2006 liens privés
Un territoire qui s’adapte au changement climatique garde ses terres agricoles et les cultive. Or, partout dans nos départements, elles ne cessent d’être grignotées.
Depuis 1950 dans le Var, l’espace agricole est passé de 35% à 12%. La friche s’est installée, là où le paysan est parti. Le béton s’est coulé le long d’axes routiers.
"Le constat national se vérifie ici, soupire Fanny Alibert, chef du service foncier à la Chambre d’agriculture varoise. Cette forte baisse a deux causes : le recul de l’agriculture et l’exode rural d’une part ; l’urbanisation et l’étalement urbain d’autre part." "Depuis 2005, on dit qu’il ne faut plus perdre de terre agricole", plaide la sous-directrice de la chambre d’agriculture varoise. Un vœu pieux.
"Dans les Alpes-Maritimes, la perte a été plus importante, et cela pose des soucis en termes de repositionnement des filières." Positionner une filière, c’est permettre à l’agriculture d’atteindre une surface suffisante pour être viable.
"L’intérêt de la COP"
Maraîchage, élevage, viticulture "ont besoin d’espace". "On a de la chance d’avoir des filières qui fonctionnent sur le plan économique." Mais les nouveaux exploitants se heurtent à un mur. "La flambée des prix est en lien avec l’urbanisation, il est de plus en plus compliqué de trouver des terres, constate Sylvain Apostolo, à la tête de la Confédération paysanne du Var. Un peu partout, les pouvoirs publics n’ont pas préservé les terres agricoles. Aujourd’hui encore, des zones commerciales sortent sur des terres agricoles."
Pourtant, le contexte évolue. "On constate une prise de conscience sur le foncier agricole, estime Fanny Alibert. C’est aussi l’intérêt d’événements comme la COP27. Reste ensuite à mettre en place des actions concrètes." Et, "des élus à convaincre", car ce sont eux qui ont la main sur les documents d’urbanisme.
"Au-dessus de la moyenne nationale"
"Le problème est dans la différence entre les discours et les actes. Pour beaucoup, l’enjeu économique sera prépondérant", analyse la Confédération paysanne, selon qui la prise de conscience avance "moyennement".
Pourtant, "on ne va pas manger du béton !", s’exclame Sylvain Apostolo, qui se souvient d’une bataille emblématique autour d’un projet d’extension de centre commercial sur 16 hectares à Rocbaron, dans le centre Var. Promesse de plusieurs centaines d’emplois.
"Ils ont essayé d’obtenir l’utilité publique. On avait des terres plates, arables, un vrai scandale", narre Sylvain Apostolo. Finalement, c’est la justice administrative qui a sonné le glas du projet, en 2021. Sur le point essentiel de l’expansion des crues et du risque d’inondations. La terre agricole absorbe l’eau de pluie, le béton la fait ruisseler.
Voilà une autre donnée, dans un département vulnérable au risque inondations, où le pourcentage de surfaces artificialisées "est au-dessus de la moyenne nationale".
C’est ce qu’a calculé l’association France nature environnement (FNE), dans une étude récente sur la "Sobriété foncière". Aujourd’hui encore, "un tiers des artificialisations nouvelles se fait sur les terres agricoles, note Paul Naglik, chargé de mission aménagement à FNE Paca. Cela a un impact sur la production alimentaire et la biodiversité".
1,5 million d'euros l’hectare
En soi, le classement en terre agricole n’a rien d’immuable. "Nous sommes à un tournant, où il faut essayer de se limiter et de construire sur ce qu’on a déjà consommé, plaide Paul Naglik. Cela veut dire changer de paradigme. On ne peut pas toujours être dans l’extension."
Près de Toulon, le domaine des Olivades a lutté pendant 25 ans contre le tracé d’un tramway, devenu "bus en site propre". "Les terres étaient coupées en tranches par le passage des voies", résume Daniel Vuillon. Grâce à une intense mobilisation citoyenne, le domaine a fini par obtenir, en septembre, la garantie de ne plus être exproprié. Mais ce ne fut pas le seul combat pour ces 6,5 hectares de champs, qui étaient passés constructibles en 1987. Pas un choix, mais la conséquence de l’arrivée d’un hypermarché et d’un échangeur autoroutier.
"Les décideurs nous ont considérés comme des arriérés", rigole encore Daniel Vuillon, installé en Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Les sillons de légumes auraient pu rapporter "1,5 million d’euros l’hectare pour un futur centre commercial". La famille a tenu bon. La terre continue d’être nourricière, depuis 1804. Bientôt classée zone agricole protégée.
