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La Ville de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) a été récompensée du plus haut niveau du label régional "Territoire durable, une Cop d'avance", notamment grâce à la gestion de ses cantines.
100% bio, mais pas plus cher, comment ?
"La cantine est 100% bio depuis 10 ans, à la fois pour la santé des enfants et le bien-être de l'environnement, rappelle Gilles Pérole. L'approvisionnement est à 80% régional. Les légumes eux sont entièrement cultivés à Mouans-Sartoux. C'est ça qui nous permet de ne pas augmenter les prix actuellement."
Pourtant, les aliments certifiés bio sont plus chers, mais comment ne pas répercuter le prix sur les parents ? "Nous avons réussi à ne pas augmenter notre budget d'achat alimentation, en diminuant par exemple de 80% le gaspillage alimentaire, et en servant 50% de repas à base de protéines végétales et d'œufs, et le reste à base de viande et de poissons, répond l'élu. En cherchant des économies vertueuses pour la santé et l'environnement, nous avons réussi à manger 100% bio sans dépenser plus."
La chasse au gaspillage passe notamment par un savant travail sur les quantités cuisinées, adaptées à l'appétit de chaque enfant. Les déchets des cantines sont pesés tous les jours, pour être sûrs de ne pas gaspiller.
Entraunes, loin de tout, près de l'essentiel ? Cela pourrait être le "slogan" du petit village azuréen. Nichée dans la montagne, la commune assume sa ruralité, tout en misant dessus.
"Je suis maire d'une commune exceptionnelle" sourit Pierre Tardieu, maire d'Entraunes et amoureux "du paysage et de la biodiversité" du territoire de son village, qui s'étend sur plus de 80 kilomètres carrés.
Un développement basé sur le tourisme de randonnée
Entraunes se développe grâce au tourisme de randonnée, à la fois hivernale et estivale, détaille l'élu. "Plusieurs personnes sont venues s'installer pour développer des activités en lien avec la randonnée. Il y a même une montée en gamme, avec des hébergements de plus en plus attractifs." Résultat, la population augmente lentement, mais sûrement, que ce soit l'hiver ou l'été.
À titre d'exemple, l'école du village : "Il y avait seulement trois élèves en 1980. Actuellement, il y en a 19, et à la prochaine rentrée, ils seront 22".
Un laboratoire à ciel ouvert... et protégé
Pour préserver ses atouts, Entraunes a décidé, avec le Parc du Mercantour et les différentes réglementations, de créer un îlot de sénescence, c'est-à-dire la mise sous cloche d'une forêt de façon à la laisser vieillir naturellement.
"La réserve naturelle de Roche Grande a été créée il y a un an" ajoute Pierre Tardieu. "L'homme n'y mettra plus les pieds, de façon à voir l'évolution du changement climatique sur la faune et sur la flore."
Une sorte de laboratoire à ciel ouvert, où des scientifiques viendront sur autorisation, pour mener des expérimentations encadrées dans les milieux naturels. Certaines seront d'ailleurs retransmises en direct dans le village, "pour voir ce que l'on ne peut plus voir" indique le maire.
Qui est-ce?
Olivier Ciais est professeur des écoles et cofondateur de l’association Shilakong, qui œuvre pour l’éducation à l’environnement, notamment grâce à la permaculture.
Pourtant, c’est une vieille passion, le football, qui guide ses premiers pas. Ne sachant trop quoi faire après le bac, il intègre une école de commerce, puis exerce dans le marketing du football, avant de se reconvertir dans l’éducation.
Ce retour aux sources, Olivier l’explique par les influences de son enfance. "Je passais mes étés chez mon grand-père, qui était à la fois ancien directeur d’école et qui jardinait beaucoup avec des méthodes traditionnelles."
Le déclic
Des déclics, Olivier en a eu plusieurs. Le premier a lieu en 2004, lorsqu’il part en Inde, dans le massif de l’Himalaya. Il était jusque-là peu sorti de l’Europe. Il y découvre une nature encore extrêmement sauvage "qui fait recomprendre ce qu’est la terre".
Mais surtout, il rencontre un peuple et un mode de vie en symbiose avec la nature, où chaque ressource est utilisée, réutilisée, et où l’entraide est reine. Il comprend que "la vie sur Terre est possible autrement".
Il passe des jours dans une école lamaïste, et réalise que la méthode d’éducation française est limitée, car "un enfant est fait pour faire des liens". Ce sont aussi ses premiers contacts avec la permaculture. Mais il n’a "pas compris tout de suite son importance".
Il lui faudra d’autres prises de conscience, notamment sur le changement climatique, avec la publication du rapport du GIEC en 2008 pour commencer à lier les choses entre elles.
"C’est là que je me dis, on a vraiment un problème et c’est urgent de revenir vers ces modes de vie là".
Pour Olivier, il s’agit dès lors de transformer cette angoisse en action. De rebondir. Pour ça, la permaculture est "idéale", car elle montre que le problème - la dégradation de la nature - peut aussi être la solution - la substitution grâce à l’interdépendance entre tous les éléments, où l’on peut "voir en chaque déchet potentiel la ressource pour quelque chose d’autre".
Après la naissance de son fils en 2012, son "dernier déclic“, il comprend qu’il devient central de lier l’interdépendance à la nature et l’éducation.
Il découvre le jardin du Petit Pessicart en 2015. "Tout de suite, j’ai un coup de coeur et je dis "j’y vois un jardin pédagogique"".
L'action
Dans cette école, l’apprentissage se fait sur des cycles de 3 ans. Le but est de"faire comprendre les grands mécanismes qui régissent les systèmes", explique Olivier.
Loin de remettre en question les programmes actuels de l’éducation, ce qu’il veut changer, c’est la manière d’apprendre. La pédagogie, donc. Grâce à la permaculture, l’enfant comprend la notion interconnectée des choses, qui régit aussi bien la nature que la numération, la grammaire…"Une fois qu’on comprend ça, on comprend tout", assure-t-il.
Des études ont montré les effets positifs de la nature sur le développement neuronal, physiologique et immunitaire de l’enfant. Selon Olivier Ciais, si troubles de l'attention et de l’apprentissage se révèlent de plus en plus aujourd’hui, c’est parce que nos modes de vie sont très déconnectés de la nature.
"Être dans la nature, ça fait partie de notre hygiène émotionnelle", explique-t-il. Alors, même quand il pleut, les enfants mettent leur petite combinaison et restent dehors. Une pratique inspirée des écoles scandinaves.
Pour le professeur, cette école est aussi un moyen de "réintroduire l’humain dans la forêt". Une "forêt-jardin", qui apporte fraîcheur et aliments comestibles, que les enfants apprennent à goûter.
Une manière d’apprendre, mais aussi d’habiter différemment.
Résultat ? A la fin de la journée, lors des stages proposés, les enfants ne veulent pas partir du jardin. "Je ne reconnaissais presque pas les visages de certains enfants", qui avaient "perdu leur rituel de stress", témoigne Olivier.
Et maintenant ?
