts vendus lors des événements: "de la seconde main, floquée par une artiste locale!"
Pourquoi a-t-il participé à notre carnet de bord sécheresse
"La sécheresse doit être abordée sur le temps long, sans céder au sensationnalisme." C’est animé par ce credo que Pierre Brigode, 35 ans, enseignant-chercheur en hydrologie au sein de l’Université Côte d’Azur, a été un témoin régulier de notre série fleuve.
Son expertise: modéliser et analyser les crues et les sécheresses, dans les Alpes-Maritimes notamment. Mais aussi enseigner ces enjeux à de futurs scientifiques et les vulgariser auprès du grand public.
Ce que la sécheresse record lui a appris
"En 2022, la sécheresse estivale très marquante a marqué les esprits et a suscité de l'intérêt, des actions, retrace-t-il. L’espoir est un peu retombé comme un soufflet en 2023, car le phénomène a été plus hétérogène en France."
"Pour le grand public, s’il y a un peu de pluie pendant quelques jours, les problèmes sont résolus. Faire passer des messages sur ces questions-là, c’est aussi se heurter à l’effet court-terme de la mémoire humaine", pointe le scientifique.
A quoi être attentif à l’avenir
"Malgré le besoin criant de connaissances et de données, la tendance n'est malheureusement plus à l'installation de stations hydrologiques", note Pierre Brigode, qui plaide pour davantage de pluviomètres aux endroits stratégiques. Et de scientifiques et techniciens sur le terrain...
"L'appareil, sorte d’entonnoir qui mesure la pluie, est simple mais il faut l’installer dans des conditions idéales, lui donner de l’énergie pour qu’il transmette les données et très régulièrement le nettoyer, le vérifier. Cela demande des techniciens, donc de l'investissement."
Autre défi pour l'hydrologue qui partagera bientôt son savoir avec les étudiants de l’Ecole normale supérieure de Rennes: faire évoluer la façon d’enseigner ces enjeux-là.
"Pendant longtemps, le cycle de l’eau, c’était une image d’Epinal de quelque chose de tout à fait naturel. On ne percevait pas l’impact de l’homme: prélèvements, pompages, urbanisation… L’année dernière, pour la première fois, une étude scientifique s’est intéressée à l’ensemble des schémas utilisés à l’école pour le cycle de l’eau", nous apprend Pierre Brigode.
Le scientifique, qui consacre 50% de son temps face à ses étudiants, espère aussi que l'hydrologie devienne une matière pluridisciplinaire.
"Il faut plus de formation où on parle d'écologie, d'économie et de géographie, voire même de politique. Casser ces silos pour former des futurs professionnels de l’eau qui aient toutes les armes pour aborder cette question de l’eau et du changement climatique", conclut-il.
L’association célèbre ses 50 ans mais souffre toujours d’un manque de visibilité. Peut-être du fait que le sport adapté lui-même est encore mal connu.
"L’Azuréenne des sports adaptés" dont le siège social est à Cannes (4 avenue du Nord, 06.48.18.80.52.) accueille une centaine de sportifs provenant de tout le département. Son président, Jean-Georges Desens, répond à nos questions.
Handi sport et sport adapté, c’est la même chose?
Pas du tout! Le handi sport concerne les déficiences motrices et sensorielles; le sport adapté, lui, englobe le handicap psychique, mental et les troubles autistiques. Cette différence est encore très méconnue. Pourtant, notre fédération est la plus importante en nombre de licenciés (60.000 en France) pour ce qui concerne le handicap. Et nous venons de recevoir, de la part du ministère des Sports, la délégation pour 21 disciplines sportives.
L’actualité de l’association azuréenne?
Notre activité phare est l’aisance aquatique avec les séances "J’apprends à nager". Nous y accueillons, chaque samedi matin, une dizaine de personnes qui apprennent à apprécier et à se débrouiller dans l’eau. Ils sont encadrés par trois maîtres nageurs sauveteurs.
Vous souhaitez aussi développer le sport féminin.
Oui, car beaucoup de nos activités sont pratiquées par des hommes. Nous souhaitons mettre l’accent, cette année, sur la danse moderne.
Quelles activités proposez-vous?
Tennis, basket, futsal, judo, équitation, kayak, pétanque, natation, tennis de table et danse. J’insiste sur le fait que nous proposons deux types d’activités : de compétitions et de loisirs.
Et du coup, vous avez des champions?
Oui, trois champions de France en natation: Johan, Fannie et Nolwenn et des médaillés en judo.
Quelle est votre plus grosse difficulté aujourd’hui?
Les emplois… Le financement des emplois est compliqué…
Et votre premier besoin?
