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Depuis mai 2025, DJ Baguette propose un Tour de France des boulangeries, en posant ses platines au milieu des pains et croissants. Cette semaine, il s'installe à la Roquette-sur-Siagne et Menton.
Un bon moyen de "renforcer les liens"
C'est déjà le principe de son métier de DJ, mais lui ne se contente pas des boîtes de nuits : depuis le printemps 2025, Dorian Gamon (alias DJ Baguette) innove en proposant un Tour de France des boulangeries, avec des mix de près de 4h derrière la vitrine.
Une vraie symbolique de créer du lien social au sein d'un commerce de proximité. Pourquoi pas une boucherie ou un fleuriste ? L'idée germe déjà dans la tête de Dorian, qui projette également de sortir un single qui reviendrait sur son expérience.
Les conférences Télécharger le planning des conférences CONFÉRENCES Sorties JOURLundiMardiMercrediJeudiVendrediSamediDimanche
https://www.cannes-universite.fr/rencontres-debats-2025/
Samedi 29 novembre
De 10h à 12h30 - L’engagement, un métier ?
Implication ou engagement ? Leçons d’un commandant de sous-marin par François Guichard, contre-amiral Marine nationale
Tout le monde connait la différence entre la poule et le cochon devant une assiette de bacon and eggs. L'une est concernée, l'autre est impliqué. L'engagement des deux pour vous empêcher de manger tous les matins ce succulent petit déjeuner risque de ne pas être le même, et pour cause. Comment faire de cette réflexion une des bases pour construire un engagement profond ? Qu'est-ce que s'engager aujourd'hui ? Quels sont les ressorts de l'engagement ? Comment pousser les jeunes vers un engagement stabilisant pour notre société ?
De 14h30 à 17h30 - L’engagement de la jeunesse
L’engagement, une valeur d’avenir ? par Martin Hirsch, président Institut de l’Engagement
Alors que l’on décrit à juste titre notre société comme plus individualiste, l’engagement connaît un certain engouement. Un jeune sur six accomplit un service civique et de nombreux autres font du bénévolat. L’engagement est un puissant antidote contre la passivité, la résignation, la dislocation du lien social et le caractère factice des réseaux sociaux. Comment s’y retrouver dans les différentes formes d’engagement ? Comment favoriser, valoriser l’engagement ? Que peut-on attendre d’une société engagée ?
Engagement : les jeunes vont-ils nous sauver ? par Caroline Span, entrepreneure dans l’économie sociale et solidaire
Face à la crise démocratique et sociale que traverse notre pays, les jeunesses apparaissent à la fois comme un signal d’alerte et une source d’espoir. Comment s'engagent-elles aujourd'hui ? Et comment repenser l’engagement pour que les jeunes ne soient pas seulement spectateurs mais acteurs d’un renouveau associatif et démocratique ?
Soroots, l'agroécologie au féminin par Agathe Billon, ingénieure et Lisa Calderari, ingénieure
Deux ingénieures fraîchement diplômées ont choisi de mettre les pieds aux pédales et les mains dans la terre en sillonnant l’Europe à vélo, à la rencontre des pionnières de la transition agroécologique. En adoptant un prisme féminin et féministe, elles questionnent les problématiques de genre dans un monde agricole qui doit absolument se réinventer. En effet, représentant presque le quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’agriculture est un chantier primordial dans la lutte contre le changement climatique : il est urgent d’adapter nos pratiques pour rendre nos systèmes agricoles durables et résilients.
découvert par article nice matin https://www.nicematin.com/environnement/de-retour-d-un-tour-d-europe-a-velo-ces-deux-ingenieures-partagent-leur-experience-sur-le-quotidien-des-femmes-qui-reinventent-l-agriculture-a-cannes-10655900
Pendant plus de quatre mois, Lisa et Agathe ont parcouru l’Europe à la rencontre de femmes agricultrices engagées. Une aventure humaine et militante qui se poursuit aujourd’hui sous une nouvelle forme.
Alors que le vent d’automne commence à caresser la Croisette. Lisa Calderari vient de poser son vélo, le regard encore porté vers l’horizon. Il y a quelques mois, elle quittait Paris avec Agathe Billon, son amie de route, pour traverser l’Europe à la rencontre de femmes agricultrices engagées dans l’agroécologie.
Après plus de 7.000 km, les deux voyageuses ont terminé leur périple à Cannes, ville d’origine de Lisa, où leur projet se prolonge désormais autrement.
« On voulait comprendre comment ces femmes vivent leur lien à la terre, ce qu’elles portent comme espoir et comme difficulté », raconte Lisa Calderari.
De ferme en ferme, entre les plaines de Belgique, les montagnes d’Europe de l’Est et les campagnes françaises, les deux jeunes femmes ont sillonné un continent contrasté, à hauteur de pédale, en quête de récits, de visages et de sens.
Des femmes enracinées et libres
Leur voyage, lui, n’a rien eu d’une simple escapade champêtre. Sur leurs vélos mécaniques, sans assistance, Lisa et Agathe ont roulé à la force des jambes et de la volonté, jusqu’aux plaines écrasées de chaleur d’Europe de l’Est.
« En Bulgarie, il faisait plus de 40 °C. On était malades, épuisées, mais on avançait quand même, quelques kilomètres par jour, avant de se baigner dans une rivière pour tenir le coup », raconte Lisa.
Les pannes, les bivouacs improvisés, les détours forcés par la canicule ont forgé une endurance nouvelle.
Mais ce n’est pas la sueur ni les kilomètres qui ont marqué les deux jeunes femmes : ce sont les rencontres.
Car partout, du nord au sud du continent, elles ont croisé des femmes de caractère, pionnières discrètes d’une agriculture plus libre et plus humaine.
« Certaines faisaient du maraîchage sur sol vivant avec des techniques innovantes, d’autres refusaient catégoriquement le plastique pour protéger la terre. »
En Slovénie, elles ont découvert la biodynamie et cette approche presque spirituelle du vivant ; en Bulgarie, elles ont été bouleversées par le parcours de Catherine, une Germano-Bulgare passée par l’ONU avant de tout quitter pour fonder une ferme biologique dans un pays encore peu sensibilisé à ces enjeux.
« Elle aurait pu le faire en Allemagne, là où tout le monde comprend son projet. Mais elle a choisi de se battre là où personne n’y croit », admire Lisa.
Ce périple a aussi révélé à quel point la place des femmes dans l’agriculture reste inégale selon les régions.
« En Europe de l’Ouest, elles sont sous-visibilisées. En Europe de l’Est, l’héritage communiste a, paradoxalement, ancré plus tôt l’idée que les femmes pouvaient être cheffes d’exploitation. »
Mais partout, un même fil rouge : la volonté de soin du sol et de partager leurs méthodes.
En travaillant à leurs côtés, les deux ingénieures ont compris que ces femmes ne se contentaient pas de cultiver la terre : elles en redéfinissent la philosophie.
« L’agriculture, quand elle est portée par des femmes, devient souvent plus collective, plus sensible, plus tournée vers la vie. »
Cannes, terre d’ancrage du projet
De retour en France, le voyage n’a pas marqué la fin de l’aventure, mais le début d’une nouvelle étape.
À Cannes, Lisa et Agathe ont trouvé un prolongement concret à leur projet. La Ville, séduite par leur démarche, leur a offert un appui précieux, en les mettant en relation avec des acteurs culturels et institutionnels désireux d’accompagner la diffusion de leur futur documentaire.
« À Cannes, on a senti une vraie écoute, une envie d’aider à faire connaître ce qu’on a vécu sur les routes », confie Lisa.
Le 29 novembre, elles interviendront donc à Cannes Université lors d’une table ronde consacrée à la jeunesse et à l’engagement.
L’occasion de partager leur expérience et d’inspirer d’autres jeunes à oser se lancer, à leur manière, sur les chemins du changement.
« Ce voyage nous a appris que l’écologie, ce n’est pas seulement une affaire d’environnement. C’est aussi une question de lien, de solidarité, de manière d’habiter le monde », souligne Lisa, avec la conviction tranquille de celles qui ont vu, écouté, compris.
À travers leur documentaire en préparation, elles veulent désormais donner une voix à ces femmes rencontrées aux quatre coins de l’Europe, pionnières d’une autre agriculture, résiliente et solidaire.
Leurs pas se sont arrêtés à Cannes, mais leur élan, lui, continue. Car parfois, les plus beaux voyages ne se mesurent pas en kilomètres, mais dans la trace qu’ils laissent, entre la terre et celles qui la font vivre.
En boutique, les rayons proposent thés, cafés, riz, confitures, chocolats, fromages, miels, cosmétiques et eaux florales... Les produits viennent du commerce équitable du monde entier ou de proximité, comme l’eau de fleur d’oranger et l’eau de rose, signées Jean-Noël Falcou, élaborées à partir de fleurs de Grasse et Mouans-Sartoux.
Les fruits et légumes bio arrivent chaque semaine des producteurs locaux via Uni’Vert, première coopérative bio équitable de France.
Côté gourmandises, la MCE revendique « sans doute la plus grande variété de chocolats équitables du secteur ».
