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C’est une phase de test qui pourrait avoir un sérieux retentissement à l’échelle nationale. Hier matin, la Ville de Cannes a présenté une solution technique innovante en termes d’écologie pour ses serres municipales, situées dans la basse vallée de la Siagne: l’installation de panneaux photovoltaïques afin de renforcer leur autonomie énergétique. Le principe? Il repose sur deux piliers.
D’abord, la pose de panneaux photovoltaïques souples et légers sur un bâtiment qui, d’ordinaire, n’aurait certainement pas supporté des panneaux traditionnels. "Cette solution pourrait être développée sur n’importe quel bâtiment, indique le conducteur des opérations des énergies renouvelables de la Ville. Le gros intérêt repose sur le poids: des bâtiments qui n’ont pas la capacité portante d’accueillir une surcharge en module photovoltaïque traditionnel pourraient quand même être équipés de panneaux photovoltaïques puisque ces derniers peuvent être facilement collés sur des toitures existantes."
Une économie de 8.000€/an
Ensuite, le fait de développer une solution en autoconsommation qui va permettre de réaliser de sacrées économies. "Nous allons compenser une partie des consommations électriques du site, à la fois du bâtiment, des espaces verts et des serres, donc nous allons couvrir 35% des besoins en consommation d’électricité du site, reprend Valentin Vogel. La totalité de la production photovoltaïque produite localement est injectée sur le réseau local, ce qui va nous permettre de compenser la consommation électrique du site et de générer une économie d’un tiers de facture." Concrètement, pour la serre en question, la "numéro 6", l’économie annuelle estimée est de 8.000 euros par an.
L’autre avantage de cette installation? Un partage d’énergie entre différents sites producteurs et sites consommateurs, via le réseau public de distribution d’électricité. Tout cela rendu possible grâce à l’ensoleillement exceptionnel de Cannes.
"Un double objectif"
"Les serres municipales sont situées dans un lieu exposé au soleil, confirme le maire David Lisnard. Les panneaux photovoltaïques ne créent pas de trouble esthétique et ne nécessitent pas de travaux d’infrastructure qui auraient été plus longs, plus chers et plus disgracieux. En outre, la production a un double objectif: écologique d’une part, grâce à la production d’énergie renouvelable et décarbonée, et économique d’autre part puisque lorsqu’on est en surplus de production par rapport à la serre, on peut répartir l’excédent de production sur d’autres sites municipaux. C’est une approche globale pour progresser en autonomie énergétique et produire du décarboné."
Pour ce projet, 204m² de panneaux photovoltaïques ont été installés sur cette serre numéro 6, pour une puissance électrique maximale de 22 kWc. Le montant total de l’opération s’élève à 179.569 euros, subventionné à hauteur de 66% du montant (118.878 euros) par le Département.
D’autres projets, comme celui-ci, pourraient voir le jour dans les mois qui viennent, au parking du cimetière Abadie 2, ou encore entre l’espace Ranguin et Saint-Exupéry, et la salle des Arlucs et le gymnase des Mûriers.
L’étude de faisabilité technico-économique sur la gazéification hydrothermale au sein de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins (CACPL) est arrivée à son terme en avril. La collectivité, soutenue dans ce projet par GRDF, la banque des territoires et le Département, passe à une nouvelle phase. Elle l’a annoncé lors des 3e rencontres de la Force locale décarbonnée, fin septembre. "Dans les prochains mois on va travailler à trouver la meilleure technologie et le meilleur endroit pour mener des tests avec des échantillons réels", livre le chargé de mission en transition énergétique et environnementale auprès du directeur général des services de l’agglomération.
La gazéification hydrothermale, une technologie qui sera "suffisamment mature en 2028 pour envisager des procédés industriels", précise Florent Soubeyran qui ne veut pas se risquer à évoquer de date pour le projet cannois. Un horizon lointain qui n’empêche pas la CACPL de se montrer enthousiaste. "On a mesuré le potentiel mais avant d’imaginer un déploiement industriel il faut du test. On croit en l’innovation. On y va progressivement", complète le délégué territorial de GRDF en lien avec les collectivités, Sébastien Lebrun. Si des unités existent dans plusieurs pays européens (Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Espagne...), aucun lieu, ni type de technologie n’a encore été choisi.
Tester pour faire un choix
"En fonction des expérimentations on pourra choisir de se lancer complètement dans la méthanisation ou la gazéification, livre Florent Soubeyran. C’est important de soutenir les industriels qui seraient bloqués s’il n’y a pas d’expérimentation. Pour couvrir tous les besoins il faut lancer d’autres technologies très prometteuses". Une démarche appréciée par GRDF: "Cannes est très ouverte sur l’innovation", glisse Sébastien Lebrun dans ce sens.
La Cacpl ne compte pas abandonner l’expérimentation menée sur la méthanisation en transformant les boues de la station d’épuration en biométhane, ce qui en réduira le volume de 35%. Car les ambitions que la collectivité affiche sont élevées: "Diminuer les émissions de gaz à effet de serre des services publics de l’agglomération, assurer l’autonomie du pôle métropolitain Cap Azur en matière de traitement des déchets, utiliser les déchets comme ressources en favorisant l’économie circulaire, produire localement du gaz renouvelable, en substitution au gaz d’origine fossile, tout en profitant des infrastructures gaz existantes."