Nous avons un gros besoin de bénévoles. Nous recherchons des gens qui pratiquent un peu de sport et connaissent le handicap. Cela dit nous formons aussi nos bénévoles. Et puis, nous souffrons d’un grand manque de visibilité, donc si quelqu’un peut nous aider à ce niveau-là…
Votre fierté, pour finir?
Je suis particulièrement fier de la participation citoyenne de nos sportifs. Deux d’entre eux - Caroline et Romuald - siègent même au conseil d’administration et donnent leurs préconisations.
Sur la table, des chaussures s’alignent. Dans quelques minutes, chemises, robes et pantalons vont s’y étaler. Chaque vêtement sera scruté sous ce grand critère: est-il propre à être porté?
"Force est de constater qu’à ce premier tri, nous avons de plus en plus de vêtements souillés", regrette Marianne Cotillard, directrice d’ABI 06, chantier d’insertion spécialisé dans l’activité de collecte, tri et réemploi des textiles dans les Alpes-Maritimes.
Dans l’atelier de 1.000m² situé à Contes, les dons récoltés dans les 207 bornes du département sont traités. Un processus permettant de sélectionner les vêtements et accessoires de qualité qui seront mis en vente dans les cinq boutiques (rue Mimont à Cannes, Spitaliéri, Gorbella, Auguste-Gal et St-Augustin à Nice) de la structure.
"Moins de vêtements d’enfants qu’avant"
Le reste? "L’écrémage, comme nous l’appelons, part dans le circuit de recycleurs. Ce qui est impropre va à la déchetterie." Une logistique qui, depuis plusieurs mois, se retrouve impactée par une nouvelle réalité, insidieuse, mais présente: l’impact des plateformes de vente de prêt-à-porter de seconde main entre particuliers.
Parmi les 23 millions de Français inscrits sur la plateforme Vinted, on trouve Lucie V. Plusieurs fois par semaine, l’esthéticienne se rend à son relais-colis.
"Avant de chercher mon fils à l’école ou à ma pause déjeuner, je m’en occupe", indique cette Niçoise, qui garde boîtes à chaussures et cartons pour y vider son armoire et celle de son petit.
"C’est surtout sur les vêtements d’enfants qu’on perçoit cette tendance, on en a beaucoup moins qu’avant", relève Marianne Cotillard, au milieu d’une partie des 1.100 tonnes qui transitent chaque année chez ABI 06.
"Si tu ne le portes plus, vends-le": le fameux slogan du géant de la fripe en ligne semble avoir été suivi à la lettre.
Leader sur Vinted
Créé en 2008 à Vilnius (Lituanie), ce site de vente de seconde main entre particuliers axé sur le prêt-à-porter connaît un véritable essor depuis sept ans.
Avec une croissance de plus de 60% en un an (245 millions d’euros de chiffre d’affaires), l’entreprise s’est clairement imposée comme numéro un du secteur en France. La clé de ce succès? Un service 100% gratuit pour les vendeurs.
Ce sont les clients qui paient la note: en achetant (après parfois moult négociations) un article, ils assument une commission de 5% du prix du produit et 70 centimes à ajouter. Pour une chemise blanche Zara proposée à 8 euros, il faudra donc s’acquitter de 9,10 euros.
"En ce contexte d’inflation, on ne peut pas jeter la pierre aux gens", reconnaît Christiane Roussel, présidente d’Emmaüs 06, qui constate aussi la disparition des marques dans les sacs qui lui parviennent: "Et encore, nous bénéficions d’un contexte local favorable sur la Côte d’Azur. Dans d’autres antennes Emmaüs de France, cette perte est terrible."
"La moyenne gamme a disparu"
Malgré cette baisse qualitative, le volume des dons demeure stable chez les différentes associations caritatives du département. "C’est juste qu’aujourd’hui, il y a le pire et le meilleur.
On reçoit aussi bien des vêtements propres et pliés que des choses qui ne peuvent qu’être jetées", souligne François Chantrait, porte-parole des Restos du Cœur 06, qui doit composer avec ce grand écart.
"Nous n’avons plus de moyenne gamme", annonce Jean Stellitano, secrétaire général du Secours Populaire des Alpes-Maritimes qui explique l’effet de surprise: "On ne s’est pas rendu compte immédiatement de ce manque parce que nous avons reçu une vague de dons post-Covid. Mais depuis un an, c’est flagrant."
Exit Zara, Celio, Promod et compagnie. Des étiquettes que l’on retrouve à foison sur Vinted. Parce que du choix, il y en a. Le vide-dressing en ligne donne aussi bien dans la fast fashion (Shein, Topshop, Primark…) que dans le haut de gamme (Dior, Balenciaga, Prada) - quand certaines plateformes, comme Vestiaire Collective, se spécialisent dans le luxe. Bref: le public visé est large, et c’est pour cela que ça cartonne.