Les prix se veulent raisonnables et sont affichés en toute transparence : « On détaille le prix d’achat, la TVA, la marge, servant uniquement à faire fonctionner la boutique. Elle est faible car nous n’avons aucun salarié, mais une quinzaine de bénévoles engagés. »
Artisanat du monde
La boutique propose également de nombreux articles d’artisanat issus de filières équitables du Pérou, Bangladesh, Népal, Palestine, Inde, Vietnam.... Céramiques, objets déco, maroquinerie, instruments de musique ou foulards, autant d’idées cadeaux pour les fêtes de fin d’année.
Un rayon spécial propose déjà paniers, tisanes, thés de Noël, calendriers de l’Avent... « On raisonne comme dans un grand magasin bio, avec une offre globale mais de proximité », détaille Cathy Blossier.
Acheter à la MCE, c’est aussi adhérer à son modèle associatif. La MCE est membre d’Artisans du monde et de FAIR [e], et multiplie les actions locales : stands, buvettes, interventions dans les lycées ou visites de producteurs.
Maison du commerce équitable, du mardi au samedi (19, rue Pasteur).
Rens. : 06.14.08.03.52., mce.mouans@free.fr, mcequitable.fr, adhésion à partir de 5 euros.
Bienvenue sur Voilà Sailcoop 🐬 : embarquez en voilier pour des aventures maritimes responsables, traversées et découvertes à bord.
Six mois après l’entrée en vigueur du nouveau label ISR (investissement socialement responsable), la réforme a-t-elle porté ses fruits ? La précédente mouture était notamment accusée de favoriser le greenwashing.
Identifier les sociétés financées
Si l’on souhaite véritablement soutenir des entreprises du secteur de l’environnement, il faut donc s’y prendre autrement. En commençant par identifier les actifs présents dans les fonds (qu’ils soient certifiés ISR ou porteurs des labels Greenfin ou Finansol). Tous les distributeurs de produits financiers ont l’obligation de fournir à leur client la liste des fonds entrant dans la composition des contrats d’assurance vie, PER, PEA, etc. Mais ils doivent aussi communiquer, sur demande, le nom des principales sociétés entrant dans la composition du fonds. Il ne faut pas hésiter à réclamer ces informations à sa banque ou son assureur. Puis à identifier la nature exacte des activités des entreprises, en consultant notamment leur site officiel.
En pratique, peu d’entreprises véritablement vertes sont présentes dans les fonds commercialisés par les grands réseaux bancaires ou assurantiels. On les trouve plutôt du côté des produits d’épargne proposés par les acteurs de l’économie sociale et solidaire, notamment la Nef (une coopérative bancaire éthique) ou le Crédit Coopératif.
Publié le 26 juin 2025
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Dans Le Cid, Pierre Corneille fait dire à Rodrigue cette phrase pour signifier que l’expérience et la maturité ne remplacent pas toujours le talent. Qu’en est-il en matière de placements ? L’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, aime à rappeler que les performances passées ne présagent pas des résultats futurs. Quant aux enveloppes d’épargne les plus détenues, comme l’assurance vie, elles font en général la part belle aux nouveaux contrats, qui concentrent les efforts d’innovation des compagnies. Par ailleurs, l’imagination des financiers étant prolifique, l’épargnant est confronté à une offre de produits foisonnante. Mais faut-il céder à l’attrait de la nouveauté ? Comment faire le tri entre simple effet de mode et solution d’avenir ? On vous aide à y voir plus clair.
SOMMAIRE
- On y va sans crainte
Alors que les fonds eurocroissance remplissent leur mission sans faire d’étincelles, les derniers-nés en euros s’avèrent prometteurs. PER et ETF, eux, sont plébiscités.
L’eurocroissance - Pour une prise de risque limitée
Les fonds croissance, ou eurocroissance, ont été lancés en 2014. Mais face à l’échec commercial du dispositif, ce dernier a été remanié par la loi Pacte de 2019. Le concept reste toutefois le même : ces supports visent à offrir une garantie, totale ou partielle, uniquement à l’échéance d’une durée fixe connue à la souscription, 8 à 10 ans la plupart du temps, en échange d’une rémunération plus élevée que sur un fonds en euros. Fin 2024, les encours de ces produits, défendus par une poignée d’assureurs, dont Generali, Axa et, récemment, Allianz, atteignaient 11 milliards d’euros. Malgré une forte progression depuis trois ans, cela ne représente qu’une goutte d’eau parmi les 2 000 milliards d’euros investis en assurance vie. « Ces produits n’ont jamais vraiment décollé et l’offre est limitée, mais ceux qui existent remplissent leur contrat », souligne Samuel Hellio, conseiller en gestion de patrimoine à Caen (14). Ainsi, le fonds eurocroissance d’Axa France, garanti à 100 % à une échéance définie par le client, a rapporté 2,84 % par an, en moyenne, sur les cinq dernières années. Chez Generali, le support G Croissance 2020, dont le capital est garanti à 80 %, affiche un rendement annuel moyen de 2,57 %. Ces supports permettent aux épargnants les plus frileux de diversifier leur contrat avec une dose de risque limitée et pilotée par l’assureur.
Notre conseil De tels supports présentent un intérêt si vous comptez utiliser votre assurance vie pour un projet précis. Dans ce cas, vous pourrez faire coïncider la garantie du fonds avec la date à laquelle vous envisagez de récupérer vos capitaux.
Les fonds en euros - Des produits prometteurs
Depuis deux ans, les taux d’intérêt ont fortement augmenté, ce qui a entraîné un renchérissement de la dette pour l’ensemble des acteurs économiques. Ce phénomène touche notamment les obligations, ces titres de dette cotés, émis par les États comme par les entreprises. Cette situation s’avère favorable aux épargnants, dans la mesure où les fonds en euros sont majoritairement composés d’obligations. Les assureurs peuvent désormais investir dans des titres mieux rémunérés. Une poignée d’acteurs a d’ailleurs tiré parti de ce contexte pour créer de nouveaux fonds en euros. « Ceux-ci n’ont pas d’historique, donc pas de stock d’obligations à taux réduit en portefeuille, ce qui leur assure un potentiel de performance intéressant pour les 8 à 10 prochaines années », estime Samuel Hellio. Les premiers résultats (lire le tableau ci-dessous) sont encourageants, mais avant de souscrire, il convient d’examiner attentivement certains éléments. D’abord, si on souhaite bénéficier de ces fonds, il faut ouvrir un contrat auprès d’un nouvel acteur. Or, la fiscalité de l’assurance vie étant allégée à partir de la huitième année, cela implique de repartir de zéro dans le décompte. Autre point de vigilance : les conditions d’accès à ces supports. Par exemple, chez Corum, il est impossible d’y engager plus de 25 % du contrat. Il est donc essentiel d’en étudier toutes les caractéristiques : frais, supports d’investissement, etc.
Notre conseil Si vous ne voulez pas souscrire une nouvelle enveloppe, intéressez-vous aux bonus de rémunération accordés par nombre d’assureurs. Certains les ajoutent au rendement annuel des contrats investis pour partie en unités de compte. Le surplus de taux est potentiellement très significatif. D’autres proposent un gain supplémentaire aux épargnants qui reversent de l’argent frais sur leur contrat. « Cela permet d’avoir une rémunération allant jusqu’à 4 % en ce moment », évalue François Louarn, directeur général délégué de La Financière d’Orion. Vérifiez bien les conditions afin de dénicher les bonnes affaires.
Le PER - Un succès solide
Né en octobre 2019, le plan d’épargne retraite (PER) s’est fait une place de choix. Plus de 11 millions de Français en détiennent au moins un, à titre individuel ou via leur entreprise. Il remplace tous les produits retraite existant auparavant (Perp, Madelin, Perco, etc.), afin de proposer une solution unique et simplifiée. La loi a apporté deux améliorations majeures à ce support. D’abord, les fonds sont récupérables sous la forme d’un capital lorsqu’on prend sa retraite, là où le Perp et le Madelin imposaient une sortie en rente viagère. Ensuite, les montants versés sont déductibles des revenus imposables. « De ce fait, il concerne uniquement ceux qui payent l’impôt sur le revenu », souligne Amandine Chaigne, présidente d’Ade-ci Family Office. D’autant que cet atout a ses contreparties : les sommes sont bloquées jusqu’à la fin de la vie active et les retraits seront, eux, imposés. Le PER intéressera donc plus particulièrement les épargnants avec une tranche marginale d’imposition d’au moins 30 %. Et il sera encore plus adapté aux professionnels, comme les libéraux, qui anticipent une forte baisse de revenus à la retraite, susceptible de les conduire à descendre d’une tranche dans le barème de l’impôt. Ceux-là feront coup double. Car en versant sur un PER l’économie d’impôt réalisée, ils pourront investir davantage et bénéficier à long terme de gains substantiels. « Pour que l’opération soit pertinente, il faut avoir au moins 10 ans devant soi, investir régulièrement et opter pour des placements performants », précise Samuel Hellio.