Après cinq mois de travail, des dizaines d’auditions et "pas mal de certitudes bousculées", Éric Pauget présente ce vendredi au Palais-Bourbon son rapport parlementaire sur la lutte contre les feux de forêt. Un sujet d’une actualité brûlante, alors que 72.000 hectares sont partis en fumée cet été – six fois plus que la moyenne des dix dernières années.
Fin août, vous vous étonniez que la France ne dispose pas d’avions gros-porteurs pour lutter contre les incendies. Ce point ne figure finalement pas dans votre rapport?
En effet. Au fil de mes rencontres avec les responsables de la Sécurité civile, ma position a évolué. Ces avions, capables de transporter 20.000 litres contre 6.000 pour un canadair, ne correspondent pas à nos besoins. L’urgence, ce sont les hélicoptères bombardiers d’eau. Plus rapides à déployer, ils sont en première ligne pour intervenir vite et fort sur les départs de feu.
Vous citez l’exemple des Alpes-Maritimes…
Oui. Grâce à nos trois hélicoptères, vingt-quatre incendies ont été évités cet été. Mais tous les départements, malheureusement, ne sont pas aussi bien dotés que le nôtre. Nous avons l’habitude des feux de forêt; ce n’est pas le cas de la Bretagne ou du Jura.
Emmanuel Macron a annoncé, vendredi dernier, que le nombre de canadairs sera porté de douze à seize. C’est une bonne nouvelle?
Évidemment. Le problème, c’est que ce nombre ne sera atteint qu’à l’horizon 2027. Il nous reste quatre étés à tenir. De même, lorsque le chef de l’État promet l’acquisition de deux hélicoptères supplémentaires, c’est bien, mais pas suffisant. Il en faudrait le double pour être dans les clous.
Vous réclamez des moyens accrus pour les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis). Le Président promet une enveloppe de 150 millions d’euros dès 2023…
Pour dégager des moyens supplémentaires, je suggère une méthode plus vertueuse: exonérer les Sdis de la TICPE, la taxe sur les carburants, comme c’est déjà le cas pour l’armée. Pour le Sdis 06, cela représenterait une économie de 600.000 euros par an! Je demande aussi la suppression du malus écologique qui devrait frapper, dès l’an prochain, les véhicules des sapeurs-pompiers. Il n’existe aujourd’hui aucun moyen d’intervention "écologique"; leur imposer cette taxe serait aberrant.
Vous proposez aussi de durcir les sanctions contre les pyromanes?
Le meilleur moyen de lutter contre les feux de forêt, c’est de les éviter. Savez-vous que 90% des incendies sont d’origine humaine, que 10% sont liés à des actes de malveillance? Les sanctions contre ceux qui mettent volontairement le feu ne sont pas assez dissuasives. J’ai déposé une proposition de loi pour renforcer les peines encourues. Un jet de mégot en forêt, aujourd’hui, c’est une amende de 4e classe (135 euros); il faudrait passer à une amende de 5e classe (1.500 euros). Je plaide pour que tout pyromane soit condamné à une peine de prison et pour que la récidive soit plus sévèrement réprimée.
"Je suis désemparé par le développement du photovoltaïque dans notre territoire, ça part dans tous les sens", c’est le cri d’alarme que lance Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieurs MINES-Paris PSL, basé à Sophia-Antipolis. Cet expert en énergie solaire s’inquiète: "
"Dans le moyen et haut pays, on assiste à un développement de nombreux projets de grandes tailles sur des espaces naturels agricoles ou forestiers sans concertation et sans consistance pour le territoire. Tandis que la dynamique de développement sur le littoral reste bien faible“, Philippe Blanc, expert en énergie solaire
Au Nord ouest du département, aux frontières du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, un petit cercle concentrique autour de Valderoure est devenu l’épicentre de ce développement tout azimut. Et ça se voit. En longeant la route départementale en direction de cette commune, face au village d’Andon, la forêt a ainsi largement été grignotée par des panneaux photovoltaïques, transformant radicalement cette colline, située au cœur du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Installé sur des terrains privés à Andon, ce parc photovoltaïque affiche des mensurations XXL : 61 hectares de panneaux au sol (plus de 87 terrains de foot), auxquels s’ajoutent 30 hectares de débroussaillement. Une installation qui produit "environ 50 000 MWh par an et [peut] alimenter près de 30 000 foyers", peut-on lire sur l’arrêté préfectoral donnant feu vert au projet. Signé par le préfet le 29 octobre 2019, il donne aussi "dérogation à l’interdiction de destruction et de perturbation d’espèces animales protégées", actant le défrichement de la forêt.