Comment ça marche
« Dans ce projet de production de gaz renouvelable made in Cannes, le citoyen devient acteur », pose Sébastien Lebrun. Le délégué territorial de GRDF illustre « deux gestes » qui seront à la base de la gazéification hydrothermale : « Je tire ma chasse d’eau, ça part à la station d’épuration. À la base elle ne traitait que des eaux usées, maintenant elle va produire de l'énergie. Et puis les points d’apport volontaire. Les biodéchets ça va finir dans cette unité. On encourage la réutilisation et on va conserver les appareils. Mon déchet devient ressource et ça repart dans les services publics. »
Cette nouvelle technologie utilisera les boues de la station Aquaviva avec « des apports de graisses des restaurateurs, des cantines, en plus de celles des eaux usées, des biodéchets qui seront préparés en soupe », détaille Florent Soubeyran. Le tout sera chauffé entre « 400 et 700 degrés Celsius ». « Comme on va gérer des déchets organiques, on a mesuré les risques. Virus et microplastiques sont complètement éliminés ».
« En 10 minutes on convertit la matière, contre plus de quarante jours pour la méthanisation », exposent les deux spécialistes. Résultats attendus « si la pratique colle à la théorie » : « 23 gigawatts-heure par an, soit l’équivalent de 8 % de la production annuelle de gaz pour une ville comme Cannes, ou 30 % pour Mandelieu. »
« Il n’y a pas de stockage sur le site, le gaz part direct dans les tuyaux. Nous, on va l’odoriser, vérifier qu’il soit compatible avec les appareils », ajoute Sébastien Lebrun alors que l’emprise de l’unité de gazéification hydrothermale est estimée à « 200 ou 300 m2 ». Une petite surface appréciée dans le « contexte géographique tendu ».
« Il va rester 5 % de déchets résiduels », assurent-ils. « Du potassium, de l’azote et un important volume d’eau », qui pourraient également être réutilisés : « On récupère de l’eau qui peut être réinjectée dans la station d’épuration, ou pour nettoyer les rues ».
Des habitants de Valderoure (Alpes-Maritimes) se mobilisent contre un projet d'implantation d'un parc photovoltaïque de 23 hectares sur la commune. Une Valderouroise a déposé un recours devant le tribunal administratif de Nice. Il était examiné ce mercredi 26 juin 2024.
Ils craignent de voir le visage de leur montagne changer ! Des habitants de Valderoure et des alentours émettent des inquiétudes autour d'un projet d'installation d'un parc photovoltaïque de 23 hectares sur la commune au cœur de la forêt. Un recours déposé contre le projet par une habitante a été examiné ce mercredi 26 juin 2024 par le tribunal administratif de Nice. La décision sera rendue dans trois semaines.
En attendant, une association de défense de l'environnement, l'APCV 04-06-83 a créé une pétition contre le projet. Elle a déjà récolté plus d'une centaine de signatures en quelques jours.
Pour Mélodie Lamotte d'Incamps membre de l'association APCV 04-06-83, l'implantation de ce parc comporte des risques majeurs, "ce lieu est un endroit qui capte les eaux. Le captage alimente dix communes y compris celle de Valderoure. En plaçant des panneaux solaires évidemment que l'on va créer du ruissellement et cela va mettre en danger cette ressource en eau".
"Ils veulent arracher la forêt"
Dans les bois du plateau de Chandy, la décision préfectorale autorisant le défrichement est affichée sur un arbre. "C'est ici, qu'ils veulent arracher la forêt pour construire le parc" affirme Mélodie Lamotte d'Incamp.
Pour Alain Joigny, lui aussi membre d'APCV 04-06-83, les études réalisées en amont ne permettent pas d'écarter la menace de perte en eau : "Un hydrologue a fait une étude sur ce secteur mais elle n'a même pas utilisée pour monter le projet. Ici c'est un plateau avec un relief très fragile. Les moindres travaux peuvent perturber le cycle de l'eau."
Les opposants au projet tiennent à souligner qu'ils ne sont pas contre le déploiement de systèmes de captation de l'énergie solaire mais ils préféreraient que les parcs soient installés ailleurs, sur des parkings déjà existants par exemple. Dans le haut-pays de Grasse il y a déjà plusieurs installations photovoltaïques, à Andon, à Saint-Auban et à Peyroules.
La mairie de Valderoure n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade du projet.
Le temps presse. L’institut de l’économie pour le climat a évalué à – au moins – 12 milliards d’euros par an, le besoin d’investissements des collectivités territoriales, jusqu’à 2030, pour respecter la trajectoire bas-carbone et limiter le réchauffement climatique. Même si les collectivités font de gros efforts, elles ne fournissent aujourd’hui que la moitié des besoins. La communauté d’agglomération de Cannes Pays de Lérins assure sa part.