Mais si ça fait les affaires de la licorne (expression pour désigner une start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars) et des utilisateurs, le circuit de la générosité trinque.
"On recycle plus"
"Plus de 25% de nos recettes sont assurées par la vente de vêtements. On recycle davantage, ce n’est pas bon pour l’équilibre de nos budgets", alerte le représentant du Secours Populaire 06, qui rappelle que les équipes distribuent également gratuitement des habits aux sans-abri.
"C’est un réel problème pour les personnes qui n’ont d’autre choix que de s’habiller chez nous", déplore Marianne Cotillard d’ABI 06, qui doit penser aux conséquences de ces nouvelles habitudes sur le long terme: "Chez nous, ce sont des emplois d’insertion. Certes nous sommes une structure à but non lucratif, mais nous avons des frais fixes et 60% de notre budget à dégager nous-mêmes. Pour que notre modèle perdure, il faut explorer de nouvelles pistes pour ne pas rester dépendants des règles du marché."
Rester "vigilant"
Basé à Saint-André-de-la-Roche et Mouans-Sartoux, Emmaüs 06 reste "vigilant" face à ce phénomène déjà connu: "On a déjà vu certains produits quasiment s’évanouir. Comme la technologie, l’informatique ou encore les petits meubles en bon état bien pratiques."
Là aussi, le contrecoup des sites en ligne, mais aussi de nouvelles filières de reconditionnement ou de recyclage interne. Sans citer une célèbre marque de vêtements, Marianne Cotillard, d’ABI 06, indique: "On peut ramener en magasin ce qu’on y a acheté il y a plusieurs années. C’est une manne qui ne passera jamais par nous."
Piiiing! Piiiing! Vous avez en tête le son que produit un sonar dans un sous-marin? Eh bien, c’est ce genre de systèmes que l’activité Lutte sous la mer de Thales [Underwater Systems, UWS] conçoit, teste, assemble et intègre depuis 1963 dans les Alpes-Maritimes, à Cagnes puis à Sophia Antipolis.
Même si "Ce fameux “ping” n’existe que dans les films de guerre, corrige François Bugnon, responsable des opérations monde de l’activité sonar pour le groupe. Les sous-marins évitent traditionnellement de faire du bruit, précise-t-il dans un sourire, et sont aveugles dans l’eau. Ils utilisent des sonars passifs: ce sont leurs yeux et oreilles."
Ce qui n’est pas le cas des bâtiments de surface qui, eux, crient car leur rôle est, entre autres, de détecter d’autres navires ou sous-marins. Ils ont des sonars de coque – dans le bulbe d’étrave – et traînent des antennes de réception passives, immergées. Bourrés d’acoustique, ces "poissons" de 2,5 tonnes et de 2,4 mètres de haut peuvent selon les conditions avoir une portée allant de quelques centaines de mètres à plus d’une centaine de kilomètres.
Dans les airs
Les sonars ne se cantonnent pas au milieu marin. On les trouve aussi dans les airs "à bord des hélicoptères et des avions de patrouille", confirme François Bugnon. Si une frégate détecte un signal à plusieurs dizaines de kilomètres, elle peut envoyer un hélicoptère qui sera sur site plus rapidement qu’elle. Il déroulera au bout d’un treuil une antenne acoustique qui, une fois immergée, permettra de récupérer des signaux et retrouver la cible.
Dans les avions de patrouille maritime, il y a des bouées acoustiques équipées d’un petit parachute que l’on jette à la mer et qui se déploient pour former une barrière de détection. Enfin, Thales a développé des systèmes dronisés. Opérés à distance, ils jouent un rôle primordial dans la guerre des mines.
"Quelques-unes suffisent pour bloquer le trafic maritime, rappelle le responsable. Non seulement la moitié de celles de la Seconde Guerre mondiale n’a pas été retrouvée et aujourd’hui, on a affaire à des mines recouvertes de matériaux qui limitent leur détactibilité en absorbant les ondes acoustiques. On doit adapter nos systèmes pour détecter ces nouvelles menaces. Notre solution vise à réaliser une imagerie cartographiée des fonds marins pour reconnaître les mines et les neutraliser. C’est ce qu’on appelle un système de systèmes dronisés et Thales a une avance considérable dans ce secteur: nous sommes les premiers dans le monde à en avoir d’opérationnels avec les Marines française et anglaise", souligne-t-il avec fierté.