Pour accueillir notamment l’électricité produite par ce parc, RTE et Enedis ont inauguré le 13 juillet 2022, un "poste source au service des énergies renouvelables" à Valderoure, un transformateur qui a pour but d’acheminer l’énergie sur tout le territoire. "Il permettra de raccorder, in fine, plus de 50 projets photovoltaïques", dixit le communiqué de presse de RTE et d’Enedis.
Une concentration qui inquiète
Et les panneaux fleurissent autour de cet équipement: il y a quelques jours, un parc d’une dizaine d’hectares a ainsi été inauguré par le Conseil départemental à Saint-Auban. Tandis que plusieurs projets sont en cours sur des espaces naturels des villages alentours : 20 hectares à Valderoure, 16 hectares à Séranon, une vingtaine à Peyroules…
"Autour du poste source, les porteurs de projets ne sont pas là par hasard. C’est une stratégie initiée par l’État. Les Alpes-Maritimes sont une péninsule énergétique qui ne produit qu’environ 11 % de l’énergie consommée. Les objectifs de production d’énergies renouvelables à l’échelle régionale pour atteindre le 0 carbone d’ici 2050 y sont donc importants", explique un entrepreneur du solaire, qui a travaillé sur plusieurs projets de centrales dans cette zone rurale.
C’est justement cette concentration qui interroge: "Monter des projets d’énergies renouvelables, pourquoi pas. Mais attention à ne pas transformer le haut pays en tout ce que le littoral ne veut pas", met en garde Sylvie Raffin Callot. Avec une quinzaine de citoyens, élus et spécialistes du solaire, elle vient de déposer les statuts de l’Association pour la préservation du cadre de vie des communes des parcs naturels régionaux des Pré-Alpes d’Azur et du Verdon.
Objectif: mieux comprendre les enjeux complexes du photovoltaïque, "sans être systématiquement contre", et se faire "l’interface entre les élus, les porteurs de projets et la population qui voit pousser ces panneaux sur son territoire et écarquille les yeux en se demandant ce qu’on est en train de faire aux paysages, sans oser nécessairement en parler", détaille-t-elle.
"Lors de l’enquête publique sur le projet de Seranon, seules 5 personnes ont laissé des contributions. Le dossier en consultation était très dense, technique. Il faut plus de vulgarisation, pourquoi pas des conférences", abondent Florence Dalmasso et Sarah Ghiglione, élues d’opposition de ce village.
Éleveur et brasseur bio à Valderoure, Stéphane Maillard est engagé depuis longtemps dans une démarche de sobriété énergétique. Chauffe eau solaire pour produire sa bière, panneaux en toiture financer sa consommation… Le paysan, locataire de son terrain détenu par le mouvement de préservation du foncier agricole Terre de liens, s’est équipé pour tendre vers l’autonomie. Mais il s’interroge sur la solidarité entre zones urbaine et rurale.
"On a assez de toitures en zones industrielles, urbaines et agricoles pour installer des panneaux là où il y a de la consommation. En ville, on éclaire des passages cloutés, des églises la nuit, il suffit de passer près de Cap 3000 le soir… On nous parle de led, d’énergies renouvelables, alors ça va? On se rue vers l’électricité comme on l’a fait avec le pétrole, en consommant trop", pointe Stéphane Maillard, pas opposé cependant à ce que la montagne prenne sa part. À condition que cela serve la collectivité et de vrais engagements écologiques.
En tant qu’adjoint au maire de Valderoure, il défend ainsi un projet de parc photovoltaïque de 20 hectares sur des terrains communaux. Une installation qui s’ajoute à celle de 5 hectares inaugurée dès 2012 par la municipalité dans l’une de ses clairières, au rendement équivalent à la consommation d’une commune de 1000 habitants.
"La société consomme de l’énergie donc il faut en produire mais pas n’importe comment. Le projet municipal, c’est que l’argent perçu grâce aux loyers [payés par les maîtres d’ouvrage] finance la rénovation du bâti vieillissant, de logements insalubres, le passage d’un système de chauffage au gaz vers le bois, avec une vraie stratégie de sobriété. Et à l’heure où l’État baisse ses dotations, comment faire?", questionne, pragmatique, Stéphane Maillard.