Impossible de faire, ici, le point sur tout ce qui est réalisé à Cannes, au Cannet, à Mandelieu, à Mougins et à Théoule soit sur les 94,8km², accueillant les 160.557 habitants de l’agglomération. Mais pour ceux qui voudront aller plus loin que ces colonnes et n’ont pas peur de plonger dans un lexique technique, la totalité du plan a été postée sur le site de l’agglo. On y rappelle que Cannes Pays de Lérins s’est lancée dans un déploiement méthodique d’actions avec "un vrai choix d’énergies alternatives, que nous déployons de façon très volontariste et qui nous valent d’être honorés sur le plan national", a rappelé David Lisnard, président de la CACPL lors du dernier conseil.
Chaud-froid et énergie renouvelables
C’est ce volet qui est abordé ici. L’idée: tendre vers la production locale de l’énergie nécessaire au territoire de l’agglomération en valorisant les ressources naturelles locales. En clair: utiliser la mer, la rivière, nos eaux usées pour produire de l’énergie.
D’abord l’agglo cherche à développer des réseaux de chaleur et de froid urbains à partir d’énergies renouvelables et de récupération.
C’est la thalassothermie pour les habitations et bâtiments publics, évoquée à plusieurs reprises dans ces colonnes, notamment avec les travaux lancés sur la Croisette. Pour ce projet, le taux EnR (taux d’énergie renouvelables qui représente la part des énergies issues de sources renouvelables dans la consommation totale d’énergie) espéré est 75%.
C’est aussi la création d’une centrale biomasse (utilisation de déchets verts) pour envoyer de la chaleur sur les bâtiments publics et habitations de la Frayère, la Roubine et Bastide Rouge. Taux EnR: 80%. Pour ce dossier, l’attribution de la délégation de service public doit être signée au premier semestre 2024.
Chaleur toujours pour l’utilisation des calories des eaux usées de la station Acquaviva de Mandelieu. (Taux EnR: 65%). C’est possible oui en récupérant la chaleur que produisent les eaux usées.
Pour ceci, la procédure de service public sera prochainement lancée.
Faire du biogaz
Autre moyen de valoriser les ressources naturelles locales: développer la méthanisation, c’est-à-dire la transformation de matières organiques en biogaz (méthane et dioxyde de carbone). Le biogaz étant utilisé entre autres pour le chauffage là aussi.
Pour ce sujet, la Cacpl envisage deux techniques différentes: elle va transformer les boues de la station d’épuration en biométhane, ce qui en réduira le volume de 35%. Là c’est l’action de micro-organismes qui permet le processus. Et elle explore la possibilité d’utiliser la technologie de la gazéification thermale, toujours à partir des boues. Mais en chauffant les boues à très haute température.
Produire de l’électricité grâce à la Siagne
Enfin la CACPL cherche également à exploiter le potentiel hydroélectrique de la Siagne. L’idée étant d’installer une turbine sur le seuil de l’Écluse à Pégomas pour produire de l’électricité. Elle espère 720 Mkw/an. Ce qui permet, par exemple, de fournir de l’électricité à 180 foyers par an.
L’entreprise a développé une technologie qui lui a valu, dès en 2016, de recevoir le prix Innov nautique aux États-Unis. Un panneau solaire souple, ultrafin, qui peut se "coudre" sur des voiles de bateau et ainsi user de l’énergie du soleil pour fabriquer de l’électricité. Mais quelle idée?
Peut-être faut-il préciser qu’Alain Janet, fondateur et président de Solar Cloth System, est fou de navigation et que sa première entreprise, toujours en activité et d’ailleurs implantée dans les mêmes locaux à Mandelieu-la-Napoule, est de créer des voiles de haute performance. En 2014, il découvre le solaire souple et décide de l’adapter au textile. Bingo! La technologie est reconnue par le CNES, reçoit entre autres prestigieuses distinctions, le Prix de l’industrie nautique aux États-Unis en 2016.
Meilleur rapport poids-puissance
"De là, nous nous sommes diversifiés et j’ai créé une entité propre pour développer le solaire souple et sans utilisation du verre. Alain Janet est intarissable sur le produit et ses multiples usages. Contrairement aux panneaux photovoltaïques classiques qui utilisent du verre et sont donc sujets aux microfissures – altérant leur productivité, notre technologie est celle du CIGS (cuivre, indium, gallium, sélénium). Avec cette particularité d’avoir le meilleur rapport poids-puissance tout en étant ultra-bas carbone, sans oublier le côté souple, enroulable, incassable et insensible aux vibrations." Le boss lève trois millions d’euros en deux ans pour finaliser la technologie et lancer la production.
En 2020, le bateau de Jean Le Cam, s’élance pour le Vendée Globe équipé d’une voile tissée au solaire Solar Cloth. Une reconnaissance pour cette technologie qui croise deux industries avec succès : le textile technique et le photovoltaïque couche mince. La même année, Alain Janet reçoit Prix I-Nov des mains du Premier ministre français. Il faut dire qu’avec une épaisseur d’environ 0,5 mm, l’ensemble des cellules montées en "entuilage", c’est-à-dire comme des tuiles sur un toit, permet un rendement de 18 %, le pourcentage d’énergie du soleil que le panneau réussit à transformer en électricité. "Avec un panneau classique – en silicium et donc avec du verre –, le rendement sera un peu meilleur (autour de 20-22 %), convient Alain Janet, cependant nos panneaux sont, eux, 8 à 10 fois plus légers et présentent une empreinte carbone trois à quatre fois meilleure."