La position de leader mondial des activités Lutte sous la mer de Thales s’étend à tout le périmètre du sonar. Avec deux succès notables – le sonar trempé [celui à bord des hélicoptères] et le système Captas [Sonars remorqués Actif/Passif à immersion variable, ndlr].
"Ils sont tellement performants que la Marine américaine nous les a achetés. Et quand les Américains achètent français dans le domaine de la Défense, c’est qu’on a des technologues qu’ils ne peuvent pas rattraper dans un délai raisonnable", se satisfait-il. Cette avance technologique explique notamment pourquoi Thales qui emploie quelque 800 salariés sur la technopole de Sophia compte parmi ses clients une soixantaine de marines étrangères en plus de celle tricolore.
Guerre dans les profondeurs
"Nous leur fournissons des systèmes pour détecter les sous-marins et d’autres de lutte anti-sous-marine qui sont soit déployés à bord de plateformes aériennes. Attention, module le responsable de l’activité sonar, on ne peut pas signer de contrat sans autorisation de nos autorités de tutelle ; le marché est très réglementé et il y a certains pays à qui on ne vend pas. Nous concevons également des produits qui protègent les infrastructures telles que les ports, les plateformes offshore, les câbles sous-marins immergés à plus de 6.000 mètres. La guerre se fait aussi dans les profondeurs."
Des aventures de 40 ans
La particularité du groupe aux 77.000 collaborateurs répartis dans 68 pays est de faire aussi bien de la recherche fondamentale en autofinancement que de mener "des programmes de recherche financés par nos clients. Ce sont des contrats d’une dizaine d’années. Mais, après la conception, intégration et la livraison du produit, nous effectuons aussi le soutien logistique. Ce qui signifie que la durée de vie d’un de nos systèmes livré à une Marine est de trente ans. On démarre ainsi des aventures de 40 ans. On équipe 50 sous-marins conventionnels et nucléaires avec notre suite de sonars et on fournira la prochaine génération de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins en France dont la mise à l’eau est prévue en 2038… On y travaille depuis 2005!"
Charge à Thales d’être très innovant en raison de la compétition mais aussi de la durabilité à long terme. Ce n’est pas pour déplaire à ses collaborateurs car "Le sonar, c’est le paradis de l’ingénieur, assure François Bugnon. Hydrodynamique, grande mécanique, électronique, développement de logiciels… tous les métiers sont concentrés sur ce seul produit."
Oreilles d’or et réalité virtuelle
Pour répondre à ces défis, le site sophipolitain d’UWS s’est doté de nombreux services tels EVA, une salle d’entraînement qui permet d’interagir avec les opérateurs sonar et oreilles d’or de ses clients – alias les analystes en guerre acoustique. "C’est-à-dire de pouvoir reconnaître chaque type de bâtiment, de moteur et d’hélices qui ont tous des signatures propres… Mais aussi de savoir les distinguer d’un chalutier, d’une baleine ou… d’un iceberg!", explique Hermann Tolu, ingénieur système et lui-même ancienne oreille d’or dans la Marine nationale.
VOLTS, pour sa part, est un outil de réalité virtuelle formant les marins à déployer en mer puis récupérer les sonars de type Captas. "Il est difficile d’entraîner nos clients en dehors des bateaux, explique Patrick Delarbre, ingénieur instructeur. Cette solution leur permet d’exécuter tous les tâches comme s’ils étaient réellement en mer mais dans des conditions plus simples, sans roulis ni tangage… ni mal de mer!" Une façon de faire monter en compétence les marins.
Enfin, le service Simulation et Training dirigé par l’ancien sous-marinier Eric Ganet et intégré au service client support gère des entraînements sur mesure pour chaque Marine. "Un war game qui apprend aux membres de l’équipage à donner la bonne information au bon moment, en utilisant le vocabulaire adéquat pour que la communication passe entre les sous-marins, les bâtiments de surface et les avions/hélicoptères." "Cette simulation permet de gagner du temps et donc de l’argent", précise sa collaboratrice, Marjorie Bihoreau.
Si Thales invente depuis soixante ans les yeux et les oreilles des sous-marins et des bâtiments de surface, il sait aussi que les hommes à leur bord restent leur cerveau.
Repères
Soixante années d’existence. Installation en 1963 de Thales Underwater Systems (UWS) à Cagnes avant d’être déplacé à Sophia Antipolis en 1992.
Implantation internationale. Le Groupe Thales est présent dans 68 pays et emploie 77.000 collaborateurs dont 50% en France. UWS appartient à Thales DMS qui regroupe les activités Défense et qui compte 5.000 salariés. UWS a trois sites en France (Sophia Antipolis, le siège où travaillent 800 personnes; Brest, 400 personnes, et 100 à Aubagne-Gemenos).