Notre conseil Listez vos vieux contrats retraite et, s’ils n’ont pas de clauses spécifiques, tel un rendement garanti, transférez-les sur un PER. Vous profiterez ainsi des atouts d’une enveloppe moderne, et notamment d’une gamme de supports bien plus riche.
Les ETF - Plébiscités (à juste titre) par les jeunes
Même s’ils existent depuis plus de 30 ans, les ETF ont émergé récemment, pour devenir la coqueluche des jeunes investisseurs. De quoi s’agit-il ? Les ETF, pour exchange-traded funds ou fonds indiciels cotés, sont des fonds reproduisant la performance d’un indice de marché, comme le CAC 40 pour la Bourse parisienne ou le S&P 500 pour les grandes valeurs américaines. Et ce à moindres frais. Ils se différencient des fonds classiques, dits actifs, qui visent, eux, à battre les indices grâce à une sélection de titres prometteurs, mais dont la gestion est bien plus onéreuse et sans garantie de succès. C’est ce que prouvent, année après année, les études qui comparent les résultats des deux approches. « Entre un ETF et un fonds actions de sa banque, il y a un différentiel de frais de gestion d’environ 1,5 %, ce qui entraîne une vraie différence de performance sur le long terme », justifie Samuel Hellio.
Cependant, les ETF ne constituent pas une martingale. Investissant sur les marchés financiers, notamment en actions, ils en supportent les mouvements à la hausse comme à la baisse. « À long terme, ces placements sont rentables. À court terme, il faut toutefois être en mesure de supporter la volatilité de la Bourse », souligne Thaïs Castang, du cabinet de gestion de patrimoine L&A Finance. D’autant qu’il n’existe aucun gérant aux commandes pour ajuster le portefeuille quand les marchés déraillent. Ces produits présentent en revanche l’avantage d’être simples à comprendre, et permettent de diversifier aisément un portefeuille boursier. Par exemple, les ETF reproduisant le MSCI World, l’indice représentatif des grands marchés développés, intègrent 1 350 titres de sociétés cotées dans le monde. « Mais attention, car les trois quarts sont des valeurs américaines. Donc, la diversification géographique n’est pas optimale », pointe Amandine Chaigne. De ce fait, mieux vaut combiner plusieurs supports.
Notre conseil Malgré les atouts des ETF, soyez sélectif et menez une analyse poussée pour comprendre ce que vous achetez et les risques inhérents. « Mieux vaut cibler des ETF avec un encours suffisamment important, d’au moins 300 millions d’euros, car c’est un gage de bonne santé », recommande Olivier Herbout, cofondateur de la plateforme d’investissement Ramify.
- On se montre prudent
Le private equity, les fonds obligataires datés et les nouvelles SCPI peuvent être très intéressants, mais ils restent des supports risqués.
Les fonds de private equity - Ils cherchent encore leur public
Autrefois réservé aux grandes fortunes, l’investissement dans le capital d’entreprises non cotées – le private equity – se démocratise peu à peu. Désireuses d’élargir leur clientèle, les sociétés de gestion spécialisées travaillent désormais à proposer des fonds adaptés aux particuliers, accessibles en direct ou via un contrat d’assurance vie. « L’offre va progressivement s’étoffer, mais la construction d’un produit et son référencement chez les assureurs prennent du temps », souligne Olivier Herbout. Ce type de fonds présente plusieurs atouts, à commencer par la perspective de rendements supérieurs à ceux des marchés cotés. Selon l’association professionnelle France Invest, le private equity a généré une performance moyenne de 13,3 % par an sur les 10 dernières années. « On oublie parfois de dire qu’il y a des écarts de performances énormes d’un produit à l’autre, rappelle cependant Samuel Hellio. Il est aussi possible de perdre beaucoup ! » De fait, le private equity demeure un investissement risqué, à manier avec précaution. La plupart des professionnels préconisent de ne pas y consacrer plus de 5 à 10 % de son patrimoine financier. « Il faut, en outre, redoubler de vigilance quant aux entreprises financées et à la qualité des sociétés de gestion, pour s’assurer de la viabilité de l’investissement, recommande Thaïs Castang, de L&A Finance. Pour cela, vérifiez l’ancienneté de la société de gestion et ses performances passées. Étudiez aussi l’orientation et la stratégie du fonds. » Prenez garde également aux frais, souvent élevés, qui peuvent peser sur le rendement final. Enfin, il est conseillé d’aborder ce type de placement avec un horizon de long terme, généralement de 8 à 10 ans. « Certains produits permettent de sortir plus rapidement, mais attention : si le marché se complique, il y aura un embouteillage à la sortie, et les retraits risquent d’être bloqués », prévient Samuel Hellio.
Notre conseil Selon la somme à placer, mieux vaut diversifier son investissement sur plusieurs fonds, dotés de stratégies distinctes et gérées par des sociétés différentes. En cas d’accident sur l’un d’entre eux, les autres permettront de limiter les pertes.
Les fonds à échéance - À bout de souffle
Ces deux dernières années, les fonds obligataires datés (ou à échéance) ont rencontré un franc succès. Ces supports investissent dans des titres de dette émis par des entreprises sur les marchés, appelés obligations, avec une particularité : ils ont une durée de vie qui est définie à l’avance (2029 ou 2031, par exemple) et acquièrent des obligations arrivant à échéance à cette même date. « Cela permet de figer un taux de rendement et, par conséquent, de donner de la visibilité aux investisseurs », explique le conseiller Samuel Hellio. Le principal risque ? La faillite d’une entreprise financée, qui ne serait alors plus en mesure de rembourser sa dette, ce qui viendrait réduire les performances promises. C’est pourquoi ces fonds sont habituellement très diversifiés, répartis sur une centaine de sociétés. Depuis la remontée des taux d’intérêt, les rendements affichés étaient particulièrement attractifs. Néanmoins, dans un contexte de baisse progressive de ces taux, le niveau de rémunération ne compense plus aussi bien le risque lié à une éventuelle faillite. Une fois les frais déduits – ceux du fonds et, le cas échéant, ceux du contrat d’assurance vie –, la performance nette pour l’investisseur devient moins compétitive. Il est donc essentiel de la comparer à celle de votre fonds en euros afin de juger de la pertinence de ce type de placement.
Notre conseil Si vous ciblez ce type de produits, privilégiez des sociétés de gestion expérimentées, à l’instar de La Française, Tikehau Capital ou encore Edmond de Rothschild Asset Management.
Les nouvelles SCPI - Une option séduisante
Par le passé, les Français ont largement plébiscité les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), ces fonds investis dans l’immobilier professionnel. Toutefois, en 2023, la crise immobilière a commencé à impacter la valeur de ces produits. Les plus affectées ? Les SCPI spécialisées dans l’immobilier de bureau, confrontées à une double peine : la hausse des taux d’intérêt et l’évolution des usages liés au télétravail. Certains véhicules historiques ont accumulé les problèmes, contraints de baisser le prix de leur part et d’annoncer de possibles réductions de leur distribution pour l’année en cours. Cerise sur le gâteau, les porteurs de parts rencontrent souvent des difficultés à sortir de ces fonds, faute de nouveaux souscripteurs. Pourtant, dans ce contexte, 19 SCPI ont été créées rien que l’an dernier… L’objectif ? Profiter d’un marché en repli pour acquérir des biens à des prix attractifs, potentiellement très rentables dans les prochaines années. D’ailleurs, ces nouvelles SCPI ont, pour la plupart, affiché des taux de distribution 2024 nettement supérieurs à la moyenne (4,72 %). Se précipiter sur ces nouveautés semble donc tentant, mais il faut faire preuve de prudence.
« Il faut regarder au cas par cas, car il y a sur le marché beaucoup de sociétés de gestion récentes avec de nouvelles équipes, analyse Amandine Chaigne, d’Ade-ci Family Office. Le problème, c’est la pérennité des performances annoncées, car un placement immobilier s’envisage sur au moins 15 ans. » En effet, tous ces nouveaux produits ne survivront pas, faute d’atteindre une taille critique. Il est par conséquent préférable de privilégier les SCPI lancées par des sociétés de gestion solides et bien établies. Un bon indicateur ? Leur taille après 12 mois d’existence : elles doivent avoir dépassé les 100 millions d’euros de capitalisation.
Notre conseil Avant de souscrire, prenez le temps de lire les derniers bulletins trimestriels de la ou des SPCI ciblée(s). Ces documents, relativement courts et faciles d’accès, regorgent d’informations pratiques sur le produit : son encours, ses dernières acquisitions, le nombre de locataires, etc.
Certains ingrédients présents dans les crèmes à visée cosmétique augmentent les effets du soleil sur la peau et, par là même, le risque de taches ou de brûlures. Des précautions s’imposent.
Antirides, hydratant, exfoliant, antitaches, anti-imperfections… Ces différentes vertus sont obtenues grâce à des actifs cosmétiques intégrés aux produits à appliquer sur la peau. Certains d’entre eux sont dits photosensibilisants, car ils augmentent la sensibilité de la peau aux rayons du soleil. Deux mécanismes principaux sont à l’œuvre : une fragilisation de la peau, notamment via la détérioration de la barrière cutanée, et la composition même du produit, qui interagit avec les rayons UV. En conséquence, la peau rougit, voire brûle. Un comble quand on voulait justement l’embellir !