Dans l’atelier, Laurence, Nismah et Claudie assemblent les cellules. Chaque colonne, nommée « string », est collée à la suivante en entuilage avec une colle saine. Chaque panneau comprend entre 48 et 60 diodes (les diodes garantissent la transformation maximum d’énergie solaire en électricité en isolant les parties ombragées moins productives par exemple ou couvertes de feuilles), contre 1 à 3 contenues dans un panneau classique rigide au silicium. Les panneaux, tous sur-mesure, ainsi parés de leurs cellules solaires, sont ensuite conduits au laminoir. Une presse qui monte en température et enlève l’air présent. Une opération qui dure plusieurs heures. Le panneau est ensuite vérifié visuellement et électriquement. Les rouleaux d’environ 90 cm x 3,40 mètres au maximum peuvent enfin être livrés aux clients. "Le transport est également plus simple, moins énergivore et moins encombrant que celui des panneaux rigides classiques."
Panneaux-tuiles aux couleurs de votre toit
La technologie qui a nécessité quatre années de recherche et développement a cependant un coût. À l’unité, un panneau Solar Cloth System est plus onéreux (tarif non communiqué car sur-mesure) que ce qui se vend habituellement, pour une durée de vie équivalente. "Soit une vingtaine d’années. Ceci dit, notre produit sera encore efficace à 80 %."
Port de Monaco, Yacht Club Mandelieu, Aéroport de Nice Côte d’Azur, serres municipales de Cannes, tentes militaires, camions de Renault-Volvo Trucks, sont équipés du savoir-faire de la Mandolocienne et en ce moment, l’atelier chauffe pour livrer l’équipement d’une ombrière de 1.200 m² au village des athlètes lors de Jeux de Paris 2024. À venir, fort d’une collaboration avec l’institut allemand Fraunhofer, spécialisé en sciences appliquées, la tuile photovoltaïque. "Aux couleurs des toitures mais sans utiliser ni pigment ni couleur pour conserver tout le rendement du panneau." Improbable? "Cela vient de la nature et du papillon Morpho, que l’on voit bleu mais qui ne dispose d’aucun pigment." Solar Cloth System a atteint en 2023 son premier million d’euros de chiffre d’affaires et table sur 5 à 6 millions d'euros d’ici deux ans en doublant le nombre d’effectifs pour avoir jusqu’à vingt collaborateurs. Brillante ascension, tout en souplesse.
La technologie innovante de qualisteo permet aux entreprises de comprendre leur consommation et de la réduire de 15%. Demandez un devis
découvert par article France Bleu Azur https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/qualisteo-l-entreprise-nicoise-qui-permet-de-reduire-sa-consommation-d-energie-7405415#xtor=RSS-106
L'entreprise niçoise Qualisteo est née avec l'idée que la meilleure énergie, celle que l'on ne consomme pas ! Avec l'augmentation des coûts de l'énergie, c'est devenu une réalité économique pour beaucoup d'entreprises et de particuliers ces deux dernières années. Jusqu'à il y a peu, la facture énergétique était une dépense parmi d'autres dans le fonctionnement d'une entreprise. Mais aujourd'hui, certaines d'entre elles ont vraiment vu leur facture multipliée par cinq voire par dix. Cela devient très compliqué pour certains sites.
Qualisteo a développé une technologie qui permet de voir comment est consommée l'énergie en temps réel. Sa directrice générale, Élodie Bondi, explique que ses "clients sont plutôt aveugles ou borgnes sur leur consommation d'énergie. Avec nous, il retrouve la vue".
Comment ça marche ?
Qualisteo propose une technologie qui s'appuie sur un système de mesure. Concrètement, il s'agit d'un boîtier (équivalent à une box) installé dans un endroit du bâtiment. Ce boîtier va mesurer, et voir en temps réel, les consommations par équipement grâce à des algorithmes qui permettent d'identifier quels sont les équipements qui consomment. Ce procédé permet de visualiser en temps réel la consommation d'énergie, et cela de façon extrêmement précise. Les fuites d'énergie sont rapidement identifiées.
Un bilan énergétique prend environ quinze jours. Une fois cet état des lieux effectué, Qualisteo donne accès à cette visualisation de la consommation en temps réel. Ensuite, c'est une équipe d'experts en efficacité énergétique qui va analyser les consommations et donner aux clients une feuille de route sur toutes les actions à mener pour atteindre des économies d'énergie très rapides.
Des résultats visibles rapidement
Grâce aux repères effectués et aux gestes faits pour limiter ces fuites énergétiques, certains clients observent une baisse de leur consommation de 10 % en une semaine. Qualisteo continue ensuite à accompagner ses clients. Ces derniers sont suivis avec des rapports périodiques, et ils continuent à avoir accès à leurs données.