L’école devrait ouvrir prochainement, une fois l’agrément école privée hors contrat obtenu. Les enfants apprendront grâce à des projets concrets, sur de petits volumes horaires, par petits groupes. Tout pour éviter que les élèves ne se sentent dans la contrainte d’apprendre.
En attendant, l’association Shilakong a lancé un appel aux dons pour financer tous les travaux, en particulier le bâtiment principal de l’école, qui reste à construire.
Pourquoi pas aussi, proposer sur Airbnb des nuits dans la petite maison en chanvre bâtie en contrebas du jardin, face aux collines niçoises. Un habitat insolite pour faire découvrir ce cadre idéal et naturel, en plein coeur de Nice.
En attendant, Olivier Ciais pense à d’autres manières d’accompagner pédagogiquement vers la transition écologique, toujours dans la bienveillance.
Il aimerait écrire un livre avec Rob Hopkins, enseignant britannique en permaculture, qui a pensé la transition des villes. Avec toujours la même idée : inspirer, et montrer qu’il est possible à chacun d’insuffler le changement, même à son échelle.
A Olivier de conclure. "Un seul exemple réussi a beaucoup de chances de changer les choses", résume-t-il.
Aider l’énergie photovoltaïque à se faire enfin une place au soleil, c’est l’enjeu de la société coopérative d’intérêt collectif PEP2A, créée en 2015 et basée à Grasse. "Cette SCIC est la seule à associer, dans les Alpes-Maritimes, habitants, collectivités et organismes privés pour les impliquer dans le futur énergétique du département", explique Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieur MINES-Paris PSL de Sophia-Antipolis, membre de PEP2A.
Car en matière d’énergies renouvelables, il y a urgence en Côte d’Azur. "Les Alpes-Maritimes sont le deuxième département le plus consommateur d’électricité de Paca, mais aussi celui qui montre la plus faible quantité de production (11 % de sa consommation). Celle-ci est à 83 % d’origine hydroélectrique, filière dont la tempête Alex a rappelé la vulnérabilité", note la préfecture. Pour faire rattraper au photovoltaïque son retard dans le cinquième département le plus ensoleillé de France, PEP2A aide habitants, collectivités et entreprises à financer des panneaux sur les toits et les surfaces déjà construites. Comment ?
"Rendre l’énergie aux citoyens permet d’éviter les dérives des coûts"
Grâce, notamment, aux souscriptions citoyennes, des parts (à 100 € l’une) prises par des Azuréens (près de 130 aujourd’hui) dans cette SCIC et permettant de financer des projets près de chez eux. Comme l’équipement du toit de l’entreprise Montagn’Habits à Saint-Auban ou d’une bergerie à La Sagne. Ou encore ce vaste projet d’ombrières de parking sur lequel PEP2A planche à Carros pour la ville et la métropole.
Davantage convaincu par l’action locale que par la diplomatie internationale, Alain Messin, vice-président de PEP2A, espère tout de même que la COP27 réfléchira à la levée d’"obstacles réglementaires" à l’implantation du photovoltaïque: "Faire sauter les obligations des architectes des bâtiments de France et évoluer les Plans locaux d’urbanisme", notamment. "On aimerait que la COP fasse le constat que rendre l’énergie aux citoyens permet d’éviter les dérives des coûts que nous connaissons, par effet d’aubaine, pour les grands groupes", plaide-t-il, appelant de ses vœux « des retombées concrètes sur la place des citoyens dans la transition ».
COopérative https://pep2a.fr/
Toute habitation émet des gaz à effet de serre. Non seulement pendant son usage, mais aussi à sa construction. "Pendant un chantier, c’est la totalité de l’énergie primaire nécessaire à la production et l’acheminement des matériaux de construction qui est en jeu, écrivent les experts du Grec, le groupe sur le climat en Paca, déclinaison régionale du Giec. La solution est de privilégier les matériaux bio-sourcés ou à faible énergie grise (1)."
Ce constat est aussi le point de départ d’un Varois passionné, qui a poussé la démarche au point de rénover, à partir de matières premières "les plus locales possible", une vieille bâtisse en pierre, dans le golfe de Saint-Tropez. Son "idée de base est d’avoir une climatisation naturelle en été et des murs très isolés en hiver".
André a aimé le principe "de se débrouiller avec ce qu’on peut trouver à proximité", ce qui a commencé par des troncs achetés à l’Office national des forêts. Pas forcément un mauvais calcul, car "le bois a pris un tel coût" dans les filières traditionnelles. La charpente est en sapin varois, le sous-sol comblé de pierres extraites d’une carrière toute proche. Et il se sert aussi des qualités isolantes et hydrofuges d’un béton "chaux-liège".
Projet de coopérative
Ce qu’a fait André n’est pas à la portée de tout le monde: ramasser du liège sur son terrain, faire venir une broyeuse, pour monter un gros tas très léger. "Nous avons fait 5 m3 en une journée, c’était facile." C’est même lui qui a fait tourner la bétonnière pour obtenir cette pâte grumeleuse qui a durci comme n’importe quel béton. Surprise, quand on se saisit d’un bloc, on croit avoir la force d’Obélix.
Cette démarche de puriste est rare, mais il existe une volonté de recréer une filière dans la forêt varoise. Le principe est de créer une coopérative pour stocker des matériaux, bois, liège, et les rendre disponibles auprès des chantiers. "Ce sont les projets qui font les filières, observe Loïc Frayssinet, consultant en thermique du bâtiment dans l’association Permabitat. Les gens ne sont pas forcément conscients qu’il y a d’autres possibilités. Surtout dans la rénovation thermique."
Si des artisans se montrent intéressés, il reste complexe de passer le pas. "Notre démarche est de former les professionnels, pour essayer de les aider à s’emparer de ces techniques."
Et puis il y a aussi la terre crue: "Quasiment toute la terre du Var est utilisable". Chez André, ce sera son enduit extérieur, avec une terre argileuse qu’il prévoit de chercher dans le Haut-Var.
Un territoire qui s’adapte au changement climatique garde ses terres agricoles et les cultive. Or, partout dans nos départements, elles ne cessent d’être grignotées.
Depuis 1950 dans le Var, l’espace agricole est passé de 35% à 12%. La friche s’est installée, là où le paysan est parti. Le béton s’est coulé le long d’axes routiers.
"Le constat national se vérifie ici, soupire Fanny Alibert, chef du service foncier à la Chambre d’agriculture varoise. Cette forte baisse a deux causes : le recul de l’agriculture et l’exode rural d’une part ; l’urbanisation et l’étalement urbain d’autre part." "Depuis 2005, on dit qu’il ne faut plus perdre de terre agricole", plaide la sous-directrice de la chambre d’agriculture varoise. Un vœu pieux.
"Dans les Alpes-Maritimes, la perte a été plus importante, et cela pose des soucis en termes de repositionnement des filières." Positionner une filière, c’est permettre à l’agriculture d’atteindre une surface suffisante pour être viable.