Le rétinol
C’est l’autre nom de la vitamine A. Le rétinol et ses dérivés, les rétinoïdes, sont utilisés pour leur action antioxydante et kératolytique, c’est-à-dire qui élimine la couche de kératine de la peau. Cet actif stimulerait aussi la production de collagène. Il est très en vogue contre l’acné, les rides et ridules ou même l’eczéma. Mais son effet exfoliant a pour conséquence de rendre la peau plus fine, plus fragile, et donc plus vulnérable aux méfaits du soleil.
Les acides exfoliants
« Ces produits, un peu à la mode actuellement, visent à se débarrasser des imperfections du visage (taches, acné, petites cicatrices). Pour cela, ils décapent la première barrière cutanée, rendant la peau plus fragile », explique le dermatologue Erwin Benassaia. Il s’agit des alpha-hydroxy-acides (AHA) tels que l’acide glycolique, l’acide lactique, l’acide citrique et l’acide malique, et des bêta-hydroxy-acides (BHA) tels que l’acide salicylique, utilisé contre l’acné, les pellicules ou comme conservateur.
Le peroxyde de benzoyle
Antibactérien et exfoliant, c’est un antiacné puissant, avec une action kératolytique et anti-inflammatoire. Il est présent dans les médicaments contre l’acné sous forme de pommade, tels que Curaspot, Cutacnyl ou Acuspot. Certains sont uniquement sur ordonnance quand d’autres, contenant 5 % de peroxyde de benzoyle ou moins, sont en vente libre. La notice fait état du risque de photosensibilisation.
→ Avec l’application QuelProduit, vérifiez la composition de vos produits cosmétiques
L’hydroquinone
Cet agent éclaircissant agit sur l’hyperpigmentation et les taches brunes en réduisant la production de mélanine. Or, ce pigment responsable de la coloration de la peau est aussi sa protection contre les UV. Interdite dans les cosmétiques, l’hydroquinone existe encore sur prescription médicale (elle est notée « méquinol »). Elle est aussi vendue illégalement pour se blanchir la peau.
Les huiles essentielles
Certaines huiles essentielles, notamment d’agrumes (citron, pamplemousse, orange, bergamote…) contiennent des furocoumarines, qui sont des substances photosensibilisantes. Leur application est déconseillée en journée, au risque de voir apparaître des taches pigmentaires. Pour les repérer, regardez dans la liste des ingrédients. Attention, elles ne sont pas toujours notées « essential oil », mais peuvent être notées « fruit oil » ou « leaf oil » selon la partie de la plante utilisée. On peut aussi les repérer indirectement grâce à leurs allergènes, dont la présence doit toujours être mentionnée, qui figurent en toute fin de liste : géraniol, limonène, linalol, etc.
Bon à savoir Essentielles ou non, les huiles ne font en général pas bon ménage avec le soleil, car elles créent un effet loupe qui renforce le danger des UV. Souvenez-vous de l’huile de monoï ou de la graisse à traire pour bronzer, dont l’usage est heureusement aujourd’hui tombé en désuétude.
Mieux se protéger
Appliquer de la crème solaire par-dessus les cosmétiques contenant des actifs photosensibilisants ne suffit souvent pas. Aussi, il vaut mieux éviter ce genre de produit en été et lors des périodes de fort ensoleillement. Si nécessaire, les appliquer uniquement le soir, avant le coucher. Sans oublier de protéger la peau en journée avec un chapeau et en renouvelant régulièrement l’application d’une crème solaire d’indice suffisant.
Et dans les parfums ?
Dans les années 1960, les eaux de Cologne et les parfums avaient engendré des cas de « dermite du parfum », des taches liées à des substances photosensibilisantes. Aujourd’hui, la réglementation a évolué et les formules sont censées ne plus en contenir. Attention toutefois à l’alcool des parfums, qui peut simplement dessécher la peau.
Une nouvelle pâte à tartiner annonce contenir des « fibres végétales solubles » qui lui permettent de se proclamer « sans sucres ajoutés » et d’afficher un Nutri-Score A. En parallèle, on voit arriver sur le marché un substitut annonçant « le goût du sucre sans le sucre ». Mais que valent ces produits ?
Des salariés de l’UFC-Que Choisir, volontaires pour se livrer à une dégustation improvisée, se penchent sur leurs assiettes. Dedans, une cuillerée de la nouvelle pâte à tartiner de Lucien Georgelin. Sur le pot, deux promesses s’affichent : « Sans sucres ajoutés » et « Riche en fibres ». Deux caractéristiques qui lui permettent d’afficher un Nutri-Score A, du jamais vu pour ce type de produit. Dans les assiettes, une pâte marron foncé, brillante, fluide. Les réactions sont unanimes sur deux points : la nouvelle pâte est effectivement beaucoup moins sucrée que l’originale. Mais son goût manque d’intensité et de longueur en bouche, avec « une saveur quasi inexistante » et « qui s’évapore vite », estime Gaëlle. Il y a aussi cette texture « un peu surprenante, qui colle au palais » selon Marie, et une astringence inhabituelle. « C’est un truc de régime, non ? », suppose Juliette. C’est un peu l’idée…
Un mystérieux « mélange de fibres végétales solubles »
Car il n’y a que 8,5 % de sucre dans le produit. Cet ingrédient, présent habituellement en quantités astronomiques dans une pâte à tartiner (il constitue plus de la moitié du Nutella, par exemple), est remplacé par de mystérieuses « fibres végétales solubles », qui constituent tout de même 42 % de la recette ‒ soit le premier ingrédient quantitativement. Que Choisir n’en saura pas plus, Georgelin opposant le secret de fabrication. Pourtant, la réglementation imposerait davantage de précisions sur la nature de ces fibres (lire l’encadré).
Plusieurs alternatives au sucre blanc
Le sucre étant l’ennemi n° 1 d’une alimentation saine, diminuer les quantités ingurgitées par la population est un enjeu majeur de santé publique. Mais quelles options s’offrent aux industriels de l’agroalimentaire, pour remplacer le saccharose, qui compose le sucre blanc traditionnel ? Plusieurs ingrédients existent.
Les édulcorants intenses au très fort pouvoir sucrant : aspartame (additif E951, classé peu recommandable dans notre évaluation des additifs), acésulfame-K (additif E950, classé peu recommandable), sucralose (additif E955, également classé peu recommandable), stévia (additif naturel issu d’une plante), etc. Ayant un très fort pouvoir sucrant, ils s’utilisent en très petite quantité. Ils n’apportent donc pas de matière et ne possèdent pas les propriétés du sucre telles que la caramélisation à la cuisson.
Les édulcorants dits « de charge » ou « massiques » car ils peuvent remplacer la matière du sucre dans les recettes : sorbitol, maltitol, xylitol, lactitol, mannitol, isomalt, érythritol... C’est par exemple la voie choisie par Süvy, un nouveau substitut proclamant avoir « le goût du sucre sans le sucre » tout en étant « riche en fibres » : il est composé de cristaux d’érythritol (un édulcorant produit à partir de la fermentation de glucose par des bactéries) insérés dans des fibres composées de polydextrose (un sucre complexe synthétisé à partir de glucose). L’intérêt ? Ce produit peut remplacer le sucre en tant qu’ingrédient à part entière, pour contribuer à faire lever la pâte, pour caraméliser, foisonner, etc. Mais il y aurait là aussi quelques critiques sur l’exactitude de l’information au consommateur.
Les fibres végétales (de chicorée, d’agave, de blé, de maïs, de tapioca, etc.) ou l’inuline (extraite de fibres de chicorée, d’agave, de topinambour, etc.), qui apportent de la matière et du volume, mais peu de calories. En revanche, leur goût sucré est moins intense que les alternatives précédentes. C’est cette option qu’a choisie Lucien Georgelin pour sa nouvelle pâte à tartiner, mais aussi plusieurs confitures. Interrogé, l’industriel précise seulement qu’il s’agit « d’un mélange de plusieurs fibres végétales, sélectionnées pour leurs bénéfices à la fois technologiques et nutritionnels [qui] jouent un rôle important dans la texture et la viscosité du produit, tout en contribuant à une digestion saine et à la sensation de satiété ».
Les purées de fruits secs, mais cette option reste très calorique.
Quid de l’intérêt pour la santé ?
Enlever le saccharose pour lui substituer des ingrédients encore plus transformés, est-ce une bonne idée sur le plan nutritionnel ? Les édulcorants intenses sont sur la sellette, en particulier l’aspartame. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), tout comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS), estiment qu’ils ne présentent aucun intérêt dans la lutte contre le surpoids. Des études suggèrent par ailleurs de potentiels effets nocifs.