UWS a des filiales en Australie, Angleterre et aux Etats-Unis.1Md€ de prise de commandes. Le sonar représente 4 Mds€ par an sur le marché accessible.
En France, 26 000 villages n’ont plus aucun commerce, soit 83% des communes rurales. Conséquence: leurs habitants parcourent 25 km en moyenne pour faire leurs courses.
C’est le constat dressé par Génération villages, un collectif né en novembre qui réunit l’Association des maires ruraux de France, la coopérative UpCoop et l’association Bouge ton coq!. Mais pas question d’en rester là.
Jusqu’au 23 décembre, il lance un appel à volontaires pour faire fleurir des épiceries participatives dans 100 villages de moins de 3.500 habitants.
Lutter contre les clichés qui collent à la ruralité
C’est Bouge ton coq!, créée en 2020 par deux frangins originaires d'une petite commune d’Auvergne, qui a eu cette idée. A l’origine du collectif Génération villages, l’association a développé il y a 3 ans déjà, après un tour de France, une méthode pour lancer des échoppes citoyennes…
"La ruralité, ce n’est pas la zone!"
"La ruralité, ce n'est pas la zone. Les campagnes françaises, ce sont 22 millions d'habitants. Elles fourmillent de gens qui n’ont renoncé à rien, qui parlent avec leur maire, essayent de faire bouger les choses", lance Corentin Emery, responsable de Bouge ton coq!.
Des épiceries pensées comme des alliances
"Un village, c’est la bonne échelle pour prendre des décisions collectives, contrairement aux grandes villes où tout vient un peu d’en haut, des institutions", pose-t-il.
Le modèle des épiceries participatives prend le contre-pied en réunissant des citoyens bénévoles, leur mairie et des producteurs du coin qui tous s’engagent autour d’une association à but non lucratif.
Comment ça marche?
"On voulait une solution simple, rapide. En 4 mois, l’épicerie peut ouvrir." Mode d’emploi: la mairie s’engage à mettre à disposition un local gratuitement. Aucun employé à payer: ce sont des citoyens bénévoles qui, par tranche de 2 h/semaine environ, font tourner la boutique.
"Elle peut ouvrir à partir d’une vingtaine d’adhérents, mais le noyau dur d’un projet est souvent composé de 3 à 5 personnes", détaille Corentin Emery, fort de l’expérience des 150 épiceries déjà créées depuis 2020.
Des produits locaux, sans marge
Côté approvisionnement, "75% des producteurs sont dans un périmètre de 20 km autour de l’épicerie", poursuit Corentin Emery. Pour le reste de l’achalandage (produits d'hygiène, boissons, etc.), Bouge ton coq! forme les bénévoles pour les aider à trouver des fournisseurs, à s’organiser…
Des courses moins chères
Autre avantage du montage associatif: aucune marge n’est pratiquée sur les produits. "Du coup, les courses sont 20 à 30% moins chères", étaye-t-il. De quoi rendre le magasin plus résilient.
"Si les commerces disparaissent des bourgs, c’est parce que c’est souvent dur de se sortir un salaire, de payer ses charges, de tenir… Non marchande, l’épicerie participative contrecarre ces difficultés."
Un accompagnement aux petits oignons
Peur de se jeter dans l’inconnu? Bouge ton coq! ne laisse pas les porteurs de projet sans filet. L’équipe s’entretient d’abord en visio avec chacun d’entre eux, histoire d’évaluer l’envie collective.
"Puis, on les aide à mobiliser leur commune : on se rend sur place pour les accompagner dans l’organisation d’une réunion publique, l’évaluation des éventuels travaux, la communication… On organise le travail en commission jusqu’à l’inauguration. Au démarrage, on apporte 1100€. Sans loyer, les charges restantes (eau, électricité, Internet) sont couvertes par les adhésions à l'association qui porte l’épicerie", détaille Corentin Emery.
Comment candidater?
"Pas besoin d’être 100% prêts pour se lancer, juste d’être motivés", rassure-t-on chez Bouge ton coq!. Pour participer à l’appel à candidature "100 épiceries pour 100 villages", en cours jusqu’au 23 décembre, il suffit de vous inscrire à la première visio en cliquant ici et d’y présenter les grandes lignes de votre projet.