"L’intérêt de la COP"
Maraîchage, élevage, viticulture "ont besoin d’espace". "On a de la chance d’avoir des filières qui fonctionnent sur le plan économique." Mais les nouveaux exploitants se heurtent à un mur. "La flambée des prix est en lien avec l’urbanisation, il est de plus en plus compliqué de trouver des terres, constate Sylvain Apostolo, à la tête de la Confédération paysanne du Var. Un peu partout, les pouvoirs publics n’ont pas préservé les terres agricoles. Aujourd’hui encore, des zones commerciales sortent sur des terres agricoles."
Pourtant, le contexte évolue. "On constate une prise de conscience sur le foncier agricole, estime Fanny Alibert. C’est aussi l’intérêt d’événements comme la COP27. Reste ensuite à mettre en place des actions concrètes." Et, "des élus à convaincre", car ce sont eux qui ont la main sur les documents d’urbanisme.
"Au-dessus de la moyenne nationale"
"Le problème est dans la différence entre les discours et les actes. Pour beaucoup, l’enjeu économique sera prépondérant", analyse la Confédération paysanne, selon qui la prise de conscience avance "moyennement".
Pourtant, "on ne va pas manger du béton !", s’exclame Sylvain Apostolo, qui se souvient d’une bataille emblématique autour d’un projet d’extension de centre commercial sur 16 hectares à Rocbaron, dans le centre Var. Promesse de plusieurs centaines d’emplois.
"Ils ont essayé d’obtenir l’utilité publique. On avait des terres plates, arables, un vrai scandale", narre Sylvain Apostolo. Finalement, c’est la justice administrative qui a sonné le glas du projet, en 2021. Sur le point essentiel de l’expansion des crues et du risque d’inondations. La terre agricole absorbe l’eau de pluie, le béton la fait ruisseler.
Voilà une autre donnée, dans un département vulnérable au risque inondations, où le pourcentage de surfaces artificialisées "est au-dessus de la moyenne nationale".
C’est ce qu’a calculé l’association France nature environnement (FNE), dans une étude récente sur la "Sobriété foncière". Aujourd’hui encore, "un tiers des artificialisations nouvelles se fait sur les terres agricoles, note Paul Naglik, chargé de mission aménagement à FNE Paca. Cela a un impact sur la production alimentaire et la biodiversité".
1,5 million d'euros l’hectare
En soi, le classement en terre agricole n’a rien d’immuable. "Nous sommes à un tournant, où il faut essayer de se limiter et de construire sur ce qu’on a déjà consommé, plaide Paul Naglik. Cela veut dire changer de paradigme. On ne peut pas toujours être dans l’extension."
Près de Toulon, le domaine des Olivades a lutté pendant 25 ans contre le tracé d’un tramway, devenu "bus en site propre". "Les terres étaient coupées en tranches par le passage des voies", résume Daniel Vuillon. Grâce à une intense mobilisation citoyenne, le domaine a fini par obtenir, en septembre, la garantie de ne plus être exproprié. Mais ce ne fut pas le seul combat pour ces 6,5 hectares de champs, qui étaient passés constructibles en 1987. Pas un choix, mais la conséquence de l’arrivée d’un hypermarché et d’un échangeur autoroutier.
"Les décideurs nous ont considérés comme des arriérés", rigole encore Daniel Vuillon, installé en Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Les sillons de légumes auraient pu rapporter "1,5 million d’euros l’hectare pour un futur centre commercial". La famille a tenu bon. La terre continue d’être nourricière, depuis 1804. Bientôt classée zone agricole protégée.
Une crème à appliquer, deux fois par jour. L’Opzelura devient ainsi le premier et le seul traitement approuvé par la FDA pour la repigmentation chez les patients atteints de vitiligo. Une victoire pour les patients, à laquelle le CHU de Nice a participé en 1re ligne.
"J'ai fait le deuil de mon avenir." Comment faire face à l’éco-anxiété chez les jeunes? - Nice-Matin
Sofiane a 23 ans et est étudiant en fac de lettres à Nice. Assis à une table, il profite du soleil pour déjeuner et lire un peu. Avec une voix douce et timide, il évoque ses sources d’anxiété. "Ce sont l’écologie et l’environnement… La situation est grave, dramatique même." Il poursuit : "Les saisons sont en décalé"... Avant de s’interrompre. "Il n’y a plus vraiment de saisons en fait… Sans compter les tornades, les cyclones, les intempéries… Et les incendies aussi…"
Pour parer à la situation, le jeune homme prend sur lui. Comme manger plus de légumes qu’il essaie d’acheter bios et sans emballage, "dans la limite de mes moyens d’étudiant", sourit-il.
"Le climat c’est de notre faute… Je ne me déplace plus du tout en voiture, j’ai acheté une voiture et j’essaie de la vendre pour utiliser seulement les transports en commun…"
Pour venir de Mougins à Nice, le jeune homme utilise désormais le train.
45% de jeunes souffrent d’éco-anxiété
Comme Sofiane, ils sont nombreux à se préoccuper de l’environnement. Selon une étude menée dans une dizaine de pays dont la France et relayée par la revue scientifique The Lancet, ils sont même 45% à souffrir d’éco-anxiété, un terme utilisé pour désigner "la peur chronique des catastrophes environnementales".
En Italie, en 2019, une enquête a été réalisée auprès de 800 jeunes adultes. Il en est ressorti que pour 51% d’entre eux, le changement climatique représentait la principale source de leur détresse.
"L’éco-anxiété est une anxiété qui concerne surtout l’avenir", explique Célie Massini, médecin psychiatre et auteur d’une thèse sur le sujet. "Un stress pré-traumatique", précise encore Véronique Lapaige, chercheure en santé publique belgo-canadienne, qui a théorisé le phénomène dès 1997.
Grandir avec la crise climatique
Le sujet s’est, depuis, largement imposé dans la recherche. Les préoccupations environnementales? Les jeunes baignent dedans depuis presque toujours. Comme "un bruit de fond depuis l’enfance", qualifie même la Fondation Jean Jaurès à l’origine d’une étude intitulée "Dans la tête des éco-anxieux. Une génération face au dérèglement climatique".
Dans le cercle familial, tout au long de leurs parcours scolaires ou encore sur les réseaux sociaux ou dans les médias traditionnels, difficile de passer outre ces problématiques.
Publiée en 2020, une enquête du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) désignait la cause environnementale comme la première préoccupation des jeunes adultes de 18 à 30 ans.
"Depuis quarante ans que cet indicateur est suivi (…), la proportion n’a jamais été aussi forte", détaillait encore l’organisme tout en remarquant que le phénomène Greta Thunberg n’était probablement que la pointe de l’iceberg d’un mouvement de fond concernant les jeunes face au climat.
Boom de consultations
De jeunes adultes préoccupés, la psychologue Charline Schmerber en voit défiler dans son bureau. Depuis 2019, cette psychothérapeute a fait de l’éco-anxiété sa spécialité. "Les rapports du Giec m’ont particulièrement alertée et j’ai eu, on va dire, un réveil écologique compliqué."