Une manne financière
À Valderoure, par exemple, la municipalité indique percevoir 50 000€ de loyer annuel pour son parc de 5 hectares, tandis que celui en projet devrait lui rapporter 175 000€ par an.
"Je fais énormément le distinguo lorsque le projet est sous la maîtrise d’une commune car il y a des instances de contrôle: un conseil municipal, des citoyens, du dialogue possible", rebondit Pierre Fabre, ex-agriculteur au Hameau de la Sagne qui fut l’un des pionniers, il y a 12 ans, à équiper sa ferme en panneaux et en tire aujourd’hui environ 700 € par mois, l’équivalent de sa retraite agricole.
"Au sein du conseil de développement du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur [une association d’usagers indépendante], on veut créer un espace de concertation. Car il aurait été préférable qu’il y ait une réflexion globale plutôt que des projets lancés commune par commune. Le photovoltaïque doit être un bien commun", met-il en garde, très inquiet que des centrales d’ampleur puissent voir le jour sur des terrains privés au cœur du PNR, à l’instar de celui d’Andon.
"Carence énergétique"
"Le projet d'Andon est un coup parti qui a été lancé il y a plus de 15 ans lorsque le parc naturel n’existait pas encore", tient à préciser Eric Mèle, président du PNR des Préalpes d’Azur. Mais comment expliquer que les parcs au sol se multiplient ici quand la charte du parc précise que "les installations doivent être envisagées en priorité sur les bâtiments agricoles ou industriels existants, ou sur un ensemble de toitures", notamment "pour la préservation des terres agricoles [et] le respect des milieux naturels"?
"Il faut savoir évoluer. Les équipements en toiture sont plutôt destinés à de l’autoconsommation. Or, aujourd’hui, le département, vue sa carence énergétique, se doit d’ouvrir ses espaces au photovoltaïque et nous essayons d’intégrer tout cela au paysage", assume le dirigeant. Quitte à faire grincer quelques dents...
Menace sur la forêt et la biodiversité
Élu maire d’Aiglun il y a 2 ans, Anthony Salomone est aussi référent patrimoine au sein du PNR. En novembre 2021, inquiet de la prolifération des projets sur ce parc naturel et du démarchage dont il faisait l’objet de la part de fournisseurs d’énergie lui proposant des projets clés en main sur sa commune en échange de loyers juteux, lui a choisi de proposer en conseil municipal un arrêté d’interdiction des parcs photovoltaïques au sol de grande ampleur, voté à l’unanimité.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
Dans ce contexte, plusieurs associatifs, scientifiques ou citoyens appellent à une vraie concertation à l’échelle des Alpes-Maritimes, à l’instar de Stéphane Amour, du GADESCA, un groupement de plusieurs associations engagées dans la défense de l’environnement à Menton, Contes ou encore Biot. "Les énergies renouvelables, c’est de l’écologie. Mais attention: si cela n’est pas fait de manière réfléchie, cela leur fera une mauvaise pub. Il ne faut pas tout le temps sacrifier la nature au profit des aménagements. Nous pensons qu’il faut rapprocher la production de la consommation, sur le littoral, et engager un vrai dialogue à l’échelle du département."
Multiplier les installations modestes
Membre de la Coopérative PEP2A, qui mène des projets photovoltaïques en toitures sur le territoire des Préalpes d’Azur en y associant les citoyens, René Perrier estime aussi qu’on pourrait accélérer en ville. "Les installations modestes sur toitures, si vous les multipliez par 1000, ne le seront plus du tout. Si on voulait être à la hauteur des enjeux vitaux pour notre société, il faudrait que dans la Plaine du Var une sorte de décret impose à tous les industriels de ne pas laisser un parking sans ombrière ni un toit sans panneaux. Pourquoi ne le fait-on pas?"
Une interrogation partagée par ces 3 Niçois croisés près de Saint-Auban en pleine pause pique-nique dans une journée cueillette de champignons: "On n’utilise pas assez nos toits en ville, on préfère plutôt détruire des hectares de forêts ici, c’est dommage!", lance l’un d’entre eux.
Le littoral à la traîne
Installer des panneaux photovoltaïques "sur toitures et ombrières de parking", c’est d’ailleurs la priorité affichée dans le "cadre régional" édité par la Direction régionale de l’environnement (Dreal).