Un manifeste pour soutenir l’initiative
Vous ne vivez pas dans une commune de moins de 3500 habitants ou n’avez pas l’âme d’un citoyen-épicier? Vous pouvez uniquement soutenir l'opération en signant le manifeste rédigé par Génération villages. https://www.google.com/url?q=https://generation-villages.fr/%23manifeste&sa=D&source=docs&ust=1702031856674693&usg=AOvVaw1bEYtcRIL1mlUEeqm5F4-F
"Plus de 11 000 personnes l'ont déjà fait. Cela ne veut évidemment pas dire qu’on va ouvrir 11 000 épiceries, mais que nous sommes nombreux et nombreuses à partager l’envie de changer l’image du monde rural!", conclut Corentin Emery.
"On multiplie l'utilisation de l'électrique et donc le besoin de batteries, en cherchant toujours plus les métaux rares au détriment de l'environnement. Le remède n'est-il pas finalement pire que la maladie ?", vous inquiétez-vous, Greg. Vous soulevez là plusieurs points cruciaux.
Un parc auto 100% électrique en 2035, vraiment?
A partir de 2035, plus aucun véhicule neuf mis sur le marché ne devra émettre de CO2 à l’échappement. C’est la décision actée par les 27 membres de l’Union européenne le 27 mars.
Dans sa planification écologique présentée fin septembre, le président français, Emmanuel Macron, a quant à lui annoncé un objectif de 15% de voitures électriques d'ici 2030, contre 1% aujourd'hui.
Pour y parvenir, le gouvernement envisage la mise en place d'un dispositif de leasing de 100 euros par mois, pour les premiers modèles de véhicules électriques. Objectif: au moins 1 million de véhicules électriques produits en France à l'horizon 2027.
Ok, mais est-ce soutenable de produire autant de voitures électriques?, vous demandez-vous.
En effet, les batteries de ces dernières nécessitent un certain nombre de métaux rares dont l’extraction est loin d’être neutre. 40% de l'empreinte environnementale (climat et écosystème) des véhicules électriques est liée à la fabrication des batteries, indique l’Agence pour la transition écologique (Ademe) dans un rapport, copublié avec la European climate foundation et la Fondation pour la nature et l’Homme.
"Pour produire une voiture électrique, nous sommes aujourd’hui tributaires des pays producteurs de Cobalt, dont la majorité est issue des mines de République Démocratique du Congo", qui regroupe 70% de la production mondiale.
Même constat pour le lithium utilisé dans les batteries: "Pour produire une batterie, il faut l’équivalent de la consommation en eau de 500 personnes pendant 1 an. C’est un désastre écologique", décortiquait François Xavier Pietri, journaliste économique et auteur du livre Voiture électrique: ils sont devenus fous!, il y a un an à Nice-Matin.
Dans le futur, des métaux rares extraits en France?
Procédé polluant, l’extraction de ces métaux est aujourd’hui cantonnée à un lointain ailleurs, où les personnes officient dans des conditions de travail très discutables. "Ils sont surtout extraits dans les pays du Sud, mais ce n’est pas une solution satisfaisante", pointe François Gemenne, politologue spécialiste des questions environnementales et président du comité scientifique de la Fondation pour la nature et l’Homme.
"Nous avons en France d’importantes réserves de métaux rares, notamment de lithium. Il faudra sans doute à l’avenir envisager l’ouverture de mines sur le territoire français", analyse-t-il. Encore faut-il que les citoyens soient favorables à l’ouverture de tels sites près de chez eux...
Diminuer à tout prix le volume de voitures en circulation
"Le passage de la voiture thermique à la voiture électrique est une bonne chose, surtout en France où le mix électrique est largement décarboné. Par contre, cela ne doit pas nous empêcher de questionner notre rapport à la voiture individuelle ou de développer les transports en commun", met en garde François Gemenne.
Si l'on ne veut pas faire de lourds frais d'investissements pour une rencontre internationale, il vaut mieux l'organiser à un endroit où les structure...Lire plus
"Si on veut le même nombre de véhicules électriques que de thermiques, on n’a pas de solution", Joël Guiot, climatologue
Une expertise partagée par de très nombreux scientifiques, à l’instar de Joël Guiot, climatologue et auteur pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec):
"Si on veut le même nombre de véhicules électriques que de thermiques, on n’a pas de solution. Il faut nécessairement se poser la question de la sobriété et de la réduction du parc auto", dit-il.
Comment? "En réservant les véhicules électriques là où on ne peut pas avoir de transports en commun ou pour les emplois qui ne peuvent pas s’en passer. Il faut arrêter l’idée qu’on peut avoir un ou deux véhicules électriques par famille", abonde-t-il.
Les travaux de l’Ademe mentionnent, quant à eux, la nécessité d’inclure dans cette transition des alternatives comme le partage de véhicules.
Des voitures électriques… mais pas n’importe lesquelles!
Enfin, le passage à l’électrique ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions.