A Montpellier où elle exerce, de plus en plus de jeunes franchissent le pas, "parce qu’ils prennent conscience des difficultés." Cet été, avec son lot de températures caniculaires, a poussé bon nombre d’entre eux à consulter.
"Aujourd’hui? Je ne prends plus de patients, note Charline Schmerber. Et nous sommes de nombreux psys spécialisés sur ce thème dans le cas."
"Faire le deuil de son avenir"
Charline Schmerber raconte : "J’ai des patients qui ont moins de 25 ans, engagés dans des parcours d’études et qui remettent tout en question."
Avoir des enfants, orientation professionnelle, foi en l’avenir, vivre ensemble, la jeune génération n’en finit pas de s’interroger.
"Le pire que j’ai entendu, c’est "J’ai fait le deuil de mon avenir", raconte la psychothérapeute qui note également, une tendance, parfois, à l’isolement "car ils se sentent incompris par leur entourage".
Dans une étude réalisée par Qare, la plate-forme de téléconsultations médicales en ligne, on peut lire également que les jeunes ont une tendance à "s’agacer des pratiques anti écologiques de leurs parents et être anxieux de leur avenir."
Stratégies mises en place
S’exprimer sur le sujet, explorer ses émotions, réussir à les nommer, c’est le travail que mettent en place les professionnels pour contrer l’éco-anxiété.
Comment agir? Voici la question que se posent le plus les personnes qui ont participé à l’enquête réalisée par Charline Schmerber. Et celle pour laquelle ils ont passé le plus de temps à répondre.
Verbaliser la souffrance, ne pas culpabiliser, définir ce qui fait sens pour soi, aller au contact de la nature sont autant de pistes qu’elle recommande d’explorer.
Charline Schmerber encourage également à s’informer et partager son expérience avec d’autres personnes concernées, notamment au travers de groupes de paroles.
Elle-même a d’ailleurs écrit un ouvrage sur le sujet, "Petit guide de survie pour écoanxieux".
Elle ajoute : "Il faut créer des lieux propices à la verbalisation, se rapprocher de réseaux qui vont permettre d’agir ensemble".
Ce péage ne serait pas indispensable, car il se trouve entre deux autres péages, celui de la Turbie et celui d'Antibes sur l'A8.
Les tarifs sur l'autoroute ne devraient pas changer, puisque les deux péages qui entourent celui de Saint Isidore pourraient augmenter.
L'inauguration du dépôt du réseau de transport urbain Envibus s'est déroulée ,ce mercredi 2 novembre, à Antibes. Un dépôt de six étages avec des parkings aériens, sur 6.000 m² de terrain. Ce dépôt propose 22.000 m² de plancher utilisable. Toute la maintenance des bus se fera ici.
Label "Bâtiments Durables Méditerranéens"
Ce nouveau dépôt des Trois Moulins se veut plus respectueux de l'environnement : "il contribue d'un point de vue environnemental à la préservation de territoire, notamment par la baisse des émissions de gaz à effets de serre" se félicite la mairie d'Antibes. Il intègre ainsi tous les critères du label "Bâtiments Durables Méditerranéens" : panneaux photovoltaïques, plancher en béton bas carbone, cloisons en bois recyclés etc.
Un dispositif de recyclage de 95% des eaux de lavages des carrosseries de bus a aussi été mise en place pour ne pas dépasser 3.500 m3 d'eau.
Evan Adelinet fait chaque jour, sur France Bleu, le Tour de France des Initiatives. Vous pratiquez peut-être la randonnée, mais avez-vous déjà pensé à devenir bénévole pour le club des marcheurs de votre village ? Evan met en lumière le rôle de baliseur au sein de la Fédération Française de Randonnée. Pas moins de 8900 bénévoles se chargent de baliser les 215 000 kilomètres de chemins reconnus par la Fédération à travers le pays. Autant dire qu’ils ne chôment pas !
Si l'aventure vous tente, rendez-vous sur le site ffrandonnee.fr, rubrique "Bénévoles“ pour vous inscrire en ligne, et entrer en contact avec le club près de chez vous. Des missions spécifiques sont également proposées, comme prendre le poste de trésorier, ou gérer le parc informatique d’un comité régional de randonnée. Si vous avez un peu de temps à donner, vous trouverez forcément chaussure à votre pied !
Le patron d’Amadeus France évoque l’obligation du télétravail pour recruter des talents - Nice-Matin
Crise et rebond
Au sein d’Amadeus, on crée des solutions qui permettent aux compagnies aériennes, aux aéroports, aux hôtels, compagnies ferroviaires, moteurs de recherche, agences de voyages, d’assurer leur activité et d’améliorer l’expérience de voyage, et ce, dans le monde entier. Échaudé par la crise Covid qui a mis à mal le monde du voyage et plus généralement notre façon d’appréhender le déplacement, Amadeus a su rebondir. Des lignes de crédit renégociées, des coûts ajustés et un plan de départ volontaire plus tard, Amadeus redécolle et fait le point sur le télétravail.
70% de télétravail
Il a fallu recruter. Facile? Denis Lacroix répond franchement: "Le télétravail, chez Amadeus, ça existe depuis plus de dix ans. Nous avons signé un accord au printemps 2021 et 70% de nos salariés sont en télétravail trois jours par semaine. On teste le 100% sur 200 personnes et nos nouvelles embauches se font à 100% en télétravail. Pour recruter, c’est incontournable aujourd’hui. Après, à titre personnel, sur le long terme, je ne suis pas serein avec cette pratique. Quelle capacité pour ces personnes d’intégrer une culture d’entreprise? Comment s’attacher à Amadeus? Et puis notre cœur de métier, c’est l’innovation: des cerveaux qui s’entrechoquent dans une réunion Teams... ça ne fait pas trop de bruit." En termes de productivité, il n’est pas inquiet car les salariés travaillent, même chez eux. En revanche, il le redit, il est inquiet sur la culture d’entreprise, la notion de bien-être au travail quand on a peu ou plus de présence physique au bureau, et, donc sur la façon de "collaborer" pour les équipes.
Épluchures, morceaux de viande, de pain… Nos poubelles regorgent d’aliments. "Ils représentent 30% des déchets des particuliers, 12% de ceux générés par les professionnels, hors BTP", constate Davide Raffini, directeur d’exploitation des Alchimistes Côte d’Azur. Lancée en 2018, cette association tou
Avoir pris de plein fouet la crise énergétique incite naturellement les communes à se tourner vers des entreprises de conseil et de veille technologique. Objectif? Développer des Process d’économie d’énergie. Les illuminations de Noël ne font pas exception à la règle. Spécialiste de la question, s
Nice-Matin
RÉGION FRANCE CÔTE D'AZUR
Où en est l’opération Repic initiée sur nos côtes en 2019 pour sauver la posidonie?