"Le développement de l’énergie photovoltaïque en Paca [...] est amené à être accéléré dans les prochaines années. Les centrales photovoltaïques au sol, moins chères, pourraient sembler être la principale réponse à ces ambitions. Mais la consommation d’espace qui en résulterait (entre 1 et 2 ha par MW installé) ne saurait se faire au détriment de la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers, qui contribuent par ailleurs au stockage du carbone, à l’adaptation au changement climatique et au maintien de la biodiversité. [...] Pour ces raisons, le développement de l’énergie photovoltaïque doit être prioritairement axé sur les surfaces bâties ou anthropisées", peut-on lire noir sur blanc dans ce document.
Mais dans les faits, les sociétés du solaire se heurteraient à plus de difficultés en zone urbaine. "Friches, anciennes décharges, délaissés autoroutiers... En théorie, la liste des lieux propices pour faire du photovoltaïque est longue mais il y a la réalité du terrain: propriétaires qui gardent leur foncier pour un autre type d’urbanisation, terrains trop pollués, loi littoral, architectes des bâtiments de France restreignent énormément les projets. Et même si on les faisait tous, ce ne serait pas suffisant au regard des volumes de productions d’énergies renouvelables nécessaires pour assurer une transition", constate un entrepreneur du solaire.
"Aucune friche" apte au développement du solaire?
Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes indique que "le développement des projets [photovoltaïques] est particulièrement complexe dans les Alpes-Maritimes du fait notamment d’enjeux environnementaux prégnants, du relief du département mais aussi du coût d’accès au foncier", arguant qu'une étude de l'Agence pour la transition écologique et la Direction régionale de l'environnement souligne "qu’aucune friche n’était apte pour le développement d’un parc photovoltaïque".
"Il est important d’arriver à développer en parallèle des projets au sol et des projets sur toitures/ombrières qui pour ces derniers sont de plus en plus facilités, encouragés ou rendus obligatoires par la réglementation. Tout l’enjeu est d’arriver à identifier des secteurs de projets présentant un moindre impact environnemental, pour ce faire les collectivités territoriales ont toute leur place pour engager des études visant à planifier un développement des énergies renouvelables", abonde la préfecture.
Inextricable l’implantation du photovoltaïque sur le littoral? Des mairies, des entreprises font pourtant déjà preuve d’inventivité sur le sujet. À Mougins, depuis 2009, des panneaux s’invitent sur les toits d’un gymnase ou encore d’une école. À Valbonne, un projet de parc est en cours sur une ancienne décharge de 3 hectares pour produire une quantité d'électricité équivalente "à la consommation de 2 000 foyers", selon la municipalité.
Dans la Plaine du Var, l’immense toiture du stade Allianz riviera est doté d’une centrale de 7000 panneaux. Tandis que plusieurs supermarchés planchent sur des projets d’ombrières solaires pour leurs parkings. "Les zones urbanisées doivent être des terres d’expérimentation pour des projets futurs", lance Philippe Blanc, scientifique de l’école des MINES. Et si on passait (enfin) la seconde?
L’agglomération Cannes Pays de Lérins a signé ce jeudi un document d’engagement avec l’État pour la réalisation et le soutien financier de 101 projets verts.
Le président David Lisnard et Anne Frackowiak-Jacobs, sous-préfète de l’arrondissement de Grasse, ont paraphé ce jeudi soir en mairie de Cannes un contrat de relance et de transition écologique pour six ans (de 2021 à 2026). Le premier s’est engagé à réaliser de projets écologiques sur le territoire des cinq communes membres de la CACPL et dans l’intérêt de ses 160.000 habitants. La seconde à apporter des aides financières.
"Ce document s’appuie sur trois axes de développement durable: le renouvellement urbain, le dynamisme économique et la cohésion sociale d’une part, la transition énergétique et la valorisation environnementale d’autre part, ainsi que la résilience du territoire et la préservation des ressources naturelles", expliquait le président de la CACPL, David Lisnard.
Dans le cadre de ce contrat, 46 projets communautaires, communaux, associatifs et entrepreneuriaux ont déjà été soutenus par l’État en 2021, à hauteur de 26,2 millions d’euros (dont 22 ME pour l’agglo et ses communes: Cannes, Le Cannet, Mougins, Mandelieu-La Napoule et Théoule-sur-Mer). 55 autres sont identifiés pour la période 2022-2026.
Sur les 46 actions lancées en 2021, 20 sont portées par l’agglo et ses communes; 26 par le monde associatif et entrepreneurial.