"En France, les émissions de gaz à effet de serre induites par la fabrication, l’usage et à la fin de vie d’un véhicule électrique, sont 2 à 3 fois inférieures à celles des véhicules essence et diesel", détaillait l’Ademe dans une étude datant de 2017.
Mais plus le véhicule électrique est lourd, plus les bénéfices pour le climat diminuent. "Une berline électrique émet en moyenne 2 fois moins (44% de moins) de gaz à effet de serre qu’un véhicule diesel de la même gamme." Tandis qu’une citadine électrique émet 3 fois moins (-63%) qu’une citadine essence, précise encore l’Ademe.
Des voitures électriques, avec quelle électricité?
Dans son étude, l’Agence pour la transition écologique souligne par ailleurs que le passage vers un parc automobile électrique sera soutenable… à condition également que la part de production d’électricité à partir des énergies renouvelables augmente en France à l’horizon 2030.
Les atouts des véhicules électriques se confirmeraient si minimum 39% de l'électricité produite en France d’ici 7 ans l’est à partir d’énergies renouvelables, contre 19% environ aujourd’hui, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
pourquoi, en matière d’urgence climatique, les gens s'arrangent avec la réalité et ne font rien pour changer. En voilà une question pertinente…
Nous l’avons soumise à François Gemenne. Politologue et président du conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH), ce spécialiste de la géopolitique de l’environnement est aussi co-auteur pour les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et voici ce qu’il en dit:
Face au danger planétaire que représente le réchauffement climatique, le scientifique rappelle qu’on distingue généralement trois grandes catégories d'acteurs: "l’Etat, les entreprises et les citoyens".
"L’enjeu, c’est que tous agissent ensemble, et que l’action des uns renforce celle des autres. Mais trop souvent, ces acteurs ont une fâcheuse tendance à se rejeter mutuellement les responsabilités, ce qui nous amène à l’inaction", pointe-t-il.
Cette inertie porte même un nom: le triangle de l’inaction. Un concept théorisé par Pierre Peyretou,
professeur affilié à l’École supérieure de commerce de Paris. Au trois sommets de celui-ci, on retrouve ces trois grandes familles d’acteurs... qui se renvoient la balle.
Des freins à lever… dans nos propres cerveaux
Mais l'inaction trouve aussi sa source dans le fonctionnement même de notre cerveau. D’abord, cela fait appelle à ce que les sciences cognitives nomment "le trou intention-action".
"Il s’agit du temps qui s’écoule entre le moment où je déclare mon intention de faire quelque chose et celui où je passe à l’action. C’est typiquement la procrastination. Avec le climat, on a plutôt un canyon intention-action. On déclare depuis des décennies que c’est un défi hyper important, on est à la Cop 75 000, on dit à chaque fois que c’est là que ça s’arrête... Et puis les actions ne sont pas à la hauteur de nos intentions", expliquait Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, dans Climat, tous biaisés, une conférence donnée pour la radio France culture.
Dans le documentaire Climat, mon cerveau fait l’autruche, Peggy Chekroun, professeure en psychologie sociale des comportements à l’université Paris Nanterre, montre aussi très bien comment un biais cognitif baptisé "l’effet spectateur" inhibe notre capacité à agir en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Ses expériences ont prouvé que plus on est nombreux à être impliqués dans un problème, moins on est certain que c’est à nous d’agir pour le régler. C’est valable à l’échelle des individus, mais aussi des entreprises ou encore des États, qui conditionnent souvent leur action à celle des autres. Par peur de perdre en compétitivité, par exemple.
Un potentiel d'actions à l'échelle individuelle "de 20 à 25%"
Or, comme l’étaye le climatologue Jean Jouzel dans une interview à Nice-Matin, tous les échelons doivent bel et bien être mobilisés pour que la société opère un changement massif capable de répondre à l'urgence climatique.
"L'accélération viendra par la concomitance de gens qui essaient d’inventer une société véritablement soutenable, du monde de l’entreprise, de gens qui engagent des rapports de force de façon beaucoup plus importante et tordent le bras des responsables politiques et des multinationales…", égraine quant à lui le réalisateur et militant de l’environnement Cyril Dion.
"Chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", François Gemenne
Et l'action individuelle, si elle ne représente pas la plus grande des marges de manœuvre, n'est pas insignifiante. "Il y a un potentiel d'action à l'échelle individuelle de l'ordre de 20 à 25% de l'action totale possible, avec des contraintes en fonction des revenus qui sont importantes. Plus on a de revenus élevés, plus on peut agir", éclaire la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, interrogée par Le Monde.