ON Y REVIENT. Depuis 2019, selon une méthode qui leur est propre, ils récoltent et repiquent de la posidonie sur les fonds marins partiellement dénudés d’Antibes, de Golfe-Juan et de Beaulieu-sur-Mer. Trois ans que les scientifiques d’Andromède Océanologie donnent un coup de pouce à la nature. Avec quel objectif? Celui de permettre à la plante aquatique aux milles fonctions utiles, de reprendre possession de son espace naturel. Et d’ainsi pleinement jouer son rôle de poumon vert de la Méditerranée.
Gaëlle Belda
Publié le 02/11/2022 à 11:30, mis à jour le 02/11/2022 à 08:50
Zone en cours de restauration. Beaulieu-sur-Mer, 2022. Photo Laurent Ballesta, Andromède Océanologie
Qui sont ces huits plongeurs, aux combis floquées Andromède, qui sillonnent, chaque été depuis 2019, nos côtes? Qui semblent particulièrement s’intéresser à Golfe-Juan et, depuis l’an dernier, à Beaulieu-sur-Mer. Ils composent, en fait, une équipe montpelliéraine qui repique de la posidonie, cette herbe marine protégée et considérée comme le poumon de la Méditerranée.
Hommes grenouilles, peut-être donc. Ou jardiniers du fond des mers. Mais scientifiques, surtout: les plongeurs repiquent des fragments de la plante aquatique, arrachés, flottants et récupérés sur place - pas question de déposer des plants cultivés en d’autres lieux - et étudient leur capacité de développement et de recolonisation.
Ils travaillent donc à combler le vide causé par les ancres marines et autres passages répétés d’engins motorisés. Ils participent ainsi à un programme de recherche et développement autour de la posidonie, signé Andromède Océanologie.
Des premiers résultats "encourageants"
Nous les avions rencontrés à Antibes il y a deux ans. Depuis, leur expérimentation a évolué. Elle s’est étendue géographiquement et dans le temps. "Nous avons obtenu les autorisations et les conventions de financement pour oeuvrer jusqu’en 2024", explique Gwenaëlle Delaruelle, chargée de projet. Possiblement parce que les premiers résultats sont plutôt concluants…
En effet, trois ans après le lancement de l’opération "Repic", il est question de 82,5% de taux de survie pour les 14646 fragments transplantés sur une surface d’environ 340 m². Ce qui représente 275 heures passées au fond de l’eau.
"Nous n’aurons pas d'analyse fine des données que nous avons relevées cet été avant la fin de l’année. Mais j’ai eu le sentiment, visuellement, que les herbiers n’avaient pas bougé. C’est très encourageant", poursuit la scientifique.
Si posidonia vient de Poséidon, ce n’est pas pour rien. La plante aquatique - qui n’est pas une algue, attention - cumule les qualités. Cette plante à fleurs, qui se reproduit grâce aux fruits qu’elle produit, est une espèce endémique qui constitue une sorte de poumon vert, en Méditerranée.
L’herbier de posidonie stabilise les sols - luttant ainsi contre l’érosion des fonds marins -, modère la houle, constitue un habitat précieux pour pas mal d’animaux, fournit de l’oxygène - jusqu’à 14 litres par mètre carré et par jour -, est un puit de carbone, etc.
Andromède Océanographie recense plus de 25 fonctions essentielles au maintien de la qualité de l’écosystème sous-marin. C’est dire. Notons notamment qu’elle est un filtre naturel et, aussi, un indicateur de propreté puisqu’elle se développe bien dans une eau non polluée. On comprend mieux pourquoi elle est protégée.
Mais voilà, malgré les lois, la plante est gravement menacée. Les prairies diminuent à cause de la pollution, de l’activité humaine intense, de la pêche et des ancres. Un déclin estimé à 10% au cours des cent dernières années et à 34% pour les cinquante dernières (étude Tesleca et al. 2015)
"Rien qu’entre 2010 et 2018, nous avons observé la disparition de cent hectares de posidonie à Golfe-Juan et même si la zone est maintenant protégée, sans transplantation on ne va pas forcément pouvoir la recomposer et l’étoffer", détaille Gwenaëlle Delaruelle.
En damier, en cercles concentriques ou très serrés les uns aux autres, les fragments de posidonies sont transplantés de manière différente, selon le sol et la profondeur. L’experte spécifie: "À Beaulieu, nous intervenons à 18 mètres de profondeur." Ici, le mouillage de grandes unités, cause principale du saccage des prairies sous-marines, a été proscrit. Une dizaine d’hectares a régressé pendant la phase d’analyse (2010-2018). Elle continue: "Les conditions d’intervention ne sont pas du tout les mêmes qu’à Antibes, où l’on travaille entre un et quatre mètres de profondeur. Qui plus est, les dégâts causés sur la posidonie ne sont pas forcément identiques."
A Antibes ou Golfe-Juan, on observe des "tâches" vides qu’il faut combler en serrant les plants les uns aux autres. A Beaulieu, il y a de vastes parterres nus pour lesquels on va privilégier le damier, en espérant que la posidonie colonise rapidement les espaces vides, entre deux plantes.
"Nous utilisons des agrafes biodégradables, spécialement conçues pour le programme Repic. Et on plante de préférence dans de la matte morte - restes de rhizomes, racines des posidonies et sédiments -, qui constitue un excellent substrat." L’équipe peut planter environ 20 mètres carrés par jour.
Un chantier conséquent mais essentiel dont pourront se saisir des spécialistes une fois le dossier d'Andromède Océanologie bouclé. "Quand nos résultats seront scientifiquement robustes, nous nous mettrons en contact avec d’autres scientifiques encore pour aller encore plus loin dans notre réflexion. Mais ensuite, bien entendu, l'idée c’est que ce que nous allons produire soit utilisé et développé par d’autres."
La croissance de la posidonie reste lente. Impossible de tirer, d’ores et déjà des plans sur la comète, mais l’équipe est très positive.
Après cinq mois de travail, des dizaines d’auditions et "pas mal de certitudes bousculées", Éric Pauget présente ce vendredi au Palais-Bourbon son rapport parlementaire sur la lutte contre les feux de forêt. Un sujet d’une actualité brûlante, alors que 72.000 hectares sont partis en fumée cet été – six fois plus que la moyenne des dix dernières années.
Fin août, vous vous étonniez que la France ne dispose pas d’avions gros-porteurs pour lutter contre les incendies. Ce point ne figure finalement pas dans votre rapport?
En effet. Au fil de mes rencontres avec les responsables de la Sécurité civile, ma position a évolué. Ces avions, capables de transporter 20.000 litres contre 6.000 pour un canadair, ne correspondent pas à nos besoins. L’urgence, ce sont les hélicoptères bombardiers d’eau. Plus rapides à déployer, ils sont en première ligne pour intervenir vite et fort sur les départs de feu.
Vous citez l’exemple des Alpes-Maritimes…
Oui. Grâce à nos trois hélicoptères, vingt-quatre incendies ont été évités cet été. Mais tous les départements, malheureusement, ne sont pas aussi bien dotés que le nôtre. Nous avons l’habitude des feux de forêt; ce n’est pas le cas de la Bretagne ou du Jura.