Concernant les fibres solubles ou les édulcorants de charge, le bilan est plus nuancé. Ils ont certes un avantage, mais aussi plusieurs limites. Ces substituts permettent de réduire le nombre de calories ingérées, ce qui présente un intérêt dans la lutte contre le surpoids et l’obésité. « Mais attention à l’effet de "halo santé", qui fait que le consommateur sous-évalue le contenu calorique de l’aliment, du fait d’allégations positives telles que "sans sucres ajoutés", rappelle Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche en nutrition humaine à l’Inserm. Ce halo santé peut le pousser à manger trop de ces substituts (ou des aliments en contenant), au détriment de denrées naturellement riches en fibres. »
Une appétence entretenue pour le goût sucré
« Par ailleurs, proposer des aliments au goût sucré entretient l’appétence pour le sucre, donc la consommation globale de produits sucrés, alors que ces derniers n’ont aucun intérêt nutritionnel. » Ces substituts se retrouvent essentiellement dans les aliments ultratransformés (gâteaux, chewing-gums, céréales du petit-déjeuner, etc.), dont les autorités de santé appellent à réduire fortement la consommation. Par ailleurs, ils sont parfois présentés comme « naturels » par les industriels. C’est faux : ils sont peut-être issus de matières premières naturelles, mais sont synthétisés en usine. Rappelons que rien ne remplace la consommation d’aliments bruts.
Attention, aussi, au confort intestinal. « Ces fibres solubles fermentent dans le tube digestif, sous l’effet des bactéries de la flore intestinale. Elles donnent des acides gras à chaîne courte, qui sont des nutriments des cellules du côlon. Elles contribuent donc à entretenir le "bon" microbiote de notre système digestif, avec une action anti-inflammatoire, ajoute Mélanie Deschasaux-Tanguy. Mais attention à la tolérance intestinale, surtout si ces fibres sont en grande proportion dans l’aliment. Leur fermentation produit des gaz, dont peuvent souffrir les personnes sensibles, avec aussi des effets laxatifs. Dans la pâte à tartiner Lucien Georgelin par exemple, elles sont présentes à hauteur de 42 %, c’est une très forte proportion. » Une cuillère étalée sur la tartine, ça va, mais avaler le pot entier ferait courir le risque d’une mauvaise surprise !
Information au consommateur : transparence attendue et allégations encadrées
La réglementation européenne d’information au consommateur (Inco) oblige les industriels à une certaine transparence concernant les allégations et les ingrédients d’une denrée, en encadrant strictement les étiquetages. Les informations indiquées sur les emballages des deux produits évoqués dans l’article, la nouvelle pâte à tartiner Lucien Georgelin et le substitut au sucre Süvy, ne nous semblent qu’en partie conformes. Questionnée, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) indique ne pas pouvoir se prononcer sur des produits particuliers.
Allégation « Riche en fibres ». Elle est autorisée à condition que le produit contienne au moins 6 g de fibres (quelle que soit leur nature) pour 100 g de produit, ou au moins 3 g de fibres par 100 kcal. La pâte Lucien Georgelin est très largement au-dessus, à 43 g/100 g. Süvy n’indique pas la teneur dans son produit.
Allégation « Sans sucres ajoutés ». Elle est autorisée si le produit ne contient ni monosaccharides (glucose, fructose, galactose), ni disaccharides (saccharose, lactose, maltose) ajoutés, ni denrée alimentaire utilisée pour ses propriétés édulcorantes.
Mention « Contient des sucres naturellement présents ». Elle doit figurer sur l’étiquette si des sucres sont naturellement présents. Georgelin le fait.
Liste des ingrédients. Une dénomination légale, un nom usuel ou un nom descriptif doit être utilisé. Le terme « fibres » n’est pas assez précis, sa nature devrait apparaître dans la liste. Georgelin ne semble donc pas dans les clous à ce sujet. Quant à Süvy, il en donne une longue description, même si elle peut sembler obscure.
Tableau nutritionnel. Il est obligatoire et doit indiquer les nutriments ‒ glucides, lipides, protéines, vitamines, minéraux ‒ et la valeur énergétique de l’aliment. Süvy utilise deux termes différents qui désignent le même nutriment, « carbohydrates » et « glucides ». Ce qui lui permet une pirouette qui nous semble non réglementaire : le premier, qui est à un taux de 98 g/100 g, n’est pas connu des consommateurs, alors que le second, qui affiche 0 g/100 g, est identifié et assimilé au sucre. L’affichage nous semble non conforme puisqu’il devrait mentionner « glucides : 98 g/100 g, dont sucre : 0 g/100 g ».
Naturel. À l’instar de la réglementation s’appliquant aux arômes, l’origine naturelle d’un ingrédient peut être revendiquée, sous réserve qu’il soit obtenu selon les procédés traditionnels de fabrication. Concernant Süvy, si l’erythritol est considéré comme obtenu de façon naturelle (par fermentation), ce n’est pas le cas du polydextrose, issu d’un processus industriel.
Équiper cent ports de Méditerranée avec des nurseries à poissons; placer des bouées d’amarrage sur les sites sensibles; lancer la restauration écologique. Des solutions fondées sur la nature font florès.
Il y a une douzaine d’années, on en était au stade expérimental. Désormais, ces initiatives sont en passe d’être généralisées. Les nurseries à poissons, d’abord installées en pointillé le long des quais, devraient bientôt gagner toutes les zones portuaires.
C’est l’objectif que se fixe l’Agence régionale de l’eau qui a déjà co-financé ce type de structures immergées dans 56 ports, entre 2019 et 2024. Il en reste 34 à équiper.
Alors qu’elle lance son 12e programme d’intervention sur la période 2025-2030, l’Agence affiche "l’ambition de restaurer 100% des fonctions de nurseries côtières qui ont été détruites par les aménagements du littoral des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie". Là où le littoral a été artificialisé. Là où les jeunes poissons ne trouvent ni le gîte, ni le couvert.
20 à 40% de juvéniles en plus
"Il faut imaginer un quai. Sur un quai vous avez zéro juvénile. Il n’y en a aucun, car le poisson de quelques centimètres se ferait manger, expose Pierre Boissery, expert des milieux côtiers à l’Agence de l’eau. Les nurseries côtières offrent des petits abris. Dans les ports équipés, nous observons de 20 à 40% de juvéniles en plus."
Des recherches sont en cours, pour mieux connaître la diversité des espèces et savoir où vont ensuite ces poissons quand ils grandissent. Mais d’ores et déjà, l’expérimentation est confortée et "évaluée".
"On n’a pas d’ambiguïté à inciter les acteurs locaux à mettre en place ces solutions", poursuit Pierre Boissery. D’ici la fin de la décennie, une centaine de ports méditerranéens français devraient être dotés de nurseries pour les poissons.
Pour les herbiers de posidonie aussi, la protection a largement progressé. Selon l’Agence de l’eau, "le nombre de mouillages des navires de plus 24 mètres sur l’herbier a baissé de 93% par rapport à 2022."
La nouvelle réglementation, qui interdit aux bateaux de grande plaisance de jeter l’ancre dans les herbiers, porte ses fruits. Dans les secteurs les plus fragiles, organiser le mouillage de tous les navires n’est plus un tabou. Un programme important est lancé à Antibes, visant à protéger totalement 75 hectares de posidonie.
Quant aux techniques de restauration des herbiers, elles sont de mieux en mieux rodées. "Déjà, il faut rappeler qu’on n’arrache pas de l’herbier vivant pour le planter là où il a disparu. On ramasse des morceaux d’herbiers arrachés par les ancres et on les replante sur des sites favorables." Si l’herbier transplanté est encore vivant trois à quatre ans plus tard, il a de fortes chances de tenir.
Taux de survie de 80%
"Les observations dans les Alpes-Maritimes montrent que les herbiers sont en croissance", poursuit Pierre Boissery. 4.000m² ont été repiqués dans le secteur de Beaulieu et Villefranche, avec un taux de survie de 80%, "donc la technique est opérationnelle". Méthode également appliquée dans un projet mené aux îles de Lérins.
Certains sites très dégradés témoignent de l’immense perte de posidonie, le long de nos côtes depuis un demi-siècle. Désormais, le fort déclin est enrayé.
À l’échelle de la Méditerranée française, la moitié des herbiers sont stables, un quart est en progression (entre les caps de l’Estérel et de Brégançon) et le dernier quart en recul (entre Fréjus et Sainte-Maxime, et entre Antibes et Menton).
Mais tout le milieu marin n’est pas aussi bien protégé. Les fonds sableux, les macro-algues et le coralligène, pour lesquels "on est encore en manque de connaissance", font l’objet de recherche et expérimentation. Le coralligène est un écosystème à part entière, comme l’herbier de posidonie, mélange d’algues calcaires et d’organismes vivants.
Retenir les plastiques
Parmi les programmes que l’Agence de l’eau maintient et même élargit, il y a "les aides à la réduction des apports de plastiques à la mer, notamment par temps de pluie."
Grâce à "des filets de rétention", les macro-déchets transportés par les réseaux d’assainissement peuvent être empêchés de partir à la mer. Si elles souhaitent s’équiper, les collectivités peuvent être aidées à hauteur de 50% du coût total.
Soutenir les écosystèmes, leur bonne santé, leur richesse naturelle, est le seul atout dont nous disposons face au changement climatique.