L'objectif est de durer dans le temps et que cette diminution s'installe. Il y a environ 10% de gaspillage énergétique sur tous les sites que Qualisteo connaît. Certaines dépenses sont bien sûr inévitables.
Vous souhaitez équiper votre entreprise ?
Le coût du boîtier n'est pas fixe, il dépendra de votre facture. Une fois le boîtier acheté par les entreprises, il faut ajouter le coût d'abonnement à la plateforme de visualisation des données. Cela représente généralement moins de 10% de la facture énergétique. Le retour sur investissement est donc très rapide.
Quant aux aides potentielles, il peut y en avoir dans le cadre des certificats d'économies d'énergie sur les sites industriels ou pour certaines entreprises. L'État a lancé un plan dans le cadre du plan de relance des actions en matière de décarbonation, et donc les boîtiers peuvent être subventionnés dans certaines conditions.
Renseignements et diagnostics sont possibles auprès de Qualisteo.
Le train qui relie Nice à Digne-les-Bains fonctionne grâce à un mélange entre du charbon et des grignons d'olives. Explications avec le président de l'association de ce train historique.
Un carburant très calorique
"Le grignon d'olive, c'est ce qu'il reste des olives quand on les a pressées pour faire de l'huile : un peu de pulpe et le noyau concassé" détaille Jean-Michel Delphino, président de l'association GECP, qui gère le train des Pignes. Invité ce vendredi France Bleu Azur, il détaille comment cela fonctionne : "L'avantage, c'est qu'il reste toujours de l'huile d'olive dessus, et l'huile d'olive est de l'éthanol."
Le mélange s'effectue à peu près à 50-50. "L'huile d'olive est beaucoup plus calorique que le bois, par exemple. C'est aussi plus calorique que les pellets par exemple. Cela pourrait servir dans les cheminées ou les poêles", ajoute le président, qui a pu rencontrer des élus locaux le 5 novembre, au moment du dernier voyage de l'année du train des Pignes. "Ils sont emballés, mais on cherche à remuer tout le monde. L'intérêt de cette filière, c'est qu'il faut la créer. Nous sommes demandeurs." Car actuellement, les grignons qui ont servi à faire rouler ce train viennent de Tunisie.
Aider l’énergie photovoltaïque à se faire enfin une place au soleil, c’est l’enjeu de la société coopérative d’intérêt collectif PEP2A, créée en 2015 et basée à Grasse. "Cette SCIC est la seule à associer, dans les Alpes-Maritimes, habitants, collectivités et organismes privés pour les impliquer dans le futur énergétique du département", explique Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieur MINES-Paris PSL de Sophia-Antipolis, membre de PEP2A.
Car en matière d’énergies renouvelables, il y a urgence en Côte d’Azur. "Les Alpes-Maritimes sont le deuxième département le plus consommateur d’électricité de Paca, mais aussi celui qui montre la plus faible quantité de production (11 % de sa consommation). Celle-ci est à 83 % d’origine hydroélectrique, filière dont la tempête Alex a rappelé la vulnérabilité", note la préfecture. Pour faire rattraper au photovoltaïque son retard dans le cinquième département le plus ensoleillé de France, PEP2A aide habitants, collectivités et entreprises à financer des panneaux sur les toits et les surfaces déjà construites. Comment ?
"Rendre l’énergie aux citoyens permet d’éviter les dérives des coûts"
Grâce, notamment, aux souscriptions citoyennes, des parts (à 100 € l’une) prises par des Azuréens (près de 130 aujourd’hui) dans cette SCIC et permettant de financer des projets près de chez eux. Comme l’équipement du toit de l’entreprise Montagn’Habits à Saint-Auban ou d’une bergerie à La Sagne. Ou encore ce vaste projet d’ombrières de parking sur lequel PEP2A planche à Carros pour la ville et la métropole.
Davantage convaincu par l’action locale que par la diplomatie internationale, Alain Messin, vice-président de PEP2A, espère tout de même que la COP27 réfléchira à la levée d’"obstacles réglementaires" à l’implantation du photovoltaïque: "Faire sauter les obligations des architectes des bâtiments de France et évoluer les Plans locaux d’urbanisme", notamment. "On aimerait que la COP fasse le constat que rendre l’énergie aux citoyens permet d’éviter les dérives des coûts que nous connaissons, par effet d’aubaine, pour les grands groupes", plaide-t-il, appelant de ses vœux « des retombées concrètes sur la place des citoyens dans la transition ».
COopérative https://pep2a.fr/
Avoir pris de plein fouet la crise énergétique incite naturellement les communes à se tourner vers des entreprises de conseil et de veille technologique. Objectif? Développer des Process d’économie d’énergie. Les illuminations de Noël ne font pas exception à la règle. Spécialiste de la question, s
Ok, donc l’Allemagne est en train de démanteler prématurément un parc de 8 éoliennes pour pouvoir extraire le charbon qui se trouve en dessous. HAHAHA.
Qu’on ne vienne plus jamais me dire que l’éolienne n’est ni une vaste blague, ni une fumisterie.