Emmanuel Macron a annoncé, vendredi dernier, que le nombre de canadairs sera porté de douze à seize. C’est une bonne nouvelle?
Évidemment. Le problème, c’est que ce nombre ne sera atteint qu’à l’horizon 2027. Il nous reste quatre étés à tenir. De même, lorsque le chef de l’État promet l’acquisition de deux hélicoptères supplémentaires, c’est bien, mais pas suffisant. Il en faudrait le double pour être dans les clous.
Vous réclamez des moyens accrus pour les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis). Le Président promet une enveloppe de 150 millions d’euros dès 2023…
Pour dégager des moyens supplémentaires, je suggère une méthode plus vertueuse: exonérer les Sdis de la TICPE, la taxe sur les carburants, comme c’est déjà le cas pour l’armée. Pour le Sdis 06, cela représenterait une économie de 600.000 euros par an! Je demande aussi la suppression du malus écologique qui devrait frapper, dès l’an prochain, les véhicules des sapeurs-pompiers. Il n’existe aujourd’hui aucun moyen d’intervention "écologique"; leur imposer cette taxe serait aberrant.
Vous proposez aussi de durcir les sanctions contre les pyromanes?
Le meilleur moyen de lutter contre les feux de forêt, c’est de les éviter. Savez-vous que 90% des incendies sont d’origine humaine, que 10% sont liés à des actes de malveillance? Les sanctions contre ceux qui mettent volontairement le feu ne sont pas assez dissuasives. J’ai déposé une proposition de loi pour renforcer les peines encourues. Un jet de mégot en forêt, aujourd’hui, c’est une amende de 4e classe (135 euros); il faudrait passer à une amende de 5e classe (1.500 euros). Je plaide pour que tout pyromane soit condamné à une peine de prison et pour que la récidive soit plus sévèrement réprimée.
Oubliés, entassés. Des centimes qui traînent? On en a tous. À la maison, dans la voiture, au fond d’un sac. Avec l’avènement du paiement sans contact, les petites pièces semblent plus que jamais encombrantes. Et pourtant, cela reste bel et bien de l’argent! En mode aventurier de la monnaie perdue, P
Nice-Matin
RÉGION FRANCE VAR
Laurence Thiébaut: “Il faut mettre à la disposition des gens les outils du changement“
Héros ordinaires. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Laurence Thiébaut, militante écologique à Vence.
Flora Zanichelli
Publié le 23/10/2022 à 19:00, mis à jour le 24/10/2022 à 16:06
Laurence Thiébaut habite à Vence et met à disposition des citoyens, des outils pour s'engager écologiquement. Dylan Meiffret
Qui est-elle?
Figure locale de Vence, Laurence Thiébaut a une fibre militante qu’elle met volontiers au service de l’écologie. Cette chargée de mission à l’environnement à la mairie de Vence, qui essaime ses bonnes pratiques depuis plusieurs années maintenant, notamment au travers de son association Vie initiatives environnement, habite au pied du Baou.
Une maison tout en longueur entourée d’un potager en restanque, restaurée de ses propres mains. Et d’un poulailler. Cinq poules y caquètent joyeusement. Chez Laurence Thiébaut, l'écologie se vit au quotidien. On mange local, végétarien et on consomme zéro déchet. Une philosophie de vie pour cette Parisienne qui a grandi dans le 15ème arrondissement et qui vendait l’Huma, âgée de 10 ans, en Seine-et-Marne.
Son engagement militant? C’est à son père, communiste, ancien résistant, qu’elle le doit. Mais aussi à son métier d’ouvrière dans l’imprimerie du livre de poche. "J’ai occupé tous les postes de la chaîne", se remémore-t-elle. A cette époque, en entreprise, il y avait une véritable conscience de classe, remarque-t-elle. Tout ça, avant que l’entreprise ne se délocalise à Laval, en Mayenne, dans les Pays de la Loire.
Sa démission en poche, Laurence Thiébaut prend la direction du Sud-Est et s’installe dans l’arrière-pays niçois. "Avec mon mari, on voulait faire toute une série de petits boulots", explique-t-elle. Férue de lectures et de réflexions, cette fine observatrice du quotidien vit toujours à cent à l’heure. Avec deux questions en filigrane: "Qu’est-ce qui peut être moteur du changement? Et comment embarquer les gens?"
Le déclic
Dans les Alpes-Maritimes, et à Vence, où elle a élu domicile, les combats ne manquent pas. Le territoire et ses défis l’animent, qu’ils touchent l’environnement, le scolaire, le quotidien tout simplement. Les années 70 marquent un tournant.
"J’ai grandi avec la guerre au Vietnam, le combat des Lip, tout ça m’a profondément marquée", raconte-t-elle. A Vence, elle s’engage pour la création d’un lycée, auprès des parents d’élèves. "Les gens avaient peur que le quartier soit dévalué, mais il fallait une proximité, un lien avec l’éducation qui permette aux gens de rester dans la ville", note-t-elle.
Dans la foulée, le projet de l’A8 bis qui devait passer au pied de Vence fait l’effet d’une décharge électrique. "Que veut-on? Un territoire tourné vers la voiture? Je suivais les réunions d’opposition au projet, c’était très informel mais dynamique, ça réunissait les petites communes."
Et d’ajouter: "Quand on a la conscience aiguë d’un problème, la seule manière de survivre, c’est de s’engager." Elle qui se nourrit des émissions de Denis Cheissoux, spécialiste des questions d’environnement sur France Inter, affirme que cela lui a ouvert l’esprit. "On peut avoir une prise de conscience affective, sensible ou encore politique. Il faut arriver à ce que tout se conjugue pour passer à l’action."
L'action
Comme un fil rouge, une question s’impose: comment créer du lien autour des questions environnementales? On a peine à imaginer cette passionaria de l'écologie, boire du coca et aller au supermarché. Elle sourit. "Tout ça, c’était avant".
Désormais, on la croise avec ses contenants faire le tour des commerces de proximité pour des courses "zéro emballage".
Des petites annonces peuvent être épinglées pour échanger du matériel ou des services. "Une manière de créer du lien, ce qui me tient à coeur", commente-t-elle.
Mais pas seulement. Bacs à compost en ville, repair café, conférences sur l’environnement et les grandes questions de notre temps rythment le quotidien des Vençois. Faire venir des gens, pour discuter, échanger, se confronter et peut-être faire émerger une conscience écologique et citoyenne, c’est ce à quoi elle s’attache.
Actuellement chargée de mission environnement à la mairie de Vence, elle a fait mettre en place des navettes gratuites pour se rendre dans le centre-ville. Une action trois en un. "Avec ses navettes, on fait marcher les petits commerces, les gens se rencontrent et ils évitent d’utiliser leur voiture pour faire cinq kilomètres."