"On peut préserver ou améliorer la qualité des milieux, mais il y a des sujets qu’on ne maîtrise pas aujourd’hui, notamment la température des eaux qui est un sujet immédiat, alerte Nicolas Mourlon, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Empêcher l’augmentation de la température, on n’y arrivera pas, mais le milieu se défendra mieux s’il est en capacité de développer l’ensemble de ses fonctions. S’il est solide, si les espèces bénéficient de surfaces de quiétude, pour se reproduire et se nourrir."
Cela permettra aux écosystèmes d’être davantage résilients – et donc de capturer le carbone, ou d’empêcher l’érosion des côtes.
Née d’un petit groupe de « pionniers », en 1987, « l’association pour l’aide aux soins palliatifs » s’est progressivement structurée et a permis la création en 1990 de l’ASP VAR (Association pour le développement des soins palliatifs dans le Var) avec pour premier président le Docteur Henri BOUTILLI
Balad'deuil information des prochaines dates sur instagram ASP_VAR https://www.instagram.com/asp_var/
Renseignement etrelaaspvar@gmail.com
Enfant de Chateauneuf-Villevieille, Mélodie Colaciuri a voulu s'impliquer dans la vie de son village. Elle le fait d'une façon étonnante : elle y propose ses services de coiffeuse ... dans son camion équipé comme un salon de coiffure !
"Libre, consciencieuse et avenante"
Une journée par mois ou plus (en fonction des besoins) la coiffeuse s'installe avec son camion-salon de coiffure dans les petits communes du haut pays niçois : Coaraze, Lucéram, Touët de l'Escarene, Duranus, St Blaise, ou encore Bendejun et Berre les Alpes.
Cette façon de travailler, sans patron, loin de la ville et des grands magasins qu'elle n'affectionne pas, c'est ce qui convient parfaitement à Mélodie. "J'ai de tous les âges (...) On fait de très belles rencontres (...) On apprend beaucoup sur la vie des gens."
Toitures, façades, bardages, panneaux solaires… un nettoyage haute précision par drone, sans échafaudage. Intervention rapide en PACA.
Découvert par article Nice matin https://www.nicematin.com/societe/technologie/economies-innovation-precision-un-drone-pour-nettoyer-les-facades-de-la-palestre-au-cannet-1001098
Comment s’adapter au changement climatique? Le géographe Samuel Robert participera mercredi à Nice à l’assemblée générale de l’Agence d’Urbanisme Azuréenne. Il imagine la Côte d’Azur de demain.
Quels sont les principaux défis climatiques sur la Côte d’Azur?
Le réchauffement climatique se traduit dans les villes de la Côte d’Azur par le problème des îlots de chaleur urbains mais aussi des températures nocturnes élevées l’été. De plus, on observe une récurrence de précipitations violentes qui causent des inondations, des glissements de terrain et des éboulements comme le long des routes des vallées. Enfin, l’élévation lente du niveau de la mer et des événements météo extrêmes vont accroître l’érosion du littoral qui sera touché également par les submersions marines
Faut-il construire moins… ou autrement?
Le littoral de la Côte d’Azur est déjà très urbanisé. Est-ce dans l’intérêt des habitants de continuer de construire et pour faire quoi? Par exemple à Nice le taux de résidences secondaires est de 13,8% et le taux de logements vacants de 12,9%, ce qui signifie que plus d’un logement sur 4 n’est pas accessible aux Niçois. De plus les rares espaces disponibles qui pourraient être construits ne sont pas forcément épargnés par les risques, comme la plaine du Var exposée aux inondations.
Si on veut accueillir de nouveaux habitants alors que le territoire est saturé, on n’est pas dans une vision soutenable. Le modèle de la Côte d’Azur fondé sur l’économie de l’accueil est à repenser.
Comment repenser le modèle économique?
Une réorientation économique ne se décrète pas, elle se construit dans la durée. D’ailleurs la Côte d’Azur y a déjà réfléchi avec la création de la technopole de Sophia Antipolis. Mais le tourisme pèse lourd, et cette spécialisation est si forte que ça ne changera pas du jour au lendemain. Il est possible de diversifier avec les services à la personne, la Silver economy (ndlr: autour du 3e âge), l’informatique, la santé… A minima il faut réduire l’emprise de l’économie résidentielle, par exemple les Airbnb qui sont des logements soustraits à la population active. C’est une décision réglementaire qu’il faut faire accepter.
Comment verdir la ville pour lutter contre les îlots de chaleur?
Beaucoup de villes comme Lyon par exemple réintroduisent des arbres et désimperméabilisent les sols. Les végétaux filtrent la poussière, la pollution, créent de l’ombre et régulent la température. Quand ils sont bien conçus, les aménagements végétaux laissent pénétrer l’eau dans les sols. Mais, beaucoup de végétaux en ville sont sans connexion avec les sols car ils sont dans des fosses. Dans ce cas-là, la difficulté c’est que la végétation a besoin de beaucoup d’entretien. Les arbres, notamment, doivent être arrosés car ils ne peuvent pas puiser d’eau ni de nutriment dans les sols. Or l’eau sera un problème majeur dans le futur dans les Alpes-Maritimes et le Var. Avec la raréfaction des précipitations et la réduction de l’enneigement, si ces arbres nécessitent beaucoup d’eau, cela posera un problème d’adaptation. Il est donc important de se poser la question de quels arbres on choisit et de comment ils sont implantés et entretenus.
Quelles solutions pour mieux protéger les habitants face aux crues éclair?
Aujourd’hui on est encore trop dans une logique de réponse technique aux risques. On monte des digues et des murs, et on pense qu’on est à l’abri. Ce n’est pas vrai. Dans les années 1990, l’aéroport, le MIN, le Cadam, dans le lit majeur du Var ont été inondés. Pour répondre à ce risque on a reconstruit et surélevé les digues et on a bâti le nouveau quartier Nice-Méridia. On a choisi une réponse technique mais on a aussi augmenté la vulnérabilité du territoire.
Il faut arrêter de construire là où il y a un risque. Faut-il investir pour un super centre commercial (ndlr: Cap 3000) à l’embouchure du Var? Etait-il judicieux de construire au bord de mer, à Menton, le musée Jean Cocteau, aujourd’hui fermé à cause des inondations? La localisation de l’hôpital Lenval à Nice est-elle optimale? Des équipements d’une telle importance ne peuvent se situer dans des endroits exposés. C’est compliqué de décréter une relocalisation, mais sur les 20 ou 30 prochaines années, il faudra planifier des procédures pour réduire la vulnérabilité du territoire.
Quelles zones sont les plus vulnérables à la mer qui monte et comment s’y préparer?
La route du bord de mer entre Saint-Laurent-du-Var et Antibes, mais aussi l’aéroport de Nice. Il est évident qu’on ne peut pas fermer et relocaliser l’aéroport, ce serait la mort économique de la région. Mais on peut proposer une adaptation organisationnelle, c’est-à-dire qu’avec l’aide d’un système d’alerte efficace, on le ferme en cas d’événement extrême, puis on remet en état l’infrastructure quand il est passé. En matière de changement climatique on doit penser l’impensable. Par exemple, que fait-on si une tempête exceptionnelle projette un avion contre la verrière du Terminal 2?
En 2050, à quoi pourrait ressembler une Côte d’Azur qui aurait engagé sa transition écologique?
Une manière pour la Côte d’Azur d’avancer sur la transition écologique et sociale serait de réduire le logement vacant en diminuant les flux touristiques dont on pourrait se passer. Airbnb ne nourrit pas utilement l’économie régionale et génère de nombreux déplacements notamment en avion. De plus comme les actifs n’arrivent pas à se loger sur le littoral ils s’éloignent de leur lieu de travail, ils prennent la voiture et génèrent des bouchons. Résultat, la Côte d’Azur a un mauvais bilan carbone. En travaillant sur le logement, on pourrait améliorer un peu la situation.
Sans ferme ni expérience, Julien Villon s’est reconverti en éleveur. Depuis 2018, grâce à un travail acharné, le trentenaire a réinvesti avec une quarantaine de vaches les pâturages délaissés du haut pays Niçois.
Plus aucune vache n’avait pâturé les champs du hameau de Bouchanières depuis plus d’un demi-siècle. De cette époque révolue, il ne restait alors qu’un téléphérique désaffecté reliant les collines bucoliques à la commune de Guillaumes, dans la haute vallée du Var.
Parti de zéro, sans ferme ni diplôme, le trentenaire natif du village n’en démord pas: il va devenir vacher et faire remonter les troupeaux sur les estives abandonnées... Idéal fantasque ou courage pionnier? Le temps a tranché en faveur de l’éleveur. Le voilà propriétaire d’une quarantaine de vaches paissant paisiblement sur 80 hectares de prés. Élevé pour sa viande, le cheptel de la rustique race Aubrac, s’abrite désormais dans un hangar flambant neuf, érigé quasi exclusivement par le néofermier aux mains de maçon.
"Pour la fin d’année, il ne reste plus qu’à construire un petit magasin. Je ne fais que de la vente directe, en circuit court. Ça serait donc la vitrine de l’exploitation", se réjouit l’autodidacte.