"Le changement climatique n’est pas un problème binaire, mais un problème graduel. Cela veut dire que ce n’est pas blanc ou noir: chaque action, chaque tonne de gaz à effet de serre, chaque dixième de degré, vont faire une énorme différence", conclut le politologue François Gemenne.
Le lien entre gaz à effet de serre et réchauffement climatique, c’est lui. Il y a plus de 35 ans, avec le glaciologue Claude Lorius, le paléoclimatologue Jean Jouzel révolutionnait la science du climat.
Depuis, l’ex-vice-président du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) n’a cessé d’alerter. Avant d’embarquer avec la délégation française pour la Cop 28, le pionnier livre son analyse, plutôt pessimiste, et incite à l’action, à tous les échelons.
Quel intérêt d’aller à cette Cop au pays du pétrole?
Le choix du pays hôte est un mécanisme transparent fixé par les Nations unies: il doit y avoir une rotation chaque année. Celui du président de la COP, en revanche, a été fait par les Émirats arabes unis qui ont opté pour le ministre de l’énergie, impliqué dans le pétrole…
Cela peut paraître regrettable, et je respecte ceux qui font le choix du boycott, mais je pense qu’il est illusoire de discuter de la fin du pétrole, du gaz, du charbon sans les producteurs fossiles.
Quel engagement faudrait-il obtenir pour ne pas hypothéquer nos futurs?
Il faudrait parler d’une date de fin du fossile, dire explicitement que la neutralité carbone ne peut se faire sans. Mais c’est un rêve... Au mieux, la fin du charbon sera évoquée à Dubaï. J’attends peu de cette COP.
Pourquoi êtes-vous pessimiste?
Collectivement, on est accroché aux combustibles fossiles. Ils représentent 80% de la production d’énergie mondiale, c’est un vrai problème. Pour arriver à la neutralité carbone en 2050, même en 2070, il faut un changement profond de nos sociétés et une vision à long terme.
__Or, il y a une sorte d’égoïsme collectif. Quand les scientifiques disent que les émissions produites d’ici à 2030 décideront du climat en 2050, il y a la tentation, notamment dans certaines entreprises, de se dire: ce n’est pas mon problème.
On n’a pas non plus de leader politique capable de donner du poids au long terme. Mais n’accusons pas que les gouvernements. La lutte contre le réchauffement se joue aussi dans les territoires, les villes, dans nos modes de vie...__
Quels sont les pièges dans lesquels cette Cop doit éviter de tomber?
Les pays pétroliers ne vont mettre en avant que des solutions technologiques, comme le piégeage du carbone. Là encore, c’est illusoire.
On émet 60 milliards de tonnes d’équivalent CO2. Au mieux, cette option en capterait 1 milliard. Alors qu’avec un développement ambitieux des énergies renouvelables, on en éviterait 10 milliards.
"La géo-ingénierie solaire est une épée de Damoclès"
Quant à la géo-ingénierie solaire, qui consiste à mettre des aérosols dans la haute atmosphère pour en bloquer les rayons, c’est une épée de Damoclès.
Si en 2050 on est obligé d’arrêter, les jeunes d’aujourd’hui prendront alors de plein fouet la hausse des températures. Par ailleurs, cette méthode ne répond pas à l’acidification des océans, à l’élévation du niveau de la mer…
En plus de 20 ans de participation à la Cop, voyez-vous un peu de positif?
Il y a 20 ans, les négociateurs avaient davantage de doutes, d’interrogations sur le réchauffement, ses impacts potentiels sur le futur... C’est nettement moins le cas aujourd’hui. Le diagnostic du Giec est clair, ils sont au courant.
Vous parliez de l’importance de l’échelon local. En Côte d’Azur, quelles mesures vous semblent essentielles?
Le tourisme doit être repensé: allonger la saison, encourager les gens à venir en train... Cela veut dire investir dans le ferroviaire.
"Il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050"
L’encouragement débridé à l’utilisation de l’avion pose question. Soyons clairs: je suis pour la taxation du kérosène. Car il ne faut pas rêver, on n’aura pas une aviation décarbonée d’ici 2050.
L’énergie solaire doit aussi être plus agressive ici. Beaucoup de retard a été pris alors qu’il y a un potentiel énorme!
En France, quels exemples d’actions efficaces à engager rapidement?
Je regrette que des mesures simples proposées par la Convention citoyenne pour le climat n’aient pas été suivies.
"Nos émissions sont aussi très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV"
Limiter la vitesse à 110 km/h sur autoroute a un vrai impact (et diminue aussi la consommation de carburants). Nos émissions sont également très liées à notre utilisation de plus en plus forte de SUV.
*Pour aller plus loin: Jean Jouzel - Climat: l’inlassable pionnier - Entretiens, éd. Ouest France.