Agir sur les citoyens mais aussi sur les agents des services publics. "Les élus locaux sont un levier, explique-t-elle. Dans une mairie, il y a la force des habitudes. Pour la mise en place des composteurs, les agents ont eu huit jours de formation." Aider les gens à faire du lien entre toutes les problématiques, voilà ce qui l’anime. "Les gens sont conscients des problèmes mais ce qui bloque est idéologique, c’est l’image. Ils pensent qu’avoir de la valeur, c’est consommer."
"Je suis désemparé par le développement du photovoltaïque dans notre territoire, ça part dans tous les sens", c’est le cri d’alarme que lance Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieurs MINES-Paris PSL, basé à Sophia-Antipolis. Cet expert en énergie solaire s’inquiète: "
"Dans le moyen et haut pays, on assiste à un développement de nombreux projets de grandes tailles sur des espaces naturels agricoles ou forestiers sans concertation et sans consistance pour le territoire. Tandis que la dynamique de développement sur le littoral reste bien faible“, Philippe Blanc, expert en énergie solaire
Au Nord ouest du département, aux frontières du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, un petit cercle concentrique autour de Valderoure est devenu l’épicentre de ce développement tout azimut. Et ça se voit. En longeant la route départementale en direction de cette commune, face au village d’Andon, la forêt a ainsi largement été grignotée par des panneaux photovoltaïques, transformant radicalement cette colline, située au cœur du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Installé sur des terrains privés à Andon, ce parc photovoltaïque affiche des mensurations XXL : 61 hectares de panneaux au sol (plus de 87 terrains de foot), auxquels s’ajoutent 30 hectares de débroussaillement. Une installation qui produit "environ 50 000 MWh par an et [peut] alimenter près de 30 000 foyers", peut-on lire sur l’arrêté préfectoral donnant feu vert au projet. Signé par le préfet le 29 octobre 2019, il donne aussi "dérogation à l’interdiction de destruction et de perturbation d’espèces animales protégées", actant le défrichement de la forêt.
Pour accueillir notamment l’électricité produite par ce parc, RTE et Enedis ont inauguré le 13 juillet 2022, un "poste source au service des énergies renouvelables" à Valderoure, un transformateur qui a pour but d’acheminer l’énergie sur tout le territoire. "Il permettra de raccorder, in fine, plus de 50 projets photovoltaïques", dixit le communiqué de presse de RTE et d’Enedis.
Une concentration qui inquiète
Et les panneaux fleurissent autour de cet équipement: il y a quelques jours, un parc d’une dizaine d’hectares a ainsi été inauguré par le Conseil départemental à Saint-Auban. Tandis que plusieurs projets sont en cours sur des espaces naturels des villages alentours : 20 hectares à Valderoure, 16 hectares à Séranon, une vingtaine à Peyroules…
"Autour du poste source, les porteurs de projets ne sont pas là par hasard. C’est une stratégie initiée par l’État. Les Alpes-Maritimes sont une péninsule énergétique qui ne produit qu’environ 11 % de l’énergie consommée. Les objectifs de production d’énergies renouvelables à l’échelle régionale pour atteindre le 0 carbone d’ici 2050 y sont donc importants", explique un entrepreneur du solaire, qui a travaillé sur plusieurs projets de centrales dans cette zone rurale.
C’est justement cette concentration qui interroge: "Monter des projets d’énergies renouvelables, pourquoi pas. Mais attention à ne pas transformer le haut pays en tout ce que le littoral ne veut pas", met en garde Sylvie Raffin Callot. Avec une quinzaine de citoyens, élus et spécialistes du solaire, elle vient de déposer les statuts de l’Association pour la préservation du cadre de vie des communes des parcs naturels régionaux des Pré-Alpes d’Azur et du Verdon.
Objectif: mieux comprendre les enjeux complexes du photovoltaïque, "sans être systématiquement contre", et se faire "l’interface entre les élus, les porteurs de projets et la population qui voit pousser ces panneaux sur son territoire et écarquille les yeux en se demandant ce qu’on est en train de faire aux paysages, sans oser nécessairement en parler", détaille-t-elle.
"Lors de l’enquête publique sur le projet de Seranon, seules 5 personnes ont laissé des contributions. Le dossier en consultation était très dense, technique. Il faut plus de vulgarisation, pourquoi pas des conférences", abondent Florence Dalmasso et Sarah Ghiglione, élues d’opposition de ce village.
Éleveur et brasseur bio à Valderoure, Stéphane Maillard est engagé depuis longtemps dans une démarche de sobriété énergétique. Chauffe eau solaire pour produire sa bière, panneaux en toiture financer sa consommation… Le paysan, locataire de son terrain détenu par le mouvement de préservation du foncier agricole Terre de liens, s’est équipé pour tendre vers l’autonomie. Mais il s’interroge sur la solidarité entre zones urbaine et rurale.
"On a assez de toitures en zones industrielles, urbaines et agricoles pour installer des panneaux là où il y a de la consommation. En ville, on éclaire des passages cloutés, des églises la nuit, il suffit de passer près de Cap 3000 le soir… On nous parle de led, d’énergies renouvelables, alors ça va? On se rue vers l’électricité comme on l’a fait avec le pétrole, en consommant trop", pointe Stéphane Maillard, pas opposé cependant à ce que la montagne prenne sa part. À condition que cela serve la collectivité et de vrais engagements écologiques.
En tant qu’adjoint au maire de Valderoure, il défend ainsi un projet de parc photovoltaïque de 20 hectares sur des terrains communaux. Une installation qui s’ajoute à celle de 5 hectares inaugurée dès 2012 par la municipalité dans l’une de ses clairières, au rendement équivalent à la consommation d’une commune de 1000 habitants.
"La société consomme de l’énergie donc il faut en produire mais pas n’importe comment. Le projet municipal, c’est que l’argent perçu grâce aux loyers [payés par les maîtres d’ouvrage] finance la rénovation du bâti vieillissant, de logements insalubres, le passage d’un système de chauffage au gaz vers le bois, avec une vraie stratégie de sobriété. Et à l’heure où l’État baisse ses dotations, comment faire?", questionne, pragmatique, Stéphane Maillard.
Une manne financière
À Valderoure, par exemple, la municipalité indique percevoir 50 000€ de loyer annuel pour son parc de 5 hectares, tandis que celui en projet devrait lui rapporter 175 000€ par an.
"Je fais énormément le distinguo lorsque le projet est sous la maîtrise d’une commune car il y a des instances de contrôle: un conseil municipal, des citoyens, du dialogue possible", rebondit Pierre Fabre, ex-agriculteur au Hameau de la Sagne qui fut l’un des pionniers, il y a 12 ans, à équiper sa ferme en panneaux et en tire aujourd’hui environ 700 € par mois, l’équivalent de sa retraite agricole.
"Au sein du conseil de développement du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur [une association d’usagers indépendante], on veut créer un espace de concertation. Car il aurait été préférable qu’il y ait une réflexion globale plutôt que des projets lancés commune par commune. Le photovoltaïque doit être un bien commun", met-il en garde, très inquiet que des centrales d’ampleur puissent voir le jour sur des terrains privés au cœur du PNR, à l’instar de celui d’Andon.