"La montagne a retrouvé les paysages du siècle dernier"
"Mais tout ça, c’était loin d’être gagné", poursuit-il d’un air bonnard avant de retracer son parcours du combattant: "Je travaillais pour les routes du Département puis j’ai voulu donner un sens nouveau à ma vie. Quand j’étais petit, mes grands-parents élevaient des chèvres à Bouchanières et je trouvais qu’il y avait un potentiel inexploité depuis la disparition des derniers troupeaux."
La bonne intuition ne suffira pas à convaincre les vieilles familles, hésitant à louer (et encore plus à vendre) leurs champs. Du moins, jusqu’à ce que les vaches usent assez leur première colline, lui redonnant son vieux visage familier, blondeur d’estive étouffée jusqu’alors de broussailles et de bosquets. "La montagne a retrouvé les paysages du siècle dernier. En faisant place nette, les bêtes ont restitué cette vue aux anciens. Je pense que certains ont été émus de retrouver les vaches de leur enfance... et aussi le vrai goût d’une viande produite sans OGM [1]", se réjouit le Guillaumois.
"Être éleveur c’est être vétérinaire, comptable, commerçant, secrétaire"
Il se voit alors confier l’entretien de parcelles séculaires qui n’étaient plus fauchées. "C’était un grand gage de confiance. Et puis, les restaurateurs locaux ont commencé à jouer le jeu. Il fallait se montrer à la hauteur tandis que je découvrais un job très polyvalent. Être éleveur c’est être vétérinaire, comptable, commerçant... et secrétaire, avec une contrainte administrative très lourde. Heureusement qu’entre agriculteurs on se serre les coudes et que la mairie m’a soutenu."
Reste encore à ne pas oublier la famille: "Je commence la journée à cinq heures du matin, puis je rentre vers sept heures préparer mes deux fils pour les emmener à l’école avant de remonter à la ferme où je travaille jusqu’à la nuit. Quand ils sont en vacances, ils aiment bien m’accompagner et s’amuser à la ferme." De quoi leur donner envie de reprendre le flambeau? "Ils feront bien leur choix. C’est une vie dure... et en même temps si gratifiante", glisse celui qui a été élu président de la commission élevage de la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes. Un sacerdoce, assure-t-il, "pour faciliter le plus possible la vie des éleveurs, favorisant l’installation des jeunes et les reconversions professionnelles." Ça sent le vécu. Il en rigole puis reprend son sérieux, une flamme dans l’œil: "C’est le seul moyen de redonner vie à nos estives."
Découvert par article UFC Que Choisir https://www.quechoisir.org/actualite-immobilier-la-carte-de-france-des-zones-tendues-evolue-et-ce-n-est-pas-sans-consequences-n170812/
Publié le 10 septembre 2025
L’Union européenne (UE) intègre 6 nouveaux types de produits pouvant prétendre à l’Écolabel bio européen – sous la condition du respect des cahiers des charges, élaborés conjointement entre les services de l’UE et les secteurs concernés.
L’Écolabel européen est le seul label officiel reconnu au niveau de l’ensemble des États membres. Il est attribué par un organisme certificateur agréé, qui vérifie le respect d’un cahier des charges par le fabricant prétendant à cet agrément. L’objectif est de « minimiser les impacts environnementaux tout au long du cycle de vie des produits, tout en garantissant leur haute qualité ». Les cahiers des charges sont spécifiques à chaque catégorie de produits. La Commission européenne précise que « tous les critères sont élaborés en consultation avec les principales parties prenantes, notamment les associations de consommateurs et les experts du domaine concerné ».
Un arrêté européen a été promulgué le 5 septembre pour actualiser la liste des secteurs pouvant y prétendre. Il comporte 6 ajouts :
articles chaussants ;
lubrifiants ;
matelas ;
produits d'ameublement ;
revêtements durs ;
revêtements de sol à base de bois, de liège et de bambou.
La liste totale comporte désormais 24 secteurs :
- produits cosmétiques ;
- produits de soin pour animaux ;
- détergents textiles ;
- détergents vaisselle à la main ;
- détergents pour lave-vaisselle ;
- détergents pour lave-vaisselle industriel ou destinés aux collectivités ;
- détergents textiles à usage industriel ou destinés aux collectivités ;
- produits de nettoyage pour surfaces dures ;
- milieux de culture et amendements pour sols ;
- produits de protection hygiénique absorbants ;
- coupes menstruelles réutilisables ;
- peintures et vernis d'intérieur ou d'extérieur ;
- papier tissue et produits tissue ;
- papier graphique ;
- produits en papier imprimé, produits de papeterie et sacs en papier ;
- hébergements touristiques ;
- services de nettoyage intérieur ;
- textiles ;
- articles chaussants ;
- lubrifiants ;
- matelas ;
- produits d'ameublement ;
- revêtements durs ;
- revêtements de sol à base de bois, de liège et de bambou.
À noter L’alimentation n’est pas couverte par l’Écolabel, mais par le label bio européen, symbolisé par une feuille verte étoilée. En France, il est complété par le label AB.
Si certains ont connu la consigne des bouteilles de vin ou de limonade dans leur enfance, pour la plupart d’entre nous, cette pratique ne fait plus partie des habitudes… mais cela pourrait bientôt changer.
L’habitude n’a pas été difficile à reprendre pour Nicole Duprat : « Je me souviens que quand j’étais petite, la consigne se faisait beaucoup dans les épiceries. » Alors, lorsque des caissettes destinées à la collecte du verre ont fait leur apparition, il y a environ cinq ans, à l’entrée de son magasin Biocoop à Jacou, près de Montpellier (Hérault), cette fidèle cliente n’a pas hésité. « Ça m’a semblé tout naturel de rapporter mes bouteilles en verre afin qu’elles soient nettoyées et réutilisées », poursuit l’octogénaire.
Le plastique pour optimiser la logistique
Effectivement, le réemploi du verre prévalait durant les années 1930-1940 dans un contexte de crise économique, de guerre et de pénurie de matériaux. Une loi de 1938 avait même rendu obligatoire la consignation des emballages de bières et de boissons gazeuses comme les limonades. Mais, à partir des années 1950 et jusqu’aux années 1980, elle a été peu à peu délaissée avec l’arrivée des contenants à usage unique en plastique, jugés plus pratiques pour les consommateurs et les distributeurs, et plus attractifs pour les marques, qui ont saisi là l’occasion de se démarquer en matière de packaging.
Le système a tout de même perduré dans les cafés, hôtels et restaurants : 30 à 40 % de leurs bouteilles sont encore consignées avant d’être lavées et à nouveau remplies. En Alsace, dans les supermarchés, aussi : 25 millions de bouteilles y sont réutilisées chaque année. Chez nos voisins outre-Rhin, le dispositif a persisté à l’échelle du pays.
« En Allemagne, la distribution de boissons a lieu principalement dans des magasins spécialisés, alors qu’en France, 65 % de leurs ventes se font en grandes et moyennes surfaces, avec un modèle qui s’est construit sur l’optimisation de la logistique. Or, une palette de cartons peut accueillir 1 200 bouteilles en plastique, alors qu’un casier contient deux fois moins de bouteilles en verre », expose Yann Priou, directeur général de l’entreprise de réemploi du verre Bout’ à bout’, située près de Nantes (Loire-Atlantique).
Avec l’abandon de la consigne, les bouteilles ont été condamnées à être jetées à la poubelle. Elles sont ensuite broyées et fondues afin d’en fabriquer de nouvelles, le recyclage du verre étant alors considéré comme une solution plus simple à gérer pour les industriels. Leur destin est en train de changer. De nombreuses initiatives en faveur de leur réutilisation fleurissent sur le territoire ces dernières années.
C’est en particulier le cas dans les magasins spécialisés en bio, tels que Biocoop depuis 2021. L’enseigne propose aujourd’hui plus de 130 produits de sa marque en réemploi (jus de fruits, limonades, sauce soja…) ainsi que des bières de fournisseurs locaux. Et 600 de ses 740 points de vente font également office de points de collecte où rapporter les contenants en verre vides. Les 140 restants devraient le devenir d’ici à la fin de l’année.
Cet acte n’est pas encore systématiquement assorti d’une consigne. « Pour le moment, dans notre boutique, c’est gratuit, cela reste un geste citoyen », soulignent André et Mathis Kurzaj, les gérants du Biocoop Jacou, qui comptabilisent tout de même un taux de retour de 40 %, avec environ 1 000 bouteilles récupérées tous les mois. Tout citoyen qu’on soit, une petite incitation aide toujours… « Les magasins de Lyon, qui sont passés à la consigne payante, atteignent 70 % de retour », notent-ils. En parallèle, des entreprises comme La Tournée, en région parisienne, et Le Fourgon, dans une vingtaine de villes françaises – de Lille (Nord) à Saint-Étienne (Loire) en passant par Toulouse (Haute-Garonne) –, proposent, depuis 2021, la livraison à domicile de centaines de produits en bouteilles et en bocaux consignés : boissons, pâtes, fromage, compotes… et même des produits ménagers comme la lessive. Les contenants usagés sont ramassés au passage, pour être remis en circulation une fois propres, et leur montant est recrédité sur la cagnotte des clients. Le concept a déjà séduit plus de 70 000 adeptes. Et ça ne s’arrête pas là. La consigne se déploie petit à petit à plus large échelle en gagnant la grande distribution.