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D’ailleurs je reviens de long trajet là. J’ai traversé la moitié de la France (500 km). J’ai dû voir une trentaine d’éoliennes en tout.
Sur tout ça, environ la moitié étaient à l’arrêt. En fait, une éolienne est à l’arrêt environ 3/4 du temps (son facteur de charge est de 25 % environ). Cela signifie que pour produire 1 MW de puissance, il faut installer quatre éoliennes de 1 MW, pour qu’en moyenne sur l’année, on puisse dire que ces éoliennes aient tournées en produisant 1 MW de puissance.
Une seule éolienne, c’est typiquement 2 ou 5 MW. Soyons généreux, disons 5. Avec ceci donc, on peut diviser ça par 4, donc 1,25 MW « réel ».
Maintenant, une centrale nucléaire, c’est typiquement 2 à 6 réacteurs (disons 4) de 1 GW chacun. Soit 4 GW. Le facteur de charge du nucléaire est d’environ 75 %. Une installation de 4 GW produit donc en réalité 3 GW électrique.
Autrement dit, pour remplacer une seule centrale nucléaire il faut 2 400 éoliennes.
Les 30 éoliennes que j’ai vu, c’est donc 1,2 % d’une seule centrale nucléaire. Il en faudrait 100 fois plus pour la compenser.. Ah, et à chaque fois qu’il y avait une ferme d’éoliennes, les panneaux, pancartes, tags « non aux éoliennes » n’étaient jamais loin. Donc oui, l’éolienne est une blague.
C’est joli, c’est moderne, c’est en fibre de verre (une matière artificielle, non-recyclabe et non dégradable), mais en vrai ça ne sert à rien car ça produit presque rien 1/4 du temps et rien du tout les 3/4 restant du temps. Voilà.
Et le solaire ? Ça produit non pas 25 % du temps, mais 15 % du temps. Et on rase de forêts pour les installer. Je ne vois qu’un seul intérêt, c’est de recouvrir les toits des maisons avec et de consommer ça sur place avec des batteries style « power wall ». Mais des fermes solaires, c’est une grosse connerie.
PS : Oui, RACG est un compte parodique, mais l’info reste exacte. On la retrouve dans les médias allemands : https://taz.de/RWE-Aktion-im-Tagebau-Garzweiler/!5889893/
"Je suis désemparé par le développement du photovoltaïque dans notre territoire, ça part dans tous les sens", c’est le cri d’alarme que lance Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieurs MINES-Paris PSL, basé à Sophia-Antipolis. Cet expert en énergie solaire s’inquiète: "
"Dans le moyen et haut pays, on assiste à un développement de nombreux projets de grandes tailles sur des espaces naturels agricoles ou forestiers sans concertation et sans consistance pour le territoire. Tandis que la dynamique de développement sur le littoral reste bien faible“, Philippe Blanc, expert en énergie solaire
Au Nord ouest du département, aux frontières du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, un petit cercle concentrique autour de Valderoure est devenu l’épicentre de ce développement tout azimut. Et ça se voit. En longeant la route départementale en direction de cette commune, face au village d’Andon, la forêt a ainsi largement été grignotée par des panneaux photovoltaïques, transformant radicalement cette colline, située au cœur du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Installé sur des terrains privés à Andon, ce parc photovoltaïque affiche des mensurations XXL : 61 hectares de panneaux au sol (plus de 87 terrains de foot), auxquels s’ajoutent 30 hectares de débroussaillement. Une installation qui produit "environ 50 000 MWh par an et [peut] alimenter près de 30 000 foyers", peut-on lire sur l’arrêté préfectoral donnant feu vert au projet. Signé par le préfet le 29 octobre 2019, il donne aussi "dérogation à l’interdiction de destruction et de perturbation d’espèces animales protégées", actant le défrichement de la forêt.
Pour accueillir notamment l’électricité produite par ce parc, RTE et Enedis ont inauguré le 13 juillet 2022, un "poste source au service des énergies renouvelables" à Valderoure, un transformateur qui a pour but d’acheminer l’énergie sur tout le territoire. "Il permettra de raccorder, in fine, plus de 50 projets photovoltaïques", dixit le communiqué de presse de RTE et d’Enedis.
Une concentration qui inquiète
Et les panneaux fleurissent autour de cet équipement: il y a quelques jours, un parc d’une dizaine d’hectares a ainsi été inauguré par le Conseil départemental à Saint-Auban. Tandis que plusieurs projets sont en cours sur des espaces naturels des villages alentours : 20 hectares à Valderoure, 16 hectares à Séranon, une vingtaine à Peyroules…
"Autour du poste source, les porteurs de projets ne sont pas là par hasard. C’est une stratégie initiée par l’État. Les Alpes-Maritimes sont une péninsule énergétique qui ne produit qu’environ 11 % de l’énergie consommée. Les objectifs de production d’énergies renouvelables à l’échelle régionale pour atteindre le 0 carbone d’ici 2050 y sont donc importants", explique un entrepreneur du solaire, qui a travaillé sur plusieurs projets de centrales dans cette zone rurale.