"Carence énergétique"
"Le projet d'Andon est un coup parti qui a été lancé il y a plus de 15 ans lorsque le parc naturel n’existait pas encore", tient à préciser Eric Mèle, président du PNR des Préalpes d’Azur. Mais comment expliquer que les parcs au sol se multiplient ici quand la charte du parc précise que "les installations doivent être envisagées en priorité sur les bâtiments agricoles ou industriels existants, ou sur un ensemble de toitures", notamment "pour la préservation des terres agricoles [et] le respect des milieux naturels"?
"Il faut savoir évoluer. Les équipements en toiture sont plutôt destinés à de l’autoconsommation. Or, aujourd’hui, le département, vue sa carence énergétique, se doit d’ouvrir ses espaces au photovoltaïque et nous essayons d’intégrer tout cela au paysage", assume le dirigeant. Quitte à faire grincer quelques dents...
Menace sur la forêt et la biodiversité
Élu maire d’Aiglun il y a 2 ans, Anthony Salomone est aussi référent patrimoine au sein du PNR. En novembre 2021, inquiet de la prolifération des projets sur ce parc naturel et du démarchage dont il faisait l’objet de la part de fournisseurs d’énergie lui proposant des projets clés en main sur sa commune en échange de loyers juteux, lui a choisi de proposer en conseil municipal un arrêté d’interdiction des parcs photovoltaïques au sol de grande ampleur, voté à l’unanimité.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
Dans ce contexte, plusieurs associatifs, scientifiques ou citoyens appellent à une vraie concertation à l’échelle des Alpes-Maritimes, à l’instar de Stéphane Amour, du GADESCA, un groupement de plusieurs associations engagées dans la défense de l’environnement à Menton, Contes ou encore Biot. "Les énergies renouvelables, c’est de l’écologie. Mais attention: si cela n’est pas fait de manière réfléchie, cela leur fera une mauvaise pub. Il ne faut pas tout le temps sacrifier la nature au profit des aménagements. Nous pensons qu’il faut rapprocher la production de la consommation, sur le littoral, et engager un vrai dialogue à l’échelle du département."
Multiplier les installations modestes
Membre de la Coopérative PEP2A, qui mène des projets photovoltaïques en toitures sur le territoire des Préalpes d’Azur en y associant les citoyens, René Perrier estime aussi qu’on pourrait accélérer en ville. "Les installations modestes sur toitures, si vous les multipliez par 1000, ne le seront plus du tout. Si on voulait être à la hauteur des enjeux vitaux pour notre société, il faudrait que dans la Plaine du Var une sorte de décret impose à tous les industriels de ne pas laisser un parking sans ombrière ni un toit sans panneaux. Pourquoi ne le fait-on pas?"
Une interrogation partagée par ces 3 Niçois croisés près de Saint-Auban en pleine pause pique-nique dans une journée cueillette de champignons: "On n’utilise pas assez nos toits en ville, on préfère plutôt détruire des hectares de forêts ici, c’est dommage!", lance l’un d’entre eux.
Le littoral à la traîne
Installer des panneaux photovoltaïques "sur toitures et ombrières de parking", c’est d’ailleurs la priorité affichée dans le "cadre régional" édité par la Direction régionale de l’environnement (Dreal).
"Le développement de l’énergie photovoltaïque en Paca [...] est amené à être accéléré dans les prochaines années. Les centrales photovoltaïques au sol, moins chères, pourraient sembler être la principale réponse à ces ambitions. Mais la consommation d’espace qui en résulterait (entre 1 et 2 ha par MW installé) ne saurait se faire au détriment de la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers, qui contribuent par ailleurs au stockage du carbone, à l’adaptation au changement climatique et au maintien de la biodiversité. [...] Pour ces raisons, le développement de l’énergie photovoltaïque doit être prioritairement axé sur les surfaces bâties ou anthropisées", peut-on lire noir sur blanc dans ce document.
Mais dans les faits, les sociétés du solaire se heurteraient à plus de difficultés en zone urbaine. "Friches, anciennes décharges, délaissés autoroutiers... En théorie, la liste des lieux propices pour faire du photovoltaïque est longue mais il y a la réalité du terrain: propriétaires qui gardent leur foncier pour un autre type d’urbanisation, terrains trop pollués, loi littoral, architectes des bâtiments de France restreignent énormément les projets. Et même si on les faisait tous, ce ne serait pas suffisant au regard des volumes de productions d’énergies renouvelables nécessaires pour assurer une transition", constate un entrepreneur du solaire.
"Aucune friche" apte au développement du solaire?
Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes indique que "le développement des projets [photovoltaïques] est particulièrement complexe dans les Alpes-Maritimes du fait notamment d’enjeux environnementaux prégnants, du relief du département mais aussi du coût d’accès au foncier", arguant qu'une étude de l'Agence pour la transition écologique et la Direction régionale de l'environnement souligne "qu’aucune friche n’était apte pour le développement d’un parc photovoltaïque".
"Il est important d’arriver à développer en parallèle des projets au sol et des projets sur toitures/ombrières qui pour ces derniers sont de plus en plus facilités, encouragés ou rendus obligatoires par la réglementation. Tout l’enjeu est d’arriver à identifier des secteurs de projets présentant un moindre impact environnemental, pour ce faire les collectivités territoriales ont toute leur place pour engager des études visant à planifier un développement des énergies renouvelables", abonde la préfecture.
Inextricable l’implantation du photovoltaïque sur le littoral? Des mairies, des entreprises font pourtant déjà preuve d’inventivité sur le sujet. À Mougins, depuis 2009, des panneaux s’invitent sur les toits d’un gymnase ou encore d’une école. À Valbonne, un projet de parc est en cours sur une ancienne décharge de 3 hectares pour produire une quantité d'électricité équivalente "à la consommation de 2 000 foyers", selon la municipalité.
Dans la Plaine du Var, l’immense toiture du stade Allianz riviera est doté d’une centrale de 7000 panneaux. Tandis que plusieurs supermarchés planchent sur des projets d’ombrières solaires pour leurs parkings. "Les zones urbanisées doivent être des terres d’expérimentation pour des projets futurs", lance Philippe Blanc, scientifique de l’école des MINES. Et si on passait (enfin) la seconde?
Richard Galy, le maire de Mougins (Alpes-Maritimes), présente l'institut du cancer à l'hôpital privé de sa commune. Un service supplémentaire pour les habitants et surtout un service plus rapide et simplifié.
Le parcours appelé "Tout en un jour" permet à un patient de passer par l'ensemble des services compétents en quelques heures. "La personne peut être dépistée et prise en charge dans la foulée pour les premiers diagnostics", explique Richard Galy, maire de Mougins et lui-même médecin. "C'est un gain de temps précieux, précise-t-il. Et c'est surtout 120 médecins sur le même lieu".
Nice propose déjà un institut du cancer mais avec ce lieu privé, la commune de Mougins, à l'ouest du département, espère rapprocher les soins du patient.