Les distributeurs s’y mettent
C’est ce qui est expérimenté, depuis juin dernier et jusqu’à fin 2026, dans 1 000 super et hypermarchés de Bretagne, de Normandie, des Pays de la Loire et des Hauts-de-France, dans le cadre d’une initiative baptisée « ReUse ». Huit distributeurs sont embarqués dans l’aventure – parmi lesquels les principales chaînes, dont Auchan, Carrefour, E.Leclerc, Intermarché, Monoprix et Système U.
Environ 16 millions de consommateurs peuvent y trouver du consigné, essentiellement des boissons (eaux minérales, jus de fruits, limonades, vins, bières…) ainsi que des compotes, des confitures et des sauces, dont les bocaux sont à rapporter en magasin contre le montant de la consigne (10 à 20 centimes d’euro). Deux usines, l’une près de Nantes et l’autre de Lille, se chargent de la collecte, du lavage et de la remise en circuit.
Derrière cette expérimentation plane la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020, qui a fixé un objectif de 10 % de réutilisation des emballages d’ici à 2027. Ce dont nous sommes encore loin, d’après le dernier bilan de l’Agence de la transition écologique (Ademe) datant de 2023, qui le chiffre à 2,22 %. Car le but est avant tout écologique. Toujours selon l’Ademe, le réemploi des contenants en verre consignés devient avantageux dès quatre utilisations par rapport à ceux à usage unique, quels que soient la distance moyenne de transport et le type de produit. Sur 20 utilisations, soit le nombre maximum estimé, avec un trajet moyen d’acheminement de 260 km, une bouteille réemployée évite 79 % d’émissions de gaz à effet de serre, et consomme 76 % d’énergie et même 33 % d’eau en moins. « Cela peut sembler contre-intuitif. Toutefois, cela s’explique par le fait que le recyclage du verre nécessite beaucoup d’eau pour refroidir les fours dans lesquels sont fabriquées les nouvelles bouteilles », pointe Sophie Graziani-Roth, cofondatrice d’Oc’Consigne, près de Montpellier, une société coopérative d’intérêt collectif développant la réutilisation des emballages et des bouteilles en verre dans l’est de l’Occitanie.
Le gain environnemental est également valable comparé au plastique à usage unique (-70 % d’émissions de gaz à effet de serre, affirme l’ONG Zero Waste France), bien qu’il soit moins évident de le confronter au plastique recyclé, faute de données suffisantes. Sans compter les bénéfices sanitaires du verre par rapport au plastique. « Depuis 30 ans, les études montrent que beaucoup de micro, voire de nanoplastiques se déportent sur la nourriture et l’eau stockés dans ce type d’emballages », indique Pauline Debrabandere, chargée de plaidoyer au sein de Zero Waste France. En prime, la consigne pour réemploi présente également un intérêt économique.
Des économies à la clé
« Elle a un rôle à jouer dans la redynamisation des économies locales, en créant des emplois non délocalisables dédiés au lavage, par exemple », ajoute Pauline Debrabandere. Et ce dispositif permet même parfois aux producteurs de réaliser des économies. « Les bouteilles réutilisées nous coûtent quelques centimes moins cher que les neuves, dont le prix a beaucoup augmenté à cause du covid et de la guerre en Ukraine », indique Léo Roux, l’un des cofondateurs de la brasserie Sacrilège, à Montpellier. Malgré ses nombreux atouts, ce système se heurte à plusieurs points de blocage.
« C’est un vrai défi que de passer d’un modèle linéaire, où l’on produit et jette, à un autre où, dès le départ, on va concevoir un emballage robuste, organiser des collectes, des lavages… Ça affecte la chaîne d’organisation de toute l’industrie », analyse Célia Rennesson, fondatrice du réseau Vrac & réemploi, l’association regroupant les acteurs du secteur. Cela représente de gros investissements pour les industriels, qui sont obligés de modifier leurs lignes destinées au plastique et non au verre. « Cette transformation globale de leurs modes de production leur coûte cher. C’est le véritable premier frein, aujourd’hui », martèle Pauline Debrabandere. Si bien que l’adhésion des marques au dispositif prend du temps.
« C’est plus ou moins rapide en fonction de leurs capacités et de leur stratégie. Certaines ne considèrent pas le réemploi comme une priorité », observe Yann Priou, de Bout’ à bout’. D’un point de vue logistique, les enseignes aussi doivent s’adapter, en particulier en ville où la place manque pour stocker des contenants en verre avant leur collecte. Si bien qu’elles attendent d’être prêtes avant d’adhérer. Or, si l’on veut que le modèle économique du réemploi soit viable, il faut que le plus grand nombre de professionnels possible jouent le jeu. Actuellement, les usines de lavage sont loin de tourner à plein régime. « Nous avons lavé 1 million de bouteilles depuis deux ans, dont 600 000 l’an dernier, alors que nous avons une capacité de 3 500 bouteilles par heure », souffle Sophie Graziani-Roth, d’Oc’Consigne. Même constat du côté de Bout’ à Bout’, qui a investi dans la plus grande des cinq usines de lavage du pays, s’étendant sur 2 500 m2 près de Nantes. « En 2024, on a nettoyé 3,5 millions de bouteilles, alors qu’on pourrait en faire 10 fois plus », avance Yann Priou. D’où la nécessité d’aller plus loin au niveau législatif, estime Zero Waste France. « Plus qu’un objectif incantatoire, il conviendrait de mettre en place une obligation de reprise des contenants consignés dans les grandes surfaces et d’offre d’une partie de leur gamme de produits en réemploi », assène Pauline Debrabandere.
Du côté des clients
Pour les consommateurs également, cela implique de prendre le pli de la consigne. Mais les contenants réutilisables restent encore trop peu visibles dans les rayons. Pas de quoi remplir le panier de courses de ceux qui sont déjà convaincus du bien-fondé de la démarche, ni attirer l’attention de ceux qui ignorent leur existence… « S’il n’y a que trois articles en magasin, les clients ne vont le faire qu’une fois. Il est impératif qu’une majorité de produits passent sous ce mode d’achat afin d’attirer le plus grand monde », déclare Célia Rennesson, de Vrac & réemploi. Néanmoins, l’essai n’en est qu’à ses prémices. « On vient juste de se lancer. On a besoin de 18 mois pour avoir un retour d’expérience et nous ajuster », continue Célia Rennesson. « Nous avons 80 références opérationnelles dans les magasins participants, et près de 200 en cours d’intégration, annonce Yann Priou. L’expérimentation devrait prendre une nouvelle dimension cet automne. » Avec à terme, l’espoir d’un déploiement national à l’horizon 2027.
Bien consigner : la marche à suivre
D’abord, il faut repérer le pictogramme signifiant « Rapportez-moi pour réemploi », qui figure sur les étiquettes de la plupart des produits consignables. « On peut les rincer juste un peu, surtout dans le but d’éviter d’attirer les insectes autour de l’endroit où on les range, précise Sophie Graziani-Roth, d’Oc’Consigne. Mais surtout, il est important de les stocker à l’abri du soleil et de la pluie. Autrement, cela risque d’altérer la colle des étiquettes et de les rendre plus difficiles à partir au lavage. » Pour les mêmes raisons, rien ne sert de les enlever soi-même. En revanche, n’oubliez pas de retirer les bouchons, histoire de ne pas ajouter une étape de tri supplémentaire aux centres de lavage. Enfin, ne vous inquiétez pas de la propreté des produits consignés que vous achetez : « En matière sanitaire, elles sont soumises aux mêmes normes d’hygiène que la production de bouteilles neuves. Les centres de lavage ont les mêmes obligations de contrôle des risques biologiques », assure Pauline Debrabandere, chargée de plaidoyer au sein de Zero Waste France.
Reportage - La boucle du réemploi
« Nos bouteilles ont plusieurs vies » : ces pancartes parsèment le rayon boissons du Biocoop de Jacou (Hérault). De quoi repérer en un coup d’œil les produits concernés. Parmi eux, les bières Sacrilège, fabriquées à Montpellier. Une fois vidées, les bouteilles peuvent être rapportées en magasin Biocoop ou à la brasserie. L’usine de lavage de la région, Oc’Consigne, située à Lattes, les récupère et les achemine au centre de traitement. « Les bouteilles, qui proviennent d’une centaine de points de collecte de tout l’est de l’Occitanie, sont d’abord triées par modèles, puis lavées avec une eau à 80 °C mélangée avec de la soude, rinçées et séchées avant d’être inspectées », détaille Sophie Graziani-Roth, cofondatrice d’Oc’Consigne. Celles respectant les critères de qualité esthétiques et microbiologiques sont ensuite remises dans le circuit pour une nouvelle vie.