C’est justement cette concentration qui interroge: "Monter des projets d’énergies renouvelables, pourquoi pas. Mais attention à ne pas transformer le haut pays en tout ce que le littoral ne veut pas", met en garde Sylvie Raffin Callot. Avec une quinzaine de citoyens, élus et spécialistes du solaire, elle vient de déposer les statuts de l’Association pour la préservation du cadre de vie des communes des parcs naturels régionaux des Pré-Alpes d’Azur et du Verdon.
Objectif: mieux comprendre les enjeux complexes du photovoltaïque, "sans être systématiquement contre", et se faire "l’interface entre les élus, les porteurs de projets et la population qui voit pousser ces panneaux sur son territoire et écarquille les yeux en se demandant ce qu’on est en train de faire aux paysages, sans oser nécessairement en parler", détaille-t-elle.
"Lors de l’enquête publique sur le projet de Seranon, seules 5 personnes ont laissé des contributions. Le dossier en consultation était très dense, technique. Il faut plus de vulgarisation, pourquoi pas des conférences", abondent Florence Dalmasso et Sarah Ghiglione, élues d’opposition de ce village.
Éleveur et brasseur bio à Valderoure, Stéphane Maillard est engagé depuis longtemps dans une démarche de sobriété énergétique. Chauffe eau solaire pour produire sa bière, panneaux en toiture financer sa consommation… Le paysan, locataire de son terrain détenu par le mouvement de préservation du foncier agricole Terre de liens, s’est équipé pour tendre vers l’autonomie. Mais il s’interroge sur la solidarité entre zones urbaine et rurale.
"On a assez de toitures en zones industrielles, urbaines et agricoles pour installer des panneaux là où il y a de la consommation. En ville, on éclaire des passages cloutés, des églises la nuit, il suffit de passer près de Cap 3000 le soir… On nous parle de led, d’énergies renouvelables, alors ça va? On se rue vers l’électricité comme on l’a fait avec le pétrole, en consommant trop", pointe Stéphane Maillard, pas opposé cependant à ce que la montagne prenne sa part. À condition que cela serve la collectivité et de vrais engagements écologiques.
En tant qu’adjoint au maire de Valderoure, il défend ainsi un projet de parc photovoltaïque de 20 hectares sur des terrains communaux. Une installation qui s’ajoute à celle de 5 hectares inaugurée dès 2012 par la municipalité dans l’une de ses clairières, au rendement équivalent à la consommation d’une commune de 1000 habitants.
"La société consomme de l’énergie donc il faut en produire mais pas n’importe comment. Le projet municipal, c’est que l’argent perçu grâce aux loyers [payés par les maîtres d’ouvrage] finance la rénovation du bâti vieillissant, de logements insalubres, le passage d’un système de chauffage au gaz vers le bois, avec une vraie stratégie de sobriété. Et à l’heure où l’État baisse ses dotations, comment faire?", questionne, pragmatique, Stéphane Maillard.
Une manne financière
À Valderoure, par exemple, la municipalité indique percevoir 50 000€ de loyer annuel pour son parc de 5 hectares, tandis que celui en projet devrait lui rapporter 175 000€ par an.
"Je fais énormément le distinguo lorsque le projet est sous la maîtrise d’une commune car il y a des instances de contrôle: un conseil municipal, des citoyens, du dialogue possible", rebondit Pierre Fabre, ex-agriculteur au Hameau de la Sagne qui fut l’un des pionniers, il y a 12 ans, à équiper sa ferme en panneaux et en tire aujourd’hui environ 700 € par mois, l’équivalent de sa retraite agricole.
"Au sein du conseil de développement du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur [une association d’usagers indépendante], on veut créer un espace de concertation. Car il aurait été préférable qu’il y ait une réflexion globale plutôt que des projets lancés commune par commune. Le photovoltaïque doit être un bien commun", met-il en garde, très inquiet que des centrales d’ampleur puissent voir le jour sur des terrains privés au cœur du PNR, à l’instar de celui d’Andon.
"Carence énergétique"
"Le projet d'Andon est un coup parti qui a été lancé il y a plus de 15 ans lorsque le parc naturel n’existait pas encore", tient à préciser Eric Mèle, président du PNR des Préalpes d’Azur. Mais comment expliquer que les parcs au sol se multiplient ici quand la charte du parc précise que "les installations doivent être envisagées en priorité sur les bâtiments agricoles ou industriels existants, ou sur un ensemble de toitures", notamment "pour la préservation des terres agricoles [et] le respect des milieux naturels"?
"Il faut savoir évoluer. Les équipements en toiture sont plutôt destinés à de l’autoconsommation. Or, aujourd’hui, le département, vue sa carence énergétique, se doit d’ouvrir ses espaces au photovoltaïque et nous essayons d’intégrer tout cela au paysage", assume le dirigeant. Quitte à faire grincer quelques dents...