À titre d’exemples d’actions commencées, Michel Tani, directeur de la CACPL énumérait la poursuite du Bus à haut niveau de service, la création d’une unité de production d’hydrogène vert et d’une unité d’accueil des déchets sur le site de Bastide Rouge, l’expérimentation d’une collecte de biodéchets ou encore la réalisation de travaux de sécurisation et de prévention du risque inondation. Outre ces projets d’intérêt intercommunaux, les communes déclinent également des actions chacune sur son territoire.
Anne Frackowiak-Jacobs annonçait que les négociations allaient reprendre rapidement pour les financements 2022. Elle se félicitait également d’un document qui "offre une visibilité du territoire et de sa politique environnementale sur les années à venir."
Alors qu'aujourd'hui chacun s'accorde à voir chez les animaux des êtres sensibles et conscients, la France se montre particulièrement archaïque et hypocrite sur la question de leur bien-être : qu'il est compliqué de remettre en cause l'impasse humaine et environnementale que constitue l'élevage intensif avec ses broyages de poussins vivants, ses mutilations de cochons à vif ou ses oies gavées avec des pompes hydrauliques ! Ou simplement de voter l'abrogation de pratiques aussi cruelles que la chasse à courre ou l'encadrement de la tauromachie !
Exhortant à dépasser les clivages partisans pour que la France proscrive enfin ces barbaries d'un autre âge, ce livre-manifeste rappelle que le bien-être animal, sujet éminemment politique, engage avant tout notre dignité et notre humanité.
Découvert par article https://www.francebleu.fr/infos/societe/barbaries-un-depute-s-attaque-aux-agressions-contre-les-animaux-et-a-la-corrida-1627027771#xtor=RSS-106
Plateforme des élections départementales de la FUB et Vélo & Territoires
Et pour les régionales https://elections.parlons-velo.fr/regionales2021/
1. Le Département, qu’est-ce que c’est?
Créés par les lois de décentralisations de 1982, les départements sont des collectivités territoriales redéfinies par la loi NOTRe du 7 août 2015. La France est composée de 101 départements: 96 en métropole, 5 outre-mer.
Dans les Alpes-Maritimes, 27 cantons couvrent 163 communes et représentent quelque 1.098.465 habitants. Dans le Var, 23 cantons englobent 153 communes et 1.076.000 habitants.
2. À quoi ça sert?
Autrefois, les départements avaient une clause dite de "compétence générale" qui leur permettait d’intervenir dans presque tous les domaines.
Depuis 2015, c’est terminé: la loi a restreint leurs attributions. Ils sont notamment en charge de l’action sociale auprès des enfants, des personnes âgées et handicapées, ainsi que de la gestion du revenu de solidarité active (RSA).
Le Département est en charge de la construction, de l’entretien et de l’équipement des collèges. Il gère directement les agents techniciens, ouvriers et de service (Tos) dans ces établissements.
En matière d’aménagement et de transports, les élus s’occupent des voiries départementale et rurale, de l’eau, des découpages fonciers, des ports… Les sapeurs-pompiers, au sein du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), sont également de leur ressort.
3. Comment ont été découpés les cantons?
Ils ont été revus par une loi de 2013. Désormais, la population d’un seul canton ne peut plus être supérieure ou inférieure de plus de 20% à la population moyenne des autres cantons du département. Au niveau national, leur nombre a été quasiment réduit de moitié – de 3.971 à 2.054.
4. Qui peut voter?
Il faut être de nationalité française, âgé de 18 ans révolus, jouir de ses droits civils et politiques et être inscrit sur une liste électorale.
5. Qui peut être élu?
Plusieurs conditions sont requises: il faut être électeur – c’est-à-dire inscrit sur une liste électorale –, de nationalité française, domicilié dans le département ou y être inscrit au rôle d’une des contributions directes (taxe d’habitation, taxe foncière…) et avoir 18 ans révolus le jour du scrutin.
Les candidats se présentent en binôme obligatoirement composé d’un homme et d’une femme.
Au second tour, la composition du binôme doit être identique à celle du premier tour… sauf en cas de décès d’un candidat.
6. Quel est le mode de scrutin?
Il s’agit d’un scrutin binominal à deux tours. Pour être élu au premier tour, un binôme doit recueillir à la fois la majorité absolue et le quart des électeurs inscrits.
À défaut, un second tour est organisé. Sont autorisés à se présenter les deux binômes qui ont glané le plus de suffrages, ainsi que ceux qui ont obtenu au moins 12,5% des voix des électeurs inscrits. Au regard de l’abstention souvent élevée, cette dernière condition est rarement remplie – ce qui explique le faible nombre de triangulaires.
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