Menace sur la forêt et la biodiversité
Élu maire d’Aiglun il y a 2 ans, Anthony Salomone est aussi référent patrimoine au sein du PNR. En novembre 2021, inquiet de la prolifération des projets sur ce parc naturel et du démarchage dont il faisait l’objet de la part de fournisseurs d’énergie lui proposant des projets clés en main sur sa commune en échange de loyers juteux, lui a choisi de proposer en conseil municipal un arrêté d’interdiction des parcs photovoltaïques au sol de grande ampleur, voté à l’unanimité.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
Dans ce contexte, plusieurs associatifs, scientifiques ou citoyens appellent à une vraie concertation à l’échelle des Alpes-Maritimes, à l’instar de Stéphane Amour, du GADESCA, un groupement de plusieurs associations engagées dans la défense de l’environnement à Menton, Contes ou encore Biot. "Les énergies renouvelables, c’est de l’écologie. Mais attention: si cela n’est pas fait de manière réfléchie, cela leur fera une mauvaise pub. Il ne faut pas tout le temps sacrifier la nature au profit des aménagements. Nous pensons qu’il faut rapprocher la production de la consommation, sur le littoral, et engager un vrai dialogue à l’échelle du département."
Multiplier les installations modestes
Membre de la Coopérative PEP2A, qui mène des projets photovoltaïques en toitures sur le territoire des Préalpes d’Azur en y associant les citoyens, René Perrier estime aussi qu’on pourrait accélérer en ville. "Les installations modestes sur toitures, si vous les multipliez par 1000, ne le seront plus du tout. Si on voulait être à la hauteur des enjeux vitaux pour notre société, il faudrait que dans la Plaine du Var une sorte de décret impose à tous les industriels de ne pas laisser un parking sans ombrière ni un toit sans panneaux. Pourquoi ne le fait-on pas?"
Une interrogation partagée par ces 3 Niçois croisés près de Saint-Auban en pleine pause pique-nique dans une journée cueillette de champignons: "On n’utilise pas assez nos toits en ville, on préfère plutôt détruire des hectares de forêts ici, c’est dommage!", lance l’un d’entre eux.
Le littoral à la traîne
Installer des panneaux photovoltaïques "sur toitures et ombrières de parking", c’est d’ailleurs la priorité affichée dans le "cadre régional" édité par la Direction régionale de l’environnement (Dreal).
"Le développement de l’énergie photovoltaïque en Paca [...] est amené à être accéléré dans les prochaines années. Les centrales photovoltaïques au sol, moins chères, pourraient sembler être la principale réponse à ces ambitions. Mais la consommation d’espace qui en résulterait (entre 1 et 2 ha par MW installé) ne saurait se faire au détriment de la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers, qui contribuent par ailleurs au stockage du carbone, à l’adaptation au changement climatique et au maintien de la biodiversité. [...] Pour ces raisons, le développement de l’énergie photovoltaïque doit être prioritairement axé sur les surfaces bâties ou anthropisées", peut-on lire noir sur blanc dans ce document.
Mais dans les faits, les sociétés du solaire se heurteraient à plus de difficultés en zone urbaine. "Friches, anciennes décharges, délaissés autoroutiers... En théorie, la liste des lieux propices pour faire du photovoltaïque est longue mais il y a la réalité du terrain: propriétaires qui gardent leur foncier pour un autre type d’urbanisation, terrains trop pollués, loi littoral, architectes des bâtiments de France restreignent énormément les projets. Et même si on les faisait tous, ce ne serait pas suffisant au regard des volumes de productions d’énergies renouvelables nécessaires pour assurer une transition", constate un entrepreneur du solaire.
"Aucune friche" apte au développement du solaire?
Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes indique que "le développement des projets [photovoltaïques] est particulièrement complexe dans les Alpes-Maritimes du fait notamment d’enjeux environnementaux prégnants, du relief du département mais aussi du coût d’accès au foncier", arguant qu'une étude de l'Agence pour la transition écologique et la Direction régionale de l'environnement souligne "qu’aucune friche n’était apte pour le développement d’un parc photovoltaïque".
"Il est important d’arriver à développer en parallèle des projets au sol et des projets sur toitures/ombrières qui pour ces derniers sont de plus en plus facilités, encouragés ou rendus obligatoires par la réglementation. Tout l’enjeu est d’arriver à identifier des secteurs de projets présentant un moindre impact environnemental, pour ce faire les collectivités territoriales ont toute leur place pour engager des études visant à planifier un développement des énergies renouvelables", abonde la préfecture.
Inextricable l’implantation du photovoltaïque sur le littoral? Des mairies, des entreprises font pourtant déjà preuve d’inventivité sur le sujet. À Mougins, depuis 2009, des panneaux s’invitent sur les toits d’un gymnase ou encore d’une école. À Valbonne, un projet de parc est en cours sur une ancienne décharge de 3 hectares pour produire une quantité d'électricité équivalente "à la consommation de 2 000 foyers", selon la municipalité.
Dans la Plaine du Var, l’immense toiture du stade Allianz riviera est doté d’une centrale de 7000 panneaux. Tandis que plusieurs supermarchés planchent sur des projets d’ombrières solaires pour leurs parkings. "Les zones urbanisées doivent être des terres d’expérimentation pour des projets futurs", lance Philippe Blanc, scientifique de l’école des MINES. Et si on passait (enfin) la seconde?
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